Les derniers épis dorés tombaient sous la lame de la faux. Sous le ciel bleu virant au rose, Grayle se redressa, une main sur les reins, et contempla le champ presque nu. Quelques touffes d'avoine oubliées se dressaient encore çà et là, mais l'essentiel était fait. L'air du soir portait déjà la fraîcheur de l'automne naissant, et il essuya la sueur qui dégoulinait de son front. Il n'était guère fatigué, mais faisait de son mieux pour faire semblant. Pour l'immortel, à l'endurance quasiment inépuisable, travailler toute la journée sous le soleil n'était pas une épreuve, mais il ne souhaitait pas éveiller les soupçons. Aussi, sa respiration était hachée, son visage rouge, ses yeux un peu fatigués, donnant l'apparence d'un homme simplement extrêmement endurant. Sa chemise généreusement ouverte sur ton torse lui collait à la peau légèrement halée par le soleil, et il leva son outil, fauchant encore quelques touffes.
Beaucoup de ses camarades étaient partis ou se reposaient, certains regardant Grayle finir le travail. Aldric, Beren et Corwin démontaient les derniers épouvantails devenus inutiles alors que Brenna brûlait les chaumes. Il les connaissait depuis 3 ans maintenant, passant chaque année pour filer un coup de main pour les récoltes. Pour l'ancien paysan, c'était une opportunité d'obtenir un peu de routine dans sa vie agitée et de renouer avec ses origines, loin des quêtes et des aventures. Une fois le champ nettoyé, ils vinrent prêter main-forte à plusieurs autres camarades qui finissaient de battre les épis dans la grange, séparant les grains de la paille à grands coups de fléaux. Les muscles tendus par l'effort, Grayle aida ensuite à empiler les sacs de grain sur les charrues.
- On a terminé ! s'écria-t-il avec joie, se laissant tomber à côté du vieux Aldric.
- Et c'est en partie grâce à toi ! Je suis content qu'on ai pu t'avoir cette année, tu bosse comme quatre ! rigola le vieux en frappant l'épaule solide de l'immortel. Les pauvres du champs de Kira en auront encore pour deux bonnes heures !
- Ca nous fera une bonne nuit de sommeil bien méritée ! se réjouit Grayle en étirant ses bras, faisant craquer quelques vertèbres.
- Nuit ? Sommeil ? Qu'est ce que tu raconte, Grayle ? La voix douce de Beren, âgé d'à peine quinze ans, était devenue stridente sous le choc. Au contraire, on devrait en profiter pour boire et jouer !
- Le petit a raison, s'exclama un autre paysan dont Grayle avait oublié le nom, la nuit est pas encore tombée, alors allons couler de bonnes binouzes !
- Hum... Grayle considéra la proposition, faisant sembler de réfléchir. Ils n'avaient pas tort. Il ne venait pas souvent ici, et ca serait du gâchis de ne pas profiter de l'occasion pour sympathiser davantage. D'accord, d'accord ! céda Grayle en se levant d'un bond. Mais vous payez la première tournée !
Les cris de joie fusèrent, et bientôt toute la bande se dirigea vers le village. La taverne du Sanglier Doré débordait déjà de travailleurs venus célébrer la fin des récoltes, tous assemblés autour de tables en plein air. L'atmosphère était épais de rires, de conversations animées et de l'odeur âcre de la bière qui coulait à flots, mélangée aux fumées de barbecues.
Grayle et ses compagnons trouvèrent une table près d'un feu, dont les flammes crépitantes chassaient la fraîcheur naissante du soir. Les chopes s'entrechoquaient, les langues se déliaient, et les histoires les plus invraisemblables commençaient à circuler.
— À la santé de nos champs ! Et à celle de nos greniers bien pleins ! hurla Corwin, déjà un peu rouge, et rejoint par toute l'assemblée.
Grayle trinqua avec eux, savourant cette simplicité qu'il retrouvait si rarement. Autour d'eux, les fermiers de la propriété Baker se mélangeaient dans une joyeuse cacophonie. Certains entonnaient des chansons, d'autres se défièrent aux dés, et plus d'un titubait déjà vers les latrines. Grayle, habitué aux beuveries d'aventuriers, tenait remarquablement bien l'alcool comparé à ses compagnons, Beren ayant déjà roulé sous la table.
