The Multiversity

Le refuge n’était pas un endroit où Amélie aimait se rendre de bonne grâce, mais elle appréciait la discrétion des lieux. Les bénévoles s’occupant du refuge étaient généralement des retraités qui évitaient de poser trop de questions, à commencer celle consistant à savoir pourquoi une Française se retrouvait à la rue au Japon. Le fait est que ce n’était pas une situation banale, mais les bénévoles de l’association savaient que les adolescents venant ici fuyaient une situation difficile, et que, s’ils les trahissaient, par exemple en les signalant aux autorités, plus personne ne viendrait. Le refuge fonctionnait sur un accord tacite, mais qui connaissait ses limites. Les bénévoles pouvaient appeler les hôpitaux en cas de problème sanitaire grave, et disposaient de liens avec la police quand celle-ci enquêtait sur des affaires criminelles.

C’était justement l’une de ces enquêtes qui amenait les policiers à interroger les gamins du refuge. Un crime avait eu lieu récemment dans les quartiers malfamés de Yoake, ces quartiers où les gangs de rue étaient présents, et où les Yakuzas faisaient la loi. Les quartiers qu’on évitait de présenter aux touristes. Le Japon n’était pas un pays connu pour l’insécurité, bien au contraire. Le taux de criminalité était l’un des plus faibles de l’OCDE, mais, pourtant, le pays était loin d’être aussi parfait. La pauvreté était en hausse constante, avec des inégalités sociales croissantes. Quant à la criminalité… Et bien, quand on connaissait un peu le pays, on comprenait vite que celui-ci fonctionnait encore de manière assez moyenageuse, avec des détentions arbitraires, et une pratique judiciaire de l’aveu rappelant la question médiévale, où on torturait des accusés pour les forcer à reconnaître leur culpabilité pour des crimes qu’ils n’avaient pas commis.

Le fait est que la criminalité organisée était très bien organisée également, et, quand les deux coïncidaient, le résultat était détonant. En l’espèce, un homme avait été abattu, et cet homme était un Yakuza, un Guramu influent, qui gérait un restaurant. Il avait été attaqué, lui ainsi que son restaurant, et avait réussi à s’enfuir. Il était mort dans la rue, et avait abandonné l’objet que les agresseurs recherchaient : une clef USB… Clef USB qui s’était retrouvée entre les mains d’Amélie par pur hasard, car celle-ci zonait dans la ruelle, cherchant de la nourriture, quand l’homme avait atterri. Il s’était écroulé au milieu de la ruelle, et elle avait récupéré la clef avant de fuir.

Depuis lors, c’était un peu le bazar. Les poursuivants avaient aperçu la fuyarde, mais seulement de loin. Comme Amélie portait une capuche sur la tête, elle était sûre qu’ils n’avaient pas pu l’identifier, mais, depuis lors, la jeune femme paniquait. C’est pour ça qu’elle s’était réfugiée ici.

*Ils n’ont pas pu me voir, c’est impossible…*

Amélie ignorait toujours ce que contenait cette clef, tout comme elle ignorait que le Guramu qui avait été abattu était la cible de la Sombra Corporation, une entité qui était une alliée du clan Guramu. L’homme avait souhaité les trahir, et la clef comprenait des références bancaires, des comptes que la police pouvait saisir pour compliquer les activités criminelles et financières des Guramu avec la Sombra.

La Sombra avait déployé d’importants moyens pour retrouver la voleuse. C’était un drone qui avait poursuivi Hishami, le Guramu tué, et c’était ce même drone qui avait filmé la jeune adolescente s’emparant de la clef USB. La Sombra disposait de moyens influents, et avait remonté la piste jusqu’au refuge.

Aujourd’hui, la jeune Française était sortie du refuge, duquel elle ne pouvait rester éternellement. Nerveuse, elle se déplaçait dans la rue, sans se douter que les tueurs d’Hishami la traquaient… Et sans se douter non plus qu’Hishami avait un contact initial à qui il devait remettre la clef USB, une combattante redoutable connue pour ne pas avoir froid aux yeux, Asuka Kazama…

"Asuka ! Viens vite ! J'ai vraiment besoin de toi !

Qu'est-ce qui se passe, Hishami !?

Viens dans mon restaurant ! J'ai vraiment besoin de protection ! J'ai un moyen de faire tomber les Guramu dans une clé USB !

Ah bon ?! Je viens vite !

Dépêche-toi ! Les Guramu et la Sombra Corporation savent où me trouver !"

Je raccroche avant de courir pour aller dans la limousine, où le chauffeur attend patiemment, et est en train de regarder la télé sur son tableau de bord. J'entre dans cette limousine en criant au chauffeur :

"Le restaurant Minachi ! Grouille-toi !

D'a... d'accord !"

Du coup, sans réfléchir, il démarre la limousine et roule le plus vite possible en direction du restaurant. Il sait d'ailleurs que si je dis ça, il es obligé de n'en avoir rien à foutre des limitations de vitesse, ni de la police qui arrive, car c'est absolument urgent. En attendant, je prends le téléphone et je commence direct à appeler ma meuf. Je suis pressée, mais je suis obligée d'en parler à Lili, car je ne veux pas qu'elle s'inquiète.

"Allô, ma chère et t...

Lili, j'ai emprunté ta limousine, parce que c'est urgent !

Je me disais aussi que c'est étrange que ma limousine soit partie aussi rapidement sans me prévenir.

Putain, j'ai pas le temps pour ça ! Hishami m'a contacté, et il a un moyen de faire tomber les Guramu ! Eux et la Sombra Corp. le recherchent pour ça, il a un besoin urgent de protection !

Oh ! Je vois, j'espère que tu ne vas pas tarder, dans ce cas.

J'espère aussi ! Je suis presque arrivée au resto !"

Sans crier gare, je raccroche, car j'ai pas le temps. Je finis par voir le restaurant, mais ce restau est criblé de balles, ce qui veut dire qu'on a attaqué ce restau. Alors, inquiète, je décide de rappeler Hishami. J'espère vraiment qu'il va bien. Après plusieurs longues secondes, il finit par décrocher. Ouf !

"Allô Asuka ?!

Ouf ! Que les dieux soient loués, tu es encore vivant ! Tu es où ?!

A la ruelle à droite du restaurant à partir de la sortie ! Vite ! Ils sont là pour m'abattre !

Je viens vers toi !"

Je sors vite de la limousine, et je cours dans cette ruelle, mais alors que je finis par voir Hishami, j'entends un coup de feu et je vois Hishami se faire abattre alors qu'il ne m'a pas vu !

"Hishami !!!"

C'est trop tard pour le protéger ! Prise de colère, je cours vers le type qui l'a abattu, celui qui a un pistolet, qui s'est d'ailleurs retourné pour tenter de me buter. Il tente de tirer sur moi, mais je me suis décalée un peu sur le côté pour éviter la balle et je le donne un très violent coup de poing, le mettant KO en un coup. Celui-là, il ne va surtout pas s'en tirer comme ça ! Mais c'est là que je commence à voir un drone suivre la personne qui a été près de Hishami au moment où il s'est fait abattre. Alors, parce que je me doute de quelque chose, je commence rapidement à fouiller ses affaire pour voir un écran, histoire de pouvoir voir s'il a un écran pour voir la fille qui a peut-être la clé USB pour que le drone la poursuive.

Ouf ! J'ai de la chance ! Je me mets à regarder l'écran et je vois une jeune femme en manteau à capuche qui fuit, sûrement les Guramu et la Sombra. Je parviens à voir à quoi elle ressemble. D'un coup, je commence à sentir un canon sur la tempe.

"Si tu veux rester en vie, tu dois venir avec nous."

Alors qu'il ne s'y attend pas, je lui prends le poignet et je le désarme avant de mettre mon bras devant la gorge pour le serrer, puis je colle à mon tour le pistolet sur la tempe. Ils pointent leur arme sur moi, mais ils n'osent pas tirer parce que je me sers de ce type comme bouclier humain. Alors, parce qu'ils ont pointé leur arme sur moi, je pointe celui que j'ai pris eux un des types devant moi. En fait, je me suis jamais servie d'une arme, mais je m'en fous, je fais ça dans le simple but de menacer.

"Vous avez intérêt à dégager le passage ou vous allez saigner !

On ne te laissera pas témoigner !

Vous savez pas à qui vous avez affaire ! Allez ! Tentez de me buter et un peu de votre sang sera sur ce sol !"

D'un coup, j'ai le pressentiment qu'ils vont tenter de me buter malgré tout, alors avant même qu'ils appuient sur la détente, je saute sur les épaules de mon bouclier avant de faire un grand saut, et les types mettent chacun une balle sur celui qui a été menacé, le tuant sur le coup. Le saut va tellement haut et loin que je m'en sort de cet encerclement, et je cours pour ma vie tout en évitant les balles qu'ils auront tiré, tirant sur les cons sans savoir viser. Mais en tout cas, il y a bien des balles qui touchent mes poursuivants. Mais bon, les chargeurs sont limitées, et je me retrouve à court de balles. Merde ! Il fallait bien que ça arrive ! Alors je jette le pistolet par terre tout en continuant de courir, en franchissant des obstacles qu'ils auront du mal à franchir comme je le fais. Eh ouais, je suis beaucoup plus agile que vous !

Je finis par me cacher sur un toit, reprennant mon souffle. Au moins, je sais que je les ai semés. Il leur faudra passer par les escaliers pour avoir une minuscule chance de me voir, mais j'ai sauté de toit en toit, donc ils ne peuvent pas savoir sur quel toit je suis. Après un moment, je finis par appeler Lili.

"Allô, ma chère et tendre ?

Lili... Hishami est mort ! On a pu l'abattre !

Oh non ! Dis-moi, Asuka, ils n'ont point la clé.

Apparemment non ! Je crois qu'une autre meuf l'a ! Je peux te faire un portait robot ! De toute façon, c'est notre meilleure chance de mettre fin aux agissement des Guramu !

Très bien, je te fais confiance, chérie. Reviens chez moi. Je pense que tu as besoin... de te détendre.

Oh oui ! Allez, je te rejoins !"

Au vu de son ton, je sais ce qui m'attend. Je soupire déjà de plaisir rien qu'en y pensant. Mais bon, encore faut-il que je retrouve la limousine de Lili. Mais bon, mon téléphone est assez chargé pour que je ne me perde pas. Je saute du toit où je suis avant d'atterrir au sol sans problème, et je reviens voir le chaffeur de la limousine... qui se cache, effrayé par tout ça.

"Mademoiselle Kazama... j'ai la peur de ma vie !

Je me doute ! Allez, on retourne au manoir !

D'accord, Mademoiselle Kazama."

Je monte et le chauffeur se détend comme il peut, et cette fois en respectant bien le code de la route. De toute façon, je pense que niveau amende, les Rochefort savent très bien gérer tant ils sont riches. Je finis par arriver au manoir Rochefort, où ma meuf m'attend dans sa chambre, sa robe bien ouverte pour que je puisse bien profiter de son corps, et je ne l'ai pas fait à moitié. On s'est bien profitées l'une de l'autre jusqu'à ce qu'on soit fatiguées.

