Tonnefoudre abritait également dans ses montagnes quantité de forteresses, fortins et autres prisons taillés dans la roche. C’était justement vers l’une de ces structures qu’une silhouette solitaire, encapuchonnée, marchait. Elle portait une robe verte avec un manteau vert à capuche, remontant ce sentier désolé qui menait vers un petit fortin. Son bâton poussiéreux remuait sur le sol pour accompagner ses mouvements. La silhouette s’arrêta devant la forteresse. À travers le bruit de la pluie et des éclairs, on pouvait entendre le croassement d’un corbeau qui tournoyait en l’air, et qui se posa sur un rocher. Qu’une personne ait pu arriver jusqu’ici tenait en soi du miracle, car la région de Tonnefoudre comprenait de redoutables monstres, ainsi que des Élémentaires de Foudre. Il fallut attendre un certain temps avant que des gardes n’émergent sur la plateforme située au-dessus du corps de garde.
« Qui va là ?! »
La silhouette encapuchonnée ne tarda pas à répondre :
« Il y a longtemps, j’ai commis une erreur… Ma jalousie m’a amené à donner une femme à votre maître, et celui-ci l’a enfermé aussi, et a construit cette forteresse par-dessus. Je viens aujourd’hui réparer cette erreur. Livrez-moi la sorcière, et je m’en irai. »
Le garde émit un grimacement.
« Les magiciens ne nous font pas peur, sorcière. »
Des archers s’étaient positionnés. Leurs flèches redoutables étaient chargées d’une mana noire, comme toute cette forteresse. Ce n’était pas de simples gardes. Leurs flèches maléfiques fusèrent vers la sorcière, et se brisèrent contre un dôme magique.
« Je ne suis pas une sorcière. »
La femme abaissa alors sa capuche, et son bâton décrépi se matérialisa alors en un puissant sceptre doré. Les yeux de la femme s’illuminèrent, son sceptre vibra également, et, perçant le ciel, un terrible éclair s’abattit violemment sur la forteresse. Un éclair digne de ceux de Zeus, qui perça les défenses magiques du fort, et fissura ce dernier de partout. Héra se manifesta alors, et tendit sa main vers le corps de garde, qui se tordit sur place, et explosa ensuite. Le corbeau croassa alors, et s’envola ,vers le corps de garde, où il changea de forme, révélant une femme nue à la peau d’ébène, portant à la main une interminable épée noire hérissée de pointes.
« De toute façon, je vous aurai tous tué. »
L’épée de Sha frappa violemment les gardes qui se ruèrent vers elle, les projetant contre le mur. Elle avait débarqué dans un hall avec des mezzanines où des arbalétriers lui tirèrent dessus. Son épée s’illumina, et projeta des éclairs noirâtres qui zébrèrent l’espace, fauchant les arbalétriers ennemis et explosant les supports de l’une des mezzanines, qui s’effondra sur le sol. Skavens et Orcs se ruèrent vers Sha, qui les repoussa en générant avec sa main des ondes de choc, avant de tailler dans le vif avec son épée. Des magiciens ripostèrent, et une bataille féroce s’engagea. Sha, qui avait récupéré l’essentiel de ses souvenirs et pouvoirs depuis l’Olympomachie, grimaça malgré tout quand des éclairs noirs la frappèrent, la faisant reculer. Héra apparut alors, et projeta elle aussi sa puissante magie, s’aidant de son redoutable sceptre, envoyant une énorme boule magique dans le large couloir menant au hall, et d’où une flopée de monstres et de soldats jaillissaient avec fureur. La boule explosa avec force, enflammant tout le couloir, faisant hurler Skavens, Orcs, et autres immondices, dont les corps éclatèrent, répandant viscères, entrailles, et gerbes de sang sur les murs.
Sha déploya avec sa main des nuées de corbeaux qui fondirent sur les ennemis, s’enfonçant dans leurs bouches, avant d’imploser à l’intérieur. Leur mâchoire se déchirait tout comme leurs yeux, quand ce n’était pas leur ventre qui gonflait comme un ballon de baudruche avant de violemment exploser de l’intérieur.
« Ils sont nombreux ! »
Les deux Déesses combinaient leurs forces pour repousser le comité d’accueil. Les rares Skavens ou Orcs qui avaient la lucidité de se rendre se faisaient rapidement embrocher par son épée. Sha avait prévenu : elle ne comptait épargner personne. Toute cette forteresse avait été conçue pour enfermer une seule personne, et, maintenant qu’elle était à l’intérieur, Sha pouvait ressentir sa présence… Et Mélisandre, cette sorcière dont elle était amoureuse, devait également le ressentir aussi. D’épais Orcs en armure de platyes intégrale se rapprochèrent, et l’un d’eux abattit sa lourde épée sur Sha, qui para avec sa lame.
« Rrrraaaahh !! » hurla le monstre.
Le sceptre d’Héra s’illumina encore, et projeta un rayon divin, aussi éblouissant qu’une étoile, qui fit fondre l’Orc, créant un trou béant au milieu de son corps, tout en perçant le mur. Héra projeta encore son terrifiant rayon divin, similaire à la magie sacrée des Anges. Les deux Déesses purent ainsi quitter le hall d’entrée, traversèrent le grand couloir, qui menait à un second hall. D’autres monstres les accueillirent, une flèche transperça Héra, qu’elle retira à mains nues. Des Skavens décochèrent des flèches supplémentaires. Sha déploya avec sa paume des tentacules acérés qui frappèrent les Skavens depuis la plateforme en bois où ils se trouvaient. Elle projeta ensuite leurs corps comme des poupées, et les enflamma, transformant leurs carcasses puantes en bombes incendiaires qu’elle projeta sur d’autres monstres venant de galeries souterraines.
Au centre de la forteresse, là où elles étaient, il y avait une grande tour menant en hauteur, avec des escaliers latéraux descendant dans les profondeurs, vers des galeries sinueuses d’où les ennemis affluaient sans cesse. Sha se concentra néanmoins sur l’énorme porte face à elle, qui était recouverte de puissantes runes et glyphes. Héra lui donna alors son sceptre, consciente que seul cet artefact pourrait détruire ce sceau.
« Flagg a utilisé ma magie pour concevoir ce sceau…
- Alors, c’est ta magie qui brisera le sceau. »
Sha se concentra ensuite, et les runes s’illuminèrent les unes après les autres, avant d’exploser, jusqu’à ce qu’une intense explosion ne signe la mort du sceau. Pendant que Sha brisait les glyphes, Héra se chargeait de repousser les ennemis grimpant depuis les caliers, générant pour cela des hoplites.
Finalement, Sha brisa le sceau, et arracha la porte de ses gonds. Celle-ci tomba, et elle s’aventura dans la prison. Elle grimaça en voyant un squelette de petite taille, et une silhouette attachée à des chaînes situées au fond de la grotte.
« Mélisandre ! »
Toute la fureur de Sha se transforma en une profonde tristesse. Elle se dirigea vers elle, et l’enlaça.
« Mélisandre, tu es là ! »