The Multiversity

[Marishka Auschwitz]

Où est-ce qu’elle est Où est-ce qu’elle est Où est-ce qu’elle est ?! C’est quoi cette maison ? Et toute cette pierre, c’est… Attends. Et si c’était ?... Marischka doit se remettre de son premier voyage via un portail. Etre téléportée sans son consentement a déclenché une sacré décharge d’adrénaline dans son corps. Mais elle se redresse. Elle quitte sa position d’animal sur le qui-vive. Elle ne ressent pas d’animosité ou d’agressivité. Qui plus est, « Maman » Shayne est sereine. En fait, ce doit être elle qui est derrière tout ça.

« Donc… c’est ma maison ? »

Question qui n’a pas besoin d’obtenir de réponse. Marischka découvre cette maison. C’est très loin des lieux d’urbex qu’elle a connu. Ce n’est pas une villa de riche à dépouiller. Ce serait entre les deux. Quelque chose de très convenable. Il y a un canapé très confortable. Elle dormira à merveille dedans. Et toutes ces peintures unies. Pas de déchirement de tapisserie. Pas d’infiltration d’eaux. Non, cette maison (SA maison !) respire la bonne santé. Il y aussi une forme de… calme ? Sérénité ?

Il y a une cuisine. Il y a un bruit de fond. Et si… oui, il faut qu’elle ouvre cette porte. Un frigo rempli de nourriture ! Une explosion de délicieuses saveurs qui assaille son nez. Son estomac se plaint. L’animal en elle ne peut pas résister et… goûte à tout, en fait. Cuisse de poulet pas cuite. Morceau de fromage. Ce qui ressemble à un mélange de plusieurs légumes avec un goût bizarre. Probablement des épices. Elle goûte à tout. Cette demi déesse ne lui a pas menti ! Cet endroit, SON endroit est génial.

Puis elle va dehors. Elle découvre cette immense carrière. Un genou à terre, elle pose la paume de sa main sur le sol pour ressentir le Gris tout autour d’elle. Il est si fort. Ce qui est parfaitement normal dans un tel lieu. Peut-être… peut-être qu’elle pourrait tenter des trucs qu’elle n’a jamais pris le temps de tenter avant ? Parce qu’elle manquait de temps. Parce qu’elle manquait d’énergie. Parce que… oh, « Maman » Shayne décide finalement de lui dire quelque chose.

« Euh… »

*Ferme ta gueule, Marischka. Tu as vraiment envie de lui dire que tu ne comprends rien ? *

« Bah, euh, je suppose qu’il va falloir que je tente des trucs avec la carrière. Pour euh, pour montrer que je suis bien la bonne personne qui mérite sa maison ? Un truc dans le genre ? »

Akane est tout de même bien quelque part dans ses pensées. Au début, elle avait pensé que dormir dans le canapé serait génial. Puis Marischka avait découvert une chambre avec un lit. Mais pas un petit lit militaire tout pourri et tout dur. Non, un grand lit avec une couette sous laquelle hiberner. Mais surtout, un lit qui pourrait accueillir deux personnes.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

J’informe Alma que pour le moment, elle n’a rien à prouver. Je suis certaine de mon choix. Que dans l’instant, ce qui importe, c’est qu’elle s’acclimate à son nouvel environnement. « C’est ça vivre, il n’y a pas d’urgence », que je lui dis. Peut-être que sur le moment, cela ne voudra rien dire pour elle. Mais je pense qu’elle comprend parfaitement ce que je veux dire car elle n’a vu. Goûté. Senti. Entendu. Touché. Cette maison toute à elle et ce qu’elle contient. Jamais elle n’aurait pu avoir cela d’où elle vient, ce monde où survivre est la seule option. Mais ici, survivre n’est pas imposé à tous, oh non. Je vais lui laisser quelques jours pour vraiment s’acclimater à son nouveau milieu. Je veux la tester. Est-ce qu’elle voudra la compagnie de sa mère adoptive ou la solitude? Est-ce qu’elle voudra de la compagnie, accepter que certains ne sont pas là pour la tuer?

Je lui donne un téléphone avec un seul numéro dedans. Le mien. « Si tu as besoin de moi, ne serait-ce que juste pour parler, appelles moi et je viendrai. Pas nécessairement dans la seconde mais au plus dans l’heure ». Une autre différence significative avec mon erreur passée. Ne pas lui avoir consacré suffisamment de temps. Ne pas avoir vraiment mis l’emphase sur « mère adoptive ». J’ai plus été une figure d’autorité qu’une figure maternelle. Une erreur que je ne répéterai pas. Si je suis plus présente dans sa vie, inconsciemment, elle sera plus dépendante de ma personne. Plus… Vulnérable… À ce que je pourrais désirer. Et certainement plus encline à vouloir m’impressionner pour avoir des encouragements et des félicitations. Des années de négligence parentale… Elle a beaucoup « d’affectif » à rattraper. Ce n’est pas exagéré que de le dire. Alors là clairement pas.

Est-ce mal que de chercher à la contrôler par des moyens détournés? Pas en ce qui me concerne. Mes sentiments seront authentiques. Vraies. Rien de feint. Mais est-ce que cela veut dire que je renonce à mes projets? Certainement pas. Il faudra plus de temps. Il faudra accepter cette réalité. Je ne répéterai pas les mêmes erreurs. Je ne vais pas éparpiller Alma dans toutes les directions. Je ne vais pas à nouveau échouer par manque de prévoyance. Je DÉTESTE l’échec. Encore plus quand c’est le mien. De la patience, Shayne. De la patience. Et quand j’y pense, si je prends mon temps, ma chère sœur ne va pas débarquer et interférer dans mes plans avant qu’ils ne soient prêts. Ça aussi ça a été une belle saleté d’erreur de ma part. Mais pas deux fois. Au risque de me répéter. Liliane et Abigail n’existeront plus dans cette version des choses. Je les ai créés. Je ne pas les créer.

Akane en premier. Puis Verena. Et peut-être Giana. Ou alors j’élimine aussi Giana et je la remplace par quelqu’un d’autre. Ou je ne garde qu’Akane et Verena. En faire une sorte de « Power Trio » avec Alma.  Restreindre. Concentrer. Limiter. Le moins Alma aura à diviser son attention, le mieux ce sera. Donc Akane pour lui donner tout le sexe, la violence et la nostalgie de son ancien monde dont elle a besoin. Verena pour la guider, l’encourager et l’assister. Akane peut parfaitement prendre le rôle de petite amie et Verena le rôle de support moral. Une je la contrôlerai par la peur. L’autre va faire ce que je veux par curiosité et pour tuer l’ennui. Vraiment, Shayne, pourquoi t’es-tu ainsi compliqué la vie… « Est-ce qu’il te manque quelque chose, est-ce qu’il y a autre chose que tu voudrais », que je demande à Marishka en désignant d’un geste large tout ce qui l’entoure.

[Marishka Auschwitz]

Pourquoi est-ce qu’elle voudrait appeler sa geôlière ? Pour faire semblant de jouer à la dinette entre maman et sa fille chérie ? Hors de question que Marischka s’abaisse à ça ! Une fois que la déesse sera repartie, elle va prendre possession de cette maison. Elle est même en train de se dire qu’il ne faudra pas qu’elle perde de temps et qu’elle exploite la carrière au maximum de ses capacités via le Gris. Marischka lève alors les yeux vers le plafond. Ou alors elle doit les plisser pour trouver l’éclat de lumière qui trahirait une caméra espion. Oui, elle sera surement espionnée à l’intérieur. Il faudra qu’elle passe beaucoup de temps à l’extérieur. C’est décidé.

« Quoi ? Comment ça quelque chose qui manque ? »

Elle a déjà tant à sa disposition. Et elle n’a fait que découvrir superficiellement son nouvel environnement. Si elle a ouvert toutes les portes qu’elle a croisé sur son chemin, il lui reste à découvrir toutes les pièces. A faire l’inventaire de ce que contient chaque meuble. D’ailleurs, ça commence à ne pas lui plaire de ne pas connaître toutes les entrées et sorties possibles. Elle a besoin de faire ça. Sinon, comment pourra-t-elle dormir de manière plus ou moins efficace ? Ce n’est pas parce qu’elle a une maison rien qu’à elle qu’elle va soudainement faire des nuits complètes.

