The Multiversity

[Marishka Auschwitz]

Les cinq doigts sont maintenant sortis de la carrière. En tout cas, cela ressemble à cinq doigts finis en devinant à peu près ici et là-bas les phalanges. Le problème n’est pas la lenteur de la manifestation d’un aspect inédit de son pouvoir. Marischka, sur son monde d’origine, n’aurait jamais tenté une action aussi suicidaire. Et, si elle l’a fait, elle n’en a gardé aucune mémoire. Ce qui rejoint notre problème actuel.

Marischka a plongé trop profondément dans son pouvoir. Ce n’est plus elle qui a le contrôle : c’est le Gris. Et le Gris n’est pas animé d’un plan, encore moins d’un cerveau. Il y a en lui ce message qui le pousse à créer une sorte de golem. Alors il continue. Et pour ce faire, il doit puiser dans l’énergie de l’intermédiaire : à savoir Marischka. Le Gris est même prêt à pousser jusqu’à épuiser jusqu’à la dernière goutte et profiter la mort (le suicide ?) de Marischka…

C’est tout le sol entre les « cinq doigts » du golem qui commence à trembler. Shayne pourra ressentir une impression que le sol se lève. L’apparition de la paume ! Mais… cela n’ira pas plus loin. Si Marischka peut avoir des pulsions d’auto-sabotage, elle ne possède pas le désir d’en finir avec la vie. Même si sa vie est une survie. Elle possède encore cette « flamme » en elle qui la pousse à continuer à vivre jour après jour. Même si c’est absurde. Même si c’est douloureux.

Alors la carrière se fige enfin. Le silence s’appesantit. Et les cinq doigts tiennent à peu près en place. De la poussière de gravats tombe des extrémités. Mais pour le moment, tout tient en place. S’il est besoin de le préciser : Marischa a (encore) perdu contre Shayne. Mais pire que ça : elle a perdu face au Gris. Ce qui revient à perdre face à elle-même. A partir de cet instant, et d’une façon inconsciente, elle lutte pour ré-émerger à la conscience. Une lutte qui pourrait durer plusieurs journées si ce n’est plus. Car si le Vert a cette volonté inscrit dans son ADN de croitre. Le Gris est. Il existe seulement. Seulement transformé par l’usure du temps et des éléments.

Marischka est donc enfermé dans sa prison de pierre repliée sur elle-même. A moins que ce ne soit pas une prison mais davantage une sorte d’œuf. Ce qui expliquerait la position dite d’embryon. En somme, une seconde naissance ?

Marischka lutte. Sans aide, elle va lutter plusieurs journées avant de se réveiller en plein milieu de la carrière. Sa carapace de pierre répartie autour d’elle en cailloux de petites et grosses dimensions. Les « cinq doigts » de son golem, eux aussi, se seront écroulés pour disséminer de grosses pierres ici et là.

Il lui faudra du temps pour réaliser où elle se trouve et ce qui s’est dérouler. Encore un peu plus de temps pour réussir à parler. Son corps étant sec. La gorge et les yeux pleins de poussière de pierre. Et lorsqu’elle aura émergé. Qu’elle posera ses yeux sur sa nouvelle mère : elle devra se confronter à l’évidence. Laquelle ? Celle de ne plus pouvoir combattre une demi déesse. Elle n’en peut plus. C’est au-delà de ses forces. Il lui faut… quelqu’un d’autre. Mais Marischka ne voudra pas en faire une réalité en le disant à voix haute. Tout comme elle ne voudra pas accepter le besoin d’accueillir et de… vivre ? avec ce quelqu’un d’autrer dans SA maison à elle.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Oh Marishka n’aura AUCUNE aide de ma part. Aucune. Elle a fait une connerie? Qu’elle en assume le poids et les répercussions. C’est tout. Comme je l’ai déjà dit, mon erreur aura été de trop lui protéger les fesses. De ne pas la laisser apprendre de ses conneries. Mais maintenant, c’est fini tout ça. Elle va devoir faire face à la réalité : les actions ont des conséquences. Et parfois ces conséquences font mal à votre égo. Elle pensait vraiment pouvoir gagner contre moi? Oh non. De toutes ses défaites, c’est probablement la plus amère! Et elle n’aura aucune compassion de ma part. Des jours. Des jours avant d’émerger de son cocon de roche. Et elle a l’air coconne, la Marishka. Elle n’osera jamais me regarder dans les yeux. Pas après ce fiasco. Elle le sait. Je le sais. Et elle sait tout autant qu’elle est jugée mais jugée… Je vais détruire son égo, c’est clair.

Je suis magnanime. Je la laisse battre en retraite dans « sa » maison. Et encore, elle sait qu’elle ne se fait pas engueuler ou sermonner uniquement parce que ce serait comme tirer sur une ambulance : TROP FACILE. Laissons battre en retraite et ruminer sa défaite. Là je pense qu’elle a enfin appris sa leçon : elle n’est pas de taille à m’affronter. Point. Ni maintenant. Ni jamais. Elle a besoin de quelqu’un davantage à son niveau. Seulement voilà, vous vous doutez bien du problème. C’est que même en ayant subi une défaite de cette envergure, mademoiselle Marishka a encore son égo de merde. Elle a perdu. Elle sait. Elle s’est humiliée. Elle le sait. Elle doit devenir plus forte. Elle le sait. Mais elle ne va pas vouloir l’admettre, encore moins devant moi. C’est très frustrant. On ne va pas se mentir. TRÈS frustrant. Vraiment, des fois, je me demande ce que je vais faire d’elle, c’est dire…

Je lui laisse la soirée pour soigner son égo blessé. Demain, je la force à regarder le fait accompli en face. Elle ne va pas aimer et risque de s’y opposer mais ça c’est son problème, pas le mien. Elle n’avait qu’à se comporter intelligemment. Vraiment, je me demande parfois comment elle a pu survivre si longtemps avec un orgueil aussi mal placé. Mais bon. Patience, Shayne. Tu l’as placé… Non. Elle s’est placée dans une position où introduire Akane dans l’équation devient possible. Je suppose que je devrais être contente… Si j’ignore volontairement le reste. Et ça je ne peux pas. Mais bon. Je le redis. Patience, Shayne. Petit à petit, les pièces du puzzle se mettent en place. Graduellement, tout est en train de prendre forme… Et je dirais que c’est sans doute pour le mieux. Lui laisser évoluer à son rythme. C’est ce que je n’ai pas fait la première fois, poussant plutôt sur elle…

Mon agenda. Marishka a toute la nuit pour ruminer son échec. Ou même d’en cauchemarder. Car le lendemain matin, elle sait que nous allons avoir une conversation. Je l’attends dans le salon et mon regard dit clairement qu’elle ne va pas échapper à cette discussion. Elle n’a pas cette option, encore moins ce luxe. Maman Shayne n’est pas contente et il va falloir en payer le prix. C’est tout. Ici les actions ont des conséquences. Vous ne pouvez pas juste agir et vous dire que personne ne va rien faire. Sur son monde d’origine, si vous êtes suffisamment fort, oui, vous pouvez faire beaucoup. Mais ici, elle a bien vue qu’elle n’est pas aussi forte qu’elle ne le croit. Enfin. Pas encore. Éventuellement, elle deviendra aussi un quart de déesse. Mais je n’ai même pas abordé l’idée pour le moment car elle n’est clairement pas prête pour cela. Ne brusquons pas trop les choses…

[Marishka Auschwitz]

Elle n’est déjà pas de bonne humeur au sortir du lit. Mais de découvrir ce petit air suffisant sur le visage de sa nouvelle mère l’enrage. Pourtant, quelque chose l’empêche de grogner et gueuler. Peut-être la peur… ou les nombreuses défaites à répétition… Mais, bien entendu, Marischka étant Marischka : elle ne se l’avouera pas à elle-même.

Alors elle finit par s’affaler dans son fauteuil. Elle croise les bras. Ses yeux observent Shayne. Ce n’est pas le grognon de d’habitude. Ce n’est pas la colère de d’habitude. C’est bien davantage. Mais cette attitude… (soupire…) Marischka a vraiment tout de la tête à claque à cet instant.

Son pied commence à tabasser le sol. C’est qu’elle est nerveuse la Marischka. Elle sait très bien que la tension dans cette pièce est pour sa gueule. Liée à ce qu’elle a fait. A l’utilisation de son pouvoir. Même si elle n’est pas trop sure de ce qu’elle a voulu créer avec le Gris… La petite peste déteste les défaites. Mais en plus de ça, elle doit gérer cette perte de contrôle. Elle HAIT perdre le contrôle.

