Si Rini avait été une racaille et son père un flic, elle n'aurait pas fait long feu ! Nagazo n'était pas du genre à lâcher sa proie. Avec lui, pas de garde à vue, mais une singulière et inoubliable correction pour les vilains ! La lycéenne avait menti en jouant les cachotières. Elle en payait le prix avec le supplice des chatouilles.
- Arrête ! Ah ha ha ha ha ! Arrête ! J-je-je.... je n'ai pas eu le temps d'aller aux toileeeeeeeettaaaaaaaaaaaaahahahahaha !!!
Encore un mensonge. Malheureusement pour elle, son père n'était pas dupe. Il poursuivit donc son œuvre en la faisant tournoyer dans les airs, ses gros bras musclés l'empêchant de finir emplâtrée dans le décor. La posture ramassée de la SpiderWitch passa donc inaperçue. Autant que sa question, étouffée par les crise de rire d'une étudiante en pleurs. Pourtant, Nagazo s'eut arrêté net à sa seconde demande.
Celle-là, le bourreau d'enfant l'avait bien entendue.
- Une tradition ? Ha ha ! Drôle de choix de mot. Mais ma foi, pourquoi pas ?
Rini, qui reprenait son souffle, fut surprise de voir le visage de Morgane en gros plan.
- Vas-y, tu verras : elle sera pliée de rire en un instant~
- H-hein ? Attends... quoi ? Non... non, non, non ! Pas là ! Ah ha ha hi hi hi ! Aaaaaaaaah ha ha ha ha !
Quand l'affaire finit enfin par se tasser, Morgane et Rini faisaient face au fier paternel. Tous trois étaient assis dans le salon. Nagazo paraissait tout content d'avoir "joué" avec sa fille alors qu'elle, toujours hors d'haleine, tenait à peine sur ses genoux, sa tête oscillant de gauche à droite. Sous ses vêtements trempés, la sueur avait pris le dessus, colonisant l'entièreté de son corps de jeune femme imberbe.
- Je... je vais faire un petit tour dans la salle de bain, soupira-t-elle, exsangue.
Son père eut un sourire en coin. Il allait ainsi pouvoir s'entretenir seul avec la dénommée Morgane Sparks ! Comme si tel était son plan depuis le début de leur rencontre.
- Va donc. Mais ne traîne pas trop, Rini.
Il ne le pensait pas. Elle aurait grand besoin de se laver après avoir subi la terrible "offensive des ouistitis". Morgane avait été efficace, en ciblant les zones clés. Un bon point pour elle. Une fois son amie et bienfaitrice retirée, l'intéressée prit d'ailleurs la parole.
Dès la première phrase, il l'interrompit pour exiger d'elle :
- Appelle-moi Nagazo. Ou monsieur Koken si tu trouves ça trop familier.
Il n'aimait pas les formules de respect trop pompeuses. En plus, "monsieur le géniteur de Rini" lui apparaissait bizarre. Comme s'il communiquait avec une extraterrestre ! Idée qui lui semblait toute à fait grotesque, ha !
...Ha.
La SpiderWitch reprit de plus belle. Enchaînant les phrases bien dites. Avec toujours autant de belles formules que de paroles à la limite de l'étrange.
Sa fille leur avait déniché quelqu'un de spécial. Quelqu'un... d'intéressant.
Nagazo n'avait rien contre les cas à part. Dans sa jeunesse, il ne s'en était jamais pris à moins fort que lui. Il n'avait jamais fait une tête au carré aux intellectuels. En revanche, il avait envoyé plus d'un trou du cul qui se la racontait à l'hôpital. Parfois même directement sur le billard ! Les sanglantes guerre de territoire étant monnaie courante à cette époque. Il s'estimait heureux de n'avoir fait aucun mort. Du moins, de ce qu'il en savait... ou ce qu'il avait préféré ne pas savoir.
- Hum... c'est bien beau, tout ça, mais je ne me souviens pas t'avoir déjà donné mon accord quant à cet hébergement.
Il se gratta distraitement la tête. Un peu à la manière d'un primate. Ce dont il avait l'air, assis comme il était - une jambe à plat sur le côté et l'autre plié sur le devant.
- Tu sais, Morgane... j'suis pas un beau parleur non plus. J'utilise des mots simples. Je ne me casse pas trop la tête. Je me montre tel que je suis. Et si ça plait pas, tant pis !