« Parce qu’il faudrait que je demande autre chose ? De ce que j’ai vu, j’ai à manger et à boire. Il y a une salle de bains pour que je me lave. Et une chambre avec un lit trop grand pour que je puisse dormir. J’ai largement ce qu’il me faut. Et quand tout ça sera fait, il faudra que j’explore la carrière. Parce qu’il faut que je connaisse mon environnement. Et aussi parce que j’ai envie de tenter des trucs avec mon pouvoir. Et aussi parce qu’il faut que je fasse mes preuves pour mériter ma maison. Alors, non, je n’ai rien besoin d’autre. »

*Est-ce qu’elle a envie que je lui dise des trucs en particulier ? Elle peut se fourrer ce qu’elle veut dans le cul si elle croit que je vais lui des trucs mielleux du genre « je t’aime » ou « à demain, maman » ou je ne sais pas quoi d’autre ! *

Sa main se lève pour exhiber le nouveau téléphone portable.

« Et puis j’ai ça si je pense à un truc plus tard, non ? Genre je pourrais t’appeler pour me dire qu’il me manque ce truc et tu viendras avec ? Bon, à la limite, il va peut-être me manquer des vêtements. Je ne sais pas s’il y en a dans cette maison. Et s’il y en a, ça m’étonnerait que ça m’aille. Ou alors, ce serait flippant. Parce que ça voudrait dire que tu as accès à ma tête, un truc dans le genre. Parce qu’à la limite, que ce soit à ma taille, ça je pourrais l’admettre. Mais que tu saches exactement dans quel genre de vêtement je suis à l’aise, mouais. Et puis, au pire, je suis toute seule dans le coin, hein ? Le temps est pas mauvais. Ouais, je pourrais être nue voire m’envelopper dans mon pouvoir. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

En effet, s’il lui manque quelque chose, elle a juste à m’appeler. Lui amener ce dont elle a besoin ne me dérange pas. On me dira : mais tu vas faire la livreuse glorifiée, Shayne! Peut-être. Mais n’oubliez pas quelque chose. Elle peut faire la maline, elle peut faire son arrogante, son indépendante. Mais c’est une façade. Si petit cœur malmené par la vie a connu la chaleur maternelle dont je suis capable. En ce moment elle ne veut pas admettre son nouveau rôle, mon nouveau rôle, cette nouvelle dynamique entre nous. Elle continue de croire, et pas tout à fait à tort, qu’elle est pleinement indépendante et qu’elle n’a pas besoin de moi. C’est parce qu’en fait elle est confuse. Alma aussi, la première fois, a eu du mal à accepter d’avoir dans sa vie quelqu’un face à qui elle avait une dette impossible à payer. Mais avec le temps, cela la dérangeait de moins en moins…

Et elle a commencé à vouloir de plus en plus de cette relation mère / fille. Car quand on obtient quelque chose que l’on n’a pas, sur le coup, vous ne vous en rendrez peut-être pas compte. Mais sur le long terme, définitivement. C’est comme une junkie en manque de drogue. Elle va finir par sentir un vide en elle. Elle ne sera pas d’où ça vient nécessairement. Et quand je vais aller la voir, lui apporter cette chaleur maternelle, le vide va se remplir. Évidemment que ce que je fais est insidieux. Je suis un pur produit du Chaos. Cela dit, c’est uniquement au début, si on peut dire cela ainsi. Avec le temps, elle va vraiment désirer cette relation. Je ne suis pas inquiète. Si j’ai réussi une fois en faisant une tonne d’erreurs en chemin, je peux réussir une deuxième fois en sachant quoi ne pas faire. De toute façon, rien de tout ceci n’est réel. C’est un rêve. Plus vrai que vrai mais un rêve quand même…

Oh et non, je ne suis absolument pas désolée pour le bordel cataclysmique que ça va mettre dans la tête d’Alma quand, éventuellement, elle va se réveiller. Vivre des jours, des mois, des années dans un rêve… Et retourner dans une réalité très différente… Je suis confiante. Elle préfèrera ce qu’elle aura eu comme vie dans le rêve et elle me demandera de faire appel à ma faveur pour le lui donner. Vous Verrez. Mais avant d’arriver à la conclusion, il faut encore s’assurer que les événements se déroulent de façon positive, où serait l’intérêt sinon? Je peux vous le dire : il n’y en aurait aucun. Si tout se passe bien dans le rêve, si apprendre de mes erreurs porte ses fruits… Le futur sera radicalement différent mais pas moins intéressant. Et je dis le futur mais c’est avec un petit f. On ne va pas refaire l’univers avec un tel changement. Donner à Alma la chance la plus optimale, c’est autre chose.

« Tu as raison, si tu as besoin de quelque chose, laisse-le moi savoir. Et il y a des vêtements qui devraient te faire, sans avoir les mesures exactes », que je lui dis. Tout des trucs dans des tons sombres et de type militaire ou utilitaire. Ce n’est pas difficile de deviner son style. Correction : à ce moment spécifique dans sa vie. Avec le temps elle a développé d’autres goûts mais nous ne sommes pas encore rendus là. Simple et efficace, on va dire ça comme ça. Je lui demande aussi si elle veut que je reste encore un moment ou si elle préfère avoir sa solitude. C’est un piège, évidemment. Si elle me demande de rester, c’est qu’elle admet qu’elle n’est pas hostile au fait d’être ma fille adoptive. Si elle me demande de partir, elle pourrait penser qu’elle part avec un « mauvais point ». Manque de respect, quelque chose du genre, qui sait. C’est pour l’habituer à réfléchir au lieu de juste agir et on s’arrangera avec le reste…

[Marishka Auschwitz]

« Bah, tu peux… »

*Ouhla, c’est quoi ce traquenard ? Elle aurait pu se barrer plusieurs fois déjà. Est-ce qu’elle essaie de me faire comprendre un truc ? *

Marischka ne sait plus quoi répondre. Elle a l’impression d’être prise au piège. Ce qui l’énerve le plus est de ne pas comprendre quel genre de cage l’entoure. Bordel, ça paraissait si simple au début. Question simple (« est-ce que tu veux que je parte ? » -> réponse simple (« oui »). Alors pourquoi ça ne se passe pas comme ça ?

« Fais ce que tu veux, après tout c’est ta… »

*NON ! C’est MA maison. Rhaaa ! Elle peut pas se tirer, la tarée et me laisser tranquille ! Si elle croit que j’ai envie de blablater toute la journée ou de l’avoir dans mes pattes, elle se trompe. Je n’ai pas besoin d’elle. J’ai seulement besoin d’une douche et d’un copieux repas. Et je n’ai pas besoin d’elle pour me déshabiller ou me fourrer la fourchette dans la bouche. *

L’impatience revient et agite son pied nerveusement. C’est impossible de lui dire de se barrer. Pourtant, Marischka en meurt d’envie de lui dire. C’est pour ça qu’elle préfère être seule. Etre à plusieurs est toujours compliqué. L’autre a toujours des envies que Marischka n’a pas. C’est chiant. Et elle n’est pas le genre de femme à faire des concessions. Tout pour sa gueule. Les autres ont qu’à ramasser les miettes. Puis quoi encore ?

« Tu dois avoir des trucs super importants à faire. Tu devrais aller les faire. J’ai l’habitude de m’occuper de moi, alors je vais gérer comme une cheffe, tu sais. »

Voilà, ENFIN, elle a répondu à sa question. Et pour bien appuyer qu’elle a envie d’être seule, elle se dirige vers la salle de bains. Pour encore mieux appuyer son envie, elle commence à se déshabiller. La veste de cuir noir complètement épuisée vole pour s’écraser contre le dossier du canapé. Puis il glisse et finir par terre. Au tour du haut qu’elle jette… elle ne sait pas où elle l’a jeté. Par terre. Elle s’en branle. Affichant ainsi toute une carte d’anciennes blessures et cicatrices.

*Tiens, c’est bizarre de penser à appeler ça une « carte », non ? Pourquoi je… Non, rien à branler. Je me suis assez pris la tête aujourd’hui. Je vais faire couler toute cette merde de pensées sous le flot dans la douche. *

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Elle est Presque adorable quand elle s’y met. Je la vois presque taper du pied et faire sa crise. Oh elle ne fait rien de cela, j’ai dit presque, après tout, mais clairement que la situation ne lui convient pas. J’aurais presque envie de lui jouer un sale tour quand elle commence à se déshabiller en ma présence. Mais je suis plus intelligente que cela. Si ma nature chaotique me dit que c’est la meilleure chose à faire, mon expérience passé avec Alma me dit que c’est une très mauvaise idée. Je lui dis que je vais y aller mais que si elle a besoin de moi ou si elle veut me voir elle peut m’appeler et je m’assure qu’elle ait bien entendu. Elle ne pourra pas dire « je ne savais pas ». À qui elle pense avoir affaire, franchement… Donc, une fois que le piège a été déployé, un portail plus tard, je ne suis plus là. Marishka est seule avec son légendaire psychotage. Légendaire est le bon mot.