« JE SAIS ! C’est pas la peine de me faire ces yeux-là. Putain… »

Elle « tss ! » et détourne les yeux pour regarder ailleurs. N’importe quoi mais pas cette nouvelle mère qui la diminue, qui l’agace, qui la fait se questionner, qui lui fait faire des choses qu’elle ne voudrait pas faire même si elle sait que ce sont les bonnes. Mais c’est ainsi. Marischka est la fille adoptive et adopte irrémédiablement ce côté rebelle dans la relation.

« Qu’est-ce que tu veux entendre ! Que je suis une sombre merde ?! »

Elle n’en peut plus. Elle ne peut pas gueuler en restant assise dans son fauteuil. Alors elle se relève et commence à vider son sac. Bien entendu, sans prendre la peine de tourner sept fois sa langue dans sa bouche pour éviter de dire des conneries monstrueuses.

« Que tu es la meilleure ? La plus grande ? La plus forte ? La plus belle ? Et ci et ça et patatra et mes couilles ! »

Tout du long de cette liste de faux compliments, sa main mime le geste que tout ça est de la branlette mentale. Ce qui serait presque ridicule étant donné que toutes les deux sont des femmes et qu’aucune ne possède une verge. Mais Marischka n’est pas réputée pour sa sagesse.

« Ou alors que je te dise que je n’ai accumulé que des défaites ? Que je suis une sombre merde ? Que je ne mérite pas ton attention ? Ta maison ? Ta carrière ? Un frigo rempli ? Un lit confortable ? »

Petit à petit, Marischka y vient. Dissimulé derrière de la rancune et de la rancœur, elle arrive progressivement au fait que Shayne veut entendre : à savoir qu’elle ne veut plus combattre la demi déesse. Mais Marischka est une combattante. Peut-être pas une combattante née. Mais elle ne connaît que ça. Elle ne pourrait pas se passer de baston. Surtout recluse dans un coin isolé. Donc…

Akane.

« Tu veux que je le dise, hein ? BORDEL ! Cet air suffisant, ça me fout en rogne ! OK ! PUTAIN, ok ! Tu es la plus forte. Et je suis incapable de te battre. CONTENTE ?! Fait chier. Bordel de merde ! J’ai tellement envie de passer mes nerfs sur quelqu’un. Maison de merde ! Solitude de merde ! »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Je me contente de la regarder et de la laisser s’enrager toute seule. Je n’ai rien dit. Je n’ai pas prononcé un traitre mot. Je la laisse creuser son trou allègrement. C’est bien plus amusant ainsi. Elle fait plus de dommage à son propre égo que si je m’en étais chargé personnellement. C’est même presque impressionnant en quelque part. Alors je continue de rajouter de l’huile sur le feu en ne disant rien. Je sais que ça l’énerve. Elle déteste quand je parle trop mais elle déteste encore plus quand je ne dis rien car son psychotage explose alors en intensité. Et souvent, aussi, à sa façon, elle arrive à identifier une lacune ou un besoin. D’une façon détournée car elle déteste admettre qu’elle a tort mais bon. Au moins il y a une certaine évolution même si elle n’est pas la plus optimale qui soit. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, etc., etc. Vous connaissez la chanson.

Ceci étant dit, comme elle a exprimé le désir de ne plus être seule et de ne plus se battre contre moi (encore qu’elle ne l’a pas dit d’une façon aussi claire et nette), c’est l’excuse parfaite pour faire entrer Akane dans cette histoire. Je me contente de la fixer avec un sourcil arqué, l’air de dire « c’est vraiment ce que tu veux? » et quand Marishka explose à nouveau, car Marishka explose souvent, Je me contente de claquer des doigts, geste inutilement théâtral pour faire apparaitre un portail duquel Akane sort. Oh oui. Même dans un reboot, je m’assurerais d’avoir Akane sous la main le Jour 1. On ne prend jamais assez de précautions, en fait. Définitivement pas. Et c’est ce manque de précautions qui finit par coûter cher. Pas cette fois, en tout cas. Pas quand j’avais prévu d’avance ce dont j’aurais besoin. Donc… Première rencontre entre Marishka et Akane. Dans la maison de Marishka.

Autrement dit, elle ne peut pas déclencher les hostilités ici ne serait-ce parce qu’elle va tout casser. Rien n’indique non plus qu’elle va être capable d’ordonner à cette femme d’aller se battre dans la carrière… Ou ailleurs. Pire encore, elle pourrait décider de prendre la maison de Marishka pour elle. Elles viennent du même monde. Le plus fort prend sans jamais demander au plus faible. Évidemment, en ce moment, Akane n’a encore rien fait. Elle sort du portail, c’est tout. Et elle observe son environnement, comme la grande prédatrice qu’elle est. Évidemment qu’elle va regarder où sont les points d’accès pour une retraite plus facile, si jamais. Elle aura, nécessairement, des réflexes très similaires à ceux de Marishka. Des habitudes similaires. Quand enfin son regard se pose sur ma fille adoptive, elle fronce les sourcils. Elle la jauge, la juge du regard. Elle hume l’air, même...

Mais elle ne dit rien. Et Marishka et Akane se regardent avec méfiance. Ce qui est normal. Qui va faire quoi en premier, demandez-vous? Maman Shayne, bien entendu. En leur faisant clairement comprendre qu’elles sont ici pour faire connaissance et que quiconque va défier ma consigne va voir un organe ou un membre de mon choix se transformer en confettis. Considérant la réaction d’Akane, elle aussi a déjà fait l’expérience d’avoir un morceau d’elle qui disparait dans une petite explosion colorée. Et comme Marishka, elle n’a pas envie de refaire l’expérience. Oh que non. C’est qu’elle a quand même un très bon instinct de survie, Akane, contrairement à Marishka qui fait ses crises de gamine devant une demi-déesse capable de lui causer pas mal de difficultés… Mais bon. Alma ou Marishka, j’ai toujours dit que l’instinct de survie était sévèrement défectueux, ce n’est pas nouveau…

[Marishka Auschwitz]

« Tu es dans MA maison. »

C’est dit avec toute l’intimidation couplée de rage qui bouillonne chez Marischka à l’adresse de l’inconnue. Car elle ne sait pas encore qui est Akane. Même si son inconscient aime déjà une chose chez elle. Pas sa grande taille. Pas ses muscles « trop » développés chez une femme selon la norme. Pas non ses nombreux tatouages. Mais le fait qu’elle partage la « confettisation ».

C’est animal : Marischka exhibe ses dents. Elle voudrait lui sauter à la jugulaire à cette grande perche. Mais sa nouvelle mère ne supporterait pas qu’elle l’attaque. Elle veut que Marischka et l’autre fassent connaissance. Mais Marischka en a strictement rien à foutre ! Elle veut lui mettre sur la gueule ! La défoncer ! Repeindre les murs de son sang. Entendre ses os broyés. Rire de signes de pitié.

« T’as l’air d’être une fille qui sait se battre. Je pense pas que ce soit de la gonflette pour faire genre. Mais l’autre ne veut pas que je te refasse le portrait. »

Il y a un autre facteur qui retient la muselière. La peur de perdre le contrôle de ses pouvoirs. De ne plsu se souvenir exactement de quel était le plan en association avec le Gris. Alors elle voudrait déclencher un combat sans pouvoirs. Et… étrange. Elle a l’impression d’avoir déjà fait ce truc. Oui, il y a eu l’épisode avec sa nouvelle mère. Puis elle a triché… Mais ce n’est pas ça. C’est… autre chose. Ca fait partie de ses événements qui lui arrivent sans qu’elle comprenne. Comme ses hallucinations auditives qu’elle a déjà expérimentées.

« Elle veut qu’on blablate. »

Marischka se rapproche de l’inconnue. Putain ! Ca aussi ça l’énerve, devoir lever la tête pour lui faire face. Mais elle a besoin de pénétrer l’intimité de l’autre. La déranger. Lui faire ressentir qu’elle est dangereuse. Sa nouvelle mère a interdit de combattre. Elle n’a rien dit sur la violence psychologique. Même si… Marischka ne sait pas ce que c’est. Elle ne l’utilise pas consciemment. Sauf si c’est pour intimider. Sinon, tout ce qui est usage des mots et de sa tête : non. C’est une brêle dans ses domaines.

