Petit royaume montagnard à la lisière de l'Empire ayant la particularité d'abriter des Dragons !
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Le conflit du Sang et des Ecailles [PV Alice]

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Cyra Veluria Tertia
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Le conflit du Sang et des Ecailles


Une expedition périlleuse

Il s'en était passé des choses pendant que Novae Verinis faisait sa petite guerre civile. Ce qui s'était passé, c'était l'Olympomachie. Une histoire des Olympiens qui se sont battus contre des Mijakiens, mais également contre Lumen. Y a eu des batailles, des morts, et il s'est passé beaucoup de trucs. Bon, ne vous attendez pas à ce que je résume tout ça, moi j'y étais pas  ! Vous avez qu'à aller lire le résumé  !

Bref.

Cornulius terminait d'instaurer sa monarchie alors que les funérailles impériales sont en cours de préparation. La nouvelle héritière du domaine Velurii apprit sur le tard cet évènement en détail, ainsi que ses conséquences. Forte de sa victoire écrasante contre l'armée républicaine, la XVᵉ légion était gonflée à bloc. Elle dut hélas ronger son frein, tout du moins pendant un temps. Une trêve avec Lumen  ? Non, parbleu, non  ! Quelle indignité  ! Quel déshonneur  ! Comment le régent en place a-t-il pu signer telle ignominie  ? Et qui était-ce, donc  ? Emhyr var Emreis, le premier conseiller impérial. Un parjure ! Cyra fulmina de pareil ordre. Mais cela put permettre à la nouvelle monarchie de Verinis de se stabiliser et de reformer ses légions. Mais aussi, de recevoir une visite impromptue.

Un agent de la secte de la Lune noire, un nain se nommant Ferdun du Glasdecuivre. Une personne au visage disgracieux se présentant comme l'émissaire du baron Greldinard. Que des noms qui étaient étrangers aux oreilles de la légate, mais pas à Altaïra, sa succube. Ce mandataire de guerre était là avec une offre alléchante. La possibilité pour Al Légate de devenir un des plus puissants membres du nouveau conseil de Mijak, une plus grande autonomie ainsi que des fonds pour le roi Cornulius, à condition qu'ils s'allient avec le baron en tant que digne héritier du trône impérial. D'une guerre civile, la légion allait-elle en rejoindre une autre  ? Le soir, la succube sacrifia des prisonniers dans un rituel sensuel et meurtrier, afin de recevoir les paroles du grand démon. Et sa réponse fut unanime.

À travers la bouche d'Altaïra, il prononça devant la légion. « Vous marcherez contre les ennemis du Baron. Vous massacrerez les faux prophètes et les usurpateurs. Ainsi, Greldinard put rajouter une alliée de choix à ses côtés. La guerre allait reprendre. Et, d'abord, il fallait frapper fort. Après avoir décidé de ne plus payer les impôts à la capitale, le roi Cornulius envoya la legio VI Hasta Flammae, commandée par Aujurius du domaine Lamerii, rejoindre une armée séparatiste, une coalition de petits domaines hostiles au gouvernement en place, voulant profiter de l'instabilité de l'Empire pour rabattre les cartes. Certaines rumeurs racontent que le baron serait en secret à la tête de cette coalition. L'objectif de cette campagne était un petit pays, mais pas des moindres. Sylvandell, le royaume aux dragons d'or. Ainsi, cette armée coalisée entreprenait le siège du pont de Sylvandell, dont les fortifications empêchaient toute progression. Le siège allait être long, bien que l'artillerie de la Legio VI arrivât pour faire de gros dégâts.

Il ne fallait pas trop attendre et risquer que le royaume parvienne à se réorganiser et à envoyer ses dragons trop vite. Et c'était là que notre légion entrait en jeu. Sylvandell. Dans la tête de notre héroïne, ce pays était fantasmé. Lorsqu'elle n'était connue que comme la Cendreuse, elle avait eu affaire à des Sylvandins, qui lui avaient narré les pouvoirs des dragons. Cette nouvelle campagne était une véritable aubaine pour elle. Bien que leurs deux pays fussent voisins, la chaîne de montagne tortueuse et dangereuse les séparant était un véritable frein à l'échange et à la diplomatie. Car oui. Les routes étaient trop peu praticables, les dangers trop importants. Entre les tribus barbares, les monstres et la géographie, y faire circuler des convois révélait de la folie. Seuls quelques rares contrebandiers le faisaient.

Alors imaginer y envoyer une légion  ? Eh bien… des contrebandières, Cyra en avait dans son armée. Et elle avait même des orcs qui connaissaient bien ces montagnes. Les Narseïdes, qui avaient comme particularité, autre que leur gouvernement matriarcal et leur cannibalisme, d'avoir été pourchassés par les Vériniens et les Sylvandins. Alors, quand Cyra leur proposa "vous allez nous guider dans cette chaîne de montagnes, nous allons envahir le pays aux Dragons d'Or", Elles étaient toutes mouillées en apprenant ça. Il allait falloir organiser une expédition des plus périlleuses. Les orcs guidaient le pas avec les Sœurs d'Acier, et qui, grâce aux esclaves maudits de Sarth, doués dans les tunnels et dans les montagnes elles aussi, s'assuraient de construire des routes et un circuit adapté pour le transport de leur réseau de ravitaillement. Il fallait faire vite, et ne pas laisser l'ennemi se préparer. Bien sûr, le royaume avait un réseau de tours de guet, mais Cyra put compter sur les Voilées pour éliminer les guetteurs avant que le signal fût lancé. Cela permit alors l'impensable.

Un matin de printemps, sur les murailles de Rive-Bougre, bastion montagnard de Sylvandell. Les soldats en garnison échangeaient des plaisanteries sur le chemin de ronde, lorsque leur camarade, sur le tour de surveillance, se mit à crier.

"Eh  ! Faites venir le capitaine  ! Je perçois du mouvement à l'est  !"

L'intéressé monta alors rejoindre son soldat, afin d'observer avec lui. Effectivement, il aperçut quelques orcs qui semblaient en surveillance.

"Hum… les Narseïdes."

Voilà bien longtemps que je ne les ai pas vus revenir par ici… Sans doute l'hiver a été rude pour elles aussi, pour qu'elles osent se rapprocher d'aussi près.

"On fait quoi, capitaine  ? Je fais sonner l'alarme  ? "
"Oui. Appelle toute la garnison et rameute le stock de flèches. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir, 2 ou 3 volées et elles rentreront chez elles. "

Mais alors qu'il venait de prononcer ces mots, un cor de guerre sonna et l'inquiéta. Ce n'était pas un son qui venait des cornes des trolls des montagnes, instrument fétiche des pillardes orcs. Non.

"C'est un cor Vérinien…" murmura-t-il en tendant l'oreille.

Il put entendre des cris de guerre dans une langue qu'il avait entendue quand il faisait son service à l'étranger. D'un seul coup, il vit à travers les différents sentiers tortueux, au loin, une armée de légionnaires déferler vers le bastion.

"C'est… une invasion  ! Les Vériniens nous envahissent  ! Va de suite sonner l'alarme et envoie un pigeon à la capitale  ! Non, envoi en plusieurs ! Au pont de Sylvandell aussi  ! VITE  !"

Et le siège de Rive-Bougre commença. Le défenseur avait l'avantage du terrain, mais il fut vite surpris par la formation rapprochée des Sœurs d'Acier, qui avançaient en faisant rempart de leur bouclier, protégeant les archères et les frondeuses de la légion. Un corps souvent sous-estimé, qui suffisait à faire des dégâts à cette petite garnison. Les Narseïdes, fortes de leurs années à combattre les montagnards, avaient pu fabriquer leur échelle et commençaient avec les Sœurs d'Acier l'invasion des murailles. En quelques heures à peine, le bastion était capturé. Peu après, la légion fêtait sa victoire en profitant d'un bon banquet dans la salle de réception. Dans la cour intérieure, d'autres savouraient ses semaines et mois de pérégrinations dans la montagne en se distrayant avec les prisonniers et prisonnières.

Certains Orcs purent enfin redéguster la viande de Sylvandien. Au bout de la salle du banquet se trouvait le régent, un certain Vragen, qui assistait à la scène, impuissant, aux côtés de ses filles et de ses fils apeurés. Mais à sa droite, Cyra se délectait de la chair de mouton qu'on lui avait servie.

"Mmh… vous, les montagnards, vous savez vivre en tout cas  ! Votre fromage est exceptionnel."
"Comment avez-vous pu…" murmura le Régent, retenant une colère. "Vous vous rendez compte des conséquences de vos actes ? La reine ne restera pas les bras ballants face à cet affront. "
"J'y compte bien. D'ailleurs, je compte sur vous pour m'en parler plus en détail, d'elle. "
"Vous avez pu avoir Rive-Bougre par effet de surprise, Légate Vérinienne. Mais, votre armée ne pourra rien contre la capitale. Avez-vous donc oublié qui nous sommes  ? La Commanderie noire et les dragonniers ne feront qu'une bouchée de vous."
La légate se ressuya les lèvres, regardant son prisonnier, l'air pensif. Il avait l'air bien sûr de lui. C'est alors que, rentrant comme une furie, une orc tapait du pied.
"La troisième du nom  ! ! ! Comment OSES-TU ? "
Nashak, la cheffe des Narseïdes, avança d'un pas orageux vers Cyra. La manière dont elle avait appelé sa légate pouvait être une raison suffisante de passer en cour martiale, mais cette dernière acceptait son insubordination avec un peu de provocation, souriant légèrement. Nashak grogna, la regardant finir son plateau de fromage avec la famille du régent à sa droite.
"Comment ça, on n'a pas le droit de manger les nobles  ?" JE VEUX BOUFFER LE CHEF  ! Tu me l'avais promis  ! "
"Non, Nashak. Tu pouvais manger les habitants, et des nobles, sauf si ce sont les régents et sa famille. Et visiblement, ce sont les seuls nobles de ce bastion. J'ai besoin d'eux en tant que prisonniers de guerre, il est possible de les rançonner."

