La capitale impériale est une cité circulaire située au centre d'un vaste désert !

Re: Des constantes et des variantes [Méline Korvander]

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Méline Korvander
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Que c'était bon de se retrouver en famille. Méline chérissait ses parents et la transition entre ceux qu'elle avait quitté et ceux qu'elle retrouvait était aussi naturelle que cela pouvait l'être. Alice était aussi douce et resplendissante qu'elle l'avait toujours été et Wismerhill, lui, celui-là, était tout ce qui lui avait manqué: aimant, doux mais ferme protecteur, et aussi impérial que paternel.

Méline se laissa aller à ce contact physique et s'y accrocha comme si elle avait peur de le perdre dès qu'elle lâcherait prise. Mais non, son père, SON père, était bien présent, pour elle.

"Je suis si heureuse ..."

C'était un aveu, une libération, un soulagement. Elle l'avait tellement voulu, et surtout tellement perdu de vue, ce bonheur, qu'elle en frémissait. Méline, princesse de Mijak et porteuse de nombreux autres titres, avait enfin trouvé la paix et la sécurité.

La démonstration de tendresse se termina par une pression de Méline sur l'avant bras de son père et un geste affectueux de Wismerhill sur la tête de son héritière. Méline laissa échapper un gros soupir positif et guilleret.

"J'ai faim oui!"

Après son petit moment lubrique passé avec sa mère et Illian, et après toutes ces émotions, son estomac lui rappelait qu'il n'était pas concerné par les problèmes de sa propriétaire et qu'il fallait là, qu'il se rassasie.

Tous se dirigèrent donc vers la salle d'ambre qui serait l'endroit où Méline donnerait des noms et sacrifierait surement des vies, mais qui méritaient bien le sort qui les attendait. Tout en marchant, elle répondit aux précédentes questions posées.

"Sharis, qui est venue avec moi, est nétherisse. Elle est la fille de l'impératrice de Nétheril, et aussi une magicienne de l'ombre. Elle pourra vous expliquer l'histoire de l'empire mieux que moi mais ce que vous avez découvert à son sujet est en grande partie vrai. Dans ma temporalité, Nétheril a survécu en s'exilant dans le plan des ombres régit par la déesse Sha. Ils ont été puni pour leur trop grande avidité, enfin, pour l'avidité du plus grand de leur archimage et effectivement, leur chute a été brutale. Ils sont revenus en usant de leur ressources et d'appuis terrans: Lumen principalement , et la déesse Sha. Dans cette temporalité, ce retour devrait être imminent, si les choses doivent se passer comme dites. Les nétherisses sont un peuple conquérant de nature, et Skuld, leur impératrice, se heurtera à Mijak pour des raisons de territoires mais aussi parce que l'instabilité de Mijak influera sur la sécurité des terres de Nétheril. Ce ne sera pas de votre fait, Père, mais les légions nétherisses occuperont l'Ouest de votre empire. Il y aura une guerre car ... hum ... vous êtes tenace et l'impératrice a aussi son caractère. Il serait bien que ce conflit là soit évité et Sharis aura son rôle à jouer."

Un conflit oui. Skuld de Nétheril, connue sous le surnom d'Ombre, sera une souveraine agressive. Elle aura comme devoir auprès de son peuple de récupérer ses territoires d'antan, même au risque de se brouiller avec ses alliés. Elle est très proche d'Elena de Lumen et nul doute que l'intervention de la reine sera nécessaire sur les tables de négociations.

"Mais tout devrait aller avec le temps et les empires et royaumes feront face ensemble à la menace des Grands Anciens. Il en est de votre responsabilité Père, et vous aussi Maman. Mon monde a perdu à cause de ses fractures et l'union des forces terranes a été bien trop tardive."

Méline regarda aussi Samara avec une certaine mélancolie. L'archimage s'était sacrifiée pour unir les grandes magies en une seule pour tenter d'éradiquer l'un des Grands Anciens. Elle aurait presque pu réussir si Haazhel Thorne lui-même ne l'avait assassinée au moment où elle ne pouvait pas se défendre.

Elle n'en dit pas plus, et ils atteignirent la salle d'ambre où très vite, la table fut garnie de plats succulents. Méline choisit les plus sucrés, bien sûr, et piocha dedans en oubliant un peu ses obligations de princesse bien élevée. Sylvandell produisait les meilleures confiseries de l'empire, surtout ses délicieux petits gâteaux fourrés à la crème en forme de dragons.

