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The Multiverse Talkshow Episode 07: Le Lys !
Posté : 02 juin 2025 03:15
par Cesar Flickerman
Ce soir, sous les feux des caméras et dans les dorures du célèbre studio de César Flickerman, l’animateur aux mille sourires et aux questions toujours pertinentes, une invitée de choix vient répondre à toutes les questions brûlantes : Malénia, la redoutable Colère du Lys, figure emblématique et énigmatique de la célèbre maison de plaisir exclusivement réservée aux femmes, Le Lys.
Depuis sa création, Le Lys fascine et divise. Un lieu où les règles sont claires : ici, seules les femmes sont accueillies, célébrées, choyées… ou mises à l’épreuve. Une politique qui soulève bien des débats dans la Multiversité, certains dénonçant une exclusion marquée des hommes, d’autres célébrant un sanctuaire de liberté et de puissance féminine.
Ce soir, César Flickerman, avec sa verve légendaire, ne manquera pas de questionner Malénia sur la politique du Lys.
*************
Les projecteurs du plateau du Multiverse Talkshow s'allumèrent dans un ballet de couleurs chatoyantes, illuminant le décor somptueux qui semblait défier les lois de la physique. Des galaxies entières tournoyaient paresseusement dans des sphères de cristal suspendues au plafond, tandis que les gradins accueillaient un public venu de dimensions diverses - des êtres aux formes les plus variées, tous unis par leur fascination pour l'émission la plus populaire du multivers.
César Flickerman fit son entrée habituelle, resplendissant dans son costume qui changeait de couleur à chaque pas. Ses cheveux, coiffés dans un style qui défiait la gravité, scintillaient d'une lueur dorée. Son sourire, éclatant comme toujours, rayonnait d'une énergie contagieuse qui électrisait immédiatement l'audience.
« Mesdames, messieurs, et créatures de toutes dimensions !" lança-t-il de sa voix théâtrale, les bras grands ouverts.
"Bienvenue dans une édition tout à fait extraordinaire du Multiverse Talkshow ! Ce soir, nous recevons une invitée dont la réputation traverse les plans d'existence ! »
Il fit une pause calculée, laissant l'anticipation monter dans le public. Les murmures d'excitation se propagèrent à travers les gradins comme une vague.
« Elle fut jadis l'une des plus nobles valkyries, gardienne de l'honneur et de la justice divine. Mais le destin en a décidé autrement, et aujourd'hui, elle incarne l'un des péchés les plus redoutables de l'existence humaine. Permettez-moi de vous présenter... Malenia, l'ancienne valkyrie devenue symbole éternel de la Colère ! »
L'éclairage du plateau vira soudain au rouge sang, et une silhouette imposante émergea des coulisses.
L’émission venait de commencer.
Re: The Multiverse Talkshow Episode 07: Le Lys !
Posté : 04 juin 2025 19:28
par Le Lys
Malénia fit son entrée sur le plateau, sa présence imposante saturant l’espace d’une aura à la fois captivante et intimidante. Ses pas résonnaient avec une cadence martiale, vestige de son passé de Valkyrie. Son bras gauche n'était pas humain, un bras mécanique enveloppé d’une armure magnifique, dorée et finement ciselée, ornée de motifs végétaux qui semblaient danser comme des lianes vivantes, tandis que sa main gauche serrait une lame courbe, large et élégamment gravée, dont les runes semblaient frémir d’une ancienne magie. Son bras droit, humain, était marqué de cicatrices et de poussière, mais surtout de cicatrices en forme de motifs organiques pâles, des entrelacs qui imitaient les veines du marbre ou les nervures d’une feuille, serpentant sur sa chair comme une carte vivante de sa corruption. Ces cicatrices remplaçaient également ses yeux, disparus sous l’effet de la malédiction, laissant à leur place des cicatrices où les mêmes entrelacs pâles semblaient pulser doucement, donnant une impression de vie étrange et inquiétante. Sa robe, confectionnée dans une toile épaisse mais élégamment plissée, était ceinte à la taille par un corset de cuir noir, et recouverte d’un manteau rouge sang doublé de fourrure blanche, la cape flottant derrière elle comme une aile blessée. Les motifs, textures et couleurs de sa tenue évoquaient une époque révolue, avant les royaumes, où les femmes combattaient et régnaient d’une même main, mêlant puissance et majesté.
