The Multiversity

La vision parfaite d’une barbare berserk. Maggot, le corps ruisselant de sueurs et prisonnier d’un mouvement de haut vers le haut pour récupérer son souffle, dardait son regard intense dans celui léger de Ryanne. Elle avait combattu pour sa survie. De corps et d’esprit, eu égard à cette vision que lui avaient infligé les mains baladeuses.

« Tu m’étonnes que le sac plastique n’ait pas voulu se farcir ses hallucinations ! »
(GRANDE inspiration car manque de souffle)
« BORDEL ! Pourquoi je peine à reprendre mon souffle ? Ca va, je t’emmerde pas trop ? Ta collection de jouets s’agrandit comme tu veux ?... »

D’une démarche qui laissait présager le pire, Maggot se rapprocha avec ce qui ressemblait davantage à de la colère que de l’amour. C’était une boule de nerfs et son regard semblait chercher un punching-ball. Au vu du peu de membres dans leur groupe, Ryanne semblait être toute désignée. Elle vit donc la gobeline au sein nu s’arrêter heureusement devant elle. C’est qu’elle aurait pu la percuter pour poursuivre son chemin : cette barbare malpolie !

« Si je dois me débarrasser de toutes les saloperies à ta place, je crois que tu vas très vite de te démerder toute seule. »

Sa main essaya de remettre en place la lanière de sa salopette. Mais la fixation n’était plus et la bretelle retomba inefficace. Comme Ryanne pensa Maggot.

« Bordel ! Bon, pas grave. On s’en fout. »

Récupérant d’une seule main sa masse à trésors, le poids la fit ployer un instant sur ses appuis quand l’arme trouva son appui sur son épaule. Sans rien annoncer, Maggot sortit de la salle non sans avoir donné un coup d’épaule en « évitant » « l’inspectrice ». Beaucoup de guillemets… pour beaucoup de mensonges.

Maggot traça son chemin dans le couloir. N’étant pas en état, elle ne fit pas attention à la composition des murs. Cette brutalité toute verte permettant à l’écrivain une autorisation de paresse justifiée. Et donc Maggot se retrouva dans une salle-carrefour. Sur le moment, elle ne savait plus où il fallait aller. L’adrénaline du combat et la frustration accumulée (qui aurait de quoi débloquer des coups spéciaux si ce devait être un jeu !) la firent davantage s’intéresser à une espèce de rivière qui coulait dans un sens Nord-Sud. Ou Haut-Bas. Bref.

« C’est de la flotte ? C’est bleu en tout cas… C’est que la parodie de combat m’a donné soif. J’aurai préféré une bonne bière quand même… »

Elle posa un genou à terre et- HEY ! Je vous voie venir à dire que pour la gobeline le chemin est plus rapide que pour les autres races à cause de leur petite taille.

« HEY ! »

QUOI ?

« Ce n’est pas à toi que je parle. Je m’exclamais après avoir gouté l’eau qui n’en est pas. C’est du sang je crois ! »

Maggot se releva pour remonter du regard le courant de cette flotte qui semblait être de l’hémoglobine. A l’image de ces schémas médicaux qui faisaient la différence entre le sang pauvre et le sang riche. L’un bleu et l’autre rouge. La rivière paraissait peu profonde. Maggot se demanda si ce n’était pas une bonne façon d’atteindre le titre du RP. A savoir, le Cœur du Donjon.

L'Envoûteuse leva son regard de jeune fille bêtement surprise sur le visage renfrogné de Maggot. L'humeur de la gobeline avait encore empiré. Ryanne ne comprenait pas trop pourquoi dans la mesure où elles avaient toutes les deux gagner cette manche sur les mains psychiques. Elle ne commit pas l'erreur de lui couper la parole. Et certainement pas en cherchant à lui demander quelques éclaircissements qui, de toute manière, n'avaient pas tardé à la frapper comme un grand coup de massue !

- Je croyais pourtant avoir fait ma part...

En baissant humblement les yeux, la Xéno-faë ne manqua pas de tomber sur cette poitrine verte. Elle en sourcilla, les joues légèrement rosies, avant de revenir aussitôt braquer ses prunelles couleur lavande sur sa tronche de donneuse de leçons.
Finalement la critique aventurière abandonna la partie, récupéra sa masse à trésors et bouscula la pseudo inspectrice sur le chemin de la salle suivante.
Tout en la suivant du regard, Ryanne se massa l'épaule... qu'elle haussa, avec la deuxième.

- La charge de travail n'était pas suffisamment équitable à ses yeux.

Jugeant inutile d'en faire tout un fromage, la bonne fée, qui s'était de toute façon elle-même récompenser, suivit l'évaluée à travers un couloir de chair en zigzag. Au-delà de celui-ci se trouvait un carrefour. Et au sein de ce carrefour, une eau bleue s'écoulait.

- Je ne suis pas sûre que...

Mais Maggot n'en avait rien à secouer. Elle but comme elle en avait envie. Et le liquide, à son sens, possédait un goût ferreux. La gobeline supposait donc avoir bu du sang... bleu. Dégustation qu'elle initia en élevant "gentiment" la voix.
Ryanne ne lui en tint pas rigueur ; elle commençait même à y être habituée. En sa compagnie, "HEY" était un peu comme son deuxième prénom.

- Le coloris est étrange mais, étant donné la nature de notre environnement, ça me semble tout à fait cohérant.

Encouragée par cette trouvaille, elle remonta le cours d'eau - ou plutôt d'hémoglobine - du regard.

- Le biome des fleurs sanguines, souffla la souriante magicienne.

Les yeux soudain pétillants d'excitation, elle dévisagea Maggot.

- Il ne peut s'agir que du bon chemin, aventurière ! Alors eeeeen avaaaaaaaant~

La Xéno-faë prononça d'emblée un Mot de Pouvoir que la gobeline n'entendit pas. Les deux aventurières furent alors en mesure de marcher sur le liquide. Bien contente d'avoir à partager ce trajet humide avec une solide guerrière, Ryanne la saisit par la main et l'emmena aussitôt avec elle !

- Nous vivons là une fabuleuse aventure en duo, alors trêve de caprice, et en piste~

C'était typiquement le genre de danse dans laquelle il valait mieux se lancer à plusieurs. La bonne fée courrait vite. Il faut dire que sous son pantalon noir moulant, elle avait de bonnes jambes ! Fines, mais bien plus musclées qu'elles en donnaient l'air.

- Vous ne manquez pas d'air pour me cracher vos réflexions au visage. Vous devriez donc être à même de suivre la cadence que je vous impose, pas vrai ?

Ce couloir inondé, elles le traversèrent sans aucun souci ! En revanche, ce qui les attendait au bout avait largement de quoi les ralentir. Au-dessus du niveau de l'eau, l'endroit était verdoyant ! Bon, peut-être pas vert-vert. Verdoyant dans le sens où une végétation particulièrement dense y avait élu domicile, mais que cette dernière était rose là où le sol organique avait tendance à tirer vers le gris.

- Waaaaaaaaaaoh ! Ce sang bleu en a fait pousser des choses, dites donc...

Tandis qu'elle s'extasiait sur le paysage, Ryanne ne vit pas une des fleurs remuer. Sa tête couronnée s'élevant lentement dans le dos des aventurières... La Xéno-faë avait relâché la gobeline. Une main sous le menton, elle s'était mise à réfléchir.

- Je pense qu'il me faudrait en cueillir au moins deux. (Elle hocha la tête pour elle-même.) Oui ! Deux de ces beautés florales dans la mesure où le même nombre d'outils m'a fait de l'œil~

En commençant à léviter, elle s'élança parmi la flore. C'est là ce qui lui permit d'éviter la douche froide... contrairement à la pauvre Maggot ! La fleur sanguine qui les avait prises pour cibles vomit un jus épais sur sa tête. Ce même liquide - jaunâtre - dégoulina sur ses épaules vertes, salopant sa salopette et même ce qu'elle dissimulait plus difficilement depuis que l'accroche avait cédé. La gobeline eut tout juste le temps de beugler - car sans doute en aurait-elle envie ? - avant de sentir ses extrémités se raidir douloureusement. C'était le poison paralysant qui agissait.
La Xéno-faë, elle, ne trouva pas son bonheur tout de suite, non. En revanche, comme elle avait l'air suffisamment appétissante auprès des fleurs sanguines, c'est elles qui entreprirent de se l'accaparer.
Des lianes grises, terminées par un crochet noir à leur bout, lui tombèrent dessus en rideaux !

- Mazette !

Ryanne était véloce - surtout dans les airs. Elle esquiva et trancha bon nombre d'appendices avant de se rendre compte que c'était tout un nid qui cherchait à la capturer ! Au bout d'un moment passé à s'agiter, un crochet trouva sa cape, la déséquilibrant. D'autres suivirent alors, entaillant ses beaux vêtements trempés avant de l'immobiliser complètement dans un entrelac de lianes.
Le papillon se retrouvait pris au piège ?

- Fichtre et foutre, jura-t-elle entre ses dents. Maggot ? Vous êtes toujours là ?! J'ai... une mauvaise nouvelle à vous annoncer.

Tout en la cherchant du regard, la Xéno-faë se surprit à voir le monde tanguer. Elle ne le comprit pas tout de suite mais l'étreinte des fleurs sanguines n'en était pas simplement une. Les végétaux en avaient également profité pour injecter un produit dans son corps. Et ce poison avait tendance à la faire planer.
Ryanne se mit à rire. D'abord doucement, avec ce qu'on pouvait qualifier d'expression imbécile. Puis en y allant plus franchement, et de manière tout à fait incontrôlée !

Si l’énergique (et passablement agaçante !) inspectrice lui en avait laissé le temps, Maggot aurait pu réagir sur de nombreux points. Elle faisait tout le boulot de baston et cela se définissait comme un « caprice » !? Et c’était quoi cette formule à base « d’air » et de « tenir la cadence » !? Maggot aurait même pu lui balancer une telle punchline mais, le rythme RP étant ce qu’il est, on ne peut décemment pas imposer des flashbacks à tout bout de chemin. Pour la gloire, la phrase sera tout de même notée ici, dans le marbre des pixels : « Je ne sais pas quel genre de champi tu manges au petit déj mais c’est sacrément efficace ! »

Et pourquoi, me direz-vous, n’y aurait-il pas le temps de placer cette punchline quelque part ? Peut-être parce qu’une certaine personne a ENCORE fait en sorte que Maggot soit capturée ? Et s’il n’y avait que Maggot… Mais non, Ryanne aussi succombe ! Et d’une manière particulièrement irritante pour une peau verte courroucée : en se foutant de sa tronche ! En subissant un poison hilarant !! Ooooh bien sur que la gobeline va grogner. Gromeller. Jurer. Injurier et insulter ! Et vous savez quoi, pour la délicatesse de nos oreilles (qui se trouvent être des yeux étant donné que nous lisons), aucune transcription ne sera donnée. Imaginez donc à quel point les oreilles de la fée vont perdre des points de vie !