« J’ai pas envie. Donc je vois pas bien ce qu’on va faire. Ou ce que tu fous chez moi, en fait. Tu veux pas dégager et aller crever ailleurs ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Akane laisse entendre un rire mauvais. « Comme si tu méritais cette maison, toi qui n’enchaines que les défaites ». Ah ça que ça joue salaud des deux côtés! Alma dit quelque chose, Akane réplique avec quelque chose d’aussi vicieux. Surtout qu’Alma déteste perdre… Déjà se le faire rappeler par moi… Alors que ses nombreuses défaites soient connues de quelqu’un d’autre? Ouh… Intolérable ça… Mais bon. Je vais devoir intervenir avant qu’elles ne désobéissent et fassent quelque chose de stupide. Je leur fais signe de me suivre et nous empruntons un portail. Nous sommes dans une grande pièce vide et les deux « combattantes » vont vite réaliser quelque chose : elles ne peuvent faire appel à leurs pouvoirs respectifs. Le vert, le gris et le Rouge sont muets, sourds voire carrément absents ici. « Vous voulez vous taper dessus? Soit. Mais sans pouvoir. »

Je marque une pause avant de fixer ma fille adoptive en particulier. « Et cette fois tu ne pourras pas tricher, Marishka », que je leur fais savoir. Akane a l’air plus que partante. Elle cogne ses poings l’un contre l’autre et prend une position de combat. Tout chez elle transpire la bête sauvage. Ce physique puissant n’est clairement pas là pour faire joli, loin de là. Si Marishka veut taper sur Akane, elle va devoir faire plus que cogner. C’est ce qui arrive quand votre adversaire est bâti comme une forteresse. Elle devra compter sur sa vitesse et son agilité car un coup d’Akane risque d’être tout ce dont elle aura besoin pour la mettre KO. Et comme elle ne peut rien faire avec le vert ou le gris, elle n’a même pas une liane d’urgence ou une lame en métal d’urgence.  Elle peut se concentrer tant qu’elle veut, elle ne peut pas communiquer avec les deux ordres qu’elle contrôle à peu près.

En même temps… Elle voulait se défouler, non? Pouvoir taper sur quelqu’un capable d’en encaisser, non? Et bien voilà. C’est précisément ce qui se passe. Elle va pouvoir se défouler sur Akane. Par contre, sans vert, sans gris, elle ne pourra pas lui arracher la tête comme elle aurait voulu le faire. Il faudra y aller au corps à corp. Close and personal, comme on dit. Et effectivement, elle va se souvenir de certaines bribes de son ancienne relation avec Akane. Ces moments de passions animales et charnelles… Les vicieux entrainement auxquels elles se sont adonnées… Elle pourrait juste le considérer comme une hallucination ou un futur potentiel mais ce savoir est encore là, quelque par dans sa mémoire que nous empêchons de se manifester. Donc… Les combattantes prennent place de chaque côté de l’arène… Et je donne le go. Je lance le début du combat, si vous préférez, au fond. Battez-vous!

Si Marishka veut traiter la chose avec un sérieux excessif, Akane, clairement, voit davantage les choses comme un bon entrainement. Affronter un adversaire qui ne va pas se mettre en petite boule en la voyant. Et ça c’est bien car trouver un adversaire avec une colonne vertébrale sur ce monde est plus compliqué qu’il n’y parait. Ou qui est capable d’encaisser quelques coups sans se mettre à gémir. Akane est très contente de ce développement. Oui parce que s’entrainer sur des drones d’entrainements ou de l’équipement high tech, c’est bien mais… Ça ne remplacera jamais un adversaire de chair et de sang, ça c’est sûr et certain. Et ça tombe bien car Marishka EST un adversaire de chair et de sang. Moi? Je vais les regarder se taper dessus et je n’interviendrai que si c’est nécessaire. Après, si Alma pense qu’elle va avoir une victoire facile, voire une simple victoire… C’est loin d’être une certitude…

[Marishka Auschwitz]

Cette salope de traîtresse ! Il n’y a que sa nouvelle mère qui peut avoir appris à cette géante toutes ses défaites. Son envie de taper n’en est que plus forte. Et l’autre a le toupet de lui répondre à chaque fois. Marischka croit même y percevoir de l’amusement. Comme si elle était… son nouveau jouet. Parce que Marischka ne sait pas où a été placé Akane en attendant le moment opportun pour lui être présenté. Elle ne sait pas non plus qu’elle a frappé des trucs pseudo-intelligents en ferraille. Ouais, ou « drones d’entraînements »…. Dommage que Giana n’existe pas encore. Marischka aurait adoré taclé la science pour essayer d’agacer la sans-émotion.

« MAIS ?! »

Ca ne suffisait pas que l’autre sache qu’elle avait perdu. Sa nouvelle mère, après les avoir toutes téléportées, annonce sa sournoiserie à voix haute ? Et pourquoi pas la priver de ses vêtements et l’obliger à se battre à quatre pattes ?! Mais il est vrai que c’est un problème. Ne plus rien ressentir. Ne plus avoir de lien avec le Gris. Ou le Vert. En même temps, un rapide regard contente (un tout petit peu) Marischka : l’autre semble être aussi privé de son pouvoir. De là à les placer sur un jeu égal… Marischka voit sa grande taille. Son armure naturelle. La puissance de ses futurs coups à cause de ce corps sec.

Et puis, il y a autre chose. Est-ce que c’est d’être vidé de ses pouvoirs qui permet à ces autres choses de remplir sa tête ? Ella des images. Non, ce sont des hallucinations. Encore, bordel ! Est-ce qu’elle a chopé un virus mortel en arrivant dans ce nouveau monde ? Peut-être qu’elle a une espèce de tumeur multiverselle ?... En tout cas, elle ne peut pas s’empêcher de frotter une zone à l’intérieur de son sein (certes, par-dessus ses vêtements. Rien de vaguement érotique) Elle jurerait ressentir une morsure à cet endroit-là… Et ces images. Ces corps nus. Cette chaleur. Cette sueur. Cette…

*NON ! C’est mort. Ce n’est pas de la passion ou une merde dans ce genre. Je ne connais pas cette salope de géante. Et je ne vois pas pourquoi je serai dans l’honteuse position à laper entre ses cuisses comme une petite chienne… *

Et pourtant… si son égo refuse tout rapprochement avec l’autre. Son corps (sa mémoire) a un discours tout à fait différent.

Et donc ça l’enrage. Evidemment. Et pour ne plus être piégé dans la réflexion : elle passe à l’action. Elle rue sur son adversaire. Les œillères sont posés. Elle s’en fout de cette salle étrange. Elle s’en fout d’être coupé de ses pouvoirs. Elle s’en fout de se faire rabaisser par cette nouvelle mère. Elle s’en fout de ses hallucinations et des pseudo-liens qu’elle aurait avec l’autre. On lui donne l’occasion de frapper ? Elle la saisit ! Et elle va faire mieux que ça. Elle va étaler une couche épaisse à son égo. Ce soir, elle dormira avec l’esprit apaisé et une victoire à son actif.

Elle rue vers l’autre en ligne droite. Avant de finalement s’abaisser d’un seul coup pour glisser sur le sol. Sa stratégie étant de la jouer sournoise et rapide. Elle veut se retrouver dans son dos. Enchaîner une salve de coups de poing dans le bas de son dos. Casser de la géante. La faire souffrir. Lui faire perdre le contrôle de son corps. Lui faire perdre de sa superbe. Faire tomber son air de suffisance. Briser cette forteresse à l’aide de ses petits poings !

Un coup de genou dans l’entrejambe. Une main aplatie lancée avec la précision d’une flèche vers sa gorge. Des doigts lancés vers des yeux. Ou encore un coup de poing pour fracasser son oreille, et particulièrement l’oreille interne pour attenter à son équilibre. Marischka ne reculera devant aucun coup bas. De toute façon, c’est de cette façon qu’elle a survécu son monde de naissance.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Et le combat commence. Sans la plus petite once de noblesse ou de fair play. Le but des de gagner. Tous les moyens sont bons. Et évidemment, pour bien les faire râler, aucune blessure handicapante. Casser un bras, d’accord. Rendre l’adversaire aveugle, pas d’accord. En même temps j’en ai besoin VIVANTES et FONCTIONNELLES. Je me fous un peu de ce qu’elles désirent, c’est moi la demi-déesse, à la fin de la journée et si j’impose mes conditions, elles seront respectées et c’est tout. Même si elles combinaient leurs pouvoirs, Akane et Marishka ne seraient pas en mesure de triompher de moi. Donc, dans la hiérarchie, c’est moi l’alpha. Pas elles. Et puis bon. Je sais quand dans le futur elles vont avoir une relation proche. Intime. Ce serait dommage de les priver de cette opportunité. Oui, je sais, je suis trop généreuse. Ma bonté me perdra, tout ça…

Cela n’empêche certainement pas Marishka d’attaquer furieusement Akane, en tout cas. Sa stratégie n’est pas mauvaise : profiter des angles morts, des points plus vulnérables. C’est exactement ce qu’elle doit faire pour gagner. Vitesse et agilité devraient l’emporter sur la force brute, non? Indubitablement, elle a mis de bons coups à Akane. Pas assez pour la faire s’effondrer et lui donner l’avantage dont elle a besoin mais elle a pu tester le temps de réaction et ce que cette adversaire plus grande va faire en guise de réaction. C’est toujours plus facile d’agir que de réagir. D’être sur l’offensive que sur la défensive. Rien n’est gagné d’avance ni pour une ni pour l’autre. En plus, Akane, pour le moment, encaisse et subit les coups de Marishka, elle n’a pas encore riposté. Mais ne vous en faites pas. Cela viendra. Je n’ai aucun doute là-dessus. Rappelez-vous : un bon punch et Marishka est KO.

