I, Doom [Valilouvée]
Posté : 18 nov. 2024 18:46

DOCTEUR FATALIS

I – UN ENFANT ORPHELIN
Victor Von Fatalis est né comme étant un moins-que-rien. Il était le fils d’un couple de Gitans atypique. Son père, Werner von Fatalis, était un guérisseur, et sa mère, Cynthia von Fatalis, une sorcière. Victor a grandi au sein de la tribu bohémienne des Zéfiro, des Gitans qui étaient pourchassés par les autorités royales de la Latvérie. La Latvérie est un petit pays d’Europe Centrale, au nord de la Serbie, perdu dans les Balkans, qui acquit son indépendance suite à l’éclatement de l’Empire austro-hongrois pendant la Première Guerre Mondiale, et devint l’une des dernières monarchies européennes connues.
Les autorités latvériennes se méfiaient fortement des Gitans, et traquaient surtout les Zéfiro, car ils abritaient l’héritier de l’ancien baron latvérien, Von Fatalis. Il était donc nécessaire pour l’actuelle famille royale de Latvérie, les Fortunov, anciens barons latvériens, de décimer cette lignée rivale. Werner épousa Cynthia avant de fuir dans les montagnes des Balkans poursuivi par le Roi Vladimir Fortunov. Cynthia, pour protéger son clan, passa un pacte avec le terrible démon Méphisto. Ce puissant démon était connu pour les contrats piégés qu’il signait avec les humains. Le plus connu de ses contrats avait eu lieu avec le Docteur Faust, et il offrit à Cynthia ce qu’elle désirait. Piètre sorcière, Cynthia était la dernière héritière d’une longue tradition de sorcières qui avaient protégé les terres latvériennes pendant des siècles avant de s’effondrer. Méphisto demanda en contrepartie à ce que l’âme de Cynthia soit à jamais sienne au moment de sa mort. Méphisto scella le contrat, et Cynthia ne tarda pas à déclencher ses pouvoirs sur un proche village proche où les soldats royaux traquaient les Zéfiro, et torturaient les villageois à la recherche d’indices sur leur camp. Cynthia déclencha ses terribles pouvoirs pour tuer les soldats, mais réalisa vite que ses pouvoirs la dépassaient. De fait, elle ne se contenta pas de tuer les soldats, mais aussi les enfants du village. Horrifiée par ce qu’elle faisait, Cynthia renonça à ses pouvoirs, et un soldat la poignarda à mort. Grièvement blessée, Cynthia réussit toutefois à s’enfuir dans les bois, et à retrouver son mari, Werner, ainsi que leur jeune enfant, Victor, qui venait de naître il y a à peine quelques jours. Au moment de mourir, elle demanda à Werner de s’assurer que jamais son fils ne suive la même voie qu’elle, et mourut ensuite.
Werner fut ensuite capturé par les soldats, mais ceux-ci ne le tuèrent pas. Le Roi Vladimir lui proposa au contraire de venir sous son aile. Werner comprit alors que le souhait de Vladimir était avant tout d’éradiquer les anciens cultes latvériens. Les sorcières de Latvérie n’avaient plus leur place dans le nouveau monde. Certes, les sorcières avaient protégé la Latvérie contre les nazis et les Soviétiques, mais l’URSS était tombée. Vladimir voulait ouvrir son pays aux autres nations du monde, mettre fin à la pauvreté qui régnait en Latvérie, et souhaitait s’adjoindre les services de Werner comme médecin compétent. Vladimir fit en effet l’erreur de croire que Victor n’avait aucun pouvoir magique, car il pensait, comme beaucoup de Latvériens, que seules les femmes latvériennes pouvaient hériter de pouvoirs magiques. Werner, lui, savait toutefois que son fils avait reçu le don de sa mère, mais dissimula ses pouvoirs magiques.
Médecin royal, Werner emménegea au Palais royal dans la capitale de Latvérie, Haasenstad. Le médecin se retrouva toutefois rapidement confronté à un problème majeur : la Reine avait un cancer. Malgré tous ses talents, Werner ne pouvait rien faire. Il comprit aussi que, si le Roi Vladimir souhaitait se rapprocher des autres puissances du monde, c’était aussi pour bénéficier de leur savoir-faire technologique. À l’aube du 21ème siècle, la Latvérie était encore un pays très rétrograde, où la technologie était faiblement développée. Les hôpitaux étaient inexistants, et il n’y avait aucun traitement permettant de lutter contre le cancer. Werner se mit à craindre pour sa survie, car il soupçonnait le Roi de l’accuser d’avoir empoisonné sa femme. L’évènement significatif fut toutefois quand Victor se rendit sur le lit de la Reine. Sa magie se déclencha alors, et le Roi le surprit alors. La situation était alors complexe, car la Latvérie traversait une crise économique qui amenait un vent de révolution dans le pays. Vladimir prit alors Werner pour un espion, et Victor pour un sorcier maléfique, et menaça de le tuer. Werner réussit à stopper le Roi dans sa folie, et s’enfuit avec Victor.

La fuite de Werner avec son fils à travers le blizzard frigorifiant de la Latvérie
Malheureusement, Werner s’enfuit lors d’un hiver particulièrement glacial. Il réussit à quitter la capitale, se dirigeant vers la ferme d’un de ses amis, Boris. Werner réussit tant bien que mal à rejoindre la ferme de Boris, mais ne put survivre à cette périlleuse traversée. Il avait attrapé de terribles maladies lors de ce voyage, et, sur son lit de mort, usa de ses derniers souffles pour prévenir Victor, pour lui dire de ne pas répéter leurs erreurs, et pour le mettre en garde de la vie funeste qui l’attendait… Comme si, dans un dernier sursaut de lucidité, Werner avait pu anticiper la terrible vie qu’allait être celle de son fils.
« Sois celui que nous voulons que tu sois, Victor, un fils courageux et fort. Ne renie pas notre héritage, ne renie pas la Latvérie. Ta mère était voyante, tu sais. Elle a vu en toi l’âme d’un grand dirigeant, quelqu’un qui sauvera notre pays. Mais ne commets pas nos erreurs. Méfie-toi des faibles qui ont trop de pouvoir, et sache que le pouvoir ne doit jamais être une fin en soi. Notre pays a été détruit par ça. Accomplis ta destinée, mon fils, mais ne succombe jamais à l’appel du pouvoir… »
Trop jeune pour comprendre, Victor assista toutefois à la mort de son père sans rien comprendre de ses avertissements.
II – UN JEUNE SURDOUÉ

