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Demi elfe. 100% mage. [Valiobservé !]

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Caelan Vaereth
Caelan Vaereth
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Enregistré le : 07 août 2025 16:59
Fiche
Demande de RP
Nom complet : Caelan Vaereth
Race : Demi-elfe (mère elfe, père humain)
Âge : Environ 93 ans (apparence physique : début de la trentaine — héritage elfique oblige)
Lieu de naissance : Tour de Drelhar, une ancienne enclave magique au nord de Lumen, aujourd’hui en ruines.
Alignement : Neutre Bon, avec des penchants pour l’efficacité avant la morale. Il sert le royaume de Lumen, mais à sa manière.
Profession / Fonction : Archimage royal – Conseiller magique attitré de la couronne de Lumen quand on le lui demande. Stratège magique, responsable des rituels de protection et de guerre. Aventurier par moment afin de trouver tout les secrets encore perdu du royaume.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel, avec un attrait marqué pour les esprits brillants et les âmes complexes. Liens sentimentaux rares, mais intenses.
Langues parlées : Haut-lumien, elfique ancien, commun, langage draconique (étudié), runes de magie noire
Croyance religieuse : Se méfie des dogmes, mais respecte les principes de Lyara, déesse des savoirs anciens et des équilibres cosmiques.

Traits marquants :
• Capacité exceptionnelle à mélanger les écoles de magie (élémentaire, soins, malédictions)
• Maîtrise du combat en solo ou en soutien de troupes
• Aura naturellement intimidante, renforcée par sa double ascendance




DESCRIPTION PHYSIQUE :

À première vue, Caelan Vaereth est un homme que l’on remarque, mais que l’on n’ose pas aborder à la légère. Il dégage cette prestance silencieuse propre aux êtres dont l’autorité n’a pas besoin de mots. D’une stature droite et élancée, il mesure un peu plus d’un mètre quatre-vingt-dix, silhouette à la fois fine et musclée, forgée non par la guerre, mais par la rigueur d’un corps accordé à une magie exigeante.

Ses traits sont d’une beauté froide, presque inhumaine. L’ascendance elfique a affiné ses lignes : pommettes hautes, mâchoire ciselée, nez droit, oreilles légèrement pointues, bien que dissimulées la plupart du temps sous les mèches argentées de sa chevelure. Ses cheveux, d’un blanc lunaire, tombent jusqu’à la nuque, lissés en arrière ou attachés selon les circonstances. Ils contrastent violemment avec ses yeux d’un bleu profond, presque surnaturel, dans lesquels dansent parfois des lueurs électriques, vestiges d’un pouvoir contenu de justesse.

Sa peau, pâle comme la pierre claire des hautes tours de Lumen, semble trop lisse pour son âge apparent. Elle porte pourtant, à y regarder de près, de fines lignes marquées de magie, comme des cicatrices anciennes qu’un sort aurait refermées sans jamais les effacer. Une rune elfique, gravée à la base de sa nuque, pulse d’une faible lumière selon l’intensité de sa magie.

Toujours vêtu de tuniques sombres aux reflets bleutés ou d’un manteau de mage orné du sceau royal, il porte à la taille une ceinture d’outils arcanes, son grimoire enchâssé dans un étui renforcé. Son bâton ne le quitte jamais : un objet noble, façonné de bois noir et d’argent vivant, gravé de runes élémentaires.

Sa démarche est mesurée, comme s’il pesait chaque pas. Sa voix, quand il daigne parler, est grave, posée, comme un grondement distant dans une tempête.




PERSONNALITÉ :

Caelan Vaereth est un homme qui inspire la réserve avant l’admiration. Il n’a ni la chaleur d’un guide ni l’accessibilité d’un chef de guerre. Ce qu’il impose, c’est une forme de respect muet, né de l’impression que ses pensées sont toujours à plusieurs pas de celles des autres. Il observe plus qu’il ne parle, jauge plus qu’il ne juge, et quand il intervient, c’est avec une précision chirurgicale, des mots rares mais pesés comme des incantations.

Son intelligence est redoutable, forgée par des décennies de savoirs accumulés et mis à l’épreuve. Stratège dans l’ombre, il préfère les bibliothèques aux salles du trône, mais lorsqu’il parle au roi, on l’écoute comme une vérité. Il ne cherche ni la reconnaissance, ni les honneurs, et c’est précisément cette distance qui le rend précieux aux yeux du pouvoir. Il sait que la loyauté ne se crie pas — elle se prouve par l’efficacité silencieuse.

