Elles sont neutres, indépendantes, alliées ou ennemies des deux grandes nations.

Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

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Camille Marquise
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Les mains posées sur la rambarde de pierre, il est l'incarnation de l'archétype de l'assassin. Silhouette fine. Habillé tout de noir. Une capuche reposant sur sa tête et un masque complémentaire l'ensemble pour ne faire apparaître que ses yeux. Et quels yeux ! A l'image du peuple de Shéhérazade qui n'affiche qu'un regard de grande beauté féminine. Car cette silhouette qui s'affiche en plein jour malgré une apparence ténébreuse, cette silhouette paraît féminine. Dans le regard d'abord mais aussi dans la posture d'attente.


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La grande ville de Sudo s'est construite dans une vallée entre deux flancs de montagne rapprochée. Il ne sera pas question ici de faire un cours d'histoire mêlé de géographie. Les points importants étant que cette grande ville se trouve en terrain montagneux, traversé par une rivière et proche d'un lac. Également les faits qu'au fur et à mesure du temps, les bâtiments sont montés toujours plus haut dans un style fortifié. Il existe aussi de nombreuses passerelles et ponts à différentes hauteurs.

La silhouette assassine, à la nuit tombée, pénètre dans ce qu'on appellera un quartier marchand. Un rendez-vous doit avoir lieu devant une boutique exposée directement sur rue. De nombreuses étagères dans lesquels repose un bazar sorcellerique. Une femme toute en noire et portant un chapeau pointu de la même couleur se rapproche de la silhouette assassine. Elle lui demande dans une formulation capillotractee ce dont il voudrait acheter. Le mot de passe est donné. La transaction se poursuivra à l'arrière-boutique où la silhouette assassine récupérera ses informations pour sa présente nouvelle mission.


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A la nuit tombée, il pénétrera dans un très grand et très beau bâtiment. Au dehors, un humanoïde active un à un les lampadaires à l'aide d'un grand bâton. Mais c'est à la lumière de bougie que la silhouette assassine espionnera, dissimulée dans les ténèbres, un cours en amphithéâtre. Si les élèves sont tous habillés d'une cape aux motifs célestes et que le professeur possède cet attribut de sage qui est une longue barbe blanche. Le fait que le cours soit nocturne et le sujet autopsié une fée aux ailes arc-en-ciel questionne sur le bon droit à ce cours...


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La silhouette assassine poursuit son exploration silencieuse. Il se joue sans problème et avec sang-froid des quelques couples de gardes ici et là. Dans une grande pièce dans un étage plus haut, il découvrira une grande salle où sont exposés notamment différentes espèces de papillons épinglés aux murs. Un homme, la trentaine probablement, de larges épaules et une queue de cheval blonde. Un homme bien habillé, un bras de chair et un bras de métal croisés sur une cape rouge dans son dos. Il observe un autre homme. Épinglé artistiquement parmi les papillons qui forme un "élégant" decorum. La victime épinglée est décédée il y a peu, à l'égard de l'aspect encore humide qui a maculé ses beaux vêtements.

*Cette nuit est le début de la fin de tous ses drames qui se jouent dans ce bâtiment...*


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Korë Grémorya
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Demande de RP
Korë avait commis une erreur en jouant dans cette taverne comme elle avait pris l'habitude de le faire quelques jours plus tôt. Pourtant, la ville de Sudo lui avait paru belle et attrayante ! Une destination touristique plantée en deux flancs de montagne. Un cadre idyllique. Un endroit prospère qui prônait la sécurité de ses habitants avec ses multiples remparts, ses tours, ses arches et ses grandes allées piétonnes...
Sauf qu'au beau milieu de toute ceci, elle s'était faite avoir, la bougresse !
Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle est tombée dans le piège juste après avoir évité de choir trop vite dans les bras d'un homme particulièrement séduisant. Ses avances, la bardesse les avait refusées maintes et maintes fois. Lors d'un soir, autour d'un verre. Un second, de façon plus directe et sans boire. Puis un autre, avec quelques excuses pour continuer à se défiler... Jusqu'à ce que l'individu, un noble aux longs cheveux blonds, finisse par se lasser de ce petit jeu et lui tende une embuscade en compagnie de quelques vilains triés sur le volet.
La Wyvérienne était parvenue à en éliminer près de la moitié avant d'accuser un mauvais coup.