Après quelques bouchées, elle lâcha un premier nom.

"Le grand Argentier, le sire de Malevent, utilise le trésor de l'empire pour financer les agissements du baron Greldinard. Il fait passer les fonds destinés aux terres les plus éloignées en aides régionales et les dépose auprès d'agents corrompus au service du Baron. Là, les traces se perdent et si plaignants il y a , un accident les incite à retenir leurs protestations. Loin des yeux du Pouvoir, l'empire est vérolé."

Aurel de Malevent était un homme affable, discret dans ses fonctions, primordial dans la gestion des finances, et habilement, au dessus de tout soupçons. La traitrise était d'autant plus douloureuse qu'il clamait haut et fort les qualités d'un empire uni sous l'égide du plus brave des empereurs: Wismerhill, son très cher ami et maitre.
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Reine Alice Korvander
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Demande de RP
Wismerhill prit les choses au sérieux, et indiqua que le repas aurait lieu dans la Salle d’Ambre. Alice connaissait désormais les pièces du Palais. La Salle d’Ambre était surtout une chambre, avec une table ronde, mais offrait l’avantage de la discrétion. Elle avait été construite pour permettre à un ancien Empereur de recevoir ses concubines sans être surpris, à une époque différente. Une fois sur place, Méline leur expliqua que le retour du Néthéril avait coïncidé dans sa temporalité avec une guerre contre l’Empire de Mijak. Profitant de l’affaiblissement de l’Empire, l’Impératrice du Néthéril, Skuld, avait envahi Mijak par l’ouest, et, de ce que Méline en retenait, l’Empire avait perdu des territoires occidentaux. Méline lui en avait déjà parlé, Alice savait que, dans sa temporalité, Sylvandell était tombée entre les mains de Skuld. Elle leur expliqua ensuite que le Grand Argentier était un traître, qui servait les séparatistes, menés par Greldinard.

« Il faudra mener une enquête, mais on ne peut pas le juger sans preuves, ma chérie. La chronologie que tu as connue n’existe plus. »

Alice expliqua que Méline n’était pas la seule visiteuse du futur qui était déjà venue les voir. Samara, à qui on n’avait pas interdit de venir, le confirma.

« J’ai déjà reçu la visite d’une autre voyageuse temporelle, Majesté. Ganyu, la fille que j’ai eue avec Sya. Elle venait elle aussi d’une version dystopique du futur, mais différente de celle de Méline. Terra formant une dimension unique au sein du Multivers, je pense que vous venez de continuités temporelles qui n’existent plus par votre seul retour en arrière. »

Les voyages temporels avaient de quoi vous retourner le cerveau ! La finalité était simple : ce que Méline avait vu n’était pas irrémédiable. Alice lui expliqua ensuite la situation politique actuelle :

« Une guerre civile va avoir lieu au sein de l’Empire, Méline, cela est inévitable. Notre principal ennemi n’est pas tant Greldinard que Haazhel Thorn, l’ancien mage impérial. C’est lui qui a permis à ton père de devenir Empereur, mais qui l’a manipulé avec sa magie. Greldinard n’est qu’un pantin, et Thorn a des ressources multiples à son arc. »

Elle et Méline en avaient déjà parlé, mais c’était l’occasion pour Alice de clarifier les choses.

« Haazhel Thorn a un passé mystérieux, je sais qu’il est lié à la Monarchie de la Rose, qu’il est le bras droit du Roi Cramoisi… Mais, avant ça, je ne peux émettre que des hypothèses. Et certaines impliquent qu’il ait été un mage du Néthéril. Toujours est-il qu’il dispose de ressources importantes. »

Outre Greldinard, qui dirigeait la baronnie de Moork, il existait aussi d’autres seigneurs qui avaient annoncé qu’ils considéraient Greldinard comme étant l’Empereur légitime. Alice évoqua ainsi le cas de Barnabas Tharmr.

« Il est le Roi du royaume de Sangbrèque, un royaume situé le long de la mer de Mijak. »

La mer de Mijak était une mer intérieure de l’Empire qui constituait le cœur économique et industriel de Mijak, et abritait des provinces impériales comme Papua ou le Tao-Bong. Sangbrèque était une puissante force militaire, et Barnabas un Roi-guerrier qui disposait lui aussi d’une surpuissante épée magique, Zantetsuken, une épée dont on prétendait qu’elle fut forgée et enchantée pour le dieu Odin en personne.