Son tempérament est calme, glacial même, sauf lorsqu’il s’agit de magie. Là, quelque chose s’embrase en lui. Il devient flamme, glace ou foudre, au gré des éléments qu’il manipule. Cette maîtrise n’est pas née d’un don, mais d’une discipline acharnée, presque douloureuse. Ce qu’il ne montre pas, c’est le prix qu’il a payé pour tenir tête aux forces qu’il canalise. Il vit avec la magie comme on vit avec une bête puissante : dans le respect mutuel et la crainte des débordements.

Peu enclin à la camaraderie, Caelan reste un homme d’honneur. Ceux qui ont gagné sa confiance savent qu’elle est indéfectible — mais aussi difficile à conquérir qu’un secret enfoui dans une tombe antique. Il n’a que mépris pour la frivolité, mais respecte profondément la sagesse, même venue d’un cœur simple. Son humour est rare, sec, toujours teinté d’ironie.

Il est un pilier, pas un héros. Et les fondations, même invisibles, tiennent les royaumes.




Chapitre I — Le Fils de Deux Mondes

Il est né au seuil d’une aube glacée, dans une clairière silencieuse où les brumes éternelles des bois elfiques se heurtaient aux premiers champs labourés du royaume de Lumen. Sa mère, Elenara Vaereth, autrefois dame de la Haute Maison de Myriël, avait fui la cour elfique en disgrâce, le front haut mais le cœur en ruines. Tombée amoureuse d’un humain — un érudit sans titre, sans lignée — elle avait rompu tous les serments qui faisaient d’elle une fille du Sang Ancestral. Son nom fut banni des chants et effacé des archives de la Garde Blanche.

Son père, Dorian Halver, n’était qu’un maître d’étude dans une tour d’observation météorique au nord de Lumen. Un homme dont la sagesse égalait la solitude. Il avait vu en Elenara plus qu’une exilée : une âme libre, une étoile tombée du ciel. Ensemble, ils avaient bâti un fragile sanctuaire au bord du monde — un ermitage entre forêt et plaine, où les saisons glissaient sans heurts et où le silence servait de bouclier contre les deux peuples qu’ils avaient trahis.

Caelan grandit entre ces deux voix — l’une, fine et mélodieuse, portait la mémoire des forêts anciennes et des prières sylvestres ; l’autre, grave et méthodique, lui récitait les lois du monde, les constellations et les mécaniques du vent. Mais il n’était ni l’un, ni l’autre. Trop robuste, trop marqué pour être des siens chez les elfes. Trop altier, trop étrange pour passer inaperçu chez les hommes. Partout où ils voyageaient, les regards se posaient sur lui comme des lames.

Très tôt, des phénomènes inexplicables se manifestaient autour de lui. Le feu semblait respirer à son approche, la glace fondait et renaissait dans ses mains. La pluie cessait parfois quand il pleurait. Ses parents, à la fois fascinés et inquiets, tentèrent de canaliser cette puissance naissante. Elenara lui transmit les disciplines elfiques de contrôle intérieur, les méditations lunaires et les rituels d’harmonisation. Dorian, quant à lui, lui fit lire les manuscrits oubliés, les traités interdits de l’âge des Arches. Mais cela ne suffisait pas.

Vers ses onze ans, sa mère mourut, frappée par une fièvre noire que même les enchantements des bois ne purent apaiser. Caelan la veilla trois jours, sans manger, sans dormir, le front posé sur ses genoux. Lorsque son corps fut rendu à la terre, les arbres des alentours perdirent leurs feuilles en une nuit. Ce fut le premier de ses cris magiques — brut, incontrôlé, violent. Son père n’osa plus jamais l’approcher comme avant.

À douze ans, Caelan fuyait souvent l’ermitage, errant dans les forêts ou dormant dans les ruines elfiques abandonnées. C’est là qu’il rencontra Maelor, un ancien mage errant aux cheveux gris comme la cendre, vêtu d’une cape faite de lambeaux d’étoffes anciennes. L’homme ne donnait pas son nom au début. Il observait Caelan de loin, parfois le suivait silencieusement pendant des heures. Puis un jour, alors que le jeune demi-elfe faisait léviter une sphère d’eau entre ses paumes, Maelor intervint.

— Tu ne sais pas ce que tu fais, garçon. Et pourtant, tu le fais avec une intuition qui n’appartient à aucun de tes sangs. Cela te détruira, ou cela te façonnera. Choisis.

