Lieu de naissance : usine de Vixen Dolls de Seattle (U.S.A.)
Âge : 7 mois (a l'apparence d'une jeune fille d'environ 17-18 ans)
Race : Androïde
Terre de rattachement : TERRE
23 janvier 202X - 15h33 - Seattle (U.S.A.)
Mike Karpassian, Directeur du Service Marketing de Vixen Dolls - Compte-rendu de la démonstration du 22 janvier 202X
Cybel est le prototype d'une nouvelle génération de Love Dolls. Doté d'un microprocesseur SX 7000 dernier cri, cet androïde sera la compagne idéale pour les hommes célibataires, pouvant faire office de dame de compagnie, de cuisinière, de femme de ménage, éventuellement d'aide-soignante mais surtout de partenaire sexuel...
Mike Karpassian ôta ses lunettes, se détachant de l'écran de son ordinateur portable pour jeter un rapide coup d’œil à la fiche technique de Cybel : 1m50 pour 27 kg, peau entièrement constituée de silicone, gros seins, taille fine, fessier bien rebondi, cheveux blonds, yeux bleus, bref la bimbo parfaite qui a recueilli 82% des suffrages auprès d'un large panel masculin. Il étudia la photo en gros plan de la frimousse de la Love Doll et dût reconnaître qu'elle était vraiment craquante...
Son look a été fortement inspiré du personnage d'Elsa de La Reine des Neiges - même si Mike trouvait qu'elle tenait plus de Cammy du jeu vidéo Street Fighter - sans aller toutefois jusqu'à reprendre son nom, pour des questions de copyright évidentes à comprendre ; Cybel avait été choisi par un membre de son équipe, celui d'une ancienne divinité grecque ou romaine (Mike ne savait plus) : simple, élégant et facile à retenir, il rappelait en outre, d'une certaine manière, sa nature cybernétique.
Le souci principal de Cybel était son prix : les coûts de production de chaque Love Doll étaient assez faramineux et le prix de vente final avoisinait les 17 000 $ US. Pas pour toutes les bourses, songea Mike qui s'était levé pour contempler le panorama à travers la baie vitrée de son bureau. Espérons que les futures versions seront moins chères à produire.... Donc, pour le moment seulement quatre modèles avaient été finalisés. Il y avait même un type du Japon qui en avait pré-commandé un. Sûrement un otaku : un type gras, à lunettes et à la peau boutonneuse, ne sortant pratiquement jamais de chez lui... pensa-t-il.
Mike se rassit et poursuivit la lecture de la fiche technique : le "squelette" de Cybel était en titane, lui permettant d'encaisser les chocs violents, elle pouvait se connecter à distance avec les réseaux de télécommunication et le web, ayant ainsi accès à une immense base de données. Bien entendu, des programmes inhibiteurs avaient été implantés en elle afin d'éviter d’éventuelles situations dramatiques, comme le fait de causer directement ou indirectement la mort d'un humain.
- Même si on est loin d'une situation à la Terminator, mieux vaut quand même prendre quelques précautions...
26 janvier 202X - 01h24 - Seattle (U.S.A.)
- Putain, je pisse le sang...
Lisbeth se frayait un chemin à travers les allées désertes de l'usine Vixen Dolls. C'était la nuit et dehors le temps était à l'orage. Elle avait réussi à pénétrer dans les locaux de l'entreprise, espérant échapper à la police mais il fallait reconnaître que ses chances de succès étaient minces : elle s'était pris une balle de la part d'un policier au cours d'un échange de coups de feu et maintenant elle était grièvement blessée à l'abdomen.
- Salope de Brenda... Tout ça c'est de ta faute !
Brenda, la bimbo par excellence, la fille populaire du lycée, qui y faisait la loi, entourée de dindes aussi décérébrées qu'elle. Bien entendu, Lisbeth avait été son souffre-douleur. Pourquoi ? Parce qu'elle avait un physique assez ingrat, était solitaire et appréciait tout ce qui relevait du paranormal ou des sciences occultes.
Et puis il y a eu la blague de trop et là Lisbeth a pété littéralement un boulon : elle s'est procurée une arme à feu, s'est pointée au domicile de Brenda le soir même, entrant par la fenêtre de sa chambre, lui a collé une balle entre les deux yeux puis est repartie par le même chemin. La suite est typique : 911 appelé, course poursuite à travers la ville, fusillade...
