La Terre ne se limite pas qu'à une ville au Japon !
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Dangerous Habit [PV Bayonetta]

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Joan Constantine
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Barcelone - 16h

La magicienne se réveilla dans un brouillard épais, les souvenirs de la nuit précédente flous et déformés. La lumière du jour perçait à travers les rideaux sales de la chambre miteuse de l’hôtel, illuminant à peine l’endroit crasseux. Son crâne lui faisait mal, son estomac protestait. La fatigue, combinée à l'alcool, l’empêchait de se lever immédiatement. Elle se redressa péniblement dans le lit, la tête tournée vers la fenêtre. Le bruit de la rue en contrebas témoignait de la vie agité de la ville. Joan n’avait pas dormi depuis des jours, et l’alcool était le seul moyen pour oublier la lourdeur de ses pensées.

Elle jeta un coup d'œil à la table de chevet, où plusieurs bouteilles vides de whisky étaient éparpillées autour de verres brisés. Il était déjà bien tard dans l’après-midi. Un soupir las échappa de ses lèvres. L’insomnie et l’alcool avaient fait leur œuvre. Son corps, encore engourdi, se leva péniblement alors que la porte de la chambre fut soudainement frappée.

"Oui ?" répondit-elle d’un ton grognon, à moitié endormie.

La porte s’ouvrit lentement, et un homme apparut sur le seuil. Il était petit, une moustache en croc, aux traits fuyants, vêtu d’un costume trop grand et d’une cravate qui pendait de travers. Son regard glissa immédiatement sur la silhouette de Joan, encore en sous-vêtement, avant de se poser sur elle d’un air lubrique mais contenu. Le maître d’hôtel, une sorte de type louche avec une attitude étrange mais respectueuse, entra sans demander son reste.

"Madame, j'ai ce que vous m'avez demandé"
, dit-il en s'approchant lentement, sa voix mielleuse. Il déposa plusieurs paquets de cigarettes, des boîtes de conserve et des bouteilles d’alcool sur la table de nuit. Puis, après une pause gênante, il ajouta quelques livres d'histoire, les pages jaunies semblant porter des années de poussière. "Et conformément à votre demande...d'autres livres d'histoire."

Joan le fixa avec méfiance, l’alcool et la fatigue brouillant ses pensées. Elle attrapa l'un des paquets de cigarettes, sans trop prêter attention à l’homme, et en alluma une. Tandis qu’il s’attardait, scrutant son corps avec insistance, elle lui tendit un billet de monnaie, un geste sec et sans chaleur.

"Merci, mate", dit-elle d’un ton plat, "maintenant, va-t-en."

Le moustachu la regarda une dernière fois, un sourire entendu sur ses lèvres, avant de s’incliner légèrement et de quitter la chambre. Joan referma brutalement la porte derrière lui, soupirant de dégoût.

Un moment de silence s’installa. Elle inspira profondément, son regard se posant sur les livres qu’il avait laissés. Par curiosité, elle en ouvrit un et commença à lire. Le monde qu’elle découvrait n’était pas celui auquel elle s’attendait. Les noms étaient familiers, mais tout semblait déformé.

"Sérieux...Donald Trump, magnat de l'immobilier...dans mon univers, Donnie Trump était une figure de l'écologie radicale..."

Elle tourna la page, surprise de constater que des figures historiques et politiques avaient pris des rôles opposés à ceux qu’elle connaissait. Tout semblait avoir été réécrit dans cette nouvelle réalité. Ses pensées s’embrouillaient à mesure qu’elle essayait de comprendre la logique derrière ce monde étrange. Mais elle n’avait ni l’énergie ni le temps pour ça. Elle avait une mission, et elle n’allait pas la laisser filer.

Après quelques minutes d'introspection, elle se leva enfin, se dirigea vers la petite salle de bain et se prépara. Après une douche, notre blonde se vêtit d’une chemise blanche impeccable, ajustant la cravate rouge autour de son cou, avec une précision mécanique. Ses gestes étaient calculés, rituels, comme pour revendiquer un peu de contrôle sur son corps fatigué. Un trench-coat marron à l’anglaise, qu’elle enroula autour d’elle pour se cacher dans une silhouette plus nette, puis, comme pour marquer la dernière touche de sa transformation, elle appliqua du mascara, un peu de fard à paupières gris et un baume à lèvres noire. Elle se regarda un instant dans le miroir, se donnant une dernière chance de ressembler à la femme qu'elle avait toujours été, même si, au fond, elle savait qu’elle n’était plus la même.

Elle jeta un dernier regard à la chambre en désordre, le silence de la pièce écrasant. Mais elle n’avait pas le temps pour ça. Ce monde, cet univers, tout cela n'était qu'une étape dans sa quête. Elle avait un but. Un seul. Et il ne serait pas retardé par des distractions. Joan referma la porte de la salle de bain, la ferma à clé, et posa celle ci sur l'évier.

Enfermée, elle sorti une étrange clé qu'elle avait subtilisé à John Constantine durant leur petit rodéo intime. Elle n'était pas venu chez lui que pour coucher avec lui. Bon, peut-être que faire l'amour à son double dimensionnel faisait parti de ces fantasmes. Se laissa tomber lentement sur la cuvette, l'air humide catalan se mêla à la tension de ses pensées. Elle devait réfléchir, se concentrer, comprendre comment démêler cette toile d’araignée d’énigmes qui s’étendait devant elle. L’Olympomachie, le Batman-qui-rit… tout cela était plus vaste, plus profond que ce qu’elle imaginait. Et la clé qu’elle tenait… elle savait qu’elle en avait besoin pour avancer. Ce n’était pas une clé ordinaire. Elle en avait bien conscience, bien que son origine et sa fonction demeuraient floues.