« Ton aide nous sera précieuse, Méline, mais, puisque je suis ta mère, je souhaite avant tout que tu en profites. Ce futur terrible ne doit pas t’empêcher de vivre, Méline. Quelles que soient les menaces qui nous assaillent, tant que nous serons unis, nous pourrons y faire face. »
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Pour toute demande de RP, envoyez un MP sur mon compte central, ce sera plus simple pour moi, et, ainsi, je ne risque pas de vous oublier !

Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !

Re: Des constantes et des variantes [Méline Korvander]

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Wismerhill
Wismerhill
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La Salle d’Ambre portait bien son nom.

Les murs étaient constitués de larges plaques d’ambre poli, translucides, dans lesquelles semblaient prisonnières des feuilles, des pétales, des éclats d’or et parfois même l’ombre fossilisé d’un insecte ancien. La lumière des flambeaux s’y reflétait en un jeu de miroitements doux, comme si la pièce baignait perpétuellement dans un coucher de soleil éternel. Il y faisait chaud — mais d’une chaleur feutrée, protectrice, presque utérine, faite pour rassurer le corps et délier les langues.

Wismerhill s’y tenait debout, et la salle semblait faite pour être son écrin.

Sa haute silhouette dominait le mobilier bas et circulaire. Sa cape de velours noir à reflets pourpres glissait autour de lui comme la traînée d’un rapace nocturne. L’armure qu’il portait n’était pas celle de parade — mais celle qu’il préférait en conseil : plates d’acier sombre, ciselées de runes fines et lumineuses, rappel discret que son règne n’était pas qu’humain. Son torse — puissant, mais sans lourdeur — donnait à l’ensemble une prestance d’autant plus naturelle qu’elle n’était jamais ostentatoire.

Son visage… Les années et les guerres n’avaient pas brisé sa beauté — elles l’avaient affinée, comme une statue dont les arrêtes prennent sens à l’ombre de la lumière.
Ses yeux, couleur de tempête — entre l’acier et l’éclipse, observaient, mesuraient, jugeaient sans jamais perdre leur chaleur lorsqu’ils se posaient sur les siens.

Il écouta Méline avec attention, mais sans l’interrompre. Chaque mot qu’elle donnait — Nétheril, Sha, Skuld, Sylvandell, Sangbrèque — il le rangeait intérieurement. Pas comme un arbre de causes. Mais comme une carte.

Et sur cette carte, déjà, les forces se dessinaient.

Nétheril, revenant de l’Ombre, conquérant, pressé par des siècles de fuite.
Mijak, secoué de l’intérieur, ses frontières fragilisées par les complots.
Barnabas Tharmr, l’ambition du sabre, tenant la mer.
Et, derrière tous, Haazhel Thorn – celui qui préfère les mains invisibles. Son mentor, devenu son ennemi juré.

Wismerhill ne voyait pas seulement un ennemi. Il voyait un échiquier. Et chaque nom prononcé par Méline était une pièce.

Lorsque le nom du Grand Argentier tomba, un léger changement se produisit. Rien d’aussi grossier qu’un froncement de sourcils. Mais une lueur froide passa dans les yeux de l’Empereur. Le coup était personnel. Aurel de Malevent n’était pas un inconnu.
Il avait ri avec eux, avait bu, avait juré sur les mêmes tombeaux.
Cette trahison-là n’était pas politique — elle était intime. Mais là encore, qu’est-ce qui changeait réellement ? Son propre maître s’était révélé être un terrible manipulateur, son fidèle baron levait des armées pour le détrôner et biens de sois-disant alliés se rangeaient dans son camp.

Wismerhill posa lentement sa main sur la table. Non pas en colère, mais comme on pose la paume sur la garde d’une épée que l’on sait inéluctablement devoir tirer.

Puis il parla. Sa voix était profonde, modulée, d’une assurance calme qui entraînait le silence à sa suite :

« J’entends les cicatrices de ton futur, Méline… Et je te remercie de les partager avec nous. Tu as franchi le temps, la perte, la douleur — pour revenir vers nous. Rien que cela suffit à prouver ta force. Mon sang coule en toi.»

Il tourna ensuite la tête vers Alice. Sa voix se fit plus douce.

« Et toi, mon étoile… tu as raison. Ce futur n’est plus le nôtre. Nous le reconstruirons, ensemble. Il est bon de savoir que la fierté de Sylvandell se tient à mes côtés, en ces temps difficiles.»