J'ai parlé de cette fille à ma meuf quand on s'est réveillées, le lendemain, et je lui ai décrit d'à quoi elle ressemble. Du coup, une fois qu'un s'est levées et habillées, on a fait des recherches sur elle. Apparemment, elle s'appelle Amélie, une Française, donc de quoi réjouir Lili, qui est Monégasque, et c'est une meuf qui vit dans une situation vraiment merdique. J'espère qu'elle a toujours cette clé USB. De toute façon, moi et Amélie, on est toutes les deux recherchées par ces connards.

Du coup, on commence à partir à sa recherche. Comme on est pas trop pressées, je peux utiliser mon vélo, et j'y vais avec Lili. Elle s'accroche bien à moi, posant ses pieds sur le cadre pour éviter de gêner quoi que ce soit. Je pédale plutôt vite, allant dans les différentes ruelles. La clé USB est très importante, et on est prête à la chercher pendant deux heures. Pour accéder à une meilleure vue, j'ai pas hésité à passer par des toits, sautant encore une fois de toit en toit à vélo. Après quelques heures de recherches, je finis par voir cette meuf.

"La voilà !

Amélie !"

Avec mon vélo, je saute du toit et lorsqu'on atterrit, le vélo ralentit d'un crissement. Lili descend du vélo la première avant de faire une révérance à Amélie, même en sachant qu'elle est loin d'être une bourgeoise. Je descend à mon tour de mon vélo et je m'avance vers Lili et Amélie.

"Salutations, Amélie. Je suis sincèrement ravie de voir une Française ici."

Elle ne peut pas s'empêcher de parler français, et comme c'est carrément une phrase, je panne rien. Je soupire un peu d'exaspération.

"Je me présente, je m'appelle Emilie de Rochefort, mais appelle-moi Lili, et je suis Monégasque dans une autre dimension. Et voici ma bien-aimée, Asuka Kazama.

Salut ! Bon, on va droit au but ! Et parle japonais, que je te comprenne, Princesse !

Oh ! Excuse-moi, je suis tellement heureuse d'avoir devant moi une personne capable de parler ma langue."

Le "Princesse" est en français, avec un très fort accent kansai-ben. C'est là qu'on commence à lui expliquer ce qui se passe, afin qu'elle comprenne, autant la situation que l'épée de Damoclès qui plane sur elle. Heureusement, on est là pour la protéger, mais après, on a besoin de la clé USB, et donc de la garder à tout prix. Lili n'est pas une cible pour les Yakuza, mais moi et Amélie, oui.

Amélie avait posé sa casquette sur sa tête, ainsi que ses écouteurs. Ils étaient reliés à un walk-man que Zetsu avait volé pour elle, et elle enchaîna sur une musique disco. Honnêtement, Amélie n’était pas trop K-Pop, ou J-Pop ici. Mis à part quelques morceaux, elle préférait les bons vieux tubes occidentaux. Des musiques endiablées des années 1980’s déferlaient régulièrement dans ses oreilles, tandis qu’elle se mit à zoner. Amélie n’avait pas grand-chose à faire de ses journées, mais elle s’efforçait d’apprendre le japonais. Ce n’était pas une langue facile, mais, quand on vivait au Japon, il fallait bien se forcer. La jeune femme était donc pleinement concentrée, tout en se disant qu’elle irait peut-être faire un tour à une médiathèque pour cette clef USB. Est-ce qu’il y avait de l’argent ici ? Certes, elle avait obtenu cette clef en assistant au meurtre tragique d’un type, mais, au vu des circonstances et des tatouages sur son corps, celui-là avait l’air d’être un Yakuza. Ce n’était donc pas Amélie qui allait le plaindre !

*S’il y a de l’argent, je dois le savoir !*

Mais elle avait aussi peur que la clef contienne un genre de puce, ou de capteur qui fait que, quand elle l’utiliserait, les Yakuzas le verraient. Pour rien au monde, Amélie n’avait envie de se frotter aux Yakuzas ! Elle allait sans doute devoir en parler avec Bethany et Zetsu, mais, en l’état, elle préférait penser à autre chose. Peut-être faire un peu de petit boulot en balayant des courses ? Elle était parfois engagée comme baby-sitter, prétendant être du lycée. Son accent français aidait les Japonais à lui faire confiance. Ou alors, elle allait juste zoner à la bibliothèque municipale en perfectionnant sa maîtrise du japonais.

La jeune adolescente marchait le long du trottoir, et étouffa un bâillement… Quand un vélo bondit à côté d’elle !

« Ah ! »

Surprise, Amélie fit un pas de côté, tout comme d’autres piétons. Un couple venait de débouler et Amélie, surprise, vit une belle blonde se rapprocher d’elle. Le reste fut… Très confus. Elle retira ses écouteurs en comprenant qu’on voulait lui causer. Parlant avec un très bel accent français, la femme indiqua s’appeler « Émilie de Rochefort », et être une Française… Venant d’une autre dimension ?

*Hein ? Qu’est-ce qu’elle me bave, celle-là ?!*

Elle vit sa copine se rapprocher, une Japonaise avec des cheveux bruns. Elles parlèrent alors japonais. Amélie comprit plus ou moins tout ce qu’elles disaient, mais finit par lever les mains.

« Euh… Écoutez, j’ai… J’ai pas d’argent. No money. Donc, euh… Ciao ! »

Amélie s’écarta alors en levant les yeux au ciel. Elle était sûre d’être tombée sur deux colporteurs, le genre de personnes qui vous vendaient à prix d’or une carte postale. Des escrocs qu’on finissait par payer pour qu’ils vous fêtent la paix. Seulement, Amélie n’avait pas un rond, et elle avait d’autres soucis en tête ! Même si la blondinette était très jolie, et que l’autre était pas mal, Amélie n’avait pas que ça à foutre !

*Pourquoi est-ce qu’ils viennent tous vers moi ? C’est à croire que je dois avoir le mot ‘‘PIGEON’’ gravé sur ma tête !*

Là, notre objectif est de protéger Amélie à tout prix, en plus de pouvoir utiliser la clé USB pour faire tomber le Clan Guramu. Moi et Amélie on a quelque chose en commun : on est activement recherchées pour la clé USB et pour être témoins du meurtre de Hishami. Alors, contre les intérêts du Clan Guramu et de la Sombra Corp., il faut d'abord qu'on l'escorte. C'est sûr que même en ayant la clé USB, ils veulent nous tuer toutes les deux. Alors, il ne faut jamais baisser la garde tant que le clan Guramu continue de nous rechercher.

D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il n'y a que deux places pour mon vélo ! Merde ! Il faut trouver une solution pour qu'on puisse aller vite avec nous trois. Après, c'est pas forcément croyable le fait qu'on vienne d'une autre dimension. Alors si elle comprend pas, c'est tout à fait normal. Mais bon, Lili semble être assez chiante là-dessus : on est en train de passer par quatre chemins alors que la situation est urgente. Tu m'étonnes qu'Amélie ait envie de se barrer en croyant qu'on a besoin d'argent. Bon, là, le fric, c'est pas ça qui manque chez nous, Lili en a toute une blinde, alors que moi j'ai vécu dans une classe inférieure avant de rencontrer ma meuf.

Bon, elle ne comprend pas à quel point la situation est urgente. Heureusement, Lili l'interpelle à nouveau, alors qu'Amélie est en train de s'écarter.

"Ce n'est pas pour ça qu'on vient vers toi. Je suis héritière d'une entreprise pétrolière, et donc l'argent, ce n'est pas ça qui compte, mon argent est bien au chaud et je n'ai pas l'intention d'en donner un yen.

Arrête de passer par quatre chemins, Lili ! dis-je en poussant la Princesse pour me mettre devant Amélie. Amélie, t'es dans la merde ! Moi aussi ! Tout ça car on était là au mauvais endroit au mauvais moment ! Le Clan Guramu et la Sombra Corp. nous recherchent toutes les deux, activement, et veulent nous buter !"

Du coup, je cours en mettant mes mains sur ses épaules en la regardant dans les yeux, avec tout mon sérieux que je peux donner. Là, c'est vraiment urgent. Je ne veux pas faire risquer celui qui a la clé USB. Il faudra faire d'autres recherches pour le protéger à tout prix, tout en gardant Amélie sous nos ailes.

"Dis-moi que tu as toujours la clé USB, Amélie ! Ce qu'il y a dedans est vraiment dangereux ! Il y a un moyen de faire tomber le Clan Guramu, et la Sombra Corp. va être dans la merde sans ce clan ! Le type qui s'est fait buter par les Yakuza près de toi et à qui tu as piqué la clé USB était un traitre parmi eux, mais aussi un contact ! J'ai assisté à ce meurtre, et je les ai fui pour pouvoir te rechercher ! Il ne faut surtout pas qu'ils récupèrent la clé, ni que tu le donnes à qui que ce soit, à part nous !

Nous sommes réellement ici pour te protéger. Sans nous, on t'assurerait que les autorités te retrouveraient avec une balle dans la tête. Je suis réellement désolée que tu soies dans cette histoire, mais c'est ainsi. Sache qu'à partir du moment que tu es recherchée par le clan, peu importe ce que tu feras, cela ne se terminera que de deux façons : ta mort ou la chute du clan."

Lili a raison. Elle ne mesure pas à quel point elle a besoin de nous de manière urgente. Ce n'est pas une mise en scène pour l'impressionner, ni un rêve où elle aurait aimé se réveiller. J'aurais aimé, mais non, elle est vraiment traquée, et on doit la protéger. Après, elle pourrait nous sous-estimer toutes les deux, se disant qu'on serait incapables de les affronter : entre un petit garçon manqué et une princesse, elle pourrait se dire qu'elle n'est pas dans la merde. Alors on ne peut lui prouver qu'on peut la protéger que si on la protège contre les Yakuza. Elle ne peut pas savoir qu'on a participé à des "King of Iron Fist Tournament", et qu'on n'est pas éliminées dans les premiers tours.

Nerveuse, Amélie se demandait bien ce que ces deux nanas lui voulaient quand les deux revinrent vers elle. Le reste s’enchaîna ensuite très vite, mais la jeune Française comprit très vite qu’elle n’avait pas affaire à de simples touristes. Elles lui parlèrent des Guramu et de la Sombra Corp. Si la Sombra ne disait rien à Amélie, les Guramu, en revanche, c’était autre chose. Zetsu lui avait clairement dit de ne pas s’approcher d’eux, sous aucun prétexte ! Ils étaient aussi puissants que dangereux, et avaient la police dans leurs petits souliers. Ils étaient la véritable autorité de Yoake, contrôlant les soubassements de la ville. Au Japon, on disait souvent que le crime organisé représentait le fonctionnement souterrain de l’État, les racines que personne ne voulait voir permettant de soutenir l’arbre étatique. Et, à Yoake, les racines, c’était le clan Guramu, dont les origines remontaient aux origines mythologiques de la ville.

Amélie écarquilla les yeux, tandis que son regard la trahissait quand Asuka évoqua la « clef USB ». Elle sursauta, en se disant qu’elle allait justement au cybercafé pour la récupérer, et se débattit alors. Elle heurta le mur derrière elle, face aux deux femmes. Elles avaient beau avoir l’air belles, Amélie se méfiait des inconnues, et elles lui faisaient après tout un peu peur.