Ce fut le début d’un apprentissage dur, presque brutal. Maelor ne flattait ni son sang elfique ni sa lignée humaine. Il appelait cela un “poison noble”, cette nostalgie des origines. Il lui enseigna que le pouvoir n’avait pas de visage, seulement une direction. Sous sa tutelle, Caelan apprit à scinder la magie : canaliser les éléments par la main, guérir par la volonté, maudire par le mot.

Durant ces années d’apprentissage, Caelan cessa peu à peu d’attendre une reconnaissance de la part des deux mondes qui l’avaient rejeté. Il comprit qu’il n’était pas leur erreur, mais leur dépassement. Ni homme, ni elfe : il était Caelan Vaereth, héritier de la rupture, fruit d’un serment brisé et d’une alliance impossible.

Lorsqu’il revint à l’ermitage, deux ans plus tard, son père était mort. Le froid l’avait emporté dans son sommeil. Caelan enterra ses cendres au pied de la pierre où sa mère s’était éteinte. Il grava leurs deux noms dans le granit, en runes humaines et elfiques mêlées.




Chapitre II — L’Apprentissage des Arcanes

Les Hautes-Tours de l’Académie royale de Lumen se dressaient comme des flèches d’obsidienne entre les murs d’ivoire de la capitale. Loin des frondaisons anciennes de son enfance, Caelan foulait pour la première fois le pavé doré des grandes cités humaines, vêtu d’un manteau usé et d’un silence qui dérangeait. Sa lettre d’admission — rare, scellée du sceau du Conseil Arcanique — portait le cachet d’une recommandation exceptionnelle. Maelor n’en avait jamais parlé, mais son influence était plus vaste que Caelan ne l’avait cru.

L’Académie n’accueillait que l’élite. Fils et filles de l’aristocratie, prodiges issus des Guildes du Savoir, héritiers de lignées magiques anciennes. Et puis lui. Sang mêlé, sans nom, sans titre. Il fut accueilli comme un insecte dans un flacon de verre poli. Observé, étiqueté, isolé.

Dès les premiers jours, les tensions éclatèrent. Sa chambre fut vandalisée. Des grimoires souillés, des sorts sabotés, des murmures venimeux dans les couloirs. Mais il ne répondit jamais. Pas avec des mots. Lors du premier exercice de canalisation élémentaire, Caelan invoqua une tempête de feu si précise qu’elle sculpta les arcanes du pentacle au sol, sans un seul débordement. Le silence qui suivit fut plus brûlant que les flammes elles-mêmes.

Les mois passèrent, rudes. Il étudiait avec une rigueur maladive, dormant peu, mangeant à peine. Ses professeurs étaient divisés : certains saluaient son génie, d’autres voyaient en lui une anomalie. Il excellait dans l’appel des éléments — le feu, la glace, la foudre répondaient à sa volonté avec une docilité inquiétante. Il n’hésitait pas à les combiner, à les plier, à forger de nouveaux équilibres. Là où d’autres respectaient les disciplines, Caelan les réinventait.

Mais la magie, comme la lumière, projette toujours une ombre.

C’est au cours de sa deuxième année qu’il découvrit le Livre. Il le trouva dans les profondeurs de la tour interdite, dissimulé derrière une étagère effondrée, protégé par un sceau de givre ancien. Le cuir du grimoire était craquelé, noir comme le fond des abysses. Aucune signature, aucun titre. Seulement des runes muettes et une aura suffocante.

Il aurait dû l’abandonner. Il ne le fit pas.

Les nuits suivantes furent hantées par des visions : une mer noire, des chaînes brisées, un nom chuchoté dans une langue qu’aucun des maîtres de l’Académie ne reconnaissait. Il ouvrit le grimoire. Une seule fois. Et le pacte fut scellé.

Ce savoir ancien n’était pas fait pour les arcanistes de Lumen. Il parlait de malédictions oubliées, de sortilèges de désespoir, de manipulations d’âmes et d’offrandes en silence. Et pourtant… tout cela faisait sens pour lui. Il n’y avait pas là de cruauté gratuite. Juste des vérités qu’on avait choisi d’enterrer.

Peu après, il développa une magie que nul autre n’osait étudier. Il savait l’utiliser avec parcimonie, avec la retenue d’un chirurgien, mais dans ses veines coulait désormais une encre plus sombre. La puissance affluait comme un fleuve déchaîné à chaque rituel. À mesure qu’il progressait, une marque apparut à l’intérieur de sa main gauche : un cercle brisé, invisible à l’œil nu, mais brûlant à chaque invocation.

Les instructeurs commencèrent à craindre ce qu’il devenait. On lui interdit l’accès à certaines archives. Les examens furent modifiés pour qu’il échoue. Des murmures de suspicion se propagèrent dans les hautes sphères de l’Académie. Mais il n’avait que faire de leur peur. Il cherchait autre chose : une compréhension plus vaste, un équilibre entre la lumière et la nuit.