Une des filles aînées se mit à pleurer, intimidé. L'orc grogna et tapa du poing sur la table, la faisant sursauter. Elle plongea son regard dans celui de sa légate.
"Donne-m'en juste un. Je veux pas le manger. Pas complètement. Juste jouer avec. Tu me dois bien ça. "
Cyra soupira et regarda la famille qui tremblait de peur. Elle glissa doucement.
"Bon. Je suppose que si l'un d'entre eux perd une jambe, il restera rançonnable. "
Son interlocutrice sourit, avant d'expertiser chacun des membres. Elle s'arrêta à un des benjamins, un peu plus corpulent.
"Toi. Tu m'as l'air bien dodue… les filles, on le choppe ! »
Tous tentèrent de se débattre, mais la force des légionnaires autour d'eux suffit à les empêcher de se rebeller. Et le benjamin fut tiré de sa chaise dans des cris d'horreur.
"On l'emmène où, boss  ? " demanda un des Orcs.
"Bah  ! Y a un grand feu dans cette pièce, autant jouer avec ici. Devant sa famille… Dis-moi, mon gros, tu t'es déjà mis des trucs dans les fesses  ? Sinon, t'en fais pas, on va y aller doucement  ! "


Cyra laissa ses légionnaires jouer pour se rendre sur les remparts. De là, elle put voir une scène assez comique. Runata du domaine des Sigradanii, son ingénieur en chef, guidait des Narseïdes à installer une des balistes qu'elles avaient amenées sur les murailles. Les pauvres orcs peinaient à diriger et soulever l'artillerie avec des cordes et des poulies.

"Non  ! Pas comme ça  !" Rouspéta Runata avec de grands gestes. "À gauche  ! Non, l'AUTRE gauche  ! Voilàààà… comme ça, maintenant descendez. Descendez. J'ai dit descend… MAIS NON, LÀ, VOUS REMONTEZ  ! Dans l'autre sens, la poulie  ! MAIS DOUCEMENT  ! Y a au moins 6 ans de votre salaire dans cet engin  ! BORDEL, J'AI DIS DOUCEMENT  !"

L'arme se posa enfin sous la panique de l'artilleuse, qui s'empressa de retirer les cordes avant qu'un faux mouvement d'une des orcs ne dérègle tout.

"Comment se passe la préparation des murailles, Runata ?" demande le troisième du nom.
"Les préparations ?" Répéta d'un air moqueur son artilleuse. "Rooh… mais très bien  ! Toutes mes ingénieures et techniciennes sont derrière avec mes bébés d'amour, mes balistes de 12 pieds dont je tiens ENORMEMENT, qui doivent traverser mille périples pour arriver ici, et dont je n'ai AUCUNE nouvelle, mais ça va très très bien  ! Et puis, pourquoi avoir besoin d'ingénieurs quand on a SES GROSSES BURNES de sauvage  ! On a tellement galéré à ramener ces œuvres d'art à travers la montagne, ces crétins manquant à plus de mille fois à tout détruire, mais voilà  ! On va bientôt pouvoir installer ces trois petits bijoux  ! J'espère que les autres vont venir bientôt… encore une fois, pas sûr que ces petits modèles fassent beaucoup de bobos à des dragons  !"

Car oui. Le reste de l'armée était encore en chemin. La cavalerie, mais aussi l'artillerie lourde. La légion avait exigé que les manufactures d'engins de siège les plus performantes se consacrent à la fabrication de balistes et de scorpions conçus pour l'extermination de dragons. Elles purent installer les trois premiers, des petits modèles encore jamais testés. Son ingénieure soupira en regardant le bastion.

"Légate, vous êtes au courant que ce château n'est pas conçu pour protéger dans ce sens  ? Les fortifications sont médiocres du côté de la plaine… Les bastions de Sylvandell sont faits pour empêcher les montagnards de rentrer. Pas protéger des pignoufs qui sont en bas."
"As-tu peur, Runata ?" demanda d'un air de défi, sourire aux lèvres, la commandante en chef.
"Pff… peur  ? Moi  ?" répondit, offusquée, son interlocutrice. "La seule chose pouvant m'effrayer est un tonneau de vin vide. Je dis juste que si on se prend une armée dans la face, le temps que les renforts arrivent, on n'est pas sortis des latrines. Alors peut-être que mes merveilles vont agacer quelques dragonneaux, mais si arrive toute l'armada volante, on est marron. "

Sa légate le savait. Tout allait dépendre de la pression qu'allait exercer l'armée coalisée sur le pont du Pays, empêchant la commanderie noire et la dragonnerie de trop diminuer leur effectif.

"Aujurius de la légion VI est peut-être un abruti, mais pas sur le champ de bataille.Je sais qu'il parviendra à maintenir la pression."
"Hum. Espérons-le. "
"J'ai envoyé Finusia partir dans les plaines aussi. Elle et ses filles ont pu récupérer des chevaux dans l'écurie du bastion. Elles vont faire quelques raids et récupérer des provisions."
"À la bonne heure. Moins elle est proche, mieux je me porte."
"Notre objectif est de garder ce bastion le temps que notre artillerie principale et nos cavalières arrivent. Ensuite, nous prendrons la route vers le pont, afin de tenir en tenaille l'armée de Sylvandell. "


Runata soupira, avant de reprendre intérêt pour les murailles.

"Mouais. Bah, Aujurius, c'est un homme. Et tout ce que je dis, c'est que se reposer sur l'efficacité d'un homme, c'est pas ce que j'appelle un plan sûr. "
____________________________________________

Pas très longtemps après ce moment, un pigeon arriva dans la tour de la capitale. Il était marqué venant de Novae Verinis. Le message, écrit dans une lettrine distinguée, était clair.

Reine Alice Korvander. Digne héritière du royaume de Sylvandell. Mon nom est Menera Veluria Secunda, héritière légitime du domaine de Velurii. Vous ne me connaissez certainement pas. Sachez cependant que je vous écris en tant qu'ami. Je souffre pour vous de la mort de notre empereur et j'aurais aimé partager cette peine avec vous, mais les temps nous poussent à rester fortes. Cette lettre est une aide, un appel à la vigilance. J'ignore si vous avez eu vent des bouleversements de Novae Verinis, mais le Sénat impérial qui régentait le pays n'est plus. Un roi fantoche, ennemi de l'Empereur, gouverne mes terres par la terreur et un culte immonde.

Mais là n'est pas mon propos. Ma reine, sachez que j'ai encore des fidèles à la cour, et on m'a rapporté qu'une expédition a lieu vers vos terres. Et que la légion XV prévoit une offensive secrète. J'ai peur que mon message n'arrive à temps pour que vous puissiez vous préparer en conséquence. Mais ma reine, je prie pour que vous ne sous-estimiez pas cette légion. Ma sœur en a fait les frais. Vous trouverez, à la suite de mon message, des notes de guerre relatant les différentes manœuvres, tactiques et fonctionnement de cette légion. J'espère que ces notes pourront vous aider à combattre ce mal. Je me désole de ne pas vous avoir apporté plus d'aide. Sachez que je rassemble à Lumen une coalition pour reprendre mon pays. Que les dieux bénissent votre règne.


Et effectivement, cette missive était accompagnée d'autres parchemins, détaillant avec finesse le fonctionnement de l'armée des Filles du Pacte.

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Reine Alice Korvander
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Demande de RP
« Ils ont pris Rive-Bougre, Majesté, et ont mené des exactions. Les éclaireurs disent que ce sont des Orcs qui en ont profité pour envahir Rive-Bougre.
- Conneries ! vitupéra l’ancien Roi de Sylvandell, Tywill Korvander. Ces Orcs obéissent aux renégats ! Ils cherchent à nous prendre en tenaille. »

Alice laissait son père parler. Les temps actuels étaient troubles. L’Empire avait connu sa plus importante guerre depuis longtemps quand les Olympiens avaient envahi Terra. Les légions du dieu Arès avaient déferlé depuis l’est, jusqu’à rejoindre la capitale. Alice, qui se trouvait alors à la capitale, avait même été tuée, avant qu’une Déesse, Scarifa, ne la ramène à la vie. Depuis, Wismerhill s’était sacrifié pour enfermer Chaos. Une mort qui n’était pas définitive, elle aussi. Alice savait que l’Empereur était revenu récemment d’entre les morts, après une période qui avait duré un certain temps. Et, pendant ce temps, l’Empire s’approchait d’une nouvelle guerre civile. L’ancien domaine de Wismerhill, la baronnie de Moork, située à l’est, était tombée entre les mains de son ancien bras droit, le Baron Greldinard. Greldinard n’était toutefois lui-même qu’un pion aux services de Haazhel Thorn, l’ancien conseiller magique de Wismerhill. Alice savait désormais que Thorn était un alias du redoutable Randall Flagg, le bras droit du Roi Cramoisi. Ils avaient perdu leur emprise sur Wismerhill, et cherchaient désormais à mettre un nouveau pion à la tête de l’Empire.

Récemment couronnée Reine, Alice n’avait même pas eu le temps d’organiser la cérémonie officielle que Sylvandell était assiégée par Novae Verinis, une province impériale qui était proche de Sylvandell. Un récent coup d’État avait eu lieu. Le Conseil Impérial n’avait pas eu l’occasion de se prononcer dessus, et tout portait à croire que les insurgés cherchaient à ouvrir un nouveau front. Tandis que les forces de Greldinard s’amassaient à l’est, il fallait attaquer depuis l’ouest. Sylvandell n’avait qu’un intérêt stratégique mineur, mais le petit royaume montagnard disposait surtout de redoutables dragons dorés. En temps normal, les Sylvandins auraient pu les déployer, mais, du fait de la situation actuelle, la plupart des dragons dorés aptes au combat se trouvaient au sein de la capitale. L’attaque des Veriniens tombait donc à point nommé !

La principale entrée de Sylvandell passait par un énorme pont, qu’on appelait tout simplement le Pont de Sylvandell. Une armée verinienne s’était installée à proximité, menée par Aujurius. Il était aussi possible de contourner le pont en passant par les montagnes. C’était toutefois un passage dangereux, à travers des cols escarpés, des sentiers de montagnes, et en s’exposant au risque de tomber sur des dragons qui vous mettaient en pièces. Sylvandell disposait dans les montagnes de quelques forteresses défensives, comme Rive-Bougre. Le fort était administré par Vragen, un commandant honnête, mais peu débrouillard.

« On dit que c’est Nashak qui les mène. Les Vériniens se seraient alliés à ce clan ?
- Nous avions mené une campagne commune avec les Vériniens contre les Narseïdes. Nashak est la fille de l’ancien chef orc… »

Tywill avait combattu contre eux, quand les Narseïdes avaient mené des pogroms dans des hameaux. Les Vériniens avaient attaqué une forteresse orc avec l’aide des dragons de Sylvandell.

