The Multiversity

[Theorem von Nacht]

Le Fort Stanov, cet immense mécha quadrupède volé au Royaume Inu, héritage ancestrale de la lignée des Stanov aujourd'hui corrompue et amenée à ce que Theorem en soit le dernier représentant, bien que Kaori en soit techniquement le tout dernier héritier un jour... Cette immense machine, capable d'accueillir plusieurs centaines d'ouvriers acharnés était autrefois employée pour le support logistique. Son énorme accumulateur avec sa Roue d'Oslav qui générait du courant avec un minimum de friction le rendait autonome en énergie en plein mouvement. Il développait assez d'énergie pour venir en suppléance lors des manoeuvres soutenues. A l'instar des autres méchas de cette facture, le Fort Stanov se pilote via une liaison cérébrale avec la Couronne, un cerceau de métal gravé d'or fin relié au siège du Chevalier pour "devenir" le Mécha pendant cet instant, ce qui offre une grande variété d'attaques et un commandement très fluide... Mais s'il s'agit uniquement de le déplacer, il est toujours possible de bouger ce dernier en manuel, demandant plusieurs techniciens expert en pilotage, ou bien l'utilisation de l'IA embarquée, Gif, qui n'obéit qu'au Chevalier reconnu par ce dernier.

"Burgrave, nous sommes parés à partir."

Le responsable de la sécurité du Fort Stanov semblait quelque peu inquiet de cette procédure. Juste avant que le véhicule ne se mette en mouvement et ne coupe sa liaison électrique avec le Domaine von Nacht, Theorem avait fait descendre tout le personnel non essentiel. Il ne restait que quelques techniciens cantonnés dans leurs quartiers, des serviteurs de confiance (principalement des anciennes prostitués qui avaient été prises sous l'aile de Theo pour en faire des performer d'élite dans un confort luxueux) et des invités spéciaux... Theorem confirma son ordre.

"Bien, alors rejoignez la station de Docking et laissez-nous entreprendre cette croisière privée. Mes ordres ne changent pas."

Le responsable exécuta le salut militaire en vigueur, cachant ses interrogations et quitta le Fort Stanov. Il ne resta aucun véritable marin d'Inferis à l'intérieur en terme de matelot... Ce n'était que des personnes de confiance ou directement la famille de Theorem. Il en réfèrerait à Ishtar mais cette dernière saurait qu'il s'agissait simplement d'un petit isolement familial que Theorem faisait, comme il les avait habitués depuis des années. Theorem ordonna les commandes et le mécha se détacha du Docking. L'alimentation du Manoir passa sur le réseau alors que le mécha avança de plusieurs pas pour sortir du domaine avant de doucement quitter ce dernier pour s'enfoncer dans Nachtheim. Le Fort Stanov n'avait eut que rarement aussi peu d'habitants, et rapidement Theorem confia à ses techniciens la surveillance des systèmes et donna ses instructions à Gif. Il quitta le Trône de Commandes pour aller à la rencontre de ses quelques invités. Sa mère avait décidé de s'occuper des cuisines vu ses talents. Les quelques servantes présentes allaient faire des services à la cool et un étrange Inu en armure complète était le seul vrai guerrier présent. Il ne s'accordait pas de temps de pause, ne dormait quasiment pas et ne quittait pas son armure même sur la station de recharge... Theorem de son côté passait du temps avec Chengzu, qui avait surtout passé du temps avec Malaurie ces derniers temps, ainsi qu'Alice ! C'était son excuse pour faire cette escapade.

"Alors mon bélier d'amour... Ca faisait longtemps qu'on avait pas fait un séjour de retrouvailles comme ça... Pas de téléphone, pas de contact avec l'extérieur, juste nous, en famille..."