« Euh… Je vois pas de quoi vous parlez, girls ! »

Si elle était Pinocchio, son nez aurait grandi. Mais c’était la peur qui réagissait, la peur de tomber sur les Guramu, la peur de tout ce qui lui pourrait arriver. Amélie n’était pas une fugueuse en exil pour rien, elle n’avait pas eu de chance au cours de la vie. Elle vivait en se cachant, car, face aux forts, les faibles ne pouvaient que se cacher, en espérant que les forts ne viendraient pas les opprimer. Amélie ne croyait pas facilement en un ange gardien providentiel. Zetsu était, comme elle, quelqu’un de faible, juste un peu plus débrouillard qu’elle.

Elle se mit donc à courir précipitamment.

« Laissez-moi ! »

Amélie n’eut toutefois pas très loin à aller, car une voiture s’arrêta pile devant elle en faisant crisser les pneus. Elle avait traversé sans regarder, et posa ses mains sur le capot. Elle sursauta en tentant de reprendre ses esprits, et un homme se rapprocha alors d’elle.

« Tu as quelque chose qui m’intéresse, jeune femme. »

Il portait des lunettes, et semblait assez distingué, tout en s’aidant d’une canne. Un motif en forme de scarabée ornait une élégante chemise derrière une impeccable et longue veste. Surprise, Amélie vit soudain l’œil gauche de l’homme s’illuminer d’une lueur verdâtre étincelante. Elle se recula alors.

« Je… Qui… Qui êtes-vous ? »

L’homme sourit alors. Le galant gentleman se rapprocha.

« Moins tu en sauras, jeune fille, et mieux ce sera. La puce USB que tu détiens abrite un traceur… Une petite balise que j’ai pu trianguler ici. Je vais te tuer. Les interférences électromagnétiques de cette ville m’ont toutefois légèrement perturbé, ce qui explique mon retard. Je te remercie de me donner gentiment cette clef. »

Amélie tiqua en se reculant lentement.

« Qu… »

Face à elle, l’homme se rapprocha encore, et des signes commencèrent à se former le long de sa canne, ressemblant à des glyphes runiques.

« Je dois récupérer cette clef, elle est vitale pour mes employeurs, et, comme je ne peux pas m’assurer que tu n’as pas vu le contenu de cette clef, je dois te tuer, navré. »

Sur le coup, Amélie ne sut quoi répondre, et écarquilla les yeux sous une panique sincère et réelle. Devant elle, le regard de l’homme se durcit.

« Je suis Hocus. »

Il frappa alors le sol avec sa canne, envoyant une onde de choc, et se rapprocha alors, une aura verdâtre se mettant à l’entourer brusquement. Amélie tenta de fuir, mais il se téléporta soudain, et arriva instantanément derrière elle.

« Dis-toi que personne ne te regrettera… »

Et il posa sa main sur le cou d’Amélie, commençant à serrer et à appuyer fort…

Amélie a compris rapidement quand j'ai parlé de clé USB, au vu des yeux qui se sont écarquillés. Là, elle doit comprendre que la clé USB doit être importante. Elle commence à se débattre, complètement paniquée. Elle ne comprend pas qu'il lui faut absolument quelqu'un pour se protéger. Je suis pas là pour la buter, mais vraiment pour la protéger. C'est impossible d'aller quelque part sans qu'elle ne soit en danger de mort, et c'est pour ça qu'on est là. Elle ne le comprend pas en nous mentant.

"On as pas le temps de mentir ! Tu peux pas survivre sans nous !"

C'est là qu'elle ne crie de nous laisser. Putain, elle veut vraiment crever ! Alors, excédée, j'allais courir vers elle alors que Lili se met devant moi pour me bloquer le passage. Putain, elle fout quoi, là ?! Je serre fort les poings, prête à lui mettre un pain dans la gueule.

"Putain, Lili, tu fous quoi ?!

Ma chère et tendre, je pense qu'avant de la poursuivre, il faut la laisser se mettre en situation périlleuse.

Et la laisser crever ?!

Détends-toi : nous interviendrons au bon moment. Elle aura besoin d'un peu d'adrénaline, et c'est ainsi qu'elle se rendra compte qu'elle a plus que besoin de nous. En attendant..."

Lili sort d'une de ses poches de sa robe pour me montrer une... bague de fiançailles ?! Ça fait que 6 mois qu'on est ensemble, on est toutes les deux mineures et elle veut déjà m'épouser ?! Je fronce les sourcils.

"Tu crois que c'est le moment des fiançailles ?!

Ne t'en fais pas, ce n'est qu'un simple leurre. Et lorsque je commencerai à faire diversion, emmène Amélie dans ton vélo."

Je hoche la tête et elle me passe l'anneau à l'annulaire gauche, et elle en profite pour mettre une même bague de fiançailles sur son annulaire gauche. J'espère que c'est vraiment autre chose qu'une bague de fiançailles, car si c'est pour se dire "on va se marier", j'ai beau être vraiment amoureuse de Lili, ça va plus me saouler qu'autre chose.

Elle se met ensuite à allumer son oreillette pour passer un appel à son majordome. J'ai vraiment pas le temps d'attendre, mais Lili m'en empêche avec son bras tendu devant moi, bien qu'elle ne m'empêche pas de voir qu'Amélie se fait aborder par un gentleman, mais je me méfie très rapidement, surtout en voyant son œil qui brille d'une leur verte, alors que Lili continue son appel. J'ai pas envie de perdre du temps, chaque seconde compte.

Le majordome s'approche d'Amélie, sa canne commençant à afficher des symboles runiques. En le voyant, je sais que c'est pas un type que je peux le battre en un coup. C'est un vrai combattant, et cette fois, je ne vais surtout pas me retenir. Amélie s'éloigne du majordome, c'est naturel, et ça veut dire qu'il veut vraiment la tuer. Heureusement, Lili le voit bien, et pourtant elle refuse de baisser ses bras. Putain, elle veut vraiment agir que quand la canne la vise ou quoi ?!

D'un coup, je ressens une onde de choc qui ne me déstabilise pas du tout, ne faisant que voir qu'il a désormais un aura vert. Je finis par voir le gentleman derrière Amélie, et cette fois, Lili me regarde avec un sourire montrant que ça va lui plaire.

"Maintenant."

Lili court donc et moi aussi, et elle fait un grand saut pour aller entre le gentleman et Amélie, avant de donner un très violent coup de pied contre le visage de ce gentleman alors qu'elle est encore en l'air, les jambes près du visage du gentleman, lui faisant lâcher le cou d'Amélie, et j'en profite pour lui prendre le bras, puis de lui tirer très brusquement vers moi pour le faire violemment tomber au sol, tellement violemment que le béton forme un cratère avec des débris.

"Crétin ! Le type que ton boss a fait tuer a un contact !"

Avant même qu'il ne se relève, je lui donne un gros coup de semelle sur le torse, tellement puissamment que le cratère grossit rien qu'avec le choc. Rien qu'avec ça, il voit directement qu'il a désormais affaire à une meuf qu'un humain serait incapable de déstabiliser ne serait-ce qu'un peu. D'un coup, j'entends un :

"Sebastian, active mon brouilleur."

Je ne bite rien, mais je sais que c'est du français. Je peux rien dire car je suis sûre qu'elle parle à son majordome, qui comprend beaucoup mieux le français que le japonais. Lili se met directement entre moi et le gentleman, qui commence à se relever, alors que Lili fait une révérence. C'est le moment ! Alors je cours vers Amélie, passant un bras sur son dos pour l'emmener vers mon vélo.

"T'inquiète, on va fuir ce type ! Monte sur le vélo et accroche-toi bien à moi !"

Je la fais courir en même temps que je cours pour qu'on aille vers mon vélo. J'espère juste que le type ne va pas nous poursuivre, surtout quand je vois qu'il est capable de se téléporter sans problème, et que la clé contient un traceur.

C'est parti pour un combat entre moi et Hocus. Ce qu'Asuka ne sait pas, c'est que la bague contient un brouilleur, ce qui fait que le gentleman aura beaucoup de mal à détecter la clé. Après tout, le traceur nécessite des ondes, n'est-ce pas ? M'enfin, je lui fais une révérence, commençant à me présenter afin qu'elle voie à qui elle a affaire, mais avec grâce.

"Salutations, Hocus. Je m'appelle Lili, et je suis ton adversaire. Je suis sûre que tu as l'intention de tuer non seulement Amélie, mais aussi Asuka Kazama, ma bien-aimée. Cependant, sache que j'ai activé un brouilleur sur moi. Il t'est désormais impossible de tracer tes cibles. Alors, tu es dans l'obligation de te battre contre moi, mais... n'espère pas avoir une chance contre moi. Tu risques de te faire briser comme une poupée."

Ce n'est pas pour rien que je dis cela. Et puis, il va voir mon style de combat, à savoir le combat de rue avec de la gymnastique. Quelque chose qu'il n'aurait que rarement vu. Je n'ai d'ailleurs pas beaucoup vu de combattants qui profitent des murs pour rebondir dessus et attaquer ainsi. Comme c'est dommage. En attendant, j'espère que mon plan fonctionne assez bien pour qu'il ne puisse pas poursuivre Asuka et Amélie.

Qui était ce type ? Amélie ne l’avait jamais rencontré, et il était vachement flippant ! Se téléportant près d’elle, il la statufia sur place. La panique la fit écarquiller les yeux, paralysant son cerveau, déclenchant un sentiment de peur panique qui prit la forme d’un blocage. Tremblant nerveusement, Amélie ne put donc rien faire, avant que l’une des deux femmes l’ayant abordé ne bondisse brusquement, et ne frappe violemment l’homme. Le coup déclencha une espèce d’onde de choc qui souffla les cheveux d’Amélie. Avant que la jeune adolescente ne puisse réagir, l’autre, la brunette, lui ordonna de grimper sur son vélo.

*Hein ? Quoi ?!*

Dans un film, Amélie aurait probablement déjà uriné sur elle ! Elle avait l’impression d’avoir débarqué dans un manga, ou dans l’un de ces films d’action hollywoodiens qu’elle observait en douce en s’incrustant dans les cinémas. Amélie regarda encore l’homme, l’espèce de cyborg verdâtre, qui semblait se remettre du puissant coup qu’il avait reçu, et elle courut vers le vélo. Impossible de dire si elle pouvait faire confiance à cette nana ou pas, mais, en l’état actuel des choses, ses options étaient plutôt limitées !

Tandis que le duo s’éloignait, Lili fit donc face à Hocus. Elle lui annonça qu’elle serait son adversaire, et l’homme la regarda silencieusement, tandis que ses lunettes émettaient un signal négatif. Un brouilleur l’empêchait d’accéder à ses données virtuelles, et il fronça son unique sourcil, son œil vert se plissant.

