Le ciel de ce monde n’avait ni l’odeur du vide ni la voix des étoiles mortes. Il bruissait d’ondes invisibles, de pulsations mécaniques et de lumières artificielles. Des milliers d’éclats néon découpaient les rues d’Atarashï Yoake, comme si les hommes de ce monde cherchaient à rivaliser avec la voûte céleste en la refaisant à leur image, pixel par pixel.
Un souffle léger fit frissonner l’air à la croisée de deux ruelles, un entrelacs d’ombres où l’œil humain n’aurait perçu qu’un courant d’air ou un mirage de fatigue. Mais quelque chose naissait là, entre deux battements de réalité. Un scintillement, une vibration cosmique, puis le voile de l’espace se fendit comme un rideau de soie.
Et elle surgit.
Ranni la Sorcière, Reine des Astres et marcheuse de mondes, foula pour la première fois la surface de la Terre. Ses quatre bras gracieux s’étaient croisés devant elle comme un manteau de nuit, et son regard glacial scrutait les lumières de la ville avec une curiosité presque enfantine. Elle n’était pas venue ici en projection, ni par rêve ou échos de grâce. Elle avait choisi, pour une fois, de descendre réellement. De vivre la matière.
Ce monde ne portait pas de grâce supérieure, pas de rune originelle ni de trône divin. Mais il vibrait. De chaos, d’ordre, de luttes intérieures silencieuses. Les humains d’ici ne connaissaient pas les Destinées liantes, mais forgeaient chaque jour la leur à coups de choix et d’abandons. Cela suffisait à éveiller son intérêt.
Elle marcha un moment, dans les ruelles discrètes, enveloppée dans sa robe d’un bleu d’abîme. Aucun regard ne la frôlait — non par enchantement, mais par aveuglement. Les habitants étaient absorbés dans leurs écrans, leurs courses, leurs vies étroites. Et pourtant, elle sentait peser sur elle une tension. Une étrangeté. Cette forme-ci — ses quatre bras, sa peau bleu pâle, son aura — la désignait déjà comme autre. Trop autre.
Elle comprit rapidement : dans ce monde-ci, la différence était une chose que l’on masquait, que l’on tolérait à peine dans les marges. Pour parcourir ce territoire en paix, il lui faudrait un masque.
Alors, dans l’ombre d’un torii oublié, elle transforma lentement son corps. Deux bras se replièrent dans son être comme des ailes sous une cape. Sa peau pâlit, s’adaptant à la carnation des habitants. Elle conserva ses cheveux d’un argent bleuté, cascade lunaire qui dansait dans le vent, et ses yeux, reflets d’un cosmos lointain. Elle avait l’apparence d’une jeune femme à la grâce irréelle, mais humaine.
Elle émergea ensuite sur l’avenue principale, baignée de lumière. Des enseignes clignotaient sur les façades, criant en kanji lumineux des promesses de plaisirs fugaces. Les passants ne la remarquaient plus. Ou plutôt, ils la regardaient d’un œil distrait, comme on remarque une étrangère un peu belle dans la foule, sans s’arrêter sur elle.
Ranni se fondit dans la ville, comme un secret bien gardé.
Atarashï Yoake — “Nouvel Aube”. Le nom chantait dans son esprit comme une prophétie discrète. Il y avait ici quelque chose à comprendre. Une pulsation d’avenir. Elle sentait des nœuds d’énergie, des existences aux seuils de basculements. C’était cela qu’elle cherchait. Non des batailles ou des dieux à renverser, mais… des âmes. Des chemins croisés. Des vérités enfouies.
Au coin d’une librairie ouverte tard, elle s’arrêta. Le parfum du papier et de l’encre l’enveloppa. Elle entra, effleurant les rayons du bout des doigts. Des histoires. Des pensées humaines cristallisées. Des fragments d’espoir et de douleur, enfermés dans des reliures colorées.
Une voix faible la sortit de ses rêveries :
— Puis-je vous aider ?
Un jeune homme, visiblement employé du lieu, la fixait avec un mélange de gêne et de fascination. Il n’était pas insensible à son aura, même voilée.
Ranni inclina légèrement la tête.
— Je cherche à comprendre ce monde. Peut-être que vos livres pourront m’y aider.
Le vendeur cligna des yeux, croyant à une plaisanterie, avant de sourire timidement.
— Alors vous êtes au bon endroit.
Elle hocha la tête, prit un petit volume sur la mythologie japonaise, puis un autre sur l’histoire contemporaine. Et alors qu’elle s’apprêtait à passer la porte, elle sentit un frisson.
Quelqu’un l’observait. Pas avec les yeux d’un passant. Non. Avec conscience. Avec intensité.
Elle sortit dans la nuit, le regard légèrement levé vers les toits. L’air vibrait de promesses. Une nouvelle voie venait peut-être de s’ouvrir.
Elle était venue par curiosité. Elle resterait… pour comprendre.