Un seul maître osa encore le guider : Archimage Belivar, un vieil homme borgne qui enseignait la théorie des arcanes et que tous considéraient comme fou. Belivar comprit ce que Caelan portait sans le juger. Il disait :
— Le pouvoir n’est ni bon, ni mauvais. Il est comme l’eau : il prend la forme du récipient que tu lui offres. Et toi, Caelan… tu es un récipient que personne n’a su forger.

Grâce à lui, Caelan apprit à sceller certaines facettes de sa magie, à lier ses sorts élémentaires à des vers anciens, à détourner l’hostilité de l’Académie par des exploits indiscutables. Il devint un nom, un phénomène. Mais aussi un problème.

À la fin de sa troisième année, lors d’un tournoi interne destiné à départager les meilleurs élèves de l’Académie, il affronta Liora de Vessan, une descendante directe d’une lignée de sorciers de la haute cour. Le duel était censé être une formalité. Ce fut une humiliation. Caelan neutralisa ses enchantements, brisa ses protections, et termina l’affrontement par une invocation de foudre pure, jamais vue jusque-là. Liora passa trois jours dans un état catatonique.

Il n’était plus possible de l’ignorer.

On lui proposa une place au sein de l’Ordre Arcanique du royaume. Officiellement, comme “conseiller extérieur” du Trône. Officieusement, pour mieux le surveiller. Caelan accepta. Non pas par ambition, mais parce qu’il sentait que le chemin le menait vers le cœur même du royaume. Et que dans les profondeurs des archives de la capitale, d’autres secrets l’attendaient.

Car le grimoire ne s’était pas tu depuis. Il murmurait encore, chaque nuit. Et dans ses rêves, Caelan entrevoyait un trône vide, une couronne brisée, et une guerre encore invisible.




Chapitre III — Le Sang et le Feu

Le soleil de Lumen avait perdu sa douceur lorsque le front atteignit les marches orientales. Les plaines fertiles du royaume furent bientôt noyées sous les cendres et les cris. Mijak avançait, méthodique, inexorable, comme une gangrène sur un corps déjà affaibli. Le conseil royal s’acharnait à temporiser, à négocier, à gagner du temps. Mais le temps ne se négocie pas avec ceux qui vénèrent la conquête comme un dieu.

Caelan fut convoqué dans la Salle des Arcanes trois jours après la chute de la Forteresse d’Ysden. Il n’était plus un élève, ni même un érudit. Il était devenu une arme. Le roi lui-même — vieux monarque prudent, vêtu d’or et de fatigue — lui demanda s’il se tiendrait aux côtés de Lumen, non en tant que conseiller, mais comme bouclier. Comme flamme. Caelan ne répondit pas tout de suite. Il ne croyait pas aux causes. Seulement aux serments.

Il accepta.

Son premier champ de bataille fut la Passe de Caldreth, une vallée escarpée, jonchée de pics de pierre noire et de forêts mortes. L’armée de Mijak y progressait comme une coulée de sang sous la neige. Les lames de leurs soldats étaient froides, leurs chants faits d’une langue gutturale, et leur sorcellerie… brutale. Nulle finesse, nulle élégance. Juste des pactes tordus, des corps enchaînés, des démons en haillons.

Caelan vit l’horreur. Le carnage. Des soldats fauchés par dizaines, des enfants brûlés dans les villages oubliés. Et lui, debout, au centre de la tempête, bâton levé, gorge sèche, cœur immobile. Il invoqua les éléments comme jamais auparavant. Il fit pleuvoir des lames de glace, il brisa la terre sous les assauts ennemis, et fit rugir la foudre au sommet des tours effondrées. On dit que la nuit où il libéra ses flammes, les collines prirent feu pour trois jours.

Mais la magie ne protège pas tout.

C’est à Astelli, une ville frontière entourée de remparts ancestraux, que le fil de sa vie changea. L’armée de Mijak l’avait prise en étau. Parmi les défenseurs se trouvait Belivar, son ancien maître, venu prêter main forte malgré son âge. Les deux hommes combattirent côte à côte, le vieil archimage toujours prompt à corriger une incantation même sous la pluie de flèches.

Puis vinrent les Ombres d’Urzaal — des invocateurs ennemis capables de tordre les lois naturelles. Ils déchaînèrent une entité sur la cité : un souffle de peste vivante, un nuage noir aux crocs multiples. Les murs cédèrent. Les civils hurlaient, et les sorts de défense s’effondraient.