« Je ne m’attendais pas à ce que cette lycéenne bénéficie de protections… Ou peut-être est-ce juste un hasard ? Mais, puisque tu souhaites mourir prématurément, permets-moi de t’aider… »

Hocus leva la main, et se téléporta à nouveau, cherchant à attaquer Lili sur le côté. Cependant, la jeune femme le surprit en claquant son visage avec sa main. Le coup fit si puissant qu’Hocus fit soulevé en l’air. Sonné, il vit alors Lili bondir en arrière, faire plusieurs roulades pour le frapper avec ses pieds… Et elle termina ensuite son enchaînement en se relevant, et tournoya sur place, joignant ses deux pieds pour frapper Hocus à nouveau, un coup très puissant qui l’envoya valser. Il heurta le flanc d’une voiture, et passa par-dessus, atterrissant sur la chaussée…

…Et, juste après, une voiture pila en le heurtant violemment. Le choc fut assez bruyant, mais, le plus étonnant, ce fut qu’il ne resta plus rien d’Hocus, à part quelques composants électroniques éparpillés sur le sol, et son bâton, qui se mit à rouler à terre. Que venait-il donc de se passer ? Avant de répondre à cette question, Lili allait sans doute devoir encore agir, car Hocus n’avait pas été seul. Plusieurs Yakuzas s’élançaient en motos derrière les traces du vélo d’Asuka, bien décidés à récupérer Amélie et la clef USB qu’elle détenait soigneusement…

Il ne devrait pas croire qu'il peut me battre. Je sens déjà une victoire à sens unique pour moi, et j'en aurais profité en buvant mon thé si la situation n'était pas urgente, en sachant que je n'ai pas envie de me retrouver à entendre une mauvaise nouvelle concernant la fille que j'aime de tout mon cœur. De toute manière, il a bien vu que je suis très jeune. J'ai 16 ans, pour être exacte. Cependant, est-ce que cela veut dire que je vais forcément perdre ? Au contraire.

Il voit que mon brouilleur a bien fait effet, qu'il est incapable de détecter Asuka et Amélie, et donc qu'elle est dans l'obligation de me tuer d'abord, mais il n'a aucune chance. Il pense que je vais mourir prématurément, mais il se trompe. Il se téléporte pour aller à côté de moi, mais je sais qu'il allait de mettre à l'opposé de mon côté, alors je lui donne, sans le regarder, une violente gifle qui l'envoie en l'air, avant que je ne fasse des saut périlleux arrière pour donner plusieurs coups de pied, avant de me remettre sur pieds pour sauter en tournoyant sur place, mes pieds joints, pour frapper Hocus de mes pieds joints, qui l'envoie sur le flanc d'une voiture, le faisant tomber jusqu'à ce qu'il se fasse écraser et le fasse démanteler complètement.

Alors, je me mis à rire en éclat en voyant ce spectacle. Il a beau être un robot, il est tellement mauvais qu'il en est drôle, alors que pour d'autres, a effraie. Je pense qu'il ne mérite pas qu'il soit employé par le Clan Guramu.

"Ce n'est pas un jouet, c'est un château de sable !"

Mais c'est là que je vois des motards partir, et je vois qu'ils vont en direction d'Asuka. Je pense qu'ils font partie du Clan Guramu, alors j'ai bien envie de communiquer avec Sebastian pour aider ma bien-aimée. Alors pour ça, j'enlève ma bague de mon doigt et je m'y éloigne suffisamment pour pouvoir communiquer avec mon majordome. J'appuie ensuite sur mon oreillette pour communiquer avec lui, ayant tout prévu.

"Allô ? Sebastian ? On peut utiliser les munitions que nous avons acheté à la Mishima Zaibatsu. Prends l'hélicoptère, j'appellerai Asuka pour lui prévenir que tu viens l'aider."

Comme c'est mon majordome, je ne lui demande pas mon avis, donc il s'exécute. Mais je sais qu'il fait ça pour mon bonheur, mais aussi car c'est important. J'appuie à nouveau sur l'oreillette, mais cette fois pour appeler Asuka. Ma bien-aimée aussi a une oreillette, d'ailleurs.

"Allô, ma chérie ?

Dis, Lili, tu as quelque chose pour les types qui nous collent aux basques !? Ils vont pas me lâcher, et je peux pas aller plus vite que ça !

Détends-toi, ma chère. J'ai déjà prévu cela : Sebastian vient t'aider en hélicoptère. Es-tu aux toits des bâtiments ?

Comme d'hab' ! Tu vas payer les dommages collatéraux, j'espère !

Tout sera réglé en avance. Tu n'as pas à t'inquiéter.

T'as intérêt !"

Ouais, je suis vraiment aux toits des bâtiments, et j'ai bien dit à Amélie de s'accrocher à moi le plus fort possible, car ça va bien secouer, et les sensations vont être très fortes. A vélo, je saute de toits en toits, et les motards me poursuivent bien, surtout que je suis au max, là. C'est pas ça qui allait m'épuiser, mais si on pouvait tuer les types qui me poursuivent, ce serait bien.

Après un instant, je vois bien un hélicoptère, et lorsque je regarde dans cette direction, je vois Sebastian, le majordome de Lili, contrôlant une tourelle. Comme je sais qu'il est capable de se battre, malgré le fait qu'il fait pas partie des meilleurs, ça m'étonne pas qu'il ait une formation pour tenir une arme. D'ailleurs, en voyant les tourelles, je sais que c'est du gros calibre, alors de quoi bien percer la coque des motos.

C'est là que je commence à entendre les bruits de tir successifs, et je vois les projectiles foncer à toute vitesse dans des directions et surtout dans les directions des membres du Clan Guramu, tout en évitant de me tirer dessus. Je m'adresse à Amélie pour tenter de la rassurer.

"T'inquiète, l'hélico est avec nous !"

Je pédale toujours le plus vite possible pour continuer de m'approcher de l'hélico. Après un moment, il s'arrête devant un tremplin, de sorte à ce que si je saute, je vais rentrer à l'intérieur avec Amélie. L'hélico subit des dégâts, mais ça va, les types n'ont rien d'anti-matériel, alors ça va juste faire des trous, mais les balles s'arrêtent. Alors, je saute pour entrer dans l'hélico avec Amélie. Je descends ensuite de ce vélo, mais on est pas les seuls à entrer. Il y a des membres qui parviennent à entrer. Heureusement, moi et Sebastian, on parvient à défoncer ceux qui sont entrés avant de les jeter hors de l'hélico, pour y mourir.

"Mademoiselle Lili ? Mademoiselle Asuka et Mademoiselle Amélie sont bien dans l'hélicoptère, comme prévu.

Parfait. Maintenant, tu peux venir me chercher. J'ai un petit souvenir de notre combat."

Encore une fois, c'est du français, et je ne panne rien en français. Mais bon, je crois qu'Amélie comprend ce que le majordome dit à ma meuf à l'oreillette.

Au cas où, je reviens vers ma bague pour la remettre. D'ailleurs, je ne sais pas si Sebastian a désactivé le brouilleur, mais peu importe. Je reviens ensuite vers la canne, en souvenir. Je commence donc à la prendre, alors que l'hélicoptère s'approche de moi et atterrit près de moi. Je monte ensuite avec l'aide de Sebastian. Cependant, alors que je ne m'attendais pas, je regarde dans une direction et je vois... Hocus. Oh ! Il est encore vivant.

"Oh ! Je me disais aussi que ce combat était beaucoup trop facile.

Encore toi ?!"

Par réflexe, je me mets toujours entre Hocus et Amélie, même en sachant qu'il est capable de se téléporter. Sebastian reste à l'écart, mais il sait très bien se battre. Lili, elle, se met en position.

Tout ça devenait un peu trop excessif pour Amélie ! Des tueurs armés, cybernétiques, et voilà maintenant que des motards les pourchassaient ! La jeune fugueuse se crispait à la taille d’Asuka, tandis que le smotards se rapprochaient, roulant sur les trottoirs pour éviter les véhicules, surprenant les piétons. Asuka bifurqua sur la gauche, rejoignant des rues piétonnes, sa cible étant l’un des marchés publics installés dans les quartiers piétons traditionnels de Jinmu. Elle fila rapidement, faisant sonner son klaxon, tandis que les motos les poursuivaient. L’une des motos longea un stand de ramen, et renversa le plat de nouilles sur le sol. Un motard s’équipait d’un Uzi, et se mit à tirer une rafale. Amélie hurla en entendant les détonations. Sur le vélo, sa position était plus qu’inconfortable, et c’était en réalité un miracle que le vélo ne se soit pas renversé !

*Mais qu’est-ce qui se passe ?!*

Le vélo bifurqua pour rejoindre une rue un peu plus grande, et un vrombissement terrible se fit entendre. Dans les airs, un hélicoptère apparut alors ! Médusée, Amélie se dit alors qu’il était temps de cesser de comprendre ce qui se passait ! L’hélicoptère canarda les Yakuzas avec une sorte de minigun comme dans les films d’actions ! Des balles rugirent comme des coups de tonnerre, et Amélie n’écoutait même plus Asuka, qui rejoignit une sorte d’aire de jeux avec des tremplins. Elle s’élança vers l’hélicoptère, et Amélie roula sur ce dernier.

L’hélicoptère s’écarta alors, tandis qu’Amélie, sonnée, était couchée sur le ventre. Asuka se mit à repousser les Yakuzas, les envoyant dans le vide avec l’aide d’un vieux majordome qui s’avérait être un rude combattant. Gardant une main dans son dos, adoptant une posture très droite, il intercepta une barre de fer ennemie, et déploya alors son autre main. Il frappa du tranchant le cou du Guramu, lui coupant la respiration, puis le jeta dans le vide. Impressionnée, Amélie se releva lentement, tremblotant nerveusement.

Elle se mit contre le fond du grand hélicoptère, qui se déplaça encore, retournant se poser au sol.

*Je rêve, je rêve, je rêve, ça doit être un cauchemar !*

Oui, c’était sûrement ça, et elle allait se réveiller ! Rien d’autre qu’un mauvais rêve ! Elle vit alors l’autre femme arriver, celle qui ressemblait à une aristocrate française. Et, quand elle posa un pied sur l’intérieur de l’hélicoptère, elle s’interrompit soudain. La bague verte qu’elle portait au doigt s’illumina brusquement, et, le temps qu’elle se retourne, Hocus leur faisait face. Il reposa sa canne sur le sol, tandis que l’hélicoptère se déplaça. Hocus sourit doucement.

Lila et Asuka choisirent de lui faire face.

« Vous n’avez pas l’air de comprendre ce qui se passe, jeunes dames… Enfiler ma bague n’était pas très prudent, surtout quand elle comprend des nanomachines… »

Alors qu’Asuka s’apprêtait à se battre, Lili la frappa brusquement sur le côté. Un solide coup de pied latéral, tandis que les yeux de Lili avaient viré au vert. Si elle pouvait encore parler, son corps lui échappait désormais, manipulé par un redoutable marionnettiste. Hocus s’intéressa ensuite à l’hélicoptère. Sebastian se rua vers le minigun, tout en ordonnant à Amélie de rester à l’abri, et tira sur Hocus. Les balles le transpercèrent, mais son corps se reconstituait rapidement. Il fit ensuite tournoyer sa canne, et bondit alors sur le côté, se téléportant rapidement.

Les commandes de l’hélicoptère se mirent alors à grésiller, tandis que la canne d’Hocus s’illumina dangereusement.