Il se colla doucement à lui, venant mettre son visage contre sa poitrine, recouverte par son uniforme, inspirant doucement son odeur et celle de son uniforme en latex. Il se hissa ensuite sur la pointe de ses pieds et commença à l'embrasser doucement, serrant ses mains sur sa veste avant de rouler sa langue avec la sienne, fermant doucement les yeux. Puis il adressa un sourire charmeur à ce dernier avant de le conduire à la Suite Burgrave, la meilleure chambre de tout le Fort Stanov, la plus spacieuse et surtout la plus cosy. Le métal des parois avait été remplacé par de la boiserie à mi-hauteur. Des tapisseries décoraient les murs. Un canapé chesterfield en latex trônait dans la pièce, un large dressing, une salle de bain privative derrière une porte... Mais surtout cet immense lit à baldaquin recouvert de draps de satin somptueux...

[Chengzu von Nacht]

Le clan von Nacht s’était joyeusement agrandi ces derniers mois. Chengzu avait dû passer un temps important à séduire une prêtresse qui avait rejoint Nachtheim, Malaurie, et à lui faire renoncer à ses fiançailles avec Ruby, pour se marier avec lui. Cette relation intense avait pu conduire Theorem à ressentir un peu de jalousie. Chengzu ne pouvait pas vraiment le lui reprocher, car lui-même avait ressenti cela quand Akimbo avait tourné autour de Theorem. Depuis lors, cette situation s’était également améliorée, Chengzu revenait d’un séjour à la ferme de Bhouta, et avait appris avec satisfaction qu’Akimbo avait effectué une transition de genre, et était devenue Suida, que Bhouta prostituait. Certes, Suida partait aussi à l’aventure, mais Chengzu estimait désormais qu’elle ne représentait guère une menace pour lui. Quoi qu’il en soit, maintenant que la situation avec Malaurie était également clarifiée, Chengzu et Theorem s’étaient mis d’accord pour une escapade romantique à deux à bord du Fort Stanov.

Cet héritage familial de Theorem désignait une sorte d’immense structure métallique mobile, un mecha géant en forme de canidé. S’il avait à la base une fonction militaire, Theorem l’avait réaménagé en restaurant et harem de luxe, le Lupanoir. Chengzu quitta donc le manoir von Nacht pour rejoindre Fort Stanov, et fut accueilli à l’entrée par un robot de combat assez impressionnant, qui l’invita à le suivre.

*Je n’avais jamais vu ce robot…*

L’homme-bélier suivit donc le robot, et ne tarda pas à croiser Theorem. Chengzu sourit en le voyant, et l’embrassa en le serrant contre lui.

« Oui, Theorem, comme je te l’ai promis… Rien que toi et moi, mon chéri. »

Chengzu pouvait se montrer très brutal avec Theorem. Il l’humiliait sexuellement, il le battait, il l’étranglait… Tout cela, il l’était devenu grâce à Theorem, et grâce à Ishtar. Quand Chengzu avait rencontré initialement Theorem, le bélier était alors beaucoup plus sage, introverti, et même timide. Derrière les jeux sexuels, son amour pour Theorem était sincère. Malaurie avait été la plus peinée par l’idée de se priver pendant plusieurs jours de Chengzu. Chengzu avait passé la nuit dernière à la baiser comme jamais, et lui avait dit ensuite de prendre son pied auprès d’Alice. Ce n’était pas la même chose que lui, mais il ne s’inquiétait pas trop.

Sa main serra celle de Theorem, et ils s’aventurèrent dans les locaux vides.

« Je vois que tu as enlevé tout le personnel non-essentiel… L’amour n’a pas de prix. »

Le duo rejoignit la suite Burgrave, qui était la meilleure suite du Lupanoir. Chengzu sourit doucement, et alla dans le dos de Theorem. Il posa ses mains sur ses épaules.

« Ici, tu es le maître à bord, Theorem. Fort Stanov t’appartient, tu en es le propriétaire, et tu ne fais que payer un loyer pour pouvoir l’utiliser à Nachtheim. »

Theorem put sentir contre ses fesses une bosse qui croissait. Chengzu se pencha contre le creux de son cou, et l’embrassa, tout en poursuivant :

« Aussi suis-je tenu de respecter ton autorité, Theorem… Mais, avec tout le respect que je dois à mon commandant, l’humble visiteur que je suis doit te dire que j’ai très envie d’enfoncer ma verge dans ton cul… Si cela vous convient, Commandant. »

[Theorem von Nacht]