Une enfance à jamais marquée par le sceau de la fatalité
Boris était un Zéfiro, un Gitan qui avait récupéré une ferme pour nourrir les Zéfiro, qui vivaient dans un village abandonné. Boris était toutefois un révolutionnaire patenté, qui détestait le gouvernement actuel. Il savait aussi que Victor était le fils de Cynthia, et lui parla longuement de sa mère.
« Jadis, la Latvérie était un royaume fort et indépendant. Tes parents ont toujours senti que tu serais quelqu’un de grand. Je n’ai jamais été à la hauteur d’eux, mais je t’élèverai comme mon fils, Victor. »
De fait, Victor s’avéra rapidement être très talentueux. Il apprit à lire et à écrire sans avoir vraiment besoin d’aide, et, très tôt, parvint à aider les adultes à résoudre des problèmes manuels très complexes, comme réparer le barrage. Il semblait être doué dans tous les domaines possibles et inimaginables. Il maîtrisa très rapidement les secrets de l’agriculture, et parvint à améliorer le rendement des fermes. C’était un véritable surdoué, et ses pouvoirs magiques semblaient s’être éteints. De fait, Boris perpétuait la volonté de ses parents. Cynthia avait refusé que Victor maîtrise la magie, tant elle avait été horrifiée par les crimes qu’elle avait commis après avoir hérité du don de Méphisto. Pour cela, Boris faisait boire à Victor une potion spéciale, un élixir qui annihilait ses pouvoirs magiques en les scellant. Il expliquait à Victor que cette potion spéciale était nécessaire car, suite à son voyage dans l’hiver pour le protéger du Roi de Latvérie, il avait contracté une maladie, et que cette potion l’en protégeait.
Cependant, aucun élixir ne pouvait jamais éteindre la magie, et, la nuit, il arrivait parfois que Victor fasse des cauchemars. Sa magie se manifestait alors. Boris trouvait que c’était un gâchis, mais il n’aurait jamais été contre la volonté de Cynthia, qui était l’une des dernières sorcières de l’Umbra. De plus, l’intelligence incroyable de Victor était déjà en soi un ravissement. Boris passait volontiers sont temps à discourir contre le pouvoir en place, critiquant les choix de Vladimir, un Roi acariâtre, cruel et imbécile, qui plongeait le pays dans une crise économique qui ne cessait de s’accroître.
« Cet imbécile ne pense qu’à son propre pouvoir. Il ouvre nos frontières pour que des capitalistes sans scrupule viennent piller nos terres, nos richesses, en l’enrichissant grassement. Tandis que lui se vautre dans la dorure et le luxe, notre peuple crève la dalle ! »
Victor était toutefois en train de grandir, et, peu à peu, ses talents permirent de développer fortement le village. Boris devait sans arrêt obtenir des livres de plus en plus précis et développés pour lui. À l’âge de sept ans, le jeune Victor parvenait déjà à résoudre des équations différentielles, et avait fabriqué son propre ordinateur. Il développa des androïdes pour labourer les champs à la place des fermiers usés, et sa réputation ne tarda pas à amener beaucoup de gens, et à remonter jusqu’aux oreilles du Roi de Latvérie. Celui-ci était toutefois fortement préoccupé par sa femme. En ouvrant son pays aux pays européens, il avait pu bénéficier d’une clinique flambant neuve, et sa femme suivait une chimiothérapie lourde, mais était méconnaissable. Toutefois, le Roi Vladimir se désintéressait de tout le reste, veillant continuellement sur le chevet de sa femme.
Le jeune surdoué qu’était Victor développa ensuite une romance pour la petite-fille de Boris, la belle Valéria. Malheureusement, celle-ci ne l’aimait pas, et préférait plutôt de jeunes fermiers imbéciles. Victor, qui avait alors atteint l’âge de la puberté, commença à sentir des sentiments confus. La jalousie, la frustration, l’incompréhension… Comment Valéria pouvait-elle aimer des imbéciles qui ne savaient même pas lacer leurs chaussures ? Tout cela n’était-il donc pas assez pour elle ? Boris aurait alors pu réagir, mais il était alors focalisé sur ses projets révolutionnaires. La Latvérie était en train de bouillonner, et le Roi Vladimir répondait à la colère du peuple par une répression sanglante, tandis que Boris mettait en avant le prodige de Victor ainsi que ses origines nobles.