Caelan tenta de contenir la créature, mais il était seul. Belivar, gravement blessé, lui tendit alors la main. Dans son poing, un médaillon gravé d’un sceau ancien — le même que celui du grimoire.

— Tu sais ce que tu dois faire, garçon. Ce que je ne peux plus faire. Prends-le. Prends-le, ou regarde-les mourir.

Il hésita.

Puis il s’empara du médaillon, traça le cercle interdit dans l’air, et ouvrit une brèche. Le sort qu’il lança ce jour-là ne figure dans aucun registre de Lumen. Une Malédiction de Résonance. Une onde de néant qui broya la créature… mais emporta aussi tout ce qui l’entourait. Un quartier entier fut effacé. Des corps réduits à la poussière. Des maisons disloquées. Et au centre du cratère, Caelan, à genoux, et Belivar… réduit à un manteau vide, son âme consommée pour nourrir le rituel.

On le trouva au petit matin, couvert de cendres, le regard fixe, les lèvres muettes. Il n’opposa aucune résistance lorsque les paladins de la Cour le lièrent par des chaînes d’argent.

Le procès fut secret. Les nobles voulaient sa tête. Le peuple, sauvé par son acte, le considérait comme un héros. Le Conseil Arcanique refusa de le condamner, invoquant un droit ancien : “Lorsqu’un Mage scelle la mort pour préserver la vie, il ne répond qu’au Pacte du Feu.”

Caelan fut libéré, mais changé. Il ne souriait plus. Il ne rêvait plus. Il parlait peu. On raconte qu’il enterra lui-même le bâton de Belivar dans les ruines d’Astelli, au milieu d’un champ de cendres qui ne reverdit jamais. La guerre, pourtant, ne s’arrêtait pas. Et désormais, chaque fois qu’il entrait sur un champ de bataille, les soldats s’écartaient. Non par respect. Par crainte.

Il avait goûté au sang, au feu, et au prix du pouvoir. Et il savait que, quoi qu’il fasse désormais, la magie ne le quitterait plus jamais indemne.




Chapitre IV — Le Conseiller de l’Ombre

La guerre avait laissé des cicatrices visibles sur les pierres de Lumen, et d’autres, plus profondes, dans les cœurs et les mémoires. Les armées de Mijak avaient été repoussées, au prix d’un tribut immense. Dans cette accalmie tendue, où l’on panse les plaies tout en dressant de nouveaux murs, le pouvoir, lui, continue de muter, insidieux et vorace.

Caelan fut rappelé à la capitale non comme héros, ni comme fugitif, mais comme expert. Le terme était vague, délibérément flou. Le Conseil Arcanique, qui se méfiait de lui autant qu’il redoutait son absence, avait soufflé son nom au souverain, certain qu’il valait mieux avoir un tel homme au cœur du jeu que perdu dans ses marges. Et le roi, dans sa prudence légendaire, accepta.

Il ne siégeait pas, au début, dans les grands salons. On le convoquait dans des antichambres froides, devant des cartes incomplètes et des messagers nerveux. Il ne portait pas de titre. On lui demandait des lectures, des avis, des théories. On voulait son pouvoir, pas son nom. Et lui, silencieux, patient, observa.

Ce fut une nuit d’hiver, lorsque le prince héritier fut victime d’un empoisonnement subtil et meurtrier, que Caelan changea de place. Alors que les guérisseurs échouaient, il déchiffra le poison à l’aide de son grimoire ancien, traça dans l’air une sigil de purification, et arracha la vie toxique du sang royal au prix d’un fragment de sa propre force vitale. Le roi le nomma le lendemain Conseiller aux Affaires Arcanes, une position inédite, inventée pour lui.

Il entra dans les cercles clos. Là où les mots pèsent plus que les épées.

Mais les cours royales ne sont pas des lieux de gratitude.

Les nobles, jaloux de son influence soudaine, le soupçonnaient de manipulations, d’ambitions secrètes. Certains prétendaient qu’il tenait le roi sous un charme. D’autres, qu’il préparait un coup. Aucun n’osa l’accuser à voix haute — la mémoire d’Astelli était encore fraîche — mais les soupçons s’insinuaient, comme des fissures dans le marbre.

Caelan n’était pas dupe. Il savait que la loyauté en ces lieux n’était qu’une mise en scène, et la vérité, une monnaie instable. Alors il apprit à parler comme eux. À répondre sans rien dire. À poser des pièges de silence. Il tissa des alliances discrètes, avec les érudits, les archivistes, les bâtards ambitieux, les serviteurs oubliés. Il se fit invisible tout en devenant indispensable.

