C’était peut-être même mieux ainsi. Se retrouver totalement seule et coupée d’absolument tous les liens en rapport avec Noël. Oui, c’était surement la meilleure stratégie. Tout comme le fait de changer d’identité et de nom.
« Nikita ? Nikita. Oui, pourquoi pas. Va pour Nikita. »
Elle avait eu le réflexe de serrer le poing et de le menacer. De quel droit lui donnait-il le sobriquet de « Princesse » ? Est-ce qu’elle ressemblait vraiment à ses anorexiques aux cheveux longs et blonds ? Est-ce qu’elle avait besoin d’une espèce de machiste en armure pour la délivrer du haut de sa tour ? Et puis, Mrs Claus, non, Nikita, décida que c’était peut-être aussi important. Aussi important que le changement de prénom et la pensée de bientôt être vêtue d’un Perfecto.
*Tout reprendre à zéro. Se faire sauver par mon espèce de prince des étoiles. Puis je dégommerais le dragon moi-même et à mains nus. Et m’emparerais ultimement de tout le royaume. Ouais. A partir de maintenant, je crois que je vais embrasser l’image de la guerrière viking. C’est le parfait opposé à la bureaucrate que j’ai toujours été. *
Chacun suivit son chemin. Ulrik et la préparation à repartir. Nikita et l’annonce qu’elle devait faire pour tous les prévenir qu’elle partait. Autant dire que cela provoqua un sacré raffut dans le Chalet. Et qu’allait-il fait sans Mrs Claus ? Et comment retournerait-il sur Terre ? Et est-ce qu’il fallait chercher à repartir sur Terre ? Et peut-être qu’il pourrait bricoler le Chalet pour l’équiper d’une sorte de système pour naviguer ? Et ci ? Et ça ? Et ce truc ? Et machin ?
Petit à petit, Nikita réussit à faire accepter à la majorité son départ. Et son probable retour à une date indéfinie. Elle désigna une sorte de petit groupe de lutins qui lui paraissait assez fiable à ne pas détruire le peu qui restait. Des lutins qui individuellement étaient de véritables fouteurs de merde. Mais collectivement, elle savait qu’il en serait autrement. Donc la grande scène du départ avait été joué. Et Nikita retourna voir Ulrik dans son vaisseau. Elle avait quelques questions pour lui.
« Ok, Capitaine, il faut qu’on parle un peu. Je suppose que même si nous allons partager les ressources du vaisseau, nous aurons chacun notre vie privée, oui ? Où est-ce que je vais dormir ? Où se trouve la douche et les toilettes ? Et est-ce que je peux compter sur vous ou est-ce que je dois me méfier d’un système de surveillance qui vous permettra de lorgner votre nouvelle Princesse, baroudeur ? »
Nikita se laissa tomber dans le siège du copilote et grimpa ses pieds qu’elle croise sur le tableau de bord. Tout ce bordel de cockpit, de boutons, de cadrans et de données lui était complètement inconnu. S’il devait y avoir un problème, une avarie ou une catastrophe : ils seraient sacrément dans la merde. Est-ce que ça signifiait qu’elle devait apprendre à voler dans un vaisseau spatial ? Peut-être.