Le repas arriva alors — comme une respiration nécessaire, comme si le palais lui-même avait senti que le cœur avait besoin de revenir au corps. Petits gâteaux de Sylvandell, en forme de dragons dorés. Cerf en sauce d’airelles, lentement mijoté. Pain chaud au miel et à la fleur de sel et des fruits glacés dans un sirop d’ambre doux et parfumé.

Il y avait, dans ces mets, l’histoire d’un empire. Une histoire que Wismerhill avait juré de défendre.

Il reprit place, s’assit, puis — avec lenteur — il désarma son aura de souverain pour redevenir le père, l’époux, l’homme, invitant les femmes présentes à s’installer avec lui. Bientôt le silence fut remplacé par le cliquetis des ustensiles sur les couverts.

Le repas battait son rythme doux, mais derrière les yeux d’acier de l’Empereur, les lignes de forces continuaient de danser.
Wismerhill ne mangeait jamais sans réfléchir — chaque information donnée par Méline était déjà un ordre en gestation.

Puis, calmement, il parla — non pas avec dureté, mais avec la certitude de celui qui a déjà vu la guerre et refuse qu’elle lui échappe :

« J’ai entendu ce que vous avez offertes, Méline, Alice et Samara. Et voici comment nous allons procéder. »

Il posa son gobelet. La lumière ambrée faisait scintiller son iris comme l’éclat d’une épée neuve.

« L’Argentier sera surveillé — mais discrètement. Pas une arrestation. Pas encore. Nous laisserons continuer le flux d’or, pour mieux en remonter la source. »

Ses doigts effleurèrent lentement la table — un geste mesuré, presque tendre, mais qui vibrait de contrôle absolu.

« Je confierai cette enquête à toi, Samara. Tes espionnes ont longtemps prouvé leur valeur en s’infiltrant dans les sphères de pouvoir de l’Empire. Peut-être que tes talents aussi détermineront si l’argentier décèle quelques sorcelleries ou artefacts qui porteraient l’empreinte de Thorn. Surveille aussi le flux de l’or. S’ils remontent jusqu’à Greldinard, nous aurons la carte entière de son réseau. »

Wismerhill se redressa, ses épaules sculpturales jouant sous la cotte d’acier sombre.

« Quant à Barnabas… »

Son regard devint plus lourd. Pas de haine. Une évaluation.

« …il ne faut pas le traiter comme un rebelle, mais comme un roi puissant. Ce n’est pas Greldinard que nous combattrons dans la mer de Mijak. C’est l’ambition de Barnabas. Et l’ambition ne se contient pas seulement par l’épée — mais par la démonstration. »


Il resta un instant silencieux — puis son ton se fit souverain :

« Je vais mobiliser les Légions et flottes de Papua et du Tao-Bong. Imposer notre présence sur la mer. Qu’il voie que nous sommes prêts et qu’il sache que s’il avance… il le fera en pleine lumière. Il va falloir que mes deux reines consortes et maîtresses des deux royaumes répondent à mon appel, leur proximité directe avec Sangbrèque est un atout de taille ... si leur loyauté n’a pas faibli durant ma mort temporaire. Alice, tu enverras tes dragons messagers les plus rapides pour délivrer mon commandement et mon invitation à la princesse Rhian et la shogun Nyotengu. Vu la distance, je ne risquerais pas qu’un message envoyé par magie soit intercepté par les mentats de la Lune Noire.»


Puis enfin, l’ennemi ultime, le traître et le manipulateur, celui qui était derrière tout ce chaos, celui que Maturin avait décrit comme le bras-droit du plus terrible danger qui menaçait l’univers même.

« Thorn ne supporte pas de ne pas contrôler, alors on l’attirera avec son orgueil. Si nous engageons les négociations avec Sangbrèque en imposant notre puissance, si nous étendons notre influence diplomatique vers Nétheril… il ne pourra pas rester immobile. Il se dévoilera. Et alors, nous frapperons à l’endroit où il se croit le plus sûr. Dans l’invisible. Dans l’esprit. Dans la trame. »

Il tourna légèrement la tête, ses yeux se posant sur Alice d’abord, puis vers Meline.