Theorem pouvait sentir la présence de Chengzu contre son dos. Il devait attendre que le Fort Stanov soit assez loin, assez enfoncé dans la xenojungle de Nachtheim. Il fallait gagner le plus de temps possible pour que la radio à ondes courtes de Chengzu ne puisse communiquer avec personne. Ou mieux encore, la lui retirer... Et pour ça, Theorem ne connaissait qu'une technique vraiment efficace. Mais ce n'était pas qu'un acte intéressé, non non... Theorem voulait de ce câlin... Car si les révélations qu'il allait faire venait à casser leur union, il allait en profiter un maximum. Theorem se retourna et commença à l'embrasser. Mais là où des fois il se perdait dans la luxure en roulant sa langue avec la sienne, là c'était des baisers plus amoureux, plus doux, plus intimes... Puis ses mains frottèrent le dos de son homme, partageant un moment encore plus intense alors que finalement sa langue partit à l'aventure de celle de son mari. Il ne rompit se baiser qu'après quelques secondes de suspens.

"Hmmm... Chengzu... attend-moi..."

Le haiena se recula vers le lit. Il vint doucement s'emparer d'une bouteille de lubrifiant avant de se mettre une noisette généreuse dans la main. Il se redressa avant de se retourner. Soulevant son pagne arrière de sa main propre, il exposa son cul complètement nu, uniquement occupé par un plug en or orné d'un émeraude. Doucement il le retira de son corps. Révélant son trou ouvert, il étala la noisette de lubrifiant sur son postérieur avant de se doigter de sa main droite couverte de latex. Le bruit bien humide que cela produisait fut accompagné des gémissements bien érotiques de Theorem alors qu'il termina de se préparer. Il s'essuya la main sur un torchon prévu à cet effet avant de se coucher sur le dos sur le lit couvert de latex. Theorem écarta en grand les jambes, soulevant son pagne pour montrer sa cage de chasteté avant de retenir ses jambes en plaçant ses mains derrière ses genoux, montrant son trou désormais bien ouvert et luisant de lubrifiant.

"Han... Chengzu... Vient me baiser bien fort... Je suis ta salope affamée..."

Autant de dressage avec Ishtar laissait des traces... Mais surtout, Theorem allait faire quelque chose qu'il adorait : baiser en uniforme ! Parce que là, il n'avait absolument pas envie d'enlever la moindre pièce de tissus... Il était offert à son bélier pour aussi longtemps qu'il le voulait...

[Chengzu von Nacht]

Chengzu sentait bien qu’il se passait quelque chose d’anormal… Le fait que le Fort Stanov s’éloigne de Nachtheim, qu’il n’y ait qu’eux… Mais son interprétation était éloignée de la réalité. Lui pensait que, après tout ce temps qu’il avait passé avec Malaurie, il fallait rappeler à Theorem combien il était précieux à ses yeux. Theorem était l’homme le plus soumis que Chengzu connaisse… Mais il n’était pas si soumis que ça. Theorem l’avait déjà prouvé en obtenant sa liberté, et il souhaitait conserver avec Chengzu leur lien spécial, cet amour qui avait germé avant que les deux ne rencontrent Ishtar, quand ils étaient sur Volony. Et Chengzu tenait aussi à ce lien spécial. Il arrivait parfois au bélier de se rappeler avec une certaine nostalgie l’époque où il était un simple voyageur recensant sur son Tara-21 toutes les données qu’il croisait. Une nostalgie qui ne durait jamais très longtemps, mais qui s’associait à Theorem. Il était évident qu’il devait exister dans le Multivers des variants d’eux-mêmes ayant mené une vie plus simple, d’aventuriers…

Ils s’embrassèrent donc, comme deux amants passionnés. La verge de Chengzu se redressa, heurtant la cage de chasteté de Theorem, comme un rappel constant du fait qu’il serait éternellement l’esclave d’Ishtar. Même affranchi, il conservait encore cette cage. Chengzu goûta à ses lèvres magnifiques, se pressant contre lui, caressant son dos, puis ses fesses. Il savait qu’il avait lésé un peu Theorem ces dernières semaines. Il était donc temps de rappeler à ce dernier que Chengzu n’avait jamais cessé de l’aimer.