Au moment de se réveiller, elle s'était découvert complètement nue, enchaînée au sein d'une cage ronde à l'image de celle que l'on réserve aux oiseaux. Piégée comme un animal de compagnie, oui ! Derrière les barreaux, elle avait pleine vue sur une chambre aussi somptueuse qu'une suite royale, avec de riches tapisseries étendues un peu partout, un grand lit à baldaquin, un mobilier somptueux et de couteux portraits accrochés aux murs. Ses vêtements, tout comme ses instruments de musiques, lui avaient été confisqués par le sournois propriétaire de cet endroit qu'elle avait vraisemblablement mésestimé...
L'individu, dans le genre très instruit, avait pris connaissance de sa nature, de son espèce pourtant si peu répandue dans le monde. Il savait depuis le début qu'il avait affaire à une Wyvérienne, et non pas à une simple bardesse sortie de la cambrousse. Une génitrice de wyvernes. Une Wyvérienne Crépusculaire capable de provoquer l'apparition de reptiles agressifs à partir de n'importe quel partenaire racial. Une femelle dont le ventre renfermait de grands secrets comme de trop nombreux pouvoirs...
Son ravisseur avait donc décidé de faire d'elle son sujet d'étude prioritaire. Pour ce faire, il avait d'abord dû se résoudre à bloquer ses capacités magiques à l'aide d'un collier en dymérite et des bracelets associés. Puis, en la sachant entravée et incapable de se défendre correctement, il en avait profité pour la besogner. Ce qui n'était pas un problème pour lui : la beauté naturelle de la Wyvérienne lui facilitant grandement les choses. Il y avait même pris grand plaisir - et pas qu'une seule fois ! L'homme voulait être sûr de la féconder. Et quoi de mieux pour lui que d'assister de ses propres yeux à l'éclosion d'un œuf de pouvoir fabriqué à partir de ses propres gênes plutôt que celles d'un de ses gars ?
A part lui, personne n'avait pu goûter aux appas de la prisonnière.
Sa présence tenait d'ailleurs encore du secret absolu...

Korë, de par son expérience, savait que ce jour approchait. Celui de la ponte. De la descente de cet œuf qui se formait dans son bas-ventre douloureux. Elle ne pouvait tout simplement pas y échapper. Une vie sans sexe lui était physiquement impossible. Son espèce fonctionnait ainsi. Elle vivait aussi bien de luxure que de simple besoin de reproduction. Elle n'était pas sûre, en tant que Wyvériennne, d'avoir la force d'en vouloir à cet homme qui la maintenait en captivité et qui avait profité de son corps lors de ses rares moments de "liberté". Il lui avait appris des choses sans le faire exprès. Il l'avait prise dans son lit, tantôt en la laissant se tortiller dessus pour le satisfaire tantôt en lui nouant efficacement les membres avant de la faire gémir. Il n'avait pas été si rude avec elle - pour peu qu'elle se montrasse un tant soit peu obéissante et fusse réceptive à ses caresses. Il l'empêchait certes de partir, de se rendre où elle voulait, de quitter cette chambre, mais il veillait tout de même à la garder en forme, à la laver comme à la nourrir. Elle avait fait montre de faiblesse en sa présence, oui. Une relation pour le moins étrange, exotique aux yeux de la Génitryx, mais qu'elle ne parvenait pas à rejeter dans son ensemble...
Je ne suis qu'une imbécile.
D'habitude, c'est elle qui captivait son public. Sauf que cette fois-ci le charme s'était en partie retourné contre sa personne, la laissant vulnérable et bizarrement soumise à son élégant ravisseur.
Une imbécile en mal de sensation forte ! En mal d'affection... C'est risible et affligeant. Et pourtant, je n'arrive pas à m'en convaincre.
Elle n'avait même pas envie de pleurer. Non. Pas de tristesse, chez elle. Pas de résignation non plus. Aucun sourire.
En revanche, chanter la démangeait. Et comme elle pouvait se le permettre, Korë entonna de sa voix cristalline un chant mélancolique.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

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Camille Marquise
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Il y avait un problème. Ou alors la silhouette assassine devenait très efficace. Explorer les différents étages à la recherche de sa cible avait presque été une promenade de santé. Certes, la nuit était tombée et la majorité de ses résidents dormaient. Ou étaient tant concentrés à des activités douteuses que personne ne trainait dans les couloirs. Tout de même, c’était trop facile. Quelque chose n’allait pas. L’instinct le prévenait. Mais l’alerte mettait tant de temps à se matérialiser dans la réalité que la silhouette assassine en venait à douter.