Akane n’est certainement pas une grande stratège et elle est loin d’être la personne la plus intelligente de la planète mais elle est bien plus qu’une brute épaisse et le fait que Marishka, aveuglée par son désir de violence et son égo surdimensionné (forcément, dans sa tête, ce n’est pas moi donc elle VA gagner) ne semble pas s’en méfier outre mesure pourrait lui coûter cher. Car ce que ma fille adoptive ne semble pas réaliser mais que moi je constate, c’est qu’Akane est comme un serpent. Elle attend le bon moment pour frapper. Un serpent a besoin d’une seule morsure pour inoculer son venin et ensuite vous êtes foutu. Akane, encore une fois, sait qu’elle a besoin de beaucoup moins de coups que Marishka pour gagner. Akane a un genou à terre et elle encaisse les coups de pied de Marishka qui doit se dire que la victoire est proche. Et dans cet intervalle, ce moment d’égo mal placé…

Son prochain coup de pied se fait stopper net et elle va se rendre compte qu’Akane l’a attrapé par la jambe… Et peu après l’air quitte ses poumons quand elle se fait violemment cogner contre le sol. Et juste après cela, alors qu’elle essaie de retrouver ses repères, le coup de point dans le ventre ne va pas aider à reprendre son souffle. Oh Marishka n’en est pas à son premier coup de poing. Mais qui soit si puissant et dévastateur, potentiellement. Ce n’est pas une femme, c’est un monstre. Une bête sauvage mais pas stupide. Elle doit absolument prendre de la distance car le prochain coup de poing risque de viser son visage et ce sera l’aller simple pour l’inconscience, sans passer par go et sans collecter deux cent dollars. Dit autrement : une autre défaite à ajouter à sa liste. Et elle ne voudrait pas perdre une nouvelle fois, n’est-ce pas? Et si cette brute décidait qu’elle gardait sa maison pour elle?

Le gagnant dicte ses termes au perdant, après tout…

[Marishka Auschwitz]

Tout son corps entre en alerte rouge. Le coup de poing monstrueux à chasser son égo. Si elle savait déjà que l’autre était dangereuse : elle le réalise pleinement alors qu’elle lutte pour reprendre son souffle et commander à son corps de se barrer de là. De prendre de la distance ! Et pour cela, elle a une nouvelle fois recours à une technise sournoise : elle crache au visage de l’autre. Un mélange de sang et de salive.

Elle a réussi à quitter la proximité de l’autre bête. Mais elle n’est clairement pas sorti d’affaire. Sa première idée ? Tricher en réveillant le Vert. Ah non, elle ne fait plus ça. Elle va plutôt en appeler au Gris pour former une armure de roche impénétrable. Elle en aura clairement besoin si elle doit se retrouver si proche de l’Autre. Et… sa main fait un mouvement vers le haut, pour tirer les cailloux du sol et les agglomérer sur elle et… rien.

« Putain ! »

*J’avais oublié. C’est cette salope manipulatrice ! Et elle ose se faire passer pour une mère. *

Son corps réagit avant son intellect. Elle effectue un roulé-boulé sur le côté pour esquiver de justesse un terrible crochet. Elle n’est pas passée loin du KO expéditif. Tellement proche qu’elle ressent encore le vent qui a suivi le coup sur sa joue.

« Pour une géante, t’es sacrément rapide. »

Un changement s’opère. Mais Marischka ne le réalisera pas. Ce qu’elle vient de dire ? Ce n’est ni plus ni moins qu’un compliment. Elle commence à respecter cette autre combattante. Mais son égo est toujours aveuglé par la série ininterrompue de ses défaites. Le respect passe alors en seconde place. Elle DOIT gagner.

Marischka cesse de faire des petits pas sur place. Une technique pour rester toujours en mouvement et pouvoir réagir à n’importe quelle technique. Elle s’immobilise et laisse échapper une profonde expiration. Puis ses deux mains viennent claquer ses joues. La colère remue toujours ses entrailles. Mais elle a recouvré une partie de son sang-froid.

*Pourquoi j’ai l’impression de la connaître ?... Si je la connais, si je dois faire confiance à ces faux souvenirs : pourquoi est-ce que je ne me souviens pas de son point faible ? *

Lentement, Marischka fait un pas chassé sur le côté. Puis elle commence à tourner autour de cette géante. Ses yeux se plissent. Sa garde est montée mais elle ne témoigne plus de cette férocité. La fatigue, le coup de poing dévastateur et les bugs de son cerveau malade essaient de trouver une solution. Et pour ça, elle doit faire ce qu’elle fait de mieux. Ce qu’elle fait à chaque fois qu’elle entre dans un nouveau lieu : observer.

*Je pense que j’ai juste besoin d’un peu de temps. Juste de quoi me souvenir. Ou de voir un point faible que j’aurai causé. Après tout, je l’ai beaucoup frappé. Ou alors une ouverture dans sa défense. Quoique ce soit ! *

Mais si ça dure trop longtemps ? Marischka perdra patiente et se conduira à sa propre perte. Mais il y a aussi Akane. Elle pourrait ne pas lui laisser le temps de l’observer.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Un compliment? Alors là, on croit rêver. Mais avant cela… Je l’ai vu essayer de tricher. Et donc… Maman Shayne va enseigner l’humilité à sa fille adoptive. Je stoppe le combat. Tout simplement. Alors l’observation de Marishka prend brutalement fin. Akane me regarde avec indignation, me demandant de quel droit j’ai interrompu le combat… Avant de plaquer ses mains contre sa gorge devant le soudain manque d’air dans ses poumons. « Ta gueule, Akane, l’alpha c’est moi. Pas toi. » que je lui réponds d’un ton méprisant avant de la laisser reprendre son souffle à quatre pattes au sol. Mon attention se porte ensuite sur Marishka… Et elle sait que je sais. Dois-je vous rappeler que je me suis entrainée suffisamment de fois pour savoir quel geste fait quoi? Non, c’est ce que je pensais. Je suis déçue d’elle. Elle n’a donc rien appris depuis la dernière fois?

« Marishka, tu es déclarée PERDANTE pour tentative de triche. C’est une disqualification immédiate. Tu pensais peut-être que je ne verrais pas ce geste que tu as fait tellement de fois pendant nos entrainements? Que je n’entendrais pas ton putain et que je ne devinerais pas pourquoi? N’as-tu donc RIEN appris depuis la première fois où tu as triché pendant un combat contre moi? Une autre défait pour Marishka! »

Akane ne semble pas particulièrement choquée que Marishka ait tenté de tricher. D’où elle vient, le même monde qu’Alma, rester en vie est la première priorité. Alors il faut ce qu’il faut pour accomplir cet objectif. Oh c’est sûr, la concernant, ne serait-ce que pour les « bragging rights », c’est-à-dire pouvoir dire à tous « j’ai gagné contre une tricheuse en conservant un handicap », elle aurait continué de se battre selon les termes que j’ai dictés. Ça et le fait qu’elle ne veut pas refaire l’expérience des confettis. Akane a compris bien plus vite que Marishka ô combien je peux être dangereuse. Mais ce n’est pas grave, ma fille adoptive risque de très mal prendre cette énième défaite. Car là, elle n’a pas perdu face à un adversaire plus fort qu’elle. Le combat ne s’est pas terminé. Elle a perdu à cause de sa propre stupidité. Il n’y a pas d’autre façon de le dire, en fait. Et le verdict?

Si Akane veut la maison de la perdante, c’est désormais à elle. Le privilège de la gagnante. Alors Marishka, est-ce que tu commences à réaliser dans quel merdier tu t’es mise toi-même? Est-ce que c’est enfin l’électrochoc qui va faire voler ton stupide égo en éclat? De te retrouver au bord du précipice, de tout perdre alors que tu avais enfin quelque chose rien que pour toi? Pire encore… Si tu te faisais renier comme fille adoptive, abandonnée dans un monde où tu aurais encore moins qu’avant car tu aurais goûté aux petits luxes du confort et de la vie, très différente de la survie… Mais si elle doit quelque chose à quelqu’un ce sera à Akane qui prend la parole de sa voix grave, pour une femme. Ça colle très bien à son physique imposant et musclé. Encore une fois, cela rappelle certains souvenirs à Marishka… Des moments passionnés. Son cerveau qui lui joue des tours?

