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[Terra] L'Ordre Divin

Posté : 16 août 2024 14:19
par Observateur
L’ORDRE DIVIN
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Religion majoritaire sur Terra, l’Ordre Divin est le symbole de l’avènement du monothéisme, non seulement sur Terra, mais aussi à travers tous les Mondes-Cœurs. Cette religion est puissante sur Terra, et connaît des déclinaisons sur les autres Mondes-Cœurs, essentiellement le long du Rayon Bleu. Le christianisme sur Terre est ainsi très similaire à l’Ordre Divin, à cette particularité près que, sur Terra, il n’existe qu’une seule religion monothéiste, avec ses propres spécificités, son propre dogme, et sa propre histoire.

C’est une religion que l’Observatorium suit de très près.

PLAN

[Terra] L'Ordre Divin

Posté : 16 août 2024 14:24
par Observateur
CHAPITRE 1
LA THÉOLOGIE DE L’ORDRE DIVIN : LE CULTE DIVIN

La théologie d’un culte, c’est l’ensemble des éléments qui le composent spirituellement ou intellectuellement : ses textes sacrés, son dogme, sa tradition... Sur Terra, on appelle cela « le Culte Divin », ou encore « le Culte du Dieu Unique ». Avant d’envisager le dogme en lui-même, il convient de voir les sources du Culte.

I - LES SOURCES DU CULTE

Que serait une religion sans ses textes divins ? Comme bien des religions, l’Ordre Divin a, à la source de son culte, un ensemble de textes sacrés, formant le « Corpus Sacré », qu’on appelle encore « les sources primaires ». Parallèlement à cet ensemble de textes, il existe également « les sources secondaires », à savoir l’ensemble des textes résultant du Corpus Sacré.

1°) Le Corpus Sacré – Source primaire du Culte Divin

La source primaire a beaucoup évolué pendant les premières années du Culte, avant que le Premier Concile Œcuménique, sous la gouvernance du Jeune, ne parvienne à clarifier un peu les choses en déclarant apocryphes certains textes fondateurs du culte. Nous ne présenterons donc dans cette partie que les textes déclarés comme canon, et fondant officiellement le culte Divin. Plusieurs textes sont ainsi à relever, car ils sont d’importance :
  • La Fondation
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Texte majeur et central, la Fondation est le premier de tous les livres sacrés. Il constitue le cœur du Corpus Sacré en ce qu’il relate l’effondrement du monde devant des forces infernales et chaotiques, les Grands Anciens, et l’avènement de l’Homme-Dieu : Arthur Eld, plus généralement appelé « l’Aîné ». Cette figure christique est dépeinte dans La Fondation comme un homme né sous le sceau divin, et qui, après une longue quête initiatique, a accepté ses origines. L’Aîné est à l’Ordre Divin ce que Jésus est au christianisme, le lien entre le Divin et l’Humain. La Fondation en fait à la base le fils de Dieu, expliquant ainsi l’absence de ses origines généalogiques par le fait qu’il a été directement créé par Dieu, et détenait en lui son âme et sa volonté.

La Fondation s’intéresse également aux autres panthéons, même si ce thème sera bien davantage développé dans la Cosmogonie, et les décrit comme les enfants du Créateur, du Dieu Unique.

La Fondation contient enfin une grande partie consacrée à la reconstruction de Terra après l’attaque des Grands Anciens, et y tient d’ailleurs là l’origine de son titre. Le livre est avant tout le récit mythologique de la fondation de l’Eld et de sa glorieuse capitale, Gilead.

Ce texte majeur constitue également le récit le plus détaillé dont nous disposons sur la Bataille de la Tour qui eut lieu entre les Dieux et les Grands Anciens, appelés « Dieux Extérieurs » dans la Fondation. Il est néanmoins à prendre avec les pincettes de rigueur, puisque la Fondation n’est clairement pas un livre rédigé par un historien, et ce d’autant que le texte a été modifié à plusieurs reprises par les Fondateurs du Culte. Pour autant, la Fondation reste le socle de toute la théologie divine.
  • Les Témoignages
Équivalents des Testaments chrétiens, les Témoignages se présentent comme les récits autobiographiques des personnes à l’origine du culte, c’est-à-dire les compagnons d’Arthur Eld, ceux qui participèrent à la fondation du Culte. C’est parmi les Témoignages que beaucoup furent déclarés apocryphes, c’est-à-dire essentiellement ceux décrivant l’Aîné dans une vision différente que celle voulue par le Culte.

Les Témoignages décrivent essentiellement les parcours des Fondateurs du Culte après l’attaque des Grands Anciens, et la manière dont ils distillèrent la foi parmi les peuples désespérés et brisés. L’objectivité de ces textes est fortement remise en cause par tout historien digne de ce nom, même si cet ensemble de textes constitue l’historiographie primitive du Culte. Les Témoignages développent l’idée d’un monde en ruines, baignant dans l’obscurité et l’ignorance, dans le désespoir et l’abandon, avant que les Fondateurs ne répandent la parole de l’Eld.

Autrement dit, les Témoignages s’inscrivent dans le prolongement de la Fondation.

Les Témoignages canoniques sont au nombre de quatorze, et correspondent aux Gardiens-Totems de la Tour. On trouve donc :
  • Le Témoignage de la Tortue,
  • Le Témoignage de l’Ours,
  • Le Témoignage du Cheval,
  • Le Témoignage du Dromadaire,
  • Le Témoignage du Loup,
  • Le Témoignage du Lion,
  • Le Témoignage du Cerf,
  • Le Témoignage du Lièvre,
  • Le Témoignage de l’Éléphant,
  • Le Témoignage du Dragon,
  • Le Témoignage du Chien,
  • Le Témoignage du Chat,
  • Le Témoignage de l’Araignée,
  • Le Témoignage du Poisson.

Comme indiqué, de nombreux Témoignages ont été écartés et déclarés apocryphes quand le Jeune décida de clarifier la doctrine divine. L’un des cas les plus sujets à débat reste le Témoignage d’Elduin, l’elfe qui accompagna l’Aîné de son village natal à la Tour. Elduin reste l’elfe ayant connu le plus l’Aîné. Si les elfes continuent à voir dans le Témoignage d’Elduin un texte authentique et sincère, le Jeune a décidé de l’écarter, le déclarant comme apocryphe. Les raisons sont confuses, car ce témoignage ne comprenait pas, en soi, d’éléments contredisant la doctrine officielle sur le caractère saint de l’Aîné. Toutefois, il tendait aussi à amplifier et à embellir le rôle des elfes dans la formation et l’éducation de l’Aîné, ce qui allait à l’encontre de la visée politique de l’Ordre Divin, visant à promouvoir l’humanité. De plus, et à l’époque, il existait des tensions entre le jeune royaume de l’Eld et les royaumes elfiques à l’abandon, ce qui expliqua sans aucun doute pourquoi le Premier Concile Œcuménique choisit de l’écarter.