« Monsieur, hurla le pilote, le pilotage automatique s’est enclenché tout seul ! Je ne contrôle plus rien ! »

Des alarmes d’urgence résonnèrent dans tout l’hélicoptère. Hocus était en train de révéler l’étendue de ses terribles pouvoirs, lui permettant de contrôler à distance les systèmes électroniques. Était-il vraiment envoyé par les Guramu… Ou par des forces encore plus puissantes ? Quoi qu’il en soit, l’homme se révélait extrêmement dangereux, bien plus que ce qu’on aurait pu craindre initialement !

Alors qu'on est encore devant l'hélicoptère, Amélie au fond et Sebastian protégeant toujours la mendiante, on voit Hocus en train de nous menacer. Je ne sais pas ce qui se passe pour que Hocus soit d'un coup devant nous, mais puisqu'il est un type qui veut de la mort d'Amélie, je m'en fiche. Tout ce qui compte, c'est qu'il ne va pas tuer Amélie. Il va échouer tant qu'on est là pour la protéger. Attends... Lili a enfilé sa bague ?! Je suis surprise de cet affirmation. Je regarde Lili, qui est en train de regarder sa bague.

"Lili, merde !

Ben quoi ? Elle est très jolie."

Putain, Lili me met en rogne, parfois ! Mais bref, je regarde en direction de Hocus, me mettant en position, les doigts dépliés, me préparant à se battre contre lui, mais d'un coup, je me prends un grand coup de pied latéral dans la face, me déstabilisant avant que je me remette en position, et que je regarde qui m'a frappé. Par contre, je vois que c'est Lili elle-même qui l'a fait. Je m'énerve encore plus, grognant de rage, commençant à engueuler Lili.

"Putain, mais tu f..!"

C'est là que je vois que les yeux de Lili, d'habitude d'un bleu ciel, se mettent à virer au vert brillant. Oh putain ! Là, c'est sûr, c'est pas vraiment Lili qui commence à se battre, Lili n'est devenue qu'un simple pantin. Le visage de Lili, d'habitude souriante et hautaine, devient complètement surprise et confuse, comme si elle ne savait pas ce qui se passe.

"Mais... que se passe-t-il ?!

Émilie ! Ta bague !

Oh non !"

J'ai crié ça car la bague est en train de briller, montrant que cette perte de contrôle a un rapport avec cette perte de contrôle. Maintenant, on sait que cette bague n'est pas à mettre ! Je continue de regarder Lili, qui ne peut plus rien faire. Alors, par simple rituel, je crie à Lili, ou du moins l'être en train de contrôler Lili :

"Alors sois prête pour le prochain combat !"

Pendant ce temps, je vois l'hélico en train de se barrer, nous laissant seules. C'est vraiment un une contre une, et je suis obligée de me battre. Je sens que c'est le 1er round, alors qu'on se met en position de combat. On commence toutes les deux à se battre, mais je me rends compte que le marionnettiste ne rend pas Lili plus puissante, ce qui me donne un minimum d'avantage, bien que Lili m'ait toujours donné du fil à retordre, et elle me le montre pendant les cinq combats qu'on a enchaîné, qui tout combiné avec les temps de pause où la perdante se relève avec peine avant de se secouer la tête, dure 4 minutes. Cinq combats où on en a pris toutes les deux plein la gueule, mais c'est comme d'habitude. J'ai gagné le premier combat avec le quart de ma vie, elle a gagné le deuxième combat en ayant la moitié de sa vie, elle a gagné le troisième combat en ayant le quart de sa vie, j'ai gagné le quatrième combat en étant presque KO, un Great donc, et j'ai remporté le dernier combat en lui collant un Perfect dans la face.

Du coup, après les cinq combats, Lili se trouve évanouie, et je vais vers elle pour lui retirer la bague. J'ai vraiment envie de le balancer au loin, mais le truc c'est qu'on pourrait venir le récupérer. Du coup, j'appelle Sebastian avec mon oreillette.

"Sebastian, ça se passe bien dans l'hélico ?!

Absolument pas, Mademoiselle Asuka ! Je n'arrive pas du tout à me débarrasser d'Hocus et c'est difficile de se battre dans l'hélico.

Monsieur ! L'hélico fonce droit vers un immeuble !

Quoi ?! Vite ! Evacuons tout ça ! J'espère que Mademoiselle Lili va bien !

Inconsciente ! J'ai la bague qui l'a contrôlée ! Il y a un parachute ?!

Oui, Mademoiselle Asuka ! Nous évacuons !"

Bordel ! Il fallait qu'Hocus nous fasse chier ! En attendant, je mets la bague dans ma poche, et je commence à porter Lili. Hocus va nous le payer ! Je sais pas où aller, quand d'un coup, j'entends un explosion. Ça doit être l'immeuble sur laquelle l'hélico avait foncé. Alors, je marche dans cette direction en portant Lili.

Pendant ce temps, Sebastian a pu sauter en parachute, tout en tenant Amélie dans ses bras, voulant toujours la protéger. Ils atterrissent sur le toit d'un bâtiment, et Sebastian finit par lâcher Amélie. Le visage de Sebastian montre une certaine tristesse, mais il n'a pas le temps pour ces émotions, car il a l'intention de continuer sa mission, et en attendant, il prend un torchon qu'il a toujours sur lui et commence à nettoyer tout vêtement d'Amélie qui s'est faite salir. Sebastian lui dit donc, en français :

"Mademoiselle Amélie, j'aimerais profiter de l'absence d'Hocus pour vous nettoyer, si vous pouvez me le permettre."

Amélie n’y comprenait plus rien ! Face à elle, il y avait ce tueur à lunettes, Hocus, qui se mit à affronter Sebastian. Sa canne tournoya sur place, et la main de Sebastian se heurta au bâton, stoppant celui-ci en pleine course, et il le frappa ensuite. Sebastian avait une posture raide, mais en même temps souple, se déployant rapidement, économisant ses efforts. Aucun déplacement inutile. Son coup envoya Hocus contre la carlingue de l’hélicoptère, faisant tanguer celui-ci. La situation devenait critique, et Hocus attaqua encore, repoussant Sebastian, puis attrapa Amélie à la gorge.

« Haaa !
- Assez joué, petite, tu viens avec moi !
- Lâche-moi !! »

Amélie se débattit encore, et l’hélicoptère continua à remuer. Amélie sentit alors une ouverture, et mordilla la main d’Hocus, serrant très fort avec ses dents. Hocus hurla de douleur, surpris, et se recula, puis se reçut un coup supplémentaire de Sebastian, qui l’envoya valser dans le cockpit. Il heurta le guidon, et l’hélicoptère se mit à tournoyer, se rapprochant d’un immeuble. Des alarmes se mirent à résonner dans le cockpit, dangereusement. Amélie cligna des yeux, et vit Sebastian se déplacer encore. Le majordome récupéra un extincteur, et aspergea Hocus de mousse hydrofuge, le repoussant encore.

Lentement, l’hélicoptère se rapprochait d’une façade d’immeuble. Amélie, surprise, vit l’homme tendre sa main vers elle. Il avait récupéré un parachute, et sauta dans le vide avec elle, la tenant dans ses bras. Fermant les yeux, Amélie sentit le vent autour d’elle. Les deux tournoyèrent sur place, avant que Sebastian ne se rétablisse. Amélie hurla encore quand l’hélicoptère explosa au contact de la façade. Le duo descendit ensuite rapidement, et Amélie relâcha Sebastian. Elle heurta le toit d’une voiture, et roula sur le trottoir, tandis que Sebastian termina sa course au milieu des badauds. Ceux-ci hurlaient, paniqués, l’explosion de l’hélicoptère faisant croire à un attentat terroriste.

Amélie se releva lentement, sonnée, entendant ses oreilles siffler.

*Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!*

Étourdie, elle vit Sébastian revenir vers elle, se dépêchant de s’éloigner des badauds curieux, mais également des voitures de police qui se rapprochaient. Mieux valait ne pas trop attirer la curiosité après une telle entrée en scène !

« Où… Où on va ?
- Dans un endroit sûr, Mademoiselle, si vous voulez bien me suivre. »

Lili est toujours inconsciente, sur mon épaule, pendant que je marche toujours en direction de l'hélico. Une chose est sûre, c'est que l'hélico est condamnée, et qu'il faut évacuer avant que ce ne soit trop tard. Je ne sais pas ce qu'il en est du pilote et je m'inquiète pour Amélie, honnêtement. Après, Sebastian peut toujours donner des nouvelles, mais bon. Lili est pas trop lourde, mais bon, je peux pas courir avec elle sur l'épaule.

Alors que je continue de marcher, l'inévitable arrive : l'hélico se crashe sur une façade d'immeuble, et on a l'impression que c'est un attentat terroriste qui s'est déroulée. En fait c'est juste le pilote qui n'a rien pu faire à cause d'Hocus, mais je ne crois pas que tout le monde connaisse l'existence d'Hocus, alors l'attentat est la meilleure piste pour tout le monde. En tout cas, on voit des types qui fuient le lieu du crash, et je pense que ça va être dans les Breaking News des chaînes d'info.

Après quelques instants, je commence à sentir quelques mouvements de la part de Lili, et donc je m'arrête pour la poser doucement, alors qu'elle est en train de se réveiller. Elle a l'air bien sonnée suite à notre combat forcé.

"Asuka Kazama ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je t'ai défoncé car la bague avait pris le contrôle de ton corps !

Ah oui ! Cela me revient. Et qu'en est-il d'Amélie ?

Appelle Sebastian pour ça ! En tout cas, l'hélico s'est crashé !"

Lili se relève doucement et commence à me tenir les épaules pour se tenir en équilibre. Eh bien ma vieille, elle a besoin de repos. Elle a rien à craindre : la bague est dans mon sac, et j'attends de pouvoir le détruire. Lili commence à appeler Sebastian, et elle commence à lui parler.

"Allô Sebastian ? Est-ce qu'Amélie va bien ? Oh ! Plus ou moins ? Très bien, alors avant qu'Hocus ne revienne il faut l'emmener dans notre dimension. Elle y sera en sécurité et elle sera nourrie, logée et blanchie, si mon père l'accepte, bien sûr. Alors nous t'attendons dans notre résidence."

J'espère juste qu'Hocus ne va pas nous entendre. Heureusement, il lui faut vraiment suivre d'abord, mais bon, je crains le pire avec cette bague. Du coup, je la prends en la tendant à Lili, lui montrant que je crains le pire avec cette bague.

"J'en fous quoi de cette saloperie ?! Si on la garde, j'ai peur que ça emmène à la ruine de ta famille !"

D'un coup, Lili prend cette bague et regarde attentivement ce genre de bagues. Elle n'a pas l'intention de l'enfiler à nouveau : elle sait qu'elle se ferait contrôler par les nanomachines, et elle n'est pas crétine au point de s'en carrer tant que c'est joli. Alors, elle me montre ensuite sa fausse bague de fiançailles et elle me montre le fait qu'il est activé avec son pouce.

"On la garde quand même, mais dans un laboratoire qui appartient officieusement aux Rochefort, et qui sera surprotégée. Ne t'inquiète pas, elle ne détectera rien, juste qu'elle sera dans une autre dimension. Au passage, Amélie y sera, dans cette dimension, et elle y sera en sécurité.