Il haussa les épaules.
- Bref ! Tout ça pour te dire que je ne trouve pas ton attitude très... comment dire... naturelle ? Par exemple !
Il la pointa du doigt d'un seul coup. Pour la surprendre. La faire au moins sursauter.
- Quand je te regarde là, je sais que tu te tiens sur tes gardes. Comme si tu craignais que j'allais te bouffer... te manger, pardon !
Il eut un geste d'excuse avec la main. Un mouvement interprété de plus à ajouter au panel de la SpiderWitch ?
Un petit silence plus tard, le mécanicien reprit :
- Tu ne m'as pas l'air d'être une mauvaise fille. En fait, j'ai même l'impression que Rini est prête à se mouiller pour toi.
Et puis soudain, il pouffa de rire !
C'était bien ce qui lui était arrivé, à sa gamine, en subissant cette averse de chatouilles.
Conscient de son égarement, il toussa dans son poing.
- Aheum... pardon ! Je disais donc. Vous avez l'air de très bien vous entendre, toutes les deux. C'est une bonne chose. Mais je ne tiens pas à ce que ma fille aie des ennuis à cause d'un tier. Cela m'ennuierait beaucoup. En plus de perturber le bon fonctionnement de l'entreprise familiale...
Dieu qu'il détestait parler comme ça ! Il se sentait comme un vieux schnock. Un de ces râleurs chauves qui se masturbent sur leur voiture de luxe quand les gens ont le dos tourné. Nagazo dut se débarrasser de cette image horrible qu'il avait dans la tête en se la frappant par derrière.
- Putain !...
- Il y a un souci ?
Attirée par le bruit, Rini était revenue, habillée de son peignoir, ses cheveux bruns encore mouillés.
- Tu n'as pas fait semblant.
La lycéenne fronça les sourcils.
- J'ai été trop lente ?
- Je pensais l'inverse...
Rini soupira avant de venir s'installer à leur table basse.
- Morgane n'est pas la seule à avoir des problèmes de communication, si tu veux mon avis.
- C'est comme ça que tu parles à ton père ?
Ils s'échangèrent un regard féroce.
- Après avoir été torturée par ses mains, oui.
Il y eut un pesant silence...
Puis les deux pouffèrent de rire !
- Ah, Rini ! Ne change jamais, d'accord ?
- Seulement si tu me promets d'arrêter de me chatouiller. A mon âge, ça devient gênant.
Elle eut un regard pour Morgane.
- Surtout en présence d'une amie...
Nagazo réitéra son geste qui consiste à se frotter l'arrière du crâne. Rini rougit en détournant les yeux.
Son père jugea préférable d'en revenir aux affaires du jour :
- Ton amie s'est proposée de venir bosser au garage pour payer sa part. Le soir après les cours.
D'un air entendu, il regarda Morgane.
- Je n'aurai certainement pas le temps de bien la former. Tu penses pouvoir lui apprendre les ficelles du métier ?
- J'espère que tu plaisantes ?
- Hein ?
Face à son expression sérieuse, il avait l'air franchement abasourdi.
Rini lui décocha un sourire où suintait l'esprit de revanche avant de croiser les bras sur son peignoir.
- Tu pensais que j'allais te répondre par la négative ? Bien sûr que j'en suis.
- Petite impertinente... tu as voulu te jouer de ton respectable père encore une fois, avoue !
- Ce n'est pas coutume, répondit Rini en haussant les épaules et en fermant humblement les yeux. Les chatouilles sont encore toutes récentes. Et je n'arrive pas à les laisser passer.
Elle ouvrit un œil pour toiser Morgane.
- Cela vaut aussi pour toi...
Nagazo jubila en se frappant la cuisse.
- Ma parole ! Quand tu prends cet air là, je crois toujours me voir étant plus jeune. Tu ne peux pas savoir à quel point ton papa est fier~
Tout en mimant les guilis avec ses doigts pliés, il regarda Morgane du coin de l'œil.
- J'ai presque envie de remettre ça, dites donc...
- Si tu recommences, cette fois-ci, famille ou pas, je te frappe, grogna la lycéenne en se poussant de la table sur plus d'un mètre.
Derrière son air grognon, elle avait affreusement honte.
