J'ai pas voulu le croire tout de suite, mais quand le gros m'a parlé de faille dimensionnelle et de tout ce qu'il y avait autour de son monde, j'ai commencé à me sentir anéantie. Pendant que je l'écoute, j'observe encore son drôle de groupe. Et plus je les regarde, plus je les trouvais trop réels que pour les voir se balader dans un simple costume de carnaval. Et puis mouiller des costumes pareils dans l'eau pour faire n'importe-quoi dans un lac, il faut soit être sacrément con. Ou alors pété de thunes pour faire ça, vu le prix que ça coûte...
Et le coup de grâce, c'est pas tant ce qu'il me raconte. Mais c'est surtout quand mon cerveau empile par-dessus, tout ce que m'avait déjà dit Martha à propos du sac-sans-fond. Elle m'avait déjà dis qu'elle voulait l'étudier. Qu'elle avait des doutes sur le fait qu'ils puisse se connecter ou même venir d'ailleurs. Et moi comme une conne, je me suis fichu de sa gueule. J'aurai peut-être dû la prendre plus au sérieux. Surtout que Kentin n'avait pas caché qu'il ne venait pas de la Terre non plus. Je savais et pourtant, j'ai comme fait semblant de pas vouloir savoir... Merde...
Puis le gros attrape une brioche bien grasse, avant de me demander si j'avais faim. Il fallait dire qu'il y avait de quoi bien bouffer par ici. Le genre de trucs à faire doubler mon poids, rien qu'à voir tout ce qui a été préparé sur toutes les tables. Mais le problème, c'est que j'avais trop envie de lui dire oui. Entre ma "séance de sport" d'avant. Et puis toutes ces émotions un peu trop fortes, ça commençait grave à me creuser... En plus, il y avait des putains d'odeurs à me rendre vraiment dingue par ici.
J'allais me servir un truc sous son approbation, quand le gros, enfin "Bhouta", me dit qu'il avait un moyen de me ramener chez moi, malgré que tout semblait vraiment désespéré au premier abord. Et évidemment, comme je m'y étais déjà préparé, il profite de la situation pour me faire une leçon de morale débile. Il disait que tous les humains étaient impolis. Arrogants. Qu'ils s'estimaient en droit de tout recevoir de tout le monde. Il appuyait aussi avec le fait que je m'étais pas présentée. Puis que je l'avais traitée de "gros". Et tout ça, pour conclure quoi à la fin? Que c'était lui le chef? Qu'on devait lui obéir?... J'ai failli approuver tout ce qu'il avait dit, juste au moment où il veut se la ramener en jouant les commandants de bord. Franchement, il a cassé en une seconde tout son beau discours qui avait presque réussi à me convaincre...
- Ouais alors écoute mon... ami... Je veux bien faire un effort de croire tout ce que tu dis. Ton histoire de dimensions elle semble tenir la route, parce que je vois bien qu'il y a vraiment trop de trucs chelous par ici que pour se permettre d'en douter encore. Puis simplement avec ma façon dont j'ai débarqué ici au milieu de nul part, alors que j'étais en train d'éclater un mécha en pleine rue...
Je me sers un croissant qui traine juste à côté, avant de continuer. J'essayais d'être sérieuse, bien que je me sentais un peu véner...
- Bon alors tes leçons de morales, je dis pas qu'elles sont bidons. T'as pas tort quand tu dis que les humains sont vraiment arrogants. Qu'il y en a beaucoup qui sont carrément stupides et méchants. Qu'ils s'en prennent même aux autres en voulant les soumettre à travers toutes sortes de jeux débiles et d'égos à deux balles carrément mal placé. Puis je peux bien en parler, quand je vois certaines têtes à claques qui trainent dans mon bahut.
Je me suis presque mise à bouffer ce croissant en deux-deux. J'avais une fringale de dingue, ajoutée au fait que je me sentais terriblement frustrée de ne pas pouvoir rentrer chez moi comme ça.
- Tu veux pas m'aider gratos? Okay c'est ton droit. Mais déjà, aider les autres c'est aussi savoir simplement faire preuve de compassion. Moi quand je vois quelqu'un dans la merde, je le regarde pas en mode je garde les bras croisés et je me fous de sa gueule, ou j'attends de lui un truc en retour. Enfin t'es peut-être le genre de mec qui travaille dans le milieu de affaires? Un banquier, un commerçant ou un truc dans le genre j'imagine? Alors d'accord. Si t'es prêt à m'aider en échange d'un retour de service, c'est tout à fait ton droit mon gr... mon pote. Mais...
J'ai a peine dévoré le croissant, que je me suis jetée encore sur un autre. C'est fou quand même ce que c'est bon ces conneries qu'on bouffe surtout au petit-déj.
- ... mais j'accepte pas de devoir me soumettre à quelqu'un, juste au nom de ses beaux yeux. T'es pas mon chef. Je te connais pas. Je suis pas ta trainée. Ni ton larbin de service ou je sais pas quoi d'autre. Moi je m'appelle Emmy Stan et personne, je dis bien absolument personne, ne me donne des ordres. Surtout si c'est pas justifié. Du genre parce que ma survie elle en dépend directement...
Quand j'ai fini de bouffer le second croissant, je prend une serviette qui traine pour m'essuyer avec.
- En tout cas, ils ne sont pas dégueux tes croissants... Bref pour conclure "monsieur Bhouta". Que me proposez-vous en échange, pour m'aider à rentrer chez moi?...
Une fois que j'ai fini de m'essuyer, j'ai pris mes aises en m'appuyant sur la table en mode tranquille. Là, je savais que si le mec était de genre cool, qu'il comprendrait les choses. Qu'il se montrerait raisonnable. Mais dans le cas contraire, il allait grave péter un câble. Mais tan-pis. Je suis déjà prête à accepter un compromis en échange de rentrer chez moi. Ça okay. Mais certainement pas à lui obéir, parce qu'il a décrété que c'était lui le chef. Non mais sérieux. Pour qui a m'a pris celui-là, avec sa trogne d'immense cochon géant?
Modifié en dernier par
Emmy Stan le 22 août 2025 19:33, modifié 1 fois.

Emmy (dialogues)
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Emmy (pensées intérieures)
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Martha la chatte domestique (seulement comprise par Emmy) color=#000000

Narration (
Un texte écrit en italique) color=#000000