« Hmmm… »

Après ce premier baiser, Theorem grimpa sur le lit, et écarta son pagne, présentant ses fesses à Chengzu. L’homme-bélier sourit. Le Tara-21 lui permettait de communiquer avec Nachtheim, mais, avec cette jungle épaisse parsemée de mana, les ondes étaient parasitées. Pour contrer cela, les Nachthois avaient commencé à installer des antennes et des paraboles pour relayer le signal, mais elles étaient souvent endommagées. Chengzu éloigna donc son Tara-21, qu’il posa sur la table de chevet, puis grimpa sur le lit. Pas d’Alice, ni de Malaurie, ni d’Ishtar, il n’y avait qu’eux, dans leurs uniformes rutilants, et dans leur stupre. La main de Chengzu se posa fermement sur la croupe de Theorem, et son autre main fessa son autre fesse, une bonne claque qui résonna dans la pièce.

« À vos ordres, mon Commandant ! ironisa Chengzu en rapprochant sa verge de sa rondelle. Votre Maître est prêt à vous baiser comme la chienne en manque que vous êtes… »

Souriant malicieusement, Chengzu le pénétra ensuite, et frémit sur place. Sa queue s’enfonça d’un seul coup sur plusieurs centimètres, avant de se heurter aux parois anales de son amant. Il sentit Theorem se crisper sous lui, et Chengzu soupira à son tour.

« D-Dieu, jamais je ne me lasserai de ton cul, Theorem. Allez, donne-moi envie de te défoncer le fondement ! »

Chengzu le fessa à nouveau, et commença à onduler, son bassin filant d’avant en arrière…

[Theorem von Nacht]

Theorem gémissait comme un animal en rut. Quand enfin la verge de son homme le pénétra, il poussa un plus long gémissement. Doucement, il ramena ses mains et ses jambes dans le dos de Chengzu, s'abandonnant au sexe, dans un missionnaire passionné et pervers. Theorem vint doucement l'embrasser, caressant le dos et les cheveux bleus du bélier avant de finalement se laisser totalement aller.

"Haaa ! Hmmm !!! Haaan Chengzu !!! Ghhnnn ! Hmmm..."

Le Haiena avait l'habitude de se faire trousser deux ou trois fois d'affilé avec son homme, mais là Theorem voulait visiblement quelque chose de plus charnel, de plus passionné, loin des scènes pornographiques qu'il avait déjà faites. C'était presque... surnaturel. Ses doigts vinrent se mélanger avec ceux de Chengzu et alors que leurs corps étaient encore couverts de leurs uniformes, Theorem regarda Chengzu avec un regard embué de plaisir, de passion... Leur baise s'annonça étrangement classique mais perverse. Car deux heures après, Theorem était couché sur le lit, respirant fort. Il regardait le plafond d'acier avant de se redresser doucement venant essuyer son postérieur avec le torchon sale et de remettre en douceur son plug anal. Après cette baise intensive, ils étaient loin de Bivotopia, enfermés dans la jungle. Theorem s'approcha de Chengzu et vint l'embrasser doucement, roulant sa langue avec la sienne.

"Dit-moi mon bélier d'amour, tu te souviens quand on faisait ça timidement dans la grange du vieux Lessio ?... Ma première fois... A l'époque, on avait fait une promesse avec nos petits doigts de ne jamais raconter ce qu'on venait de faire..."

Il montra sa main droite, levant son petit doigt.

"Alors si tu es d'accord, refaisons une promesse comme ça. Quelque chose que même Ishtar n'aura pas..."

Le stress était à son comble pour Theorem... Mais il n'en montra pas plus. Il était très doué pour la poker face désormais. Mais dépendant de la réponse de son homme, il lui montrerait ou pas... Tout allait se jouer maintenant, d'une manière ou d'une autre...