Son corps ralentissait. Ses muscles durcissaient. Même sa salopette ! Elle devenait rêche et détestable à porter ! Il n’y avait qu’une solution. Une solution qui semblait rechercher par la personne derrière la fée qui faisait couler du liquide jaunâtre sur la peau verte et qui entaillait les vêtements de la fée. Cette solution consistant à se retrouver à poils ! A exhiber sa toison intime bicolore. Aussi rouge et hérissée qu’une supersaiyen d’un côté. Et aussi tressée d’une blanche manifestation barbare. Mais pour cela, il fallait qu’elle retrouve une certaine liberté.

« Ras-le-bol… Tout ce donjon commence à me faire chier. Je vais finir par en orchestrer sa destruction depuis l’intérieure. Ces foutus connards ont cru laissé entrer une aventurière naïve et sacrificiable ?! Ils vont découvrir qu’il n’y a pas que les chevaux qui peuvent être de Trois ! Troie ? Troy ? J’en SAIS RIEN ! Mais je vais tout CASSER ! Et ce, même s’il faut utiliser les armes-bouffes de la femme-plastique ! Même si je dois altérer la qualité première et les utiliser comme un vecteur d’empoisonnement ! VOUS M’ENTENDEZ ? Je suis la nouvelle Maîtresse du Chaos ! Ou votre Dark-MJ, comme vous préférez, bandes de futurs cadavres !! »

Narrateur : « Est-ce qu’on m’a parlé ? Ce « VOUS M’ENTENDEZ ? », j’ai bien eu l’impression qu’il s’agissait de moi et… Hmm, oui oui. Je tire ma révérence. Je retourne dans ma Taverne. Je vous laisse à vos affaires de « méchants ». A très vite dans un autre sujet RP ! »

« C’est ça ! Barre-toi le Narrateur ! J’ai comme une envie de fourrer Linette, tiens ! Mais je digresse. Hors-sujet ! »

C’est qu’il faudrait que Maggot nous fasse démonstration de son sang disons de typer Berserk. Non qu’elle en soit vraiment une. Mais tout le monde acceptera cette ficelle scénaristique. C’est soit ça, soit l’auteur, donc moi, doit bosser le lore de la gobeline. Avec sa masse à trésors et tout. Et je fais déjà un effort nocturne (22h39 IRL actuellement) au lieu d’aller chercher le refuge du lit. Donc CHUT.

« Ouais, CHUT et surtout VOS GUEULES, les liseux ! »

Allez, claquement de doigts. Et voilà une Maggot nue et sans salopette. Libre de ses mouvements et surtout, SURTOUT, maintenant fermement en mains sa masse à trésors à, et bien, deux mains. Pour le côté bourrin, vous en conviendrez.

« HEY ! La fée ! Je te jure que tu vas arrêter de rire très vite ! Me dis pas que tu en chiales ?! »

Autant vous dire que la suite ne tient pas du cours floral. Pas plus que d’une sorte d’après-midi sous un kiosque, en période estival, à prendre un thé entouré de femmes en robe cul-cul-la-praline. Ou bourgeoises, si vous préférez. Non ! Maggot et sa masse aux trésors s’en donnent à cœur joie. Heureusement que ce ne sont « que » des plantes. Car au vue des hectolitres de « liquides » qui jonchent le sol…disons que c’est comme colorer le sang dans un film où il y a des meurtres : ça passe plus facilement.

(PAF !)

Qu’était-ce ? Une baffe monstrueuse que la gobeline à la veine palpitante sur la tempe vient d’asséner à la fée. Ah, oui, peut-être. Peut-être qu’une limite a été franchi. Même pour une optimiste carburant à une sorte de tisane à l’arc-en-ciel concentrée comme elle. Peut-être. Mais c’est que c’était tentant d’accentuer encore plus leurs deux caractères opposés. Sans compter que Maggot est à poils. Que si sa poitrine est généreuse (comparée à cette « fausse » Mana du Discord de la révolte des esclaves ! Grr ! ^^) et bien, que Ryanne a aussi accès à une foultitude de marques corporels. Comme des veines apparentes. Des cicatrices. Si certaines reflètent une vie de guerrière. Ce sont avant tout des indices sur sa maladie-d’Or. (ah bah oui,il était trop tentant de faire un lien, même erroné, avec le sujet de Benjamin et Nérénie).

Sur ce, ça part en ligne sur le forum. Et ça conduit ensuite direction mon lit !
(thats all folks !)

La rage de Maggot n'arrangea rien à l'hilarité forcée de la bonne fée. La gobeline eut beau l'agonir d'injures, Ryanne n'y voyait aucun mal. Le poison était certes efficace, mais pas au point de faire exploser son cœur.
Bref ! Alors qu'elle se tortillait de rire parmi les lianes et les crochets qui sabotaient ses vêtements, la fausse évaluée gueulait comme une sourde. Elle avait pour ainsi dire pété un câble, faisant vœu de conquérir ce donjon pour mieux le détruire.
Au moins, contrairement à la Xéno-faë, Maggot avait recouvré sa liberté.
Alors oui : Ryanne se marrait en la voyant nue, dans ce qui s'apparentait à une posture guerrière. Elle explosa de rire et, effectivement, en avait les yeux et les joues humides tant c'était fort !

- Ah ha ha ha ha ! Si, si ! Ih hi hi hi hi !

Cette "phrase" seule suffit-elle à expliquer le courroux de la bourrine au marteau-trésor ? Parce que cette dernière déploya une telle énergie que les fleurs intrusives et parasites n'eurent aucune chance ! Ryanne, au beau milieu de sa crise de rire, n'assista qu'à moitié à cette vaste déforestation. Maggot s'était plainte d'avoir fait tout le boulot, tout à l'heure ? Et bien, elle allait pouvoir récidiver et-

- SHPAF ! -

Brutalement, la tête de Ryanne partit dans un sens. Les yeux et la bouche grands ouverts, l'imbécile heureuse bascula de côté, terminant sa chute en s'effondrant lourdement sur le flanc. Du coup, en plus d'avoir déchiré une bonne partie de ses vêtements, l'inspectrice de façade se tâcha jusqu'à la peau de ce liquide bleuâtre et visqueux. Son béret, en glissant de sa chevelure mauve, connut évidemment le même sort.
Que vient-il de se passer ?
Sa joue lui faisait un mal de chien ! Ou peut-être que c'était plutôt ses dents qui l'élançaient ? Quoi qu'il en fût, Ryanne se massa la mâchoire inférieure en jetant un regard accusateur à la silhouette qui la surplombait. Celle de Maggot, en l'occurrence. Parce que c'était bien elle, avec une de ses énormes paluches, qui l'avait giflée sans ménagement aucun ! Bien que menue d'apparence, la Xéno-faë n'était pas fragile ; une autre personne qu'elle aurait pu se faire un torticolis ou, pire encore, un trauma crânien.
L'Envoûteuse secoua violemment la tête et plissa les yeux à l'attention de son "alliée".

- Vous avez osé me... hé ?!

L'esprit autrement plus clair qu'entre les tentacules végétaux, elle la découvrit dans son plus simple appareil. Maggot, la gobeline, aussi nue qu'elle était fâchée ! Son corps rondelet comptait bon nombre de cicatrices, ainsi que des stigmates veineux relatifs à sa rage berserk. Un peu troublée par cette surprise grandeur nature, Ryanne n'attarda guère longtemps son regard sur son intimité touffue - et bicolore à l'instar de ses cheveux atypiques - ou sa poitrine volumineuse dont elle avait, de toute manière, déjà eu un sobre aperçu.
De nouveau, la magicienne s'ébroua, éternuant même au passage.

- Vous m'avez mis une de ces mandales... whow !

En cherchant à se redresser, elle avait vacillé. Il fut plus facile pour elle de léviter. Et donc d'épargner à ses vêtements d'avoir à marmiter plus longtemps dans ce jus dégoûtant. Ryanne en profita pour baisser les yeux sur sa tenue. Entre les nombreux accrocs et les entailles qui la barraient, nul observateur, même presbyte, n'aurait aucun mal à "deviner" la couleur de ses sous-vêtements.

- La direction va me passer un de ces savons, soupira-t-elle.

Oui : elle restait, avant tout, bien ancrée dans son rôle ! Sa couverture avait beau ne plus ressembler à grand chose, la Xéno-faë, plutôt que la laisser bêtement tomber, jugea préférable de l'entretenir encore. Maggot lui paraissait suffisamment énervée comme ça, alors si en plus cette dernière découvrait le pot aux roses...
Une baffe, passe encore ! Mais deux comme celle que je viens d'essuyer : non merci.
D'une main, elle se massait distraitement la mâchoire ; de l'autre, avec ses pouvoirs télékinétiques, elle fit rejaillir son béret noyé.
En le récupérant, Ryanne fit la grimace.

- Beurk !... Accordez-moi un petite minute, s'il vous plaît, que je l'éponge.

Elle le pressa comme un citron, soulageant son accessoire de mode d'un épais filet de sucs innommables.
Puis les yeux de l'inspectrice trouvèrent le visage de sa compagne d'aventure. Ryanne soutint son regard un bon moment avant de lui dire :

- Je crois que je vous dois quelques excuses, Maggot. (Nouveau petit silence.) Pour vous avoir attirée dans ce piège, notamment ! J'aurais peut-être dû vous consulter avant... alors désolée, chère guerrière !

Elle s'inclina bien bas. Quand elle s'eut redressé, un nouveau sourire illuminait son visage poupin à l'unique joue gonflée.

- Votre gifle de forain a au moins eu le mérite de couper court à mon hilarité. Je ne vous en tiendrai donc pas rigueur ! Même si vous auriez pu y mettre un petit peu moins de force ; une autre victime que votre humble inspectrice aurait pu perdre un œil, dans cette histoire. Faites moi plaisir et tâchez d'y penser, la prochaine fois, avant de vous défouler d'un bon grand coup sur votre charmante compagnie.

Voilà, tout était dit ! Ou presque ?
Tout en flottant au-dessus de la sanglante rivière, Ryanne passait les lieux en revue.

- Je vais devoir vous demander encore un peu de patience, ma bonne et vigoureuse amie ! Avec un chouïa d'espoir, il devrait m'être possible de repêcher quelques spécimens exploitables...

Ceux-là, la bonne fée ne se résolut point à les tripoter. Toujours à l'aide de ses pouvoirs mentaux, elle accomplit sa mission, récoltant au final des têtes de fleurs sanguines plus ou moins épargnées par la folie meurtrière de la gobeline.

- Félicitations pour votre travail, Maggot ! Comme d'habitude, vous avez assuré~

Sans blague ?
Elles purent donc rebrousser chemin en toute sérénité. Un trajet ponctué par les remarques insouciantes d'une inspectrice ayant eu vite fait de retrouver pleinement la forme !

- Puis-je, pour vos prochaines expéditions, vous suggérer le port d'une armure ? Parce qu'il semblerait que la salopette ne soit guère appropriée pour une aventure comme celle que nous sommes en train de vivre ! Vous êtes une guerrière susceptible d'endosser le rôle d'éclaireuse, Maggot. A ce train là, vous risquez d'avoir besoin d'une quantité effarante de vêtements de rechange ! Ce qui, de mon avis, aura vite fait de vider votre bourse d'aventurière.