C'était une belle soirée, bien ordinaire... mais une invitée bien surprenante allait en changer le cours...
- Epona Baker
- Messages : 25
- Enregistré le : 10 mai 2025 12:12
Le domaine où Epona était né n’avait comme richesse que les champs, étant une terre agricole menacée constamment entre les incursions de l’empire de Mijak et les bandits qui rôdaient, même si les paysans avaient fini par s’organiser pour défendre leurs terres, fautes d’un dirigeant qui daigne envoyer l’armée pour mater les trouble-fête, préférant les déployer pour capturer tout hybride qui pourraient plaire au gérant du domaine.
La jument avait pris une route peu fréquentée, étant à pied pour permettre de s’éloigner rapidement de l’axe routier si elle entendait une troupe approcher, ayant plus d’une fois dû se cacher dans un buisson. Elle se doutait que même en tant qu’aventurière de cuivre, sur le domaine familial, elle n’était nullement protégée d’un rapt.
Seulement étant née sur ce domaine, ayant aussi passé beaucoup de temps à parcourir ses terres pour la chasse, elle connaissait les endroits inaccessibles à cheval ou alors les petites grottes qui traversaient le nord, offrant une protection naturelle à toute invasion de ce côté.
Si elle avait pris la route à cheval, elle en aurait eu pour une dizaine de minutes, mais à pied, il fallait bien compter une heure de plus de marche sur le domaine du seigneur, deux en évitant les soldats qui circulaient.
Mais pourquoi prenait-elle le risque de passer sur le domaine familial où elle augmentait les chances de finir esclave ou concubine de la seigneurie ? Car elle avait calculé qu’aujourd’hui serait la dernière soirée où elle pourrait profiter de la fin de la récolte, finir sous la table était presque une tradition en cette période et aussi les premières bouteilles de bières de l’année étaient distribuées.
Drapée sous une cape épaisse, elle put admirer les lumières de sa ville natale, prenant le temps d’observer le mouvement. Il n’y avait aucun soldat, ce qui était parfait. Elle prit une profonde inspiration et allongea son pas pour user de sa capacité de sprint chevaline, coupant à travers un champ encore praticable, stoppant sa course une fois une clôture en bois sauté avec souplesse, reprenant un rythme de marche, pour ne pas paraître suspecte.
Elle se dirigea vers la taverne du Sanglier doré, seul endroit assez grand pour accueillir tout le monde, le patron avait tendance à ronchonner d’avoir à gérer les soûlards, mais ce n’était que pour se donner une image de patron respectable, en vérité, il aimait beaucoup quand son lieu était animé de la sorte chaque année.
L’hybride avait le coeur qui battait rapidement, alors qu’elle était devant l’entrée, ce serait la première fois qu’Epona Baker viendrait, déjà qu’une femme qui participe à cette beuverie était rare, hybride de surcroît elle se doutait que les remarques et les sifflements allaient aller bon train.
Elle prit la direction du patron, venant à garder sa cape sur elle, ne laissant voir que le fait qu’elle étiat une femme et avait une plaque d’aventurier de cuivre. Ce dernier la vit et dit d’un ton nonchalant.
- Si c’est pour une chambre on est plein et c’est une pièce d’or le repas.
Epona retira sa capuche, dévoilant son état d’hybride.
- J’ai aidé pour la première vague de récolte, je viens récupérer mon dû.
Le tavernier allait remettre en place cette jument impertinente quand un homme s’approchait, donnant une tape dans le dos d’Epona.
- Mais c’est la jument des Baker ?! Tu viens aussi te descendre des pintes ? Patron ! Une pinte pour la demoiselle, elle a charbonné, un vrai cheval de labour.
L’aventurière eut un rictus face à cette blague qui ne volait pas bien haut. Cela eut pour autant le bienfait de désamorcer la situation, recevant une pinte bien remplie.
Avec sa boisson, elle cherchait une place, voyant quelques têtes bien connues, dont une qu’elle avait dans le collimateur.
Grayle, un homme qui était compétent et qu’Epona estimait être son rival lors des récoltes, tous deux ayant des compétences dans cette activité, même si la jument n’avait pas autant d’endurance que cet homme, ayant plus d’une fois eu le flaire que l’immortel ne se donnait pas à fond.