Le caractère apocryphe ou non du Témoignage d’Elduin continue à diviser les théologiens, même aujourd’hui.
  • La Cosmogonie
Œuvre monumentale, la Cosmogonie est un volumineux texte ayant pour but de présenter toute la mythologie divine : la place des Anges, des panthéons, le rôle du Dieu unique... La Cosmogonie est un texte très spirituel, voire métaphysique sur certains aspects. Ce texte a pendant longtemps constitué la principale encyclopédie humaine.

Schématiquement, la Cosmogonie décrit les Dieux comme des représentants du Dieu unique, et classe les panthéons. Si le panthéon olympien est estimé comme proche aux enseignements divins, d’autres panthéons ont été rejetés, comme s’étant écartés de la lumière de Dieu. Il s’agit par exemple du panthéon aztèque, en raison de ses sacrifices humains, ou, sous certains aspects, du panthéon nordique. Concrètement, les panthéons décriés comme éloignés du dogme devinrent au cours de l’Histoire la cible de l’Ordre Divin, qui détruisit et réduisit sensiblement l’influence de ces cultes.

La Cosmogonie consacre également un long chapitre aux Dieux Extérieurs. L’Ordre Divin consacre la théorie selon laquelle les Dieux Extérieurs ne sont pas antérieurs au Dieu unique, mais sont tout simplement ses enfants s’étant le plus éloignés de lui.

L’ouvrage aborde également le cas des Anges, porteurs de la parole divine et protecteurs de la Tour.

Comme les autres textes, la Cosmogonie a également fait l’objet d’évolutions et de modifications historiques.
  • Les Enseignements
On désigne sous ce qualificatif l’ensemble de paraboles, de mythes, et de contes façonnant la doctrine religieuse. Au centre des Enseignements, on trouve les Commandements, désignant toutes les règles que les fidèles doivent suivre. Les Enseignements constituent ainsi le socle du droit canon, et forment un ensemble de règles juridiques ou relevant de la morale. La finalité de ces textes est de préserver l’âme des fidèles, de les éloigner contre l’influence nauséabonde des Dieux Extérieurs.

C’est essentiellement à partir des Enseignements que le droit canon a émergé, ainsi que, de manière plus générale, les sources secondaires du Culte.

2°) L’interprétation du dogme - Les sources secondaires du Culte Divin

Les sources secondaires se décrivent toujours comme ayant pour fonction de développer et d’interpréter le Corpus Sacré. Ces sources sont de plusieurs natures.
  • Le droit canon
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Le droit canon est une pure création consacrée lors du Premier Concile Œcuménique, dont la finalité est de protéger les humains contre les menaces spirituelles. L’idée est assez ambivalente, car le droit canon vise à instaurer une certaine forme de laïcité, en ce sens que les humains sont autonomes et libres d’adopter leurs propres systèmes, tant que leurs règles juridiques ne vont pas à l’encontre du droit canon. Il s’agit donc d’une laïcité assez biaisée, car le droit canon vise à soumettre le droit séculier, ou temporel, au droit ecclésiastique, ou droit spirituel.

Évidemment, cette soumission a été source de nombreux conflits, le plus retentissant ayant été celui ayant opposé les Mijakiens à l’Ordre Divin. C’est également cette soumission qui a permis le développement de la puissante Inquisition.

Le droit canon a en effet donné naissance à une juridiction ecclésiastique, se définissant sur le principe comme une juridiction d’exception, ou d’appel. Originellement, les tribunaux ecclésiastiques n’avaient vocation qu’à porter des décisions sur les décisions émanant des juridictions civiles afin de se prononcer sur leur conformité vis-à-vis du droit canon. Toutefois, au gré des évolutions historiques, ces juridictions ont parfois gagné en influence, jusqu’à devenir, lors de certaines périodes, des juridictions de premier degré, c’est-à-dire se substituant aux juridictions civiles.
  • Les conciles œcuméniques
Plutôt rares, les Conciles Œcuméniques n’en sont pas moins d’importance. Il s’agit d’une très vaste assemblée, regroupant la majorité des pontes du Culte, afin de débattre sur le dogme, sur l’avenir du Culte, sur son positionnement. Les Conciles sont d’une importance significative. Le Premier Concile Œcuménique fut ainsi le concile fondateur, qu’on appelle encore « Concile du Jeune ». C’est lors de ce concile que le Roi Arthur II instaura les règles fondatrices et définitives du Culte, après plusieurs années où les textes dits authentiques avaient fleuri. Les Conciles Œcuméniques ont ainsi pour fonction de préserver la doctrine du dogme, et de la réinterpréter à travers les siècles.

Le dernier Concile Œcuménique en date est celui qui s’est tenu après la Chute de Gilead, et qui a abouti à la diabolisation définitive de l’Empire de Mijak, dépeignant l’Empire comme un « Empire du Mal », et appelant tous les croyants à une gigantesque croisade contre les Mijakiens.
  • Les bulles divines
Les bulles divines, qu’on appelle également « ordonnances divines », sont des textes, des missives émanant du Saint-Siège. Elles ne visent nullement à définir la politique globale de l’Ordre Divin, et sont de différentes natures. Certaines portent juste sur la nomination de tel ou tel ecclésiastique, mais d’autres ont pu décréter des croisades, ou désigner tel ou tel individu comme menaces à l’Ordre.

II – LA PRÉSENTATION DU DOGME

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1°) Concept de base

La base du culte divin est en soi assez similaire à la vision chrétienne : le bonheur ne peut être atteint dans la vie terrestre. Fondamentalement, l’Ordre Divin reste une religion assez pessimiste, qui considère que la vie terrestre sera continuellement marquée par l’influence corruptrice des Dieux Extérieurs, et par l’idée fondamentale qu’il appartient à l’Homme de se protéger en sauvant son âme. Plus spirituellement, l’Ordre Divin considère qu’un être humain se compose de trois attributs fondamentaux : son corps, et son âme, les deux reliés par son esprit. Si le corps et l’esprit sont corruptibles, l’âme, elle, est un don de Dieu, ce qui dissocie l’être humain de l’animal. L’âme ne peut donc être corrompue, mais le corps, lui, qui est un produit de la terre, peut l’être.

Dans cette conception religieuse, l’Aîné, en parvenant à repousser les Dieux Extérieurs, a réussi à préserver le salut de l’âme, mais le corps, lui, reste éternellement soumis aux tentations des Grands Anciens. C’est pour cela que l’Ordre Divin existe, pour protéger l’Homme des Grands Anciens, que ce soit à travers leurs créatures difformes, ou à travers leurs tentations sinistres. Il appartient à l’Homme de protéger autant que possible son âme, et de pouvoir ainsi goûter au salut dans l’Au-Delà.