Je te fais confiance, alors, mais si on s'en prend plein la gueule, c'est ta faute !

Ne t'inquiète pas, je vais élaborer des plans de secours, en attendant."

Elle me rend ensuite la bague et je la range dans le sac à dos. Je crois que ses brouilleurs font leur boulot à plusieurs mètres, assez pour que la bague ne détecte absolument rien. Après ça, elle me prend dans ses bras pour m'embrasser tendrement, et je ferme les yeux en la serrant dans mes bras, avant qu'elle ne finisse le baiser, et qu'elle mette son bras sur le dos, et je l'aide à marcher.

"D'ailleurs, tu vas me payer encore un vélo, hein ?!

Un simple vélo ne va pas ruiner les Rochefort, alors tout sera réglé."

Au passage, Lili semble appeler un chauffeur pour nous emmener dans notre maison de cette dimension. Le chauffeur arrive et emmène au passage Sebastian et Amélie. Dans la rangée, il y a trois places, alors on peut en profiter, alors que Sebastian est devant, accompagnant le chauffeur, qui heureusement connait par cœur le chemin pour aller dans notre manoir.

"Amélie, tu ne vas pas te sentir en sécurité, même dans ta dimension. Je sais que la rencontre avec Hishami est tout à fait fortuite et que tu as pris cette clé innocemment, mais je pense sincèrement que les Guramu seront prêts à te traquer dans le monde entier pour te tuer et récupérer la clé. Alors, je pense qu'on devrait t'emmener dans notre dimension. La nôtre est une des dimensions parmi une infinité d'autres, donc ce sera très compliqué pour les Yakuzas de te tracer. Ne t'inquiète pas, tu ne seras plus dans une condition misérable : tu seras nourrie, logée, blanchie, et tu seras protégée. Juste, la clé contenant un traceur pour tes traqueurs, il est fortement déconseillé de le garder. Tu devrais donc nous le donner."

Lili tend donc la main devant Amélie. Si elle tient à la vie, elle devrait le donner. En attendant, je regarde par la fenêtre. C'est la panique générale, et le chauffeur ne peut être au courant de la panique qu'en regardant autour de lui, puisque le brouilleur est déjà activé, et que donc il ne pourra pas écouter les infos.

Des voitures de police, des ambulances, des camions de pompiers… Amélie avait involontairement causé un sacré chaos ! Elle suivait le vieux monsieur en évitant de se faire remarquer, tandis que les voitures défilaient. On parlait d’un attentat terroriste. Un hélicoptère qui explosait en plein centre-ville, ce n’était tout de même pas banal ! Amélie comprenait vaguement ce qui lui arrivait. Des Yakuzas la poursuivaient pour ce qu’elle avait récupéré en zonant, mais, suite à cela, la situation était très compliquée. Elle n’y comprenait pas grand-chose, et encore moins quand le vieux monsieur lui indiqua qu’ils allaient se rendre… Dans une autre dimension !

Amélie cligna des yeux à plusieurs reprises en le regardant, ne parvenant pas à comprendre ce qu’il disait. Une autre dimension ?

« Je… Je ne comprends rien à ce que vous dites, Monsieur. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait, mais je ne sais pas si je dois vous faire confiance, et… Euh… »

La jeune Française rougit pensivement, peinant à répondre à celui-ci. Mais… Le fait est que tout ça lui faisait peur ! Elle n’était pas taillée pour ça, elle ! Les explosions, les envolées en hélicoptère, les tueurs cybernétiques, les autres dimensions ! Amélie entendit encore les gyrophares qui se déployaient fortement autour d’elle. Toute déboussolée, la jeune Française ne savait clairement pas quoi faire ! Elle avait envie de faire confiance à ces gens, mais, d’un autre côté, elle ne les connaissait absolument pas ! Elle pouvait peut-être aller de Charybde en Scylla, et tomber sur de nouveaux ennemis…

« Vous êtes qui, exactement ?! »

Sebastian annonce à Amélie qu'ils vont aller dans une autre dimension, car ce sera ici qu'elle sera en sécurité, bien nourrie, bien logée et bien blanchie. La misérable ne parvient pas à comprendre ce que le vieux majordome vient de lui dire, étant donné qu'elle n'est pas au courant qu'elle est dans un Multivers. Sebastian souris à la jolie fille, de sorte à vouloir la rassurer. Il lui parle donc en français, car il sait qu'Amélie est Française. En étant Monégasque, Sebastian est aussi Français, alors ils parlent le même français.

"N'ayez crainte, mademoiselle Amélie. Je ne fais que servir Mademoiselle Lili, qui n'a aucune intention de vous faire le moindre mal. Puisque vous êtes activement recherchée par le Clan Guramu, nous vous donnons une occasion d'être hors de portée de ces personnes, tout en ayant une bien meilleure vie que celle que vous vivez sur cette Terre, et nous pouvons vous en faire la promesse. Qu'en pensez-vous, Mademoiselle Amélie ?"

Il dit tout cela tout en commençant à nettoyer ses lunettes. Le majordome ingambe emmène donc Amélie dans la limousine de Lili une fois qu'elle y arrive. Bien sûr, Amélie aura une belle place. Tout autour de la limousine, c'est la panique général. On a l'impression que c'est le 11 septembre 2001, mais 19 ans après et au Japon, en plus du fait que le Japon est beaucoup plus modeste que les Américains, souvent les pieds sur Terre. Les Japonais savent qu'ils sont touchables, alors une telle explosion n'est pas nécessaire pour leur faire comprendre qu'ils ne sont pas les rois du Monde.

Pendant qu'Asuka est pensive dans la voiture, Lili parle à Amélie, qui souhaite en quelque sorte marchander avec elle. Amélie semble avoir du mal à faire confiance à la bourgeoise, surtout qu'elle n'aurait fait attention à ce genre de personnes si elle n'avait pas rencontré Asuka, qui vivait dans une famille pauvre, et limite ruinée après que Wei Feng ait détruit le dojo familial. Alors Lili fait plus attention aux plus pauvres, sans être généreuse pour autant.

"Eh bien, nous sommes des amis d'un homme qui a pour volonté de faire tomber tout un clan de Yakuza, et nous étions sur le point de le protéger quand il s'est fait abattre devant les yeux de mon aimée, et peut-être devant les tiens. Sache aussi que nous venons d'un autre monde. La Terre où tu vis n'est qu'un monde parmi une infinité d'autres, alors si tu es plutôt misérable dans ce monde, tu peux être beaucoup mieux considérée dans un autre, en notre compagnie, et nous t'en donnons l'occasion. Cela semble irréaliste, et nous en sommes conscientes, mais je ne peux pas te le dire autrement.

Ensuite estime-toi heureuse qu'on prend soin de toi, Lili pouvait très bien en avoir rien à carrer de toi ! Je suis une meuf qui a grandi dans une famille pauvre, alors que Lili, c'est l'héritière d'une entreprise pétrolière, donc une vraie Princesse avec un majordome familial, un chauffeur et tout ce qu'elle peut avoir tant elle a du fric à plus savoir quoi en faire !"

Je suis sortie de mes pensées, mais on parle entre meufs qui ont vécu dans la pauvreté, et c'est ce genre de trucs que je peux que comprendre. On a pas choisi cette situation, et la vie m'a donné une belle chance de vivre beaucoup mieux qu'avant. Alors en soi, je peux vraiment remercier Lili d'être dans ma vie. Je pose amicalement ma main sur son épaule.

Pour Amélie, tous ces types étaient des tarés ! Un hélicoptère qui explose en pleine ville, des Yakuza,s un mercenaire cybernétique ! Elle se serait crue dans l’un de ces putains de mangas futuristes que Zetsu affectionnait tant ! Et tout ça parce qu’elle avait récupéré une clef USB sur le corps de ce macchabée ? Merde ! Amélie aurait mieux faire de poursuivre sa route hier ! Dans la limousine, elle observait avec méfiance Sebastien, ainsi que la richarde aux cheveux blonds et au corps de poupée. Avec sa longue robe blanche, elle semblait issue d’une sorte de mauvais conte de fées, une espèce de Raiponce qui venait lui expliquer qu’elle venait d’une autre dimension. Amélie les observait, assez incrédule.

*Elles se livrent à un genre de jeu pervers ou quoi ?*

Sa garde du corps, celle qui ressemblait à une loubarde de banlieue avec de gros seins, se mit alors à lui parler. Un ton légèrement plus agressif qui rembrunit Amélie.

« Hey, j’ai pas demandé votre aide, moi, les frangines ! J’ignore qui vous êtes et ce que c’est que ce délire, et j’ai clairement pas envie de m’en prendre à des Yakuzas ! Et j’adhère pas à votre délire de mondes multiples ! »

Amélie vivait dans la rue. Alors, des trucs bizarres, il lui arrivait d’en voir à Yoake, mais elle faisait généralement tout pour les éviter, et était bien loin de se douter que tout ça était vrai.

« Vous voulez cette clef, non ? Cette fameuse clef USB ? Je l’ai, alors, je peux vous la filer, et vous pouvez juste me laisser la paix ! »

Elle n’avait aucune raison de leur faire confiance, aucune raison de croire leur bonne parole. Pourquoi ces filles voudraient l’aider ? Cependant, elle était coincée dans leur limousine, et, même si ces nanas étaient jolies, Amélie avait appris à ne pas faire confiance à qui que ce soit. Elle habitait dans la rue, elle n’avait rien d’utile, alors, pour elle, tout ça puait le piège. La prudence était donc de mise.

« Ou alors, je remets la clef aux Guramu, et ils me laisseront en paix… »

Amélie ignorait comment les contacter, mais elle se disait qu’en contactant Zetsu, elle trouverait bien un moyen de le faire…

Là, elle a raison sur un point : elle n'a pas demandé d'aide. Mais c'est pas pour autant qu'elle n'a pas demandé qu'elle n'en a pas besoin. C'est pour ça que je règle les affaires des autres, vu que parfois certains ont des problèmes et ne peuvent pas s'en sortir sans personne d'autre qui viendrait à son secours, quoi. Rares sont ceux qui veulent s'en prendre à des Yakuzas, et j'en fais pas vraiment partie, en fait. Au contraire, je cherche à ce qu'il y ait un accord entre deux clans. Après, s'il n'y a pas d'accord et qu'ils veulent continuer leur guerre, je les défonce, point barre.

Pour ne pas adhérer aux mondes multiples, je la comprends tout à fait : quand Lili m'en avait parlé, j'y avais pas cru, et pourtant. Alors, je la regarde en la comprenant complètement.

"Je te comprends pour ne pas adhérer à l'existence des autres dimensions ! Quand Lili m'a parlé de chercher un moyen d'aller dans d'autres mondes, je me suis dis que soit elle est devenue complètement tarée, soit elle se fout complètement de ma gueule ! J'étais beaucoup plus penchée sur la seconde option car c'est pas la première fois qu'elle se foutait de moi ! Du coup, ouais, t'as complètement raison de ne pas y croire ! Et pourtant, quand j'ai traversé un portail, je me suis rendue compte que je reconnais pas grand-chose de mon monde qui est dedans, alors j'ai fini par y adhérer ! Tout ça pour dire qu'il faut y aller pour y croire, et en attendant, t'as tout à fait le droit de te dire que le monde où on est c'est le seul monde qui existe ! Et pour ce qui est de l'aide, t'as pas demandé, évidemment, mais c'est pas pour autant que t'as rien demandé que t'as besoin de rien !"