« Cela confirme que les insurgés servent l’Affiliation. »

L’Affiliation était un autre des bras armés de la Monarchie de la Rose. Sous ce terme, on désignait un conglomérat d’organisations criminelles diverses et variées : gangs, milices, clans sauvages… L’Affiliation répondait aux ordres de John Farson. Alice soupçonnait Greldinard d’être Farson.

Alice présidait une réunion extraordinaire du Conseil royal de Sylvandell, suite à la prise de Rive-Bougre. Son père, Tywill Korvander, y assistait naturellement. Alice orienta alors la discussion sur la lettre qu’elle avait reçue cette nuit.

« Avons-nous pu authentifier cette source ?
- Veluria Prima, Secunda, et Tertia, les trois filles de Regustus, l’Imperator… Aux dernières nouvelles. Les Renseignements Impériaux confirment que Secunda et Prima ont contesté la légitimité du nouveau régime. De plus, les renseignements joints à cette lettre sont fiables. »

Le plus grand mystère restait la prise de Rive-Bougre. Pour faire venir tant de troupes, les Vériniens avaient accédé à des cartes sylvandines pour creuser des tunnels à partir des grottes souterraines qui formaient un vaste réseau complexe sous le massif montagneux. Alice doutait cependant des chances de Secunda à obtenir l’aide des Luméens. Outre qu’un continent entier séparait les deux puissances, Lumen restait toujours l’ennemie de Mijak, et avait elle aussi ses propres problèmes à résoudre.

« Les Vériniens réunissent une force de frappe pour prendre en tenaille notre armée stationnée au niveau du pont. Les Vériniens attendent pour cela des renforts pour renforcer leur garnison à Rive-Bougre.
- Il faut donc reprendre ce fort au plus vite, mais sans trop endommager les défenses. »

Alice n’était pas forcément une grande stratège militaire, mais elle savait réfléchir, et elle connaissait bien Sylvandell.

« Voici ce que je propose. Nous allons mener une contre-offensive pour occuper les assiégeants de Rive-Bougre. Pendant que leurs troupes seront occupées, nous ferons venir une troupe en discrétion à l’intérieur de la ville pour ouvrir les portes. Avec quelques dragons qui mènent l’assaut, les Vériniens se focaliseront là-dessus.
- Vous connaissez un passage secret qui mène à Rive-Bougre ?
- Il passe depuis le Sanctuaire des Dragons, il n’est donc pas très fréquenté. C’est un ancien tunnel, mais qui doit être infesté de monstres, ce ne sera pas simple d’y progresser.
- Nous confierons cette mission à quelques Commandeurs. De mon côté, je mènerai le siège de Rive-Bougre. Quant à toi, Alice, je te charge de mener la protection du pont. Il est crucial que l’ennemi ne sache rien de notre plan pour reprendre Rive-Bougre. Ces salopes mal baisées s’attendent à ce que nous défendions le pont, donc nous allons le faire. »

La jeune tête blonde rougit un peu. Son père n’était clairement pas le plus diplomate des hommes, mais il avait au moins l’avantage de dire les choses. Quelques Commandeurs arriveront à remonter le tunnel pour s’infiltrer dans Rive-Bougre. L’expédition serait menée par Oberyn, un Commandeur talentueux et émérite.

De son côté, Alice enfila une armure de plates, puis rejoignit un dragon, Zeggar. Il n’était pas aussi puissant que Léviathan, le Prince des dragons d’Or, mais un dragon doré en imposait toujours. Zeggar se déploya, et s’envola dans les airs, en rugissant furieusement, un cri guttural que les Vériniens stationnés à l’entrée du Pont devraient entendre. Alice se posa au milieu du campement sylvandin, à l’entrée du Pont. On avait renforcé les défenses du corps de garde, et le pont était rempli de cadavres des deux camps. Les ordres de bataille avaient filé à l’intérieur du camp, annonçant une contre-offensive avec l’aide des dragons dorés. Le Commandant des défenses, Sylvain Loriot, fut enchanté de voir Zeggar se poser. Il s’agenouilla respectueusement devant sa Reine.

« Majesté, allons-nous contre-attaquer ? Les Vériniens ont disposé des trébuchets qu’ils utilisent pour bombarder notre campement
- J’en ai bien conscience, Sire Loriot. Je vous confirme une contre-offensive. Nous avons pu réunir trois dragons dorés. Je mènerai moi-même la charge. Nous avons étudié les plans de nos éclaireurs pour repérer les balistes. Nous ne pourrons pas mener de trop grosses attaques sur les défenses ennemies tant que vos hommes ne prendront pas les tourelles. »

L’armée de Sylvandell comprenait des fantassins, des chevaliers, des cavaliers, et aussi et surtout des mages de combat. Ils généraient des boucliers pour intercepter la majorité des flèches ennemies, mais les Vériniens disposaient eux aussi de mages. Les dragons allaient surtout faire diversion tandis que Loriot mènerait une charge de cavaliers. Les balistes ennemies allaient devoir se focaliser sur les dragons et non sur les cavaliers, sous peine de se recevoir un feu doré infernal. Alice comptait sur cet élément pour que les charges de Loriot permettent d’ouvrir la voie, et que le gros des troupes sylvandines attaquent ensuite. Elle espérait aussi avoir l’avantage psychologique en calcinant des tentes et des ennemis isolés. Pendant toute la nuit qui avait précédé l’imminente contre-offensive, les dragons avaient tournoyé dans les airs en rugissant. Cela faisait partie de l’affrontement psychologique.

Alice verrait bientôt si son plan allait marcher, la finalité étant de capturer Aujurius pour porter un sérieux coup à la campagne ennemie…
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DC de l'Observateur !

Pour toute demande de RP, envoyez un MP sur mon compte central, ce sera plus simple pour moi, et, ainsi, je ne risque pas de vous oublier !

Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !

Re: Le conflit du Sang et des Ecailles [PV Alice]

Message par Cyra Veluria Tertia »

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Cyra Veluria Tertia
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Un matin gris s'était levé sur le campement de la Legio VI Hasta Flammae. La brume collait aux visages comme un suaire humide, et les cendres de la veille s’élevaient encore en volutes molles au-dessus des foyers mourants. Le camp était silencieux, à peine troublé par les pas lourds des sentinelles et les bruits des cuirasses qu’on ajustait.

Aujurius du domaine Lamerii, le commandant de la VIe, marchait d’un pas lent entre les tentes. Son armure était sobre, usée aux épaules, mais propre. Sa cape trempait dans la boue. Il saluait les soldats d’un regard, d’un mot, d’une main posée sur l’épaule. Il les voyait, malgré l'effort de ses légionnaire pour le cacher à leur légat. la peur dans les yeux, les gestes répétitifs des mains qui affûtaient des lames propres depuis des heures, les regards fuyants vers le ciel.

Les dragons avaient encore volé cette nuit. Leurs rugissements avaient résonné comme des tambours divins. Ils avaient incendié une escouade en patrouille trop avancée. Et même si peu d’hommes étaient morts, l’esprit de la Légion avait été secoué.

Ce n'était pas une bataille classique. Parce qu'ils affrontaient des dragons, oui, mais pas que. Le but de leurs assauts n'étaient pas de conquérir le pont et repousser l'ennemi, du moins pas pour l'instant. C'était de maintenir la pression afin d'empécher leur armée de partir reprendre Rive-Bougre. La, il fallait être prudent. Patient. Le combat était psychologique. Et ses adversaires le savait. Eux aussi jouait sur ce plan là.

Aujurius ordonna une offensive légère dans la matinée : faire sonner les trompes, avancer des tirailleurs sur les premières arches du pont, tirer quelques volées de scorpions. Juste assez pour maintenir la pression. Juste assez pour occuper les dragons. La Legio VI Hasta Flammae était un pur produit des traditions militaires Vérinienne. Plusieurs corps disciplinaire allant de l'infanterie lourde, des archers, à la cavalerie de soutien et aux sapeurs. Sur son cheval, regardant le pont, il cria.

"1ère, 3ème et 5ème cohorte ! Marche en formation à trois ligne !"

Le corps à sa gauche entonna les ordres, lançant la marche en "Triplex Acies" pour les cohortes sélectionnée. Un cri de guerre retentit, et l'infanterie lourde, les "Hastati Caelestis", équipés de bouclier scutum longs et de pilum, avancèrent en phalange. Les balistes anti-dragon les suivirent de près.
Il jetta un oeil à l'arrière, vers une colline non loin. Cherchant du mouvement avant de murmurer.

"Quand vas-tu te décider à intervenir, sorcière ?"

Plus loin, à l’écart du tumulte, sur une colline étroite recouverte de pierre noire et de buissons secs, Altaïra observa le champ de bataille. Son visage était impassible, ses mains croisées sous son manteau déchiré par le vent. À ses côtés se tenait un homme au dos voûté, au manteau couvert d'écailles tannées. Sa barbe était grise, mais ses yeux jaunes dardaient les airs avec une vigilance animale.

Cern Voskarn, surnommé le "Vieux Griffon", était le chef d’une compagnie mercenaire peu commune : les Vents-Crocs, cavaliers de wyvernes, adepte de la traque de dragon. De sa longue vue, il apprécia la scène en cours. En effet, la Reine Alice venait de lancer son offensive. Ses trois dragons semant la panique dans les rangs, bien que généz par les baliste Verinienne. La désorganisation permit aux Sylvandins de lancer une charge de cavalerie sur l'Etat Major.

« Vous voyez? » dit-il d’une voix rocailleuse, sourire aux lèvres. « Quand on se bat avec les Sylvandins, on se focus bien trop sur les Dragons. Faut avouer que ces gros machins ont une fâcheuse tendance à être au centre de l'attention. Mais on néglige trop le corps de leur armée. Faire diversion avec leur Dragon, c'est une de leur tactique de base, Vérinienne."

Altaïra lui adressa un sourire lent, presque lascif.

« Hum. Je ne vous paye pas que pour vos commentaires de guerre. L’argent de Novae Verinis est à vous, comme promis. Mais si vous voulez la baronnie d'Aqua Vaudae, vous connaissez mes conditions. Neutralisez ces dragons.»

Il ricana.

« Ces maudits dragons sont des cousins rancuniers. Vous savez que celui du milieu à un popotin royal sur lui ? Alice Korvander. La fille de ce bon vieux Tywill. Lui et moi c'est de l'histoire ancienne...»

"On dit que vous l'avez affronté qu'une fois, et que vous aviez été laissé pour mort."