Elle s’approchait de la table, venant à stopper proche, sans s’asseoir et regarder Beren.
- Le patron aurait pu couper sa pinte pour qu’il dure plus longtemps, il fera mieux l’année prochaine.
Elle tourna son regard vers l’homme. Grayle pouvait voir la tenue de l'aventurière. La poitrine, déjà bien visible, était clairement comprimé pour l'espèce de bustier ouvert au niveau du ventre, une petite veste courte et non boutonnée, une jupe qui était assez longue pour ne pas paraître obscène, mais qui restait à une longueur suffisante pour ne pas limiter ses mouvements, des chaussettes qui montaient à mi-cuisse et des bottine qui avaient tout de même des traces de sa longue marche hors des sentiers.
- Salut, Grayle, Bernard m’a parlé de toi. Je me nomme Epona, je le remplace car ce troufion c’est foutu dans la merde et n’a pas pu venir. Je peux piquer une place ? Quelque chose me dit que ce sera plus calme qu’avec les autres à moitié torchés.
La jument se doutait que son rival n'allait pas refuser la compagnie d'une nana, sachant que comme elle, avant d'être transformé, les femmes étaient un sujet qu'ils aiment échanger, même si Epona avait tendance à faire une fixette sur Gisèle, qui était son genre. Elle se disait que même si Grayle n'avait pas conscience de son changement, la soirée serait tout de même plaisante avec une pinte à la main, bien qu'elle se doutait qu'elle ne pourrait pas enchaîner comme avant, ayant énormément perdu de sa résistance à l'alcool.
La jument avait pris une route peu fréquentée, étant à pied pour permettre de s’éloigner rapidement de l’axe routier si elle entendait une troupe approcher, ayant plus d’une fois dû se cacher dans un buisson. Elle se doutait que même en tant qu’aventurière de cuivre, sur le domaine familial, elle n’était nullement protégée d’un rapt.
Seulement étant née sur ce domaine, ayant aussi passé beaucoup de temps à parcourir ses terres pour la chasse, elle connaissait les endroits inaccessibles à cheval ou alors les petites grottes qui traversaient le nord, offrant une protection naturelle à toute invasion de ce côté.
Si elle avait pris la route à cheval, elle en aurait eu pour une dizaine de minutes, mais à pied, il fallait bien compter une heure de plus de marche sur le domaine du seigneur, deux en évitant les soldats qui circulaient.
Mais pourquoi prenait-elle le risque de passer sur le domaine familial où elle augmentait les chances de finir esclave ou concubine de la seigneurie ? Car elle avait calculé qu’aujourd’hui serait la dernière soirée où elle pourrait profiter de la fin de la récolte, finir sous la table était presque une tradition en cette période et aussi les premières bouteilles de bières de l’année étaient distribuées.
Drapée sous une cape épaisse, elle put admirer les lumières de sa ville natale, prenant le temps d’observer le mouvement. Il n’y avait aucun soldat, ce qui était parfait. Elle prit une profonde inspiration et allongea son pas pour user de sa capacité de sprint chevaline, coupant à travers un champ encore praticable, stoppant sa course une fois une clôture en bois sauté avec souplesse, reprenant un rythme de marche, pour ne pas paraître suspecte.
Elle se dirigea vers la taverne du Sanglier doré, seul endroit assez grand pour accueillir tout le monde, le patron avait tendance à ronchonner d’avoir à gérer les soûlards, mais ce n’était que pour se donner une image de patron respectable, en vérité, il aimait beaucoup quand son lieu était animé de la sorte chaque année.
L’hybride avait le coeur qui battait rapidement, alors qu’elle était devant l’entrée, ce serait la première fois qu’Epona Baker viendrait, déjà qu’une femme qui participe à cette beuverie était rare, hybride de surcroît elle se doutait que les remarques et les sifflements allaient aller bon train.
Elle prit la direction du patron, venant à garder sa cape sur elle, ne laissant voir que le fait qu’elle étiat une femme et avait une plaque d’aventurier de cuivre. Ce dernier la vit et dit d’un ton nonchalant.
- Si c’est pour une chambre on est plein et c’est une pièce d’or le repas.