Le tout énoncé, bien sûr, avec un sourire commercial !
Vraiment adorable, cette féérique magicienne, n'est-ce pas ?~

Une bruyante expiration introduisit les prochaines répliques de Maggot.

« Sans déconner ? Un conseil de port d’armure maintenant ? Et pourquoi pas s’organiser une petite virée shopping dans une armurerie pendant qu’on y est ? »

Hmm ? ll y avait une redondance entre les différents RPs ? Peut-être. Mais il était impossible de ne pas coucher sur ce papier 2.0 cette perche prise par cette main verte capable de faire tourner un cou de pseudo-inspectrice à la façon hibou. Ou chouette. Bref, le point est compris de tous.

« N’empêche, t’es un sacré phénomène. Soit t’es complètement stupide et tu es la reine des idiotes. Soit tu as une force de positivité en toi qui défraie tous les standards. Mais voilà, ok, tu as gagné. Inspectrice 1 – Grognonne gobeline 0 Contente ? »

Que- ? Si c’était un sourire sur le visage de Maggot ? Parfaitement ! Et pas du genre mauvais. Bien que, il fallait justement faire revenir ce sujet sur la table. Non non, personne ne viendra déposer une table en plein milieu d’un couloir par respect du contrat du quatrième mur. Mais la tentation est…tenante. Ouhlà. Faute de style. Pauvreté extrême. Mieux vaut laisser s’exprimer une Maggot à poils en train de se balader dans un donjon organique.

« J’étais sérieuse avant. Au sujet de devenir MJ. Je veux dire, à tête reposée maintenant, je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas être un débouché normal. Guerrière à risquer sa peau et son cul dans des donjons pour atteindre quoi ? Quand je serais percluse de rhumatismes, je me reconvertirais en quoi ? Je ne me vois pas vraiment tenir en laisse toute une tripotée de chiens-mimiques pour leur faire faire un tour en attendant de puiser dans leurs trésors internes. »

Maggot s’arrêta soudainement. Elle fit choir sa masse-à-trésors pour que la tête de l’arme vienne percuter et se reposer sur le sol. Une petite gerbe de ce qui s’apparentait à du sang fit une petite flaque au-dessous. Comme une ecchymose. Il y eut presque un son de douleur du donjon organique ? Mais Maggot parlait déjà, les bras croisés sous sa poitrine rondouillarde.

« Et il dirait quoi tes supérieurs ? C’est possible de changer la donne de ton travail pour que je puisse m’emparer de ce donjon. Tu sais, je suis sérieuse. Par contre, s’il y a une masse administrative à gérer, je sens que je vais vite redevenir copine avec ma colère. Mais si tu me dis que tu t’en occupes, je vais rester la gentille Maggot au sourire actuelle. »

Elle posa ensuite une main sur sa hanche, donnant naturellement à son corps une forme de « S ». Une forme très agréable à l’œil qui mettait en évidence ces charmes, disons, brutes.

« Tu vois, j’excelle déjà tant dans mon futur boulot, que je pense déjà à te pervertir. Il faudrait que je te paie combien pour que tu rejoignes mes rangs ? Parce que, à la réflexion tout à fait immédiate, tu ferais surement une super conseillère. Ou bras droit. Ou peu importe le titre que tu voudrais récolter. Toi et ta super force d’optimisme, ça contre balancerait à ma merveille ma…disons ma « force » de caractère. »

Maggot ne voulait pas prendre sauvagement la fée contre le mur. Cette paroi organique donnerait plutôt l’impression de vouloir les gober toutes les deux… Brr ! Terrible vision. Mais le sexe était comme la baston. Une chose normale. Qui parfois était bien et parfois était à oublier. Ce fut à ce moment que la…masse-à-trésors eut un…rototo ? Et laissa s’éparpiller sur le sol quelques pièces d’or et un petit rubis presque taillé.

Bordel !...

Et non, il n’y a pas d’oubli de guillemets. C’est moi qui me suis exprimé. Pas Maggot. Pourquoi tendre une telle perche alors que je n’ai pas encore bossé sur le lore de la masse-à-trésors ? Comment ? Je fais ça pour me forcer à bosser dessus et trouver les réponses ? Oui, ce doit être ça ^^

Maggot avait beau joué d'ironie avec la bonne fée, ce qu'elle lui proposait n'en demeurait pas moins intéressant à ses oreilles.

- Sur votre temps libre, je serais ravie - que dis-je ? honorée ! - de pouvoir vous aider à trouver votre bonheur~

Son insouciance légendaire, en revanche, la rendait difficilement cernable aux yeux de la gobeline. La Mauve était-elle une idiote accomplie ou une résiliente en puissance ? Mystère, mystère !
La concernée s'amusait à jongler entre les rôles, à donner continuellement le change...
Elle remuait sans cesse, autant de corps que de langue, son esprit fertile incapable de s'arrêter sur une pauvre insulte ou une piètre idée reçue.

- Contente de cette singulière victoire que je ne cherchais absolument pas à obtenir ? Honnêtement, j'aurais tendance à vous répondre "non". Je ne suis pas fan des victoires en solitaire au sein de ce qui s'apparente à un fier duo de choc !

Au moins les deux aventurières souriaient. Peut-être pas pour les mêmes raisons, mais quelle importance ? La bonne entente est la base de tout édifice durable. Sans cet ingrédient primordial, aucun moyen de produire une merveille d'architecture ! Alors que, justement, Maggot songeait à son avenir au sein de ce donjon. A sa place dans cette instance organique qu'en fin de compte, elle ne semblait pas détester tant que ça.

- Vous ? Une Maitresse du Jeu ? Vos yeux d'un jaune si riche voient si loin...

Non : Ryanne ne profitait pas duuuu tout de la discussion pour admirer sa verte et musculeuse silhouette. Ses prunelles d'améthyste ne faisaient qu'"évaluer" le potentiel d'une éventuelle conquérante de donjon. Et cela tombait bien puisque Maggot elle-même s'était arrêtée pour mieux "causer". La Xéno-faë baissa brièvement les yeux sur la tête de son arme exotique avant d'en revenir à la porteuse dénudée.
La gobeline envisageait de faire d'elle sa secrétaire. Ou plutôt... sa Conseillère ?
Ryanne cligna des yeux. Elle détourna le regard un instant pour réfléchir.
Mes supérieurs n'existent pas. Je n'en ai qu'une qui n'éprouve pas d'intérêt particulier pour ce donjon. J'ai tout construit sur un mensonge. Le genre qui gravite autour de ma belle tenue que j'ai fichu en l'air. Alors dans le fond, j'imagine que je suis libre de faire ce que bon me semble. D'emprunter le chemin qui me conviendrait le mieux ?
En théorie, car l'Evocatrice pouvait toujours lui demander de lui rendre des comptes à son retour. Après tout, si l'Envoûteuse se trouvait ici, en compagnie de Maggot, c'était uniquement grâce au sort de transport de sa créatrice. Cette "mission qui n'en était pas vraiment une" figurait donc toujours dans le cadre de la reconstruction de Faëlya. Et pour permettre à cette dimension féérique de récupérer son lustre d'antan, quoi de mieux à faire que de nouer de puissants liens avec une autochtone ?
La gobeline, pour le coup, s'avérait être un excellent parti !
Son ambition galopante arrangeait celle qui pourrait bien finir par devenir son bras droit.

- Devenir votre Conseillère avec un grand "C"... Hmm....

Oui : Ryanne faisait exprès de la faire languir. Parce qu'elle voulait voir jusqu'où Maggot était prête à aller pour la recruter.
La vile créature, en mettant son corps en valeur suivant une pose calculée, essayait déjà de l'appâter.
Oh, c'était plaisant à regarder ! Ce corps féminin, un peu rondelet, éprouvé par de rudes combats et décoré par une grande variété de cicatrices...
Ryanne en conçut un léger rictus au-delà du fin tracé de ses lèvres qui, toujours, suggérait une profonde réflexion.

- Vous reconnaissez mes rares qualités autant que vos plus lourds défauts. Votre prise de position est vraiment très intéressante ! J'en viens de plus en plus à comprendre pourquoi j'ai été attirée par votre présence, à l'entrée. Cette inspection pourrait bien prendre une tout autre tournure en votre alléchante compagnie~

Non, le mot n'avait pas été choisi au hasard !
Le numéro de séduction de la gobeline avait-il fonctionné ?
La magicienne n'avait pas bougé. Même quand la masse-à-trésors vivante de la gobeline eut émis ce drôle de rot, éructant de ce fait quelques-unes de ses trébuchantes richesses.

- A vos souhaits, le vivant artefact, lui lança Ryanne du coin de la bouche.

L'arme avait été dûment sollicitée entre les mains de la violente peau verte. Après avoir été giflée par elle, la Xéno-faë était à même de concevoir que sa poigne pouvait être douloureuse, voire assommante.
Il y eut un moment de silence. Ultimes instants d'une réflexion qui n'avait que trop durer.

- Je vais avoir besoin d'encore un peu temps, déclara-t-elle en pivotant sur ses pieds.

Déchirée, sa cape noire et violette n'était plus que l'ombre de ce qu'elle était. Le reste de ses vêtements sombres ne vendaient pas du rêve non plus. Enfin, peut-être un peu si l'on s'intéressait un minimum à ce qu'ils laissaient entrevoir. Comme ces parcelles de peau lisse et trempée, soulignaient à travers diverses déchirures du textile. Ce morceau de hanche dégagé, par exemple, barré en prime d'une fine lanière de culotte violette en dentelle. Ce fessier menu mais ferme qui se balançait doucement, gracieusement, entre chaque foulée. Cette paire de gambettes fuselées, bien capable de s'enrouler autour des reins de celle ou de celui qui se serait montré à la hauteur de la récompense...
Par-dessus son épaule, Ryanne coula un sourire confiant à "l'inspectée".

- Votre évaluation est loin d'être terminée, Maggot !

Elle tendit un bras vers les portes de la prochaine salle.

- Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'espérer poser ne serait-ce que les yeux sur le Cœur du Donjon.

Ce noyau de puissance sans lequel rien de tout ceci n'existerait ! Le trésor parmi les trésors que, curieusement, peu d'aventuriers convoitaient. Les plus communs d'entre-eux s'étant accordés sur le fait qu'ils y gagneraient plus, sur le long terme, en grapillant les richesses que son pouvoir produisait... et éparpillait un peu partout dans l'instance. S'en emparer ne relevait pas du rêve ; plutôt d'étouffantes responsabilités susceptibles de les rattacher définitivement au donjon.
De là à prétendre que les aventuriers craignent de se faire pervertir par les gains !
L'Envoûteuse rit sous cape.
Maggot avait beau être un peu rustre, ses projets la rendaient différente de ces amateurs.
Elle était en phase de constituer un très bon lien pour l'Arbre de Vie.