« Qu’elle garde ses affaires. Qu’elle ait tenté de tricher fait juste prouver qu’elle vient vraiment du même monde que moi. Par chez nous, c’est survivre le plus important. Ce combat m’a donné faim. Dommage que ta libido soit si peu active, Marishka. Autrement nous nous serions bien amusées ensemble. Je vais encore devoir me contenter de ces femmes qui vous donnent du sexe contre de l’argent, je suppose… »

[Marishka Auschwitz]

Marischka ne comprend pas. Alors oui, il y a déjà le fait que le combat se termine si abruptement. Il y a aussi le fait de voir la si fière et si redoutable combattante s’étouffer et finir à quatre pattes. C’est… révoltant. D’ailleurs, Marischka a failli se rebeller contre sa nouvelle mère ! Mais elle n’a pas compris. Pourquoi elle irait sauver cette inconnue. Pourquoi le terme « Alpha » a fait ressurgir de nouvelles images dans sa tête. Pourquoi… les pourquoi cessent quand Shayne se met à lui parler.

« QUOI ?! »

Elle ne comprend plus rien à rien. Encore une défaite ? Ce n’est pas possible. Si l’Autre est ici, c’était pour qu’elle ait une victoire ! Seulement pour ça. Mais… mais… Non. NON ! Elle a ENCORE perdu ?! Impossible ! Et pourtant la sentence est tombée. Elle aurait envie de tomber sur le cul et de se mettre à sangloter comme une gamine. Mais elle a bien trop de fierté pour laisser l’enfant en elle prendre le contrôle. Elle avait tellement besoin de cette victoire.

*Qu’est-ce qu’elle me fait, elle ? Elle essaie de me réconforter ?! Je suis si pitoyable que ça ! *

Elle est tombée si bas qu’entendre que sa maison est toujours sa maison n’est même pas un réconfort. Elle a une espèce de vertige. Comme si elle allait vomir à cause d’un mal de mer ou quelque chose dans le genre. Elle voie à moitié flou. Non, pas flou. Comme si deux visions se superposaient l’une à l’autre. Une salle immaculée et vide qui se confond avec une vision de ténèbres et… d’étoiles ? Et il n’y a pas que ça. Il y a cette Autre. Des morceaux de vidéo d’une vie qu’elle ne peut pas avoir vécu…

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu fous à pouvoir te balader en ville ? »

Ca lui est intolérable. Pourquoi cette Akane peut aller en ville et se payer des trucs ? (oui, des personnes… Faut-il vraiment faire une différence ? Bien sur que la vie humaine a une valeur et… non, Marischka n’est pas en état de philosopher) Elle aussi devrait avoir ce privilège. Après tout, c’est elle et uniquement ELLE la fille adoptive de la demi déesse. L’autre n’est qu’un… ! qu’une… qu’une Bête !

« Et de quel droit tu t’imagines des trucs sur ma vie sexuelle ! C’est pas parce que t’as soi-disant gagné, que tu as tous les droits sur moi ! Sans déconner. Tu fermes ta gueule, OK ? Tu crois vraiment que je vais me faire avoir par ton compliment ? Je ne suis pas une brouteuse de minou, OK ? Sans déconner, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! »

Le problème ? Le problème, c’est que Marischka est perturbée. Il y a une chaleur dans son corps. Il y a cette démangeaison à l’intérieur de son sein comme si on l’avait mordu. Il y a ces images dans sa tête, aussi. Marischka pense vraiment qu’elle a le cerveau pété. Elle se sent comme une merde. Incapable de gagner contre cette fille. Privée de ses pouvoirs. Jugée par une déesse (même une moitié, ça fait déjà beaucoup). Ouais, Marischka ne s’est jamais sentie aussi petite et ridicule. Enfin, disons que ça faisait longtemps que personne ne lui avait pas arraché ses œillères pour la confronter à la pauvre fille esseulée qu’elle est.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Marishka, ta gueule. Sérieusement, ta gueule. Non, CLAIREMENT, Akane n’a pas le droit de se promener en ville. Ou d’acheter ce qu’elle veut. Elle vit comme toi en ermite mais comme toi, si elle a besoin de quelque chose, elle peut demander. Contrairement à toi, elle a beaucoup moins de choix. Et si Akane veut satisfaire sa libido avec des prostituées, ça la regarde entièrement tant que c’est consentant.
   
  Enusite, car c’est le plus important dans tout cela… Tu as ENCORE perdu car tu es une vulgaire tricheuse trop faible pour gagner autrement. Les règles de la défaite sur ton monde sont simples, non? Le perdant se soumet au gagnant. Tu. As. PERDU. Donc si Akane décide qu’elle te prend comme sa petite chienne, tu seras sa petite chienne et c’est tout. Tu avais juste à suivre les règles, ne pas tricher et… Quoi d’autre.. GAGNER. »
   
  Mais enfin Shayne, aucune mère adoptive ne devrait parler de la sorte à sa fille adoptive… C’est ce que vous voudriez dire, n’est-ce pas? Alors je vais vous dire la même chose : LA FERME! Je ne vais pas tolérer les enfantillages et cette conduite immature une seconde de plus. Je vais prendre l’égo de Marishka et en faire des PUTAINS DE CONFETTIS. Et si elle en pleure des larmes amères ou qu’elle a honte d’elle à s’en vomir les tripes ce sera SON problème. Une autre chose que j’aurais dû faire avec Alma. Me montrer beaucoup plus dure devant ses fautes pour qu’elle réalise que vivre ne veut pas dire que des actions et zéro conséquence. Elle a perdu parce qu’elle a osé défier une demi-déesse en n’en faisant qu’à sa tête et en pensant que sa petite personne était plus importante que le reste. Ce qui n’est définitivement pas le cas, je peux vous le garantir à 100%.
   
  Encore une fois, Akane tente d’intervenir et je lui demande froidement si j’ai besoin de la priver d’air à nouveau. Qu’elle a gagné parce que Marishka a triché, que c’est mon décret et que si elle ose protester, c’est une demi-déesse qu’elle va défier par son insolence. Et Akane, qui a clairement compris la menace que je représente contrairement à ma fille adoptive, se tait immédiatement. Elle ne va clairement pas me défier. Je l’ai déclaré victorieuse. Tout ce qui appartient à Marishka lui appartient désormais en tant que vainqueure. Y compris Marishka elle-même. Libre à Akane de lui rendre ce qui lui appartenait. Au passé. Est-ce que ce que je fais est cruel? Non. Marishka a besoin de connaitre le fin fond du baril si elle veut se libérer de ce qui est un énorme boulet à ses pieds. J’ai voulu lui ouvrir les yeux d’une manière plus douce. Visiblement sans succès.
   
  Elle refuse de comprendre qu’elle est la cause de chacune de ses défaites. Que c’est elle le problème. Qu’elle n’est plus sur son monde d’avant et qu’elle se met elle-même les chaines qui la retiennent vers l’arrière. L’humiliation d’une défaite qui fait qu’elle perd tout, qu’elle va avoir toute une dette face à Akane… Elle ne pourra pas l’oublier, oh non. Maman Shayne a été généreuse en tentant de la laisser apprendre de ses défaites. Mais là, Maman Shayne en a marre d’être généreuse et de voir fifille Marishka gaspiller son talent à cause de son attitude de merde. Oh et je vais faire pire que ça. Si elle refuse de comprendre le message, cette fois, je vais la laisser ici. Là où elle est FAIBLE. Sans pouvoir. Coupée du vert et du gris. Jusqu’à ce que la leçon se grave dans sa mémoire pour de bon. Les actions ont des conséquences.
   
Si elle refuse d’évoluer, elle va faire comme tout ce qui échoue à la sélection naturelle : faire face à l’extinction…

[Marishka Auschwitz]

Alma est choquée. Certes, elle dort et sa vie est plus ou moins réécrite. Mais entendre Shayne insulter ? Il y a quelque chose de choquant. C’est la première fois que la demi déesse est si dure avec elle. Parce que, étrangement, entendre plusieurs « ta gueule » fait plus de dégâts que de se faire asphyxier dans sa propre armure de Gris par exemple…

Alors Marischka ne voit plus qu’une solution. La pire de toute. Abandonner. Cesser de combattre. Baisser la tête. Courber l’échine. Se soumettre à plus fort qu’elle. Et en l’occurrence, cette personne se manifeste sous les traits d’Akane. Ce devrait être Shayne. Mais même cette dernière redirige l’attention sur l’Animal. Ce qui arrange Marischka. Car mieux vaut être la « petite chienne » d’une humaine que d’une déesse.