*Ne pense pas à elle. Ce n’est pas le moment de m’inquiéter pour ma petite famille. Ils sont en sécurité. Et même s’il m’arrivait quelque chose, Shaïra est forte. Elle saurait se débrouiller. Elle serait triste. En colère. Mais elle les protégerait comme elle m’a protégé quand j’étais faible. *

Dissimulé derrière un grand rideau s’étalant sur le sol, la silhouette assassine ferma profondément ses yeux. Il était hors de question de s’endormir. Mais il devait prendre le temps de se concentrer. Il ne pouvait pas se permettre de laisser le doute le prendre. Imaginer l’échec était lui ouvrir la porte. Il devait la refermer. Tout de suite. Oublier sa vie. Oublier le passé. N’être plus que présent et totalement dévoué à sa mission.

La silhouette assassine quitta son rideau pour tomber face à une jeune femme en tenue de servante. Un service de nuit qui ne savait plus où se mettre, quoi faire ou quoi hurler. Son salaire devait être misérable à passer la serpillère dans ce bâtiment. Mais il n’y avait pas le choix. Un peu de poudre se retrouva dans sa main puis fut propulsé dans les narines de la malheureuse innocente. Elle ne devait pas se faire mal en tombant tout comme elle ne pouvait pas faire de bruit pour alerter des personnes plus dangereuses. La silhouette assassine la rattrapa et l’allongea sous un beau meuble en bois qui trônait dans le couloir. Il s’excusa à voix basse et reprit son exploration.

Une chanson, soudainement.

La voix était étouffée à cause de l’épaisseur des murs et d’une porte cadenassée. La silhouette assassine se dissimula à nouveau derrière un grand rideau dont l’extrémité ondulait sur le sol. C’était parfait pour pouvoir se dissimuler entièrement et ne pas se faire repérer stupidement pour une paire de chaussures apparentes. Il attendit cinq minutes. Dix minutes. Une demi-heure. Personne n’alla rejoindre la chanteuse. Personne n’était passé dans le couloir. Il était temps d’agir. Quittant son rideau, la silhouette assassine se rapprocha de la porte. Un trousseau de clé en main, il s’évertua à essayer différents passe-partout. Le second fut le bon. La préparation en amont de cette mission allait encore payer.

Furtivement, tout engoncé de noir, il referma la porte derrière lui pour découvrir celle qui ne chantait plus.

« Vous êtes la barde qui pond ? »

*Mince. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je n’avais jamais pensé à la tromp… Pas maintenant ! *

« Je suis là pour vous emmener en lieu sûr. »

Bien entendu qu’un certain groupe était au courant de la capacité rare de la kidnappeuse. Si son ravisseur avait su, d’autres avaient pu savoir.

« Ce soir, je vous sauve. Et je reviendrais encore et encore jusqu’à ce que cette institution tombe. »

Autopsier un corps de fée était en soit une bonne chose. Apprendre à connaître les différences entre un organisme féerique et un organisme humain sauverait assurément des vies. Mais quand les familles apprenaient ce qui était devenu de leur fils ou de fille disparue ? Et qu’elles n’avaient aucune possibilité de poursuivre en justice les coupables car, ces mêmes coupables étaient les précieux et efficaces guérisseurs de la grande ville de Sudo ? Il ne restait que la tristesse et la colère. Qui amenait à une alliance. Puis à une proposition de travail pour une silhouette assassine.