- Vous ne manquez pas de courage, chère aventurière ! Jusqu'à présent, j'ai pu en attester à maintes reprises. Vous ne m'avez encore jamais fait défaut, en plus de m'avoir secourue avec votre... euh... disons votre propre style.

Ryanne se palpa distraitement la joue, sentant qu'elle allait un petit peu mieux par rapport à tout à l'heure.

- Venez à bout de ce donjon, Maggot, et je vous promets de considérer sérieusement votre possible prise de poste en tant que MJ !

Se voulant théâtrale, elle écarta largement les bras ! Ce fut le geste de trop. Il y eut un bruit de déchirure. En provenance du devant de sa tenue, plus précisément. Juste entre ses seins qui, pour le coup, menaçaient d'en sortir sous le léger couvert d'un soutien-gorge mauve assorti à la culotte qu'elle portait.
Avec un petit sourire embarrassé, Ryanne se tourna derechef.

- Woups ! hé hé ! Désolée, compagnonne. Je vais raccommoder ça tout de suite...

En ce qui concerne les autres entailles, la magicienne n'était pas trop regardante. Mais là, dans la région de son buste de jeune femme, par souci de confort elle était prête à employer son Imagina. Cette lumière violette et féerique qui faisait autant sa force que son éclat !
L'opération, menée à bien à l'abri du regard de la gobeline, ne dura pas plus de deux minutes.

- Me revoici, toute fraîche et fin prête pour faire de votre rêve de conquête une éblouissante réalité !~

A ce stade, Maggot l'ignorait mais sa considération pour la bonne fée renforçait naturellement ses pouvoirs magiques.
Ensemble, elles allaient faire un carton !

Qu’elle était difficile à suivre sa future Conseillère ! Ayant perdu beaucoup de sa colère à force de recevoir en pleine tronche les ondes positives de sa compagne, Maggot avait retrouvé de quoi réfléchir. Et elle devait bien avouer qu’elle avait l’impression de « danser ». De là à pousser l’image et d’imaginer avoir des ficelles nouées à ses poignets et chevilles…D’ailleurs, ses yeux se baissèrent sur les parties de son corps qui aurait pu être relié à un marionnettiste.

*Le pire étant que je n’arrive pas vraiment à lui en vouloir. Elle aurait pu me dire non. Elle aurait pu tenir un siège derrière je ne sais pas combien de procédures et de paperasseries. Au lieu de ça elle me balance de finir le donjon pour que je puisse la faire mienne. *

A ce niveau de cheminement de pensée, Maggot leva les yeux au ciel en repensant à ce qu’elle avait pu entrevoir. Parce qu’elle ne pouvait plus le voir étant donné que Ryanne s’en était allée « sournoisement » dissimulée ses talents magiques. Et donc Maggot n’avait plus que son imagination pour repenser à cette culotte en dentelle mauve. Un choix intrigant à y repenser. Si délicat pour un donjon. Cette même femme qui lui avait dit qu’elle devrait porter une armure : un comble !

*Pourquoi je pense à sa culotte, moi ? Je pensais à quoi avant ça ? Hmm… Ah oui ! Ah…non, en fait. Bon, pas grave ! De toute façon, la revoilà toute pimpante avec son sourire plus désarmant qu’un sort de haut niveau. *

« Bon ! Il te manque quoi encore pour retourner voir le cadavre emballé ? »

Un regain d’intérêt pour une quête somme toute classique de récupération de ressources ? Non. Enfin oui. Tout ce qu’elle voulait, c’était ce petit bout de femme. Et Maggot réalisait que ça commençait doucement à ressembler à une obsession. Pourquoi ? Qu’est-ce qui l’intéressait vraiment chez elle ? Cette espèce de joie que rien n’entachait et devenait une sorte de drogue ? Ce petit bout de femme si mince, toutefois athlétique et dissimulant à peine une jolie lingerie mauve en plein donjon organique bizarre ? A moins que c’était la figure de force qu’elle incarnait ? Maggot ne savait plus. Et vu qu’elle réfléchissait, elle ne bougeait plus. Elle regardait surtout. Ce n’était absolument pas dans les yeux…

« Non parce que plus vite on a tes courses, plus vite on retourne voir l’espèce de marchande. Et je peux te jurer qu’elle va vite cracher la localisation du Cœur du Donjon. Parce qu’il est hors de question que je me tape toutes les salles une par une, c’est compris ? »

C’était fini. Son langage avait beau toujours être aussi direct, voire brut de décoffrage : il manquait une intensité. Ryanne l’avait conquis. Elle devait l’accepter. Alors elle soupira et afficha un grand sourire. Puis elle s’accroupit et réalisa qu’elle était nue. Ses yeux se baissèrent sur sa touffe intime avant de récupérer le joyau qu’avait éructé sa drôle d’arme. En se relevant, elle le tendit à sa future Conseillère.

« Tiens. T’as qu’à considérer que c’est une avance sur salaire. Et aussi parce que tu as eu une sorte de manière de gentleman avec mon arme. Enfin, gentlewoman mais c’est moche à l’oreille. Sans compter que tu n’as pas posé des questions chiantes. Alors…voilà. Merci. »

Bah ouais. C’est que la paire de main « divine » écrivant comme on tisse le destin n’a pas encore développé l’aspect masse-aux-trésors. (bien qu’il ait reçu ses 100 cases en version physique IRL. Bref.)

« On y retourne ! »

Complètement à poils, son arme de bourrine posée sur l’épaule : Maggot était prête à castagner !

Dans la liste des ingrédients dégueulasses, il ne restait plus que le…fœtus de Reine. Rien n’allait dans ces trois mots accolés. En tournant la tête vers sa future possession arborant un sourire, Maggot se demanda si cette dernière réussirait à saupoudrer sa poudre de licorne et sa sauce arc-en-ciel dans cet ingrédient gore. Elle frissonna ! La vision de ce « plat » lui donna presque un haut-le-cœur.

« Ca doit être dans cette salle que se trouve ta saloperie. OH BORDEL ! »

Même pour une barbare telle que Maggot, il y avait des limites. Et cette chose qui attendait patiemment sur son trône au bout d’une allée rouge ? Cette sorte de Reine en quelque sorte nue et en cloques ? Cette…

« Bah merde alors, ça faisait longtemps qu’un truc ne m’avait pas donné envie de vomir… »

Parce que c’était un tout. Avant de décrire le monstre « royal », il y avait la description de la salle. Cette singerie d’une salle de trône made in organique. Le « tapis » rouge évoquait une sorte de langue qui semblait sur le point de les avaler. Parce que ça paraissait foutrement bouger ! En tout cas, ça paraissait sensible. Et donc en quelque sorte vivant. Et ces « colonnes »…ça ressemblait à des agglomérats de…cancer ? Des choses informes qui semblaient palpiter douloureusement dans des veines qui semblaient obstruées… Maggot en eut un frisson. Surtout qu’elle n’avait pas le moindre bout de textile pour se protéger de tous les fluides qui allaient gicler ici et là.

« Moi je veux bien exploser la tronche de cette sorte de Reine collée dans la gueule ouverte d’une limace dégueulasse géante. Mais il est hors de question que je la fiste d’une manière ou d’une autre pour récupérer sa progéniture dans son gros ventre arrondi. Tu m’entends ? Hors de question ! »

Le regard de la gobeline à son égard avait sensiblement changé. Ryanne, potentielle future Conseillère de l'observatrice, n'avait pas besoin de suivre la trajectoire de ses regards curieux pour comprendre qu'elle avait commencé à l'attirer. La Xéno-faë aurait pu abuser de ses pouvoirs en saupoudrant le visage de Maggot avec ses Fée'romones. La guerrière lui aurait sauté dessus en retour et transformé leur aventure en de vigoureux ébats.
Une affaire expédiée en un tournemain.
Mais l'Enfant du Néant voyait plus loin que ça. Maggot, de son point de vue, méritait mieux qu'une simple partie de jambes en l'air. Contrairement aux idées toutes faites des mortels au sujet des gobelins, cette verdâtre représentante valait plus que son pesant d'or ! Malgré son fichu caractère, Maggot possédait quelque chose de fort en elle. Quelque chose de puissant et d'attractif qui incitait la Xéno-faë à peaufiner leur relation pour, plutôt que de la consommer avidement, la rendre autrement plus fructueuse.
Je lui dévoilerai mon mensonge plus tard. Sans doute qu'elle trouvera la force de me pardonner après avoir obtenu son énorme part du gâteau !
Et donc ? Que leur restait-il à récupérer pour que Polymère fasse des merveilles ?
Ryanne fouilla dans sa mémoire et, très vite, avec le professionnalisme d'une secrétaire endurcie, lâcha l'information demandée :

- Il nous manque un fœtus de reine !

Un index éloquent figé en l'air, elle songea rapidement au nombre d'armes qu'il y avait à confectionner et rectifia :

- Tout bien considéré, il nous en faudrait peut-être même deux. Voire trois ? Hmm... sauf si l'ingrédient est plus volumineux que nature, j'imagine.

Maggot avait hâte d'en finir avec ce boulot. Cette idée de mettre la main sur le Cœur du Donjon lui tenait beaucoup trop à cœur pour s'attarder trop longtemps sur la commande de la marchande sous blister.
La magicienne écarta les mains en signe d'acceptation.

- C'est vous la cheffe, cheffe ! A l'origine, je n'étais là que pour vous évaluer.

Mais ça, c'était avant la proposition de Maggot ! Elles le savaient, maintenant. Elles avaient presque conclu un pacte. Il n'en manquait que les prérequis.
Ryanne regarda la gobeline plier sur ses jambes fortes. Cette dernière ramassa quelque chose qui avait chu entre ses pieds. Il était question d'un joyau que sa gourmande de masse avait accidentellement éructé, tout à l'heure.
La Xéno-faë le prit entre ses doigts, l'examinant de ses grands yeux violet avant de les lever à nouveau sur le visage de la gobeline.

- Tentative de corruption d'un membre de l'administration ? s'enquit-elle, soudain faussement sérieuse.

Elle émit un petit rire enfantin.

- Je plaisante ! Merci, Maggot. Ce pourboire, je l'accepte de très bon cœur~

Tout en rangeant la pierre précieuse dans une de ses poches encore en état, l'Envoûteuse s'inclina respectueusement.
Sur cette note complice, les deux aventurières reprirent leur exploration.

La courageuse gobeline marchait d'un pas déterminé. Celui de son accompagnatrice était beaucoup plus léger mais n'en demeurait pas moins enthousiaste. Maggot savait qu'elle avait gagné son soutien. Par contre, la bonne fée, bizarrement, ne partageait pas sa révulsion pour leur environnement exagérément morbide. Cette ignoble salle du trône, avec sa longue allée carmine et spongieuse, ses piliers de chair tuméfiée et veineuse... impressionnait la fausse inspectrice bien plus qu'elle lui mettait le cœur au bord des lèvres.

- La magie qui est à l'œuvre en ces lieux fous m'apparait tout simplement phénoménale, souffla-t-elle sous le coup de l'ébahissement.