Sans trop de surprise, dans la réalité ou dans un rêve très élaboré, quasiment une simulation de réalité virtuelle, je la laisse tranquille. Elle va faire le premier geste. Malgré elle et potentiellement de mauvaise grâce. Mais elle va faire le premier geste quand même. Je ne vais pas revenir la voir tant qu’elle ne m’invitera pas à le faire. Et si elle me demande pourquoi, je lui dirai que c’était pour respecter son intimité. Ce qu’elle a demandé sans le demander à voix haute. Lire entre les lignes. Décoder le non verbal. Donc j’attends. Je suis patiente. Marishka est quelqu’un de simple. Qui fonctionne plus comme l’animal que l’être humain. Alors elle n’est pas difficile à comprendre. J’attends. Patiemment. Inévitablement, elle va décrocher le téléphone et m’appeler. Oh elle va me demander de lui apporter quelque chose. C’est tout aussi évident. Masquer ma visite pour une toute autre raison…

Mais je ne suis pas dupe. Alma peut se penser très intelligente mais elle sait pertinemment qu’elle se berce d’illusions. Que je suis beaucoup plus maline qu’elle et que sa tentative de me duper est terriblement transparente. Alors quel est le pire? Que je fasse comme si elle était subtile donc que je sais mais que je la laisse faire quand même comme quand un enfant vous raconte quelque chose de saugrenu et que vous faires mine de le croire ou que comme je sais, je suis potentiellement en train de lui tendre mon propre piège? Ah la psychoteuse doit tourner à plein régime, là-haut. Je lui donne maximum une semaine pour qu’elle prenne le téléphone et m’appelle. Finalement, j’aurai moins attendu que cela : Marishka appelle au bout de trois jours. Évidemment qu’elle ne veut pas l’admettre mais elle s’ennuie de sa mère adoptive qui s’habille sans se soucier de ce que les autres vont dire d’elle…

Et je ne vais pas arriver avec un air arrogant et amusé. Je vais prendre sa demande au sérieux même si elle sait, elle sait! Que c’est une manière détournée d’avoir ce qu’elle veut vraiment. Je dépose le paquet contenant ce qu’elle m’a demandé sur la table de la cuisine avant de faire comme chez moi, d’aller m’asseoir sur le canapé et lui demander comment elle va, comment elle s’acclimate à son nouvel environnement. Vous savez, ce que ferait une mère après que son enfant ait déménagé… La conversation est étonnamment normale et ne contient aucun piège. Je fais la conversation parce que je veux savoir, c’est tout. Le fait que je ne sois pas en train de l’engueuler pour m’avoir fait venir sous un faux prétexte doit la déstabiliser complètement. C’est normal. C’est de sa faute. C’est elle qui a demandé et elle a reçu. Maintenant, elle doit faire avec. Pourquoi avoir fait venir sa mère adoptive si elle déteste le blabla?

[Marishka Auschwitz]

Enfin seule ! Marischka croyait qu’elle ne serait jamais débarrassée de ce pot de colle. Complètement nue, elle file vraiment sous la douche. Non, avant, elle doit faire le tour de la maison. Il faut qu’elle sache le nombre de pièces. Au rez-de-chaussée et à l’étage. Savoir où se trouve les portes et les fenêtrer. Combien il y en a. Puis elle retourne sous la douche et tourne le mitigeur pour asperger la cabine d’eau chaude. De l’eau chaude, bordel ! Le pied ! Et… non. Pas encore. Elle doit à nouveau quitter la douche. Refaire le tour des pièces. Ouvrir chacune des portes de chacun des meubles. Vérifier qu’il n’y a aucune connerie de cacher. Comme une caméra ou, ou, elle ne sait pas, pourquoi pas une bombe. Quand enfin le psychotage a été dressé dans le bon sens du poil, elle finit par entrer et surtout rester sous la douche. Et on ne parle pas de trente secondes top chrono. Non, Marischka va y rester dix longues minutes. Délai après quoi il lui faudra sortir pour voir son environnement et ne plus être emprisonné dans un cocon de buée et de chaleur délicieuse. Elle finit même par s’engueuler de s’être laissée avec tout ce nouveau confort.

Ensuite quoi ? Ensuite elle découvre, en grognant, que les vêtements sont plutôt à sa taille. Et plutôt dans son style. Ça l’énerve. Parce que ça veut dire que cette pseudo-mère l’a bien espionné. Mais… elle finit tout de même par s’habiller dans ces vêtements à sa taille, noire et fonctionnelle. Des poches. Pleins de poches. Elle adore.

*Et maintenant quoi ? *

Ça ne fait pas une heure que Marischka est seule. Et elle se retrouve comme une conne au milieu de cette belle maison. Silencieuse. Elle connaît le silence, pourtant. Elle l’apprécie même pour sa qualité à trahir celui qui voudrait lui faire la peau. Mais aujourd’hui, c’est… c’est différent. Et elle n’arrive pas à s’expliquer pourquoi. Inévitablement, un nouveau sujet d’agacement.

Alors elle s’apprêtera à aller dehors. Découvrir la carrière. Tester des idées qu’elle a eu concernant ses pouvoirs. Mais non. Elle a été tellement habitué à survivre que quitter cette maison remplie de bouffe est juste impossible. Et si elle remontait à l’air libre suite à une exploration de la carrière pour découvrir que la maison n’a jamais existé ? Ou que le frigo a été déplacé ? Bien sur, ce serait plus simple de penser qu’on a simplement mis la nourriture ailleurs. Mais l’esprit de Marischka est… disons, différent.

Alors elle mangera. Puis, après avoir pris quelques échantillons qu’elle aura pu mettre dans ses poches. Elle ira explorer la carrière. D’abord pour apprendre la configuration des lieux. Puis elle se fera avoir par le coucher du soleil. Il lui faudra revenir dans la maison. Manger. Découvrir le grand lit. Mal dormir. Trop de confort ? Trop de place ? Trop de nouveauté ? Trop de silence ? Elle ne saura pas. Mais elle y réfléchira. Et donc elle ne dormira pas. Et donc elle s’énervera toute seule et… bref. Mauvaise nuit.

Inévitablement, le silence l’obsédera. Impossible de se concentrer dans la carrière. Le silence est d’une nature nouvelle. Quelque chose a changé. Elle se renifle. Elle sent bon. Parce qu’elle en est déjà sa deuxième douche de la journée. Mais ce n’est pas ça la différence. Enfin, c’en est une. Mais ce n’est pas la raison recherchée.

Et donc, l’appel. La raison bidon. Il me manque de la nourriture qu’elle dira au téléphone. Et elle ajoutera que ses boots sont complètement déglingués, ça l’énerve. Et puis, et puis. Une petite liste. Pour bien être légitime. Pour bien faire comprendre que ce n’est pas Shayne qui est recherché mais les objets matériels. Bien entendu, ni l’une ni l’autre ne tombe dans le piège.

« Maman » Shayne est donc dans le canapé. SON canapé. Elle parle. Marischka lui répond. Ca l’énerve. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elles ne parlent de rien d’importants. Elle s’en fout qu’il fasse beau aujourd’hui ! Oui, la maison est pas mal. Oui, la nourriture est bonne. Mouais, le lit est pas terrible. Enfin, le lit. Il est trop grand pour elle. Elle hésite à le découper en deux qu’elle lâche à la pseudo-mère.

« Elle appartenait à qui la maison ? Je veux dire. Elle est pas mal. L’endroit est pas mal. Comment ça se fait que personne ne l’ait acheté ? Je ne dois pas être la seule à…

Une hésitation.