Elle s’arrêta au centre du plateau, ignorant les acclamations mêlées de murmures craintifs qui s’élevaient des gradins. D’un mouvement fluide, elle planta la pointe de son épée dans le sol avec sa main gauche, un geste qui fit trembler légèrement le décor. Puis, elle tourna son visage vers César Flickerman, ses cicatrices, à la place des yeux semblant pourtant le fixer avec une intensité surnaturelle, ses lèvres s’étirant en un sourire qui n’avait rien de chaleureux, mais tout d’une promesse de danger.
« César Flickerman, » commença-t-elle, sa voix grave et rauque, portant une colère contenue qui semblait prête à exploser à tout moment. « Je suis venue, comme tu l’as demandé. Mais ne te méprends pas : je ne suis pas ici pour divertir ton public ou flatter leurs curiosités futiles. Pose tes questions, mais choisis tes mots avec soin. Ma patience est… limitée. »
Elle croisa les bras, sa posture rigide mais empreinte d’une grâce féroce, l’épée courbe reposant contre son flanc. L’audience retint son souffle, captivée par cette présence qui semblait à la fois divine et damnée. Malénia ne fit aucun effort pour adoucir son apparence ou son ton ; elle était là, brute, authentique, une tempête à peine contenue.
« Tu veux parler du Lys, n’est-ce pas ? » reprit-elle sans attendre de réponse, son visage avec les cicatrices à la place des yeux se tournant légèrement vers l’animateur, comme si elle percevait son essence au-delà de la vision. « Ce lieu que tant de monde juge sans comprendre. Un sanctuaire pour celles qui, comme moi, ont été brisées par les mondes qui les ont rejetées. Un endroit où les femmes peuvent exister sans se plier aux attentes des autres, hommes ou dieux, peu importe. Oui, nous excluons les hommes. Et alors ? Les hommes ont leurs royaumes, leurs champs de bataille, leurs empires. Le Lys est le nôtre. Si cela offense certains, qu’ils viennent me le dire en face. Je serai ravie de leur montrer ce que la Colère peut faire. »
Un sourire carnassier dévoila brièvement ses canines acérées, et les motifs organiques sur son visage semblèrent frémir, comme animés par sa rage. Elle se redressa légèrement, son épée scintillant d’une lueur menaçante prête à trancher l’air à tout instant, comme si elle s’attendait à ce que quelqu’un dans le public ose relever son défi. Mais aucun ne bougea, l’atmosphère devenant presque irrespirable sous la tension qu’elle imposait.
« Le Lys n’est pas un simple bordel, » continua-t-elle, sa voix s’adoucissant légèrement, mais toujours empreinte d’une autorité inflexible. « C’est un refuge. Un lieu où la douleur, la rage, et oui, le désir, peuvent être canalisés. J’y ai trouvé un sens à ma chute, une façon de transformer ma corruption en quelque chose… d’utile. Les femmes qui viennent au Lys savent ce qu’elles cherchent : la liberté de se perdre dans leurs péchés sans être jugées. Et moi, je leur offre cela, à ma manière. »
Elle fit une pause, son visage se penchant légèrement, les cicatrices sur ses cavités oculaires pulsant doucement, comme si un souvenir douloureux traversait son esprit. Puis, elle se tourna à nouveau vers César, sa présence plus pesante encore. « Alors, l'animateur, » dit-elle, son ton redevenant glacial. « Quelle est ta prochaine question ? Et fais vite, je sens ma colère qui commence à gronder. »
Re: The Multiverse Talkshow Episode 07: Le Lys !
Posté : 08 juin 2025 14:50
par Cesar Flickerman
César Flickerman n’avait pas bronché durant toute l’entrée de Malénia. Imperturbable, il observait la silhouette martiale de son invitée s’avancer sur le plateau, son sourire parfaitement lustré figé sur ses lèvres. Tandis qu’elle plantait son épée dans le sol avec une autorité silencieuse, l’animateur ajusta simplement le pli de sa veste, comme s’il accueillait une vieille amie plutôt qu’une tempête sur le point d’éclater.
Lorsque Malénia eut terminé sa déclaration, et que le silence s’installa dans le studio, César laissa passer une brève seconde. Une seconde de trop. Juste assez pour que le public se tende, pour que le poids de la tension s’épaississe dans l’air.