La voûte palpitait. Sans doute que la salle entière était amovible, capable de muter au grè des besoins du maître du donjon.
Y en avait-il un, d'ailleurs ?
En tout cas, le trône de cette pièce n'était pas vacant. Y siégeait son imposante reine au ventre rond, dont les membres inférieurs et supérieurs avaient comme fusionné avec la gueule d'une énorme limace !
Fidèle à elle-même, Maggot se disait prête à occire cette chose mais certainement pas à plonger ses mains dans son bidon gonflé.
Avec un sourire conciliant, la Xéno-faë hocha humblement la tête.

- Soyez sans crainte : vous n'aurez à salir que votre fidèle compagnon contondant, chère aventurière !

Sans lui demander la permission, Ryanne s'approcha de sa masse exotique pour y insuffler un peu de son Imagina. Le coffre s'illumina, ses contours soulignés d'un fin halo d'énergie mauve. La langue du mimique se para d'ailleurs de cette couleur singulière, aussi douce que mystique. La masse à trésor de Maggot obtint ainsi le pouvoir de générer des ondes de vide au contact d'une surface.
L'Envoûteuse glissa directement son mode d'emploi à l'oreille de la gobeline :

- Dorénavant, le vent tranchant accompagnera vos frappes les plus dantesques ! Abattez votre familier en caisse sur notre cible, Maggot, et je vous garantis que vous ferez de cette dernière un joli tas de viande hachée~

Avant de s'écarter de la guerrière à peau verte, Ryanne laissa traîner ses doigts le long de sa main, puis de son bras musclé. Cette caresse n'avait rien de désintéressé. D'une part, elle accroissait sans doute le charme de son invocatrice auprès de la gobeline ; de l'autre, elle étendait l'aura mauve et scintillante d'Imagina jusqu'à son coude, lui conférant de ce fait une force momentanément décuplée.
En somme : un buff de puissance pour la main qui tenait l'arme, et une tranchante bénédiction pour celle-ci.

- Je compte sur vous pour me revenir victorieuse ET en un seul morceau~

D'un clin d'œil, la bonne fée l'invita à passer à l'action.

Mais qui était la cheffe de l’autre à la fin ! Cette caresse sur son bras… Cette façon d’utiliser ses mots tout particulièrement… Ca ressemblait fort à une humaine donnant son ordre à sa gobeline ! ET ! Et-… Et Maggot devait bien avouée qu’elle était un peu perdue. C’est qu’elle n’était pas insensible notre petite bourrine. Ni aux préliminaires ni à la démonstration magique.

« Toi tu ranges ta langue et tu la tiens loin de nos corps, masse perverse ! »

Et oui, s’il est question de faire sortir la langue de la masse-aux-trésors, une attention toute particulière lui doit d’être rendue. Et quel autre choix que de faire passer cette arme pour une sorte de prédateur sexuel ? Attention, il n’est pas dit que l’artefact d’Or ( ??) n’ait pas de telles pulsions en son contenant. Seulement que ce n’est absolument pas le moment.

« Bon, je vais éclater cette espèce de reine. Mais je te préviens, jolie bouille, je me lave les mains de dommages collatéraux. »

Elle souffla fort de ses narines comme un taureau s’apprêtant à la charge. Mais aussi pour (essayer de faire) marquer son territoire. Elle n’était pas femme à se laisser marcher sur le bout de ses orteils nus. La Conseillère n’était pas sa mère. D’ailleurs, même sa mère n’avait pas du réussir à bien guider sa fille. Autrement, serait-elle vraiment dans un donjon organique avec une maladie d’or dans la peau et aussi en main ? Probablement pas.

Donc Maggot y alla d’un pas lourd d’abord. Et puis elle se mit à trottiner. De là à mettre la « Chevauchées des Walkyries » en musique de fond, il n’y aurait besoin que d’une option supplémentaire sur ce forum RP ! (et bien écrit Walkyries et non Waljyries comme dans un autre RP. L’erreur une fois, pas deux.)

Le temps d’écrire, Maggot est déjà en train de courir à vive allure avec sa masse-à-trésors prête à… qu’a dit la fée aux petites fesses toniques déjà ? Elle a mentionné des « ondes de vide » ? Non. Pas à haute voix en tout cas.

« Et merd-AIEee !!! »

Evidemment qu’un manque de concentration en pleine bataille est préjudiciable. Cette Reine (car c’est qu’il commence à en avoir à force… Reine Nnezz. Reinette. Reine d’Or.) a donné un coup de queue. Caudale, un coup de queue caudale ! envoyant balancer notre gobeline dans un de ces piliers veineux. D’ailleurs, le choc de son dos en a fait explosé une. Comme s’il y avait maintenant un besoin que nos deux héroïnes se fassent asperger d’un liquide ou d’un autre à chaque réponse…

[une douche est demandée post-RP. Une douche, des thermes ou une source d’eau chaude est demandée post-RP. Merci.]

« [CENSURE] !!! »

L’intensité du cri n’était déjà pas agréable à entendre sur place. Le lire n’aurait pas été bien mieux, d’où la censure. Voilà déjà que Maggot rue à nouveau vers cette Reine. Elle arme sa masse-aux-trésors sans réfléchir à l’ajout d’une compétence magique au-dedans. (et quelle idée dangereuse ! Dans un pareil artefact inconnu ? Quelle sorte de nouveau résultat aléatoire et chaotique pourrait-il en ressortir ? Bien heureusement, pour le moment, rien de plus que l’effet prévu par la fée).

ET QUEL EFFET ! Le corps humain du corps de la limace est littéralement séparé en deux ! L’onde magico-aérienne a carrément arraché le corps au ventre distendu de sa monture greffée. C’est une victoire ! Ce doit être une victoire. Ce n’en est pas une… Il fallait que le « Dieu » de Maggot tombe sur une nouvelle illustration…

Cette Reine se relève. Sur deux jambes à l’allure humaine mais à la couleur bleue et aux veines nombreuses et apparentes. Cette Reine monstrueuse caressant le fameux fœtus visible à travers une peau diaphane et auréolée de ce qui fait penser à l’or. Si ses yeux sont dissimulés derrière ce qui semble des dredds de viscères… d’autres choses sortent et s’exhibent de sous son gros ventre.

« Je vais vomir… »

Il y a un réel haut-le-cœur chez Maggot. Bien entendu qu’elle a vécu son lot d’horreur. Elle n’est plus innocente et a déjà tué plus d’une fois. Et pas que des créatures insignifiantes et sans âme pour pouvoir coller à un système qui permet de revendre ou « crafter » d’autres ressources à partir de ses ressources primaires. Mais cette Reine la dégoûte… Elle et ses trois rejetons cyclopéens, flottant dans l’air lourd, rattaché à des cordons ombilicaux torsadés à un tel point que les trancher parait devenir une épreuve difficile ou davantage.

« Je crois que moi et ma masse allons avoir besoin d’aide. »

Sa main se porte à sa bouche, espérant retenir un vomissement. C’est bon. Self-control. La gobeline garde le contrôle de son propre corps.

Maggot fendit l'air à toute vitesse... en sens inverse ! La grosse limace l'avait envoyée valser d'un coup de queue, et Ryanne avait suivi sa trajectoire du regard. La gobeline percuta un pilier de chair, qui explosa à l'impact. Elle s'était relevée couverte d'un liquide inqualifiable.
Encore une fois : bonjour l'image !

- Faites attention : vous pourriez glisser, dans votre état.

L'aventurière n'en avait rien à secouer. Elle était avant tout une bourrine de cœur et d'esprit ! Repartie à la charge, Maggot brandit sa masse-à-trésors et frappa l'abominable Reine avec colère. La magie accompagnant son coup, elle fut apte à lui infliger d'importants dégâts au point de séparer la limace de sa mère porteuse.

- Oui ! se réjouit la spectatrice en brandissant un drapeau invoqué par magie.

L'accessoire de groupie était tissé d'or, avec en son centre un motif en forme de tête de gobeline identique en tout point à celle de Maggot. Même coupe, même chevelure bicolore, oui !

- Très jolie frappe, Maggot ! Vous assurez un max~

Sauf que ce n'était pas terminé. La Reine n'avait pas dit son dernier mot ! Arrachée à son support gastéropode - un mot qui ne manque guère de charme, n'est-ce pas ? -, la figure maternelle faisait désormais face à l'offensante gobeline en étant dressée sur ses deux jambes veineuses. En prime, elle n'était pas seule : trois résultats de fausses couches encore reliés à son ventre par des cordons ombilicaux flottaient à ses côtés.
Réprimant un haut-le-coeur, Maggot supportait difficilement la vision d'un tel adversaire.

- L'heure est venue de réintégrer le devant de la scène, dirait-on !

Cela la faisait sourire, comme d'habitude !
L'Envoûteuse ne fut pas spécialement surprise de voir le corps de la limace se soulever et tenter de l'avaler toute crue.
Elle la regarda fondre sur sa personne.

- Navrée, siffla la bonne fée en agitant son drapeau. Je n'ai plus une seconde à vous accorder.

Les deux extrémités tentaculaires de son assaillante furent les premières à se faire tailler en rondelles. La limace était corpulente, certes, mais son énorme masse connut exactement le même sort ; tronçon après tronçon, elle s'éparpilla lourdement au sol.

- Bien ! Ça, c'est fait.

Ses yeux mauves étincelèrent.
Le "regard" de la Reine - dissimulé sous un agglomérat de viscères capillaires - avait quitté Maggot pour mieux contempler l'absurde ; une magicienne si menue, capable de transformer sa moitié gastropode en pièces détachées. Ce spectacle impossible la fit hurler d'indignation ! Un cri digne d'une banshee, alors que cette monstruosité là n'avait rien de spectral.
Ryanne grimaça. D'un auriculaire, elle se cura l'oreille. Lorsqu'elle en retira son doigt, un petit panache de poussière de fée s'évapora dans l'air.

- Mazette ! Elle a du coffre, la bougresse...

Sans prévenir, les trois échecs cyclopéens braquèrent leur œil unique sur la gobeline. Une lumière verdâtre en irradia. Que signifiait-elle, sinon l'usage d'un sort triple de très mauvais goût ? A distance, Maggot se faisait siphonner sa vitalité !
Ce qui, dans le même temps, redonnait un peu de couleur à l'épiderme maladif des rejetons maléfiques.

- Non mais oh ! s'écria la Xéno-faë.

Elle entama un mouvement avec son drapeau. Prévenue de sa puissance, la Reine fut plus réactive. Les viscères qui lui tenaient lieu de grasse chevelure arrachèrent l'accessoire aux mains de Ryanne... qui se retrouva toute conne, ainsi désarmée.

- Hé ?!

L'Envoûteuse n'avait même pas eu le temps de se cramponner à la hampe.
Elle regarda la Reine. Celle-ci, particulièrement enragée, cassa le manche en deux et jeta le tout d'un geste négligeant.
Ensemble qui se dissipa au vent comme par magie.
Ryanne la regarda méchamment. Avec sa bouille de presque adolescente, l'on pourrait croire à un caprice plus qu'à de la colère.

- Vile chapardeuse que vous êtes !