Elle regarda un moment l’objet métallique dans sa paume. La clé était étrange, non pas par sa forme simple et élégante, mais par l’aura qu’elle dégageait. Une sorte de vibration imperceptible. Elle savait que c’était une clé pour ouvrir quelque chose de plus grand que cette petite chambre d'hôtel. Quelque chose au-delà du temps et de l’espace. Elle ferma les yeux, prit une inspiration profonde, puis inséra la clé dans la serrure de la porte de la salle de bain. Etrangement, elle entra facilement dans la serrure, pourtant industrielle et d'une autre époque, et parvenait à rouvir la porte. Le cliquetis du métal contre le mécanisme sembla résonner différemment, comme si quelque chose d'invisible avait été réveillé.

Lorsqu'elle tourna la clé et ouvrit la porte, elle ne se retrouva pas dans la pièce exiguë de l'hôtel. Non. L’instant suivant, elle était transportée ailleurs, dans un espace qui défiait la logique. L’air était épais, presque palpable, envahi par une brume légère et ondulante. Autour de notre magicienne, l’atmosphère était irréelle, comme un rêve dans lequel elle n’appartenait plus. Les couleurs étaient délavées, et la brume enrobait tout, rendant chaque forme indistincte, comme si le temps lui-même hésitait à se manifester ici.

Elle se trouvait devant un manoir imposant, une bâtisse d’un autre âge. La "Maison des Mystères". La demeure, si majestueuse qu’elle en paraissait irréelle, semblait flotter dans cette brume épaisse, ses pierres grises et noires se fondant dans l’obscurité ambiante. Le manoir s'élevait devant elle, sa silhouette s'étirant dans les airs comme une ombre géante. Ses tours pointues, ses fenêtres en ogive, ses balcons décorés de ferronnerie raffinée, étaient autant de symboles d'une époque victorienne révolue, mais l’ensemble semblait être figé dans un moment hors du temps. L’architecture était à la fois imposante et fragile, comme si la maison elle-même pouvait se dissiper à tout instant, aspirée par la brume.

Les murs du manoir étaient ornés de statues gravées dans le marbre, des figures fantomatiques figées dans des postures inquiétantes, leurs visages déformés par l’usure du temps. Des gargouilles veillaient sur les angles des toits, leurs yeux de pierre semblant suivre chaque mouvement de Joan avec une attention morne.Joan sentit un frisson parcourir son échine, et, bien que l’angoisse la serrât, une curiosité presque insurmontable l’attira vers l’entrée, elle souria en regardant la bâtisse, légèrement familière.

"Hello, old mate..."

Il n'y avait aucun son, à part le souffle léger du vent qui soufflait à travers les fenêtres brisées, et le doux murmure de la brume qui semblait chanter des paroles inaudibles. Tout ici semblait hors de l’espace-temps, comme un lieu suspendu entre l’oubli et la mémoire. Un endroit où les règles de la réalité n’avaient plus leur place.

Elle s’avança, son cœur battant dans sa poitrine. La Maison des Mystères l’attendait, mais elle savait que ce qui s’y trouvait allait marquer un tournant dans sa quête. Une nouvelle étape dans sa recherche des secrets de l’Olympomachie et du Batman-qui-rit.

En entrant entra dans la "Maison des Mystères", la lourde porte de bois se ferma derrière elle dans un écho sourd. L’intérieur était aussi imposant que l’extérieur, à la hauteur des attentes d’un manoir qui semblait avoir traversé les âges sans se laisser toucher par le temps. L’atmosphère était épaisse, chargée de l’essence même du mystère. Des tapisseries anciennes, aux motifs complexes, pendaient aux murs, et des meubles en bois sombre et sculpté ornaient la pièce. Un feu crépitait dans une grande cheminée de pierre, projetant une lumière dansante sur les murs. Pourtant, malgré la chaleur du feu, l'air était glacial et emprunt d'une sensation étrange de lourdeur.

Mais alors qu’elle commençait à explorer la pièce, un frisson parcourut son échine. Un instant, elle n'eut plus le contrôle de son corps. Comme si une force invisible la saisissait, Joan se retrouva soudainement suspendue dans les airs, son corps inversé et la tête en bas, des menottes magiques l’entravant par les poignets, la maintenant fermement en place. La pièce sembla se tordre autour d'elle, le sol devenu le plafond, les murs se resserrant, mais elle réussit à garder son calme. Elle analysait chaque instant, prête à réagir, cherchant la moindre faille.

Lentement, une silhouette étrange émergea de l’ombre. Un être habillé comme un majordome, portant une veste noire impeccablement taillée et un monocle brillant qui captait la lumière de la cheminée. Pourtant, tout chez lui criait le surnaturel : sa peau était d’un bleu pâle, presque translucide, ses traits étaient trop nets pour être humains. Des cornes noires, effilées comme des crocs, se dressaient de son front, et ses yeux, d’un jaune perçant, brillaient d’une lueur malveillante mais calme. C’était un démon, mais il n’était pas pressé. Il se tenait là, les mains dans le dos, son monocle se réajustant lentement.

"Ah," dit-il enfin, sa voix suave, calme, mais tranchante, "Bien le bonsoir. Mon nom est Nn'aal. Vous êtes dans la Maison des Mystères. Et bien que vous ayez la clé, il me semble que vous êtes en train de commettre une intrusion." Il ajusta son monocle, l’observant d’un air distancié, presque amusé. "C’est une première, vous ressemblez fort à mon maitre, mais il y a des différence de taille."

Joan grogna, regardant l’être avec méfiance. "Bollocks." Elle se battait contre la force magique qui la retenait, mais tout ce qu’elle pouvait faire, c’était tenter de rassembler ses pensées. Enfin, après un instant de silence, elle parla calmement, comme si tout cela n’était qu’une routine. "Salut, mate. Dis, tu pourrais m’allumer une cigarette et me laisser fumer ?"