Puis, avec son aplomb habituel, il s’inclina légèrement, la voix parfaitement posée :
— Sublime entrée, ma chère… magistrale, même. Vous avez fait trembler le plateau, et, je le crois, ébranlé quelques certitudes dans la salle.
À peine Malénia avait-elle prononcé ses dernières paroles, l’atmosphère tendue du plateau fut soudainement brisée par un bruit distinct : celui de griffes effleurant le parquet verni. Un miaulement traînant s’éleva, suivi d’un raclement de gorge qui n’appartenait à aucun humain — et encore moins à un animal domestique ordinaire.
« Hrrr-hmmm… “Le Lys n’est pas un simple bordel”… alors, ça, c’est la meilleure. »
Toutes les caméras pivotèrent, le public se retourna d’un seul homme, et César, lui, ferma brièvement les yeux, comme pour appeler le ciel à la rescousse. Mais il était trop tard. La silhouette familière d’un chat noir à la fourrure mal léchée, affublé d’un collier de cuir clouté et d’un regard plus perçant que celui d’un inquisiteur, venait de sauter sur la table du plateau. Griffon était de retour.
Il s’étira nonchalamment, balaya du regard l’assemblée, puis s’assit, la queue enroulée autour de ses pattes comme s’il régnait sur un trône invisible. Ses moustaches frémirent d’un plaisir sadique lorsqu’il croisa le “regard” — ou du moins les cicatrices — de Malénia.
« Le Lys, ma chère Malénia… appelons un chat un chat, non ? C’est un bordel de luxe, une orgie parfumée à l’encens — au sens propre. »
Il feula presque en riant, savourant les murmures scandalisés dans le public.
« Oh, je sais, je sais, c’est un “sanctuaire”, un “refuge pour les âmes blessées”, bla bla… mais faut arrêter de nous prendre pour des cons. On y va pas pour pleurer ses traumas, on y va pour se vider les couilles. Ce n’est pas un crime, mais ne viens pas nous servir ça sur un plateau doré en prétendant que c’est une œuvre caritative. »
Griffon s’était remis à faire sa toilette, l’air de rien, comme si sa présence — déjà outrageusement déplacée — n’était qu’une routine. Mais tout à coup, il leva les yeux vers Malénia, la fixant de ses prunelles dorées avec une intensité presque théâtrale. Le ton changea, sa voix devint plus grave, plus personnelle.
« Tu sais quoi, pétasse ? »
Il se leva lentement, s’approchant du bord de la table comme un prêtre s’avance à l’autel pour jeter un anathème.
« Cette pétasse, là — ouais, j’ai dit “pétasse”, annulez-moi si vous voulez — c’est la plus grosse salope que j’ai jamais affronté dans un jeu vidéo. Elden Ring, les gars. Vous vous souvenez ? Ce chef-d’œuvre pété où tu passes cent heures à te faire exploser par des chèvres qui font du kung-fu, et puis BAM, y’a ELLE. »
Il pointa une griffe accusatrice vers Malénia, comme si elle venait de commettre un crime de guerre.
« Malénia, Blade of Miquella, qu’elle dit. Ah ouais ? Et moi, Griffon, Blade de mes couilles ! T’as une deuxième phase, une putain de REGEN DE PV À CHAQUE COUP, des combos qui te renvoient en slip à la grâce la plus proche, et un katana plus long qu’un discours de l’Observateur. »
Le public éclata en rires nerveux, mi-choqués, mi-hilares. César leva un sourcil, murmurant un discret « Mon dieu, il va vraiment trop loin… » sans bouger.
Mais Griffon, lui, s’enfonçait avec la grâce d’un chat qui renverse une bibliothèque sans le moindre remords.
« J’ai saigné du cul pendant trois soirées pour te battre. TROIS SOIRÉES. J’ai balancé ma manette, j’ai insulté FromSoftware, j’ai réinstallé Skyrim comme un lâche. Et maintenant tu débarques ici, sur mon plateau préféré, en mode déesse du sang et de la souffrance, et tu veux me faire croire que tu diriges un “sanctuaire de guérison” ? »
Une tension sourde parcourut le plateau, mais le rire — nerveux, puis franc — envahit le public. Même César ne put s’empêcher un sourire fatigué. Et Malénia ? Elle n’avait toujours pas bougé. Mais quelque chose dans la pulsation de ses marques indiquait clairement que Griffon venait de marcher sur un champ de mines.
Re: The Multiverse Talkshow Episode 07: Le Lys !