Le jeune Victor en compagnie de Valéria[/font]
C’est de cette manière que Victor finit par s’aventurer dans les ruines d’un ancien château à proximité. Il fuyait alors le village après avoir vu Valérie dans les bras d’un autre. Énervé, il se rendit ici, et eut droit à une vision. En s’approchant, la magie endormie en lui résonna avec la magie qui avait jadis imprégné ce lieu. Ce fort appartenait jadis au clan de l’Umbra, d’anciennes sorcières spécialisées dans la magie noire et dans l’invocation de démons. Elles avaient jadis protégé l’ancienne Latvérie contre toutes les menaces extérieures. Elles étaient là depuis l’aube des temps. Les Romains, les Huns d’Attila, les Mongols de Gengis Khan, les Ottomans… Les sorcières de l’Umbra avaient toujours protégé la Latvérie, avant que la Latvérie ne se retourne contre elles, et qu’elles ne soient progressivement massacrées par leurs rivaux, le clan de Lumen, avec la bénédiction de l’Église catholique.
Victor réalisa alors que ce fort avait été le refuge de sa mère, et découvrit une crypte abritant les livres magiques de l’Umbra. Il découvrit la vérité que Boris lui avait caché, à savoir qu’il était un sorcier. Sa magie sembla alors exploser. Victor n’était alors plus le même, et retourna au village, où Boris ne tarda pas à lui expliquer qu’il n’avait fait qu’accomplir les volontés de ses parents.
« J’ai toujours cru en tes parents, et j’ai respecté leurs dernières volontés, mais ils se trompaient. Je n’ai jamais cru aux prophéties, mais, Victor, tu es celui dont la Latvérie a besoin. Avec toi, nous pourrons chasser ces envahisseurs qui exploitent et souillent notre pays. Nos ancêtres ont repoussé à tous les envahisseurs, mais cet idiot de Vladimir a vendu notre pays à des vampires en cravates qui ne font rien d’autre que d’en boire le sol. Ils veulent nous forcer à utiliser leurs pesticides toxiques pour faire de nous des serfs ! Avec ton génie et ta magie, Victor, nous referons de la Latvérie un pays grand ! »
Victor commença alors à s’initier à la magie. Il n’avait aucun formateur, aucun mage capable de le former, mais cela ne le dérangea pas. Il était un autodidacte redoutable, et parvint à développer la magie. Il s’isola peu à peu des villageois, et ne semblait s’adoucir que face à Valérie, qui ne l’aimait toujours pas.
De son côté, le Roi Vladimir finit par perdre sa femme. Fou de douleur, il se rappela alors ce jeune homme qui avait ensorcelé sa femme, et, quand ses espions lui assurèrent qu’un jeune surdoué était en train de mener une révolution, Vladimir ne tarda pas à établir entre eux les liens qui se devaient d’être établis.
« C’est lui ! Le fils de cette salope de sorcière ! Tuez-le ! Je veux sa tête ! »
III – LA PREMIÈRE GUERRE CIVILE DE LATVÉRIE ET L’EXIL DE VICTOR AUX ÉTATS-UNIS
Les troupes latvériennes se mirent en marche vers la région où le Prodige était présent. Le Prodige était devenu une figure propagandiste des révolutionnaires se répandant jusque dans la capitale. Les révolutionnaires affirmaient que le Prodige était le véritable souverain de Latvérie, et on encourageait les Latvériens à venir le voir. L’armée de Latvérie encercla finalement le village de Boris, et arrêta les révolutionnaires. Mais Victor leur fit face, avec ses androïdes, avec sa magie, et avec les armes améliorées qu’il avait conçu pour les révolutionnaires, comme des exosquelettes et des méchas.
La guerre civile commença donc, et Victor ne tarda pas à endosser son rôle de révolutionnaire. Sans doute était-il trop jeune pour mener cette bataille. Il espérait toutefois que ceci permettrait à Valérie d’enfin l’aimer, mais, même s’ils commencèrent à avoir une relation, Victor constata vite que le cœur de Valéria était vide à son encontre. Pouvant lire dans les pensées grâce à ses nouveaux pouvoirs, il découvrit que Valéria avait toujours eu peur de lui. Car ils avaient grandi ensemble, et Valérie avait assisté aux terreurs nocturnes de Victor, et avait bien failli être tuée une fois.
« Je ne peux pas t’aimer, Victor, tu… Tu n’es pas comme moi. Les sorcières de l’Umbra… Si le peuple s’est mis à les haïr, c’est parce qu’elles étaient devenues des femmes cruelles, qui sacrifiaient les humains pour augmenter leurs pouvoirs. Grand-père le sait, mais il t’a menti ! Il a délibérément tu cette partie de ton héritage ! »
La colère de Victor se mit à croître, et il tâcha alors de se persuader que l’amour n’était pas pour lui. Non ! Lui était promis à un plus grand destin, et cette destinée ne nécessitait pas qu’on tombe amoureux d’une simple paysanne ! Il renia Valérie avec fureur et froideur, et s’agaça ensuite assez vite en réalisant que Boris, son père de substitution, préférait mener une révolution que Victor considérait comme étant la sienne. Les deux finirent par se confronter, et Victor usa de ses pouvoirs magiques pour rappeler à Boris qui était le Prodige, en l’étranglant magiquement.
« C’est moi le Prodige, Boris, pas toi. C’est moi qui serai le Roi de Latvérie, pas toi. Je te suis reconnaissant pour m’avoir éduqué, mais je ne suis pas naïf. Au fond, tu ne m’as jamais considéré comme ton fils, mais tout au plus comme un outil afin de renverser cet imbécile qui est actuellement au pouvoir. Cette révolution, je la mènerai… Mais c’est moi, Fatalis, qui éclairerai notre peuple vers la lumière. »
Boris souhaitait développer une Latvérie moderne, y développer une véritable démocratie. Une idée absurde pour Fatalis.
« La démocratie est l’apanage des imbéciles et des démagogues. Seule une élite formée peut diriger un pays, peut le gouverner efficacement. La monarchie reste le seul moyen de gouvernance viable… Une monarchie éclairée ! »
Victor était sûr de son coup, mais la guerre ne tournait malheureusement pas forcément en la faveur des révolutionnaires. Victor manquait encore de maîtrise dans ses pouvoirs magiques, et reçut un beau jour la visite d’un professeur américain. Celui-ci était envoyé par une prestigieuse université américaine, la State University Of New York, et proposa à Victor une bourse d’étude dans une promotion d’élite. Victor y vit là l’occasion de perfectionner ses talents, et surtout d’oublier enfin Valéria. Boris était ravi de ce choix, et avait d’ailleurs lui-même contribué à cette rencontre. Victor était suffisamment conscient pour comprendre que la révolution était en train de se fracturer entre divers courants, et choisit donc de partir.
Il s’exila aux États-Unis.
IV – REED RICHARDS, LA NAISSANCE D’UNE RIVALITÉ