Il existe également au sein de l’Ordre Divin un sexisme ambiant, qui est lié au fait que l’Aîné était de sexe masculin. Les femmes sont ainsi considérées par l’Ordre Divin comme plus faibles que les hommes, mais avec quelques nuances. En réalité, l’Ordre estime que le rôle de la femme est d’aider l’homme, de l’assister, et de veiller à la préservation de leur âme mutuelle, puisque l’homme a aussi pour rôle de se battre contre les menaces externes. Pour le dire autrement, l’idée du Culte est, dans un ménage, d’associer l’homme aux affaires externes du foyer, et la femme aux affaires internes.

Par la figure de la Mère, l’Ordre Divin accorde également une grande importance à la rédemption. L’âme ne pouvant être souillée, l’homme ayant péché peut toujours trouver la rédemption, et ainsi se faire pardonner.

2°) Les figures mythologiques

Tout comme le christianisme, il n’existe pas, au sein de l’Ordre Divin, une figure proprement divine. « Dieu » n’existe pas en tant que tel, car Il ne peut être défini, et n’est appréhendé qu’à travers des personnages proches, mais qui ne permettent de saisir qu’une partie de ce qu’il est.
  • Le Père
Le Père est ce qui se rapproche le plus de la figure divine. Source d’autorité, le Père est tout simplement le père de l’Aîné, mais aussi le Père des Dieux. Il représente la figure d’autorité suprême, indélébile, symbole de la justice, de l’ordre, et de la bravoure.
  • La Mère
Peu abordée dans les textes sacrés, la Mère est surtout présente dans la Cosmogonie. Elle est la figure mythologique à l’origine de la naissance de l’Aîné, la Ève de l’Ordre Divin. Mais la Mère n’est pas née des côtes du Père. Elle est son égale, et, là où le Père est une figure d’autorité, la Mère, elle, est une figure d’amour. Elle permet la rédemption, elle autorise le pardon, elle est clémente et bienveillante. C’est une figure positive qui encourage l’amour du prochain, la tolérance.
  • La Tour
Figure mythologique la moins connue, ou en tout cas celle qui est historiquement la moins utilisée, la Tour est décrite comme l’enveloppe externe de Dieu, son incarnation physique dans notre monde. Il est ainsi dit que les humains, au moment de mourir, voient leur âme passer à travers la Tour. S’ils en sont dignes, la Tour les envoie dans les Cieux, et, à défaut, les renvoie dans ce monde.
  • L’Aîné
Figure centrale et fondatrice, l’Aîné est la figure la plus répandue au sein de Terra. L’expression populaire « au nom de l’Aîné » l’illustre. On l’appelle aussi l’Homme-Dieu. Cette figure christique est honorée à travers tout l’Ordre. Il est celui qui a sauvé l’Homme de ses péchés en repoussant les Dieux Extérieurs, et qui s’est sacrifié pour eux.
  • La Tortue
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Premier des Gardiens-Totems, la Tortue est considérée comme le guide spirituel de l’Aîné, et donc des hommes. On dit d’ailleurs de l’Église Divine qu’elle a été fondée sur la carapace de la Tortue. La Tortue est réputée dans les comptines d’enfant pour sa lenteur d’esprit, mais aussi pour le profond amour qu’elle nourrit envers les enfants, se félicitant de leur vivacité d’esprit, de leur joie et de leur innocence. La comptine de la Tortue est une comptine eldéenne qui fut très populaire, et qu’on retrouve parfois encore à Lumen :

« Vois la TORTUE comme elle est ronde !
Sur son dos repose le monde.
Son esprit, quoique lent, est toujours très gentil,
Il tient chacun de nous dans ses nombreux replis.
Sur son dos se prêtent tous les serments ;
Elle ne peut nous aider mais jamais elle ne ment.
Elle aime la terre, elle aime l'océan,
Et elle m'aime, moi qui ne suis qu'un enfant.
»

3°) Les symboles mythologiques

L’Ordre Divin connaît plusieurs symboles religieux. En voici les principaux :
  • La croix
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Symbole majeur de l’Ordre Divin, la croix n’est pas, sur Terra, en hommage à la crucifixion du Christ, puisque l’Eld n’a jamais été crucifié. Elle est la reprise moderne de symboles plus anciens, des artefacts magiques visant à protéger les gens contre des monstres. La croix divine, qui ressemble trait pour trait à la croix latine, a plusieurs symboliques :

- La barre horizontale représente l’être humain et sa vie sur Terra,
- La barre verticale inférieure symbolise la déchéance, et est plus longue que la barre verticale supérieure, car elle illustre le fait que la tentation sera toujours plus forte, dans ce monde, que la vertu,
- La barre verticale supérieure, par opposition, symbolise donc l’Idéal du Culte, la vie dans les Cieux.

Le fait que la barre horizontale soit plus proche du sommet tend aussi à démontrer que l’Homme a profondément vocation à rejoindre les Cieux. Le fait d’inverser la croix revient donc à retourner cette logique, en disant que l’Homme est en réalité bien plus proche des Démons que des Anges.
  • L’ichtus
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Considéré sur Terre comme le symbole du poisson, l’ichtus est au contraire vu sur Terra comme le symbole de la Tortue. C’est un symbole un peu désuet, mais source de protection et d’unité entre les peuples.

4°) Les récits et les paraboles

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L’Ordre Divin, comme toute religion digne de ce nom, exprime sa doctrine à travers un certain nombre de mythes et de paraboles. Beaucoup sont communes au christianisme, mais font l’objet de modifications.
  • Le mythe du Jardin d’Éden
Dans la mythologie divine, le Jardin d’Éden existe. Il est l’endroit où les âmes viennent y trouver le bonheur, ou se réincarnent en Anges pour retourner dans le monde. C’est ici que l’Aîné aurait vu le jour. Contrairement au christianisme, le Père et la Mère n’ont pas été bannis du Jardin d’Éden, mais ont dû abandonner leur enfant en voyant que le Jardin était menacé par les Dieux Extérieurs.

Le Jardin d’Éden reste donc toujours accessible aux croyants.
  • Les Dieux Extérieurs et le mythe de l’Équilibre
Le libre arbitre est une notion fondamentale de l’Ordre Divin. L’Homme a la capacité de choisir, et peut donc choisir d’entreprendre de mauvaises actions parce qu’il est libre. L’une des corollaires du libre-arbitre est la notion d’équilibre. Le Mal et le Bien existent, car le Bien ne peut exister sans son penchant inverse. Les deux se livrent une bataille ancestrale, et c’est l’Homme qui a la capacité de faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre, parce qu’il a le choix. Si l’Équilibre penche en faveur du Mal, c’est la Création toute entière qui est menacée.