"Ah ! Les dragons d'or, ce n'est pas de la mince affaire ! Et oui j'en ai fais les frais. J'aurais adoré les réaffronter. Mais j'ai eu des différents avec Lumens, alors je n'ai pas eu de clients assez fou pour affronter la lignée Korvander. J'ignorais d'ailleurs que les caisses de Novae étaient aussi profondes..."

"Nous vous payeront à vous et vos hommes le prix juste. Ainsi que cette baronnie."

Cern souriat de plus belle. Puis il grimpa sa Wyverne, et ses huits hommes, derrière, firent de même. Les Wyvernes des Vents-Crocs étaient bien plus petits que les Dragons d'or, et surtout ne produisaient pas de flamme. Mais ils étaient mobile, et leurs crocs pouvaient percer les écailles des dragons. Avant qu'ils prirent les rènes, Altaïra demanda, songeuse.

"Simple curiosité...Pourquoi, un homme comme "Le Vieux Griffon", désire une Baronnie comme celle d'Aqua Vaudae?"

L'intéressé se mit à avoir un long soupir détendu.

"Ah...vous savez, avec l'age, les raideurs se déplacent. Je deviens vieux. Une retraite au bord de mer, avec du vin Vérinien...Comment dire non ?"

"On vous dis homme qui targue la mort à chaque assaut. Vous imaginer vous projeter en retraite est une bien étrange image."

"Oh, la mort...j'ai bien essayé de la chercher, mais elle ne semble pas vouloir de moi tout de suite. Alors autant l'attendre tranquillement sur la plage. Si je ne meurt pas d'un coup de lance ou de chute, une syrose du foie me va très bien !"


Sur ce, lui et sa troupe s'envolèrent.

De retour aux ponts.

"Légat Aujurius ! Les lignes de la deuxième cohorte ont été percé ! Une cavalerie approche !"

"Donne l'ordre de reformer les rangs ! Que l'état major lance le cerce défensif !"


C'était une formation de dernier recours, en cercle, pour se défendre sur tous les fronts. Les cavaliers adverse étaient mobile; écrasante.
L'intéressé pesta de s'être fait avoir aussi facilement. Il ne s'attendait pas à ce que les Dragons osent une attaque aussi ambitieuse. Les jours précédent, Sylvandell n'ont pas lancé d'attaque aussi ambitieuse. Les baliste ont put décocher et toucher les Dragons, mais leurs attaques ont complètement désorganisé les lignes. Sylvandell a changé de ton. Ils sont clairement passé à l'offensive. Mais les dragons n'étaient qu'une diversion.
Ce qui les intéresse, c'était lui.

"Archers ! Prenez de la hauteur, visez les cieux ! Hastati, protéger les flancs !"

Dans la confusion, Aujurius fut presque submergé. Sa première ligne était brisé, ses centurions dispersés. Il enfonça lui-même son glaive dans la gorge d’un cavalier qui s'était approché trop près. Tout autour de lui, c’était le tumulte : la fumée des flammes opaquent génant l'analyse de la situation, les scorpions mal orientés, les archers fauchés par les flammes, les cohortes désorganisées.

Ce fut alors que l’ombre fendit le ciel.

Deux wyvernes, plus petites que les dragons, mais d’une vélocité foudroyante, déboulèrent des nuées dans un cri strident. L’une d’elles frôla le cou de Zeggar, forçant le dragon à une embardée verticale. L’autre griffa un pan entier d’aile à l’un des dragons d’escorte. La coordination était chirurgicale : des piqués en tandem, des feintes, des morsures latérales sur les articulations des ailes.

Puis, le reste des Vents-Crocs arriva : alors neuf wyvernes tournoyaient déjà, harcelant, mordant, griffant. Trois wyvernes par Dragon. Pas une goutte de feu, mais une pluie de serres acérées et d’attaques éclairs. Cern Voskarn, hurlant depuis sa selle, menait la danse comme un vieux fauve domptant les cieux, sourire aux lèvres, regardant la Reine.

"Korvander ! Vous passerez mes salutations à votre Père !"

Puis il passa juste en dessous des poches d'abdomen de Zeggar, lacérant de son harpon un point préalablement percé par une des baliste de Aujurius, avant de repartir en piquet avec une vitesse foudroyante. Il hurla d'un rire frénétique, comme mue par une énergie diabolique.

Alors que dans les airs, la danse mortelle continuait, les deux puissances mythiques, dragon et wyverne, s'affrontaient dans un duel ancestral, au sol, le légat se redressa.

"Parjure de sorcière...tu te décide à intervenir que maintenant..."

Il remonta sur son cheval, et ne gaspilla pas une seconde pour réorganiser ses troupes.

"Pillum en ligne ! Reformez toutes les cohortes ! Archers, visez les cavaliers, pas les cieux !"

Le cor de son aide de camp sonna les ordres, alors que son gladius parra le coup d'un cavalier Sylvandin. Il était encore de la partie.

Plus loin, à Rive-Bougre.

"BANDE DE MULES INAPTES BOITEUSES ! Vous aviez UNE mission. Une PUTAIN de mission."

La messagère qui lui apportait la mauvaise nouvelle en a pris pour son grade. La Narseïde, à genoux, ligotée, était couverte de sang, le cuir chevelu recouverte d'une plaie, trois dents par terre. Devant elle, Runata Sigranada passait ses nerfs sur elle. Relâchant le marteau qu'elle avait dans les mains, elle se mit à faire les cents pas dans la salle commune.

"Les cordes ont lâchées vous me dites. On a pas pu le récupérer...Vous vous rendez compte du temps qu'il a fallu pour concevoir un engin de cette taille ?"

Elle venait d'apprendre que l'un des balistes lourdes était tombé dans un ravins. Il en restait deux autres, mais c'était une grosse perte pour la légion. Quelques cavaliers étaient arrivés, toutes les petites balistes étaient installés sur les remparts. Mais les grosses étaient encore en transit. Du moins les restantes.

Pendant ce temps, Cyra Veluria Tertia, elle-même, était sur les remparts. Un petit assaut sylvandin était en cours : flèches par salves, escarmouches sous les murs, quelques catapultes improvisées. Une attaque prudente. Elle observait le combat, les bras croisés. Trop léger. Trop prévisible. Trop silencieux. Oui, leur commandeur était un fin tacticien. Mais quelque chose la chiffonait.

« Ils n'ont pas amené leurs dragons,» murmura-t-elle.

A ses cotés, Felucia, une de ses centurions, haussa les épaules, l'air de rien.

« Bah, peut-être qu'ils testent nos defenses ? »

Cyra répondit sans la regarder :

« Bien sûr que non. Ce n'est qu'une distraction. La question, c'est : de quoi nous distraient-ils ? »
E
lle chercha du regard, en bas, une réponse possible. Non, il n'y avais rien qu'y lui sautait aux yeux. Son regard se posa sur la tente de celui qui avait son armure d'écaille noire.

"Ces manoeuvres, c'en est de ceux qui attendent quelque chose. Je ne sais pas de quoi. Et je n'aime pas ça du tout."

Re: Le conflit du Sang et des Ecailles [PV Alice]

Message par Reine Alice Korvander »

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Reine Alice Korvander
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Fiche
Demande de RP
Bataille du Pont de Sylvandell

Alice et Loriot menaient une tactique de combat classique, mais efficace : un assaut coordonné avec les dragons, la cavalerie et l’infanterie. Les dragons dorés ouvraient la voie, perturbaient les défenses ennemies, puis l’infanterie chargeait. Alice chevauchait Zeggar, le commandant de manière presque télépathique. Le feu doré des dragons fusa sur le pont en pierre, tandis que les flèches ennemies rebondissaient contre les écailles. Alice avait pitié d’eux. Elle n’aimait pas ôter la vie, et les soldats envoyés ici étaient de la piétaille, des soldats qu’on massacrait inutilement. Elle aurait aimé privilégier la diplomatie, mais les Vériniens ne leur avaient pas laissé le choix. Alice espérait obtenir une reddition rapide de l’adversaire. Elle n’arrivait pas à comprendre cette offensive, si ce n’est dans le contexte de la guerre civile qui couvait à Mijak. Les dragons dorés soufflèrent donc, et se rapprochèrent ensuite des tours ennemies, avant de se disperser. Inutile de rester compact, ils prendraient le risque de se faire attaquer. Le campement vérinien disposait de balistes anti-dragons, des armes avec des pointes de flèches en ébonite. Pour percer les écailles d’un dragon, a fortiori un dragon doré, il fallait un équipement spécifique, des flèches standardes, et même des carreaux d’arbalètes, ne pouvaient percer leurs écailles.

En voyant les flèches fuser, Alice fit une embardée à Zeggar. Son dragon tourbillonna dans les airs. Alice se retrouva provisoirement la tête en bas, son corps retenu par ses sangles, mais elle grimaça en voyant l’une des flèches toucher l’une des écailles abdominales de Zeggar, qui grogna furieusement.

« Sois plus prudent, Zeggar ! » le rabroua Alice.

Tandis que les cors sylvandins résonnaient sur le pont, Alice pivota, et avisa des tentes isolées. Zeggar souffla dessus. Alice le fit ensuite basculer afin de revenir vers le pont. Les forces de Loriot se heurtaient aux solides légionnaires vériniens. Ils n’utilisaient pas la magie, mais leurs formations en tortue et leurs lourds boucliers déviaient les attaques magiques basiques et repoussaient les chevaux.

« Allez-y ! Déployez les sortilèges ! »

Depuis les rives en face, les Vériniens projetèrent des nuées de flèches. Les mages sylvandins, situés au milieu des soldats, déployèrent des boucliers défensifs, tandis que deux mages de guerre manipulaient ensemble leur mana, et déclenchèrent un puissant sortilège de Vent. Une tornade miniature se forma autour du continent situé sur le pont, et dispersa les ennemis. Loriot chargea ensuite, et les cavaliers sylvandins s’enfoncèrent dans la cohorte comme un couteau dans du beurre.

Revenant vers le pont, Alice fut alors attaquée par plusieurs wyverns. Surprise, elle entendit un homme la haranguer, tandis que sa wyvern cibla le point faible de Zeggar, faisant couler son sang. Alice se mordilla les lèvres en basculant légèrement. Zeggar rugit, et cracha un jet de flammes vers la wyverne de Voskarn. Son feu fusa en l’air, mais sans toucher la wyverne, qui comptait sur sa vélocité. Elle chercha encore à attaquer le point faible de Zyggar en basculant devant lui pour filer sous lui. Zeggar tournoya alors sur place, et son aile intercepta la wyverne en la fouettant au passage. Le harpon de Voskarn manqua ainsi sa cible, mais une autre wyverne jaillit pour perturber Zeggar, se heurtant violemment au dragon. Zeggar rugit, et parvint à planter ses crocs dans la patte de la wyverne, l’arrachant violemment. Le sang de la bestiole fusa, et le feu doré de Zeggar fusa alors, enflammant la wyverne, qui tomba ensuite au sol, se fracassant à terre avant de tomber dans l’eau.

