Plutôt que de rester, Éléanor envisageait plutôt d’évacuer les gens du village. Ils n’eurent pas l’occasion d’en discuter, car des monstres attaquaient le village. Des Draugirs et autres créatures nécrotiques. Lazare déploya sa lame, et se rua dans la bataille. Ceux qui le comparaient à un dandy de salon avec sa beauté et son nombre élevé d’amantes ne pouvaient que ravaler leurs langues quand Lazare se battait. Le Viscarion était rapide et puissant, agile et efficace. Les Draugirs avaient pour eux le nombre, mais ils étaient lents, et désordonnés. Lazare utilisait aussi bien son épée que sa magie, envoyant des ondes d’Air pour repousser les ennemis, générait des cônes cristallins avec sa Glace, des boules de feu, des arcs électriques… L’homme maîtrisait tous les aspects de la magie élémentaire. Il constata avec joie et aisance qu’Éléanor était elle aussi une très bonne guerrière. Ils affrontèrent la vague ennemie, fort heureusement peu nombreuse. L’armée des morts devait surtout se focaliser vers Drakensang et l’armée viscarii.
Lazare se confronta ainsi à un Draugir armé d’une hache à deux mains. Le monstre l’abattit sur lui. Le chevalier esquiva l’attaque en faisant un pas de côté, et sa lame croisa la lame d’un autre mort-vivant qui se tenait à côté. Lazare repoussa son ennemi, et sa lame le frappa violemment. Le Draugir à la hache leva son arme, et la fit pivoter sur le côté. La hache heurta le flanc de Lazare, qui grogna, en pouvant toutefois sur son armure pour amortir l’impact.
« Saloperie ! »
Lazare se retourna vers ce géant, et envoya une boule de feu avec sa main libre. Une attaque destinée à surprendre le Draugir, la boule de feu n’était pas assez puissante pour percer son armure. Lazare s’attaqua à lui, et frappa avec sa lame, qui croisa la hache du Draugir. Le monstre grognait sur place, et frappa Lazare au ventre avec son pied, pour le repousser. Lazare entendit alors Éléanor hurler son nom. Un Draugir s’était abattu sur elle, ses dents claquant furieusement près de son visage. L’épée de Lazare jaillit alors, et transperça le crâne du Draugir. Les étincelles magiques qui brûlaient dans ses yeux s’éteignirent ensuite. Il n’eut guère le temps d’aider Éléanor à se relever, car le Draugir à la lourde hache l’attaqua encore. Lazare évita son attaque de haut en bas en sautant en arrière, et se confronta à un autre Draugir, qui l’attaqua avec deux poignards dans les mains. D’un mouvement d’épée, Lazare trancha les deux mains du Draugir puis termina son œuvre en le décapitant à son tour.
« Ils sont plus nombreux que je ne le pensais ! »
Depuis le village, des archers s’étaient positionnés sur les remparts en bois qui protégeaient l’accès au village. Leurs flèches vinrent en aide aux deux guerriers. Lazare vit ainsi le Draugir à la hache se recevoir une flèche dans le crâne, ce qui le déstabilisa suffisamment pour que Lazare le tue d’un puissant coup de lame qui transperça sa mâchoire, et ressortit de l’autre côté.
En compagnie d’Éléanor, ils firent ainsi face, jusqu’à se retrouver ensemble dos-à-dos, tandis que les archers du village étaient soutenus par d’autres villageois équipés de fourches, de faux, ou d’épées rapiécées. Ils repoussèrent ainsi les quelques Draugirs qui se rapprochèrent en contournant Lazare et Éléanor. La bataille se termina ainsi, et Lazare soupira lentement. Éléanor l’enjoignit de leur dire de partir. Lazare se rapprocha d’elle… Et commença par l’embrasser en l’enlaçant. Un baiser énergique, mû par l’adrénaline du combat. Lui comme elle avaient des traces de sang séché sur le visage, que ce soit le leur, ou celui des morts-vivants.
« Ce sera à eux de décider, ma chérie. »
Le duo retourna dans le village. Une réunion d’urgence était organisée au sein du manoir seigneurial, et l’évacuation faisait partie des questions à débattre.
« Évacuer pour aller où ? Entre nous et l’armée, il y a la nécropole !
- Nous ne pourrons pas les retenir éternellement, il faut tenter notre chance avant que les morts-vivants ne soient trop nombreux !
- On ne voyage pas si rapidement… Les enfants, les personnes âgées… Tout ça prend du temps, et nous n’aurons pas les défenses de notre village. »
Lazare n’était pas favorable pour ces raisons à l’évacuation.
« Nous ne sommes pas très loin de Papua, rappela-t-il. Moi et le Chevalier-Dragon Éléanor, nous avons été envoyés pour enquêter sur la résurrection du dragon noir Azlash. Maintenant, il y a une armée de morts-vivants. Si vous sortez, vous vous exposez non seulement à rencontrer les morts-vivants, mais aussi Azlash. Ici, le dragon noir se heurte à l’aura protectrice du temple. Dehors, vous êtes sans défense. »
Sa conclusion était simple. Il attrapa doucement la main d’Éléanor, conscient qu’il ne suivait pas ce qu’elle conseillait.
« Cette armée de morts-vivants va appeler une réaction. Les Viscarii vont déployer des renforts à Drakensang, et les Papuans vont venir pour sécuriser ce village. Je propose donc de renforcer nos défenses, et d’attendre ici que les renforts arrivent… Que ce soit les Papuans, ou ton ordre, Éléanor. À deux, nous n’avons aucune chance de prendre la nécropole. »