Epona retira sa capuche, dévoilant son état d’hybride.
- J’ai aidé pour la première vague de récolte, je viens récupérer mon dû.
Le tavernier allait remettre en place cette jument impertinente quand un homme s’approchait, donnant une tape dans le dos d’Epona.
- Mais c’est la jument des Baker ?! Tu viens aussi te descendre des pintes ? Patron ! Une pinte pour la demoiselle, elle a charbonné, un vrai cheval de labour.
L’aventurière eut un rictus face à cette blague qui ne volait pas bien haut. Cela eut pour autant le bienfait de désamorcer la situation, recevant une pinte bien remplie.
Avec sa boisson, elle cherchait une place, voyant quelques têtes bien connues, dont une qu’elle avait dans le collimateur.
Grayle, un homme qui était compétent et qu’Epona estimait être son rival lors des récoltes, tous deux ayant des compétences dans cette activité, même si la jument n’avait pas autant d’endurance que cet homme, ayant plus d’une fois eu le flaire que l’immortel ne se donnait pas à fond.
Elle s’approchait de la table, venant à stopper proche, sans s’asseoir et regarder Beren.
- Le patron aurait pu couper sa pinte pour qu’il dure plus longtemps, il fera mieux l’année prochaine.
Elle tourna son regard vers l’homme. Grayle pouvait voir la tenue de l'aventurière. La poitrine, déjà bien visible, était clairement comprimé pour l'espèce de bustier ouvert au niveau du ventre, une petite veste courte et non boutonnée, une jupe qui était assez longue pour ne pas paraître obscène, mais qui restait à une longueur suffisante pour ne pas limiter ses mouvements, des chaussettes qui montaient à mi-cuisse et des bottine qui avaient tout de même des traces de sa longue marche hors des sentiers.
- Salut, Grayle, Bernard m’a parlé de toi. Je me nomme Epona, je le remplace car ce troufion c’est foutu dans la merde et n’a pas pu venir. Je peux piquer une place ? Quelque chose me dit que ce sera plus calme qu’avec les autres à moitié torchés.
La jument se doutait que son rival n'allait pas refuser la compagnie d'une nana, sachant que comme elle, avant d'être transformé, les femmes étaient un sujet qu'ils aiment échanger, même si Epona avait tendance à faire une fixette sur Gisèle, qui était son genre. Elle se disait que même si Grayle n'avait pas conscience de son changement, la soirée serait tout de même plaisante avec une pinte à la main, bien qu'elle se doutait qu'elle ne pourrait pas enchaîner comme avant, ayant énormément perdu de sa résistance à l'alcool.
- Grayle le Marchemonde
- Messages : 124
- Enregistré le : 08 sept. 2024 12:58
- Salut, Grayle, Bernard m’a parlé de toi. Je me nomme Epona, je le remplace car ce troufion c’est foutu dans la merde et n’a pas pu venir. Je peux piquer une place ? Quelque chose me dit que ce sera plus calme qu’avec les autres à moitié torchés.
Grayle n'avait pas pu s'empêcher de détailler la nouvelle venue. Il faut dire qu'elle sortait de l'ordinaire : Grayle était tout à fait au courant du certain... racisme qui circulait envers les hybrides dans son genre, et il était rare d'en voir se montrer aussi ouvertement, que ce soit en plein jour ou, comme ici, au cœur de la nuit. Dans la lueur dansante des flammes, la peau caramel d'Epona contrastait magnifiquement avec l'environnement nocturne, lui conférant une présence saisissante qui la distinguait immédiatement du reste du groupe. Les yeux bleus de Grayle se fixèrent un instant sur les abdominaux prononcés et saillants de la jeune femme, remontant sur sa lourde poitrine, puis sur son regard perçant. Elle semblait avoir du caractère, loin de la naiveté ou de la douceur de nombre de paysannes du coin.
Elle lui plaisait.
- Salut Epona, j'espère que cet empaffé ne t'a raconté que des bonnes choses ! Bon, par contre, j'suis pas sûr qu'on ai beaucoup de place... il regarda autour de lui. Ils étaient une demi-douzaine, assis autour d'une table rectangulaire, Grayle étant en bout de table,à côté de Corwin, et il remarqua que si son compagnon été bien silencieux, c'est parce qu'il était à moitié torché. Le paysan était mollement affalé sur la table, sa chope ayant roulé à ses pieds avant de filer dans l'herbe.