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Korë Grémorya
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Donner de la voix lui avait fait bien plus de bien qu'escompté ! Korë n'aurait su dire combien de temps elle avait passé à chanter. Cette notion n'avait pas beaucoup d'importance, de toute manière. La Wyvérienne ne vieillissait pas comme les mortels. Oh ! elle pouvait mourir abruptement comme ces derniers au cours d'un accident. Mais elle finirait toujours pas ressusciter au bout d'un moment. Un processus qu'elle n'avait certes pas encore expérimenté, oui. Sauf que son éducation, sur son île, auprès de son peuple, lui avait enseigné ce genre de chose.
Elle n'avait pas spécialement hâte de découvrir ce qui se trouvait entre la vie et la mort...
Les professeurs n'ont jamais braver l'interdiction de nous en partager les détails. C'est à nous, la nouvelle génération, de les apprendre en commettant des erreurs.
En y repensant, la Génitryx avait cessé de chanter.
Que se passerait-il si jamais elle mourrait ici, avec toutes ces entraves en dymérite sur le dos ? Museraient-elles ses pouvoirs raciaux ? Expirerait-elle définitivement ? Succomberait-elle... à jamais ?
Est-ce seulement possible ? Serait-ce vraiment aussi simple de me priver d'un avenir ?
Avant d'en avoir fait l'expérience, Korë n'avait jamais été en contact avec le métal qui lui enserrait les poignets et le cou. Elle ne savait pas si ses ancêtres y avaient été confrontés par le passé.
On ne nous en a pas mises en garde. Pourquoi donc ? Par manque de connaissance ? Ou à dessein, pour que le piège finisse pas se refermer sur les plus bêtes d'entre-nous ?
Quelle angoisse !
Korë n'imaginait pas du tout les siens aussi calculateurs.
Du coin de l'œil, elle vit une silhouette sombre et svelte se tourner dans sa direction. L'individu se découpait dans l'encadrement de la porte. Porte qu'il avait refermé derrière lui en produisant le moins de bruit possible. Comme un cambrioleur de talent. Comme un voleur ou...
Un assassin ?
Les yeux de la Wyvérienne s'arrondirent de stupéfaction.
L'heure était-il venu pour elle d'y laisser la vie ?
A son regard, une interrogation : « êtes vous la barde qui pond »
Qui pond... ?
L'espace d'un instant, son visage laissa transparaître un semblant de joie. Celle de ne plus sentir cet œuf de pouvoir lui tordre les entrailles ! Korë ne s'en était pas rendu compte pendant qu'elle chantait. C'est à croire que son chant lui avait permis de ralentir le processus ? C'était étrange, à bien y réfléchir. Pareil phénomène ne s'était encore jamais produit avant ce jour...
« Je suis là pour vous emmener en lieu sûr. »

- ...Ah ?

Tiens donc !
Il ne justifiait point sa présence, ici, au sein de cette pièce luxueuse, dans le simple but de la réduire au silence. Non, il disait plutôt vouloir la sauver. La sauver, oui ! Elle, l'esseulée, la pondeuse qui chante et qui joue de la musique, avant de poursuivre une mission plus dangereuse encore. Une mission qui consiste en la chute de cette sombre institution dont le kidnappeur de Korë fait forcément partie...
La Wyvérienne s'était redressée. Elle n'avait pas honte de s'exposer ainsi, complètement nue et entravée, face à un étranger. Elle en avait connu des tonnes - des "étrangers" - avant de se familiariser avec une bonne poignée d'entre-eux et de mélanger son sang au leur. Ici, elle ne ressentait pas le besoin de se soucier d'une quelconque pudeur.

- Vous n'êtes pas venu pour me tuer... mais vous ne répugnerez pas à le tuer, lui ?

Elle se rapprocha des barreaux de sa cage, ses yeux rouges rivés sur l'intrus.

- Cette institution... il en fait partie, n'est-ce pas ? Il en porte les couleurs. L'homme qui me retient prisonnière. Elfrydd ?

Etait-ce son vrai nom ? Sans trop se poser la question, Korë l'avait prononcé maintes et maintes fois durant leurs ébats. Il n'avait jamais daigné la contredire, la réprimander, la punir en réponse. Cela l'avait même excité, songeait-elle. Rendu plus dur et plus entreprenant entre ses bras chauds, accueillants...
Baissant une main sur son ventre très légèrement bosselé, elle secoua la tête.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Elfrydd croit savoir ce qu'il fait. Il s'imagine qu'il est maître de la situation. Qu'il parviendra à profiter de ma nature, à bénéficier du pouvoir de l'œuf... mais c'est faux. (Cette fois-ci, elle avait l'air triste. Vraiment triste.) Une nouvelle tragédie va se produire. C'est inévitable depuis que nous l'avons fait. Beaucoup de gens vont mourir, ce soir, pour fêter sa venue en ce monde. La nouvelle wyverne fauchera des vies. Elle n'épargnera personne. Personne n'est à l'abri. (Elle le fixa avec gravité.) Vous non plus. Vous ne devez pas resté ici. Vous ne pouvez pas m'emmener, ou bien je risquerai...