Alice constata que l’un de ses dragons était en difficulté. Plusieurs wyvernes l’assaillaient, et le dragon se rapprocha d’une baliste ennemie, qui décocha une série de flèches. Les flèches firent mouche, atteignant le flanc du dragon qui rugit furieusement.

*Non !*

Avec seulement trois dragons, Alice ne pouvait se permettre d’en perdre un seul. Zeggar s’élança alors vers la zone de combat, prouvant sa vitesse impressionnante. Le dragon souffla, et enflamma la tour avec la baliste, puis fondit sur les wyverns pour les perturber, tandis que le dragon blessé entreprenait de se replier. Ce faisant, Alice avait néanmoins ignoré Voskarn, ouvrant le flanc de Zeggar à une nouvelle attaque…

Siège de Rive-Bougre

Avec sa muraille inférieure et sa muraille supérieure, Rive-Bougre était un nid d’aigles difficile à prendre. Tywill avait installé son camp de guerre sur une montagne en face. Ses mages de guerre se déployaient autour de compagnies d’archers et de mantelets qui avançaient dans la vallée menant à Rive-Bougre. Un véritable coupe-gorge, car des archers vériniens les attaquaient depuis les hauteurs. Fort heureusement, ils n’avaient pas eu le temps d’installer des pièges mortels, comme des fosses empoissées. Ils disposaient en revanche de réserves d’huile bouillante. La bataille se résumait pour l’essentiel à des salves d’archers des deux côtés de la gorge, tandis que les soldats sylvandins marchaient vers l’entrée principale de Rive-Bougre. Tywill supervisait tout cela, mais attendait surtout que ses hommes se positionnent près du corps de garde. Il avait bien fait d’attaquer vite, les Vériniens étaient nerveux, et, dans la précipitation, avaient même perdu l’une de leurs balistes.

Au sein de l’enceinte, Oberyn et ses hommes avaient traversé les tunnels souterrains pendant la nuit, s’aidant de cartes et de glyphes pour se repérer, tout en affrontant des putréfacteurs et autres goules. Ils rejoignirent finalement ce qui ressemblait à un mur d’enceinte. Oberyn appuya sur une encoche, et utilisa une rune qu’il posa sur le glyphe qui venait d’apparaître. La porte s’ouvrit alors vers le plafond, menant la demi-douzaine d’hommes dans une réserve souterraine.

« Prudence, nos soldats doivent être à l’extérieur… »

Oberyn et ses hommes grimpèrent les escaliers de service, et rejoignirent les hauteurs de la salle commune. En contrebas, il grimaça en voyant des cadavres. Oberyn dispersa ensuite soigneusement ses hommes, puis grimpa sur un balcon surplombant la salle commune. Une blondinette avec des lunettes s’énervait en évoquant ses balistes. Oberyn attendit patiemment. La femme tapait sur une Orc avec son marteau.

*Comme prévu, la salle commune est presque vide…*

Oberyn généra un bref sortilège pour amortir sa chute… Et sauta tout simplement. Il atterrit sur ses jambes, à côté de Runata.

« Salut à tous ! »

Sa main crachotait des éclairs, et un arc électrique jaillit pour frapper l’une des gardes. Il regarda ensuite Runata.

« Bien, ma jolie, je souhaite savoir où sont les Dustraing. »

Les Dustraing étaient le nom de la famille qui régnait sur Rive-Bougre. Oberyn plia légèrement les genoux en faisant tournoyer sa lame, qui s’électrifia sur place, des runes luisant sur sa lame.

« Pour ça, vous avez le choix entre ma manière ou la manière forte… Ce qui revient plus ou moins au même. »

Oberyn était volontairement provocateur, mais ce n’était pas pour rien si Tywill lui avait confié cette mission. De tous ses Commandeurs, il était le plus talentueux, et il comptait bien interroger Runata, et retrouver les Dustraing… Tandis qu’une partie de ses hommes profitaient de son spectacle pour rejoindre le corps de garde, et ouvrir l’accès aux Sylvandins qui avançaient dehors. Eux-mêmes n’étaient toutefois qu’un avant-goût. La véritable force de frappe de Sylvandell se tenait sur le plateau. Tywill était certes venu sans dragon, mais il avait apporté avec lui le marteau de guerre de Sylvandell, un marteau de guerre doré à deux mains dont Voskarn avait jadis fait les frais quand le marteau lui avait brisé son épée et une bonne partie de son armure.
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DC de l'Observateur !

Pour toute demande de RP, envoyez un MP sur mon compte central, ce sera plus simple pour moi, et, ainsi, je ne risque pas de vous oublier !

Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !

Re: Le conflit du Sang et des Ecailles [PV Alice]

Message par Cyra Veluria Tertia »

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Cyra Veluria Tertia
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Le Pont

Les flammes dorées de Zeggar dévoraient le ciel comme une apocalypse en marche.

Le dragon, majestueux et furieux, avait transformé les tourelles des balistes en bûchers de guerre. Son feu, plus lumineux que l’or, fondait sur les tours de bois trempé et faisait éclater les structures dans un fracas d’étincelles. Les servants de la baliste, pris dans l’incendie, n’eurent même pas le temps de fuir : leurs hurlements furent avalés par les rugissements de la bête.

Dans le ciel, les wyvernes hurlantes tournoyaient, attaquant en essaim. Elles frappaient par salves, griffant, harcelant, cherchant les articulations sous les ailes du dragon. Mais Zeggar n’était pas un simple reptile ailé, c’était un des plus grand fléau ailé de Sylvandell. Dans un mouvement d’une puissance terrifiante, Zeggar mordit l’aile d’une wyverne, la broyant, puis cracha son feu sur une autre qui plongeait trop bas. La bête fondit comme de la cire, ses os se tordant dans la chute avant qu’elle n’explose en heurtant les rochers en contrebas.

Eloigné, proche des nuages, Cern, toujours droit sur sa monture écailleuse, observait. Il ne dit rien. Il n’avait pas besoin de mots. Son regard balayait le champ de bataille comme une machine de guerre froide : il lisait les instincts d’Alice, repérait les ouvertures dans la formation des dragons, notait les tours détruites, les angles morts, les hésitations dans les trajectoires. Certes, il avait déjà perdu une unité, et une autre était gravement blessé. C'était le coût à payer.

Un long sifflement jaillit de sa bouche, suivi d’un claquement sec. Un code. Un signal.
Ses wyverniers comprirent. L’un d’eux, le plus jeune, regarda son tuteur lui donner d'autres instructions par signe et sifflement. Il eut un mouvement d'hésitation quand il comprit ce qu'il lui demandait de faire, mais le regard dur du vieux Griffon était évocateur. Alors dans un soupir, il fit une embardée violente pour s’élancer contre le flanc gauche de Zeggar, une manœuvre extrêmement dangereuse, presque suicidaire. Le dragon mordit à l’appât. Un souffle incandescent pulvérisa le cavalier et sa monture dans une gerbe de feu. Il ne resta de lui qu’un cri étouffé et une pluie de cendres.

Cern observa jusqu'au bout son jeune poulain se faire envahir par les flammes, avant de lui faire le signe de leur unité en guise de respect.

"Tu m'as bien été utile jusqu'au bout, petit gars..."

Mais pendant que Zeggar tournait la tête, Cern s'était élancé.

Sa wyverne fondit sous le dragon comme une ombre d’encre. Elle s’enroula autour de la patte de Zeggar, enfonçant ses griffes profondément dans les écailles dorées. Les muscles du dragon se contractèrent, une secousse le parcourut, mais Cern tenait bon. D’un geste fluide, il tira une fiole noire de sa sacoche, l’ouvrit avec les dents, et enduisit sa lance d’un liquide huileux. La résine crépita sur le métal, puis s’enflamma dans un brasier spectral : flammes noires, sans chaleur mais pleines de mort.

" Pour ton cœur, glorieux lézard ! Un cadeau du Baron ! "

Il visa, ajusta son équilibre sur la wyverne tremblante, et planta sa lance profondément dans le flanc de Zeggar, à l’endroit exact où battait le cœur lent et massif du dragon.

Le cri de Zeggar déchira la plaine entière. Une onde de choc jaillit de ses ailes. Le ciel vibra. Le feu doré s’éteignit un instant dans sa gorge, comme s’il avait été étranglé. Cern retira sa lance, désormais rouge de sang et brûlante de résine spectrale. Une fumée noire et épaisse s’échappait de la blessure, une corruption silencieuse qui s’infiltrait déjà dans les veines du dragon. Dans les hauteurs, Alice sentit son lien magique vaciller. Son cœur manqua un battement.

Mais Zeggar battait toujours des ailes, lourdement, titubant dans le ciel. Il n’était pas encore tombé.

Sur les dalles trempées du pont, le légat Aujurius tenait bon. Sa cape alourdie par la pluie battante collait à son armure, et sa main droite tremblait légèrement sous le poids de son glaive, noircie de suie et poisseuse de sang. Le fracas des combats, les hurlements des blessés, les mugissements des bêtes ailées… tout semblait vouloir dissoudre l’ordre et l’équilibre. Tout, sauf lui. Autour de lui, les lignes vacillaient.

Les flammes dorées du dragon avaient mis à bas des rangées entières de balistes et de tours de guet, réduisant l’architecture défensive à des cendres et des carcasses fumantes. Les fumées épaisses montaient en colonnes vénéneuses, obscurcissant le champ de vision. Les ordres se perdaient dans le tumulte. L’air était irrespirable, chargé de cendre, de métal brûlé et de peur. Il ne s'attendait pas à ce que la Reine tentent des manoeuvre aussi agressive, et avait négligé la violence des Dragons.

Mais Aujurius, le front barré d’un filet de sang séché, observait. Le cri guttural du Dragon avait perturbé un instant le combat en dessous. La douleur expressive de la bête sembla comme un soulagement pour les légionnaires. Oui, c'était maintenant qu'il fallait reprendre le flambeau. Il se tourna vers l’un de ses centurions survivants.