« Et pour Nétheril… nous ne commencerons pas par la guerre. Cette erreur de ton monde ne se reproduira pas ici. Nous inviterons Sharis en audience. Non comme ambassadrice, mais comme fille de l’Ombre venue vers la Lumière. Nous lui offrirons un siège. Une voix. Une place dans l’Empire, si elle l’accepte. L’unité face au vrai danger qui menace non pas uniquement notre Empire, mais le monde tel que nous le connaissant. »

Wismerhill se pencha alors légèrement vers sa fille, un sourire discret venant briser la ligne austère de son visage :

« Tu as traversé le temps pour nous sauver. Alors laisse-nous, à présent, reprendre le fil de notre avenir. Et cette fois… »

Il glissa sa main sur la tête de Méline, avec une tendresse rare, presque sacrée :

« …ce sera un futur construit ensemble. »

Puis, levée de gobelet, mais douce, familiale, presque intime :

« À notre famille.
À l’Empire.
Et au monde que nous allons réécrire. »

Re: Des constantes et des variantes [Méline Korvander]

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Méline Korvander
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"Karsus ..."

Ce fut le nom que Méline prononça une fois que sa mère eut terminé d'énumérer leurs ennemis. Alice avait mentionné a possibilité, ou en tout cas l'infime rumeur qui pouvait laisser entendre qu'Haazhel Thorne eut été un mage nétherisse.
La temporalité de l'univers, du multivers, des mondes, étaient en effet un véritable puzzle de probabilités, cerné par des prophéties plus ou moins valables et analysé par bien des érudits qui n'en comprenaient pas le fonctionnement. Personne d'ailleurs, hormis le ou les Grands Créateurs ne savait réellement quel était le mécanisme qui faisait tourner la roue du multivers.
Méline connaissait quasiment par cœur l'histoire de Nétheril, souvent rabâchée par Sharis qui en était l'héritière.

"Karsus est le mage qui a provoqué la chute et l'exil forçé de Nétheril. Il a volé l'essence même de l'ancienne déesse de la magie mais ce Pouvoir l'a consumé. Seulement, il n'y a aucune trace de lui nul part, que ce soit son âme où les fragments qui auraient pu rester. Tout ce transforme et les archimages de Nétheril, avant le passage dans le plan des ombres, ont tout fait pour retrouver la poussière de l'Usurpateur, sans résultats. D'aucuns soupçonnent qu'il a en réalité survécu et s'est caché pour se remettre de cet échec. Cet Haazhel Thorne pourrait-il être Karsus en réalité? Son ambition était démesurée, tout comme son Pouvoir. La mère de Sharis, l'impératrice, l'a connu et affronté aux dernières heures de l'empire."

Rien n'était certain, Alice l'avait dit et c'était vrai. Chaque question en amenait une autre et chaque réponse s'opposait à une certitude précédente ... La position de Mijak était affaiblie et le Pouvoir en place susceptible de monter à n'importe quel moment.

Seules la puissance revenue de Wismerhill, en tant qu'être unique, et de ses rares alliés sûrs, ralentissaient les velléités des renégats prêts à le faire tomber de son trône. Plus que jamais, il lui fallait être clairvoyant et gouverner avec un sens aigu de la stratégie du court jusqu'au long terme.

Débats et choix politiques il y auraient mais comme pour faire écho à l'invitation suivante de l'empereur, l'estomac de Méline chanta une petite mélodie très identifiable. Elle rougit mais ne mentionna pas que les "exercices" précédents avec sa mère et Illian l'avaient mise en appétit.

Ils passèrent à la salle d'Ambre, une salle qui rappelait bien des souvenirs d'enfance à Méline. Elle y avait savouré bien des pâtisseries préparées par les chefs du palais, à outrance. Ils s'installèrent autour de la belle table déjà garnie et les fumets dégagés par les cuissons titillaient les papilles de la princesse. La Garde tenait les accès et ils ne seraient pas dérangés sauf urgence auprès de l'empereur.

Méline reprit une aussitôt une habitude que sa mère n'avait jamais réussi à lui faire passer: se penchant sur la table, elle trempa un doigt successivement dans chacun des plats présents et le suçota pour déterminer dans quel ordre elle allait les dévorer. Ses yeux pétillaient et elle choisit au risque d'irriter l'assemblée de commencer par une viande rôtie et caramélisée aux épices du désert de Papua.

Ne perdant pas cependant le fil de la discussion, elle écouta son père établir sa stratégie immédiate et donner ses consignes. Avec Samara à ses côtés, il avait toutes les chances de réussir. D'ailleurs à la fin du propos de Wismerhill, Méline utilisa discrètement une petite cuillère dorée pour catapulter une boulette de pain sur la mage impériale. Bien évidemment, à l'impact, la princesse modèle découpait délicatement un bout de sa viande, le petit doigt levé. Cette Samara là ne le savait pas mais toutes deux avaient été très joueuses dans l'ancienne réalité de Méline. La fille du destin voulait inconsciemment retrouver ses repères.