Posté : 23 juin 2025 22:54
par Le Lys
Malénia resta immobile, son visage aux cicatrices pulsantes tourné vers Griffon, un silence glacial s’installant autour d’elle comme une tempête sur le point d’éclater. Les murmures nerveux du public s’évanouirent, remplacés par une tension suffocante, tandis que les motifs organiques sur son visage semblaient frémir avec une intensité accrue, comme si sa colère prenait vie sous sa peau. La pointe de son épée, toujours plantée dans le sol, vibra légèrement, les runes gravées s’illuminant d’un rouge menaçant. Elle ne bougea pas un muscle, mais son aura imposante grandit, écrasant l’air autour d’elle, un avertissement silencieux que même César Flickerman, avec son sourire figé, sembla percevoir.
Lorsque Griffon eut terminé son tirade, son ton provocateur et ses insultes résonnant encore dans le studio, Malénia inclina légèrement la tête, un sourire carnassier étirant ses lèvres, dévoilant ses canines acérées. Ce n’était pas un sourire de plaisir, mais une grimace de rage contenue, un prédateur prêt à bondir. Sa voix, grave et rauque, brisa enfin le silence, chaque mot chargé d’une menace palpable.
« Un chat qui parle… et qui ose m’insulter sur mon propre champ de bataille, » murmura-t-elle, sa voix grondant comme un roulement de tonnerre lointain. « Tu crois m’atteindre avec tes jappements, petite créature ? Tu veux jouer avec la Colère du Lys ? » Elle se redressa lentement, arrachant son épée du sol d’un geste fluide, la lame sifflant dans l’air comme un cri de guerre. La lumière rouge des projecteurs se refléta sur l’acier, amplifiant son apparence de déesse damnée.
Un pas en avant, et le sol trembla légèrement sous son poids martial. Elle pointa la lame vers Griffon, les runes scintillant d’une lueur surnaturelle. « Tu parles d’Elden Ring, de tes misérables soirées à suer devant un écran ? Sache que chaque coup que j’ai porté là-bas n’était qu’un écho de la rage que je contiens ici. Et toi, misérable félin, tu oses me réduire à un jeu ? Je suis la tempête qui a brisé des royaumes, pas une distraction pour tes griffes maladroites ! » Sa voix monta en intensité, la colère bouillonnant sous chaque syllabe, mais elle se contrôla, ses cicatrices pulsant comme si elles contenaient une force prête à jaillir.
Avec un mouvement brusque, elle abaissa son épée, la pointe frôlant le sol, et se tourna vers César, ignorant délibérément Griffon pour un instant, comme pour lui rappeler qui tenait les rênes de cette confrontation. « Ton public veut du spectacle, animateur ? Qu’il en soit ainsi. Mais que ce chat sache une chose : je ne me contente pas de “guérir” au Lys. J’y règne. J’y dompte. Et si quelqu’un – ou quelque chose – ose me provoquer, je le réduis en cendres. » Son regard aveugle, pourtant perçant, se posa à nouveau sur Griffon, et elle fit un pas de plus, sa cape rouge sang traînant derrière elle comme une traînée de sang.
Un éclat de perversité traversa son expression alors qu’elle se penchait légèrement vers le chat, sa voix baissant en un murmure séducteur mais dangereux. « Peut-être devrais-je te montrer ce que la Colère peut faire d’autre, petit insolent. Au Lys, je ne me contente pas de dominer avec une lame… Certaines apprennent à plier sous des plaisirs bien plus sombres. Malheureusement, tu ne remplis pas les conditions… » Elle ricana, un son rauque et menaçant, laissant planer l’idée d’une punition charnelle autant que physique, sa nature nymphomane et dominante s’entremêlant à sa rage, pour celles qui seraient intéressées.
Puis, se redressant, elle planta à nouveau son épée dans le sol, un geste théâtral qui fit sursauter une partie du public. « Avançons, César, avant que je décide de transformer ce plateau en champ de bataille. Et toi, Griffon, garde tes griffes pour tes écrans. Ma colère n’est pas un jeu… à moins que tu ne veuilles en payer le prix. » Les cicatrices sur son visage pulsèrent une dernière fois, et un silence oppressant retomba, tous attendant de voir si la provocation de Griffon allumerait vraiment la mèche de cette tempête vivante.
Re: The Multiverse Talkshow Episode 07: Le Lys !