Elle leva les mains. Ses paumes s'embrasèrent d'un feu pourpre avant de cracher une fantastique nuée d'éclairs !
La foudre d'Imagina frappa la Reine en divers endroits, brûlant ses chairs tout en arrachant à son crâne desséché quelques portions de son encombrante "chevelure". Sous l'emprise de cet orage mystique, elle dut reculer sur plusieurs pas chancelants. Ses mâchoires claquaient nerveusement. Un signe de peur à l'égard de la bonne fée, peut-être ?
En tout cas, le triple sort vampirique dont avait été victime Maggot s'était interrompu pour la simple et bonne raison que les rejetons avaient également été court-circuités par la foudre.
Une occasion (en or *clin d'œil, clin d'œil*) pour la guerrière à la masse de faire des ravages ?
Potentiellement !

Ryanne était un phénomène ! Rien ne semblait important. Maggot avait fait explosé un pilier organique ? Ce n’était pas grave, elle allait bien ! Une bataille où on pouvait y laisser la vie ? Agitons un fanion magique telle une pompom girl ! Même l’aspect dégoûtant semblait au mieux une sorte de signature esthétique aux yeux féeriques. Alors que du côté de la gobeline, ça dévoilait son côté « humain » à ne pas résister à tout, tout le temps.

Il n’empêche que ses considérations mises à part, Ryanne semblait être une partenaire, si ce n’était LA partenaire idéale pour une excentrique comme Maggot avec sa faculté à briser le quatrième mur de temps à autre.

Maggot, toute chamboulée par ses émotions et sa branlée, avait du mal à réaliser ce qu’il venait de se passer sous ses yeux. L’ « inspectrice » avait découpé la partie animale de l’espèce de minotaure comme une cheffe en cuisine préparant une sorte de sushi ou elle ne savait quoi. Et elle l’avait fait avec une telle simplicité que ça cachait et exposait en même temps un côté monstrueux. Quelle puissance se cachait derrière ce petit sourire sur pattes ?!

« MAIS FERME TA GUEULE ! »

Ce n’était pas adressé à Ryanne, mais à l’espèce d’accoucheuse colérique. Quant à Maggot, sa mâchoire lui en tomba en découvrant l’aspect cartoonesque de sa partenaire de baston. Elle allait jusqu’à convoquer sa magie par pure provocation ? Comme si le cri n’avait pas traversé une sorte de protection moulée à ses oreilles parfaites ? Enfin, ce n’était pas du fétichisme d’une partie d’un corps mais, bon, Maggot voyait une sorte d’admiration grimper pour Ryanne. Ce petite bout de femme aux cheveux violets l’impressionnait. Elle la voulait définitivement !

Sauf que déconcentrée comme elle était, elle tomba sous le joug des trois progénitures et de la magie adverse…

Jusqu’à en être libéré et- Oh ! Mais c’est fini ces clins d’œil et cette mention à notre univers étendu à nous deux ! Oui, l’Or et alors ! Il manque une majuscule en plus dans la dernière réponse féerique. De toute façon, Maggot la bourrine contre-attaque. Même la masse-à-trésors s’est ratatiné sur elle-même quand les petits doigts verts se sont resserrés sur le manche. Mais les deux sont à nouveau en concordance. Ça va chier !

Maggot fit alors faire des moulinets à sa masse-à-trésors. Elle se rendit compte que c’était pour se la péter et ça ne lui plut pas. Alors, en bonne bourrine, elle frappa le sol et réalisa deux choses. Le sol eut mal. Et le sol de son « inspectrice » la fit modérément bondir. Elle afficha alors un grand sourire.

« Ca va vraiment chier. Dernier round, la mère ratée. »

Elle frappa encore et encore le sol jusqu’à comprendre comment elle pouvait se substituer à l’emprise de la pesanteur. Et puis, elle avait l’impression d’avoir découvert un cheat-code. Il y avait quelque chose dessous le sol. Il y avait un raccourci : c’était clair dans sa petite tête !

« Mais pour le moment ? Bouillie de bébé ! »

Oui, c’était horrible à lire sans contexte. Mais le coup de masse-à-trésors qui descendit du haut vers le bas pour éclater un premier bébé volant immobilisé fut un plaisir jouissif. Et ce n’est pas un petit orgasme guerrier dont elle se délecta. Mais bien trois !

Et l’espèce de reine sans monture et bambin se retrouva toute seule. Avec ses cheveux de viscères qui lui pendaient lamentablement de tout côté. Elle tremblait sur elle-même. Elle balbutiait.

« Ca aurait une autre, j’aurai pu verer ma larmichette. T’en aurais surement profité pour me trucider d’un coup vicelard. Mais… »

Elle arma sa masse-à-trésors et donna un coup tel que dans un autre monde ça aurait gueulé : « HOME RUuuuuuuuuUN ! »

Et il n’y eut plus que Maggot et Ryanne. Et une moitié de corps encore debout sur ses pattes.

« Je te laisse la fister. Hors de question que je récupère les bébés nageurs dans cette sorte de piscine amniotique à pattes. Tu te démerdes. Moi, je vais voir si je ne peux pas nous faire un raccourci en tapant comme un gros orc bien débile quelque part sur le sol. Ici ou là-bas. Je ne sais pas trop encore. »

!!! SPECIAL !!! 8/14
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Candy : « MAGGOT ! »
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Maggot : « CANDY ! Mais pourquoi on gueule ? Qu’est-ce que tu fais là ? C’est nouveau, ça, le truc SPECIAL qui gueule avec tous les points d’exclamation ? »
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Candy : « Ouais, on développe un truc avec mon nouveau super meilleur pote le Narrateur. »
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« Mes salutations. »

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Candy : « Ouais, il n’est pas très bavard. Il se doute que ça ne va pas être facile avec deux gobelines dans ses pattes. »
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Maggot : « Et donc ? »
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Candy : « Moi je ne sais pas. Et toi, Narrateur ? »
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« Je vais faire simple et concis. Vous n’allez pas me laisser beaucoup de lignes et de mots de toute façon. Tout d’abord, il se peut que l’Arbre de notre fée soit connecté à l’Académie. Un endroit où se réunisse toutes les magies et magiciens, si ce n’est pas un endroit pour y planter ses racines, je vois mal ce qui pourrait convenir davantage. Certes, il y aura aussi des nécromanciens. Mais c’est parce que mon « Dieu » idéalise un projet selon laquelle il pourrait développer tout un univers où les nécromanciens sont acceptés, répandus et, évidemment, questionnent de différentes manières notre relation à la mort. Imaginez par exemple une bibliothèque dans laquelle on consulterait les défunts. Imaginez-… »

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Maggot : « CHUT ! J’en ai déjà marre de cette Reine de merde à moitié morte et ses gamins perdus dans ses viscères. Moi je veux me concentrer sur Candy. Elle est propre. Elle est colorée. Elle est sucrée. C’est exactement un point de sauvegarde qui va me permettre de respirer un bon coup ! »
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Candy : « Sauf si je décide de te « torturer » en posant mes fesses sur ton joli minois, hein ! ~ »
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« Je poursuis. Je fais comme si je n’avais rien entendu. J’ai un second et dernier point à évoquer. Et il concerne notre gobeline qui possède sa propre bande dessinée. Il paraitrait avec tout ce bordel qui se croise dans tous les sens que Maggot travaillerait pour l’Académie. Mais franchement, de son point de vue à elle, ce n’est pas une révélation. Un tableau de quête ? Des récompenses ? Elle prend l’aventure partout et nulle part. »

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Maggot : « Puis je vais tout dépenser à la Taverne ! Ah ah ! »
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Candy : « Mais je croyais que les clients ne payaient rien ? »
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Maggot : « Ouais, c’est vrai. Mais on s’en fout, c’était juste pour placer la Taverne dans cette réponse. »
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Candy : « Je sais, copine ! ^^ »

- Oh ! ...whow !

Sous ses pieds, le sol s'était mis à remuer. Maggot n'y était pas pour rien dans cette histoire : avec sa masse vivante, elle avait "excité" leur support de chair - tout aussi vivant, apparemment, y provoquant quelques turbulences.

- C'est plutôt amusant~

Elle avait l'impression de faire du trampoline. Ou de sautiller dans une château gonflable ? Oh, tiens ! Un ancien souvenir, peut-être ? Pourtant, la magicienne doutait d'avoir un jour été une gamine.
Comment pourrais-je être persuadée du contraire ?
Afin de profiter de ce nouveau divertissement incongru, elle mit cette troublante pensée de côté.

- Allez-y, Maggot ! Faites-en de la purée de cyclope !

Elle estimait ne plus avoir besoin d'agir. La gobeline tenait le bon bout ! Les bébés de l'horrible reine ne lui avaient pas volé suffisamment d'énergie pour lui opposer résistance. Et leur mère à moitié grillée, à cause de la présence de la bonne fée, paraissait désemparée.

La guerrière verte fit donc un carnage. Malgré les effusions de sang de bambins ratés, Ryanne ne s'en cacha point les yeux. Elle profita que Maggot avait le dos tourné pour admirer sa silhouette de bastonneuse. Une gobeline bien potelée, de taille respectable, qui avait sans doute connu bien des épreuves dans la vie. Ses cicatrices, tout comme ses formes, ajoutaient à son charme brut.
Je ne risque pas de m'ennuyer avant d'aller dormir.
Elle se faisait déjà des films, la féerique bougresse !
Ces images la firent sourire alors que la violente gobeline pulvérisait leur adversaire d'un grand coup bien placé.
Ryanne n'eut pas à se forcer pour applaudir cette redoutable exécution.

- Bravo, bravo ! En plus, vous nous avez sauvegardé l'essentiel~

Le ventre et les jambes de la reine tenaient encore en un morceau. Ryanne s'empressa d'assurer leur équilibre par le biais de son Imagina. Un sort économe, rapide mais non moins efficace. Lorsqu'elle s'eut approché des restes utiles de leur adversaire, Maggot exigea qu'elle mette, toute seule comme une grande, les mains dans le cambouis.

- Bien sûr ! Faites donc ce que vous avez à faire, ma bonne excavatrice. Docteur Ryanne Hilaris est sur le coup~

En plus d'une paire de gants mauve élastiques, la Xéno-faë avait fait apparaître un masque de chirurgien de la même couleur sur son malin minois.

- L'extraction va sans doute me prendre un peu de temps, la prévint-elle. De quoi, je l'espère, vous permettre de souffler un peu.

Ce disant, elle généra une petite lame d'Imagina. Presque aussi fine qu'un scalpel, ce bijou aussi mortel qu'éphémère allait lui permettre de travailler avec précision. Une fois le prélèvement effectué - et la sueur d'un front féerique épanché -, Ryanne comptait bien empaqueter le tout comme elle l'avait fait avec les autres ingrédients ; à savoir, en commençant par les miniaturiser avant de les cloîtrer dans une gangue de magie.