[Chengzu von Nacht]

C’était toujours aussi savoureux. Pendant ce genre de moments, Chengzu se faisait la réflexion qu’il était sans doute le plus comblé des hommes. Ishtar, Malaurie, Alice… Et Theorem. Surtout Theorem. Tout avait commencé avec lui. Tout se poursuivait avec lui. Chengzu lui fit l’amour avec passion, et sentit Theorem se presser contre lui. Ils s’embrassèrent tendrement, entremêlant leurs doigts, frottant leurs combinaisons. Sa langue jouait avec celle de son amant. Sans aucune poitrine, leurs torses se heurtaient plus facilement, les combinaisons crissaient. Ils firent l’amour ainsi, et, à chaque fois que Chengzu souhaitait changer de position, Theorem se crispait, le ramenant à lui. Malgré sa petite taille, son amant était très endurant, et Chengzu se laissa faire, commençant sans doute à prendre vaguement conscience que Theorem ne l’avait pas emmené là sans raison…

« Hmmmmm… Haaaa, The… Theorem !! »

Ils firent l’amour pendant deux heures, s’embrassant parfois longuement. Quand ils eurent terminé, et que Theorem se rhabillait, Chengzu resta couché dans le lit. Il s’était appuyé contre le rebord, et fumait tranquillement une cigarette. Il consulta son téléphone portable. Alice lui avait envoyé une photo. Un selfie d’elle et Malaurie lui soufflant un baiser avec un message ponctué de cœurs disant qu’elles avaient hâte de le revoir. Impossible de leur répondre, car ils s’étaient enfoncés dans les profondeurs de Bivotopia. Il reposa le téléphone, et tira encore une bouffée. La cigarette était un cadeau d’Alice, une cigarette aphrodisiaque qu’elle avait obtenu à Lusst’ghaa.

Theorem lui demanda alors s’il se rappelait de leur promesse dans la grange de Lessio. Chengzu cligna des yeux, surpris par une telle demande.

« Je m’en souviens, oui. Tu devais ensuite mener ton pèlerinage pour devenir un chevalier, et moi le mien pour recueillir des données. On s’était jurés d’oublier ça, mais c’était un mensonge… Comment aurais-je pu t’oublier ? Même quand je suis tombé amoureux d’Alice en allant à Sylvandell, je t’aimais toujours. »

C’était lui, mais c’était aussi un autre Chengzu… Plus timide, plus nerveux, plus discret. Theorem ne voulait pas que son père apprenne qu’il avait couché avec un homme. Chengzu sourit doucement, et écrasa la cigarette, avant que Theorem ne lui parle d’Ishtar. Chengzu fronça les sourcils. Le regard de Theorem était inhabituellement sérieux. L’homme-bélier comprit à ce moment que Theorem avait quelque chose d’important à lui dire.

« Qu’est-ce que tu veux dire, Theorem ? Une nouvelle promesse ? Tu as peur de choquer Ishtar avec un nouveau fantasme ? »

Il plaisantait, pour voir si Theorem était sérieux… Et il l’était. Chengzu se redressa donc un peu.

« Tu ne nous as pas éloignés de Nachtheim pour rien, hein ? Il n’y a plus de réseau ici… Qu’est-ce qui t’arrive, Theorem ? »

[Theorem von Nacht]

Theorem savait qu'il avait désormais toute l'attention de son compagnon. Il leva son petit doigt et le montra au bélier. Ils lièrent leurs deux petits doigts dans un entrelacement tacite. C'était un signe pour dire que cette promesse allait devoir être sacrée. Doucement, Theorem se redressa pour aller à sa coiffeuse. Il replaça ses cheveux correctement avant de faire signe à Chengzu de le suivre. Sortant de la suite burgrave, ils traversèrent une coursive jusqu'à revenir dans l'atrium central. Ici, le personnel grouillait d'habitude. Entre les travailleurs et travailleuses du sexe que Theorem chapotait, des gardes pour la sécurité et des clients exclusifs, l'Atrium était en général fréquenté. Là, il était relativement vide.

"Quand j'était enfant, cet endroit n'avait quelques serviteurs et des nobles de passage. La famille Stanov avait fait de ce magnifique mécha leur château mobile, prêt pour la défense du Royaume Inu. Et maintenant, alors que j'ai découvert que ma mère était Haiena et moi aussi, je n'ai put me résoudre à le laisser entre les mains de mon demi-frère... Je suis un von Nacht, un Naviento, mais je suis aussi un Stanov, je ne cracherait pas sur mon héritage. Et j'ai découvert cet endroit seulement comme un enfant sait le faire..."