Plus qu’une université à proprement parler, la State University of New York, ou SUNY, désigne en fait un regroupement d’universités. Le choix fut d’envoyer Victor à la très précieuse Empire State University, ou ESU. Membre de l’Ivy League, l’ESU forma des élèves prestigieux, comme Peter Parker, Norman Osborn, Emma Frost… Ou encore un certain Reed Richards, qui fut choisi par la direction pour être le binôme de Victor von Fatalis. Reed Richards était alors réputé pour être le jeune surdoué le plus intelligent des États-Unis, et l’intention des dirigeants de l’ESU était clairement de confronter les deux génies. Si Reed se montra chaleureux et ravi d’avoir un partenaire si doué, Victor, lui, refusa d’avoir une chambre avec lui, préférant une chambre seule. De fait, Victor ressentit très vite des sentiments ambivalents pour Reed Richards, qu’il méprisa et admira à la fois.
Victor dut assez vite admettre que l’intellect de Reed dépassait tout ce qu’il avait jamais pu rencontrer. Reed était déjà plus intelligent que tous leurs professeurs, et était destiné à rejoindre la NASA, pour faire partie d’un programme expérimental consistant à voyager au-delà du système solaire. Il avoua lui-même à Victor travailler depuis son enfance sur un projet de vaisseau spatial quantique. Il s’inspirait des recherches du Professeur Hank Pym pour concevoir un vaisseau spatial qui pourrait se miniaturiser en utilisant les champs quantiques pour voyager instantanément d’un point à un autre. Victor dut bien admettre que Reed devint son seul véritable ami. Une amitié sincère, mais aussi rivale, car les deux ne partageaient pas la même vision des choses. Quand Victor évoquait la politique, il était consterné de voir à quel point son ami pouvait avoir des opinions naïves à ce sujet. Comme Boris, Reed croyait en une forme de démocratie éclairée. Il aimait l’idée que la science puisse servir à guider les politiques, tout en considérant qu’il n’appartenait pas à une caste quelconque de diriger, mais au peuple de le faire. Sa naïveté sidérante ne cessait de surprendre Victor.

Deux génies que tout oppose et rapproche à la fois
Toutefois, leur relation se cristallisa sur un véritable sujet de discorde, qui, comme souvent, tourna autour d’une jeune femme : Susan Storm. Alors simple lycéenne, celle-ci avait eu le coup-de-foudre pour Reed depuis des années, et, alors que Richards entamait son troisième doctorat à l’ESU, Susan rejoignit les bancs de la faculté. Victor la trouva fascinante. Outre sa beauté, elle était aussi très ouverte d’esprit, et faisait preuve d’humour. Elle était aussi une scientifique redoutable, et en même temps une très grande artiste. Elle lui rappelait Valéria… Mais en mieux. Victor tomba profondément amoureux d’elle, et espéra secrètement que l’amour entre elle et Reed ne serait qu’une simple amourette. Il s’avéra que Sue n’avait jamais aimé que Reed, et souhaitait même se marier avec lui ! Quand Victor réalisa cela, son cœur se durcit davantage, et le ressentiment à l’égard de Richards grandit.
Bien qu’ayant quitté la Latvérie, Victor ne l’oublia jamais. Et, surtout, il n’oublia jamais sa mère. Victor continua ses entraînements mystiques, et découvrit que sa mère était toujours en vie, torturée par Méphisto en Enfer. Cette idée lui était insupportable. Il apprit également que la révolution de Boris avait échoué, sans réelle surprise, et passa ses années d’étude à concevoir une machine expérimentale, utilisant les champs quantiques, pour rejoindre l’Enfer. Son projet était de récupérer l’âme de sa mère, Cynthia. Victor travailla seul sur ce projet, en secret, mais Reed finit par lire ses notes, et le mit en garde.
Les calculs de Victor comprenaient une erreur, et reposaient sur des hypothèses trop floues. Victor s’énerva prodigieusement à cette idée, et repoussa Reed, et, sans vérifier ses calculs, déclencha sa machine. Il accéda ainsi au plan de l’Enfer, et constata que sa mère était toujours en vie. Il croisa le regard de Méphisto, qui semblait se gausser de lui… Et, après 2 minutes et 37 secondes, la machine explosa brutalement. L’explosion provoqua une surtension qui coupa le courant dans toute l’université, et laissa une cicatrice sur le visage de Victor. Blessé et humilié, Victor fut retrouvé dans son laboratoire en feu, et traîné hors de celui-ci par les urgentistes. Lors de l’enquête administrative et policière, le jeune Latvérien accusa Reed d’avoir saboté sa machine, mais les conclusions de l’enquête le contredirent. Un examen attentif de sa machine montra que celle-ci était très dangereuse en ce qu’elle aurait pu entraîner une très grande explosion.

En utilisant sa machine dimensionnelle, Victor rencontra le démon Méphisto
Les autorités de l’ESU décidèrent d’exclure Victor. La situation politique en Latvérie se compliquant, Victor n’était pas non plus sûr de conserver son visa diplomatique. Le Roi Vladimir avait rappelé son ambassadeur latvérien, et Victor, s’estimant défiguré par la balafre qu’il avait subi, décida de quitter les États-Unis.
V – LA VOIE DE FATALIS
Défiguré, Victor partit dans les pays d’Europe centrale. Ses nuits étaient peu apaisées, car il revoyait sans cesse l’horrible démon Méphisto, se moquant de lui et torturant sa mère. Victor avait trouvé refuge dans une petite église reculée des Balkans, où il se ressourçait. Son visage était perpétuellement recouvert par un épais bandage blanc destiné à masquer l’horrible cicatrice qui déformait son visage.
Victor aspirait à pouvoir réfléchir à la suite. Face à Méphisto, il avait découvert une réalité inimaginable. Lui qui se pensait invincible, au sommet de son art, avait rencontré une créature surnaturelle, dont la puissance l’avait totalement écrasé. Et cela… Cela était inconcevable ! Pas pour lui, pas pour Fatalis ! Victor continua donc à travailler dans l’église, de nuit comme de jour. Il n’avait aucun autre contact, à part le prêtre de l’église, un vieil homme ivre qui s’appelait Otto.
Toutefois, son passé se rappela à lui. Un beau jour, il recroisa la route de Valéria, cette femme qu’il avait jadis aimé, et qui avait changé.
Victor se tenait au courant des actualités locales, et savait que le Roi Vladimir avait écrasé la révolution. Boris lui avait échappé, et était désormais l’ennemi numéro un de Latvérie. La situation était pire que jamais, car les étrangers continuaient à piller les ressources naturelles de la Latvérie. Les montagnes latévriennes abritaient de riches gisements, comme de l’acier, de l’argent, du nickel… Au lieu de les utiliser pour améliorer les infrastructures, Vladimir les vendait, tout en s’engraissant, et en multipliant les orgies. La légende de Fatalis n’avait toutefois pas été oubliée, et Valéria avait été envoyée pour le ramener au pays. Pendant un temps, Victor sentit une chaleur revivre en lui. Il entendait les rires de Valéria, ses sourires, et accepta même de lui montrer sa cicatrice.
Pour la première fois depuis de nombreux mois, il se sentit enfin humain… Et heureux.