Maggot se laissa tomber sur le derrière. C’est que la fée menteuse avait raison : elle avait besoin de souffler. Fallait-il mettre ce coup de mou sur cette dernière bataille seulement ? Y avait-il des signes de rechute de sa « maladie d’or » ? Franchement, la première raison se suffisait à elle-même. C’est qu’elle n’y allait pas de main morte notre gobeline bourrine ! Mais il était toujours bon d’imaginer qu’il y avait davantage. Un autre fil rouge à dérouler. Et quand on déroule un fil, il peut y avoir une araignée à l’autre bout (du fil).

« Tu es quand même une fille bizarre. Tu n’as aucun problème à disséquer un monstre. Tu m’applaudis en plein combat comme si tu regardais une espèce de bataille d’arène confortablement assise en hauteur et en sécurité. Je ne sais pas sur quel pied danser avec toi. »

Prenant appui sur sa masse-à-trésors, elle se releva pour se rapprocher.

« Franchement, c’est plaisant. C’est agaçant aussi. Mais ça faisait longtemps que je n’avais pas fait équipe avec une telle optimiste. Oh et puis merde ! »

Elle se laissa retomber. La « doctoresse » n’avait pas terminée et elle n’était pas du tout d’humeur à poireauter debout. Alors elle s’étendit sur le sol organique en oubliant que, justement, il était organique.

« Je vais peut-être me taper une petite sieste. Au pire, tu n’auras qu’à me réveiller. »

Elle grimaça sous l’effort de contracter ses abdominaux pour relever le buste et ajouta :

« Puis, si tu pouvais en profiter pour faire l’aller-retour avec la demoiselle emballée, ça me dérangerait pas du tout, hein ! Message reçu ? »

Elle se laissa choir à nouveau. Etalée de son long, complètement nue ? Pouvait-on dire ça d’un corps souillé encore et encore de fluides divers ? Peu importait. La pose n’était pas faite pour masquer les zones intimes. Ce n’est pas un récit tout public. Mais encore, maculée de liquides qu’on ne listera pas, y avait-il vraiment tiraillement possible dans le bas-ventre ?

Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire. La baston étant terminée, son corps et son esprit se relâchaient. Ses paupières devenaient lourdes. Sa bouche pâteuse. Depuis combien d’heures n’avait-elle pas trempée ses lèvres dans une bonne bière bien fraîche ? Et qu’en était-il de la barbaque ! Son estomac grouilla un petit peu. Mais pas suffisamment pour la distraire d’une bonne sieste.

La suite ? Plus tard ! Elle avait déjà assez donné. Elle, l’Académie et les autres. Oui, la suite pour plus tard. Et puis, peut-être que c’est sa « bonne fée » qui lui présenterait la suite sur un plateau d’argent ? Maintenant et tout de suite : c’était un roupillon bien mérité.

Plutôt que de transpirer à grosses gouttes sous les coups de marteau, Maggot jugea préférable de s'écrouler sur les fesses comme une masse. Tout ces mots qu'elle adressa à la Xéno-faë mirent du baume à ses oreilles. Pour elle qui se voulait aussi généreuse qu'imprévisible, cet avis là ne pouvait pas être meilleur !

- Vous auriez pu tout simplement dire que je suis assommante, lui suggéra la future Conseillère avec taquinerie. Cela vous aurait fait économiser quelques précieux mots ! Non sans vous permettre de conserver une petite part de mystère vis-à-vis de vos sentiments à mon égard~

Parler stratégie ne l'empêchait pas de bosser ! Ryanne avançait vite dans son travail. Peut-être même bien plus vite qu'escompté, et ce grâce aux paroles sans filtre de la gobeline.
Elle est toujours franche. Je trouve cela si agréable et reposant !
Même si elle était sanguine parfois, cela ne la dérangeait pas. Maggot avait son caractère ; Ryanne était tout à fait en mesure de faire avec. Tout comme elle ne voyait aucun inconvénient à se coltiner sa propre livraison de matériaux auprès de la marchande plastifiée.

- Lorsque vous vous réveillerez, ma jolie colombe verte bien dodue, je pense bien que vous aurez droit à une agréable petite surprise de ma part~

Peu de temps après avoir entendu le premier de ses ronflements se réverbérer contre les parois de la salle du trône, Ryanne extirpait le fœtus de sa gangue humide et visqueuse.

- Allez ! Viens voir ta nouvelle maman~

Avec ses pouvoirs, elle réduit son prélèvement à un tout parfaitement transportable, qu'elle empocha avant de balayer du paysage les restes de la Reine déchue.

- Merci pour le butin.

Maggot lui ayant donné l'autorisation de revenir sur leurs pas, elle ne se fit point prier et fila comme une flèche jusqu'au stand de Polymère. L'étrange marchande à l'accent russe la salua dès son arrivée. A part leur duo, personne d'autre n'était passé lui rendre visite depuis.
Le mage bleu l'aurait contournée ? Quel goujat ! Je lui en toucherai deux mots à notre prochaine rencontre. En tant qu'inspectrice intransigeante avec les règles de bienséance, bien sûr !
Dans l'ordre, Ryanne déballa majestueusement - et magiquement, surtout - ses affaires sous son nez : à savoir les paires de mains psychiques, les fleurs sanguines, et sans oublier bien sûr l'écœurant fœtus de reine.

- Excellent TrRravail ! la félicita le cadavre emballé avant de s'interrompre subitement pour lui demander : ParRrtenairRre verRrte à humour morRrbide plus avec vous ?

- Oh, si si ! lui assura la magicienne en hochant plusieurs fois la tête. Elle avait juste besoin de se reposer pendant que je faisais mes courses. Vous auriez dû la voir : elle a bossé comme un chef ! Je me suis même fait enguirlandée parce qu'elle en a fait beaucoup plus que mon humble personne. Vous imaginez un peu ? Moi, l'inspectrice, me faire souffler dans le bronches par une évaluée ! Plutôt cocasse comme situation, pas vrai ?~

- Ça trRès spécial, yah, opina Polymère. Mais tant que ça ne vous pose pas prRroblème...

Tout sourire, Ryanne cligna de l'œil tout en la pointa du doigt !

- Oui ! C'est exactement là où je voulais en venir ! Moi, j'appelle ça une symbiose~

Le lien qu'elle avait crée avec Maggot était original. Tellement qu'il s'annonçait aussi long que riche ! Ryanne comptait bien l'entretenir, le polir, le chérir... et pourquoi pas l'embaumer comme la silhouette de cette marchande si singulière ?
Cette image la fit doucement rigoler.

- Alors ? Puis-je compter sur vous pour me fabriquer mes armes dignes de ce nom ?

Polymère lui répondit par un "o" qu'elle avait formé entre les seuls pouce et index qui lui restaient - son autre mimine ayant été remplacée par un épouvantable crochet de boucher.

- Super ! ♥

Elle s'installa carrément au bord du comptoir.

- Je vais attendre ici et me nourrir les yeux de votre savoir-faire~

Polymère n'y vit pas le moindre inconvénient. Elle fit son boulot comme convenu, ignorant tout du long les soupirs admiratifs de son observatrice assidue. Cela lui pris à peu près quinze minutes. Une fois passé ce raisonnable délai, la drôle de bouchère présenta le bouclier de tranche de viande et la longue canne de viscères enroulées à sa réjouie acquéreuse.

- Gééééniaaaaal, souffla-t-elle en ayant levé les yeux sur la tête du sceptre. Connaissez-vous un endroit où je puisse m'exercer tranquillement avec ?

Polymère lui tourna le dos. Ryanne crut d'abord à un "non" muet avant de voir son crochet se balancer en un geste d'invitation à la suivre.

- Petit courRrs sur mesurRre offerRrt parRr la maison.

La Xéno-faë était aux anges !

Une fois de retour dans la salle de la reine, la Xéno-faë ne réveilla pas tout de suite sa meilleure alliée. Elle la laissa ronfler comme un hippopotame encore une bonne poignée de minutes. Tout juste le temps qu'il fallait pour lui permettre de remodeler le paysage avec ses nouveaux accessoires magiques ! Grâce à son bouclier, il lui était possible de soulever et de pousser la matière organique selon son bon vouloir ; tandis qu'avec son sceptre, Ryanne possédait le pouvoir de la remodeler comme seul son esprit était capable de le visualiser. Ainsi façonna-t-elle un grand bassin à moitié encadré par un petit mont duquel s'écoulait une cascade d'une eau chaude parfaitement bleue.
Pour ne pas s'accaparer le plaisir de la découverte, la magicienne ne chercha pas tout de suite à y faire trempette.
Tout en fredonnant un air guilleret qu'elle était la seule à connaître, elle aligna quelques pas dansants jusqu'à Maggot. Visage au-dessus duquel elle fit perler un peu de magie aqueuse. Petite référence au doux supplice des gouttes d'eau !

- C'eeeest l'heuuuure, annonça-t-elle d'une voix doucereuse. Allez ! On se réveille. Debout, là-dedans~

En se réveillant, Maggot découvrirait deux choses.
La plus immédiate ? Que son inspectrice ne portait plus grand chose sur le dos ; à comprendre par là qu'elle se promenait en lingerie fine - violette comme ses cheveux.
La plus incroyable ? Que leur environnement, magiquement réaménagé, avait changé du tout au tout !

- Alors ? Prête pour un brin de toilette, Maggot ?

Menton relevé, elle s'appliqua une paume au-dessus de la poitrine.

- En guise de récompense de mi-évaluation, votre inspectrice est disposée à prendre soin de votre chouette personne~

Elle lui tendit la main avec un grand sourire, espérant secrètement que le geste était à la hauteur de la surprise.

Toujours les yeux fermés. Pas encore réveillée, mais déjà hors du sommeil. Maggot leva sa main et l’agita dans les airs en marmonnant :

« Mmm… Pas la pluie… »

Il y eut une voix. Tentatrice. Comme une main tendue à la faire passer définitivement dans le monde de la conscience. L’inconscient de la gobeline avait déjà lu une fois la réponse de Ryry, elle savait ce qu’il y avait quelques lignes après. Alors elle poussa sur les fesses de Maggot pour la faire dégager du monde onirique. Ce n’était pas Dreamland (le manga) ici !

« Que-… WOW ! »

Cette vision. Mazette ! Tant de chairs à caresser de lingerie violette. Ce n’était pas la réalité décrite dans le post précédent mais Maggot s’imagina Ryry avec une jambe de chaque côté de sa tête. Parce que franchement, cette première illustration, elle donnait envie. Beaucoup ! Cette cape-soutien-gorge !

« Tu as l’air d’une méchante finale. Le Big Boss de la dernière salle qui n’a pas su s’il fallait combattre la gobeline ou lui broyer la volonté sous tes charmes. »

Maggot ne chercha absolument pas à se relever. Elle dut même sauter le quatrième mur pour revenir sur ce que lui avait dit sa Conseillère. Blablabla… Brin de toilette. Blablabla… Récompense de mi-évaluation ! Blablabla… Prendre SOIN de votre CHOUETTE personne ?!