Lorsque la Grande Inondation de Dareth frappa l’année suivante, et que les ingénieurs royaux s’enlisèrent dans des débats, ce fut lui qui proposa une solution élémentaire — détourner le flux par une ancienne veine magique scellée depuis des siècles. Le projet réussit. Sa réputation grandit. Même ceux qui le détestaient reconnurent : Caelan savait, Caelan agissait, Caelan sauvait.

Mais cette ascension dans l’ombre avait un prix.

Il dormait peu. Ne mangeait presque rien. Il passait des heures à relire d’anciens traités, seul, dans la bibliothèque souterraine de la Citadelle. Son grimoire ne le quittait plus, même dans les réceptions. Ses yeux s’assombrissaient. Certains disaient que sa magie changeait de nature — plus froide, plus précise, plus impénétrable. D’autres prétendaient l’avoir vu parler à une silhouette encapuchonnée, dans un couloir qu’on n’ouvrait plus depuis un siècle.

La rumeur enfla : et si Caelan n’était plus vraiment l’un des leurs ?

Alors, un soir, on le convoqua discrètement. Trois membres du Conseil Arcanique, un inquisiteur royal, et le roi lui-même. On lui demanda, à mots couverts, où allait sa loyauté. Ce qu’il servait. Qui il servait.

Caelan les regarda. Longuement. Puis répondit, d’une voix calme :

— Je sers Lumen. Mais pas celle que vous voyez depuis vos fenêtres dorées. Je sers la Lumen qui brûle dans les ruines, qui pleure ses morts, et qui n’a plus foi que dans les cendres. Vous m’avez appelé pour protéger ce royaume. C’est ce que je fais. Même si cela vous effraie.

Ils ne dirent rien. Ne l’écartèrent pas. Ne l’acclamèrent pas. Mais à partir de ce jour, nul n’osa plus questionner sa place.

Car dans l’ombre des trônes, parmi les jeux d’alliances et de trahisons, il était devenu l’homme dont même les secrets avaient peur.




Chapitre V — Le Mage aux Deux Visages

Il ne siège plus à la table du Conseil. Il n’en a plus besoin.

Dans les couloirs de la Citadelle, on ne prononce son nom qu’à demi-voix, comme une incantation que l’on craint d’invoquer. Le grimoire à sa ceinture n’émet plus de lueurs, mais ceux qui croisent son regard assurent que l’ombre elle-même s’écarte sur son passage. Depuis plusieurs années, Caelan ne demande plus audience : les portes s’ouvrent d’elles-mêmes.

Officiellement, il reste Conseiller aux Affaires Arcanes, mais les parchemins de la Cour ne savent que faire de lui. Il ne reçoit plus d’ordres. Il ne rend de comptes qu’à la couronne — et encore, quand cela lui semble juste. Certains le surnomment le Deuxième Trône, d’autres le Mage aux Deux Visages, allusion à ce qu’il montre… et à ce qu’il cache.

Ses alliés parlent de lui comme du rempart invisible de Lumen. Ses ennemis le désignent comme l’architecte d’un pouvoir occulte, un homme dont la magie n’obéit plus aux règles des mortels. Car si sa maîtrise élémentaire reste légendaire, c’est dans le silence de ses chambres scellées qu’il puise désormais ses forces. Certains assurent qu’il a forgé un pacte avec une entité oubliée — un esprit du Néant, une flamme éternelle, ou pire encore. D’autres prétendent qu’il a effacé son propre nom de tous les Livres Vrais, afin que nul ne puisse le lier par magie.

Mais jamais il n’a trahi Lumen. Pas une seule fois.

Simplement, sa version de Lumen n’est pas celle des courtisans. Elle est rugueuse, ardente, bâtie sur le sang des martyrs et les visions d’un royaume qui ne ploiera plus devant les dogmes. Il agit pour le royaume, mais à sa manière : par des leviers invisibles, des avertissements subtils, des interventions ciblées. Il frappe rarement, mais toujours avec justesse — et souvent dans l’ombre.

Et puis, il y a Elena.

Il l’a observée dès ses premiers discours. Elle n’a pas la langue des diplomates, ni la docilité des héritiers. Mais elle a du feu — un feu qu’il reconnaît, car il l’a porté lui-même. Dans ses hésitations, il voit une droiture. Dans sa colère, une vision. Dans sa solitude, une force.

Il ne lui a jamais offert son aide… mais si elle venait un jour à la solliciter, il répondrait. Pas par fidélité à une couronne, mais parce qu’il perçoit en elle la possibilité d’un royaume plus vaste que les frontières visibles.