« Ma maison est à toi. Ah… ce n’est donc plus ma maison. C’est ta maison. Je vais… »

Marischka s’est agenouillée. Elle parle avec les yeux qui scrutent le sol de cette salle horrible. Un tel lieu ne devrait pas exister. Réduire au silence deux des grands Ordres du monde. C’est… hérétique ? Peut-être. Quelque chose comme ça. De toute façon, Marischka doit apprendre à ne plus réfléchir par elle-même. C’est ce que signifie en partie être une chienne, non ? Soumise à la volonté d’un être pensant. Un être supérieure à elle. Un être qui devient tout pour elle. Un être dont elle doit tout faire pour avoir son approbation.

« Je pourrais te faire visiter ta maison. Ton lit. Ta douche. Ton frigo. »

En somme, tout le confort dont ces deux femmes ont été privé. Pouvoir dormir et pas seulement avec un œil ouvert de peur d’une agression nocturne. Pouvoir se laver et ne pas schlinguer la clocharde. Pouvoir se faire péter le bide sans craindre des lendemains de diète.

« Moi, je dormirais dans la carrière, je pense. Je ne sais pas trop où. Je ne sais pas trop comment. Je… »

Elle devrait se révolter d’avoir de telles pensées. Mais cette nouvelle défaite et les « ta gueule » de sa nouvelle mère ont eu un effet très répressif.

« S’il faut que je sois accrochée à une chaîne pour que tu saches tout le temps où je suis, ok. »

Sa main ne peut pas s’empêcher de se frotter le cou. Cela fait des années qu’elle s’est débarrassée de ce collier. Et elle va devoir revivre cette période qu’elle avait supprimé de ses souvenirs. Le genre d’épreuve qui forge un caractère dégueulasse comme le sien.

« Dis-moi ce que tu veux. Dis-moi comment tu veux que je t’appelle. J’ai compris où est ma place maintenant. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Hum. Je ne pensais pas que me montrer plus dure avec Marishka aurait cet effet sur elle. Chose certaine, elle ne fait plus la maline, maintenant. Et curieusement, c’est Akane qui a des questions pour moi. Elle commence par me demander si comme elle a gagné, ce qu’il va advenir de Marishka et de ses possessions est entièrement entre ses mains. La réponse est oui. Que sa décision est absolue et que je n’ai pas de droit de regard dessus. Je fronce les sourcils mais… Oui… En effet… Où veut-elle en venir, au juste? Enfin, elle veut confirmer avec moi que Marishka devra aussi se conformer à sa décision, inconditionnellement. Oui, bordel, qu’est-ce qu’elle cherche à faire, au juste, ça commence à devenir lassant, à la fin! L’Akane que j’ai connu était beaucoup plus… Je ne sais pas moi, sauvage… Elle ne posait certainement pas autant de questions…

« Si c’est moi qui décide, dans ce cas, Marishka, tu gardes toutes tes affaires. Je vais occuper la chambre d’invités car c’est clair qu’on va se battre encore et cette fois avec nos pouvoirs. Moi je continue de dire que tu aies tenté de tricher ne me dérange pas alors je ne vois pas pourquoi je prendrais tes affaires. Par chez nous, ça n’existe pas la disqualification donc… Comme il n’y a pas vraiment eu de vainqueur… Bah…

À mes yeux tu n’as pas vraiment perdu. Et tu peux m’appeler Akane, c’est mon nom. Ah. Autre chose. Si tu veux vraiment être ma soumise, et c’est un choix, pas une obligation, j’aime mes soumises fortes. Dominer dans la chambre à coucher est une chose. Mais j’aime dans l’action dans mon lit, sinon c’est d’un chiant. Mais tu n’es pas obligée non plus de coucher avec moi. Si ce n’est pas consentant, ça ne m’a jamais intéressé… »

Mais… MAIS… NON! Bordel de merde, Akane! Son égo était en miette! Sa défaite annoncée! Marishka était forcée à la soumission! Et toi, espèce d’idiote, tu lui dis qu’elle n’a pas vraiment perdue parce que le fait qu’elle ait triché ne te dérange pas et tu lui redonnes tous ses trucs en plus? SALE CONNE! À quoi ça sert de tenter de lui enseigner l’humilité si tu viens tout foutre en l’air. Si tu penses que je… « Tu as dit que ma décision était absolue », me dit cette sale garce. OUH… En ce moment, je pourrais la transformer en confettis tellement je suis furieuse. Mais je ne dois rien laisser paraitre, je dois garder le contrôle. Je me contente de lui sourire froidement en lui disant que je ne vais pas oublier cette petite manœuvre qu’elle doit penser tellement maline et bien pensée. Tu ne paies rien pour attendre, Akane. Il y aura des conséquences à ton interférence.

« Soit, soit, Akane. Si c’est ce que tu désires. Mais tu as tort sur un point, par contre. Tu peux dire que cela ne te dérange pas mais c’est MOI qui ai fixé les règles, pas TOI. Donc, Marishka a perdu et ça, ce n’est pas négociable. Tu peux quand même lui redonner ses affaires et ne pas vouloir la contraindre à quoi que ce soit. Mais que et toi et elle n’allez pas penser que vous pouvez continuer de jouer selon vos règles. Oh que non.

Quant à toi, Marishka. Je suis ta mère adoptive. Je déteste devoir être si dure avec toi. Mais je te le redis car tu ne sembles pas avoir assimilé le principe : on apprend toujours mieux dans la défaite que dans la victoire. Alors Réfléchis sur ta défaite et comment tu aurais pu facilement l’éviter. Je veux t’amener à grandir, devenir meilleure, évoluer. Mais je ne peux rien faire de cela si tu es ta propre ennemie en refusant de changer…

Je tiens à toi, tu sais? »

[Marishka Auschwitz]

Marischka est complètement paumée. Elle n’arrive plus à savoir comment réagir. L’action combinée de ces deux a fait un gros travail de destruction en elle. Une petite voix lui dit que c’est ainsi qu’elle pourra se reconstruire. Pour s’adapter à ce nouveau monde. Pour s’adapter à « l’amour » ( ?) de sa nouvelle mère. Pour s’adapter à Akane. Une ennemie surnommée l’Animal. Mais un animal avec bien plus de complexités et de compréhensions qu’imaginée.

Toujours agenouillée au sol, elle regarde avec des yeux vides chacune de ces femmes. Elle n’a rien répondu. De toute façon, on lui a dit de se taire. Alors Marischka se tait. Elle apprend. C’est une bonne chose, non ? D’apprendre et de ne pas entendre sa voix. Pour elle, c’est moins plaisant. D’entendre sa propre voix. De devoir y faire attention. D’amorcer un travail de… réflexion. Pas qu’elle ne sache pas réfléchir. Mais on lui demande de penser plus loin qu’au présent. De penser à autre chose qu’à des situations immédiates et/ou de survie.

Donc… elle n’a pas perdu pour Akane. Mais a elle définitivement perdu pour Shayne. Rien que cette bataille est compliquée. Ce devrait être simple. Elle gagne ou elle perd. Elle vit, survit ou meurt. Pas plus compliqué que ça. Mais là, c’est compliqué. Son esprit étriqué ne peut pas appréhender qu’une situation soit comme un chat de Schrodinger. Et elle ne le connaît pas ce matou.

Alors elle suit le conseil de sa nouvelle mère qui tient à elle. Elle réfléchit à sa défaite. Donc elle réfléchit à pourquoi elle a perdu aux yeux de Shayne. Vu qu’elle n’a pas perdu aux yeux d’Akane. Donc... elle a perdu parce qu’elle a voulu utiliser ses pouvoirs alors qu’elle ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs parce que ses pouvoirs sont prisonniers ailleurs à cause de cette pièce où il n’y a rien… Ouhlala, que cette phrase est compliquée. Marischka ne peut pas s’empêcher de froncer les sourcils.

