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Death Dreams (PV Wismerhill)

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Héraclès
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Fiche
Peu de choses pouvaient véritablement éliminer une divinité du cycle des réincarnations, leur essence était si puissante, et une part tellement intégrale de l'univers, que la mort physique d'un Dieu signifiait tout au plus que son âme allait se réincarner dans une autre enveloppe charnelle. La possession, toutefois, était l'une des "méthodes" qui pouvaient ressembler le plus à une véritable mort pour ces êtres, puisque leur âme était prisonnière et ne pouvait être relâchée. Ce destin funeste, Héraclès y avait échappée de peu, sans être encore complètement sortie d'affaire. Lorsque la boîte de Pandore avait été ouverte au sein de l'Olympe, la corruption contenue dans l'artefact l'avait heurté de plein fouet, et les fragments de l'entité Chaos, qu'il conservait en lui depuis ses douze travaux, avaient ainsi pu prendre complètement le contrôle sans qu'il ne puisse rien y faire.
Tout le reste n'avait été qu'un océan de néant sans aucune fin envisageable, un rêve sans rêve, sans conscience de soi, sans notion de temporalité. Des jours ? Des siècles ? Tout ça n'avait plus aucun sens, ni aucune importance, Héraclès était pire que mort, il avait cessé d'exister.

Jusqu'à l'apparition de quelque chose, au beau milieu de ce noir. Une...lumière ? Et des sensations, principalement de la douleur, un mélange de perçant au plus profond de sa chair, et des saccades traversant tout son système nerveux. Tout cela aurait été bien suffisant pour éradiquer l'âme de n'importe qui, mais Héraclès avait déjà souffert par le passé, plus que quiconque aurait pu le conceptualiser, mais il avait aussi appris que dans la douleur, venait la force, si on l'était assez pour la dompter. En l'occurence, cette douleur lui permit d'émerger, il n'était pas dans son corps, ou peut-être que si, mais il n'était en contrôle de rien. Elle...il ? Elle ne savait plus, mais il y avait une chose dont elle était certaine, c'était qu'il devait se battre. Cette sensation de perte de contrôle, elle la connaissait, et même si elle s'était jurée de ne plus jamais y céder, force était de constater qu'il avait échoué, encore.

Mais maintenant que une bribe de conscience de lui même lui était revenu, et qu'il pouvait agir, il lui était hors de question de rester une spectatrice passive. Chaos, c'était Chaos bien évidemment. L'influence qu'Héraclès pourrait avoir sur lui serait infime, mais il sentait qu'il était, par le biais de son corps, dans une lutte endiablée face à un adversaire qui menaçait de lui porter un coup fatal. Le réflèxe aurait été de se défendre, mais à ce moment, elle avait regagnée assez de conscience pour pouvoir envisager ce qui se déroulait, dans les grandes lignes, et que la seule solution était...

Je dois mourir.

Héraclès sentit l'attention de Chaos se porter sur lui, et presque ce qu'il avait l'impression de voir comme étant une réalisation terrifiante, que Héraclès n'était plus en torpeur. Chaos devait être détruit, et avec le peu de contrôle qu'il avait réussi à récupérer, le héros de l'Olympe fit la dernière chose qu'il pouvait vraiment faire.
Il empêcha le coup qui lui était porté d'être paré. Mais ne parvint pas à empêcher son bras de porter un coup tout aussi fatal à son adversaire.
La suite, fût semblable à un tourbillon, encore plus terrible que celui de Charybde, dans lequel son âme sembla emportée.
Puis ce fût le vide, à nouveau, du moins pendant un temps.
Lorsqu'il reprit "connaissance", Héraclès se retrouva au sein d'une grande étendue grise, prise dans un brouillard épais et éternel. Lui même semblait composé de cette même matière, il n'était plus de chair, et son apparence semblait brumeuse et...floue ?
Était-il au purgatoire ? C'était impossible, en cas de mort, son âme était pourtant censée trouver refuge ailleurs, et quand bien même, elle semblait bien seule ici.
Elle ? Pourquoi lui arrivait-il de se considérer au féminin ? Pourquoi sa forme semblait changeante ? Que lui arrivait-il ? Où qu'elle regarde, il n'y avait que brume impénétrable. Ignorante était-elle toutefois, qu'elle n'était pas la seule dans cette situation, ou même dans ce "lieu" quel qu'il soit.