Avec Valéria, Victor commença à envisager de retourner en Latvérie. Valéria le rendait enfin heureux, mais le bonheur se devait d’être éphémère avec Fatalis. Otto confia un jour à la jeune femme une fleur blanche, et, peu de temps après, le jeune couple fut attaqué par des agents spéciaux envoyés par le gouvernement latvérien. Vladimir n’avait jamais oublié le jeune Prodige, et avait discrètement espionné Valéria. Ses agents avaient pu le retrouver, et manquèrent de tuer Valéria. Celle-ci ne dut sa survie que grâce à la fleur d’Otto, qui s’avéra être une fleur magique qui étira autour d’elle un bouclier de protection, lui permettant de survivre. Fou furieux, Victor abattit les tueurs latvériens, et, dans la foulée, une balle perdue abattit Otto.
Victor se précipita vers le vieillard, qui lui expliqua alors qu’il n’était pas un prêtre chrétien, mais travaillait pour un ordre monastique secret, situé dans les montagnes du Tibet. Cet ordre croyait en une prophétie ancestrale disant qu’un jour, un homme viendrait à eux, un homme sans visage, qui avait tout pour être heureux, et qui serait pourtant l’homme le plus triste qui soit. Un homme sans attache qui accomplirait une antique prophétie. Otto demanda à Victor de se rendre à ce monastère, et mourut ensuite peu de temps après.
Valéria, qui avait entendu ce discours, implora Victor de ne pas suivre la voie d’Otto, et de retourner avec elle en Latvérie, comme si elle avait peur et qu’elle savait que Victor allait choisir un point de non-retour. La voie de Victor le conduisait vers Valéria, la voie de Fatalis vers le Tibet. Victor hésita.
Puis il partit vers le Tibet.
VI – LES MOINES DE FATALIS
Victor partit donc au Tibet. Trouver le monastère d’Otto ne fut pas une mince affaire, car Victor avait, somme toute, assez peu d’indices. Le Tibet abritait beaucoup de monastères et d’ordres séculiers, et cette région était également assez refermée, craignant les agents chinois. Victor se rapprocha des grandes villes du Tibet, et travailla comme copiste et traducteur, traduisant les vieux manuscrits de moines bouddhistes en échange d’informations et d’argent pour dormir.
Le Latvérien trouva finalement des indices à Lhassa, de vieilles cartes qu’il utilisa ensuite pour retracer l’itinéraire du monastère. L’homme se perdit dans les montagnes tibétaines. La montagne était un obstacle terrifiant, où il se mit progressivement à délirer. Les visions de Méphisto revinrent le hanter, tandis que Victor avançait en vain, se perdant dans les blizzards… Jusqu’à croiser la route d’un Yéti. Un dur combat l’opposa à ce monstre, et le laissa grièvement blessé. Toutefois, Victor réussit à vaincre la bête, et se servit de sa carcasse pour se protéger du froid, errant dans le blizzard. Il finit par glisser, et tomba dans la poudreuse, avant d’être ramassé par des moines environnants.

Le monastère des Moines de la Fatalité
Fatalis se réveilla dans un monastère reculé, et y rencontra les moines qui avaient chargé Otto de le retrouver. Ils indiquèrent être le Monastère de la Fatalité, un monastère bouddhiste assez similaire au monastère Shaolin, qui avait toutefois perfectionné les arts mystiques en suivant la voie bouddhiste. Ces moines croyaient en le retour de quelqu’un qu’ils prenaient pour une réincarnation de Bouddha, Rambum Alal, fondateur de ce monastère, et qui reviendrait ensuite bien des décennies après, à l’approche du troisième millénaire selon le calendrier grégorien. Une vieille prophétie disait que Rabum Alal était un homme sans visage, qui maîtrisait aussi bien la magie que la technologie. Fatalis fut à vrai dire assez surpris de découvrir que les moines de la Fatalité étaient des mages qui manipulaient la technologie à un degré très impressionnant. Ils étaient spécialisés dans la robotique, dans le déploiement de sondes, mais aussi dans la génétique, et expliquèrent à Fatalis que le yéti qu’il avait affronté étaient l’une de leurs créations. C’était leurs robots qui avaient rencontré Victor.
En leur compagnie, Victor apprit tout ce qu’il devait savoir, et compléta sa formation dans tous les domaines. Il constata aussi que ceux-ci disposaient, malgré le côté reculé et isolé de leur monastère, d’un accès à toutes les télévision du monde à partir d’un ordinateur central. Leur maîtrise de la magie et de la technologie était unique sur Terre, formant une technomagie redoutable. Fatalis put ainsi se renseigner sur l’évolution du monde, et notamment de la Latvérie. Il se rembrunit en apprenant que Boris avait été capturé, et que le Roi Vladimir préparait son exécution. Le monde avait par ailleurs sensiblement évolué. Pendant son errance, la Terre avait rencontré des extraterrestres, et les super-héros avaient vu le jour. Les Avengers, la Justice League… Victor s’était également marié à Susan, et ils avaient formé les Quatre Fantastiques. Victor avait en effet tenté un vol spatial qui avait dégénéré. Une ironie qui n’échappa nullement à Fatalis, qui songea surtout à la manière dont les médias dépeignaient Richards :
« …L’homme le plus intelligent du monde… »