Plus simple. Elle doit trouver plus simple. Elle a perdu parce qu’elle a voulu utiliser ses pouvoirs ? Non, c’est débile. Ses pouvoirs façonnent qui elle est. Sans ses pouvoirs, elle meurt. Comment pourrait-elle seulement survivre sans le Gris ? Et le Vert. Impossible. Alors… elle doit apprendre à combattre avec les règles. Donc ça doit vouloir dire sans coups bas et sournoiseries. Donc elle doit abandonner sa vitesse ? Devenir plus technique ? Plus puissante et plus résistante ? Marischka ne comprend vraiment pas. Mais il lui semble que c’est la réponse. Alors elle va travailler en ce sens. Travailler sur des combinaisons de coups en face-à-face avec son adversaire. Travailler sur sa résistance à la douleur pour accueillir tous les coups « réglementaires » de son adversaire.

*Comment je fais pour parler ? Comme les enfants en levant le doigt ? *

Marischka se racle la gorge. Puis elle se dit que ça ne sera pas suffisant. Alors elle décide de commencer sa phrase pour interpeller les deux femmes en face d’elle par un « Je m’excuse.

Est-ce que je pourrais retourner dans mon lit ? Je voudrais dormir. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Bien sûr que tu peux aller dormir », que je lui répond d’un ton doux et maternel avant de faire en sorte qu’un portail menant directement à son lit apparaisse. Elle pourrait juste se laisser tomber vers l’avant et hop! Sur le lit! Si ce n’est pas du service, je ne sais pas ce que c’est! Qu’elle aille dormir. Peut-être que cela la fera réfléchir. Voir les choses d’un autre angle. De toute façon, elle n’a pas le choix. Maintenant, elle partage son espace de vie avec Akane qui dort dans la chambre d’à côté. La chambre des invités. Sa vie a, va changer. Et comme bien des choses qui forment l’existence, elle n’a aucun contrôle dessus. Et c’est normal. Mais en même temps, elle a plus d’options, de choix, qu’avant. Bien que ce ne soit probablement pas comment elle aurait imaginé les choses, j’ose espérer qu’elle a enfin compris qu’elle peut évoluer. Changer. Être…

Mieux. Meilleure. C’est sûr que quand on compare le gris, immuable, pratiquement éternel, et le vert qui croit mais sans vraiment de but, le Rouge offre une vision plus claire. Les animaux ont évolué. Se sont adaptés à leur environnement. Ont appris. C’est pour cette raison qu’Akane a été capable de s’adapter plus rapidement que Marishka. Et c’est pour cette raison que je pense qu’elle pourra mieux aider ma fille adoptive que moi à réaliser que un, elle n’est plus sur son ancien monde et que deux, elle doit s’adapter si elle veut survivre. Elle ne peut pas utiliser, calquer sa mentalité d’avant et la transposer ici. Alors je le redis. Le but n’est pas de dénaturer Marishka. Non. Évidemment que non. Mais la faire atteindre le prochain palier dans son évolution personnelle, ça oui. Encore une fois, mon échec de la première tentative. J’aurais dû faire comme Verena a fait. Alma Pride avant…

Alma Prime. Mais je ne referrai pas cette erreur. Dans cette version, Akane va remplacer entièrement Liliane. Liliane qui avait rendu Alma faible. La Bête saura lui donner de bons conseils tout en la gardant dans une mentalité de « contrôler par la force. Imposer le respect au lieu d’imposer la peur ». Akane n’est pas destinée à la grandeur qui attend Marishka. Mais elle peut l’aider à cheminer dans la bonne direction. Lui donner des conseils. Faire de Marishka une cheffe de meute respectée par ses subordonnés et ses alliés et crainte par ses ennemis. Mais pour le moment, ma fille adoptive dort. Je ne sais pas à quoi elle rêve et je doute que ce soit important. Elle a eu une rude journée. Mais demain, elle devrait aller mieux. Demain est un autre jour, riche en possibilités. Et avec la récupération de ses pouvoirs, elle va probablement se sentir moins vulnérable. Ou alors… Si elle a appris…

Elle va se dire qu’elle s’appuie trop fortement sur ces derniers. Elle devrait pouvoir remporter un combat sans avoir besoin de ses pouvoirs. Ce qui n’est pas le cas en ce moment. Toutes les fois qu’elle a essayé, elle a triché en faisant appel ou en tentant de faire appel à ses pouvoirs. Akane est capable de gagner avec ou sans ses pouvoirs. Marishka, sans être sans défense, n’est pas versatile sans ses pouvoirs. Une faiblesse qu’elle devra corriger. Si je peux créer une salle la coupant de ses pouvoirs, il existe d’autres entités capables de faire de même. Et alors quoi, elle va s’effondrer comme un château de cartes? Non. Un jour, Marishka, sous un autre nom, sera un quart de déesse. Et un quart de déesse doit être efficace avec ou sans pouvoir. C’est évident. Si elle utilise ses pouvoirs comme une béquille, comment va-t-elle faire pour marcher, je vous le demande!

[Marishka Auschwitz]

Réfléchir en arrivant nez le premier dans son oreiller ? Non. Marischka a réussi à éteindre tous les centres de pensées. Il n’y a plus rien qui se passe dans sa tête. Son corps est épuisé de la bataille et des événements. Tout comme son esprit qui a autant besoin de se ressourcer. Alors elle s’effondre et ne prend même pas la peine de ramener la couette sur elle. Ni de se déshabiller. Elle s’endort d’un sommeil de plombs. Sans rêves.

Au matin, elle met du temps à émerger. Une partie d’elle ne veut pas se souvenir de ce qui lui est arrivé. Mais c’est inéluctable. Elle se souvient de sa défaite. De la pièce qui annule ses pouvoirs. Elle se souvient d’Akane et d’un truc magnanime. Elle n’est pas certaine de ce qui signifie ce mot. Mais il lui est venu en tête. Alors ça doit être le bon. Elle se souvient que ses affaires sont toujours ses affaires. Mais qu’elle n’habite plus toute seule. Akane vit dans la chambre à côté.

*C’est presque mieux comme ça. C’était aberrant d’avoir deux chambres pour moi toute seule. Je ne comprenais pas. *

Assise sur son lit, les jambes repliées contre son torse, les bras entourant les jambes : Marischka attend. C’est idiot. C’est stupide. Elle s’est déjà répétée plusieurs fois qu’elle était conne. Mais elle n’arrive pas à sortir de sa chambre. Ce serait découvrir Akane. Ce serait admettre qua sa maison est devenue leur maison. Ce serait admettre les changements. Et l’énième défaite…

*Bouge ton cul ! Tu n’as pas de collier à ton cou, merde ! *

Alors elle se lève et se rend dans la salle principale. Elle arrive devant son fauteuil. L’hésitation est là. Elle n’a plus l’impression d’être à a sa place. Elle n’a plus l’impression que ça soit sa place. Alors elle se retourne et voit le canapé. Elle se souvient de la journée précédente. Sa nouvelle mère était assise là. Elle la regardait. En silence.

Marischka finit par faire de même. Pas à la place de Shayne. Mais à côté, dans le canapé. Et, à nouveau, elle s’assoie en ramenant les jambes contre son torse et en entourant les bras autour de ses jambes repliées. Elle n’a rien à dire à Akane. De toute façon, et elle commence à y réfléchir, elle ne sait pas comment vivre à deux. Alors elle repense à hier. Elle se souvient qu’Akane voulait se battre avec elle. Ca, elle saurait faire. Mais… elle ne veut pas. Elle ne veut pas perdre. Encore.

Alors Marischka ne fait rien. Elle attend. Elle végète dans son canapé. Non. Dans leur canapé.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Elle est encore sous le choc? En même temps, je ne suis pas exactement surprise. Elle a encore beaucoup à digérer, ma chère fille adoptive. Je dirais même qu’elle semble mieux s’en sortir que je ne le pensais : elle n’est pas complètement catatonique dans un coin d’une pièce… Elle est encore capable de se mouvoir, d’une réflexion au moins minimale ce qui est mieux que rien du tout. Autre point sur lequel il faut féliciter sa résilience c’est qu’elle est restée dans la maison, elle n’a pas essayé de fuir ou je ne sais trop encore. Après tout, Akane a bien dit qu’elle en restait la propriétaire, cela a dû aider un peu… Bon, elle n’est pas la plus énergique ou la plus enjouée mais… On fait avec ce qu’on a, n’est-ce pas? Alors oui. Voilà. Laissons-lui un peu de temps pour elle avant de… Bien… D’engager le dialogue. Je ne suis même pas là, remarquez, donc…

Il y a elle. Et il y a Akane. Et Akane ne semble pas chercher à converser non plus. Probablement parce qu’elle n’a simplement rien à dire. Elle a même quitté la maison à un moment pour revenir quelques heures plus tard avec du poisson qu’elle a pêché et la carcasse d’un animal qu’elle a chassé. Oui, la carrière et le domicile de Marishka sont bien situés. Akane a aussi ramené des plantes pour avoir du vert dans son assiette. Oui, elle est plus carnivore qu’herbivore mais elle connait l’importance d’une diète variée. Et si vous vous posez la question, non, elle n’a rien ramené pour ma fille adoptive. Si elle veut manger, elle doit contribuer. C’est comme ça dans une meute. Akane fait ses choses dans son coin, Marishka fait ses choses dans son coin et si elles veulent partager quelque chose, tant mieux. Sinon, tant pis. Chacun son truc et surtout, chacun ses trucs, très important.