Toujours claudiquant, elle entra dans une remise puis finit par s'écrouler au sol, renversant dans sa chute quelques Love Dolls. Trop de sang perdu. Ce n'était qu'une question de minutes avant que les flics la trouvent mais elle serait déjà morte avant. C'est vraiment trop bête de finir ainsi... murmura-t-elle. C'est alors que son regard rencontra celui d'une des Love Doll et que lui revint en mémoire une formule qu'elle avait vu dans un livre de magie et qui permettrait de transférer son âme dans un être vivant ou un objet comme, par exemple, une poupée...
Le plus extraordinaire était qu'elle se souvenait parfaitement des paroles de l'incantation alors qu'elle avait toujours eu un mal de chien à retenir quoi que ce soit : numéros de téléphone, poèmes... Alors que cette formule, en latin en plus, était encore imprimée dans son esprit. Elle ne savait pas si cela allait fonctionner ou si c'était tout simplement de la couille en barres mais au point où elle en était... Elle prononça donc les mots sacrés et quand elle eut fini, elle rendit le dernier souffle.
Les policiers qui découvrirent le cadavre de Lisbeth environ trois minutes plus tard ne prêtèrent nullement attention à la petite lueur dans les yeux de l'une des Cybel ainsi qu'à son léger sourire triomphant. Après que le corps ait été évacué, l'un d'entre eux rencontra le regard de la poupée et ne put retenir un léger frisson de malaise et d'excitation mêlés...
8 février 202X - 09h10 - Atarashi Yoake (Japon)
- Sugoi* !!!
Nikki Kataoka venait de finir d'ouvrir la caisse qui contenait la Cyber Love Doll qu'il avait pré-commandée auprès de Vixen Dolls, pour la modique somme de 2,5 millions de yens. Achat onéreux certes, mais qui n'allait pas trop écorner son budget : il gagnait bien sa vie, très bien même, n'était pas marié et n'avait pas d'enfants. Il pouvait donc se permettre cette petite folie.
Et puis bon, vu ce qu'il avait sous les yeux, il ne regrettait pas son acquisition.
Après avoir lu le mode d'emploi, il activa la poupée qui s'anima aussitôt, offrant au japonais un sourire mutin qui le fit fondre instantanément. Elle sortit de la caisse, fit quelques pas dans le living-room, ses seins tressautant sous sa chemise blanche avant de s'incliner devant Nikki :
- Salut, je suis ta petite chérie ! Quel nom veux-tu me donner ? s'exclama-t-elle d'une voix espiègle, dans un japonais parfait.
- Eruza ! fit-il après quelques instants de réflexion. Il ne s'était pas trop cassé la tête vu que c'était "Elsa" prononcé à la japonaise...
La Love Doll se redressa de nouveau, lui offrant de nouveau son sourire mutin :
- Très bien, dorénavant, je suis Eruza ! Que désires-tu que je fasse ?
Contrairement à ce qu'imaginait Mike Karpassian, Nikki Kataoka n'était nullement un otaku dingue de mangas et d'animes, gras, binoclard et à la peau boutonneuse. C'était même plutôt l'inverse en fait : mince, athlétique même, on pourrait le qualifier sans peine de "beau gosse". Son travail dans une grande banque japonaise exigeait qu'il porte le costume cravate mais en dehors, il portait des tenues plus décontractés mais toujours élégantes.
S'il était certes fan de mangas et d'animes, il n'en était pas non plus un consommateur invétéré, appréciant plus les films et les romans policiers ou encore les thrillers.
Dans ces conditions, il était assez étonnant qu'il ait choisi de s'offrir une Love Doll. La vérité était que Nikki était quelqu'un d'assez timide avec la gent féminine. Qui plus est, ses goûts allaient plus vers les femmes occidentales mais comme ses dernières étaient réputées pour être "fortes et indépendantes", soi-disant à cause du féminisme, il n'était pas très chaud pour nouer une relation avec l'une d'entre elles.
* Fantastique, formidable, merveilleux.