Les moines de la Fatalité, quand ils estimèrent Fatalis prêt, lui expliquèrent qu’ils avaient conçu une armure pour lui. Une armure qui avait été conçue par Rabum Alal en personne. Les moines de la Fatalité expliquèrent à Fatalis qu’une dernière épreuve l’attendait, dans une salle de méditation. Victor accepta, et s’enferma dans une salle sans lumière, sans ouverture, où il ne tarda pas à avoir une vision… Non pas de Cynthia, de Richards, mais… De lui-même. Un Fatalis se présenta face à lui, en armure métallique, portant un masque de fer.
« Je suis toi, Fatalis, tout comme tu es moi. Si tu ne l’as pas encore compris, tu créeras quelques années plus tard ce monastère, lorsque le voyage temporel n’aura plus de secrets pour toi. Comme tu le comprendras aisément, de ton futur, je ne peux rien te dire, Victor, mais je peux te dire néanmoins que l’Histoire telle que tu la connais est partielle. Il existe une guerre, une guerre secrète à laquelle Fatalis prendra part, une guerre qui oppose deux factions opposées l’une à l’autre, l’Ordre de Maturin et la Monarchie de la Rose… »
Alors, Fatalis écouta. Puis il sortit, et enfila l’armure du Docteur Fatalis, qu’il scella de ces mots :
« Victor Von Fatalis n'est plus qu'un souvenir… au même titre que la beauté de son visage. Il n'y a plus que le Docteur Fatalis. »
VII – LE ROI FATALIS

Fatalis retourna en Latvérie. Le pays était fortement appauvri. Le Docteur Fatalis ne tarda pas à se faire remarquer, arrivant dans la prison où Boris travaillait. La prison était agencée autour d’un camp de travail forcé où les prisonniers labouraient les champs sous le regard goguenard de soldats illettrés. Fatalis apparut au milieu du camp, et ordonna aux soldats de s’agenouiller devant le souverain légitime de Latvérie. Ceux-ci refusèrent. Tous moururent. Puis les prisonniers s’agenouillèrent, et Fatalis retrouva Boris… Qui s’était endurci. L’homme avait été torturé par les Latvériens. Devenu âgé, il avait vu son pays s’effondrer, et confessa à Fatalis son erreur de jadis. Il n’aurait jamais dû aller contre sa vision des choses, mais aurait au contraire dû l’appuyer. Il reconnut en Fatalis son Maître et son Roi, et l’assura de sa fidélité et de son soutien.
Fatalis s’installa dans le château qui avait jadis été celui des sorcières de l’Umbra, une ruine abandonnée en piètre état qu’il entreprit de rénover avec l’aide de ses androïdes. Il soumit ensuite au Roi Vladimir un ultimatum : sa capitulation sans conditions. Car Fatalis ne souhaitait pas faire couler le sang de son peuple. Mais Vladimir refusa, et ordonna de massacrer celui qui était l’objet de toute sa haine, cet homme qui était à ses yeux responsable de la mort de sa femme. L’armée latvérienne se mit en marche, et la Deuxième Guerre Civile éclata.
Elle fut toutefois bien plus courte, car le peuple était lassé de Vladimir, et vit en Fatalis un héros. Celui-ci fut acclamé dans chaque village, et, après les premières batailles, les troupes latvériennes, mal armées, peu motivées, choisirent la désertion en s’inclinant devant Fatalis. Finalement, l’homme marcha jusqu’à la capitale de Vladimir, et fit face aux derniers bastions de l’armée royale… Qui s’écartèrent sur son passage. Fatalis retrouva ensuite le Roi Vladimir, réfugié dans la cathédrale, et le tua de ses propres mains en l’étranglant.

Le Roi est mort, vive le Roi !
Avec la mort du Roi Vladimir, Fatalis devint très rapidement le nouveau Roi de Latvérie, et commença par créer une nouvelle capitale, autour de son nouveau château-fort, l’ancien château des sorcières de l’Umbra. Doomstadt vit ainsi le jour. Fatalis mit ensuite fin à toutes les conventions conclues avec les puissances étrangères, et redonna à la Latvérie son autonomie et son indépendance. Il reçut ensuite la dernière visite de Valéria, qui, bien que ravie de voir la Latvérie retrouver son indépendance, constata aussi que Victor, l’homme qu’elle avait jadis aimé, n’était plus. Sans doute se sentait-elle coupable, car, si elle n’avait pas eu peur de ses sentiments, jamais Victor ne serait devenu Fatalis. Mais il était désormais trop tard pour les remords, car Fatalis ne regarde jamais en arrière, et toujours devant.
À la tête du pays, Fatalis modernisa sensiblement la Latvérie. Il mit fin à la pauvreté, à la famine, en développant de nouveaux pesticides et engrais qui permirent de soigner les terres des pesticides chimiques déployés par des firmes comme Monsanto. Génie, il développa une énergie propre et renouvelable en développant des centrales solaires et des éoliennes massives. Victor fit ce qu’il avait toujours promis, il maintint la monarchie. Aucune opposition politique n’était admise, aucune voix discordante n’était tolérée. En revanche, l’homme laissait les libertés individuelles, et développa la Latvérie, qui devint rapidement un pays riche, puissant, et fortement développé.