Le démon soupira, une étrange et éthérée lueur dans ses yeux jaunes. "Je déteste l'odeur de la fumée," répondit-il, "mais mon maître a autorisé ces... distractions dans le manoir." D’un geste élégant, il fit apparaître une cigarette et la plaça sur les lèvres de Joan, avant de l’allumer d’un geste rapide, magique. Le tabac prit feu instantanément, une bouffée de fumée se répandant autour d’elle.

Joan tira sur sa cigarette, l’esprit toujours en proie à mille questions. Ce sort, ce démon... tout cela lui semblait si familier, et pourtant étrange, comme si elle avait déjà croisé quelque chose de semblable, mais dans un autre temps, un autre univers. "Nn...dis moi, ça te dirais de me détacher et me remettre la tête droite ? Pas que j'aime pas me trouver attacher la tête en bas, mais dans d'autres circonstances, tu vois ?" demanda-t-elle, la tête toujours en bas mais son regard fixe et pensif.

Le majordome démoniaque, Nn’aal, la regarda un instant avant de répondre d’une voix presque nostalgique : "Mmh...cette décision ne me reviens pas. Voyez vous, votre venue semble avoir été...prédite par les invitées de mon maitre."

Joan haussait un sourcil, amusée mais intriguée. "Oh ? Qui m’attend alors ?" demanda-t-elle, en exhalant un nuage de fumée, son regard glissant vers l’ombre dans la pièce. Puis, comme si le vent avait soufflé dans un coin obscur de la maison, la silhouette d’une femme apparut, aussi étrange que familière.

"Madame Xanadu," annonça Nn’aal, d’une voix calme et mesurée.

Joan écarquilla les yeux, un petit sourire naissant sur ses lèvres. Elle connaissait bien cette personne, même si ici, elle semblait légèrement différente, plus imposante. Madame Xanadu, avec sa longue chevelure , sa robe fluide en velours, et son regard perçant qui semblait voir au-delà du temps, se tenait là, mystérieuse et imposante. Ses yeux d’un vert profond brillaient d’une lueur de sagesse ancienne, et chaque mouvement semblait chargé d’une sorte de présage.

Joan se redressa légèrement dans les airs, la fumée de sa cigarette s’élevant lentement, avant que son regard ne tombe sur la silhouette qui se tenait derrière Madame Xanadu. Son cœur s’arrêta un instant.

"Zee..." Murmura Constantine.

Zatanna Zatara. La version de cette femme ici, pourtant différente. Son corps gracieux, ses cheveux noirs tombant en vagues soyeuses autour de son visage. Ses yeux bruns, pleins de complicité et de mystère, brillaient d’une lueur qu’elle connaissait trop bien. La douleur se fit sentir dans son ventre, un coup de poignard dans son cœur, des souvenirs douloureux revenant à sa mémoire. Zatanna… elles avaient été amantes dans son univers. Mais ici, elle ne semblait pas la reconnaître, elle semblait figurer dans une autre réalité.

La vision de Zatanna, à la fois familière et douloureuse, brisa un instant la concentration de Joan. Elle sourit tristement, essayant de masquer la douleur qui montait en elle. Toujours la tête en bas, flottant sur un mètre du sol, elle regarda ses trois interlocuteurs un peu embété.

"Ecoutez...je peux tout expliquer, hein ? Oui, bon, j'ai peut-être volé la clé à ce bon vieux John. Je reconnais que je suis pas une sainte-Hitler, mais..."

Elle se pinça les lèvres, se remémorant ses lectures d'histoires de ce monde.

"Ah oui, c'est vrais...ici, Hitler n'était pas une sainte qui a œuvré pour les paix entre les peuples...Désolé, j'ai encore de la synchro dimensionnelle à faire. Comment on dit chez vous ? Y a pas une expression pour dire une sainte quelque chose ? Un personne trop sympa ? Bon, bref. Je suis pas venu pour faire du grabuge, ok ? Je veux juste accéder à la bibliothèque, et disons que j'ai perdu ma carte d'abonné..."

Souriante, donnait l'air innocente, en vérité, Joan était, main attaché, entrain de fouiller les manches de son manteau pour agripper une baguette faite en corne de licorne. Elle se préparait à devoir se battre pour se libérer, au besoin.

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Demande de RP
77, rue de Varenne, à Paris. Les beaux-quartiers de Paris. Et une sculpture, l’une des plus célèbres d’Auguste Rodin, « La Porte de l’Enfer ». Un hommage à l’œuvre de Dante Alighieri. Le démon Rodin avait installé ici un Portail permanent vers son bar, « La Porte des Enfers ». Il s’était même fait appeler en honneur du sculpteur. C’était une Porte dimensionnelle que Bayonetta avait emprunté pour rejoindre son bar, mais qui permettait aussi de rejoindre d’autres lieux similaires au bar de Rodin, des lieux situés hors de l’espace et du temps, des « pocket universes », comme des petites bulles qui flottaient dans le Multivers. Bayonetta avait reçu une invitation alors qu’elle était dans le bar, et qu’elle se détendait. Une lettre de la part de Madame Xanadu.

« Tu devrais y aller, Bayonetta, on ne refuse jamais une invitation de Madame Xanadu.
- Tu sais que j’ai passé du temps à être enfermée, je ne peux pas répondre à tous mes admirateurs. »

Rodin avait brièvement ricané. Lui-même ne savait pas grand-chose sur Madame Xanadu, si ce n’est ce que les siens en disaient. On disait qu’elle était une rivale de Merlin, une demi-sœur du roi Arthur, ou l’une des personnes chargées de le guider à Avalon. Elle aurait sauté du bateau mystique emmenant la dépouille du roi, et, depuis, errerait en nomade sur Terre. Diseuse de bonne aventure, on la disait cartomancienne, on prétendait qu’elle pouvait voir le futur. Bayonetta écoutait tout cela d’une oreille distraite, tandis que la carte l’invitait simplement à se rendre au 77, rue de Varenne, à Paris. Elle avait déduit du petit discours de Rodin qu’il l’aimait bien, et, comme elle-même n’avait pas grand-chose à faire en ce moment, elle avait rejoint Paris. Et puis, qui n’aimerait pas visiter Paris ?