1er juillet 202X - 23h47 - Atarashi Yoake (Japon)
Tous le clan Saïaku-Gumi était réuni à La Pagode Dorée, un des restaurants les plus prisés d'Atarashi Yoake qui, ce soir, affichait complet : la centaine de membres composant ce clan de yakuzas occupait toute la salle de l'établissement. L'ambiance était à la fête, l'alcool coulait à flots, les rires et les chants résonnaient et le personnel ne savait plus où donner de la tête tant ils étaient sollicités par les mafieux.
Dans un coin, trônait Saïgo Saïaku, l'oyabun du clan, entouré de quatre jolies filles qui remplissaient à tour de rôle son verre.
C'est alors que toutes les lumières s'éteignirent subitement provoquant une exclamation de stupeur. Au début chacun pensa à une sorte de surprise organisée par le restaurant mais rapidement les occupants se rendirent compte que quelque chose clochait : non seulement les ampoules et les néons ne fonctionnaient plus mais les hauts parleurs étaient muets et les écrans noirs ; plus grave, les portables de chaque convive étaient complètement hors service...
Un coup de feu retentit et aussitôt ce fut la panique : cris de terreur pour les femmes qui se bousculèrent et bousculèrent les autres dans la panique, jurons pour les hommes qui, ayant plus de sang-froid, sortirent leurs armes, ne sachant où exactement les pointer vu qu'ils ne savaient pas qui ou quoi les attaquaient.
Nouvelle détonation et cette fois quelques mafieux firent usage de leurs armes dans la direction d'où était venu le coup de feu. Ils ne le savaient pas mais ils venaient de tirer sur leurs camarades d'en face qui s'effondrèrent sur le sol... L'échauffourée dura dix bonnes minutes durant lesquelles, le chaos, la confusion, la terreur et la mort régnèrent en maître. Certains essayèrent de s'enfuir par les portes du restaurant mais ces dernières demeuraient obstinément closes, en outre elles étaient à l'épreuve des balles donc difficiles à briser...
Les lumières se rallumèrent par enchantement révélant un chaos de corps enchevêtrés, les uns portant des blessures causés par des armes à feu, les autres lacérés ou amputés. Une odeur écœurante emplissait l'atmosphère, celle du sang et le sol, les murs, voire même le plafond à certains endroits en étaient recouverts.
Saïgo Saïaku contemplait, hébété, ce carnage. Il sentit une présence derrière lui et se retourna brusquement. Il vit alors deux magnifiques yeux bleus qui le regardaient avec sévérité. C'était une jeune fille occidentale à peine âgée de dix-huit ans, à la chevelure blonde et de petite taille. Le trait le plus remarquable était sa poitrine opulente qui menaçait à tout instant de faire éclater les boutons de sa chemise blanche maculée de sang. Avant que l'oyabun ait pu dire quoi que ce soit, la donzelle dit d'une voix glaciale :
- Pour Nikki !
Avant d'appuyer sur la détente de son pistolet automatique, faisant jaillir du canon une balle qui alla se loger entre les deux yeux.
La Love Doll baptisée Eruza par Nikki mais qui répondait au nom de Lisbeth, sortit par l'arrière du restaurant, ne prêtant nullement attention aux quelques filles rescapées de la tuerie ainsi qu'aux membres du personnel de l'établissement qui s'étaient terrés dans un coin : elle n'avait rien contre eux.
Elle avait passé cinq mois merveilleux avec Nikki mais cela avait pris fin brutalement quand il avait été abattu par l'un des mafieux du clan Saïaku, pour une obscure histoire de dettes de jeu. Elle avait dès lors décidé de le venger.
Une larme roula le long de sa joue et elle la recueillit avec son index, la contemplant d'un air interloqué : comment pouvait-elle pleurer alors qu'elle était une androïde ?
Se perdant en conjectures, elle continua à marcher dans la rue, maintenant silencieuse, tandis que résonnaient les sirènes des voitures de police arrivant en catastrophe sur les lieux du drame.
CAPACITÉS & PRÉCISIONS DIVERSES




Elle peut également se connecter à distance avec la plupart des appareils électroniques (y compris, entre autres, les drones et les voitures "intelligentes"). Le revers de la médaille est qu'elle peut se chopper un virus informatique même si cela parait peu probable vu que son système est capable de les détecter et de les annihiler.