Elle est obligée, mais bon, c'est malheureux qu'elle soit dans une situation comme ça. Je la comprends tout à fait, et sans hypocrisie car je suis pas une arnaqueuse. Elle est prête à laisser la clé USB, et on ne refuse absolument pas. Mais le problème, c'est qu'on prend soin d'elle. Si on la laisse descendre, elle finira par être retrouvée par les Yakuza et elle mourra à coup sûr. De toute façon, moi aussi je suis recherchée par les Guramu, alors quitte à avoir des problèmes, de toute façon, autant sauver quelqu'un d'autre qui a des problèmes en plus de moi.

"J'aimerais tant demander à notre chauffeur de s'arrêter ici et te laisser descendre après que tu puisses nous donner la clé USB, mais malheureusement, en faisant cela, cela ne règle point le problème que tu vas décéder d'une balle dans la tête par le clan Guramu si cela se passerait tel que nous le voudrions."

C'est là qu'Amélie dit une grosse connerie. Là, je la regarde avec l'air de la prendre pour une véritable folle. Vraiment ? Des putain de Yakuza foutrait la paix à une meuf qu'ils recherchent activement quitte à faire des dégâts collatéraux ? Non mais vraiment, elle qui tente d'être pragmatique, vraiment c'est mort.

"Une mafia qui te recherche activement pour te buter après que tu aies pris une clé USB !? Te foutre la paix !? Sérieux, ils n'ont aucun remord à buter un membre de son propre clan, alors une pauvre comme toi et moi, c'est limite une formalité, hein ! C'est pas des flics, je te rappelle ! Si tu te livres à eux, dans le meilleur des cas, t'es leur pute ! Ouais, tu seras forcée de vendre ton corps pour te faire baiser ! Et déjà que moi j'ai envie de frapper un type normal qui mate mes nichons, alors..!

Tutututut ! (s'exclame-t-elle en posant deux doigts sur mes lèvres) Calme-toi, ma chère et tendre, je t'en prie. Je te prie de l'excuser, Amélie, mon aimée est susceptible. Tu devrais juste te dire que si jamais nous te laissons seule, peu importe ce que tu feras, les Guramu seront prêts à te mettre dans une situation encore plus misérable que celle que tu vis actuellement, s'ils te laissent vivre. Certes nous avons un intérêt à avoir la clé USB, et nous aurions très bien pu te briser la nuque nous-même pour cela, ou simplement te faire sortir d'ici en se moquant entièrement de tout ce qui t'arrivera à l'avenir, de ce que les Guramu te feront, et Dieu sait que cela n'a pas l'air très... tentant. Cependant, au vu de ta situation actuelle, nous ne pouvons pas nous permettre de te laisser dans un tel pétrin. Je comprends que tu aies l'habitude de vivre dans une misère sans nom, mais en restant ici, tu ne serais pas que misérable, mais aussi en cavale. Tu ne l'as pas demandé, mais nous t'offrons une aide qui te sauve la vie.

Mesdemoiselles... n-nous arrivons à notre résidence.

Parfait."

La limousine s'arrête donc, et la limousine s'est garée juste à côté d'un manoir. On sent bien toute la richesse de Lili. Le chauffeur descend donc et Sebastian également, ouvrant chacun une porte de la limousine. Lili, Amélie et moi sortons de la limousine, et on entre tous dans le manoir. Amélie doit n'avoir jamais été entré dans un bâtiment privé aussi grand, et moi-même j'ai besoin d'un guide pour connaître tous les recoins de ce manoir, mais bon. Le chauffeur se sépare de nous pour se reposer, alors que nous autres continuons de traverser le manoir. Après un moment, on arrive dans une salle éclairée uniquement par des ampoules, sans la moindre fenêtre, qui ne ressemble absolument pas à une cave, où une machine collée à un mur qu'Amélie n'a absolument jamais vu de sa vie où il y a clairement une ouverture assez haute pour qu'une personne d'une très grande taille puisse entrer sans se baisser. Amélie s'adresse ensuite à Sebastian.

"Sebastian, insère les coordonnées de notre monde.

Tout de suite, Mademoiselle Lili."

Le majordome s'approche de la machine et tape une sorte de digicode sur la machine. Après un petit moment, un portail bleu s'ouvre, provoquant une espèce de lumière qui varie, et on commence à entrevoir à travers ce portail une autre salle, un autre manoir, un autre monde.

"Amélie, une nouvelle vie va commencer pour toi ! On entre dans notre monde !"

On entre donc tous les quatre dans le portail, et après un instant plus ou moins court, on arrive dans la salle en question. Une fois qu'on arrive, Sebastian ferme le portail en appuyant sur le bouton, afin que le secret ne soit pas découvert. Elle se trouve donc dans un autre manoir. On sort de cette salle et ça se voit qu'on est dans un autre manoir. Le style est à peu près le même, mais pas les matières utilisées. Elle sent qu'on est dans un futur plutôt proche en comparaison.

"Bienvenue dans notre monde, Amélie. Nous sommes ici en 2032, et ici, notre monde est en pleine reconstruction."

On regarde tous par la fenêtre, et Amélie voit qu'on est encore au Japon, mais on voit, après une belle vue, que la ville assez proche du manoir est en train de se faire reconstruire. Le monde est à la fois similaire et différent du sien. Elle reconnait le Japon, mais il existe bien des aspects qu'Amélie n'a jamais vécu, même dans les endroits les plus riches de Yoake.

"Un de mes cousins a provoqué la Troisième Guerre Mondiale, entre l’État de la Mishima Zaibatsu, qu'il dirigeait, et le monde entier ! Ce conflit a été plus meurtrier que les deux premières guerres mondiales réunies ! Heureusement, le conflit s'est terminé grâce à un grand tournoi prestigieux qu'on avait toutes les deux participé ! Après ça, l'entreprise Rochefort, dont Lili est héritière, décide d'aider la population, donnant de l'argent à des associations pour la reconstruction du Japon ! Après tout, c'est pas évident de vendre son pétrole si les gens ont plus besoin de se reconstruire que de se déplacer !"

J'espère qu'Amélie commence à comprendre.

Amélie restait encore assez sceptique. D'autres réalités parallèles ? Elle peinait à le croire ! Mais ces deux femmes semblaient très sérieuses, tout en lui rappelant que son plan, consistant à bénéficier sur la sympathie des Guramu, était absurde. Les Guramu la tueraient par principe. Amélie se pinça les lèvres en baissant la tête, consciente que cette Asuka avait raison. Elle n'était rien, elle n'avait personne pour la protéger. Si elle allait demander l'aide de la police, les policiers la conduiraient directement à eux. Amélie était donc coincée, et ne savait plus quoi faire, à part accorder sa confiance à ces deux femmes, dans la mesure du possible.

Elle resta donc assez silencieuse, tandis que la voiture des deux femmes rejoignait le manoir. C'était une belle demeure bâtie dans les hauteurs de la ville, assez intimidante, mais les jeunes femmes n'avaient pas le temps de présenter les lieux. Elles conduisirent la nerveuse Amélie dans une pièce sans fenêtres.

*Je devrais sortir d'ici... Mais pour aller où ?*

Elle n'en avait pas la moindre idée ! La jeune femme était complètement désorientée, totalement déboussolée. Tout ça était si inattendu pour elle, elle ne savait pas du tout quoi faire.

« Je... Vous êtes sûres que c'est fiable ? »

Elles l'étaient. Alors... Amélie allait changer de dimension ? Ne plus jamais revenir ici ? Sur le coup, elle ne pouvait pas dire si cela lui plaisait ou non, ça semblait... Si soudain ! Les deux femmes l'invitèrent donc à y aller, et Amélie se pinça encore les lèvres. On lui avait toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus, mais quelle autre alternative avait-elle en stock ?

Amélie emprunta donc le Portail, et rejoignit très rapidement un autre Japon. Un peu confuse, elle écouta les deux filles lui expliquer que leur dimension venait de connaître une Troisième Guerre Mondiale qui s'était résolue par un grand tournoi d'arts martiaux, et que le Japon était depuis en reconstruction. Elles étaient revenues dans le manoir de Lili, le manoir situé sur cette autre Terre.

« C'est... Mais qu'est-ce que vous racontez ?! Je ne suis pas sûre que ce nouveau monde soit pour moi... Et qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Si vous voulez cette foutue clef USB, moi, j'vous la donne ! »

Quitter sa merde pour rejoindre une merde encore pire ? Voilà qui ne la tentait pas des masses, pour être honnête ! Elle était déjà paumée sur sa Terre d'origine, alors que pourrait-il bien faire sur cet autre monde ? Elle commençait à paniquer, sentant sa chaleur corporelle croître, tout en commençant à ventiler et à avoir des vertiges.

« Je... Je me sens pas bien... »

Cela faisait manifestement trop pour elle, et Amélie commença à tourner de la tête, peinant à tenir debout ou à rester consciente.

Honnêtement, si ce n'était pas fiable, on ne se retrouverait pas ici, mais bon, je comprends Amélie. En tout cas, je comprends qu'elle se sente complètement perdue. Moi aussi je serais perdue, pour être honnête. Amélie se sent encore mal, tout ça lui parait tellement soudain que c'est difficile d'avoir un avis.

On invite Amélie à traverser le Portail, car c'est le meilleur moyen d'être en sécurité. Elle ne craindra rien tant que les Guramu ne connaissent pas les coordonnées de notre monde. Ce ne sera pas du tout le même Japon que ce qu'elle connait. Ça m'a d'ailleurs rappelé avant cette Troisième Guerre Mondiale. Quel connard, ce Jin ! Je l'ai déjà vaincu, mais il mérite plus que d'être vaincu en quart de finale. Je me suis retenu de le rouer de coups comme je l'avais fait à Wei.

Je raconte l'histoire de ce monde à Amélie pour qu'elle comprenne pourquoi le Japon est en pleine reconstruction. En fait, tout le monde est en pleine reconstruction, tout simplement car Jin a fait le con, et son grand-père ne l'a surtout pas arrangé. Lili a déjà prévu qu'Amélie ira travailler dans son manoir, pour lui donner une bien meilleure vie. Amélie ne le comprend pas, ce qui fait rire la Princesse de Monaco.

"Mais enfin, ta nouvelle vie n'est pas dans la rue, Amélie, car je t'ai promis une meilleure vie !"

C'est là qu'Amélie commence à se ventiler. Du coup, je fais un grand pas vers elle pour commencer à la tenir, de façon plutôt inquiète. Elle commence vraiment à ne pas sentir bien. Elle a du mal à tenir debout, et ça se sent sur mes bras. Heureusement que j'ai assez de force pour la retenir.

"T'inquiète, on est là pour toi !

Mademoiselle Lili, puis-je emmener Mademoiselle Amélie dans votre chambre ?

Bien sûr, Sebastian. Asuka va t'aider.

Merci, Mademoiselle Lili."