Tout en lui parlant, Theorem descendit les escaliers de fer forgé recouvert de tapis rouges moelleux pour arriver à la zone centrale. Il la traversa avant de prendre un autre escalier menant aux sous-niveaux. En général c'est là que les machines se trouvaient, des pièces en débarras et un des sous-sols qui était initialement les geôles du château et la salle de torture était devenu un donjon SM. Theorem fit signe au passage à cet étrange Inu en armure, le Justicar, avant de rentrer dans une pièce fermée à clé. Theorem entra dedans, regardant le vieux mobilier appartenant au château d'autrefois. Il caressa un vieux canapé en bois aux coussins de tissus rouge. Des souvenirs lui revinrent.

"Nous étions des petits seigneurs. Mon père Tobor n'avait guère de tâches explicites. On était sur le déclin... Mais il chercha à conserver sa grandeur malgré tout. Beaucoup de nos affaires étaient déjà au clou quand j'entrait dans l'adolescence... Et comme j'était un enfant curieux, j'ai beaucoup zoné dans cette pièce, jusqu'à ce que..."

Il s'arrêta devant une parois. Sa main caressa le métal avant de soulever une plaque faussement rivetée. Il pressa un bouton et un clic mécanique se fit entendre. Theorem posa sa main sur une parois couverte par un tableau d'un ancêtre.

"... A partir de là, ma vie va basculer... Je t'en pris, reste ouvert. Rappel toi que je t'aime, et ça va au delà de nos baises..."

Theorem poussa le tableau qui effectua un grincement caractéristique. Cela donna sur un couloir très étroit. Un fond de cale ? Un entre-mur ? En tout cas un espace technique qui n'existait sur aucune carte : un espace de contrebandiers.

"Tu ne trouves pas Ishtar étrange ces derniers temps ?... Possessive, en même temps distante, en colère facilement..."

A ces mots, Theorem pénétra dans une pièce à la taille respectable mais étrangement agencée, comme si elle était entre les différentes sections du méchas. Des tubes couraient dans toutes les directions. Finalement il y avait là des ateliers, des éléments d'armes, des plans, des radios bricolés... De plus tous les tuyaux présents avaient des prises d'air avec des étiquettes indiquant toutes les pièces du Fort Stanov. Depuis cette pièce, Theorem pouvait tout écouter dans ce mécha...

"Chengzu... J... Je suis Rokia... L'espion qui mène la vie dure à Ishtar... Mais attend avant de parler ! Je n'ai jamais voulu faire du mal à la femme que nous aimons tous les deux ! Bien au contraire ! Je l'ai aidé dans son putsch, dans ses conquêtes... Mais mon combat a débuté avant que je la rencontre : celui qui m'a privé de mon père, de mon bras droit, de mes deux jambes, de mon destin... Rex, le terroriste métamorphe. Il peut prendre l'apparence qu'il veut, changer son corps, ses tics du langage, il absorbe même certains souvenirs de sa proie... Et Ishtar était sa prochaine cible. Quand Rex copie quelqu'un, il l'élimine... Et de ma position d'espion, j'ai prédit l'attaque prochaine de ce tueur... C'était Ishtar. Rex est parvenu à la copier mais... pas à l'éliminer. Je l'ai prit de court..."

Theorem poussa doucement un levier et l'éclairage se fit dans un petit caissons étanche prévu pour la contrebande "risquée". Renforts, système d'air dédié, toilettes intégrés... Quand l'éclairage se fit dans le caisson, Ishtar apparue... Elle était visiblement en train de lire, vêtue d'une tenue qui rappelait d'avantage un pyjama. Elle avait écrit sur les murs, et visiblement n'était pas mal traitée. Theorem regarda Chengzu.