Les Dieux Extérieurs, ou Grands Anciens, symbolisent le Mal à l’état pur, une force terrible qui divise les théologiens. En effet, si la doctrine majoritaire voit en eux des Dieux renégats, d’autres, au contraire, estiment, sur une ligne bien plus minoritaire, qu’ils ne sont pas les Fils de Dieu, mais des menaces externes à la Création, que la Création protège, et qui se libèrent en fonction des mauvaises actions des hommes. Cette ligne minoritaire est toutefois peu appréciée, et a souvent été rejetée en bloc, car elle sous-entend que le Dieu unique n’a pas tout créé. Ces débats théologiques sont toujours d’actualité.

Quoi qu’il en soit, l’Ordre s’accorde toute entière sur le fait que, si les Grands Anciens ont envahi Terra, c’est en raison des péchés des hommes, de leur incapacité à faire le bien, à préserver leur âme. Trop faibles, ils ont laissé les Dieux Extérieurs venir pour s’emparer de leurs âmes, et les damner éternellement.

Le mythe fondateur de l’Ordre Divin est l’invasion des Dieux Extérieurs, qui ont été repoussés par l’arrivée de l’Aîné, et par le pardon que le Créateur a accordé aux humains. Dans le prolongement de ce mythe, il y a donc l’idée que les Dieux Extérieurs peuvent revenir si l’Homme ne se montre pas à la hauteur, et c’est pour ça que l’Ordre Divin existe.
  • La Tour de l’Hubris
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Le mythe de la Tour de Babel existe aussi au sein de l’Ordre Divin, à travers le mythe de la « Tour de l’Hubris ». Et son sens profond est le même que le mythe de la Tour de Babel. La Tour de l’Hubris est une tour qui aurait été faite dans le but d’égaler la Tour Divine, provoquant l’ire du Dieu unique, qui, en représailles, aurait décidé de punir les hommes pour leur arrogance. Globalement, les interprétations autour de ce mythe sont de deux ordres :

- Une interprétation négative, où le mythe signifie que l’Homme n’a pas à chercher à développer par lui-même de connaissances scientifiques, et doit se fier au dogme religieux pour pouvoir comprendre le monde et son fonctionnement,

- Une interprétation positive, consistant à mettre en garde l’Homme contre sa propre tendance à se prendre pour Dieu, à vouloir faire prendre d’arrogance en dépassant sa propre condition, qui ne pourra conduire qu’à des désastres majeurs.

Il n’appartient évidemment pas à l’Observateur de se prononcer sur le sens à donner à ce mythe, juste d’en apporter les précisions utiles.
  • Les paraboles
Tout au long des Témoignages ou des Enseignements, le lecteur peut y trouver les paraboles. Ces courts récits sont les paroles rapportés de l’Aîné après sa victoire, pendant la construction du royaume de l’Eld, et qui permettent, à travers ces petites histoires, de répandre la bonne parole divine.

[Terra] L'Ordre Divin

Posté : 16 août 2024 14:37
par Observateur
CHAPITRE 2
L’HISTOIRE DE L’ORDRE DIVIN

Très étroitement liée aux principales évolutions sociétales et civilisationnelles de Terra, l’histoire de l’Ordre Divin est aussi longue que complexe. Ce bref texte ne saurait donc prétendre être exhaustive, et présentera l’évolution de l’Ordre dans les grandes lignes, des fondations, jusqu’à maintenant.

I – LA NAISSANCE DE L’ORDRE DIVIN

La naissance de l’Ordre Divin est sans aucun doute le plus grand basculement historique sur Terra, puisqu’elle illustre une évolution de la foi en passant du polythéisme au monothéisme. Ce basculement a pu être autorisé sur les autres mondes composant l’Arc-En-Ciel, mais le cas de Terra est particulièrement significatif en ce que les panthéons divins ont une influence beaucoup plus marquée que dans les autres mondes.

1°) Le passage du polythéisme au monothéisme : les deux raisons principales

Deux raisons principales peuvent être globalement regroupées pour expliquer ce basculement :
  1. L’émergence des Anges. La plupart des panthéons reconnaissent l’existence d’intermédiaires entre les Dieux et les mortels. Ces intermédiaires, qu’ils soient positifs ou négatifs, se sont retrouvés être assez transversaux quand les Anges ont fait irruption sur Terra. S’ils se sont d’abord rapprochés des elfes, peuple qui était alors le plus évolué, les Anges se sont également intéressés à la naissante civilisation humaine. C’est l’arrivée des Anges qui a conduit à une réflexion entre théologiens. En effet, les Anges ne prétendaient n’obéir à aucun panthéon en particulier. S’ils ne dépendaient ainsi d’aucun panthéon spécifique, c’était donc qu’ils obéissaient à des règles supérieures. C’est ainsi que l’idée germa d’un Grand Dieu, d’un Créateur supérieur aux Dieux, un Dieu Unique qui aurait envoyé les Anges, et s’exprimerait à tous par l’intermédiaire de la Tour Blanche.
  2. Les Grands Anciens. L’émergence de cette menace terrible et insurmontable montra les limites des panthéons divins. Tous s’effondrèrent devant l’attaque des Grands Anciens, et, quand ce fut la Tour elle-même qui libéra l’Aîné, en l’investissant de son pouvoir, il devint alors évident que les différents panthéons n’étaient pas au sommet, et qu’il existait quelqu’un encore au-dessus d’eux. Un Dieu unique qui fédérait les autres.
2°) Le Premier Siècle

Dans la bouche des théologiens, le « Premier Siècle » désigne le premier siècle à compter de la victoire de l’Aîné. Le calendrier divin pour ainsi comme année zéro la défaite des Grands Anciens et leur bannissement dans d’autres lieux. C’est suite à la victoire de l’Aîné que l’Ordre Divin commença à voir le jour. Il n’y avait évidemment aucune institution à proprement parler, et le monde était d’ailleurs ravagé. Les Grands Anciens avaient détruit quantité de royaumes elfiques ainsi que de royaumes humains naissants, dont beaucoup avaient sombré dans la barbarie.

Or, si l’on peut reconnaître à l’Aîné beaucoup de qualités, il n’était clairement pas spiritualiste. Guerrier dans l’âme, et très rationaliste, il fonda le royaume de l’Eld, et constata surtout, au fur et à mesure de ses déplacements, que les gens étaient en quête de désespoir. Profitant de l’effondrement du monde, des prédicateurs religieux avaient émergé, des fanatiques qui n’étaient que de simples charlatans, quand ils n’étaient pas des chamans corrompus par la malfaisance des Grands Anciens. Le culte du Dieu unique émergea progressivement, sans qu’on ne puisse clairement l’expliquer. Les théories circulent encore bon train, mais je suppose que la foi reste un vecteur universel propre à l’Homme.