Là où d’autres veulent préserver, elle pourrait transformer.

Et lui… il pourrait enfin transmettre.

Car Caelan n’est ni lumière ni ténèbres. Il est le seuil, la fracture, la voix qui murmure à l’oreille des puissants ce que les étoiles ont oublié. Il est la mémoire d’un monde ancien, et le secret d’un avenir incertain.




Le Grimoire — Nyx Arcanum, le Codex du Néant Murmurant

Relié dans un cuir noirci par les âges et gravé de symboles ésotériques oubliés, ce grimoire semble presque respirer. Son nom véritable s’est perdu dans les limbes de l’histoire, mais ceux qui le reconnaissent le nomment Nyx Arcanum, le Codex du Néant Murmurant. Sur la couverture, un sceau runique complexe palpite doucement d’une lumière pourpre, comme un cœur ancien encore battant sous les chaînes métalliques qui l’enserrent.

Chaque fermoir, orné de gemmes améthystes serties dans des sertissures d’argent terni, semble retenir un pouvoir qui ne demande qu’à s’échapper. Entre les pages épais, jaillissent parfois de minces effluves de magie pure, témoins d’un savoir si ancien qu’il défie les lois même de la réalité. Les inscriptions mouvantes sur la couverture changent légèrement selon la lumière ou l’angle du regard, comme si le livre s’adressait à celui qui l’observe.

Caelan ne le lit jamais à la lumière du jour. Il sait que certaines incantations ne doivent être murmurées qu’à la faveur des ombres. Il sait aussi que ce grimoire n’est pas seulement un outil… mais un témoin. Un pacte. Un fardeau.
Ars Tenebris & Vitae — Les Magies du Grimoire

Le grimoire que Caelan porte n’est pas un livre. C’est une relique vivante, écrite dans des encres que le temps ne peut effacer. Il murmure quand il s’ouvre, et hurle quand il lance.

◦ Effleurement du Désespoir

En désignant sa cible du bout des doigts, Caelan appose une marque invisible sur elle. Tous les sorts infligés ensuite verront leurs effets amplifiés — comme si les défenses mentales et physiques de l’ennemi étaient entamées par la simple conscience de sa perte imminente.

◦ Toucher Putréfiant

Une onde obscure s’enroule autour de la cible, comme une moisissure magique. Elle ronge. Elle persiste. Pendant dix secondes, la malédiction inflige des dégâts continus, semblables à une infection magique. Le toucher ne tue pas… il détruit doucement.

◦ Rayon Apocalyptique

Un lien d’énergie noire relie Caelan à sa cible. Tant que ce lien tient (dix secondes), tous les dégâts subis par le mage sont immédiatement reflétés sur l’adversaire, comme une résonance karmique impossible à rompre. Risqué. Terriblement efficace.

◦ Fontaine de Vie

Caelan ouvre un portail au sol, d’où jaillit une lumière verte apaisante. Tous ceux qu’il choisit dans cette zone de cinq mètres voient leurs blessures se refermer, leurs forces revenir. Mais il ne le fait jamais pour un simple confort : chaque vie rendue est une dette à payer.



Le Bâton — Serre de l’Abîme

Haute d’environ 165 centimètres, la Serre de l’Abîme n’est pas un bâton comme les autres — c’est une arme, une relique, un prolongement de la volonté de son porteur. Forgé dans un bois pétrifié et entremêlé de veinures métalliques noires, son fût est enroulé de lanières de cuir usées, marquées par les années de service et les combats passés.

Mais c’est à son sommet que réside sa véritable essence : une griffe noueuse, noire comme la nuit, sculptée dans un métal inconnu, semble enserrer une sphère incandescente, vaporeuse, et d’un violet irréel. Le noyau énergétique crépite faiblement, irradiant un halo spectral qui ondule comme une flamme sous l’eau. Chaque pointe de la griffe paraît animée d’une vie propre, prête à se refermer sur l’âme de l’imprudent.

Ce bâton n’est pas fait pour la parade, ni pour la majesté : il est taillé pour la guerre, forgé pour canaliser des torrents de feu, de glace et d’éclairs. En ses fibres sommeille une puissance ravageuse, et seuls ceux qui acceptent d’en payer le prix peuvent véritablement le maîtriser.

Caelan le manie avec une maîtrise instinctive, presque fluide — non comme une arme extérieure, mais comme le prolongement d’un destin forgé dans l’ombre et les flammes.
Ars Ignis — Les Arcanes de Feu

Caelan canalise le feu comme un souffle intérieur, une colère maîtrisée. Par son bâton, il parle à la flamme comme à une compagne fidèle.