« …aimer vivre seule. Il est où le piège ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Maman Shayne est confortablement installée dans le canapé dans la position dite « je suis parfaitement à mon aise ». Au sens où si Marishka a encore du mal à s’ajuster à son nouvel environnement… Moi non. Et si elle a du mal à tenter de se faire à l’idée que maintenant je suis dans sa vie, bon gré, mal gré, moi non. Et enfin, si elle a du mal à accepter son nouveau rôle… Moi non. Ah je ne dis pas que j’ai toutes les cartes dans ma main. Juste que j’en ai plusieurs. Oh et oui, naturellement, j’ai amené avec moi tout ce qu’il y avait sur sa liste. Quoi, elle pense que j’allais lui donner la plus petite excuse pour critiquer? C’est mal me connaitre. Très mal me connaitre, même. Je suis maline. Très maline. Trop maline? Si j’étais débarquée sans rien en lui disant que je ne crois pas à ses salades, elle aurait facilement pu retourner cela contre moi en disant que non, en fait…

Elle a vraiment besoin de ce qu’elle a demandé. Ce qui alors me placerait dans une mauvaise position, nous sommes d’accord. Mais là, comme j’ai le contenu de toute la liste… Avantage Shayne. Je lui pose une question « innocente » qui, je sais, va la faire réagir. C’est quasiment certain. Je lui demande comment elle s’adapte à son nouvel environnement. Miss psychotage va se demander si elle a manqué une caméra, que je l’espionne et que je saurai si elle ment. Ou un truc paranoïaque du genre. Alors oui, dans la vraie vie ou dans le rêve, je l’espionne. Ça n’a pas changé. Maintenant, si je ais lui dire… J’attends simplement une réponse à ma question. Ce n’et rien de compliqué, encore moins de complexe. Mais avec Alma… Les choses ont souvent tendance à se compliquer et certainement pas pour les bonnes raisons, ça c’est bien certain. Ah, Alma, chère Alma…

Ou plutôt Marishka, en ce moment. Une comme l’autre a conservé cette tendance à complexifier les choses sans avoir une bonne raison de le faire. Oh je sais que ça l’énerve de ne pas avoir l’avantage. De se retrouver en position défavorable. Comment pourrait-il en être autrement, quand on y pense? Est-ce que ma question innocente est juste une question innocente? Est-ce qu’il y a plus derrière? Est-ce que c’est juste du bablatage insipide? Est-ce que je suis sincère? Est-ce que… Oh que ça va la dévorer de l’intérieur. Mais elle n’a qu’elle à blâmer, en fait. Définitivement. Pourquoi? Simple. C’est elle qui veut faire d’une situation pourtant simple quelque chose de ridiculement complexe. Qu’elle soit méfiante est une chose. Et c’est logique, j’en conviens. Elle est dans son plein droit de se méfier. Mais il y a se méfier et se méfier à outrance. Et dans le cas de Marishka?

S’il y avait un piège, une intention cachée, elle en aurait vu le bout du nez pratiquement dans l’instant. Elle fonctionne à l’instinct plus qu’à la raison et quelqu’un dans son genre ne se laisserait pas ainsi avoir. Sans nécessairement savoir ce qui ne va pas, elle saurait quand même. Seulement voilà : elle ne sent pas de piège. Parce qu’il n’y a pas de piège. Et donc elle ne peut pas l’accepter. Parce que là d’où elle vient, les fins heureuses n’existent pas. Tout simplement. Et l’absence de quelque chose qui devrait être là la déstabilise. Elle ne veut pas faire confiance à son instinct, des fois qu’il se tromperait mais paradoxalement, elle en a besoin pour rester en vie. Un beau dilemme qui n’a pas de réponse simple, ultimement. Mais vous savez ce qui A une réponse simple? La question que je lui ai posée. Ça elle peut répondre facilement et de façon totalement transparente…

[Marishka Auschwitz]

Comment ça comment elle s’adapte dans son nouvel environnement ? Et puis, cette pseudo-mère prend beaucoup trop ses aises dans SON canapé. Elle l’a appelé pour une liste de courses. Pas pour une conversation. Et, Marischka le voit bien, Shayne n’est pas prête de partir. Ca l’emmerde ! A moins que…

« Trois jours sans se faire attaquer, j’aurai presque envie de dire que je commence à m’ennuyer. »

Ce n’est pas la réponse demandée. Marischka le sait. Mais elle ne peut pas s’empêcher de refaire un tour de sa maison dans sa tête. Rien que le premier jour dans la première heure, elle avait fait le tour de toutes les pièces et tout le mobilier. Elle n’avait trouvé aucune caméra espion. Après sa première longue douche, elle était sortie dehors. Elle en avait appelé aux sens du Vert et du Gris pour découvrir un espion humain. Mais nulle trace d’un homme ou d’une femme qui l’observerait. Rien. Elle avait trouvé ça bizarre et avait été sur ses gardes pendant toute une journée. Attendant l’attaque surprise. Mais rien. Et le temps avait joué son rôle, faisant d’une nouvelle situation un début de nouvelle routine.

« S’adapter au confort est toujours plus facile que de s’adapter au manque. Je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter. »

Elle n’arrive pas à s’asseoir. Elle pourrait le faire dans le fauteuil en face du canapé. Il a une forme intéressante. Elle a un peu l’impression d’avoir son propre trône. Mais elle préfère rester debout. Prendre de hauteur la moitié de déesse. Rester en mouvement et prête à réagir à… n’importe quoi, en fait. S’asseoir, ce serait abdiquer d’une certaine manière. Et puis, s’asseoir tuerait l’action. Et quand il n’y a plus d’action, il y a la réflexion qui prend la place. Et dans ce cas, ce serait une réflexion à plusieurs. Ou, autrement dit, une conversation. Et Marischka est vraiment une quiche à converser.

Pourtant… c’est elle qui a appelé. Et puis, elle a beau cherché le moyen qu’à cette mère de remplacement de l’espionner, elle ne trouve rien. Elle a beau faire d’incessants allers-retours pour chercher le bout du nez du piège : elle n’en trouve pas. Pire, elle sait qu’il n’y en a pas. En écoutant son corps, elle comprend qu’il n’y a pas de signe avant-coureur. Alors… Marischka finit par s’asseoir sur son « trône ». Et elle observe la femme sure d’elle en face. Mais elle ne sait toujours pas quoi dire. Elle sait qu’elle va dire quelque chose. Et ce sera d’une affligeante banalité ou une nouvelle façon de s’enfoncer toute seule dans un seau de merde.

« Je pensais à un truc avec cette histoire de fille adoptive. Je suppose qu’il va falloir que je me coltine des repas de famille ? Parce qu’il doit y avoir un pseudo père qui se cache quelque part ? Et je ne dois pas être le premier cobaye ? J’ai combien de frères et sœurs qu’il va falloir que je supporte ? J’aime autant tuer le suspens maintenant. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Évidemment qu’elle va vouloir faire la forte tête, ce ne serait pas Alma sinon. Pardon. Marishka. Encore qu’Alma a gardé une partie de cette fâcheuse habitude mais que voulez-vous : tout le monde a son petit caractère, vous comprenez… Ceci étant dit, au moins elle fait un effort de conversation. Minimal, d’accord, mais il est bel et bien là. Je ne peux donc pas vraiment me plaindre, n’est-ce pas? Et puis du reste, je ne m’attendais pas à grand-chose de plus. Pas à ce stade-ci de son évolution. C’est encore trop tôt pour espérer un changement plus… Significatif, dirons-nous. Patience, Shayne, patience. Si tu brusques trop les choses, tu vas répéter des erreurs que tu as déjà commises. Et je n’ai certainement pas envie de les refaire, oh que non. Une fois me suffit amplement, c’est sûr et certain. Je me dois d’apprendre de ce qui s’est passé précédemment, oui…

Je m’amuse de sa méfiance, de ses réactions. Elle cherche à avoir un avantage qu’elle n’a jamais eu. Soyons sérieux, voulez-vous? Elle m’a demandé de venir, je ne me suis pas invitée ici. Et une fois être venue avec tout ce qu’elle a demandé, elle s’attendait à ce que je m’en aille sans rien de plus. Je ne sais pas comment fonctionnent les choses par chez elle mais quand quelqu’un vous rend service, la moindre des choses c’est au minimum de lui offrir un verre d’eau. C’est gratuit, de toute façon. En même temps, s’attendre à ce que Marishka ait des manières… Mais ne vous en faites pas. Je compte m’amuser. Oh définitivement et à ses dépens, même. Car elle a posé une question après m’avoir répondu sans me répondre. Encore cette ridicule paranoïa… C’est quelque chose qui ne m’avait pas manqué, ça je peux vous le garantir. Pas manqué du tout… Certainement pas.

« Si tu veux savoir, je suis mère monoparentale avec pour seule fille unique ma fille adoptive. Si tu penses que tu vas avoir de la compétition à ce niveau, tu te trompes. Après, si tu insistes vraiment pour en avoir… Peut-être que je peux adopter quelqu’un d’autre mais ce n’était clairement pas dans mes plans. Oh et si en fait tu préfères un père adoptif… Au lieu d’une mère adoptive… Je peux t’arranger cela. »

Pour illustrer mon propos, je change de forme. Un bel homme grand et musclé. Indubitablement moi mais sous une forme masculine. Comment elle le sait? Les yeux. Cette lueur dans le regard, si caractéristique… Le sourire en coin. Et le fait aussi qu’elle m’a vu me transformer devant elle. Quoi, elle pourrait vouloir un père adoptif au lieu d’une mère adoptive. Peut-être que c’est d’un modèle masculin dont Alma avait besoin, en fait. Je ne sais pas : j’extrapole. Mais si c’est ce qu’elle veut, si c’est ce qui lui serait le plus bénéfique, c’est ce que je vais lui offrir. Je ne sais pas : est-ce que son père était un peu plus près d’elle que sa mère? Aucune idée. Je préfère une forme féminine, c’est évident. Mais quand on est matériakinésiste, l’apparence ne veut rien dire. Absolument rien et c’est ce qui fait que ca permet de déstabiliser ses ennemis… Et parfois ses alliés.