Comme le voulait la tradition, et parce qu’elle ne voulait pas tomber sur des curieux, elle avait rejoint le musée Rodin la nuit. La carte d’invitation avait ensuite volé jusqu’à la sculpture de Rodin, avant d’ouvrir en deux la Porte. Bayonetta rejoignit celle-ci, et passa à travers.

De l’autre côté, un placard s’ouvrit sur une chambre. Elle débarqua à l’intérieur. En regardant autour d’elle, elle pouvait sentir une vive magie régnante dans l’air. Elle écarta le rideau dissimulant la fenêtre, et grimaça en voyant une sorte de créature indéfinissable de l’autre côté, un amas de chair beigeâtre qui emplissait la vue, avec de gros yeux globuleux violets qui poussaient ici et là comme des pustules sur la chair de la créature. Bayonetta referma le rideau, et entendit une voix dans l’ouverture de la porte.

« Bayonetta, c’est ça ? »

La sorcière se retourna, et fronça les sourcils en voyant une magicienne. Elle mit quelques instants avant de l’identifier.

« Vous êtes… Cette femme à la télé ? »

Face à elle, Zatanna Zattara sourit.

« Celle qui fait sortir des lapins de son chapeau, oui… »

Bayonetta n’était pas spécialement fan de la télévision, mais il lui arrivait parfois de la regarder… Souvent involontairement. Elle essayait aussi de s’instruire sur ce monde qu’elle connaissait finalement peu. Zatanna lui présenta entre ses doigts la carte dorée qu’elle avait elle aussi reçu.

« Nous sommes presque au complet.
- Puis-je savoir ce que tout cela veut dire ?
- Hey, ce n’est pas moi qui t’ai invité, trésor, mais tu connais la règle. Quand Madame Xanadu t’invite, on répond. »

Le duo sortit. Une grande mezzanine s’étirait autour d’un grand hall en contrebas avec une large table de banquet en marbre. Deux alcôves abritaient chacune une cheminée.

« Où sommes-nous, exactement ?
- La Maison des Mystères. Je crois que Constantine ne devrait pas trop tarder… »

Encore des noms qui ne lui parlaient pas ! Bayonetta suivit néanmoins la prestidigitatrice. Elles descendirent un escalier, et rejoignirent une salle. Bayonetta sentit la puissance magique de celle qui s’y trouvait avant de la voir. Assise derrière une table de voyance avec un orbe posé sur un piédestal, Madame Xanadu était aussi belle que puissante.

« Oh… Alors, je suppose que c’est vous, Madame Xanadu ?
- Je loue ta perspicacité, Bayonetta. Et toi, tu es celle qui portes l’Œil du Monde
- Constantine n’est toujours pas là ?
- Tu es bien placée pour savoir qu’il n’a jamais été très ponctuel. »

Bayonetta vit des livres sur les bibliothèques. Des ouvrages magiques, dont plusieurs étaient consacrés à son ancien clan, le clan de l’Umbra. L’orbe de Madame Xanadu se mit alors à scintiller.

« Il arrive… »

Le majordome de la maison le fit entrer… Et Bayonetta vit une femme débarquer. Après un moment de flottement, Madame Xanadu papillonna des yeux, manifestement surprise.

« Ou, plutôt, elle arrive.
- Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? »

Constantine se présenta suspendue au plafond, une mesure de protection prise par le démon Nn’aal. Madame Xanadu se releva alors, et se rapprocha de Constantine.

« Tu es bien Constantine… Mais pas John. Comment est-ce possible ? J’avais confié à John cette clef… »

Zatanna soupira.

« Ce n’est pas John changé en femme ? Elle a l’air aussi casse-pied que le nôtre… »

Madame Xanadu remua la main, et le sortilège retenant Joan au plafond se retira. Ses liens aussi s’envolèrent, et elle tomba sur le sol, s’affalant sur des coussins pour amortir sa chute. Les mains de Madame Xanadu brillèrent d’une lueur rose, et Bayonetta frémit, sentant la magie rose à l’œuvre. Une vision rosâtre se forma alors au milieu de la pièce, où on put voir les souvenirs sexuels de Joan avec John.

« Voilà comment tu as récupéré sa clef. Intéressant, je n’avais pas vu cela… Car je n’arrive pas à trouver d’où tu viens… De quelle dimension. Tes tachyons… Ils ne correspondent à rien de connu. Pourrais-tu éclairer ma lanterne à ce sujet, jeune femme bien membrée ? »
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DC de l'Observateur !

Pour toute demande de RP, envoyez un MP sur mon compte central, ce sera plus simple pour moi, et, ainsi, je ne risque pas de vous oublier !

Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !

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Joan Constantine
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C'est dans un élan de panique que la voyageuse dimensionnel tomba, libéré de ses entraves. Heureusement des coussins apparurent pour amortir sa chute. Elle sortit tout de même un juron et grogna de la situation.

"Sympa..." Les remercia-t-elle, en remettant sa corne de licorne dans sa manche, puis en ramassant sa cigarette par terre. Après avoir fait une inhalation, elle reprit la magicienne au chapeau en haut de forme d'un index tendu vers le haut. "Correction : Je suis BEAUCOUP plus casse pieds que votre modèle de base."

Les yeux de la blonde se posa un instant sur Bayonetta. Elle, elle ne la connaissait pas. Fallait avouer cependant que c'était un sacré bout de femme. Elle semblait athlétique, dangereuse autant que sexy. Elle lui souria un instant, alors que ses souvenirs commençaient à se visualier d'un nuage rose au dessus d'elle.

Dans cet extrait, John était nue en levrette sur son matelas rapiécé, tandis que son double dimensionnel était derrière lui, sa verge ayant trouvé le chemin de son anus, les claquements onirique résonnait dans le manoir.