- Hey Corwin ?
- HmmMMmM ?
- T'peux te pousser ?
- MhnnnjJJJu... ta MèRe suCe dEs pipES en enfer...
- Ouais, okay, on a compris... répliqua Grayle en le virant de la table. Le paysan s'écroula mollement dans l'herbe en maugréant, sans réellement se débattre, et Grayle se décala, laissant juste assez de place pour qu'Epona puisse s'asseoir à côté de lui, et tapota sur le banc avec sa main.
- Allez, viens ! Je sens que t'as plein d'histoires à nous raconter, pas vrai ? Il pointa la pinte qu'elle tenait avec un air malicieux. Par contre, sous-estime pas la bière, elle est plus forte que ce qu'on croit. Si tu fais pas gaffe, tu finira sous la table en un instant ! dit-il avant de rire, claquant des doigts pour attirer une serveuse et se faire remplir la sienne une quatrième fois.
Posant son coude sur la table, Grayle soutint son visage avec sa main, entièrement fixé sur Epona et ignorant superbement ses autres compagnons de tablée. Peut-être était-ce l'alcool, mais, face à la nouvelle venue, le généralement placide immortel se sentait d'humeur joueuse.
- Alors, qu'est-ce que Bernard t'as dit sur moi ? J'espère que je ne te déçois pas trop pour l'instant.
Grayle n'avait pas pu s'empêcher de détailler la nouvelle venue. Il faut dire qu'elle sortait de l'ordinaire : Grayle était tout à fait au courant du certain... racisme qui circulait envers les hybrides dans son genre, et il était rare d'en voir se montrer aussi ouvertement, que ce soit en plein jour ou, comme ici, au cœur de la nuit. Dans la lueur dansante des flammes, la peau caramel d'Epona contrastait magnifiquement avec l'environnement nocturne, lui conférant une présence saisissante qui la distinguait immédiatement du reste du groupe. Les yeux bleus de Grayle se fixèrent un instant sur les abdominaux prononcés et saillants de la jeune femme, remontant sur sa lourde poitrine, puis sur son regard perçant. Elle semblait avoir du caractère, loin de la naiveté ou de la douceur de nombre de paysannes du coin.
Elle lui plaisait.
- Salut Epona, j'espère que cet empaffé ne t'a raconté que des bonnes choses ! Bon, par contre, j'suis pas sûr qu'on ai beaucoup de place... il regarda autour de lui. Ils étaient une demi-douzaine, assis autour d'une table rectangulaire, Grayle étant en bout de table,à côté de Corwin, et il remarqua que si son compagnon été bien silencieux, c'est parce qu'il était à moitié torché. Le paysan était mollement affalé sur la table, sa chope ayant roulé à ses pieds avant de filer dans l'herbe.
- Hey Corwin ?
- HmmMMmM ?
- T'peux te pousser ?
- MhnnnjJJJu... ta MèRe suCe dEs pipES en enfer...
- Ouais, okay, on a compris... répliqua Grayle en le virant de la table. Le paysan s'écroula mollement dans l'herbe en maugréant, sans réellement se débattre, et Grayle se décala, laissant juste assez de place pour qu'Epona puisse s'asseoir à côté de lui, et tapota sur le banc avec sa main.
- Allez, viens ! Je sens que t'as plein d'histoires à nous raconter, pas vrai ? Il pointa la pinte qu'elle tenait avec un air malicieux. Par contre, sous-estime pas la bière, elle est plus forte que ce qu'on croit. Si tu fais pas gaffe, tu finira sous la table en un instant ! dit-il avant de rire, claquant des doigts pour attirer une serveuse et se faire remplir la sienne une quatrième fois.
Posant son coude sur la table, Grayle soutint son visage avec sa main, entièrement fixé sur Epona et ignorant superbement ses autres compagnons de tablée. Peut-être était-ce l'alcool, mais, face à la nouvelle venue, le généralement placide immortel se sentait d'humeur joueuse.
- Alors, qu'est-ce que Bernard t'as dit sur moi ? J'espère que je ne te déçois pas trop pour l'instant.