◦ Barrage de Boules de Feu

En un geste circulaire, Caelan invoque dix orbes incandescents, qu’il projette à cadence rapide en direction de ses ennemis. Les sphères, de la taille d’un poing, tracent des arcs de feu dans les airs, cherchant chair ou armure. Une technique de pression, idéale pour faire plier les défenses.

◦ Vague Infernale

Le sol s’ouvre soudainement sous les pieds de sa cible, exhalant une explosion soudaine de flammes et de scories. La chaleur monte du sol comme un geyser de souffrance, brûlant de bas en haut, consumant la stabilité même de l’adversaire.

◦ Bombardement Concentré

Tenant son bâton à deux mains, Caelan concentre un foyer ardent entre ses paumes. La sphère grossit, vibre, palpite comme un cœur en fusion, jusqu’à atteindre trois mètres de diamètre. Lorsqu’il la relâche, elle fend l’air dans un vrombissement et explose au contact.

◦ Déluge Infernal

Dans une incantation plus ancienne, plus rauque, Caelan lève son bâton vers les nuées. Douze météores enflammés s’arrachent alors du ciel, traçant des comètes rouges qui frappent une large zone de cinq mètres autour d’un point choisi. Le chaos est absolu. Le sol fume longtemps après.


Ars Glacialis — Les Arcanes de Glace

La glace n’est pas un état, mais une sentence. Caelan ne l’utilise pas pour ralentir : il l’emploie pour condamner.

◦ Écran de Fumée Givré

Une fine brume glacée jaillit au sol, couvrant cinq mètres d’un halo bleuté et translucide. Quiconque s’y aventure sent le givre lui mordre les os. Caelan, lui, se fond dans le givre et réapparaît à huit mètres, dans un souffle de givre. Les mouvements ennemis sont ralentis, les pensées engourdies.

◦ Tombe Glacée

Par une incantation brève et une poussée de mana froide, Caelan invoque un sarcophage de glace autour de sa cible, l’engloutissant dans une prison de cristal craquant. L’enfermement est total — une stase à la fois douloureuse et paralysante, proche du bannissement temporaire.


Ars Fulminis — Les Arcanes de Foudre

La foudre n’est pas une arme de précision : c’est un avertissement divin. Caelan ne la convoque qu’en cas d’urgence… ou de démonstration.

◦ Éclairs en Chaîne

Un premier éclair fuse, frappant un ennemi avec un claquement sec. Puis il rebondit, sautant de cible en cible, traçant une chaîne de lumière aveuglante qui inflige des brûlures persistantes. Plus ils sont proches, plus nombreux seront les éclairs.

◦ Lances Foudroyantes

D’un geste furieux, Caelan invoque dix lances de foudre pure qui se forment en hauteur, brillantes comme des pics célestes. Elles fondent sur la cible dans un sifflement tranchant, empalant le sol ou les chairs dans un éclat d’énergie.

◦ Éclair du Jugement

Le ciel se déchire. Un seul éclair, vertical, d’une blancheur divine, frappe la cible avec une telle intensité qu’il laisse une cicatrice noire au sol. La foudre ne prévient pas, elle décide. Ce sort ne pardonne pas.
Modifié en dernier par Caelan Vaereth le 08 août 2025 01:55, modifié 1 fois.

Re: Demi elfe. 100% mage.

Message par Saelya »

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Saelya
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Bienvenue collègue mage ;)

Re: Demi elfe. 100% mage.

Message par Caelan Vaereth »

Caelan Vaereth
Caelan Vaereth
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Merci :)

Re: Demi elfe. 100% mage.

Message par Observateur »

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Observateur
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Re-Bienvenue !

Une fiche sympathique pour un mage elfique énigmatique. Certes, le pouvoir n’est ni bon, ni mauvais, mais il faut faire attention, car, quand on regarde l'abîme, l'abîme vous regarde aussi.

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Vous trouverez également sur ce topic l'ensemble de mes personnages, fan-arts liés à ceux-ci, etc...

Re: Demi elfe. 100% mage. [Valiobservé !]

Message par Gine »

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Gine
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Bienvenue à ce nouveau lanceur de sorts !
Tout n'est pas perdu ! En fait... rien ne l'est vraiment tant que l'espoir demeure !
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Re: Demi elfe. 100% mage. [Valiobservé !]

Message par Caelan Vaereth »

Caelan Vaereth
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Merci pour votre accueil :)
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