"Ah parce que y a le son aussi qui va avec ? Vous êtes certains que c'est nécessaire ? Je voudrais pas vous rendre trop jalouse."

Elle eut un sourire pervers en direction de Zatanna, qui soupira de lassitude. Joan écrasa son mégot et reprit une attitude un peu plus sérieuse.

"Ouais. Je suis pas d'ici. Vous voulez en savoir plus ? Attendez un peu. Pas que j'aime pas le rose, mais ma magie tire plus vers le noir, vous savez..."

Après une légère incantation, un geste en l'air, le nuage onirique se transforma un petit peu, éthéré, il vira au noir. Vibrant d’une lumière changeante, comme s’il contenait un fragment d’une autre réalité. Les contours du nuage se formèrent et prirent bientôt la forme d'une scène. Ce qui s’en dégageait semblait lointain, irréel, mais pourtant terriblement familier à Joan.

La scène qui émergea du nuage était à la fois magnifique et terrifiante. Joan se retrouva soudainement projetée dans un univers chaotique, un monde en ruine, plongé dans une obscurité absolue. Elle se tenait sur une corniche flottante, comme suspendue au-dessus d'un abîme sans fin. La ville en contrebas semblait une silhouette déformée, les bâtiments s'effondrant, la terre se fissurant sous un ciel en feu. L’air était lourd, saturé d'une énergie sombre. C'était un endroit au confin du Dark Multivers, où la réalité se décomposait.

À côté d’elle, la Doctoresse Weird, son visage marqué par la fatigue et l’inquiétude, fixait l’horizon avec intensité. Ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle regardait les ombres s’étendre autour d’elles. Joan, apeurée, regardait autour d’elle, tentant de comprendre ce qui se passait. Les couleurs, les formes semblaient se tordre et s’effacer dans cette réalité déchue. C’était comme si chaque seconde là-bas risquait d’effacer l’ensemble de leur existence.

"La situation devient insoutenable," murmura la Doctoresse Weird, sa voix pleine de tension. "Quelque chose se passe dans l'Univers Prime… quelque chose qui menace de tout détruire, de tout engloutir. Cette énergie… elle détruit tout ce qui est en sa route. Il faut que nous empêchions cela, sinon…" Elle se tourna vers Joan, son regard chargé de terreur. "C'est notre fin, Joan. Notre monde...un brèche est entrain de se créer. Ce qu'il va en sortir..."

Avant que Joan ne puisse réagir, un bruit sourd et terrifiant fit trembler l’air autour d’elles. Un rire diabolique, ténébreux, qui fit frisonner Joan.

"Bordel...La Joker ? Elle ? Ici ?"

Des silhouettes sombres apparurent dans les ténèbres, se dirigeant vers elles avec une rapidité inquiétante. Au cœur de l’ombre, une silhouette imposante émergea. Non...ce n'était pas la Joker.

Le Batman-qui-rit. Ce n’était pas seulement une version corrompue de Batman. C’était un monstre, une fusion diabolique de l’intellect de Bruce Wayne et du chaos de la folie, avec un sourire carnassier qui se dessinait sur son visage tordu.

"Vous croyez vraiment pouvoir empêcher cela ?" ricana la créature, sa voix rauque résonnant comme un écho dans l’abîme.

La Doctoresse Weird, bien qu’épuisée, se dressa devant Joan, prête à défendre ce qu'il restait de leur univers. Mais avant qu’elle puisse attaquer, des éclats de lumière pourpre jaillirent du sol, et des Robins démoniaques surgirent des ombres, entourant la Doctoresse, leur rire dément couvrant la scène. Chaque Robin, une abomination imitant l'apparence du célèbre acolyte de Batman, semblait dénué de toute humanité, leurs yeux brillants de malice et d’horreur.

"Bollocks !" Cria Joan, qui tenta d'aider sa partenaire en lançant des sortilèges avec sa corne de licorne. Mais la magie offensive n'était pas sa spécialité.

Le combat qui s’engagea fut féroce. La Doctoresse Weird se défendait avec l’énergie qu'il lui restait, lançant des éclats d’énergie mystique, mais les Robins étaient rapides, implacables. Joan se tenait en retrait, son cœur battant la chamade, observant l’impuissance de la Doctoresse, qui se battait avec une force désespérée mais en vain. Alors que les Robins l’encerclaient, Joan vit l’épuisement sur le visage de la Doctoresse. Elle savait que la fin était proche.

"Joan !" cria la Doctoresse, sa voix faible. "Fuis… Fuis maintenant ! Va… avertir la ligue… le Batman-qui-rit est bien plus qu’une menace. Il est..."

Avant que Joan puisse réagir, la Doctoresse, dans un dernier acte de courage, forma un portail d’énergie magique devant elle. "Va ! Préviens-les !" cria-t-elle, avant que son corps ne se fasse engloutir par les griffes des Robins. Le portail s'ouvrit alors, et Joan, les yeux remplis de rage et de douleur, s'élança à travers l’ouverture.

D’un geste furieux, Joan fit disparaître le nuage onirique, son bras frappant l’air, comme pour effacer cette vision de son esprit. La scène s’éteignit dans un éclair de lumière, et Joan se retrouva à nouveau dans la "Maison des Mystères", le cœur lourd de l’impossibilité de sauver la Doctoresse.

"Tss...vous en savez déjà trop."

Zatanna la regarda, durement, le poing serré.

"Ce que je vois, c'est que tu as fuis, laissant ton alliée derrière toi. Aucun doute, tu es bien une "Constantine"."

Son dernier mot était prononcé avec douleur. Joan ignorait la réelle relation qu'elle y avais eu avec sa version masculine, mais il sentait que ça se rapprochait de la sienne avec sa Zatanna.

"Je te l'ai dis, luv'. Je suis beaucoup plus casse pieds que votre version. Je pouvais rien faire. Je suis pas une héroïne moi."