De lui porter l'œil ? D'attirer sur lui la jalousie et la fureur de la wyverne ?
Korë avait peur, et en connaissance de cause, de ce que son espèce divergente - les Wyvériennes Crépusculaires - avait la fâcheuse tendance à générer après un ou plusieurs accouplements. De cela, les siens l'avaient bel et bien mise en garde...
Elle ravala sa salive.

- Le saviez-vous avant de venir ici ? Je suis une bombe à retardement. Quand mes douleurs reviendront, je serai un danger pour vous. Une plaie pour tout le monde.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

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Camille Marquise
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La silhouette assassine était perturbée. Tout ce qu’il avait dit en arrivant dans cette pièce, il l’avait dit en jetant des coups d’œil dans les moindres coins, recoins et interstices de cette grande chambre. Il avait parlé avec ce qu’on pourrait appeler la volonté du sauveur. Mais maintenant ? La femme lui répondait. Elle faisait plus que ça. Elle lui parlait. Elle le mettait en garde. Le tout complètement nu, enchaîné et sans gêne.

*Merde… Camille ! Reprends-toi. Ça va aller. Pense à Shaïra. Pense aux enfants. Concentre-toi ! *

Toujours dissimulé dans ces habits couvrant toutes les parties de son corps à l’exception de ses yeux, il s’approcha de la grande cage. Il fallait être sacrément dérangé pour ériger pareil appareil de rétention dans une chambre. Avoir des problèmes avec sa sexualité.

*Ouais. Je suis totalement légitime à penser ça. Moi qui couche avec une femme monstre à queue de serpent et qui utilise son poison naturel pour que je tienne plus longtemps le coup. Sans compter que… une partie de moi y pense sérieusement à cette possibilité de cage maintenant. Merde Camille ! Ce n’est pourtant pas ta première mission. Qu’est-ce qu’il m’arrive aujourd’hui ?... *

Rien ne fut répondu à la prisonnière. La silhouette assassine fit le tour de la cage prudemment. A la recherche de pièges. De défauts dans la structure. Il n’était pas puissant. Ses bras étaient fins. Il n’était pas grand non plus. Environ la taille moyenne d’une femme humaine. Donc probablement aussi grand que la prisonnière. Jusqu’à présent, rien ne pouvait permettre de dire s’il était homme ou femme. Mais cela importait peu. Son tour achevé, il se positionna devant la serrure. D’une de ses poches dissimulées, sa main sortit un petit trousseau de clés. Des passe-partout qu’on lui avait confié avant son infiltration présente.

Ultimement, la bonne clé fut insérée. Il ouvrit la porte et tendit une main à la prisonnière pour l’accompagner à faire ses premiers pas vers la liberté. Un geste inutile en l’absence d’obstacle à traverser. Seulement, il n’y avait pas eu de réflexion. Du pur instinct. Ses yeux observèrent encore. Les cheveux bleus. Les yeux rouges. Le collier autour du cou. Les seins nus. Le ventre arrondi. Les menottes aux poignets.

« Vos poignets, s’il vous plaît. »

Rien n’avait été confirmé ou infirmé. Que ce soit le prénom Elfrydd. Ou la potentialité de destruction. Aucun mot rassurant non plus n’avait été adressé. La silhouette assassine faisait tout son possible pour rester dans son rôle. De plus, elle se connaissait. Si elle commençait à lui parler, il allait créer des liens. Camille était trop gentil et trop empathique pour faire autrement. Malgré les responsabilités familiales et les drames qu’il avait expérimenté. Personnellement et professionnellement.

Les mains furent libérées.

*Je dois avoir une sorte de fétichisme avec les femmes monstres. Et moi qui me demande ce que donnerait une wyverne si c’était moi qui couchait avec elle… Je suis cassé. Je suis anormal. *

« Tournez-vous, s’il vous plaît. »

Il était temps de passer à la dernière libération avant d’entreprendre le périlleux chemin de retour. La prisonnière, si elle était attentive, pourrait remarquer un indice déterminant dans le sexe de la silhouette assassine. Une bosse dans le pantalon noir qui cachait nombres de poches et de secrets. Des passes partout. Des pochons de poudres de somnifères. Des aiguilles paralysantes. Le parfait petit arsenal de l’empoisonneur.