Trois objectifs guidaient désormais la vie de Victor :
- Sauver l’âme de sa mère des griffes du démon Méphisto,
- Vaincre Reed Richards,
- Protéger la Latvérie.
On pourrait néanmoins aussi ajouter un quatrième objectif, qui aurait vocation à compléter le second : aimer Susan Storm.
De fait, la première décision de Fatalis fut de capturer Susan Storm. Il demanda en échange aux Fantastiques de voyager dans le temps pour lui ramener des joyaux magiques détenus par Merlin l’Enchanteur. Sous cet objectif, Victor cherchait aussi à en apprendre davantage sur ce que son moi plus âgé, Rabum Alal, lui avait dit : se renseigner sur la Monarchie de la Rose, et aussi sur les Pierres de l’Arc-En-Ciel. Cependant, il était incapable d’oublier Susan. S’il avait pu oublier Valéria, il ne put que constater que Susan était encore plus intelligente qu’autrefois, mais refusa de l’épouser. Finalement, Reed Richards et les Fantastiques parvinrent à duper Fatalis et à récupérer Susan.
Fatalis multiplia ensuite les plans contre son éternel rival. Il s’allia notamment avec Namor, l’arrogant Roi des mers, en vue de vaincre ses ennemis éternels. Hélas, Namor finit par le trahir, car lui aussi tomba amoureux de Susan Storm, et refusa qu’on lui fasse du mal ! Trahi et humilié, Fatalis continua aussi à développer les relations internationales de la Latvérie. Il multiplia les affrontements contre les 4F, contre Namor, ainsi que contre les Vengeurs. La liste des combats est trop longue pour une énumération complète, mais citons-en tout de même quelques-uns :
- Fatalis chercha à un moment à s’emparer des pouvoirs cosmiques du Surfer d’argent, le héraut du surpuissant Galactus, mais, s’il y parvint, il se heurta à la colère de Galactus, et dut finalement renoncer à ses pouvoirs,
- Fatalis aida Namor à soigner les Atlantes d’un virus redoutable les plongeant dans le coma, et réussit en définitive à soumettre Namor à son autorité, une situation qui fut assez éphémère, les 4F venant en aide à l’Atlante ensuite,
- Fatalis captura à un moment les 4F pour les enfermer dans une prison où ils vivaient un rêve idyllique dans un village parfait, « Liddleville ». Ce plan nécessita l’aide d’un autre criminel, le Maître des Maléfices, mais Victor ne put s’empêcher de tourmenter Reed, ce qui amena finalement les 4F à découvrir la supercherie, et à enfermer Victor à l’intérieur de Liddleville.
La vendetta de Victor contre les 4F, son envie de développer la Latvérie, et sa quête de puissance, l’éloignaient régulièrement du pouvoir. Pendant un bref moment, il fut même renversé par un révolutionnaire, Zorba, qui plongea le pays dans le chaos. Fatalis obtint même l’aide des 4F pour chasser Zorba du pouvoir. Zorba avait réussi à s’emparer des robots de Latvérie pour les retourner contre leur créateur. Lors de la bataille pour le chasser, il y eut plusieurs victimes, et Victor décida de recruter un jeune garçon qui avait perdu ses parents lors de cette bataille, Kristoff Vernardt, et en fit son fils adoptif. Fatalis parvint finalement à tuer Zorba, et reprit le pouvoir.
Toutefois, la soif de pouvoir de Fatalis était toujours là, et, alors qu’il se confrontait à des entités cosmiques, et confiait la gestion de la Latvérie à des clones de lui-même, Kristoff fut manipulé par des Fatalibots corrompus. Bien que mort, Zorba avait laissé une sorte de vengeance d’outre-tombe par l’intermédiaire des Fatalibots, qui éduquèrent Kristoff en lui faisant croire que celui-ci était le digne dirigeant de la Latvérie. Kristoff, pensant être le véritable Docteur Fatalis, renversa à nouveau le pouvoir, et, quand Fatalis revint, les Fatalibots se retournèrent contre lui. Ne voulant pas plonger son pays dans une nouvelle guerre civile, Fatalis abdiqua… Provisoirement.
Victor préparait en effet une revanche qui devrait éviter de faire couler le sang, et étudia le programme de Zorba. Il réussit ainsi à trouver un moyen de contrer celui-ci, et s’infiltra dans son château, où, utilisant quelques Fatalibots comme diversion, réussit à retrouver Kristoff, et purgea son esprit.

Tyran avisé, Fatalis disposait d’une intelligence artificielle qui se chargeait de réécrire tous les évènements récents pour magnifier son rôle, l’Éditeur.
Ennemi de l’impérialisme américain, Fatalis multiplia les actions diplomatiques destinées à normaliser la Latvérie :
- Fatalis veilla ainsi à se rapprocher du Wakanda, venant en aide à la Panthère Noire pour aider son pays contre les tentatives de déstabilisation américaines de son régime,
- Il proposa l’hospitalité à la Famille royale des Inhumains,
- Il aida même les Avengers à combattre Thor lorsque celui-ci, atteint de démence, envahit un autre petit pays européen voisin, la Sokovie.
Autant ennemi qu’ami des 4F, il aida notamment Susan à accoucher de son deuxième enfant, que ceux-ci appelèrent Valéria, en référence au premier amour de Victor. Tout cela aurait sans doute pu réchauffer le cœur du tyran… Mais, toujours, ses pensées étaient hantées par Méphisto et par sa jalousie envers Reed. Toujours, son égo se mettait en travers de la voie de Victor, pour que celle triomphe celle de Fatalis.
VIII – L’INEXTINGUIBLE SOIF DE POUVOIR