« Qu’est-ce que tu préfères? Une mère adoptive ou un père adoptif? Vraiment, en ce qui me concerne, ce n’est pas un problème. Je sais me montrer accommodante. Enfin. Accommodant, en ce moment. Et comme mon nom est pas mal unisexe, tu peux autant dire maman Shayne que papa Shayne. Évidemment que je n’ai pas choisit le nom pour rien, cela aurait été un brin ridicule, sinon, tu ne crois pas? »

[Marishka Auschwitz]

« Pff ! Que ce soit une forme ou l’autre, les deux sont ridicules. »

Tout de fois, ça reste perturbant de voir une telle transformation sous ses yeux. Le Chaos en action. Et tout a l’air si facile. Si simple. Qui plus est, où s’arrête ses pouvoirs ? Marischka est obligée de se confronter à une réalité : si elle est effectivement une déité, quelles sont les limites de ses pouvoirs ? Parce que, il faut bien qu’il y ait une limite. Si ce n’était pas le cas, son petit cerveau imploserait de ne rien pouvoir faire du tout face à cette femme. Enfin, cet homme maintenant.

« Je veux dire, cette forme masculine est trop parfaite. Trop en forme. Trop jeune, surtout. Comment tu veux que j’y vois une figure d’autorité paternelle ? Quand je te vois comme ça, je n’imagine par quelqu’un qui va me donner une leçon ou me punir d’avoir été conne. Je vois plutôt un beau mec avec qui je pourrais avoir du sexe. Mais bon, je n’en ai pas envie. Rapport à ce que je sais de toi et tout. »

Elle a envie de se relever. Elle ne se sent pas à l’aise dans le fauteuil. Mais si elle se relève, elle sait que ça se retournera contre elle. En plus, elle ne sait pas ce qu’elle ferait. Enfin si, elle le sait : elle ferait encore les cent pas comme un animal pris au piège. Ce dont elle se sent. Même si c’est SA maison et que c’est elle qui a invité Shayne : elle doit affronter cette situation.

« Même l’autre forme, celle avec les gros seins. Elle n’est pas crédible. Quel genre de fille pourrait bien tourner avec l’image d’une maman-pute ? Parce que, si je peux parler crument, c’est ça que la forme évoque. En plus, pour moi qui privilégie la puissance et l’évolution permanente, ça m’énerve cette forme. Comment courir avec ces gros seins ? Comment combattre ? Non, ce n’est définitivement pas un corps que je voudrais avoir. Je préfère ma petite poitrine et une silhouette sèche et musclée. »

Le seul truc d’intéressant qu’a dit Shayne, c’est le côté zéro rivalité. Pas de grande famille. Pas de repas de famille. Pas de figure de grande sœur insupportable à rattraper. Pas de baby sitting avec un petit frère dont l’unique problème serait de savoir comment le tuer : séparer la tête du corps ? Lui faire le coup de l’étranglement avec ses pouvoirs du Vert ? Mais… si elle s’est transformé en homme, elle pourrait chercher à adopter un autre enfant. Et ça, Marischka ne le veut pas. Mais elle ne peut pas le dire non plus. Après tout, ce serait révéler qu’elle veut être la seule. Et que donc, qu’elle donne déjà du poids à cette relation. Non, elle ne dira rien…

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Marishka, je sais que c’est un concept difficile à comprendre pour toi et je sais que tu détestes quand je fais des longues explications mais franchement… On va repartir de la base. Je suis une demi-déesse. Mon enveloppe corporelle est l’équivalent de toi qui décide quels vêtements mettre aujourd’hui. C’est juste une apparence. Cela ne diminue en rien ma puissance. Est-ce que ça tu arrives à le comprendre?

Dans ce monde et ailleurs, les gens font une fixation sur le paraitre. Ta réaction est la preuve que ma stratégie fonctionne. Tu es incapable de voir au-delà de mon physique que certains qualifieraient d’hypersexualisé et ce même si, je te rappelle, je t’ai fait exploser un bras en confettis avant de le regénérer entièrement. Est-ce que j’ai eu besoin d’une forme spécifique pour le faire? Non. J’ajoute que ma forme féminine, que je viens de reprendre…

Sers tes intérêts. Comment? Imagine qu’un de tes ennemis me voit. Que va-t-il se dire? Si Marishka a une maman pute, pour reprendre ta terminologie, comment elle pourrait être forte? En me jugeant moi, ils vont te sous-estimer toi. Et ce sera tout à ton avantage car un ennemi arrogant est un ennemi facile à manipuler ou à vaincre. Même toi tu peux voir un avantage à la situation, non? À ne pas être le centre de toutes les attentions tout le temps?

Mais si ça te dérange à ce point… Soit. Jouons le jeu de tout doit être parfait pour Marishka sinon elle râle. Pour quelqu’un qui survivait avec pratiquement rien, dès qu’un peu de luxe te tombe entre les mains, tu es soudainement très capricieuse. Alors, Marishka aux opinions faciles, on va te construire la mère adoptive parfaite côté apparence… Parce que c’était le but de ton commentaire, non? Ou tu aimes juste être désagréable, peut-être? »

Mon apparence s’inspirant d’un personnage de Borderlands 3, pourquoi ne pas rester dans le même thème? Elle veut moins de poitrine et plus de muscles, quelque chose de badass et qui montre de la puissance? Pas de problème. On va voir comment elle aime devoir lever la tête pour regarder sa mère adoptive dans les yeux maintenant que je m’inspire d’Amara. Pas trop de poitrine? Check. Des muscles qui montrent une puissance physique réelle? Check. Rien de trop sexualisé? Check. Une apparence badass ou intimidante? Check et recheck, même. Oh je ne me fais pas d’idées, elle va trouver à redire, comme d’habitude. Marishka et Alma sont identiques sur ce point. Ce sont d’éternelles insatisfaites. Il y aura toujours quelque chose qu’elles vont critiquer. Ce qui est franchement ridicule quand on sait qu’elles partent de rien. Quand tu survis, tu n’as pas le luxe du…

Choix. Mais dès qu’elles commencent à vivre, tout doit être parfait selon leur petite logique déficiente… Qui n’est pas de la logique, en fait. Mais bon. On va commencer par ça et on verra après. Et oui je prends des notes. Car si c’est ce qu’il faut, un changement de… Garde-robe… Et par garde-robe j’entends mon apparence, pour donner une meilleure relation avec Alma, je prends. Il y a pas mal de concessions que je suis prête à considérer pour que notre seconde chance fonctionne mieux. Alma ne suspecte pas jusqu’où je suis prête à aller. Autant elle m’enrage et me donne envie de hurler, autant j’ai mis trop d’efforts dans le projet juste pour abandonner. Je ne tolère pas l’échec. De moi ou des autres. Alors cela DOIT fonctionner. Et cela VA fonctionner. Je trouverai de meilleures conditions pour aider Alma à s’épanouir. Je lui, me, nous dois bien ça, en quelque part… Non?

[Marishka Auschwitz]

Elle ne peut pas réfuter le fait que si l’attention est attirée sur maman-pute, c’est une occasion de tuer sournoisement son ennemi mais… ça froisse son égo. Qu’une grosse paire de seins l’éclipse de l’attention de l’autre. Ça l’énerve. Mais, stratégiquement, et c’est une combattante-survivaliste en priorité : la logique est bonne. Alors elle fait un petit mouvement de la tête d’acquiescement.

Oui elle a envie de râler. Parce que Shayne lui dit qu’elle va râler. Parce qu’elle la traite de capricieuse. Parce qu’elle met en lumière ses défauts. Parce qu’elle lui dit qu’elle est tellement prévisible en utilisant son expression de « Marischka aux opinions faciles ». Oui, définitivement, elle aurait matière à râler. Mais là, soudainement, elle n’est plus certaine. Ce nouveau « vêtement » qu’essaie Shayne, c’est… intéressant. Bon, oui d’accord, le mot « intéressant » est sous-estimé. Mais si Marischka commence à dire qu’elle aime ce qu’elle voie, ce serait une nouvelle fois admettre que Shayne a raison et donc qu’elle a tort. Ca l’emmerde qu’elle soit si forte cette nouvelle mère adoptive.