Marishka est donc laissée à elle-même, à ses pensées, à sa réflexion, si elle en a une. Si elle veut me parler, elle peut m’appeler. Si elle veut parler à Akane, elle peut le faire. Vraiment, le seul obstacle… C’est elle. Mais bon, encore une fois, elle n’a aucune obligation de faire autre chose que de rester assise comme elle est en ce moment. Si pour elle cela lui permet de remettre les choses en ordre dans sa tête, tant mieux. Je ne vais pas lui dire comment penser, comment réfléchir. Je peux la pousser dans une direction mais c’est tout. Et je dirais que c’est amplement suffisant d’ailleurs. Si j’essaie trop de la modeler à mon image, je risque de connaitre un deuxième échec. Il faut que je laisse Marishka évoluer à son rythme. Si cela donne des résultats plus rapides que prévu, tant mieux. Sinon, tant pis. Il faudra faire avec. De la patience. C’est ce qu’il me faut en ce moment. Si je veux réussir…

Akane est centrale à mon plan. Sans Liliane pour tout foutre en l’air, quelqu’un doit jouer le rôle de la petite amie. Et c’est le rôle de La Bête. Sauf que je me creuse la tête pour tenter d’inciter à défaut de forcer un rapprochement. C’est extrêmement dur. Chaque fois que je pense avoir une bonne idée, je me rappelle que je dois être la main invisible. Être subtile. Marishka est méfiante et si elle se doute de quelque chose, elle risque d’opposer de la résistance et c’est la dernière chose que je désire. Finalement, Akane semble décider d’elle-même de tester l’eau, si on peut dire ça comme ça. Elle vient s’asseoir à côté de Mairhska. Il y avait au moins une place de libre donc… Voilà. Elle ne dit rien. Elle est juste assise à côté de Marishka. Parfois le silence en dit plus qu’un discours et je pense que c’est ce qu’elle cherche à faire. Akane n’a jamais été une grande stratège, après tout…

[Marishka Auschwitz]

Même si Akane avait dit que Marischka pouvait garder ses propriétés et qu’elle voulait du sexe seulement avec du consentement : une partie de Marischka avait cru que tout volerait en éclat une fois que la géante serait débarrassée de la demi déesse. Elle s’était attendue à voie la géante prendre possession de sa maison. (non, de leur maison. C’est difficile de changer une habitude…)

Mais non. Akane n’a pas dévié de son comportement annoncé. En fait, elle a même carrément laissé tranquille Marischka. Elle n’est pas venue lui mettre un coup de pression. Elle n’est pas venue lui parler. Elle a fait ses trucs de son côté. Préparer sa bouffe et manger de son côté. Elle a vécu sa vie comme si elle était toute seule. D’un certain côté, ça aurait pu énerver Marischka d’être si superbement ignorée. Mais les récents événements l’ont laissé… « mollassonne ». Elle n’est que l’ombre de qui elle était.

Et puis un mouvement. D’abord, Marischka ne peut s’empêcher de grincer des dents. Qui est-elle pour prendre la place de sa nouvelle mère, la demi déesse toute puissante ? Mais aucun sentiment ne parvient à rester suffisamment longtemps en elle. Comme si elle avait perdu toute passion. Comme si elle avait perdu toute force pour s’engager dans un combat. Est-ce que cela vaut seulement le coup ? Non, plus générale. Qu’est-ce qui vaut le coup de se battre quand on ne craint plus de mourir ?

Alors un silence s’installe.

« Si je dois être honnête, je ne sais pas comment vivre à deux. »

Toujours refermée sur elle-même, Marischka n’affronte pas le regard d’Akane. Ces paroles sont sorties de ses lèvres. Mais dans le ton, il y a quelque chose qui traduit l’impression qu’elle ne veut pas qu’on lui réponde. Il y a surtout une absence de « couleur » dans son ton. Monocorde et faiblard. Rien à voir avec la furie qui l’a combattu.

« Ma nouvelle mère m’a dit de réfléchir. Je le fais. Mais je ne comprends plus l’intérêt. Pourquoi combattre ? Je sais que je ne sais faire que ça. Je me rappelle que tu as dit que tu voulais qu’on combatte toutes les deux. Mais… je n’en ai plus envie. »

Elle pourrait dire qu’elle ne comprend pas qu’elle doit combattre dans « les règles de l’art ». Sans sournoiseries. Apprendre à combattre sans ses pouvoirs parce que la situation de la « chambre effaceuse » pourrait se reproduire à l’avenir. Mais non, même donner le fond de sa pensée parait être une débauche d’énergie inutile.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Le Rouge est le pouvoir dont dispose Akane. Et les humains, vous tenterez de le justifier comme vous voulez, ne sont pas des minéraux, ils ne relèvent pas du gris et ne sont pas des plantes (encore que certains imbéciles en particulier… Bref…) donc ils ne relèvent pas du vert non plus. Ce sont des animaux. Purement et simplement. Peu importe la couche de vernis de la civilisation que vous mettrez par-dessus. Grattez un peu et vous verrez que l’humain va tout faire pour survivre. Non, Akane, actuellement, ne peut pas pleinement contrôler un être humain. Une affaire de volonté, quelque chose du genre. Mais elle peut les influencer à leur niveau le plus primaire. Donc, la présence de La Bête se fait plus rassurante. Son aura change. Cela devrait, normalement, mettre Marishka davantage en confiance. Elle a déjà utilisé cette tactique par le passé. Plus qu’une fois.

C’est sûr que dans l’instant, il y aura beaucoup de confusion chez Marishka. Elle se retrouve coincée entre deux mondes, en quelque sorte. Entre un monde où seule la loi du plus fort compte et un autre où il y a pratiquement une infinité de lois. Filtrer celles qui sont importantes des insignifiantes… Le réflexe pourrait être de toutes les ignorer mais ce serait une très mauvaise idée. Ici, il y a des conséquences pires que la mort. Passer le reste de ses jours dans une cellule de prison, à regarder les mêmes murs, sans possibilité de libération conditionnelle… Je doute que Marishka y survivrait, complètement privée de sa liberté. Seulement voilà : ma fille adoptive a pensé, à tort, qu’elle pouvait continuer d’en faire à sa tête et ce sans conséquence. Mais je l’avais clairement prévenu, oh ça oui. Donc, ce sentiment de « je suis au-dessus de ces choses » et « je fais ce que je veux »… Bien…

Il a été fortement ébranlé. Maintenant, elle ne sait plus quoi penser parce qu’elle s’est heurtée à quelque chose qui non seulement lui a résisté mais a gagné contre elle. Mes règles, mes consignes ont gagné contre son attitude indisciplinée et elle a connu l’humiliation. Là, elle tente de donner un sens à tout cela. Mais j’ai comme l’impression qu’elle va faire la même erreur qu’elle a fait par le passé : tout mettre dans le même panier et ce sans vraiment y inclure de nuances. Akane a bien vu dans quel état est Marishka. Elle pourrait tenter de lui faire la conversation mais ce n’est pas ce que ma fille adoptive veut. Elle veut juste vider son sac et que quelqu’un l’écoute. Alors c’est ce qu’elle a. Une présence rassurante et une oreille attentive. Marishka intrigue Akane. La Bête désire Marishka. Mais pour l’avoir dans son lit, elle devra être patiente. Et cela commence par des petits gestes.

Manger, dormir, baiser. Se battre, aussi, naturellement. L’existence d’Akane est simple. Elle n’a pas d’agenda personnel de domination du monde, non. Elle n’a pas d’idée de grandeur comme devenir un quart de déesse. Si on la laissait seule dans son coin, elle se ferait probablement une petite meute et justement, ferait ses trucs dans son coin sans interagir avec les autres. C’est probablement pour cette raison que ce sera toujours plus facile pour Marishka de parler avec Akane. Contrairement à moi qui aura toujours quelque chose à lui répondre, La Bête peut parfaitement écouter en silence. Cela fait partie de la patience de la chasse. Quand Marishka voudra une réponse, cela se saura dans son ton. En disant les choses à voix haute, qui sait, cela pourrait probablement lui donner des pistes de réflexion. Parfois dire quelque chose à voix haute semble amener une autre perspective…