Fatalis arriva finalement à la conclusion que la magie était sa meilleure arme contre Reed, le seul endroit où il pouvait le surpasser. Il se rapprocha de redoutables démons, les Haazareth, pour accroître encore ses pouvoirs, mais ceux-ci exigèrent un sacrifice en retour : la vie de Valéria, son ancien amour ! Fatalis y consentit, et les Haazareth le dotèrent de pouvoirs magiques si élevés qu’il égalait désormais ceux du Sorcier Suprême de la Terre, le Docteur Strange. Cependant, les pouvoirs magiques supplémentaires des Haazareth amplifièrent aussi la démence de Victor, qui commit alors l’irréparable, en venant s’en prendre aux 4F et à leurs enfants. Il projeta ainsi Franklin Richards en Enfer, tout en torturant mentalement les 4F. Avec ses pouvoirs magiques, Victor se sentait imbattable, et fut finalement stoppé par le Docteur Strange, qui s’allia avec Reed pour mettre fin à l’alliance entre les Haazareth et Fatalis. Lorsque les Haazareth comprirent que Fatalis risquait de les attaquer eux aussi en s’en prenant à Méphisto, ils retirèrent les pouvoirs magiques très importants que ce dernier avait acquis. Les 4F récupèrent Franklin, et Fatalis fut banni aux Enfers.
En Enfer, Victor revit finalement sa mère et Méphisto. Le puissant démon était le maître des Haazareth, et se gaussa du jeune homme qui avait cru être un Roi.
« Ici, tu n’es rien d’autre que mon bouffon, Fatalis. Tout ton pouvoir, toutes tes machinations, tout ton intellect… Et tout ça ne t’a servi à rien ! »
Humilié et brisé, Victor constata que Valéria était également devenue une démone, concubine de Méphisto, et s’amusa à le torturer également. Victor fut enfermé à Drakengord, une prison démoniaque détenue par la cruelle Ephemera. Les cicatrices sur son visage ne firent que s’aggraver, mais il réussit finalement à s’évader, avec l’aide de Cynthia, qui le renia toutefois. Elle constata que Victor était devenu tout ce qu’elle avait toujours craint, et qu’il n’était pas digne d’être son fils.
Brisé, Victor réussit néanmoins à quitter l’Enfer, et retourna dans le monde terrestre. Il apprit toutefois que la Latvérie avait changé de régime. Profitant de son absence, les Occidentaux avaient instauré un régime de transition et avaient instauré une démocratie. Les élections furent remportées par une ancienne Ministre de Fatalis, Lucia Von Bardas. Cependant, Lucia était aussi une ancienne amante de Victor, et, quand celui-ci revint en Latvérie, il décida toutefois de laisser Lucia diriger le royaume. La démocratie était finalement un moindre mal, car il avait désormais un objectif suprême, qui dominait sur tous les autres : vaincre pour de bon Méphisto ! La présence de Lucia éviterait d’autres dictateurs endimanchés comme Zarbo ou Kristoff, tout en lui permettant de poursuivre sereinement ses recherches.
Surtout, Victor disposait maintenant d’une nouvelle piste. Avant de s’allier avec les Haazareth, il avait reçu la visite inattendue d’une femme surpuissante, la Sorcière-Rouge ! Wanda Maximoff était venue le voir en lui demandant son aide, car elle souffrait d’amnésie, ne se rappelait plus de ses enfants, et désirait retrouver ses souvenirs manquants, tout en contrôlant un peu mieux ses pouvoirs. Victor prit sur lui de l’aider, et avait réalisé qu’elle disposait en elle d’un pouvoir terrifiant. Capable de manipuler la réalité, son âme renfermait aussi l’esprit d’un Grand Ancien mineur, Chthon. Elle était une femme prodigieuse pour Victor, qui ne parvint toutefois pas à la protéger de ses maux. Leurs séances ensemble déchaînèrent au contraire les pouvoirs de Wanda, qui se retourna inconsciemment contre les Avengers. Tous ces évènements donnèrent naissance à l’avènement d’une réalité alternative où les mutants devinrent majoritaires, « House Of M ». Dans cette réalité fictive, Wanda avait enfin une famille heureuse, mais, toujours aussi instable, elle finit par retourner les choses. En voyant que son rêve idyllique était en train de se fissurer, elle décida de sceller le sort de la mutanité en prononçant trois petits mots fatals.
Plus de mutants.
La réalité se rétablit, mais avec une disparition quasi-totale des mutants. Ce jour maudit pour cette espèce fut connue sous l’appellation de « M-Day ».
De son côté, la Latvérie connut également quelques changements. Nick Fury mena en effet une escouade de super-héros en Latvérie pour renverser Lucia Von Bardas après avoir appris que celle-ci utilisait les fonds et la technologie latvériennes pour armer des super-vilains sur le sol américain. Cette guerre secrète de Nick Fury se transforma en une crise diplomatique majeure lorsque le château royal de Latvérie fut détruit, et que Lucia Von Bardas mena une contre-attaque massive au cœur de New York, résultant en une attaque terroriste majeure qui faillit bien engloutir toute la Côte Est. Nick Fury fut retiré du commandement du SHIELD et considéré comme un terroriste international, tandis que Lucia Von Bardas reprit officiellement les rênes de la Latvérie.
Mais, derrière tous ces évènements, derrière toutes ces ficelles, il n’y a qu’un seul marionnettiste, quelqu’un qui a toujours voulu avoir davantage de pouvoir, devenir Dieu… Pour affronter le Diable en personne.

POUVOIRS
Victor Von Fatalis est un individu doté d’un intellect supérieur. Véritable génie, il est doué dans tous les domaines, mais plus particulièrement dans la robotique. Il a ainsi conçu des androïdes très avancés à l’image de lui-même, les Fatalibots. Certains sont si évolués qu’il leur est arrivé de croire être Fatalis en personne, et Fatalis a souvent utilisé les Fatalibots pour gouverner à sa place.
Au-delà de cet intellect supérieur, Fatalis est aussi un magicien très puissant. Ses pouvoirs magiques immenses font de lui un individu très dangereux, et, couplés à sa maîtrise de la technologie, lui ont permis de voyager dans le temps et dans les dimensions. Le tout se couple à un égo surdimensionné qui fait que Fatalis ne désire qu’une seule chose : avoir plus de pouvoir. Il rêve de disposer de pouvoirs cosmiques qui lui permettront de soigner son visage, physiquement meurtri, et surtout de récupérer l’âme de sa mère en terrassant le puissant démon Méphisto, Prince Infernal dont les pouvoirs semblent infinis, et qui prend un malin plaisir à torturer Victor.
RPs
1°) The Red Witch Saga [Tome 2] "Érotisme en Latvérie" [Scarlet Witch]
1°) The Children's Crusade [Scarlet Witch] [Event Phoenix Five]