
Le Palais d’Hadès avait connu de meilleurs jours. Il était situé au milieu d’une énorme faille volcanique qui plongeait dans les entrailles de l’Enfer, jusqu’à une partie très spéciale des Enfers, le Tartare, une prison géante au sein de l’Enfer qui abritait les terribles Titans, et autres monstres. Même après le Grand Conflit, l’Olympe avait conservé la gestion de cette prison, dont l’accès était à travers la Porte du Tartare située sous le Palais d’Hadès, et protégé par Cerbère. Hélas, pendant l’Olympomachie, Hadès, corrompu par les Maux de Pandore, avait ouvert la Porte. Cerbère avait été grièvement blessé par ceux qui étaient venus stopper Hadès, et avaient combattu des Titans au Tartare. Si l’Olympomachie était terminée, la Porte du Tartare était toujours ouverte, et toujours aussi dangereuse. Hypérion, le Titan du Soleil, avait déjà réussi à s’enfuir lors de l’Olympomachie en se manifestant au milieu de la mer de Papua. Les plus terribles Titans étaient encore à l’intérieur, comme Cronos, et surtout l’innommable Typhon. Pour empêcher leur sortie, les courageux guerriers qui avaient franchi la Porte du Tartare avaient trouvé la Mère de l’Olympe, Rhéa, qui était restée au Tartare pour empêcher Typhon de sortir.
Zeus était toutefois mort. Avec sa mort, et avec celle d’Hadès, il n’y avait plus aucune autorité pour refermer la Porte. Les Princes Infernaux avaient conscience de l’imminence de la catastrophe, et avaient donc chacun fait route. Sept puissantes armées s’étaient agglutinées autour du Palais d’Hadès, représentant chacun des Sept Cercles. Les Sept Princes en personne avaient fait le déplacement, pour trouver un moyen d’empêcher l’arrivée de Typhon. La situation était si grave que même des Princes infernaux non liés aux Cercles étaient venus, comme Trigon, ou Méphisto. Le Palais était protégé par un dôme généré par la dernière personne qui habitait dans ces lieux, la magnifique et puissante Perséphone. Autant dire que Perséphone ne pleurait que fort peu son époux défunt. Chacun savait qu’elle avait été enlevée et mariée de force par Hadès, et que Zeus, soucieux de trouver un compromis entre Hadès et Déméter, la mère de Perséphone, avait validé ce mariage, tout en autorisant Perséphone à passer huit mois hors du Palais des Enfers.
Après la mort d’Hadès, Perséphone surveillait les lieux, mais, sans Hadès, et surtout sans Zeus, la Déesse était bien incapable de refermer la Porte. Purgatori pouvait sentir la nervosité ambiante, tandis que Perséphone autorisait quelques démons à venir dans son Palais. La Princesse de la Colère assistait à une autre réunion entre plusieurs Princes Infernaux. Bélial, le Prince de la Colère, venait d’ailleurs de manifester son manque de patience en écrasant le crâne d’un de ses conseillers sur la table, un choc violent qui laissa ledit conseiller inerte.
« Ne me dis pas ce que je dois faire, insolent ! »
Purgatori profita des discussions envenimées pour s’éloigner. La tension était palpable, et elle était intriguée. Elle avait récemment reçu la visite d’un Océanide, qui lui avait donné un endroit où aller, une galerie souterraine qui lui permettait de rejoindre le Palais d’Hadès. Perséphone souhaitait lui parler, et Purgatori se dirigea donc vers la galerie, sans se douter qu’elle n’était pas la seule à avoir audience avec la Reine des Morts…