Le culte émergea donc, et le Premier Siècle est une époque confuse. Tandis que l’Aîné fondait son royaume, les histoires circulaient autour de lui. Ces histoires, qui devraient ensuite se structurer pour former les Témoignages, se répandirent de ville en ville, de bourgs en bourgs. Souvent contradictoires entre elles, elles amenèrent parfois à des tensions, à des luttes entre communautés, confirmant ainsi le grand paradoxe de la foi religieuse, une force qui était autant capable d’unir les êtres que de les déchirer. Car, indéniablement, ce fut la foi religieuse qui empêcha la naissante humanité de sombrer dans le chaos. Les communautés se rassemblèrent autour des prêches, des explications religieuses indiquant que le rôle des hommes était de défendre ce monde contre les Dieux Extérieurs.

Du Premier Siècle, il existe peu de sources historiques, non seulement parce que la propagation de cette religion fut très souvent orale... Mais aussi à cause du rôle du Jeune et du Premier Concile Œcuménique.

3°) La réelle naissance de l’Ordre Divin : le Premier Concile Œcuménique

Plus communément appelé « Concile du Jeune », le Premier Concile marqua la naissance du dogme religieux, la canonisation de l’Aîné, et officialisa les relations entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel, liant intimement les deux en faisant des dirigeants de l’Eld les descendants directs de l’Aîné. Cette organisation dut beaucoup au rôle centralisateur du fils d’Arthur Eld, le Roi Arthur II, surnommé « le Jeune ». Si l’héritage politique ou militaire du Jeune est sujet à discussion, son héritage religieux, lui, est incontestable. Le Jeune fut à l’Ordre Divin ce que l’Empereur Justinien I[sup]er[/sup] fut à la foi chrétienne.

Étant plus pragmatique que religieux, Le Jeune ne bénéficiait pas de l’aura charismatique de son père, et se retrouva avec un pays naissant, dans des contrées sauvages, faisant face à l’hostilité croissante des elfes, des nains, et de nombreux royaumes humains. Il vit essentiellement en la foi l’occasion d’assurer son autorité et la légitimité du Royaume de l’Eld. Le seul problème est qu’à l’époque, quantité d’écrits divers et variés circulaient autour du culte du Dieu unique, et que personne ne s’accordait sur ce culte.

C’est pour cette raison que Le Jeune décida d’organiser à Gilead un important conclave, le Premier Concile. Il réunit autour de lui toutes les autorités ecclésiastiques de son royaume, ainsi que els autorités politiques, et présida les longs travaux du Concile. En réalité, ce concile dura tout le long du règne du Jeune, et se termina au bout de plus d’une trentaine d’années. Il n’en fallait pas moins pour pouvoir écarter tel ou tel texte que Le Jeune considéra comme apocryphe, c’est-à-dire ceux remettant en question sa visée politique et son objectif à terme : sacraliser les descendants de l’Aîné. Le Jeune avait bien compris, au cours de ses campagnes, le pouvoir immense de la foi, comme une réponse aux grandes interrogations et angoisses humaines sur la superstition ou sur l’évolution du monde. La foi offrait une réponse, un objectif, une salvation. Tout ce dont elle avait besoin, c’était d’une main qui la guiderait.

Autrement dit, c’est lors du Premier Concile que, comme sur Terre, l’alliance du sabre et du goupillon fut forgée. Une alliance implicite, reposant sur l’idée que le pouvoir temporel tirait sa légitimité du pouvoir spirituel, et que, en retour, le pouvoir temporel protègerait le pouvoir spirituel et l’aiderait à se répandre davantage. Critiquer le pouvoir royal, c’était critiquer Dieu, et donc commettre un double crime : une trahison autant qu’un blasphème. Le Jeune savait que son influence était contestée, que beaucoup ne voyaient en lui qu’un parvenu, devenu Roi en raison de son seul sang, et ne méritant pas ce poste. En sacralisant son père, Le Jeune se sacralisait aussi, ce qui lui permit d’exécuter les aristocrates contestant de manière un peu trop véhémente son autorité.

En somme, si le Premier Siècle fut une sorte de période d’insouciance, où les idées foisonnaient à loisir, sous la main du Jeune, le culte du Dieu unique gagna en sérieux, en clarté, et en rigueur. Le Jeune imposa sa ligne politique, qui visait à pérenniser cette religion, et à en faire son socle de légitimité. Il fut finalement décidé de l’appeler « Ordre Divin ». L’appellation du culte ne doit pas grand-chose au hasard, car l’idée était d’insister sur le côté autoritaire, sur la nécessité de suivre le dogme, de voir cette religion comme un véritable ordre s’imposant à l’ensemble des êtres vivants pour les protéger des menaces externes.

C’est donc au cours de ce concile que le dogme fut instauré, que l’Aîné fut canonisé, et que l’Ordre Divin vit vraiment le jour. Encore à ce jour, il est difficile de savoir si le Jeune était vraiment un pur politicien ou s’il y avait véritablement, en lui, une fibre religieuse. Mais, après tout, de manière plus globale, l’héritage du Jeune est encore aujourd’hui source de discussions au sein de l’Observatorium.

II – L’EXPANSION DE L’ORDRE DIVIN

L’expansion de l’Ordre Divin est un long mouvement qui dura des siècles, et se poursuit encore ici. Nous pourrions présenter cette expansion chronologiquement, siècle après siècle, mais il faut bien admettre que cela serait fastidieux. À défaut, nous nous contenterons donc d’aborder les grands axes d’expansion de l’Ordre, et certains épisodes les plus marquants.

1°) Le transfert du Saint-Siège de Gilead à Lumen : le Grand Schisme ordéen

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L’un des épisodes les plus marquants du développement de l’Ordre fut le transfert du siège épiscopal. Traditionnellement, le Saint-Siège, institution suprême de l’Ordre Divin, se trouvait à Gilead, capitale du Royaume de l’Eld. Toutefois, au fur et à mesure des années, alors que l’Eld périclitait et que Lumen se développait, le Saint-Siège fit le choix de changer de capitale.

Ces évènements historiques ne sont pas sans rappeler ceux qui existèrent aussi sur Terre, lors du Grand Schisme d’Occident, où deux Papes se firent face. Lumen développait en effet sa propre église, l’Église de Lumen, dont le développement alla croissant avec celui de ce royaume maritime très influent. Peu à peu, un nouveau Saint-Siège s’instaura à Lumen, donnant naissance à une crise religieuse majeure, connue sous l’appellation du « Grand Schisme ordéen ». Les Ordéens se retrouvèrent scindés entre ces deux églises, dont l’opposition existait principalement pour des motifs politiques. En effet, c’est à cette époque que Lumen prenait son indépendance vis-à-vis de l’Eld.