" Sonne. Le cor noir. "

Le centurion hésita un instant, puis hocha la tête. Un instant plus tard, le rugissement des cors de guerre fendit l’air, grave, profond, comme une bête préhistorique s’éveillant sous la pierre.

Le son porta dans les cieux, dans les montagnes, dans les tripes de chaque légionnaire.

" RANGS COMPACTS ! FORMEZ LES PHALANGES ! À MON COMMANDEMENT ! "

Aujurius brandit son glaive au ciel — le symbole vivant de la discipline vérinienne — et pointa vers l’avant, là où les lignes sylvandines s’effilochaient, épuisées par leur propre élan.

" IGNOREZ LES FLAMMES ! IGNOREZ LES CIEUX ! LE PONT EST LA VICTOIRE ! "

Les cohortes hurlèrent d’une seule voix, rugissant le nom de la Legio VI. Les boucliers se claquèrent les uns contre les autres dans un chœur de métal, les pointes de lances formèrent des lignes mortelles, et déjà les premiers blocs de soldats s’élançaient dans un martèlement de pas régulier et puissant. Aujurius courait parmi ses hommes, hurlant encouragements et injonctions. Il savait que s’il faiblissait, tout s’effondrerait. Ils n'avaient plus de baliste en fonctionnement, mais leur armée reprenait légèrement l'avantage. Alors peut-être, le pont tomberait.

Depuis la crête rocailleuse qui dominait les plaines embrasées du pont, Altaïra restait immobile, le regard rivé sur les panaches de fumée qui s’élevaient lentement dans le ciel. Son profil, découpé sur fond de nuages lourds, semblait sculpté dans le graphite. Calme, précis, cruel. Chaque mouvement des lignes, chaque cri lointain, chaque dragon blessé n’échappait pas à son œil d’experte. C’est alors qu’un galop lourd et sec brisa le silence alentour.

Cinq cavaliers surgirent, leurs montures râblées, bardées de plaques de fer noir. Ils portaient des bannières fanées, où l’on distinguait mal un blason de pic et de crâne, marqué du sceau ancien d’un clan nain montagnard, longtemps déclaré fidèle à l’Empire… et désormais félon.

Leur chef s’avança en premier : un nain hideux, au dos voûté, au visage couturé comme une souche ravagée par les vers. Une bouche tordue, un œil plus bas que l’autre, et des mains épaisses couvertes de bagues crasseuses. Il salua sans descendre de sa monture, un sourire huileux aux lèvres.

" Dame Altaïra…Je sur le Seigneur Ygvolk. Héritier de l'écu des Hauts Pics. Mon maitre, le Baron Greldinard, vous adresse ses salutations. "

Elle ne tourna même pas la tête. Son regard suivait les étouffements noirâtre de Zeggar. Les lèvres de la succube s'entrouveraient alors, comme si elle voulait goûter à la douleur de soufre du Dragon. une fois un temps de silence passé, où Ygvolk attendait une réponse de son interlocutrice qui ne vint pas, il poursuivit, sa voix râpeuse :

" On dit que les légendes mentent toujours… mais il faut croire qu’elles sont en retard sur vous. Vos légions brûle tout. Vous tenez cette guerre comme une artiste tient le pinceau. Mon maître est… impressionné. "

Toujours aucune réaction. Le silence s’étira, pesant.

" Mais il souhaite que vous… pressez les choses. Le trône ne restera pas longtemps vide. Et l’Empereur… doit être saisi avant que les vautours ne s’agitent. "

Enfin, Altaïra cligna des yeux. L’air autour d’elle palpita soudainement, comme un feu invisible qui se répandait. Un grondement grave, imperceptible, vibra dans le sol. Ses traits se métamorphosèrent lentement. Deux cornes d’onyx jaillirent de son front, ses yeux virèrent au jaune ardent, et ses lèvres s’étirèrent en un sourire effroyablement sensuel, carnassier et calme. La température grimpa brusquement. Les montures des nains piaffèrent, nerveuses. Ygvolk lui-même tressaillit, reculant d’un demi-pas. Altaïra murmura, sa voix pleine de charme vénéneux :

" Dis à ton maître qu'il n'a aucun ordre à me donner. Et que la prochaine fois qu'il m'envoie ses sous-fifres pour me parler...Je me délecterais de leurs chairs."

Elle pivota enfin vers lui, son regard incandescent braqué sur l’œil difforme du nain, alors qu'elle se lécha les lèvres en regardant le petit seigneur Nain.

" Et qu’il garde ses recommandations pour ceux qu’il peut effrayer. "

Un rire silencieux dansa sur ses lèvres. Le sol fumait à ses pieds. Un papillon prit feu dans l’air sans raison.

Ygvolk déglutit, puis s’inclina maladroitement.

" Bien… bien sûr… Je… transmettrai. "

Et déjà, il ordonna à ses cavaliers de reculer. Le vent se leva dans leur dos. Altaïra, elle, ne les regarda pas partir. Elle avait vu assez de serviteurs rampants. Elle connaissait le Baron, et travaillait avec lui. Mais sans dout considérait-elle qu'il prenait un peu trop la grosse tête en se considérant comme initiateur de la rébellion.

_____

Rive-Bougre


Si la situation semblait tourner à l'avantage de Novae Verinis sur le pont, ce n'était pas la même histoire dans le bastion.
Runata regarda Oberyn avec une fureur contenue, les dents serrées, le souffle court. Sa main tremblait encore, crispée sur le manche de son marteau d’ingénieur. Mais elle n’était pas stupide. Un seul regard vers le sol, où gisait l’une de ses gardes foudroyée en un clin d'œil, lui suffit.
Elle grogna.

" Les Dustraing ? C’est qui ces types ? J’suis qu'une servante moi ! "

Elle laissa tomber son marteau dans un bruit sourd, les bras levés, les sourcils froncés.

"C'est bon, j'me rend ! Je sais pas qui vous êtes, mais vous faites une erreur ! Et puis, je suis pas importante moi, donc autant m'oublier, ok ?"

Dans son dos, les escouades d'Oberyn avançaient déjà, glissant comme des ombres vers le corps de garde, éliminant silencieusement les quelques sentinelles. En quelques minutes, la lourde porte principale gronda, pivota, et s’ouvrit vers l’extérieur. C’était l’heure. Dehors, les Sylvandins virent la porte bouger. Le signal fut lancé, et les troupes sylvandines s’élancèrent avec une précision terrifiante. En quelques instants, des dizaines de soldats, déferlèrent à travers la porte ouverte.

Dans les hauteurs de Rive-Bougre, Cyra observait depuis un balcon flanqué de statues. Un cri retentit, puis un autre. Elle se redressa brusquement, son regard perçant la scène. Elle comprit. Trop tard.

" Ils sont dans la place… gronda-t-elle, la mâchoire serrée."

Son poing frappa le rebord de pierre. Felucia a coté d'elle peinait à comprendre ce qu'il se passait.

" Leur attaque n'était bel et bien qu'une diversion...Ils ont ouvert la porte. Ils ont une unité d'élite qui s'est infiltré chez nous !"

Cyra sentait bien que Tywill attendait quelque chose. Elle aurait du renforcer la sécurité intérieure. Ils ont donc des unités capable de s'infiltrer dans les lieux. D’un ton sec, elle aboya ses ordres.

" Déployez les cohortes ! Défendez les balistes à tout prix. Si elles tombent, nous tombons. Felucia, prends dix escouades et tiens les remparts avec ton sang s’il le faut.Que les Narseïdes défendent la cour intérieure !"

Sa championne eut un grand sourire. Enfin elle allait bouger.

Dans la cour intérieure, Nashak et ses Narseïdes combattaient déjà. Les arcs recourbés sifflèrent, les épées jaillirent de leurs fourreaux courbes. Les Sylvandins progressaient, mais Nashak avait formé un demi-cercle défensif, bloquant l’accès aux tours principales. Le combat faisait rage. Les Narseïdes étaient de redoutables guerrières, usant de mobilité et de brutalité pour compenser leur infériorité numérique. Menant ses guerrières, Nashak esquiva un coup, riposta par une feinte haute, puis fendit le crâne d’un capitaine d’un revers net. Sa hache tournoyait et fendait les assaillants, à elle seul et stoppa leur progression.

Mais alors, l’ombre s’abattit.

Un rugissement métallique, un sifflement, et soudain, son corps fut projeté contre un mur de la cour dans un bruit sourd et épouvantable. Le choc brisa la pierre, brisa son souffle. Elle s’effondra, le sang jaillissant de sa bouche.

"Bordel !" S'exclama-t-elle

Au centre du champ de bataille, Tywill était apparu. Dans ses mains, le marteau de guerre de Sylvandell brillait d’un éclat ancien et terrible. A la vue de cet homme, Nashak, se relevant, le regarda. Ses yeux brûlaient d’une résolution glaciale.

"Le vieux...toi et moi, on a un p'tit truc à régler..."


Malgré le choc, elle tenait toujours debout, reprenant sa hache avec poigne. Elle s'élança, et porta un coup que Tywill bloqua. L'interaction qu'ils avaient porta un coup de souffle autour, alors que les Narseïdes se battaient comme des lionnes contre la puissance dévastatrice des Sylvandins.

Sur la muraille supérieure de Rive-Bougre, le vent hurlait, charriait les cendres, le feu et les cris. Les Sylvandins escaladaient les hauteurs comme une marée inlassable, appuyés par des sortilèges d’adhérence, des grappins et des échelles renforcées. Ils étaient nombreux. Bien trop nombreux pour une défense ordinaire. Mais Felucia n’était rien d’ordinaire. Elle apparut d’un bond, émergeant comme un ouragan d’acier, sa hallebarde longue taillée dans l’obsidienne et cerclée de bronze. Son armure, cabossée et noircie par les flammes, semblait n’avoir jamais été réparée – comme si elle laissait chaque entaille témoigner de ses combats.

Elle rugit.

" ALLEZ ! DESCENTE EXPRESS POUR NOS AMIS !"

Un groupe de Sylvandins venait de poser pied sur le parapet. Felucia les balaya d’un coup de hallebarde, l’arme tournoyant comme une faux géante. Le premier adversaire fut décapité, le second projeté dans le vide en hurlant, et le troisième éventré, sa lance à peine levée. Puis elle courut – ou plutôt, fonça, chaque pas un fracas, chaque mouvement une menace. Une échelle venait d’être posée ? Elle s’y planta à califourchon, poussant de tout son poids et de ses jambes noueuses jusqu’à la renvoyer d’où elle venait, jetant les assaillants accrochés dans le vide, hurlants. Une autre ? Elle s’y jeta comme une bête, tranchant les bras agrippés au sommet de son arme furieuse, sa hallebarde fendant os et armure. Ses troupes, galvanisées, crièrent son nom.