« Si vous souffrez trop, avalez cette pilule. Les douleurs seront reléguées au second plan mais vous ne subirez pas d’abrutissement. »

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Korë Grémorya
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Muet. L'individu mystère ne pipait pas mot. Il se déplaçait autour de la cage en promenant son regard partout. Qu'étudiait-il si ce n'était cette grande cage à oiseau dans laquelle on avait enfermé une séduisante Wyvérienne ?
Je ne lui en tiendrais pas rigueur s'il m'abandonnait ici...
A quoi bon haïr quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ? Korë n'en avait pas la motivation. Bizarrement, elle se sentait en sécurité dans cette cage. Ou plutôt dans cette pièce. Elle ne savait pas trop... sa dernière mésaventure l'avait laissée un peu perdue dans ses pensées. Dans tout ce bazar, un seul passage lui avait plu. Un épisode répété qui, hélas, corroborait avec les projets impies de son kidnappeur...
Je vais vraiment finir par me détester, à force. Est-ce là ce que je recherche ?
C'était du grand n'importe quoi !
Korë dut s'abstenir de réfléchir davantage. Plus elle s'y essayait, plus elle avait l'impression de s'enfoncer. Une méditation plus désagréable qu'autre chose. Plus qu'elle ne le vit, la Génytrix sentit que son "sauveur" s'était arrêté face à sa prison. Elle l'entendit s'emparer d'un trousseau de clés. Cela lui prit un moment pour dénicher la bonne et, enfin, déverrouiller la porte de la cage. 
L'inconnu l'ouvrit avant de présenter une main secourable à la Wyvérienne.
Korë n'hésita qu'un court instant avant d'oser faire un pas. Puis de tenter le second. Et encore un autre...

*Clink!*

Pour, finalement, être interrompue par ses bracelets hideux reliés à une lourde chaîne.
Les prunelles carmines de la Génitryx en suivirent les épais maillons.
C'était prévisible.

- ...

Korë partageait le silence de l'expert en serrures. Celui-ci finit par le rompre en lui demandant de lui présenter ses menottes. Elle lui obéit stoïquement, comme si le fait qu'il parvienne ou non à la débarrasser de ses entraves ne lui faisait ni chaud ni froid. Un calme tout naturel chez la bardesse, à vrai dire. Romantique en son âme et conscience mais, d'un point de vue extérieur, assez limitée par rapport à ses réactions. Plutôt flegmatique, elle ne souriait pas autant que le commun des mortels. Ce qui rendait ses sourires encore plus beaux et précieux...
Il y eut un déclic. Les menottes s'ouvrirent et tombèrent à ses pieds.

- ...Je vous remercie.

Malgré les apparences, elle le pensait vraiment. Enfin... peut-être ?
Elle était toujours un peu déboussolée et peu sûre d'elle.
Tout en se massant les poignets, Korë fit comme demandé : elle se retourna afin de lui présenter sa nuque. Là où la dymérite agissait le mieux. Elle s'était habituée à ce fichu collier qui renforçait cette image d'animal qu'on lui avait si injustement imposée.
La Wyvérienne évacua un soupir.
Elle baissa les yeux sur ses pieds nus avant d'oser s'exprimer :

- Loin de moi l'envie de vous embêter avec mes ennuis mais...

Elle n'alla pas plus loin dans sa demande. Le collier métallique céda à son tour. Korë n'eut plus aucun mal à s'en débarrasser. Malgré ses émotions brumeuses, ce fut un soulagement pour elle de ne plus avoir cette chose affreuse autour du cou. Avant de daigner lever les yeux, elle se remit face à son présumé libérateur. En laissant trainer son regard, elle discerna cette bosse suspecte qui avait prit forme au milieu de son pantalon. Malgré sa silhouette presque aussi fine que la sienne, elle sut alors qu'elle n'aurait plus de question à se poser sur le sexe du concerné. Il réagissait naturellement, comme un homme à la vue d'une femme nue. Comme beaucoup de gens avant lui qui avaient posé le regard sur la Génytrix. Des gens qui, au contraire de lui, ne savaient pas exactement ce qu'elle était.
Un fait dérangeant ?
Il est au courant mais je ne le rebute pas. Que suis-je supposée en concevoir ? A qui ai-je affaire, exactement ? Tout ceci a-t-il la moindre importance... ?
Lui imposait-il cette liberté ? cette évasion ?
L'homme était outillé. En plus de ce renflement plus que suspect au niveau de l'entrejambe, son pantalon disposait de nombreuses poches. Peut-être en avait-il fait son métier, de ce genre de sauvetage ? Et qu'elle était, à ses yeux, une cliente comme une autre, tout simplement...
Quand elle eut croisé ses yeux bleus, l'anonyme lui proposa un médicament. Ou plutôt une pilule contre la douleur, sans effet secondaire immédiat. 