Le Grand Schisme ordéen ne donna pas lieu à un conflit armé, mais à de multiples tensions, des provocations, et probablement à quelques assassinats discrets. Il se solda par un concile œcuménique qui réunit les autorités luméennes et eldéennes dans une région neutre, plus précisément dans une forteresse. C’est ici que les autorités ordéennes convinrent ensemble de déplacer le Saint-Siège à Lumen.

Rétrospectivement, ce choix fut sans aucun doute salutaire, car, bénéficiant des navires luméens et de la forte expansion économique du royaume, l’Ordre Divin put s’enrichir considérablement, tout en se développant.

Aujourd’hui encore, le Saint-Siège se trouve toujours à Lumen.

2°) Les Croisades mijakiennes

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Il est assez difficile d’évoquer le Grand Schisme ordéen sans évoquer les Croisades mijakiennes. Chronologiquement, les croisades de Mijak se déroulèrent peu de temps avant le Grand Schisme, mais l’échec successif des Croisés à renverser les Mijakiens fut aussi l’une des raisons historiques du schisme. Les Croisades de Mijak avaient pour origine une bulle ecclésiastique émanant du Saint-Siège, qui, après avoir constaté le refus des colons mijakiens de se soumettre à l’autorité de l’Église, décida de mener une croisade pour expurger le vice et le mal qui s’y trouvait.

Comme l’Observatorium l’a déjà évoqué dans un autre topic, ces croisades se soldèrent par des échecs successifs, et par un conflit de longue haline entre l’Eld et Mijak. La colonie de Mijak proclama son indépendance en parvenant à prendre le contrôle des États pontificaux installés sur des territoires mijakiens, et qui devaient servir de point de départ pour conquérir toute cette région.

L’échec des croisés servit de toile à fond au Grand schisme, outre illustrer le basculement du pouvoir, l’Eld n’étant plus le premier royaume humaine, ce rôle étant désormais dévolu à Lumen.

3°) La traque contre les cultes impies et le développement de l’Inquisition

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Il y a toujours eu au sein de l’Ordre Divin une mission de justice divine. Traquer le mal, neutraliser les restes des Grands Anciens après leur bannissement, ou des démons... Il existait donc des formes embryonnaires, mais l’Inquisition vit officiellement le jour à Lumen. À la base, l’Inquisition était avant tout une restructuration en profondeur des institutions ordéennes pour les rendre plus efficaces et plus économes. Disposant d’une forteresse à Lumen, l’Inquisition fut conçue comme une véritable police ordéenne, ayant pour mission d’enquêter sur tous les cas relevant de la compétence de l’Ordre Divin : possession démoniaque, hérésie, corruption démoniaque, etc... L’Inquisition fut conçue comme un regroupement de plusieurs services, et s’avéra très efficace.

L’institution grandit et évolua au cours des siècles, acquérant progressivement une image très négative auprès de la population. L’une des principales fonctions de l’Inquisition était de rendre des enquêtes cultuelles sur certains panthéons et certains cultes afin de voir si ceux-ci étaient compatibles avec les valeurs de l’Église ou non. Dans la majorité des cas, les cultes polythéistes étaient vus comme négatifs, vénérant des idoles. Si l’Inquisition n’avait au début que le pouvoir d’enquêter, ses moyens augmentèrent, ainsi que ses prérogatives. Pouvant commander aux autorités civiles, les Inquisiteurs organisaient dans les lieux où des cultes impies étaient identifiés des juridictions d’exception, des Tribunaux inquisitoriaux où l’Inquisiteur tenait le rôle d’accusateur. Bien que la justice soit rendue au nom du pouvoir temporel, il était très rare que les juges aillent à l’encontre de la position de l’Inquisition.

L’Inquisition fut également chargée d’assurer l’exécution des peines décidés par les Tribunaux, y compris les bûchers. Plus l’Inquisition croissait, et plus elle devenait puissante, jusqu’à pouvoir torturer ses prisonniers, ne rendant que peu de comptes aux pouvoirs royaux. Véritable force au sein du royaume, l’Inquisition se développa, et fut à l’origine de plusieurs conflits entre les pouvoirs temporels et ecclésiastiques (cf. infra).

La traque des cultes impies contribua également à noircir l’image de l’Ordre Divin auprès de certaines populations, donnant à cette religion un aspect fanatique et intransigeant qui contribua à l’essor de la guerre entre Mijak et Lumen.

4°) Les guerres de religion et la lutte avec les pouvoirs séculiers

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L’alliance du sabre et du goupillon connut bien des périodes de tension, notamment lors des guerres de religion. Au fur et à mesure des siècles, l’Ordre Divin connut en effet certaines dérives qui sont comparables à celles de l’Église, avec l’émergence de prélats et d’évêques très riches usant l’argent pour obtenir le pardon des âmes en quête de rédemption. La pratique du confessionnal devenait surtout une pratique pour permettre aux riches aristocrates craignant pour leur âme d’acheter le pardon du Créateur en offrant beaucoup d’argent. La vente des indulgences, qui provoqua en Europe occidentale le développement du protestantisme, donna lieu également à Terra à une querelle interne. Les fidèles s’insurgeaient contre la corruption des élites ordéennes, leur richesse ostentatoire, les orgies somptueuses que les prélats organisaient, ou la pratique inique des indulgences, consistant à acheter le pardon de Dieu.

Plusieurs théoriciens développèrent dans les rues de Lumen des pamphlets assassins contre l’Ordre Divin, réclamant une réforme profonde de l’institution ordéenne, opposant la pratique de l’Église à celle des textes divins. Ces tensions sous-jacentes étaient également manipulées à des fins politiques, notamment par le pouvoir eldéen de l’époque, qui y voyait là l’occasion d’affaiblir un peu les forces luméennes, et qui, de manière générale, était un peu plus religieux que les Luméens.

Parallèlement à cela, le pouvoir royal luméen devenait de plus en plus autonome. Les juristes avaient développé le concept de « souveraineté », tant en vertu des forces externes (l’Empire de Mijak) que des forces internes, comme l’Ordre. L’idée de souveraineté était somme toute assez simple, et signifiait que le pouvoir ne pouvait être détenu que par la Couronne, protectrice du royaume. Des tensions existaient donc également entre le pouvoir temporel et le pouvoir ecclésiastique, tensions notamment motivées par des raisons économiques. Les croisades et les campagnes religieuses contre les cultes impies, les nécropoles, devenaient très onéreuses pour Lumen, car les campagnes avaient lieu à des régions de plus en plus éloignés de Lumen, ne rapportant rien, financièrement parlant, aux autorités. De plus, l’intransigeance et le fanatisme larvé au sein de l’Inquisition crispaient de plus en plus les pouvoirs publics.