⸻
[Ouverture RP]
Ranni se trouve à Atarashï Yoake, une ville futuriste du Japon, où elle tente de comprendre les habitants et les forces invisibles de la Terre. Sa présence est discrète, mais son aura peut être perçue par les êtres sensibles, mystiques ou simplement curieux. Elle cherche à rencontrer, observer, peut-être lier contact… Qui croisera son chemin ?
Un souffle léger fit frissonner l’air à la croisée de deux ruelles, un entrelacs d’ombres où l’œil humain n’aurait perçu qu’un courant d’air ou un mirage de fatigue. Mais quelque chose naissait là, entre deux battements de réalité. Un scintillement, une vibration cosmique, puis le voile de l’espace se fendit comme un rideau de soie.
Et elle surgit.
Ranni la Sorcière, Reine des Astres et marcheuse de mondes, foula pour la première fois la surface de la Terre. Ses quatre bras gracieux s’étaient croisés devant elle comme un manteau de nuit, et son regard glacial scrutait les lumières de la ville avec une curiosité presque enfantine. Elle n’était pas venue ici en projection, ni par rêve ou échos de grâce. Elle avait choisi, pour une fois, de descendre réellement. De vivre la matière.
Ce monde ne portait pas de grâce supérieure, pas de rune originelle ni de trône divin. Mais il vibrait. De chaos, d’ordre, de luttes intérieures silencieuses. Les humains d’ici ne connaissaient pas les Destinées liantes, mais forgeaient chaque jour la leur à coups de choix et d’abandons. Cela suffisait à éveiller son intérêt.
Elle marcha un moment, dans les ruelles discrètes, enveloppée dans sa robe d’un bleu d’abîme. Aucun regard ne la frôlait — non par enchantement, mais par aveuglement. Les habitants étaient absorbés dans leurs écrans, leurs courses, leurs vies étroites. Et pourtant, elle sentait peser sur elle une tension. Une étrangeté. Cette forme-ci — ses quatre bras, sa peau bleu pâle, son aura — la désignait déjà comme autre. Trop autre.
Elle comprit rapidement : dans ce monde-ci, la différence était une chose que l’on masquait, que l’on tolérait à peine dans les marges. Pour parcourir ce territoire en paix, il lui faudrait un masque.
Alors, dans l’ombre d’un torii oublié, elle transforma lentement son corps. Deux bras se replièrent dans son être comme des ailes sous une cape. Sa peau pâlit, s’adaptant à la carnation des habitants. Elle conserva ses cheveux d’un argent bleuté, cascade lunaire qui dansait dans le vent, et ses yeux, reflets d’un cosmos lointain. Elle avait l’apparence d’une jeune femme à la grâce irréelle, mais humaine.
Elle émergea ensuite sur l’avenue principale, baignée de lumière. Des enseignes clignotaient sur les façades, criant en kanji lumineux des promesses de plaisirs fugaces. Les passants ne la remarquaient plus. Ou plutôt, ils la regardaient d’un œil distrait, comme on remarque une étrangère un peu belle dans la foule, sans s’arrêter sur elle.
Ranni se fondit dans la ville, comme un secret bien gardé.
Atarashï Yoake — “Nouvel Aube”. Le nom chantait dans son esprit comme une prophétie discrète. Il y avait ici quelque chose à comprendre. Une pulsation d’avenir. Elle sentait des nœuds d’énergie, des existences aux seuils de basculements. C’était cela qu’elle cherchait. Non des batailles ou des dieux à renverser, mais… des âmes. Des chemins croisés. Des vérités enfouies.
Au coin d’une librairie ouverte tard, elle s’arrêta. Le parfum du papier et de l’encre l’enveloppa. Elle entra, effleurant les rayons du bout des doigts. Des histoires. Des pensées humaines cristallisées. Des fragments d’espoir et de douleur, enfermés dans des reliures colorées.
Une voix faible la sortit de ses rêveries :
— Puis-je vous aider ?
Un jeune homme, visiblement employé du lieu, la fixait avec un mélange de gêne et de fascination. Il n’était pas insensible à son aura, même voilée.
Ranni inclina légèrement la tête.
— Je cherche à comprendre ce monde. Peut-être que vos livres pourront m’y aider.
Le vendeur cligna des yeux, croyant à une plaisanterie, avant de sourire timidement.
— Alors vous êtes au bon endroit.
Elle hocha la tête, prit un petit volume sur la mythologie japonaise, puis un autre sur l’histoire contemporaine. Et alors qu’elle s’apprêtait à passer la porte, elle sentit un frisson.
Quelqu’un l’observait. Pas avec les yeux d’un passant. Non. Avec conscience. Avec intensité.
Elle sortit dans la nuit, le regard légèrement levé vers les toits. L’air vibrait de promesses. Une nouvelle voie venait peut-être de s’ouvrir.
Elle était venue par curiosité. Elle resterait… pour comprendre.
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[Ouverture RP]
Ranni se trouve à Atarashï Yoake, une ville futuriste du Japon, où elle tente de comprendre les habitants et les forces invisibles de la Terre. Sa présence est discrète, mais son aura peut être perçue par les êtres sensibles, mystiques ou simplement curieux. Elle cherche à rencontrer, observer, peut-être lier contact… Qui croisera son chemin ?