Re: Death Dreams (PV Wismerhill)

Message par Wismerhill »

Wismerhill
Wismerhill
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Enregistré le : 24 janv. 2025 21:37
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*

Ô Muse, chante-moi l’histoire des fiers guerriers,
De deux âmes liées par la haine et l’acier,
Dont l’ombre du Destin tissa le fil tragique,
Jusqu’à leur chute, en un duel homérique.

Sur les plaines de sang où le vent souffle fort,
Parmi les cris brisés et l’odeur de la mort,
S’affrontaient deux héros, enragés, inlassables,
Leurs âmes consumées d’une haine implacable.

L’un, fils des tempêtes, aux yeux d’orage noir,
Portait dans son cœur un brûlant désespoir.
L’autre, né du tonnerre, aux mains vengeresses,
Autrefois fier, mais corrompu et réduit en détresse.

Ils croisèrent l’épée sous l’œil froid des dieux,
Fendant l’air d’éclairs, de serments furieux,
Et le sol trembla sous leurs pas déchaînés,
Alors que la mort réclamait leur dernier baiser.

Enfin, en un coup, par un geste fatal,
Ils plongèrent ensemble en l’ombre infernale.
Le fer transperça, le souffle se figea,
Leur lutte, en ce monde, à jamais s’acheva.

Mais loin du trépas, aux rives du Styx,
Où l’onde s’écoule, où l’oubli se tisse,
Les âmes des braves, liées par le sort,
Se retrouvèrent encore, défiant même la mort ...

**

*




Là, parmi les vastes plaines d’or terni et de cendres grises, où la brume danse en volutes silencieuses, repose l’Empereur défunt de Mijak, Wisermhill, assis sur un trône de marbre brisé. Le vent murmure autour de lui, porteur d’échos d’anciennes batailles et faisant danser sa longue chevelure de jais, mais son regard jadis enflammé de fureur impériale n’est plus qu’un lac d’ombres tranquilles, un paisible regard.

Sa couronne impériale, ternie par le temps et le trépas, repose entre ses jambes séparées tel un objet de curiosité. Son manteau, brodé d’or et de runes royales de ses hérauderies et sceaux, flottait paresseusement derrière son porteur, comme si l’air lui-même hésitait à le froisser. Ses mains, qui jadis tenaient l’épée avec une poigne inébranlable, sont posées sur les accoudoirs sculptés de son trône brisé, ouvertes, offertes au destin. À ses pieds reposent ses épées enchantées, ces artefacts de grand pouvoir qui avaient fait trembler des armées entières et réduit sous son joug des nations puissantes.

Autour de lui, le champ onéreux s’étend à perte de vue, jonché de vestiges d’un monde révolu où l’opulence et le deuil s’entrelacent dans un silence pesant. La brume, tantôt compagne fidèle, tantôt spectre perfide, caresse les contours effacés de statues brisées et de bannières délavées dont on ne pouvait clairement deviner l’origine. C’est un lieu entre les mondes, où l’écho du passé refuse de s’éteindre tout à fait. Un lieu né de la fin de la guerre, du début de la résignation.

Mais l’Empereur ne souhaitait pas mener une nouvelle guerre ici. Il attendait plutôt la venue de celui qu’il avait terrassé, celui qui lui avait offert l’affrontement le plus difficile et terrible de son existence, celui qui avait été possédé par le monstre qui l’avait à son tour tué, non sans l’avoir achevé dans un ultime sacrifice. L’âme d’un dieu venait d’apparaître enfin pour le rejoindre, le Dieu qu’il avait pourfendu, lui le mortel.

Un dieu changé, un héros qui semblait plus confus que jamais. Une étrange métamorphose, sa chair avait été remodelée, tout en lui avait été resculpté. Mais son âme, la flamme qui émanait de lui, ou plutôt d’elle, cette lumière courageuse et farouche, elle, était reconnaissable, purifiée de l’empreinte de Chaos.

“Je t’attendais, enfant de Zeus. La folie des tiens semble avoir quitté tes yeux, car je n’y vois plus la lueur cruelle d’autrefois. Tu as ... changé.”

Appuyant son visage contre un de ses poings, il s’accouda sur son trône et soupira longuement, comme si une éternelle lassitude venait de le frapper.

“Sois en paix, je ne cherche pas à croiser le fer à nouveau avec toi. Ce lieu où nous évoluons maintenant nous offre une tout autre épreuve : échanger ce que les vivants ne peuvent se dire sans la brûlure de l’orgueil.”
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