"Constantine à toujours un moyen de s'en sortir. Mais il préfère sauver sa petite vie que combattre auprès de son alliée. En alliant tes forces avec elles, vous auriez peut-être pu vous en sortir."

Joan fit un signe auprès du démon dans la pièce.

"Grumpf...Nn'aal tu aurais un truc à boire ? Quelque chose de fort, de préférence."

Le démon claqua des doigts, et un verre de whisky apparut dans la main gauche de Joan. Elle le remercia d'un signe de tête, avant de le vider d'un trait.

"Vous pouvez me faire de cours de catéchisme autant que vous voudrez. N'empêche que tout ce bazar, c'est de votre faute. Il s'est passé un truc dans votre univers, et c'est venu ouvrir une brèche d'énergie noire, où je sais pas quoi, dans le notre. Putain, nous au moins, nos problèmes, on les partage pas aux autres ! Maintenant, mon putain d'univers c'est fait détruire par un Bruce Wayne qui a sucé le cerveau d'un "Constantine", comme tu dis. Nn'aal, un autre. Plus costaud."

Le diable soupira, et regarda Madame Xanadu comme pour avoir l'autorisation. Joan continua en la pointa du doigt.

"C'est la faute à votre truc. L'Olympomachie, ou je sais pas quoi. Et je suis là pour avoir des réponses."

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Demande de RP
Bayonetta alla s’asseoir sur un fauteuil, et posa ses jambes sur la table en faisant basculer la chaise derrière elle. Elle vit ensuite Joan leur expliquer d’où elle venait, d’une réalité instable, émanant de ce qu’on appelait familièrement le « Multivers Noir ». Bayonetta connaissait ce concept, même si elle n’aimait pas cette vision simpliste des choses, bien trop manichéenne à son sens. Joan avait fui la destruction de ce monde, provoquée par une force cosmique, le Batman-Qui-Rit. Zatanna fit naturellement observer en croisant les bras que Constantine s’était enfuie en laissant son alliée mourir, ce à quoi celle-ci fit observer qu’elle avait été contrainte de s’enfuir pour survivre. Elle évoqua ensuite l’idée que ce dérèglement venait de l’univers-Prime, et était liée à un phénomène auquel Bayonetta avait été confrontée : l’Olympomachie. Bayonetta avait rencontré une sorcière venant de Terra, Kiriko, et l’avait aidé à récupérer une statuette d’Héra contenant une partie de son âme.

Ce fut Madame Xanadu qui parla alors.

« C’est précisément pour ça que je vous ai réuni, donc… Je pense que tu seras sans doute plus utile que notre Constantine, qui aurait sans doute préféré séduire Zatanna que de m’écouter. »

En évoquant cette liaison avec Zatanna, la magicienne se pinça les lèvres. Battant des cartes, Madame Xanadu les projeta alors en l’air. Ses cartes formèrent alors un ensemble de rayons lumineux entre eux. Une carte au centre, et quatorze autres cartes formant un cercle autour. Les rayons ne formaient toutefois pas un cercle, mais plutôt des lignes droites passant par la carte centrale, de sorte que chacune des cartes avait une jumelle.

« Voilà ce que tu appelles l’Univers-Prime, Joan. Tu veux des explications ? Alors, installe-toi. »

Un fauteuil fila en raclant sur le sol, et heurta les genoux de Joan, l’amenant d’autorité à s’asseoir.

« Le Multivers… Un ensemble de dimensions parallèles et de plans astraux. Mais, comme toute chose, le Multivers a un commencement. Ce commencement, c’est ce point central. »

La carte au milieu se déplaça, et retourna dans la main de Madame Xanadu. Un nom était apparu dessus : « TERRA ». Il s’agissait de cartes de tarot, et une forme apparaissait dessus : une tour avec un champ de roses rouges à son pied.

« Le Multivers est né sur Terra, plus particulièrement au sein d’une tour qui s’y trouve. Quand le Multivers meurt, il se recroqueville, et toute l’énergie qui existe se retrouve dans la Tour, puis s’en échappe ensuite. Comme tu le sais, ma chère Joan, toutes les dimensions sont reliées entre elles par des liens magiques, des vecteurs… Les physiciens quantiques parlent de théorie des cordes, nous, nous parlons de ley lines. »

Bayonetta connaissait ce concept. Les ley lines… Il en existait notamment une qui traversait l’Europe, et où l’Église avait jadis installé une série de monastères, le long de ce qu’on appelait désormais « La Ligne sacrée de Saint-Michel ».

« Quand un évènement survient dans cet Univers-Prime, comme tu l’appelles, cela provoque des répercussions, des bouleversements… Des vibrations cosmiques, pourrait-on dire. Ce que ton univers a vécu est sans doute une conséquence de cette vibration. Je suis en revanche surprise que tu aies pu remonter jusqu’à nous. »

Joan souhaitait en savoir plus. Madame Xanadu prenait néanmoins tout son temps, posant le contexte.

« Maintenant, l’Olympomachie… Mais, dis-moi… Avant d’aborder cela, je dois te demander si tu les connais. »

Madame Xanadu tendit une main, et un livre jaillit alors d’une bibliothèque. Ce n’était pas un livre magique, mais un recueil en librairie… Un regroupement de nouvelles d’un auteur qui était mort dans l’anonymat avant d’acquérir par-delà la mort une renommée hors normes. Le livre vola ensuite vers Joan. Elle put voir les noms des nouvelles à l’arrière du recueil : « Les Montagnes Hallucinées », « Le Cauchemar d’Innsmouth », ou encore « La Couleur tombée du ciel ».