Du coup, moi et son majordome, on emmène Amélie dans sa chambre, afin de la laisser se reposer. Pendant ce temps, Lili commence à parler d'Amélie à son père, et comme le père est un type bien sympa, il a bien l'intention de l'engager suite aux mots de Lili. Par la même occasion, Sebastian prend la clé USB, mais ça ne veut pas dire qu'on va abandonner Amélie. On a récupéré cette clé, mais on a promis une meilleure vie. En attendant, les serviteurs s'occupent d'Amélie, lui mettant une poche de glace sur la tête pour qu'elle n'ait plus trop chaud, lui apportant un repas copieux, et tout ce qui va avec. Amélie a bien le droit de se reposer après tout ce qu'elle a eu dans la gueule. Plus qu'à attendre qu'elle se sente prête pour travailler afin d'avoir une vie meilleure.

Tout ça commençait à faire beaucoup pour elle ! Amélie avait un vertige, et elle fut conduite dans une chambre. Elle avait l'impression d'avoir débarqué dans un château le long de la Loire ! Elle fut conduite dans une belle chambre avec des boiseries, des tapisseries, et une porte-fenêtres donnant sur une terrasse avec vue sur l'immense jardin des Rochefort. Leur manoir était situé dans la banlieue d'une grande ville, et l'endroit semblait si paisible... Amélie se coucha dans un grand lit, et cligna des yeux à plusieurs reprises, avant qu'une majordome ne lui apporte une bouteille d'eau minérale avec un calmant, et une brioche façon pain perdu.

« Merci...
- Reposez-vous Madame », s'exprima la majordome dans un français impeccable.

Amélie était surprise. Avait-elle vraiment débarqué dans un autre monde ? Elle ferma les yeux, et tenta de se calmer, venant même à s'assoupir.

De leur côté, Asuka et Lili rejoignirent une salle dotée d'un ordinateur, dans le bureau du père d'Emilie. C'était un très grand bureau en acajou avec d'énormes fenêtres, et de grands tableaux. La famille Rochefort était une influente famille monégasque, qui avait gagné beaucoup d'argent à partir de leurs exploitations pétrolifères. Les Rochefort avaient souvent posé avec la famille princière monégasque.

La clef USB ne tarda pas à être branchée. Elle était encryptée, mais les Rochefort disposaient d'excellents informaticiens pour ouvrir les fichiers de la clef. Il y avait quantité de données, de fichiers .xml, de tableurs, de photographies, de documents, de fichiers numérises et scannés. Des RIB, des statuts de sociétés, des vidéos, des films... Un vaste ensemble, très lourd à charger, le tout correspondant à un fichier .exe qui était le seul moyen d'ouvrir les documents. Sebastian fit une copie de la clef USB avant de penser à isoler l'ordinateur du réseau local, de manière à éviter tout piratage, et lança le fichier.

« Hmmm... »

Un écran de chargement très curieux s'illumina sur l'écran de l'ordinateur :

Sebastian constata que l'analyse antivirus ne donna rien de concret, ne détectant aucun fichier malveillant. Toutefois, il n'avait encore jamais vu un tel programme, un tel assemblage de fichiers, et sentit rapidement l'ordinateur surchauffer.

« Cette clef USB est incroyablement lourde... Elle pèse plusieurs terraoctets ! »

De fait, la copie de la clef USB avait nécessité un disque dur externe entier. Comment ce programme pouvait-il être aussi lourd ?

L'écran de chargement de la Sombra s'effaça ensuite, et une simple page de dialogue s'ouvrit, avec une ligne de dialogue qui se forma sur l'écran :

Nous servons la Rose. Nous servons l'OEil.

All Hail The Crimson King !

La page se ferma ensuite, et plusieurs menus s'affichèrent, formant une arborescence.

« C'est une base de données... Une base de données interactive. »

Il cliqua sur plusieurs lignes, et vit ensuite des fichiers s'afficher, montrant des relevés de compte auprès de plusieurs banques offshore sur la Terre d'où venait Amélie : des comptes ouverts auprès de certaines banques connues pour leurs pratiques de fraude fiscale, comme HSBC, ou d'autres banques. Des cabinets d'avocats aux Îles Caïman ou dans différents paradis fiscaux se chargeaient ensuite de transiter d'importantes quantités de données ou d'argent.

Sebastian consulta tout cela patiemment, réfléchissant rapidement.

« Je commence à comprendre... Tout cela nous dépasse, Lili. C'est... C'est un vaste plan de la Sombra Corporation pour s'installer sur Terre, à travers de multiples approches différentes. Des sociétés-écrans, des OPA hostiles, des agents infiltrés dans de grandes compagnies terriennes. Wayne Enterprises, Lexcorp, Starr Industries... Il va falloir toute une brigade pour exploiter ces données... Mais j'ignore à quoi tout cela fait référence. Qu'est-ce que la Sombra Corporation ? »

Il y avait des échanges de mails, de correspondances entre les Guramu et les mystérieux agents de la Sombra, évoquant des espionnages dans des conseils d'administration, dans des réunions d'actionnaires... Tout cela allait bien au-delà d'une simple organisation criminelle.

« Nous devons en savoir plus... J'ignore qui sont ces gens, mais il ne s'agit pas que de simples Yakuzas. En fait... Je pense que la technologie utilisée pour fabriquer cette clef est supérieure à la nôtre. »

Ça fait un moment que je connais mon beau-père, et franchement, je comprends pourquoi Lili tient beaucoup à son père, même s'il devrait payer plus pour qu'elle ait une nourrice quand elle était gosse. Non parce que ça se voit qu'elle vivait en ayant tout ce qu'elle veut, tu m'étonnes qu'elle a tout ce qu'elle veut. Lili a besoin d'apprendre à ne pas être une pourrie gâtée. Je lui demande pas d'être moins arrogante, car je le suis aussi, mais qu'elle accepte de ne pas toujours avoir ce qu'elle veut. Il fallait attendre que je lui rétame la gueule pour que je lui fasse comprendre qu'elle peut pas battre tout le monde.

Mais bref, quand on a demandé à Rochefort-san si on peut utiliser un ordinateur pour une clé USB importante, il accepte sans sourciller. En même temps, le type refuse rien à sa gamine, sauf de participer aux King of Iron Fist Tournament. Sebastian a appris l'informatique une décennie après le début de l'informatique, et donc il connait beaucoup de choses là-dessus. évidemment, il n'est pas allé aussi loin que beaucoup, et c'est pour ça que les Rocheforts ont des informaticiens réputés, mais on ne peut pas l'engueuler par incompétence dans ce domaine.

D'ailleurs, putain, la clé USB en a des tonnes, des fichiers. Je m'attendais à ce qu'il y ait des Méga, voire des Gigaoctets en capacité, surtout en dizaines ou quelques centaines. Ici, les clés USB à 256 GB, c'est limite banal. Mais là, en voyant ça, je me dis que l'ordinateur a un peu de mal à tenir tout ça. On se rend d'ailleurs compte que le seul moyen d'ouvrir ces documents, c'est une application que Windows peut lancer. Evidemment, on a des ordinateurs de toutes marques, que ce soit Windows, Appel ou Linux. Après, pour Linux, c'est pas forcément payant, n'importe qui peut en avoir un.

Après avoir isolé l'ordinateur du réseau pour éviter de répandre tout le problème, on lance l'application, et là vient un écran de chargement de la Sombra Corporation, qu'on a appris à connaître dans les grandes lignes. Hishami m'en avait parlé, de ce que c'est, et il avait dit qu'ils ont un lien avec le Clan Guramu. Pourquoi une multinationale aurait un lien avec le Clan Guramu, une mafia japonaise ? Ça n'a pas de sens ! En attendant, on se rend compte qu'il y a pas de logiciel malveillant, mais on se rend compte que l'ordinateur est en train de chauffer. Evidemment, on doit s'attendre à ce que ses capacités diminuent pour garder l'équilibre. On pourrait limite mettre une ventilation supplémentaire pour ça. On se rend compte que ça pèse plusieurs Téraoctets de données. Bon, on est déjà allés à Uatis, donc ça nous choque pas beaucoup. Ce qui nous surprend, c'est que c'est de la technologie uatéenne qui est mise sur Terre. Putain, imagine ça aux mains de l'ISIS s'il existait encore !

"Bon sang ! Cela vient d'un autre monde !"

L'écran de chargement de la Sombra s'éteint pour laisser place à une page de dialogue, où une ligne de dialogue se forme pour dire un truc qui n'a pas trop de sens. Servir la Rose... ça doit pas être la fleur piquante. Et l’œil, ça peut pas être l’Œil de Sauron, peut-être que... je sais pas, je sais pas pourquoi ils parlent de l’Œil. Le Roi Cramoisi ? C'est qui ce mec ? Et je veux surtout pas m'agenouiller devant un type que je connais pas. C'est quoi son but ? Dominer tout le monde ? Putain, Lili, aide-moi à comprendre ! J'ai l'impression qu'elle comprend pas non plus.

"Ainsi la Rose n'est pas qu'une jolie fleur. Mais quel est-il ? Et de quel Œil parlent-ils ? Qui est le Roi Cramoisi ?

Je me pose les mêmes questions, on est pas plus avancées !

Sortant assez peu de nos manoirs, je ne suis pas plus avancé que vous, mesdemoiselles."

Plsuieurs menus s'affichent pour afficher une arborescence. Il s'avère que c'est une base de données interactive. Putain, si ça pèse plusieurs Téraoctets, ça veut dire que c'est gigantesque, comme base de donnée, surtout venant de la Terre. Le majordome consulte tout ça patiemment, et finit par comprendre ce qui se trame. Un plan de la Sombra Corp. pour s'installer sur Terre à travers des approches ? Cependant, il faudra toute une brigade pour exploiter ces données. Bon, je pense qu'il faut dire ce que c'est que la Sombra Corporation.

"En fait, la Sombra Corporation est une entreprise spécialisée dans la communication de masse et dans le développement de nouvelles technologies ! Alors ça m'étonne pas qu'ils fassent des exploits pour les clés USB et les disques durs ! Après, je sais que j'en connais pas assez, mais avec ce genre de clés, j'ai l'impression d'être à Uatis !

Maintenant que tu en parles, c'est vrai que dans Uatis, ce ne serait pas étonnant qu'il y ait des disques durs et des ordinateurs à plusieurs pétaoctets, de ce que tu m'avais décrit. Cependant, qui te dit que cette entreprise est uatéenne, et non pas venant d'un autre état tout aussi avancé, voire encore plus ?

Que dalle ! Juste que c'est le pays le plus proche que je connaisse ! Sebastian, tu vois une référence à Uatis ?! A moins qu'il n'y ait une référence à un autre nom, à part la Rose, l'Œil et le Roi Cramoisi, bien sûr !"

Honnêtement, à ce stade, je dois m'attendre à tout. Un nom connu ou pas connu, je sais même pas d'où il vient. Je sais même pas si j'en ai entendu parler à Uatis ou à Edoras. Après, à Edoras, je crois qu'on en a jamais entendu parler, et j'imagine assez mal cette entreprise dans une nation qui est plus dans la tradition. Après, tu me diras, le Japon n'est pas contre la technologie, malgré son traditionalisme.

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