Avec Morgane, elle avait obtenu ce qu'elles voulaient tout en essuyant elle-même une sacrée défaite auprès de son paternel... qui avait collaboré avec la SpiderWitch.
Quelle journée de fous !
- Arrête ! Ah ha ha ha ha ! Arrête ! J-je-je.... je n'ai pas eu le temps d'aller aux toileeeeeeeettaaaaaaaaaaaaahahahahaha !!!
Encore un mensonge. Malheureusement pour elle, son père n'était pas dupe. Il poursuivit donc son œuvre en la faisant tournoyer dans les airs, ses gros bras musclés l'empêchant de finir emplâtrée dans le décor. La posture ramassée de la SpiderWitch passa donc inaperçue. Autant que sa question, étouffée par les crise de rire d'une étudiante en pleurs. Pourtant, Nagazo s'eut arrêté net à sa seconde demande.
Celle-là, le bourreau d'enfant l'avait bien entendue.
- Une tradition ? Ha ha ! Drôle de choix de mot. Mais ma foi, pourquoi pas ?
Rini, qui reprenait son souffle, fut surprise de voir le visage de Morgane en gros plan.
- Vas-y, tu verras : elle sera pliée de rire en un instant~
- H-hein ? Attends... quoi ? Non... non, non, non ! Pas là ! Ah ha ha hi hi hi ! Aaaaaaaaah ha ha ha ha !
Quand l'affaire finit enfin par se tasser, Morgane et Rini faisaient face au fier paternel. Tous trois étaient assis dans le salon. Nagazo paraissait tout content d'avoir "joué" avec sa fille alors qu'elle, toujours hors d'haleine, tenait à peine sur ses genoux, sa tête oscillant de gauche à droite. Sous ses vêtements trempés, la sueur avait pris le dessus, colonisant l'entièreté de son corps de jeune femme imberbe.
- Je... je vais faire un petit tour dans la salle de bain, soupira-t-elle, exsangue.
Son père eut un sourire en coin. Il allait ainsi pouvoir s'entretenir seul avec la dénommée Morgane Sparks ! Comme si tel était son plan depuis le début de leur rencontre.
- Va donc. Mais ne traîne pas trop, Rini.
Il ne le pensait pas. Elle aurait grand besoin de se laver après avoir subi la terrible "offensive des ouistitis". Morgane avait été efficace, en ciblant les zones clés. Un bon point pour elle. Une fois son amie et bienfaitrice retirée, l'intéressée prit d'ailleurs la parole.
Dès la première phrase, il l'interrompit pour exiger d'elle :
- Appelle-moi Nagazo. Ou monsieur Koken si tu trouves ça trop familier.
Il n'aimait pas les formules de respect trop pompeuses. En plus, "monsieur le géniteur de Rini" lui apparaissait bizarre. Comme s'il communiquait avec une extraterrestre ! Idée qui lui semblait toute à fait grotesque, ha !
...Ha.
La SpiderWitch reprit de plus belle. Enchaînant les phrases bien dites. Avec toujours autant de belles formules que de paroles à la limite de l'étrange.
Sa fille leur avait déniché quelqu'un de spécial. Quelqu'un... d'intéressant.
Nagazo n'avait rien contre les cas à part. Dans sa jeunesse, il ne s'en était jamais pris à moins fort que lui. Il n'avait jamais fait une tête au carré aux intellectuels. En revanche, il avait envoyé plus d'un trou du cul qui se la racontait à l'hôpital. Parfois même directement sur le billard ! Les sanglantes guerre de territoire étant monnaie courante à cette époque. Il s'estimait heureux de n'avoir fait aucun mort. Du moins, de ce qu'il en savait... ou ce qu'il avait préféré ne pas savoir.
- Hum... c'est bien beau, tout ça, mais je ne me souviens pas t'avoir déjà donné mon accord quant à cet hébergement.
Il se gratta distraitement la tête. Un peu à la manière d'un primate. Ce dont il avait l'air, assis comme il était - une jambe à plat sur le côté et l'autre plié sur le devant.
- Tu sais, Morgane... j'suis pas un beau parleur non plus. J'utilise des mots simples. Je ne me casse pas trop la tête. Je me montre tel que je suis. Et si ça plait pas, tant pis !
Il haussa les épaules.
- Bref ! Tout ça pour te dire que je ne trouve pas ton attitude très... comment dire... naturelle ? Par exemple !