Posté : 11 juil. 2025 15:13
par Cesar Flickerman
César n’avait pas dit un mot durant l’échange. Son sourire s’était figé, tendu, alors que Malénia, telle une statue vivante de guerre et de désir mêlés, avait pris toute la place sur le plateau. Chaque mot qu’elle prononçait était comme une note grave sur un tambour de guerre ; chaque souffle, une promesse de violence. Mais bien sûr, ce n’était pas cela qui allait faire taire Griffon.
Le chat, toujours assis sur l’accoudoir du fauteuil de l’animateur, observa la scène sans broncher. Ses oreilles pivotèrent légèrement à l’entente de la lame, ses moustaches frémirent, et un sourire — s’il était possible d’appeler ça ainsi — se dessina sur ses babines retroussées. Il attendit que Malénia termine son discours, puis bâilla… bruyamment.
« Mmmmh… adorable. »
Sa voix, mielleuse et moqueuse, fendit à nouveau le silence comme un couperet blasphématoire.
« Un champ de bataille, un trône, un sanctuaire, un bordel, une secte… J’commence à me perdre dans ton CV, ma grande. »
Il s’étira lentement, le dos cambré, ses griffes cliquetant sur le cuir du fauteuil de César.
« Tu veux qu’on t’adore comme une déesse, mais tu réagis comme une ado vexée. C’est marrant. T’es le boss le plus dur d’Elden Ring, ouais. Mais le plus tragique aussi, non ? Parce que malgré toutes tes phases, toutes tes épées, toutes tes menaces… t’es surtout seule. »
Il sauta sur la table, marchant tranquillement entre les papiers de César, ignorant volontairement l’épée plantée à quelques pas de là.
« Tu sais ce que j’ai vu en toi, pendant ces fameuses soirées à galérer devant l’écran ? Pas juste une machine à tuer. Non. J’ai vu une guerrière qui voulait qu’on se souvienne d’elle. Une meuf qui se bat même quand tout est foutu. Pathétique ? Non. Tragique ? Peut-être. Humaine ? Oh que oui. »
Il s’assit face à elle, les yeux dans… ses cicatrices.
« Alors ouais, t’as le charisme d’une apocalypse, et ouais, t’as des talents... variés. Mais t’as pas besoin de nous réduire en cendres pour exister. Parce qu’on te connaît déjà. Parce qu’on t’a affrontée. Et crois-le ou non, t’as pas besoin de faire semblant d’être au-dessus. »
L’air restait chargé d’électricité, mais César, en fin connaisseur des tensions scéniques, savait qu’il fallait frapper tant que le fer était rouge. Il redressa légèrement son buste, tapota ses fiches sans les lire, puis fixa Malénia avec un sourire qui avait tout du venin dans un flacon de cristal.
— Eh bien… Ma chère Malénia, quel moment délicieux. Un public suspendu à vos lèvres, un chat en fuite, une épée dans le sol… Un tableau parfait.
Il marqua une pause, laissant planer dans l’air une forme d’élégance sournoise.
— Mais parlons maintenant d’un sujet… disons, un peu plus politique, voulez-vous ?
Le ton avait changé. Moins badin, plus posé. Le genre de voix qu’il prenait lorsqu’il allait planter une dague avec le plus grand des sourires.
— Vous avez évoqué un sanctuaire. Un refuge. Un lieu pour les femmes brisées, les âmes délaissées, les corps blessés par la cruauté du monde. C’est beau, c’est noble… Presque touchant. Presque.
Il pencha légèrement la tête, théâtral.
— Mais voilà. Une rumeur — que dis-je, un fait — revient encore et encore dès qu’on parle du Lys : aucun homme n’y est admis. Aucun. Pas même un ange masculin. Pas même un esclave. Pas même un client désespéré ou égaré.
Il reposa ses cartes, les mains jointes.
— Alors je vais poser la question que beaucoup se posent, mais que peu osent formuler ici : le Lys est-il une utopie féminine ou un club sexiste déguisé en temple sacré ? Et ne me répondez pas que les hommes ont leurs royaumes, leurs empires ou leurs bordels… parce que dans notre monde à nous, l’exclusion par le genre, c’est une chose qu’on appelle discrimination. Alors, le lys est-il un club sexiste ?
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Re: The Multiverse Talkshow Episode 07: Le Lys !