Finalement, tous ces éléments culminèrent lorsque l’Inquisition, sur ordre du Saint-Siège, décida de massacrer en une nuit tous les opposants théologiques, les « Réformistes ». Il y eut plusieurs signes avant-coureur, des oppositions. Les Réformistes devenaient de plus en plus violents, attaquant les églises, les dévalisant, ou s’en prenant aux évêques, le tout sous une crise économique larvée. Le Saint-Siège, voyant son influence se réduire, décida alors de réagir en ordonnant le massacre des Réformistes. C’est ainsi qu’eut lieu un épisode tragique de l’histoire de Lumen : la « Nuit Écarlate ». Bien que le massacre ne durât pas une nuit, il commença le soir, quand l’Inquisition attaqua des auberges ciblées, abritant des Réformistes, ainsi que des imprimeries clandestines. Les caniveaux se remplirent de sang, et Lumen plongea pendant quelques jours dans un état de siège sanglant.

Le pouvoir royal, de son côté, se trouva pris en porte-à-faux, car l’actuel Roi, Édouard V, était jugé comme quelqu’un de tempéré, qui avait récemment rendu un édit favorisant le débat public sur les questions religieuses, et donc en faveur des Réformistes, provoquant l’hostilité de plusieurs aristocrates, qui y virent là l’occasion de renverser les Ivory. La guerre religieuse se superposa donc à une tentative de putsch royal, qui eut lieu par un blocage du port orchestré par un Amiral ayant décidé de trahir le Roi.

Il y eut plusieurs jours de chaos total, d’anarchie complète au sein de la capitale. Réformistes et Ordéens s’affrontaient ouvertement, égorgeant et pendant à tour de bras, tandis que les soldats s’affrontaient entre deux camps, opposant les loyalistes et les rebelles. Les circonstances précises de cette époque sont assez confuses, mais il est acquis que le Roi fut tué. Si beaucoup disent qu’il fut tué par des rebelles, d’autres affirment au contraire qu’il fut tué par son propre frère, celui-ci estimant que le Roi était trop mou, et n’osait pas prendre de décisions. Quoi qu’il en soit, c’est sous l’égide du Roi Benjamin VIII, frère d’Édouard V, feu le Roi, que le royaume fut sauvé. Benjamin VIII avait pu obtenir l’aide des lointaines Îles Mélisi, et les Mélisains envoyèrent une solide flotte pour briser le blocus maritime, déchargeant ensuite de nombreuses troupes, tandis que Benjamin VIII fit sonner toutes les cloches de la ville.

La Nuit Écarlate se termina par la prise du château-fort de l’Inquisition et du Saint-Siège. Fidèle à sa réputation de Roi inflexible, Benjamin VIII mit à mort les Cardinaux Supérieurs, et instaura un nouveau conseil œcuménique, qui aboutit à une réforme de l’Église, en ce sens qu’elle abolissait désormais le principe des indulgences, et envisageait d’autres réformes en vue de se rapprocher du peuple.

Cet épisode ne fut pas le seul, et il y eut encore d’autres conflits entre diverses factions de l’Ordre Divin, mais resta le plus marquant. Ce fut en tout cas suite à cet épisode que le pouvoir royal luméen disposa d’une indépendance accrue à l’égard des Ordéens.

5°) Situation actuelle

L’Ordre Divin a connu une histoire tumultueuse, et reste aujourd’hui la principale religion de Terra. Le Saint-Siège se situe toujours à Lumen, et l’Inquisition, après avoir connu bon nombre d’évolutions, existe toujours, dispose toujours de son fort, et continue à pouvoir torturer les gens.

Finalement, qu’est-ce qui a changé après la Réforme ? Pour répondre à cette question, permettez-moi de citer la célèbre maxime de Lampedusa : « Il faut que tout change pour que rien ne change ».

[Terra] L'Ordre Divin

Posté : 16 août 2024 14:40
par Observateur
CHAPITRE 3
INFRASTRUCTURES ET ORGANISATIONS DE L’ORDRE DIVIN

Présenter de manière exhaustive l’Ordre Divin, à travers ses chapitres, ses monastères, ses bâtiments, ses ordres et ses sous-ordres, représente une tâche impossible pour n’importe quel individu. Même les chroniqueurs officiels de l’Ordre Divin, ceux qui établissent des encyclopédies ou des recueils, ne peuvent garantir l’exhaustivité de leur contrôle. Institution multimillénaire, l’Ordre est une organisation tentaculaire, qui a connu maintes ramifications et évolutions.

Ce dernier chapitre de notre présentation vise à faire un tour de table sommaire, mais se voulant tout de même assez synthétique sur les principales infrastructures et organisations de l’Ordre.

I – INFRASTRUCTURES

1°) Les cathédrales

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Constructions monumentales s’étalant parfois sur plusieurs siècles, les cathédrales ordéennes sont des superstructures massives et très impressionnantes. Hauts-lieux de la religion, les cathédrales sont bâties au nom de l’Ordre, et sont pensées pour être de véritables préfectures religieuses. La cathédrale est d’ailleurs devenue suite à la Réforme le siège de l’évêque, contraint d’abandonner son palais pour établir résidence dans la cathédrale. Outre l’office religieux, la cathédrale abrite aussi des bureaux, et même des cachots, car les cathédrales, du fait de leur taille massive, servent aussi de lieu pour l’établissement de procès inquisitoriaux ou religieux.

Comme tout édifice religieux, une cathédrale est bénie. Si la bénédiction est une simple superstition religieuse sur Terre, sur Terra, monde moulé dans la magie, les bénédictions peuvent avoir de véritables pouvoirs sur les individus usant de magie noire. Mais la magie blanche, source de la bénédiction divine, montre aussi ses propres limites quand les âmes des personnes qu’elle est supposée protéger ne sont pas aussi nobles qu’elles le mériteraient.

Enfin, c’est aussi dans les cathédrales que l’Ordre Divin entrepose des reliques locales, des trésors inestimables de la foi religieuse.

2°) Les monastères

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Là où les cathédrales sont de véritables centres religieux, les monastères, à l’opposé, sont des centres d’isolement, des endroits reclus, généralement dans les campagnes, même si on peut parfois en trouver en ville. Ces lieux de repos et de méditation abritent chacun une confrérie. Les confréries monastiques sont très appréciés du commun des mortels, car c’est ici que l’Ordre Divin a pu exercer pendant longtemps un lien fort entre la religion et le peuple. Ce sont des lieux de savoir et d’enseignement abritant des bibliothèques, un dispensaire médical, dont les règles varient entre chaque monastère. Certains sont bien plus ouverts que d’autres monastères selon les vœux adoptés par la confrérie.