Mais rapidement, le chaos de la bataille échappa à son jugement. À mesure que les Sylvandins posaient de nouvelles échelles sur le flanc est, elle continua de se focaliser sur la façade sud, persuadée que le cœur de l’assaut venait de là. Trop occupé à combattre en première ligne, elle manquait de vision d'ensemble pour protéger toute les balistes.

Cyra l'observa d'en haut, ses gardes d'élites l'entourant. Felucia était une bourrine. Une guerrière née, mais qui manquait de discernement et d'esprit tactique.

"Tout va reposer sur Nashak et Felucia. Elles doivent tenir la cour et les murailles, le temps que les renforts arrivent."

En parlant des renforts, plus loin, dans le réseau souterrain des montagnes.

Le dédale rocheux s’ouvrait dans un silence de mort, creusé à travers la montagne comme une plaie ancienne. L’air y était âcre, humide, saturé de moisissures et de poussières d’os. La cohorte de Demora avançait dans ce tombeau vivant, torches levées, boucliers serrés, sabots de fer claquant contre la pierre noire. Mais elles ne tardèrent pas à découvrir qu'elles n’étaient pas seuls.

Un rugissement guttural fit trembler la voûte. Puis un second. Et, dans l’ombre épaisse d’une arche effondrée, un Troll des cavernes émergea, colossal, voûté, le torse bardé de cicatrices, la gueule bordée de mousse noire. Son œil unique brillait comme une gemme malade, et ses bras massifs traînaient une massue faite de fer rouillé et de crânes liés par des chaînes.

" En formation !", tonna Demora, sa voix résonnant comme un tambour dans l’obscurité.

Les Sœurs d’Acier s’élancèrent. Le combat éclata dans la pénombre, heurt sourd contre hurlement bestial. Une légionnaire fut écrasée contre un mur, une autre éviscérée. Mais la cohorte tint bon.

Alors Elusine apparut, son armure légère tissée d’argent et d’obsidienne. Les cheveux noircis, trempés de sueur et de crasse, encadraient un visage calme, concentré.

"Entravez-le ! Je m’en charge."

À son ordre, quatre soldates se jetèrent sur les jambes du monstre, l’enchaînant avec des lanières et des crocs de fer. D’autres bondirent sur ses bras pour ralentir ses frappes. Le Troll beugla, tenta de les écraser, mais tituba.

Elusine ploya légèrement les genoux, puis bondit. Sa lance fendit l’air dans un sifflement terrible — et transperça le torse du Troll, juste sous le sternum, jusqu’au sol rocheux. Elle atterrit en glissade, haletante, un sourire satisfait aux lèvres.

"Et voilà le travail ! C'était pas si compliqué !"

Mais le monstre hurla, non pas de douleur, mais de rage. Sa main griffue, encore levée, s’abattit comme une faux, visant Elusine en pleine poitrine, qui ne s'attendait pas à une telle riposte. Et ce fut alors que le vent changea.

Un souffle chaud balaya la caverne. Une torche s’éteignit d’elle-même, et des éclairs rougeoyants dansèrent sur les parois.

Nialas, la Vuldarienne, surgit d’un recoin d’ombre.

Pieds nus sur la pierre, les cheveux tressés en longues mèches hirsutes, elle s’avança calmement vers le Troll, ses yeux blancs brillant d’une lumière intérieure. Elle murmura un chant ancien, guttural, tandis que ses doigts s’embrasaient.

"ΧύσΞΞ ΐζδ..."

Un cercle runique tourna sous ses pieds. Un poing de feu, colossal, mystique, apparut dans l’air, puis s’élança avec un sifflement fulgurant. Il frappa le Troll en pleine poitrine. Un bruit sourd. Une onde de chaleur. La créature convulsa, hurla un dernier râle rauque... et s’effondra, inerte, dans un fracas de roche et de chair.

Elusine, allongée contre le sol, ses côtes meurtries, rouvrit les yeux. Le regard encore flou, elle vit Zalkas se tenir debout devant elle, les bras croisés.

"ΆΓηϊ κλπψ ! ΦψΝΝζ, ΞΐηΓΓύ ? "

"Quoi ? Répondu une Elusine encore un peu peinée de ce qu'il venait de se passer. Un petit Vuldarien, rare homme faisant parti de la légion, se rapprocha. Il se tint à coté de Nialas. C'était son serviteur, mais aussi l'un des traducteurs de l'étrange dialecte de Vuldar.

"Ma maitresse rappelle que les trolls des cavernes sont sensible au feu et se régénère. Elle se demande jusque où votre ignorance peut aller."

"QUOI ? Elle veut se battre, la timbrée ??"

Le traducteur fit son travail, relatant les propos de la championne. Nialas répondit toujours dans sa langue, en regardant froidement la légionnaire. Le petit Vuldarien traduisit.

"Ma maitresse vous dit qu'elle vous dérouille votre grand-mère quand vous voulez."

"AH OUAIS ?"

Les deux se firent fassent, prête à en découdre, lorsque leur centurion cria pour un rappel au calme. Demora les foudroya du regard, avant de rappeler à resserer les rangs.

"Silence. Nous devons rester concentré ! Hum...mobiliser une cohorte entière dans ces souterrains est déjà assez difficile comme ça..."

"Ouais...on est sur de là où on va, déjà ?" Rouspeta Elusine. "J'ai l'impression qu'on tourne en rond dans ces souterrains !"

Leur guide, Binae avança dans un pas étouffée. C'était une ancienne esclave de Sarth, une fosse qui servait de mine dans un endroit au confins de l'Empire. On disait que certaines esclaves qui minaient à cet endroit avait développé certains pouvoirs. Mais seulement les femmes. La légion avait dépensé une fortune pour racheter toutes les esclaves féminins de cette fosse. Binae prit la parole avec douceur.

"J'entend les murmures de la Dame de l'Ouest..." Chatonna-t-elle à voix basse. "Nous avançons vers le ciel ouvert. Ce réseau souterrain est vaste. Il faudrait des années pour le cartographier."

"Il rejoindrait d'autres pans de Sylvandell ?"

"Possible...Il y a plusieurs murmures. Mais le parcourir serait dangereux et très long..."

"Tss...nous devons nous dépecher d'atteindre le bastion. Notre rôle est de prendre à revers les Sylvandins. Armelia mène l'avancé du reste de la légion vers le bastion."

Re: Le conflit du Sang et des Ecailles [PV Alice]

Message par Reine Alice Korvander »

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Reine Alice Korvander
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Fiche
Demande de RP
Bataille du Pont-de-Sylvandell.

Quand le cor noir résonna, les légionnaires vériniens entreprirent une contre-offensive, qui ressemblait à un acte désespéré. Leur camp était en feu. Leurs tourelles n’avaient pas tenu aussi longtemps qu’ils l’espéraient, et, même s’ils avaient déployé des wyverns pour repousser les dragons de Sylvandell, le rapport de force était tel que le troisième dragon avait été tranquille pour enflammer les tours. Zeggar commandait naturellement aux deux autres, Amphirien et Fenduin. Le commandant Loriot grimaça cependant en voyant qu’Amphirien s’était blessé près d’une baliste. Zeggar et Fanduin foncèrent alors vers leur camarade. Zeggar enflamma la tour, se jetant au milieu des wyverns, mais Fenduin s’écarta ensuite, et souffla sur une rangée de tentes.

*Venir nous assiéger sans magie… Quelle est leur stratégie ?*

Il savait les Vériniens dangereux, mais, venir se battre sur un champ de guerre sans mages de guerre, cela relevait un peu du suicide. Le choix logique était de se disperser, d’utiliser les wyverns pour repousser les dragons… Mais le légat Aujurius fit finalement tout l’inverse, en ordonnant une contre-offensive.

« Mais ils sont devenus fous…
- Vos ordres, Commandant ?
- Resserrez les rangs autour du pont ! Ordonnez aux mages de générer des boucliers de Pierre, retenez les légionnaires. Ordonnez aux cavaliers de faire le tour. S’ils veulent abréger leurs vies, nous allons le leur rendre. »

La stratégie était somme toute plutôt simple : puisque les Vériniens allaient se ruer sur le pont, Loriot comptait les bloquer avec ses troupes devant, et les cavaliers qui avaient percé les lignes vériniennes pour attaquer le campement ennemi.

« Ensuite, il ne suffira plus qu’à ordonner aux dragons de… »

C’est à ce moment qu’un cri terrifiant déchira les tympans de Loriot. Celui-ci, comme tous les autres Sylvandins, leva la tête. Son cœur manqua plusieurs battements quand il constata que le hurlement venait de Zeggar, et que du sang se mit à couler abondamment de son flanc droit. Une lance était fichée dedans.

« LA REINE ! LA REINE EST TOUCHÉE !! »

Alice n’avait en soi rien, mais Zeggar, en revanche, était grièvement blessé. Alice se retourna vers Voskarn, et dégaina de sa ceinture son épée. S’il avait réussi un coup de maître, il s’était aussi exposé. Et, même si Alice n’était pas une guerrière, elle savait encore se battre. Elle portait une lame en or sertie de pierres précieuses magiques, qui s’illuminèrent. La lame crépita dans sa main. Elle était rattachée par des cordes à Zeggar, et tendit la pointe de son épée vers Cern… Qui vit alors un arc électrique intense en jaillir. Le tir le frappa au torse, et le projeta en arrière. S’il n’était pas bien harnaché à sa wyvern, il tomberait dans l’eau. Sinon, il restera accroché à cette dernière, mais son sort restera le même, car Fenduin jaillit alors, et referma ses mâchoires sur la wyvern de Cern, l’explosant sous l’impact, déchiquetant os, muscles et cartilages. Cern tomba donc dans le vide, mais Zeggar aussi, peinant à rester droit.