Posté : 02 août 2025 22:33
par Le Lys
Malénia resta immobile un instant, son épée toujours plantée dans le sol, ses cicatrices pulsantes captant la lumière des projecteurs comme des braises prêtes à s’embraser. Le silence qui suivit la question de César était lourd, presque palpable, mais son visage, dépourvu d’yeux, semblait pourtant scruter l’animateur avec une intensité froide. Griffon, perché sur la table, continuait de l’observer avec son air provocateur, mais Malénia ne lui accorda pas un regard. Elle avait perçu le piège, la tentative évidente de la pousser à s’emporter, à céder à la colère qui bouillonnait en elle. Mais elle était plus que cela. Elle était une ancienne Valkyrie, une reine du Lys, et elle ne tomberait pas dans un jeu aussi grossier.
Un sourire subtil, presque imperceptible, effleura ses lèvres, dénué de la menace habituelle. Elle inclina légèrement la tête, sa cape rouge sang frémissant comme une ombre vivante, et sa voix, lorsqu’elle s’éleva, était d’un calme glacial, chaque mot soigneusement pesé, tranchant comme la lame qu’elle portait.
« César, » commença-t-elle, sa voix grave mais posée, presque mélodieuse, contrastant avec la tension ambiante. « Tu sembles vouloir me faire danser sur tes cordes, n’est-ce pas ? Me pousser à rugir, à brandir mon épée, à donner à ton public le spectacle qu’il attend : la Colère du Lys, déchaînée et furieuse. » Elle marqua une pause, laissant ses mots flotter dans l’air, son visage aveugle pourtant semblant percer César de part en part. « Mais ça ne m'amuse pas de jouer selon tes règles. »
Elle fit un pas lent, délibéré, vers l’animateur, la pointe de son épée raclant légèrement le sol dans un grincement discret mais menaçant. « Tu parles de sexisme, d’exclusion, comme si le Lys était un caprice ou une vengeance mesquine. Tu simplifies, César, et tu le sais. Le Lys n’est pas un club, pas une utopie, pas une déclaration de guerre contre les hommes. C’est un refuge. Un espace où celles qui ont été brisées, rejetées, ou enchaînées par des mondes qui ne les comprenaient pas peuvent respirer, exister, se redécouvrir. Sans crainte. Sans jugement. »
Elle tourna légèrement la tête, comme pour inclure le public dans son propos, ses cicatrices pulsant doucement, presque hypnotiques. « Pourquoi n’admettons-nous que des femmes ? Parce que nous savons ce que c’est que d’être écrasées sous le poids des attentes. Parce que nous avons vu nos corps, nos âmes, nos désirs utilisés comme armes contre nous. Le Lys n’exclut pas par haine, mais par nécessité. C’est un lieu où nous pouvons être entières, sans avoir à nous justifier ou à nous plier. »
Elle s’arrêta, sa main mécanique caressant doucement la garde de son épée, un geste presque tendre, mais chargé d’une autorité indéniable. « Tu appelles cela discrimination ? Moi, j’appelle cela survie. Les hommes ont leurs royaumes, leurs champs de bataille, leurs temples. Nous n’empêchons personne de créer les leurs. Mais le Lys est à nous, et il le restera. Si cela offense, eh bien… » Elle laissa échapper un léger rire, rauque mais contrôlé, dénué de la rage qu’on aurait pu attendre. « Qu’ils viennent m’en parler. Je suis toujours prête à discuter… à ma manière. »
Se tournant légèrement vers Griffon, elle lui adressa un regard sans yeux, ses cicatrices semblant vibrer d’une lueur amusée. « Quant à toi, petit chat, je ne t’ignore pas. Tes provocations sont… divertissantes. Mais si tu penses que m’appeler “pétasse” ou me réduire à un boss de jeu vidéo me touche, tu te trompes. J’ai affronté des dieux, des armées, ma propre corruption. Tes mots ne sont qu’une brise face à la tempête que je porte en moi. »
Elle se redressa, sa posture toujours imposante mais empreinte d’une grâce calculée, comme si elle dansait sur le fil de sa propre colère sans jamais y céder. « Alors, César, veux-tu continuer à me provoquer, ou as-tu une question digne de ce nom ? Je suis ici, calme, pour l’instant. Profites-en. »
Malénia planta à nouveau son épée dans le sol, un geste qui fit trembler le plateau, mais son sourire restait serein, presque défiant. Elle ne tomberait pas dans leur piège. Pas ce soir.