« C’est… bordel, oui. Si ma vraie mère avait ressemblé à ça au lieu de se créer une lingerie bizarre faites de feuilles… ouais. Ca, ça a de la gueule. »

Marischka observe. Une partie d’elle voudrait saboter le nouveau plan de la quasi déesse. Trouver un défaut. Non, mieux, trouver plusieurs défauts ! Détruire est plus simple que créer. Et, Marischka n’étant pas Alma (potentiellement, ne le sera jamais étant donné qu’elle devrait suivre un autre chemin. Donc très probablement un autre choix de prénom et… fin de cette digression) Bref, Marischka ne réfléchit pas à créer quelque chose. Elle ne pense pas encore à construire des choses sur un temps plus ou moins à l’avenir.

« J’aimerai te dire que c’est encore une fois un « vêtement » trop jeune pour être celui de ma mère. Qu’il faudrait que tu sois ridée avec les cheveux blancs. Mais… non, même si tu combinais ce vêtement avec des rides et des cheveux blancs, tu aurais toujours la classe. Sans déconner, cette musculature sèche. Ce port de guerrière badass. Même tes yeux semblent différents. »

Oui, elle pourrait bien suivre cette femme au bout du monde. Cette guerrière face à elle semble avoir tant à lui apprendre. Elle pourrait bien se damner pour obtenir des astuces pour être aussi bien musclée qu’elle. Elle pourrait tuer pour elle.

*Merde ! Elle m’a eu ! *

Alors Marischka souffle de dépit. De défaite aussi. Mais elle sourit. Elle aime bien cette nouvelle forme de sa maman adoptive. Merde, même en pensée elle commence à l’appeler comme Shayne voudrait être appelée. Elle hausse les épaules. Elle peut s’en accommoder. Oui, cette forme face à elle lui plaît. Mais elle ne le lui dira pas. De toute façon, il semble qu’elle n’ait même pas besoin de parler pour qu’elle lise dans sa tête. Ça doit être une sorte de bonimenteuse-mentaliste-elle-ne-sait-pas-trop-quoi.

Sa paranoïa sur l’espionnage est calmée. Correctement caressée dans le bon sens du poil. Sa tête est éclaircie de psychotage inutile. Etre en compagnie de sa nouvelle mère a fait fuir le sentiment de solitude. Non, maintenant que Shayne est avec elle et qu’elle lui offre cette nouvelle forme : la tête de Marischka se remplit de la carrière. Elle veut aller s’entraîner dans la poussière. Aussi bien physiquement que pour augmenter son pouvoir sur le Gris.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

J’ai mis dans le mille. En changeant d’apparence, en utilisant des références qui vont davantage résonner en Alma… Pardon, en Marishka, j’ai réussi à remporter une nouvelle manche contre elle. On me dira : trop facile. À cela je réponds : pas tout à fait. Parce que quand on y pense, il faut employer BEAUCOUP de psychologie pour arriver à des résultats. C’est qu’elle peut être terriblement obstinée! Et de mauvaise foi, surtout. Alors de trouver une façon de lui clouer le bec? C’est certainement plus facile à dire qu’à faire. Ça je peux vous le garantir. De trouver quelque chose sur lequel elle ne peut pas critiquer? Bonne chance. J’y arrive. Mais cela demande de gros efforts, on peut se le dire en toute honnêteté. Mais bon. Je l’ai dit et je le répète. Si c’est ce qu’il faut pour que les choses fonctionnent cette fois… Je ferai ce qu’il se doit d’être fait. Et c’est tout.

Ce qui est dommage, et je ne sais pas si c’est ma faute, sa faute ou une faute partagée, c’est qu’Alma n’a jamais été réellement en mesure de comprendre que quand je dis qu’elle est ma fille adoptive, ce n’est pas juste une étiquette. Elle ne sait pas tout ce que j’ai fait pour elle. Et même si je le lui avais dit, je ne suis pas certaine qu’elle serait capable de comprendre. Il y a des choses qui sont simplement inaccessibles aux mortels. C’est la simple réalité des choses. Et en quelque part, c’est pour le mieux. S’il fallait que tout soit parfaitement compréhensible… Que resterait-il aux divinités, je vous le demande… Encore que bon, j’ai toujours dit que certaines divinités ont un titre plus qu’une réelle utilité ou une véritable puissance mais c’est un tout autre débat. Ce qu’il convient de retenir… C’est que bien des choses que je fais, je les fais pour Alma, pour ma fille adoptive, donc.

Pour vous qui ne disposez que d’une forme fixe, le fait que je change d’apparence, de carrure et tout sans le moindre problème doit vous sembler tellement… Étrange. Mais non, en fait. Aucunement. Parce que pour moi, une apparence est comme un vêtement, je l’ai déjà dit. C’est comme si Marishka me disait : je préfère quand tu portes quelque chose de sobre et utilitaire. Même chose, à mes yeux. Et si c’est ce qu’il faut pour renforcer le lien de confiance, ainsi soit-il. Même ma voix a changé un peu. Plus grave, pour mieux refléter ce physique plus imposant. Ressemble à Amara au lieu de Tyreen Calypso. Pourquoi pas. Et si un jour je dois encore changer d’apparence… Ce n’est pas comme si l’univers de Borderlands manquait de personnages féminins au physique des plus intéressants… Mais c’est purement de l’ordre de l’hypothétique, vous l’aurez compris. Car après tout…

Tout ceci n’est qu’un rêve. Mais si cela fait en sorte que quand je ferai un vrai reset, j’ai mis toutes les chances de mon côté, ce ne sera pas perdu. Et comme cette apparence convient mieux à ce que j’ai en tête, je propose à Alma de faire un petit combat corps à corps pour voir ses compétences. Ça devrait lui plaire, tiens, elle qui se cherche une excuse pour me taper dessus depuis la première fois qu’on s’est rencontré. Ça aussi c’est une erreur que j’ai commise précédemment. Ne pas m’impliquer suffisamment dans les entrainements d’Alma. Avec du recul, je me dis que c’était évident. En même temps, tous les livres de « parenting » disent que frapper son enfant, c’est mal, donc… Voilà quoi. Entrainement, pas entrainement, un coup ça reste un coup.  Toutefois, quand on considère d’où vient Alma, une bonne baston avec Maman Shayne, ça lui aurait probablement fait du bien…

[Marishka Auschwitz]

« Quoi ? Un combat ? Toutes les deux ? »

Marischka est de nouveau prise au dépourvue. Oui elle pensait à vouloir se rapprocher de la nouvelle forme physique de sa nouvelle mère. Oui, l’idée de coller un bon crochet du droit chez cette tarée serait un soulagement exquis. Mais…

*Et si je gagne, est-ce qu’elle va péter un plomb et me faire encore exploser le bras en confettis ? Putain… *

Alors Marischka hésite. Il faudrait qu’elle trouve une excuse. Un moyen de fuir cet affrontement tout en conservant sa dignité. Dire simplement que ça ne se fait pas entre mère et fille sonne terriblement faux. Elle n’a toujours pas envie d’officialiser cette nouvelle relation. Parce que, dans le fond, si cette pseudo mère décidait de se barrer comme absolument toutes les personnes dans sa vie, ce serait récolter une nouvelle cicatrice. Le genre qui ne se voit pas sur la peau mais qui fait douiller un max…

« On peut pas faire ça ici. Je n’ai pas envie de détruire ma maison. »

Ce n’est qu’une excuse. Une façon de gagner du temps pour réfléchir. Et en même temps, Marischka se sait aussi condamnée. D’une façon indirecte, elle vient d’accepter le combat. Elle n’arrive pas à le considérer comme un simple entraînement. Comme une espèce de punching ball intelligent qui pourrait lui donner des conseils.

*Non parce que, sans déconner, avec son pouvoir de confettis et son pouvoir de changeforme, ça m’étonnerait qu’elle sache se battre. Mais oui, c’est ça ! *

Et alors la confiance remonte très rapidement en elle. Cette nana qui mise sur son physique et joue avec la matière, elle doit être classé parmi les intellos et les lanceurs de sorts. Ca ne peut pas être une vraie combattante. Elle ne doit pas avoir l’expérience des combats. Les arts martiaux et la sournoiserie sont les atouts de Marischka. Et, alors qu’elle se dirige vers la carrière, lui vient une idée.

« Va pour le combat au corps-à-corps. Je veux dire, rien que du corps-à-corps. Pas d’utilisation de pouvoirs. OK ? »

Le problème ? Marischka est une survivaliste. Qui plus est, a été mentionné quelques lignes avant qu’elle était forte dans le domaine de la sournoiserie. Et pour couronner le tout, elle fait de la carrière leur cage de baston. Donc, elle se trouvera (normalement) dans un environnement idéal pour réveiller le Gris en elle.