- Compris. J'essaierai de m'en passer.

Elle l'accepta tout de même. Avec de la reconnaissance dans son regard de la couleur d'un ciel crépusculaire.
Puis, sans un mot, elle s'en alla chercher ses affaires. Habits et instruments trainaient dans un coin de la pièce. Elfrydd les avait jetés dans une armoire, bien à l'écart du lit à baldaquin. Depuis qu'il l'avait fait sienne, le blond s'était arrangé pour qu'elle ne puisse plus s'en approcher. Malheureusement pour lui, Korë l'avait vu "ranger". Puis quelqu'un l'avait sortie de la grande cage. Et maintenant, elle pouvait se rhabiller et faire un pied de nez à son kidnappeur.
En même temps que la Génytrix sentait le pouvoir revenir en elle, les vrais sentiments affluaient.
Elle avait de plus en plus envie de lui faire payer son fardeau, à cet être odieux !
Refoulant son indignation, Korë se hâta d'enfiler sa tenue. Son ventre n'était pas assez gros pour l'en empêcher - même si sa ceinture la gênait un peu - et il n'allait pas gonfler davantage. La grossesse, chez les Wyvériennes, n'était pas ce qu'il y a de plus terrible.

- Je suis prête.

A s'évader, ou à affronter Elfrydd et sa clique ?
Korë envisageait surtout d'épouser le courant.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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Camille était retourné à la porte qu’il avait légèrement ouverte pour pouvoir surveiller ce qui se passait au-delà. Visuellement, il ne pouvait pas apprendre grand-chose. Mais son oreille tendue pourrait anticiper la venue de personnes au résonnement de leurs pas. Et pendant qu’il redonnait une certaine intimité à l’ancienne prisonnière, la laissant se rhabiller, sa tête réfléchissait. Cette femme était… perturbante. Pour quelqu’un qui avait été emprisonné et prise contre sa volonté, elle était bien avare en mots. A aucun moment, elle n’avait donné des signes d’empressement à fuir le plus rapidement possible. Ce qui… était étonnant. Ce genre de pensées combinées à l’absence de corps nu fit revenir le plus grand des calmes dans le pantalon noir.

Elle était prête.

« Camille. C’est mon prénom si vous avez besoin de me dire quelque chose. »

Puis il posa son index sur ses lèvres dissimulées par un morceau de tissu noir. Il intimait le silence pour pouvoir écouter si la voie était libre. Elle l’était. Alors d’une main il ouvrit la porte qui ne fit aucun bruit pour les trahir. De son autre main, il prit celle de la femme qu’il était venu secourir. A peine passé la porte et posé les deux pieds dans le couloir, Camille réalisa son geste et relâcha la main.

*Pourquoi j’ai fait ça ? Heureusement que je porte mes gants. Ça a évité un vrai contact. *

Ainsi, son geste pouvait être pris simplement pour un signal de départ. Un encouragement à sortir de son ancienne cellule et se lancer dans la voie de l’évasion. Les victimes avaient parfois besoin de cette main tendue pour quitter leur position mentale semblable à une position prostrée dans un coin de pièce. Oui, c’était ce que Camille essayait de se convaincre alors qu’il tendait de nouveau l’oreille. Toujours aucun bruit. C’était une bonne nouvelle.

Le tapis étalé dans le couloir permettait d’étouffer les bruits de pas de leur fuite. Les nombreuses fenêtres donnaient perspective sur un paysage nocturne ponctué ça et là de petites lumières résistantes. Traces de veilleurs, de doux rêveurs, d’inventeurs insomniaques ou… de larcins.