« Howard Philips Lovecraft… Un auteur qui est mort dans la pauvreté et dans l’anonymat, mais qui a pourtant révélé au monde la plus grande menace, celle qui est indirectement à l’origine de tout ce que tu as vécu… Les Grands Anciens. Est-ce que cela te parle ? »
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Re: Dangerous Habit [PV Bayonetta]

Message par Joan Constantine »

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Joan Constantine
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Réajustant son monocle noir d’onyx, le démon d’azur, Nn’aal, semblait peu disposé à répondre ou à s’investir dans les sarcasmes de la voyageuse des dimensions. Il se contenta de la regarder d’un air las, les mains jointes dans le dos, un petit tic nerveux à l’œil gauche, comme si la simple présence de Joan dans la Maison des Mystères suffisait à le faire soupirer d’agacement.

Joan, pour sa part, n’en avait rien à foutre. Elle s’avança, claudicante, encore un peu marquée par le sort qui l’avait tenue suspendue. D’un râle d’exaspération, elle se laissa glisser vers la grande cheminée gothique, dont les flammes rougeoyantes ne semblaient pas consommer le bois, comme si ce feu appartenait à un autre plan de réalité où le concept même de combustion défiait la physique.

Elle se mit à fouiller, méthodiquement, les tiroirs ouvragés d’un mobilier Louis XV probablement plus ancien que la plupart des civilisations humaines. Son regard ne quittait pourtant pas Madame Xanadu, qu’elle écoutait d’une oreille distraite, un rictus insolent aux lèvres.

« À l’heure qu’il est, notre bon vieux John doit encore être en train de dessaouler dans sa piaule miteuse de Camdem Town. Je suis pas sûre, mais je parierais qu’il a encore fricoté avec du gros démon ces jours-ci... » Elle tira un tiroir d’un geste brusque, faillit le faire tomber. « Alors… où tu es toi, saloperie... Ah ! Voilà ce que je cherche ! »

Victorieuse, elle brandit une bouteille à la forme incurvée, au verre poussiéreux, qui semblait avoir traversé quelques siècles. Elle arracha le bouchon avec ses dents, sans élégance, et s’en versa un verre, l’observant comme si c’était un oracle bien plus digne d’intérêt que les cartes de Xanadu. Ses yeux s’attardèrent sur la scène projetée par la cartomancienne — ces cartes qui s’étaient élevées en un fragile réseau de lumière et formaient un ensemble géométrique complexe autour d’une carte centrale. Une forme qui la fit plisser les yeux, intriguée malgré elle.

Elle leva son verre. « Santé, Mesdames l’ésotérisme. » Puis but une rasade.

Sauf qu’à cet instant précis, un fauteuil surgit sans prévenir, raclant sinistrement sur le sol ancien, pour venir heurter violemment l’arrière de ses genoux. Joan bascula en arrière, le liquide se renversa sur sa chemise et elle poussa un juron rauque.

« Raah ! Mais c’est une conspiration ici ! » grogna-t-elle en se redressant à moitié, ses cheveux blonds collés par l’alcool.

Plutôt que de perdre son temps à essuyer le verre, elle posa la bouteille directement sur ses lèvres et en vida une longue lampée. Ses yeux se posèrent enfin sur la carte centrale. « La tour ? Terra ? Attends… Le Multivers est né d’une putain de tourelle en pierre ? » Elle haussa un sourcil, sceptique au possible. « Vous vous foutez de ma gueule là, pas vrai ? »

Xanadu ne daigna pas relever, se contentant d’un sourire sibyllin, visiblement amusée par l’ignorance crue de Joan. Celle ci voula se resservir, mais Zatanna lui reprit la bouteille des mains, souhaitant qu'elle reste alerte sur la suite. La magicienne au chapeau fusilla Joan du regard quand celle ci voulu reprendre la bouteille.

"Rabat-joie..."

Joan soupira, ses doigts tapotant nerveusement les accoudoirs du fauteuil. « Ouais, je connais certains alignements. Spoiler : la plupart, c’est que du vent. Des vieilles superstitions bonnes pour les hippies. Mais… » Elle fronça les sourcils. « Le Hellbat… Il est apparu dans un alignement sacré amérindien de New York. C’était le boulot de la Doctoresse Weird et ses copines en toge de surveiller cette affaire. »

Sa voix se fit plus rauque à l’évocation de sa vieille camarade disparue.

Puis vinrent enfin les livres. Joan attendait un artefact ancien, un grimoire relié en peau humaine, un truc à rendre les Dieux jaloux… mais non. Plusieurs volumes de poche surgirent autour d’elle, flottant dans l’air avant de se poser presque gentiment devant ses genoux.

« Des livres de poche ? Sérieusement ? » fit-elle en levant les yeux au ciel. « Et pourquoi pas des cahiers de vacances, tant qu’on y est ? »

Elle attrapa le recueil du bout des doigts, le retourna pour lire la quatrième de couverture, son regard tombant sur les titres. « Innsmouth… Les Grands Anciens… » Ses sourcils se froncèrent, puis elle laissa échapper un rire sec. « Howard Phillips Lovecraft. Jamais entendu parler. Mais les Grands Anciens, ça oui. »

Elle commença à feuilleter le livre, comme si elle s’attendait à ce qu’il explose à tout moment, avant de claquer les pages et de soupirer, fatiguée.

« Je connais la théorie des Grands Anciens. J’ai déjà dû affronter leurs cultistes. Ça finit toujours pareil : cervelle cramée, psalmodiant des ignominies sans queue ni tête dans un dialecte d’outre-tombe. Et là vous me dites qu’un type a non seulement survécu à un contact avec ces trucs, mais qu’en plus il a eu assez de matière grise intacte pour écrire des nouvelles, qu’on vend maintenant à la gare, entre deux PlayBoy et des sudoku ? »

Elle lança un regard mi-amusé, mi-dégoûté vers Bayonetta et Zatanna.

« J’ai vu la Doctoresse Fate, casque inclus, faillir crever en tentant de déchiffrer des pages touchées par ces saloperies. Alors excusez-moi si j’ai un peu de mal à croire que votre Lovecraft a juste… pris la plume pour raconter tout ça tranquillou. Le niveau de conscience des Grands Anciens, si ces choses existent réellement, dépasse complètement l'entendement humaine. Les voir, les entendre ou sentir ne serait-ce qu'une infime partie de leur être et mortel.»