Traditionnellement, les monastères servent d’écoles, ce qui fut le cas pendant des siècles. Mais, avec la volonté du pouvoir luméen de s’émanciper de la sphère religieuse, des écoles publiques ont progressivement vu le jour. Dans les faits, les monastères d’enseignement restent toutefois encore très présents dans les provinces reculées ou pauvres.

3°) Les couvents

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Les couvents forment une institution ancestrale au sein de l’Ordre, qui a connu une évolution historique significative, tant et si bien que les couvents actuels n’ont que peu à voir avec les couvents historiques.

Historiquement, le couvent est une institution qui apparaît après la Bataille de la Tour. Il s’agit alors d’une sorte d’hospice tenu par des religieuses, des sororités usant de magie blanche et de rites religieux pour soigner les blessés, et guérir les malades des afflictions engendrées par la Corruption. Ces couvents initiaux ont été favorisés par l’Aîné, et institués par des ordonnances royales du Jeune. Pendant le Premier Siècle de l’Ordre, ces couvents étaient en effet assez anarchiques, avec des dérives qui ont pu être observés dans certaines hospices... C’est-à-dire des lieux où les sororités ont été attaquées, et les sœurs violées, humiliées, torturées, et tuées. C’est donc sous le Jeune que le couvent a été institué, en donnant aux sororités la protection des troupes séculières, et en faisant des couvents une institution de protection mentale.

Peu à peu, au fil des siècles, le couvent a évolué, car les malades se sont regroupés dans des établissements spécialisés, des asiles. De plus, le fait que le couvent était historiquement géré par une sororité a également conduit à dissocier les patients, et à n’accepter que les personnes de sexe féminin. C’est de cette manière que le couvent a continué à évoluer, devenant une institution de plus en plus rétrograde dont la suppression fut même envisagée à plusieurs reprises.

Mais, finalement, le couvent a su se maintenir, et s’est peu à peu érigé en une école pour jeunes femmes. Aux yeux de l’Ordre Divin, attachés à défendre les saintes valeurs de l’Église, le couvent servait à protéger la pureté des jeunes femmes, et à soigner celles qui avaient été reconnues coupables de prostitution, ou d’infamies sexuelles. Plutôt que de les jeter en prison, elles étaient condamnées à servir dans un couvent pour une période indéterminée.

Institution très secrète, le couvent a conservé son aspect carcéral en ce que la sororité gérant le couvent dispose d’un grand pouvoir. C’est un monde dans le monde, une sorte de monastère pour femmes très clos. Les nonnes qui en sortent se destinent généralement à devenir des guérisseuses ou des érudites. Du fait de cet aspect très secret, le couvent fait régulièrement l’objet de scandales, puisqu’il arrive que des sororités perdent la raison. C’est également une institution que les riches nobles apprécient pour y envoyer leurs filles dégénérées et perverties, afin de ne pas jeter l’opprobre sur leur famille.

II – ORGANISATIONS

1°) Le Saint-Siège

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Cœur de l’Ordre Divin, le Saint-Siège, qui fut historiquement à l’Eld, a été transféré au sein de la capitale luméenne. C’est une immense superstructure, une sorte de gargantuesque super-cathédrale. Plusieurs de ses dépendances sont bâties sur des falaises, et, à sa manière, le Saint-Siège forme un véritable micro-État. Des sanctuaires sacrés s’y trouvent, ainsi que quantité de temples et d’édifices, sans parler de vastes catacombes et Archives abritant les vastes secrets de l’Ordre Divin, et sans aucun doute des informations extrêmement précieuses sur les Grands Anciens.

Le Saint-Siège constitue la tête de l’Église. C’est notamment ici que se tient le Conseil Épiscopal, rassemblement des plus grands évêques de l’Ordre, ainsi que bon nombre d’autres institutions et organisations de l’Ordre.

2°) L’Agnus Dei

Institution très mystérieuse et très secrète ayant pour nom un cantique religieux, l’Agnus Dei est une sorte de sous-organisation qui fut pendant plusieurs siècles rattachée à l’Inquisition, avant d’acquérir son indépendance. Peu de bulles épiscopales mentionnent cette organisation, dont le rôle, d’après les scanners de l’Observatorium, est principalement d’enquêter sur les Grands Anciens. L’Agnus Dei a surtout connu un fort renouveau après la Chute de l’Eld, et cette organisation fait partie des quelques rares institutions ordéennes pouvant officier au-delà du Monde Ultime. En effet, son périmètre a été clairement redéfini après la Chute pour former un organisme d’enquête entièrement consacré à comprendre les origines de la Chute, son déroulement, et ses conséquences.

Au vu de son nom et des mystères qui entourent l’Opus Dei de l’Église chrétienne, l’Observatorium ne peut négliger des relations sous-jacentes entre elles, puisque la menace des Grands Anciens ébranle après tout l’intégralité de l’Arc-En-Ciel.

En ce qu’elle enquête sur les circonstances précises ayant conduit à la Chute de l’Eld, elle reste l’une des sources les plus fiables pour espérer retrouver Roland Deschain, l’héritier perdu de l’Eld...

3°) L’Inquisition

Nous avons déjà mentionné dans ce chapitre les explications relatives à l’Inquisition. Retenez donc d’elle, à titre synthétique, qu’elle dispose de ses propres forteresses, son siège historique étant à Lumen, et qu’elle poursuit sa mission initiale, consistant à enquêter sur toutes les formes de corruption religieuse, les possessions démoniaques... Et les Grands Anciens.

4°) Les Paladins

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S’il existe bien une raison faisant que l’Ordre Divin reste une religion puissante, qui a pu écraser les autres cultes au cours des siècles et se maintenir en position, elle tient principale à ses guerriers suprêmes, ses chevaliers d’exceptions : les paladins ! Ces redoutables guerriers sont généralement formés dès la jeunesse dans des villes-forteresses régies par un ordre de paladins. Ces ordres sont de taille variables, et disposent d’une hiérarchie militaire et religieuse spécifique. Un ordre est généralement dirigé par un Conseil, qui peut nommer un Grand-Maître. Chaque ordre se subdivise ensuite en chapitres, même si, en fonction de la taille de l’ordre, plusieurs autres subdivisions sont possibles.

Les paladins sont des guerriers redoutables, des âmes nobles et chevaleresques, le nec plus ultra de l’Ordre. Ces guerriers, par leur bonté d’âme et leur entraînement martial, maîtrisent surtout la terrible magie sacrée, une magie blanche offensive, qui est l’apanage des Anges. La formation des paladins est nimbée de mystères, et beaucoup disent que les derniers rituels impliquent que leur corps se voit ensemencé d’une essence angélique, ce qui leur permettrait de contrôler la magie sacrée... Mais, par bien des aspects, je préfère me fier à l’idée que, quelque part, la grandeur d’âme naturelle de l’être humain lui permet, à force de rigueur et de persévérance, de manipuler cette puissante magie.