Au centre de la carrière, elle se mettra rapidement dans une position prête à combattre. Le centre de gravité abaissé prêt à réagir. Et les poings dressés dans une garde. Si sa nouvelle mère musclée n’agira pas rapidement, elle n’hésitera pas à déclencher un premier combo vicieux. Visant les yeux, la gorge et l’entrejambe.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Être immortelle ne veut pas dire ne pas souffrir physiquement. Immortelle ne veut pas dire invulnérable. Une distinction que plusieurs ne semblent pas en mesure de faire. Comparativement à bien des divinités, je suis jeune. Quelques millénaires. Et Alix, ma sœur, est encore plus jeune. Techniquement, quelques années à peine mais avec la méthode de création utilisée par notre conceptrice et son entrainement dans une bulle dimensionnelle avec un temps accéléré, elle a quand même réussi à « rattraper » une partie de son retard. Où je veux en venir avec tout ça? Que mon arrogance aurait pu causer ma perte. Voyez-vous, j’excelle dans le combat à distance. Ma matériakinésie ne demande pas d’attaque de contact ou de proximité. Alix oui. Alix se spécialise donc dans le corps à corps car même si elle le voulait, son pouvoir ne peut pas aller plus loin qu’il rayon X.

Un mètre, peut-être? Deux? Au maximum sa taille, je suis presque certaine. Tout ça pour dire que nous nous sommes affrontées à plusieurs reprises, l’une et l’autre. Son existence tourne autour de « tu dois éliminer Shayne », après tout. Et lors d’un combat, elle a réussi à passer mes défenses, mes sbires, mes pièges et cela a finit au corps à corps. Chose pour laquelle, à l’époque, je n’étais absolument pas préparée. Dans mon arrogance, je me suis dit que mon expérience et mes ressources largement supérieures seraient amplement suffisantes. Je me trompais. J’ai rarement autant souffert, physiquement, de ma vie. Oh, l’enveloppe charnelle a guérit. Mais je me suis dit que je ne voulais plus que cela se reproduise. Et j’ai donc décidé de m’entrainer. Ce qu’il y a de bien quand on est moi, c’est que je suis à la fois ma propre personne et aussi une sorte de… Parasite… Si on veut.

Ce qui veut dire que là où va ma créatrice, je peux la suivre. Ne me demandez pas comment ça fonctionne. Tant qu’elle peut éprouver des émotions négatives, ce lien me permet de la suivre, point. Donc devinez qui a profité de cet avantage pour… Comment dirais-je… Emprunter la bulle dimensionnelle de « maman »? Je ne dirais pas que je pourrais écraser Alix dans un affrontement corps à corps. Mais je connaitrai certainement plus une défaite aussi amère. Et où mène toute cette longue introduction? Au fait que si Alma pense que je suis un « squishy wizard », autrement dit qu’elle va pouvoir m’écraser au corps à corps… Elle se trompe. Et je vais utiliser sa confiance et son arrogance contre elle. Je la regarde avec un brin d’inquiétude et je répète « Pas d’utilisation de pouvoirs. » Vous savez, pour lui donner l’impression que j’hésite et que c’est moi qui risque de vouloir me trouver une…

Excuse. Mais c’est une ruse. Ça je peux vous le garantir. Je veux lui laisser l’impression qu’elle a enfin une chance d’avoir le dessus. Je ne dis pas qu’elle n’est pas une bonne combattante, loin de là. Elle doit même être très douée dans son… Style. Et si elle gagne? Je vous promets que ce ne sera pas une victoire facile. Même que je vais lui laisser le premier coup. Voir comment elle fonctionne. Me faire une meilleure idée de sa philosophie de combat. Je vais rester sur la défensive pendant un moment. Pour faire monter son niveau de confiance, de certitude en l’issu de ce combat. Je vais même la laisser avoir quelques bons coups, pour lui donner un goût de revanche, de vengeance. Et après, quand j’aurai cerné ce que j’ai besoin de cerner… Elle va se prendre un vicieux coup dans le plexus solaire et la contre-attaque va suivre. Manipuler est mon expertise. Et la manipulation prend bien des formes. Et non. Je ne tricherai pas. Pas d’utilisation de pouvoirs…

[Marishka Auschwitz]

Marischka est une vraie furie. Elle privilégie les victoires rapides. Moins longtemps ça dure et moins elle de chances de prendre un mauvais coup. Mais sa stratégie à être intense et viser les points faibles du corps humain ne lui apporte pas la victoire éclair espérée. Son premier combo visant les yeux, la gorge et l’entrejambe est absolument contré.

*Je dois reconnaître que sa défense est pas mauvaise. *

Pour autant, elle ne baisse pas les bras. Son adversaire est spécialisé dans les attaques à distance. Elle ne doit donc pas avoir de constitution. Pas plus qu’elle doit posséder les nerfs pour garder la tête froide alors qu’elle se fait ensevelir par la pression de la prédatrice. Donc, tôt ou tard, sa défense éclatera. A ce moment-là, Marischka s’immiscera pour faire couler son sang.

*Oh putain, je pourrais presque claquer un petit orgasme rien qu’à l’idée de la voir saigner, chouiner et me demander pitié. MARISCHKA ! Concentration ! *

Ca n’a duré qu’un instant. Un petit instant de déconcentration à se perdre dans son petit délire mental. Fort heureusement, son adversaire n’a pas su profiter de cette ouverture dans sa défense. Bien que… bien que son instinct ait hurlé d’un seul coup. Quelque chose a failli la toucher de plein fouet. Si Marischka a une confiance aveugle en son instinct, elle ne comprend pourtant pas comment cette ancienne « maman pute » aurait pu l’avoir.

*Après tout, ce n’est pas parce qu’elle a une apparence de badass, qu’elle possède l’expérience et les compétences d’une badass. Tout ça n’est que fumisterie. Et moi, je connais son secret. Je sais quelle forme elle aimait bien. Et c’est celle de la fille à gros nichons. Bref, on redouble de ferveur dans l’offense ! *

« QU… ?! »

Elle ne parvient même pas à dire complètement ce petit mot. Ce coup qui vient de la percuter au plexus solaire lui coupe le souffle. Mais c’est surtout l’incompréhension de se prendre un coup alors qu’elle avait clairement l’avantage. A aucun moment, Marischka ne lui avait laissé un répit. Et voilà que son souffle est coupé. Son esprit trompé prend du retard à donner de nouveaux ordres. Conclusion ? La contre-attaque la déborde.

Et l’envie de tricher est forte. Un grondement commence à se faire entendre dans la carrière. Du bout de son pouvoir, Marischka touche au Gris…

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Qu’est-ce qu’il y a Marishka, tu t’attendais à une victoire facile? », que je lui dis en guise de provocation. Je ne dis pas qu’elle est nécessairement prévisible. Mais j’ai passé du temps avec Marishka. Et avec Alma. Et toutes deux sont… Les émotions avant la raison. Je ne vois pas d’autre manière de le décrire. Alma, plus que Marishka, pourrait être encore plus formidable que ce qu’elle est si elle savait garder la tête froide. Elle avait commencé à faire des progrès avec cette insupportable rousse. Mais après elle a eu l’idée cataclysmiquement stupide de faire ce qu’elle a fait en France… Ce qui nous ramène à ici et maintenant, dans ce rêve extrêmement élaboré. À un moment dans la vie d’Alma… De Marishka où elle n’était pas capable de décisions stratégiques ou tactiques. Où tout se faisait à l’instinct et purement à l’instinct. Quel gaspillage de talent.

Et vous pensez que je suis stupide? Que je ne m’attends pas à ce qu’elle triche? Je m’attends à ce qu’elle triche. Comme si Marishka avait quelque honneur que ce soit. Déjà, l’honneur, c’est un joli mot. Ensuite, c’est un concept complètement débile. Si tu te bats, tu te bats. Pour survivre, principalement. Il n’y a pas de noblesse, il n’y a rien d’autre à prendre en considération que de rester en vie et, si possible, le plus intact possible. Quiconque vous dira le contraire est un imbécile. Un colossal imbécile, même. Si vous vous battez pour autre chose que rester en vie, je parle une fois dans le combat, pas la raison qui a mené au combat… Bref. Clairement, Marishka ne s’attendait pas à une contre-attaque. En plus que je lui ai DIT que mon apparence était simplement comme un vêtement. Je lui EXPLIQUÉ mon stratagème. Elle savait donc que se fier aux apparences, à ma précédente apparence…

Était profondément STUPIDE. Et bien voilà. Elle récolte ce qu’elle a semé. C’est tout. Elle s’est lancée dans un combat avec la mauvaise mentalité et les mauvais objectifs. Et maintenant, elle en paie le prix. Pas que ça me surprenne. Sans vouloir être méchante, je m’y attendais un peu beaucoup quand même. Je m’attends aussi à ce qu’elle triche. Qu’elle s’humilie. Creuse sa proverbiale propre tombe. Elle a accepté le défi. Elle a choisi les conditions et le terrain. Et elle va tricher en plus? Ce serait toucher le fond du baril voire creuser en dessous. En même temps, c’est une excellente leçon pour elle. Que je suis bien plus que ce qu’elle pense et que je suis très sérieuse dans ma démarche. Qu’il est temps qu’elle arrête de tourner autour du pot et qu’elle réalise la chance qu’elle a devant elle. C’est une chance pour laquelle des millions tueraient sans une seconde d’hésitation.