« Zeggar, il faut te soigner… »

En contrebas, le long du pont, Aujurius et les siens chargeaient les Sylvandins. Depuis les rives sylvandines, les archers de Sylvandell firent feu, et les mages de guerre suivirent le mouvement. Les flèches devinrent des flèches élémentaires, s’accompagnant de flammes ou d’éclairs étincelants, mais, surtout, la stratégie de Loriot se mit en place. Devant Aujurius et les siens, des palissades en pierre s’érigèrent. Sans magie pour les percer, Aujurius et les siens étaient coincés. Et, si Amphirien et Zeggar étaient blessés, Alice ordonna à Fenduin de s’en tenir au plan. Le dragon se retourna, et se rapprocha des Vériniens, puis souffla derrière eux, incendiant l’arrière. À ce stade, même les cavaliers sylvandins n’étaient plus forcément utiles, Fenduin décrivant des cercles autour du pont.

Loriot grimpa au sommet du corpps de garde. Un mage utilisa un sort d’amplification sonore, et il se mit à parler, suffisamment fort pour que les Vériniens l’entendent :

« Légat Aujurius, Légionnaires, cette folie doit cesser ! Vous nous avez assiégé sans raison, ne mourez pas sans raison non plus. Je vous exhorte à déposer immédiatement les armes, ou Fenduin vous tuera tous. »

Loriot avait également ordonné à plusieurs cavaliers restés en retrait de filer vers Zeggar. Alice avait en effet ordonné à son dragon de se replier, mais elle sentit ce dernier finir par prendre connaissance.

« Zeggar, non !! »

Le puissant dragon s’écroula au sol, et Alice tomba. Elle roula sur l’herbe, et atterrit contre un arbre, tandis que Zeggar en déracinait plusieurs dans sa chute, faisant des roulades aussi impressionnantes que tragiques. Le hasard avait cependant voulu qu’Alice ait attiré à proximité du groupe de cavalières mené par Finusia. Elles étaient en train d’attaquer une ferme reculée abritant des provisions quand Zeggar s’effondra au sol. Pour elles, c’était une occasion inespérée de faire pencher le cours de la guerre, mais les cavaliers envoyés par Loriot se rapprochaient également rapidement…

Rive-Bougre
Enceinte du château



« Pas importante ? Vraiment ? Alors, pourquoi toutes ces dames ont l’air aussi inquiète pour toi, ma jolie ? Et puis, pour une simple domestique, tu parles plutôt fort. »

Elle lui indiqua cependant qu’elle se rendait. Un piège ? Oberyn n’en savait rien, mais les insurgés allaient bientôt être occupés. Les hommes d’Oberyn connaissaient naturellement Rive-Bougre, ils n’eurent donc aucune difficulté à rejoindre le corps de garde, et à ouvrir l’accès aux Sylvandins.

« On dirait qu’on va devoir passer un petit moment ensemble, Madame-la-Servante. »

Oberyn sortit de ses affaires une paire de menottes, et lui ordonna de se retourner, et de mettre les mains dans son dos. Oberyn la menotta ensuite, puis l’aida à se relever.

« J’espère pour vous qu’il n’est rien arrivé de mal aux Dustraing. Vous êtes bien trop jolie pour qu’on sépare votre tête de votre corps. »

Oberyn se déplaça ensuite. La femme n’allait rien lui dire, mais il savait où se trouvaient les appartements des Dustraing. Il commença par ramener Runata à leur passage secret. Il pouvait sentir l’esprit de celle-ci s’égayer en voyant ce passage secret, cette galerie caverneuse. Oberyn l’attacha ensuite à la paroi.

« Voilà, Madame-la-Servante, je vous déconseille de trop crier, il y a des putréfacteurs et des goules par là. Je reviens vers vous dès que j’ai pu localiser les Dustraing. »

Le Commandeur se retira ensuite. Il referma la porte derrière lui, puis grimpa vers les étages. Il ne tarda pas à trouver les appartements. Il y avait des Orcs dans le coin. Oberyn en égorgea un par l’arrière, posant sa main sur sa bouche, puis se rapprocha d’une chambre entrouverte. Il grimaça en sentant une terrible odeur rance.

« La Boss avait dit de juste le croquer un peu, mais l’grassouillet était bien trop bon, hihi…
- J’vais retourner baiser l’autre pute. »

Oberyn se glaça d’effroi en constatant que les Orcs avaient dévoré l’un des enfants Dustraing. L’un des Orcs se dirigea vers une pièce adjacente à celle-ci, où Oberyn put entendre des sanglots.

« N-Nooon, pitié…
- Ta gueule, salope ! »

Oberyn inspira. Il y avait trois Orcs. Il entendit la femme hurler plus fort, puis le son mat d’une gifle. Sire Dustraing, attaché, protesta également. Oberyn ouvrit ensuite la porte. Il fit face à un Orc qui tenait dans sa main un morceau de foie. L’Orc le fixa, surpris, puis la tête de l’Orc fut séparée du reste de son corps par l’épée d’Oberyn. Il avait bondi sur lui. Le deuxième Orc, qui n’était lui aussi couché à côté du cadavre du jeune Dustraing, essaya d’attraper la hachette à sa ceinture. Il réussit même à la sortir, mais Oberyn fit tournoyer son épée, et la planta dans le ventre de l’Orc, la faisant ressortir de l’autre côté.

Le troisième Orc, entendant les bruits, se retourna alors.

« Un humain ? Ici ?! »

Oberyn attrapa la hachette de l’Orc tué, et la lança. La hachette tournoya dans les airs, et se planta dans le crâne de l’Orc, qui cligna des yeux stupidement, avant de tomber lourdement au sol. Oberyn rejoignit la chambre, et constata avec effroi que Dame Dustraing avait été violée à de nombreuses reprises, sous les yeux de son mari, de leur fille, et de deux autres enfants.

« Commandeur Oberyn !
- Messire Dustraing, je suis navré de ne venir que si tardivement.
- Notre fils, est-ce qu’il…
- Je… Je suis désolé, Madame… »

Oberyn pensa à sa prisonnière, celle qui n’avait rien voulu lui dire. Il espérait qu’elle allait devenir plus loquace, maintenant…

Rive-Bougre
Cour du château


La venue de Tywill signa l’effet d’une bombe. Il surplombait alors la zone quand ses hommes entrèrent sur place. Puis, quand la chose fut prête, Tywill inspira, et se recula un peu. Son, armure lourde était enchantée, et il courut ensuite. Il bondit dans les airs, son armure s’auréolant d’une lueur dorée, son marteau le propulsant dans les airs. Il atterrit ainsi en plein milieu de la cour, fracassant son marteau sur le corps d’un Orc qui explosa sur place, déclenchant une onde de choc qui souffla plusieurs Vériniens.

« Bande de sales enculés de suceurs-de-moutons ! Vous osez venir nous attaquer, vous vous prenez pour qui ?! »

Tywill se redressa. Deux Vériniens s’élancèrent vers lui avec leurs lances. Le Marteau à deux mains de Tywill pivota, et en frappa un sur le flanc, l’envoyant valser cinq mètres plus loin. Le légionnaire s’envola en hurlant, et se fracassa contre un mur. L’autre légionnaire avait été déstabilisé par le coup du marteau, et se reçut un coup de pied de Tywill en plein torse, puis tomba au sol. Le pied de Tywill, engoncé dans son armure doré, se posa sur son torse.

« Quoi, petite merde ? Tu regrettes d’être venu ici, hein ? Eh bien, tu as raison ! »

Tywill lui fracassa le crâne avec son marteau, faisant jaillir le sang tout autour. Il était à la hauteur de sa réputation, une véritable machine de guerre. Tywill brandit ensuite son Marteau, qui s’illumina.

« Allez, les gars ! Défoncez-moi ces eunuques de merde. Ce ne sont pas des Peaux-Vertes baveuses et des jupettes à lanière qui nous feront peur ! »

Tywill croisa ensuite Nashak, et fronça les sourcils.

« Je t’ai épargné jadis, car je pensais que tu serais plus raisonnable que ton taré de père. Que le Patriarche me pardonne ma mansuétude, je vais t’envoyer rejoindre ton dégénéré de paternel. »

Il apparaîtrait très vite aux Vériniens que, avec la venue de Tywill, le cœur des Sylvandins s’était enhardi. Nashak s’élança vers lui. Malgré son armure monstrueuse, Tywill restait relativement souple. La hache de Nashak fusa vers sa tête, mais il l’intercepta avec le manche du marteau. Comme il le tenait à deux mains, il ne pouvait plus se servir de ses mains, alors Tywill frappa avec sa tête. Ou, plutôt, avec son heaume. Les Orcs avaient une constitution renforcée, mais, même malgré ça, le sang de Nashak décora le heaume de Tywill. Il la vit reculer. Plutôt que de perdre son temps à manipuler son Marteau, TYywill opta pour libérer l’un de ses bras, et décocha à l’Orc un terrible uppercut. Elle tomba au sol, crachant du sang par ses lèvres, tandis que le Roi lui faisait face.

« Va crever, sale pute ! »

Le Marteau tournoya alors, pour se positionner au-dessus de Tywill. Il allait frapper avec la férocité qu’on lui connaissait quand la hallebarde de Felucia le frappa dans le dos. Déstabilisé, Tywill en lâcha son marteau, qui tomba au sol. Aussi léger qu’une plume dans sa main, le Marteau de Guerre de Sylvandell retrouvait tout son poids si quelqu’un tentait de le soulever. Tywill se retourna pour voir une furie bondir sur place, et fdaire à son tour tournoyer sa hallebarde en visant sa tête. La main de Tywill s’interposa, et attrapa le manche de la hallebarde, tandis que le tranchant en métal frottait contre son heaume.

« Tu crois que je vais t’épargner parce que tu es jolie, petite fille ? »

Tywill n’avait plus son marteau, mais sa main libre crépita encore. Comme Oberyn, il chargeait un arc électrique. Il allait tirer quand Nashak planta sa hache dans son armure. Tywill hurla, et le tir partit à côté de Félucia, tandis qu’il relâchait la hallebarde de la femme. Il pivota sur place, et envoya son coude derrière lui pour repousser Nashak. La hache de celle-ci avait entaillé superficiellement son armure, mais il put retirer cette arme.

« }Tu as besoin d’une fillette pour te protéger, Nashak ? la railla alors Tywill. Tu n’as pas les couilles de ton père ! Que tous tes Orcs en soient témoin, la grande Neshak est une peureuse qui se réfugie derrière des fillettes ! Mais ne va pas te méprendre, je te buterai comme j’ai tué ton taré de père, sale pute mal baisée ! »
Image

DC de l'Observateur !

Pour toute demande de RP, envoyez un MP sur mon compte central, ce sera plus simple pour moi, et, ainsi, je ne risque pas de vous oublier !

Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !
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