Il la pointa du doigt d'un seul coup. Pour la surprendre. La faire au moins sursauter.
- Quand je te regarde là, je sais que tu te tiens sur tes gardes. Comme si tu craignais que j'allais te bouffer... te manger, pardon !
Il eut un geste d'excuse avec la main. Un mouvement interprété de plus à ajouter au panel de la SpiderWitch ?
Un petit silence plus tard, le mécanicien reprit :
- Tu ne m'as pas l'air d'être une mauvaise fille. En fait, j'ai même l'impression que Rini est prête à se mouiller pour toi.
Et puis soudain, il pouffa de rire !
C'était bien ce qui lui était arrivé, à sa gamine, en subissant cette averse de chatouilles.
Conscient de son égarement, il toussa dans son poing.
- Aheum... pardon ! Je disais donc. Vous avez l'air de très bien vous entendre, toutes les deux. C'est une bonne chose. Mais je ne tiens pas à ce que ma fille aie des ennuis à cause d'un tier. Cela m'ennuierait beaucoup. En plus de perturber le bon fonctionnement de l'entreprise familiale...
Dieu qu'il détestait parler comme ça ! Il se sentait comme un vieux schnock. Un de ces râleurs chauves qui se masturbent sur leur voiture de luxe quand les gens ont le dos tourné. Nagazo dut se débarrasser de cette image horrible qu'il avait dans la tête en se la frappant par derrière.
- Putain !...
- Il y a un souci ?
Attirée par le bruit, Rini était revenue, habillée de son peignoir, ses cheveux bruns encore mouillés.
- Tu n'as pas fait semblant.
La lycéenne fronça les sourcils.
- J'ai été trop lente ?
- Je pensais l'inverse...
Rini soupira avant de venir s'installer à leur table basse.
- Morgane n'est pas la seule à avoir des problèmes de communication, si tu veux mon avis.
- C'est comme ça que tu parles à ton père ?
Ils s'échangèrent un regard féroce.
- Après avoir été torturée par ses mains, oui.
Il y eut un pesant silence...
Puis les deux pouffèrent de rire !
- Ah, Rini ! Ne change jamais, d'accord ?
- Seulement si tu me promets d'arrêter de me chatouiller. A mon âge, ça devient gênant.
Elle eut un regard pour Morgane.
- Surtout en présence d'une amie...
Nagazo réitéra son geste qui consiste à se frotter l'arrière du crâne. Rini rougit en détournant les yeux.
Son père jugea préférable d'en revenir aux affaires du jour :
- Ton amie s'est proposée de venir bosser au garage pour payer sa part. Le soir après les cours.
D'un air entendu, il regarda Morgane.
- Je n'aurai certainement pas le temps de bien la former. Tu penses pouvoir lui apprendre les ficelles du métier ?
- J'espère que tu plaisantes ?
- Hein ?
Face à son expression sérieuse, il avait l'air franchement abasourdi.
Rini lui décocha un sourire où suintait l'esprit de revanche avant de croiser les bras sur son peignoir.
- Tu pensais que j'allais te répondre par la négative ? Bien sûr que j'en suis.
- Petite impertinente... tu as voulu te jouer de ton respectable père encore une fois, avoue !
- Ce n'est pas coutume, répondit Rini en haussant les épaules et en fermant humblement les yeux. Les chatouilles sont encore toutes récentes. Et je n'arrive pas à les laisser passer.
Elle ouvrit un œil pour toiser Morgane.
- Cela vaut aussi pour toi...
Nagazo jubila en se frappant la cuisse.
- Ma parole ! Quand tu prends cet air là, je crois toujours me voir étant plus jeune. Tu ne peux pas savoir à quel point ton papa est fier~
Tout en mimant les guilis avec ses doigts pliés, il regarda Morgane du coin de l'œil.
- J'ai presque envie de remettre ça, dites donc...
- Si tu recommences, cette fois-ci, famille ou pas, je te frappe, grogna la lycéenne en se poussant de la table sur plus d'un mètre.
Derrière son air grognon, elle avait affreusement honte.
Avec Morgane, elle avait obtenu ce qu'elles voulaient tout en essuyant elle-même une sacrée défaite auprès de son paternel... qui avait collaboré avec la SpiderWitch.
Quelle journée de fous !