"Elle ne peut pas nous entendre, ni nous voir... Je l'ai enfermée ici pour que Rex ne puisse pas l'atteindre et il est vital que Rex ne sache pas où elle est... Rex a infiltré l'armée, elle dirige tout... On doit attendre la bonne ouverture... Et je suis désolé si tu ne te rend compte que maintenant... Avant que Rex ne se manifeste, si ma position d'espion avait été découverte, non seulement c'est moi qui serait en prison, mais personne n'aurait put l'arrêter. Pitié, laisse-moi te faire comprendre la situation : la Ishtar que tu as laissé dans la capitale Bivotopia... C'est pas Ishtar. La vraie est ici... Depuis plusieurs semaines..."

Tout allait se jouer maintenant... En espérant que Chengzu garde son sang froid.

[Chengzu von Nacht]

L’instinct de Chengzu s’éveillait lentement au fur et à mesure que Theorem lui faisait faire le tour des lieux, et lui rappelait que ce fort était son héritage familial, celui des Stanopv. Chengzu le savait. C’était la fierté des Stanov, une forteresse mobile qui était une arme de guerre que les Stanov utilisaient pour leurs raids dans les Terres Sauvages de Volony. Theorem avait découvert une zone secrète dans le fort, utilisée comme zone de contrebande. Chengzu fronça encore les sourcils. C’était un secret qu’il ignorait… Mais est-ce que cela justifiait le reste ? Theorem était bien trop nerveux pour un secret de famille. La contrebande depuis les Terres Sauvages était une infraction fiscale, mais ce n’était pas comme si le Trésor Public des autorités voloniennes allait venir se manifester ici. Tandis qu’ils s’approchaient, et que Theorem mentionna Ishtar, la surprise se lut sur les yeux de Chengzu.

« Que… Que veux-tu dire par là ? »

Si Ishtar lui avait semblé distante ? Certes, mais lui-même avait été très occupé avec Malaurie.

« Ishtar a trouvé sa nouvelle amante, Helena… Elle passe beaucoup de temps avec elle. Et puis, j’ai moi-même passé beaucoup de temps avec Malaurie, donc… »

Chengzu se tut, car, quand Theorem ouvrit la porte menant au repaire des contrebandiers, Chengzu perçut l’odeur d’Ishtar. Il perçut son groupe sanguin.

« Ishtar est ici ? Mais qu’est-ce qu’elle fabrique ici ? »

Chengzu commença à descendre, et s’aventura dans l’ancien fort. La surprise allait crescendo, car il vit Ishtar, sans son uniforme, sans ses gants, sans ses collants, dans un genre de pyjama. Elle était dans une pièce hermétique.

« Theorem ! Mais qu’est-ce que… »

Theorem lui expliqua alors être Rokia. Chengzu avait déjà entendu parler de cette espionne, il savait qu’Ishtar voulait l’appréhender. Ses yeux voyagèrent ensuite autour. Il vit les masques de Rokia, les prothèses que Theorem utilisait, ainsi que des cartes, des extraits de journaux, toute une zone d’investigation. Chengzu s’y avança, et sentit un vertige le saisir quand Theorem indiqua qu’Ishtar avait failli mourir, et que Rex avait pris sa place. Il savait que Rex faisait partie des Naviento, que c’était son frère polymorphe, mais Ishtar n’aimait pas spécialement parler de sa famille. Sentant le tournis le saisir, Chengzu s’assit sur un fauteuil, tandis que Theorem continuait à parler. Les oreilles de Chengzu sifflaient, bourdonnaient, tandis que son cerveau essayait d’appréhender les informations.

Chengzu resta silencieux pendant un certain temps, la tête entre ses mains.

« C’est impossible… »

Il se redressa, l’esprit dans le vide. Theorem avait mené une longue enquête pour retrouver Rex, en enquêtant sur l’empire d’Ishtar, que ce soit ici, au Rustworld, ou même sur d’autres mondes, comme sur Terre.

« Pourquoi ne m’en parler que maintenant, Theorem ? Pourquoi ne pas en parler à Ishtar ? Et… Pourquoi Rex fait ça ? Que veut-il ? Pourquoi cacher Ishtar ? Il suffirait de la libérer pour qu’elle contre Rex, non ? »

Les pensées se fracassaient dans son esprit, il disait ce qu’il lui passait par l’esprit.