Là tout ce qu’elle fait c’est penser comment profiter de sa situation et soit se barrer ou m’éliminer. Ce n’est pas près d’arriver. Elle ne comprend pas ma détermination. Elle ne comprend pas jusqu’où je suis prête à aller. Puis-je rappeler que je considère remonter dans le temps pour corriger une erreur, que tout ce que je suis en train de faire en ce moment est une vaste préparation? Est-ce que vous pensez vraiment que je vais juste… Abandonner comme ça? Non. Si ce qu’il faut pour arriver à mes fins est lui montrer que je suis bien plus forte qu’elle le suspecte, qu’elle n’est pas mais alors clairement pas de taille à m’affronter, si je dois saigner son égo à blanc pour qu’enfin elle comprenne, je le ferai. Je la briserai entièrement. Et la reconstruirai à… Mon image? Non. Non pas vraiment. Mais en quelque chose de… Mieux. Certainement une nette amélioration par rapport à ce qu’elle est actuellement…

« Tu pensais vraiment que ce serait aussi facile, Marishka? »

[Marishka Auschwitz]

OUI. Elle ne le lui dira pas. Mais OUI, bordel de merde. Elle pensait obtenir une victoire facile. Enfin, à un ou deux imprévus près. Elle combat une auto proclamée moitié de déesse tout de même. Alors se prendre une rouste est, ouais, comme d’habitude, c’est une façon de rajouter de l’essence dans le réservoir de son agacement.

Alors Marischka se relève et serre les poings. Si ses yeux avaient un pouvoir mortel, Shayne serait décédée. Mais elle ne dit rien. Elle grommelle. Des choses incompréhensibles sortent de ses lèvres fermées. De la provocation gratuite. Des menaces de mort. De l’auto-flagellation d’être aussi stupide. D’être prête à tout même à tricher selon ses propres règles.

La terre gronde dans la carrière. Soudainement, Marischka est propulsée dans les hauteurs tandis qu’un cratère se forme sous Shayne. Et elle ne compte pas s’arrêter là. Cette façon de débuter était une introduction conduite par son inconscient à vouloir instaurer qui domine qui. Sans plus réfléchir, Marischka se laisse tomber depuis le haut de sa colonne pour plonger vers son adversaire.

*Je vais la massacrer ! Je vais la massacrer ! Je vais la massacrer !!! *

La colonne qui l’a propulsé implose en morceaux. Marischka en appelle au Gris pour que les morceaux viennent à elle. Plus elle chute, plus son corps est recouvert de débris. Une armure informe qui triple ses proportions. Des morceaux de roche couvrent ses avant-bras. Au fur et à mesure de sa chute, Marischka devient une sorte de golem aux bras énormes prêt à donner le plus puissant coup de poing de l’histoire.

*Elle ne se relèvera pas de ça ! Rien à battre de son statut de déesse ! Rien à battre de tricher ! Rien à battre de ses cadeaux ! *

Marischka voit rouge. Elle n’est plus que colère. Vengeance. Sa gorge est déshydratée. Elle a soif de sang. Elle veut plus de puissance. Alors son esprit le traduit par avoir un corps plus énorme. Plus dur. Protégé. Oui, elle a toujours privilégié les pouvoirs de sa salope de mère sans savoir pourquoi. Aujourd’hui, peut-être parce qu’elle est dans un autre monde, elle réalise qu’elle peut être vraiment une brute puissante comme son père. Ne pas faire dans la sournoiserie et le silence comme sa mère. Utiliser la Terre. Faire du bruit. Donner des impacts qui seront comparés à des tremblements de terre. OUI. Marischka aime cette nouvelle vision.

*La maison est à MOI ! Rien qu’à moi ! J’ai tué cette salope : ah ah ah ! *

Et elle frappe encore et encore. Elle parle toute seule. Elle rit comme une dément. Mais jamais elle ne s’arrête pour vérifier à quel point le corps d’une déesse peut être éparpillée. Soudainement, un instinct malsain. Elle ralentit. Elle veut voir si l’intérieur d’une déesse est comme celui d’un humain. S’il y a des organes. Si elle saigne rouge, elle aussi.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Je savais qu’elle allait tricher. Du moment où elle a fixé les conditions, je savais qu’elle tricherait. Elle ne peut pas, ne veut pas accepter l’échec. C’est presque mignon, cette illusion qu’elle a une chance contre moi. Elle est une mortelle. Je suis une demi-déesse. L’issue du combat était déterminée d’avance. Une petite part de moi espérait qu’elle ne tricherait pas, bien entendu. Cela aurait été… Préférable. Qu’elle apprenne l’humilité et la valeur de la défaite. Mais même Alma, pourtant plus « évoluée », continue d’avoir de la difficulté à saisir ces concepts. Alors Marishka… Même pas en rêve. Et vous savez quoi? Je vais la laisser tricher. Je vais lui donner l’illusion de la victoire. Je veux qu’elle puisse presque le sentir sur sa langue, le goût du triomphe... Avant de lui montrer ô combien elle était dans l’erreur et que le doux nectar devienne amer…

C’est indéniable, en termes de puissance brute, elle ne donne pas sa place et mon enveloppe charnelle subit de multiples fractures et blessures qui normalement seraient mortelles, ne serait-ce que par la perte de sang. Je perds même un bras, brutalement arraché pendant ce déchainement de puissance. Et quand enfin Marishka s’arrête, elle se dit qu’elle a gagné : une nuque brisée, ça ne pardonne pas, on ne revient pas de ça. L’émotion causée par cette victoire écrasante lui ferait presque verser une larme, l’étouffe, même… Mais c’est que là, ce n’est plus juste une expression, elle est en train d’étouffer pour de vrai. Et avec toute cette armure de roche rajoutée, difficile de palper sa gorge, n’est-ce pas? Et la célébration vire à l’horreur pour elle quand mes blessures commencent à se refermer, que je remette ma nuque dans le bon angle avant de récupérer mon bras et de le rattacher…

« Pathétique. Si ça peut te consoler, je savais que tu allais tricher. Et je voulais voir de quoi tu étais capable. Tu n’écoutes vraiment rien Marishka, n’est-ce pas? Ceci. Est. Une. Forme. Un costume. Un déguisement. Il a l’air humain. Il n’est pas humain. Je suis une DEMI-DÉESSE Marishka. Tu pensais vraiment que tu pourrais prendre le dessus sur moi avec une absence totale de plan? Que tu serais la plus grande menace…

De mon existence? Je me suis battu contre d’autres demi-dieux, insolente mortelle. Contre des périls que tu ne peux imaginer. Oh et si tu veux utiliser tes pouvoirs, moi aussi. Cette sensation d’étouffement? C’est moi qui manipule la matière. Une leçon pour une fille indisciplinée. Excellente idée l’armure de pierre. Mais. Tu. Restes. Vulnérable. À. L’intérieur. Tu as deux choix, Marishka et tu vas les DÉTESTER tous les deux, oh oui.

Choix un : tu tentes de garder ta dignité et tu vas perdre connaissance par manque d’air. Ce ne sera pas une expérience agréable et je ne garantis pas que le manque d’air ne te causera pas de séquelles. Choix deux, tu enlèves ta belle armure de pierre et tu te prosternes devant moi en demandant à la demi-divinité que je suis mon pardon. Tu vas ramper comme un vulgaire animal devant moi et je prendrai PLAISIR à piétiner ton égo et ton orgueil.

Alors dis-moi, jeune mortelle insolente… Qu’est-ce que tu choisis? Oh et si tu te dis que tu as un choix numéro trois, un acte de défi quelconque, je te promets que tu vas encore moins aimer l’expérience. Tic tac, Marishka, le temps file. Si tu ne veux pas me respecter, soit, je me contenterai de ce pâle substitut qu’est la peur. Oh oui. Tu auras peur de moi et tu apprendras enfin où est ta place. Et dire que tu aurais pu éviter tout ceci si tu n’avais pas triché… »