Elle faillit renverser son verre de jus quand elle le saisit précipitamment pour suivre le vœu de l'empereur.

"Oui ... à tout cela."

De tradition, les de Lhynn avaient l'appétit féroce et l'air des montagnes de Sylvandell n'arrangeait pas la génétique de l'héritière des deux. Donc Méline mangea, touilla, et rogna jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. C'était exagéré et inconvenant mais ... c'était ainsi.

Les sujets sérieux comme plus légers s'étaient succédé et tous y avaient pris part. Sur certains points, Méline n'avait pas grand chose à dire, de par sa méconnaissance du sujet. Sur d'autres en revanche, elle avait des commentaires à donner qui même s'ils étaient toujours d'un autre temps, pouvaient laisser entrevoir certains aspects de leurs ennemis.

"C'est la jalousie qui a opposé Barnabas Tharmr de Sangbrèque à votre règne Père. Il a été ulcéré de voir que vous preniez épouses dans les royaumes vassaux comme Sylvandell ou Papua mais que vous délaissiez votre intérêt pour les beautés gothiques de son royaume. Il a une jeune sœur qui selon lui serait parfaite pour vous accompagner. Lui aussi est soumis au regard de ses gens et il prend cet affront comme très personnel. Et de plus, il s'estime lésé. N'oubliez pas que lors de l'Olympomachie, il a servi à vos côtés et ses troupes ont subi de plein fouet et en première ligne l'attaque directe de l'Olympe. Les pertes ont été lourdes et il s'attendait à de nombreuses preuves de considération qui ne sont pas, ou pas encore venues. En votre absence, le Pouvoir a failli."
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Re: Des constantes et des variantes [Méline Korvander]

Message par Reine Alice Korvander »

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Reine Alice Korvander
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Demande de RP
« Pour l’heure, le Néthéril n’a pas encore émergé. Nous l’aurions perçu. »

Samara fit cette remarque quand l’Empereur signala qu’il envisagerait une alliance diplomatique avec le Néthéril. Pour l’heure, les Mijakiens avaient deux principales menaces à gérer. Suivant ce que Méline venait de dire, Alice reprit :

« Moork est à l’est, et Sangbrèque est à l’ouest. »

La baronnie de Moork était l’ancienne baronnie de Wismerhill, celle par laquelle il était devenu un noble de l’Empire, et avait ainsi pu avoir les prétentions légitimes pour devenir l’Empereur. Moork était désormais entre les mains de Greldinard, et constituait le principal bastion des séparatistes. Mais les choses s’étaient sensiblement compliquées quand Barnabas avait annoncé soutenir la cause de Greldinard. Sangbrèque se trouvait le long de la mer intérieure de Mijak, cette grande mer qui abritait les plus puissantes provinces de l’Empire, comme Papua ou le Tao-Bong. L’Empereur suggéra même qu’Alice aille voyager là-bas. L’idée était bonne, mais insuffisante.

« Mon Empereur, c’est à vous d’y aller. Vous devez renouveler les vœux d’alliance avec Papua, et les Viscarii. Il faudra des serments forts, il vous faut unir ces forces pour combattre Sangbrèque, tandis que Sylvandell soutiendra l’armée impériale pour combattre les forces de Greldinard à l’est. »

En parlant de « renouveler les vœux d’alliance », Alice parlait poliment de mariage politique. Avec sa mort, tous les mariages de Wismerhill avaient été annulés, et il était donc urgent de reconstituer des alliances. Alice était bien placée pour savoir que Rhian Thoris était une Princesse sans époux, et qui refusait tout lien. Pour obtenir sa main, l’Empereur devra se déplacer en personne. Il en irait de même pour les Viscarion.

« Pour le Tao-Bong, je peux m’en charger, la Shogun Nyotengu m’a personnellement invité. Et toi, ma chère Méline, je pense que le mieux est que tu restes à la capitale, le temps de voir les différences entre ta réalité et la nôtre… Et de te renseigner sur le Néthéril, aussi. J’ignore si Thorn vient de là, mais on ne peut négliger aucune hypothèse. Accessoirement, toi et tes guerrières serez utiles pour combattre les cultistes de la Lune Noire, la secte de Thorn continue à sévir un peu partout dans l’Empire, et même au sein de la capitale… »
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