« Ah bah oui. Deux fois oui ! Et même trois fois oui, tiens ! »

D’un bond, elle se retrouva sur ses petits petons. Wow. Mais vraiment, hein ! WOW ! Ce petit bout de femme pouvait lui demander tout ce qu’elle voudrait. Maggot s’y plierait. Elle devait être la soumise de leur dynamique : pas de soucis. Elle s’allongerait ou montrerait ses fesses. Même l’inverse, hein ! S’il fallait faire la dominante : elle était prête à jouer la sauvage et lui retirer un petit peu trop violemment toute cette lingerie qui lui faisait de l’œil. (de toute façon, une fois ce donjon conquis, elle aurait les pleins pouvoirs. Et s’il fallait remettre une sorte de droit de cuissage, pourquoi s’en priverait-elle ?)

« Mais nous ne sommes plus dans mon futur donjon organique, là ! »

Les mains sur les visages, elle essayait de comprendre. Puis son oreille vint accueillir sa paluche en forme de, vous savez, à moitié recourbé, pour mieux entendre. Cette voix qui venait d’au-delà le quatrième mur, (oui, toujours et encore) et qui lui expliqua que c’était toujours le même donjon. Et que surtout, il y avait un bassin ! La partie avec les armes dégueux de la poupée emballée, elle préféra oublier temporairement…

Ooooh, elle avait une idée en tête la gobeline. Elle commença à ployer sous ses genoux. Mais non. Elle était sale. Sa tête se tourna vers le bassin et elle piqua un sprint comme s’il y avait une grosse créature à sa suite. Ou une grosse boule de pierre ? Mettons un hybride des deux ! Elle fit une bombe dans le bassin et éclaboussa tout le pourtour. Elle en ressortit aussitôt, l’eau s’écoulant de ses cheveux rouges et blanc. En haut et en bas. Et que ce soit en haut ou en bas, la tresse était détressée. (parce qu’avouer que c’était de la bonne matière. Une gobeline les jambes écartées se refaisant tatouer par une fée joueuse !)

Puis Maggot fonça mettre sa tête sous la cape diaphane et violette. Son nez pointu glissé entre les deux jolies petites fesses. Ses mains vinrent se poser sur ses cuisses.

« Désolé pas désolé ! Ca me tentait trop depuis que je me suis réveillée ! »

A ce stade de leur relation, le désir de la gobeline était devenu presque palpable. Ryanne sentait ses yeux fous lui picoter la peau. Une sensation à la hauteur de ses attentes, pour elle qui espérait bien continuer à se familiariser avec l'aventurière. Fidèle à sa dangereuse profession, Maggot la compara à un boss final. A la "grande méchante de l'histoire". Celle qui serait plus animée par la tentation de se l'approprier plutôt que de la détruire.

- Vous avez de ces images ! rigola la fée. Ce doit être pour ça que je vous aime autant. Ou au moins l'une de ces bonnes raisons que j'ai de beaucoup vous apprécier~

Maggot était carrément enthousiaste à l'idée de percevoir sa récompense ! La mise en scène et le petit jeu de séduction de l'Envoûteuse avaient fait mouche. La gobeline avait le nez plongé dans la toile. Et ce dernier était vraiment long !
Elle s'était mise à parler toute seule. Ryanne comprenait malgré tout ce qui la surprenait puisqu'elle avait fait plus qu'y contribuer.

- Si, si ! Nous sommes toujours dans le donjon, je vous assure. Mais au sein d'une zone sûre, développée par mes soins.

A sa grande surprise, la gobeline ignora sa main tendue pour mieux se jeter dans le bassin ! Elle aspergea les environs d'une eau pure, que son corps sale ne parvenait pas à dénaturer. L'eau étant à la fois saine et magique. De l'Imagina dépensé consciencieusement, aurait-on pu dire si l'on ne connaissait pas l'Envoûteuse...
Si, en retour, je ne tiens pas me faire enguirlander par ma créatrice, j'ai tout intérêt à vite raffermir mon lien avec Maggot.
C'était au programme. Des deux partis, selon toute vraisemblabilité.
Ryanne s'approcha du bassin où la vigoureuse guerrière se frottait comme une folle. Son besoin d'être le plus propre possible se traduisant par le désir urgentissime de retrouver la terre (chair) ferme où patientait sagement la fausse inspectrice.

- Je dois bien avouer que l'énergie que vous y mettez a ce petit quelque chose d'émoustillant...

Tout en la regardant faire, la Xéno-faë se passa un doigt au bord des lèvres.
Qui aurait pu croire qu'une peau verte accrocherait autant ses mirettes féériques ?
L'on aurait pu dire que Ryanne n'était pas bien difficile. Elle trouvait pourtant, très sincèrement, que Maggot était très loin d'être dépourvue de charme. Ses courbes lui donnaient des idées coquines. Sa pilosité intime, bicolore à l'instar de ses cheveux singuliers, ne la décourageait aucunement. Le petit corps rebondi et abîmé de cette aventurière émérite n'avait rien d'ennuyant ; il était tout le contraire : une source de fascination et de profonde curiosité.
Lorsque la gobeline eut fini ses rapides ablutions, Ryanne l'accueillit à bras ouverts.
Maggot avait littéralement plongé dedans, calant son nez crochu entre ses seins voilés et posant ses mains à hauteur de ses cuisses chaudes.

- J'ai cru comprendre que vous étiez destinée à gouverner ce donjon, non ?

Même en ces circonstances, l'Envoûteuse se voulait taquine, joueuse. Elle posa ses mains sur les siennes, en en déplaçant une jusqu'à son derrière doucement bombé.

- C'est vrai : il nous reste encore fort à faire. A commencer par retrouver le mage bleu, ainsi que cette inspectrice parasitée qui nous a clairement fait comprendre que nous n'étions pas les bienvenues ici bas...

Tout en lui caressant la tête, elle serra un peu plus la gobeline contre sa poitrine.

- La localisation du Cœur du donjon nous est encore inconnue, même si j'imagine qu'il trône paresseusement dans l'ultime pièce de ce dédale. Une antichambre de cauchemar, sans doute ? Une fantastique épreuve de force en devenir !

Elle soupira. Parce qu'elle avait grand chaud en compagnie de cette précieuse guerrière et amante.
Afin d'obtenir le champ libre, elle dut l'écarter un peu de sa trop douce personne.

- Pour le moment, évitons de penser à tout ça et baignons nous main dans la main... et corps contre corps !

Non sans lui adresser un œillade, Ryanne les fit se soulever du sol. Elles lévitèrent ainsi jusqu'au dessus de l'eau, dans laquelle elles s'immergèrent avec une infinie douceur. Là, l'Envoûteuse reprit à nouveau la gobeline entre ses bras chauds et douillets.

- Je regrette un peu que nous ne m'ayez pas laissé l'occasion de vous tartiner de savon. Vous êtes une vraie tête brûlée, ma chère Maggot !

Elle rit de bon cœur avant de souffler un Mot de Pouvoir. Ce qui donna naissance, au-dessus de leurs têtes, à un unique bloc de savon au parfum de violette ! Un objet facile à prendre en main... qui n'attendait plus que l'on s'en saisisse, très justement.

- Vous trouvez que je sens bon ? s'enquit-elle en se prélassant dans l'eau bleutée. Alors c'est que ce doit être mon odeur naturelle parce que, voyez-vous, je n'ai pas encore pris la peine de me nettoyer correctement~

La gobeline pouvait clairement humer l'invitation sous-jacente à ces propos.

« T’es un sacré moulin à paroles quand tu t’y mets. Et dire que je venais de quitter en quatrième vitesse cette eau pour te rejoindre. Me revoilà dedans. En plus, je n’ai même pas compris. J’étais pourtant certain que mon nez devait venir se glisser entre tes petites fesses. Et finalement, je me suis retrouvé entre tes petits seins. Tu aurais le pouvoir de changer la narration ? Tu es encore plus puissante que je ne le croyais ! Wow ! C’est flippant. Et en même temps, tu dois au moins être à ce niveau de puissance pour être avec moi. Je ne dis pas que je suis un démon dans un corps de gobeline, mais j’ai de solides compétences. Et puis, tu me dis de ne pas penser à la suite. Au mage qui sera sacrifié. A l’inspectrice surement plus vrai que toi. Mais moi je n’y pensais plus à tout ça. Je vis au présent. Et quand je me réveille et que je te découvre dans une telle tenue, il n’est plus question de penser à un Cœur de donjon. Mais bon, voilà que je te traitais de moulin à paroles et c’est moi qui me retrouve à faire une super grande tirade pour rattraper vite vite le temps perdu. Pas qu’il soit perdu, mais c’est pour retrouver le présent de la chronologie de l’écriture. Donc voilà, je suis revenu sur tout. Je récupère le savon comme si c’était un trésor d’épée flottante au-dessus d’un coffre on ne sait pas pourquoi contenant un système d’éclairage doré et-… »

Grande inspiration dans les petits poumons de la gobeline pour récupérer son air !

« Qu’est-ce que je devais faire déjà ? J’ai trop parlé. Ca m’a presque donné mal au crâne. J’en ai presque oublié-AH-OUI ! Te savonner : ah ah ! »

Maggot commença à faire glisser le savon sur les bras de sa fée. Elle réalisa alors que la prise en main était très bonne.

« Comme si ça avait été moulé pour mes doigts : ah ah ! »

Elle était peut-être plus excitée par la situation qu’elle aurait pu le penser de prime abord. Ce qui semblait permettre d’en tirer une conclusion : une Maggot heureuse était aussi une Maggot bavarde. Et pas nécessairement pour quitter les champs de l’absurde et parler de raison.

« Je n’aurai pas choisi ce parfum toute seule. Enfin, même à deux si on avait été dans un marché artisanale. Et même maintenant que je passe le savon partout où il n’y a pas de textile, c’est bizarre, j’ai envie de te goûter. De laisser ma langue tracer des sillons. Alors que, franchement, je ne suis pas du tout une de ces anorexiques chiantes de végétarienne. Je n’ai rien contre ceux qui veulent bouffer comme les vaches. Mais franchement, un bon steak ! Bon, je ne vais définitivement pas te croquer, mais j’ai quand même très envie de te lécher. »

Le savon l’ennuya rapidement. Sa main disparut sous l’eau avec. Qu’il disparaisse lui importait si peu. Sa langue glissa sur la pulpe de son bras. Elle trouva l’épaule et écouta le GPS dans sa tête qui lui disait de monter jusqu’à la naissance du cou. De là, continuer à remonter et oser se stationner entre ses lèvres. Evidemment que cela allait finir en baiser.

Et Maggot étant une « vraie tête brûlée » comme on venait de lui dire, la main qui ne tenait le savon se posa sur son ventre. Elle ne savait pas trop où aller. Le GPS dans sa tête non plus. Elle avait envie de déshabiller et de toucher aussi. Mais elle ne voulait pas non plus être trop bourrine et la déshabiller de sorte à ce que sa cape de « grande méchante » s’en aille. Quoique, si elle tirait sur le petit nœud au milieu : ça libérerait ses petits seins et conserverait la cape grâce aux bretelles ! Alors elle fit ça. Tirer sur le petit nœud en même temps que sa langue jouait avec celle de la fée.

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