Elle balança le livre qui se remit à léviter pour retourner dans le cercle magique de Xanadu, puis se cala au fond du fauteuil. Ses paupières s’abaissèrent un instant, son visage marqué par la fatigue.

« Et donc… Dans votre univers, ce zigoto a tenu le choc, a compilé les murmures de l’innommable, et ça fait un best-seller. Putain. C’est officiel, je dois être dans le plus givré des multivers. »

Et malgré son cynisme, on voyait bien à son regard qu’elle commençait tout doucement à comprendre l’ampleur de ce qui les attendait.

Re: Dangerous Habit [PV Bayonetta]

Message par Bayonetta »

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Demande de RP
« Ce n’est pas qu’une simple tour. »

Restée silencieuse au point qu’on aurait pu oublier sa présence, Bayonetta venait de rebondir sur la remarque de Joan tenue quelques instants auparavant. Toujours avachie sur sa chaise, les pieds posés en éventail sur la table, la sorcière de l’Umbre avait, comme à son habitude, une sucette dans la bouche. Ce n’était évidemment pas une sucette ordinaire, elle comprenait bien du sucre, de l’eau, mais le sirop qui en faisait le jus était à base de magie. La sorcière se redressa alors, tandis que Zatanna, semblant enfin prendre conscience de sa présence, demanda qui elle était. Même la tenue de Bayonetta, outrageusement moulante et sensuelle, était spéciale. Elle était elle aussi magique, et était une excroissance de ses propres cheveux. Si on la touchait, on aurait toutefois la sensation de caresser du latex.

Madame Xanadu se chargea de faire les présentations :

« Bayonetta est la dernière sorcière de l’antique clan de l’Umbra, un clan de sorcières qui avait pour fonction, avec leurs homologues du clan de magiciens de Lumen, de veiller sur l’une des deux parties des Yeux du Monde, deux artefacts magiques très puissants. Le clan de Lumen a fini par trahir le clan de l’Umbra, et Bayonetta a été scellée pendant des siècles. »

La laissant parler, Bayonetta marchait vers la bibliothèque. Elle constata que plusieurs des ouvrages situés dedans étaient des traités datant du clan de l’Umbra.

« Moi et mes sœurs, nous connaissons les Rayons, et la Tour Sombre. Cela a la forme d’une tour, mais pas au sens où on l’envisage. Tu auras beau t’élever dans le ciel, aussi haut que tu peux, tu n’en verras jamais l’extrémité, et tu arriveras juste dans l’espace en voyant un nuage consistant qui la recouvre. Tu auras beau creuser autant que tu veux pour en trouver ses fondations, tu creuseras jusqu’à te retrouver de l’autre côté de la planète. Ce n’est pas sa forme qui importe, c’est ce qu’il y a dedans. Jadis, la Tour était ouverte, mais, quand les Grands Anciens l’ont attaqué, elle s’est verrouillée…
- Si on veut évoquer cela en des termes plus scientifiques, Joan, tout univers a un point de départ… Ce moment où toutes les forces de l’Univers sont réunies, regroupées en un seul point, qui s’étend ensuite.
- On appelle ça l’ère de Planck… Je l’ai vu sur un reportage de Discovery.
- Ce point central est à l’intérieur de cette… Tour. Malheureusement, je n’en sais pas plus sur elle. Et ce Lovecraft ne l’évoquait jamais non plus. Ensuite, pour te répondre plus directement ma belle, Lovecraft est mort misérablement sans avoir eu le temps de structurer son œuvre. Ses histoires ne sont que des nouvelles éparses qu’il publiait dans des magazines miteux. Il est mort à l’âge de 46 ans. Il souffrait de malnutrition, se nourrissait mal, vivait dans la misère et dans la douleur, et est mort dans la douleur. Donc, je ne pense pas qu’il était très heureux…
- Et, pour autant, il est désormais une référence du genre…
- Si je te parle de lui, Joan, ce n’est pas pour enrichir ta culture personnelle, mais pour te dire que tu as remonté jusqu’au bout la ligne. »

Madame Xanadu déploya encore une fois une nouvelle carte, représentant une toile. Elle la lança en l’air. La carte forma alors une structure impressionnante, un entrelacs de filaments dorés qui brillaient dans une étendue noirâtre infinie :

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« Les ley lines… Vous les voyez, désormais, non ? Ces lignes sont comme des cordes où on trouve sur chaque linge un univers parallèle. Toi, Joan, tu étais sur l’une de ces lignes. Plus ces lignes s’éloignent de leur centre, et plus les univers qui y figurent sont instables, et sous la menace des Grands Anciens.
- Alors, le Multivers Noir, ce sont tous ces en droits où on ne voit plus les cordes ? Comme la matière noire, mais appliquée au Multivers ?
- C’est possible. On dit que je sais tout, Zatanna, mais j’en donne seulement l’impression. Bref, tu es remontée jusqu’à nous, Joan, au centre de toute cette toile. Ce qui s’y passe est très simple. »

Madame Xanadu récupéra sa carte, et en sortit une autre. Bayonetta frémit en la voyant. Elle était noire, avec un œil rouge sanguinolent qui se tenait dessus :

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Le nom de la carte était celui qu’on pouvait imaginer : « LE ROI CRAMOISI ».

« Tu veux savoir qui est responsable de tout ça ? Qui a provoqué l’effondrement de ton univers ? Qui cherche à détruire toute cette magnifique toile pour la plonger dans un néant infini et éternel ? C’est lui… Tous les fils, toutes les toiles, toutes les intrigues, tout remonte à lui. Il est un fragment d’Azathoth, il est celui qu’on appelle le Roi Cramoisi. Ce nom t’est-il familier ? »
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