Il n’y eut aucun problème à accéder aux marches pour descendre à l’étage inférieure. Camille ne prenait aucun risque. Il s’arrêtait régulièrement pour tendre l’oreille. Il faisait des pauses pour s’assurer que rien n’était embusqué. Quand soudainement, alors qu’il guettait le prochain couloir à traverser, parce que l’architecte avait eu pour lubie de ne pas construire un seul escalier au même endroit pour accéder à tous les étages. Il avait vendu l’idée que monter un étage, traverser tout le bâtiment jusqu’à l’autre bout pour accéder à la suite de l’escalier, monter, traverser à nouveau tout le couloir, etc. L’idée étant d’apprécier la beauté des pierres. Les gravures, sculptures et autres détails onéreux. Ce qui, pour Camille et la femme qu’il était venu sauver, compliquait leur affaire d’échappatoire.

Dans ce couloir, donc, une porte s’ouvrit. Un groupe d’étudiants d’une vingtaine d’années. La sonorité de leur rire indiquait qu’il y avait eu de l’alcool. Ou peut-être des substances fumées ou reniflées. L’important étant qu’ils avaient le rire facile et une attitude à commettre prochainement des bêtises.

Etudiant aux cheveux blonds : « Bienvenue dans notre petit club très fermé. Enfin, bienvenue est un grand mot. Il va falloir que tu nous le prouves. »

Etudiant aux cheveux longs : « Ah ?... Et, euh, ça consiste en quoi. »

Il y eut des rires. Des regards entendus de la part des plus vieux.

Etudiant aux cheveux blonds : « On a vu comment tu reluquais le corps de la fée. Tu sais, celle que le professeur avait ouvert en deux pour nous expliquer comment cette sous-race était constituée. Et bah il va être temps pour toi de l’explorer. C’est important de connaître la physiologie des autres races, n’est-ce pas ? »

Etudiant aux cheveux longs : « Euh… oui ? Ca veut dire que je dois, euh… »

Etudiant aux cheveux blonds : « Ouais, mon gars. C’est une tradition. Et puis, il ne faut pas oublier qu’on force personne dans notre groupe. Tu sais que l’autre groupe, nos rivaux, eux bizutent vraiment en violant ? Des ordures, n’est-ce pas ? Nous, on ne peut plus faire de mal à personne, hein ! »

Etudiant aux cheveux longs : « Euh… oui, je crois. »

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Korë Grémorya
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Camille. C'était le nom qu'il portait. Korë trouvait qu'il sonnait bien. Peut-être un peu féminin à l'oreille mais, là encore, quelle importance ? La Wyvérienne considérait cette information sur son identité comme un gage de confiance. Et comme elle aspirait à l'équilibre, la Génytrix fut prompte à lui donner le sien :

- D'accord, Camille. Appelez-moi... Mélodia.

Pour le coup, elle s'était sentie un peu mal. Ce nom n'était qu'un masque, après tout. Celui de la professionnelle. De la bardesse, et non pas celui qu'on lui avait attribué à la naissance.
C'est dit. Tant pis. Je m'excuserai plus tard, si jamais.
Elle ignorait comme leur relation allait évoluer. SI elle aurait le temps de se faire. Korë préférait ne pas trop s'avancer. Même si elle s'était rendu compte que sa nudité et sa proximité n'avaient pas laissé son sauveur indifférent. Maintenant qu'elle était couverte, tout cela était passé au second plan. Ne restait plus qu'à croire et à avancer.
Après, bien sûr, avoir jeté un coup d'œil prudent de l'autre côté de la porte...
Camille le fit non sans avoir préalablement réclamé le silence par sa gestuelle.
Ce n'est sûrement pas Korë qui irait le contredire là-dessus.
La voie étant libre, son sauveur costumé l'emporta dans son sillage en la prenant par la main.
Suivre le courant. Pas de réaction exagérée.
Aucune résistance. Elle avait confiance. Elle souhaitait entretenir cette confiance. Parce qu'elle lui donnait espoir ? Probablement. Entre Elfrydd et cet homme en noir, le choix était vite fait. Korë n'envisageait pas de fausser compagnie à celui qui l'avait sortie de cette cage, puis de cette chambre. Pas en l'absence de mauvaise action, de mauvaise intention de sa part.
Le doute est le commencement de la sagesse.
Elle le lui accordait. Quitte à se faire tromper. Quitte à ce que cette "sagesse" suscite, plus tard, son asservissement.
Ensemble, ils marchèrent sur l'épais tapis. Traversèrent le couloir sans être vus. Descendirent une poignée de marches. Débouchèrent dans un autre couloir. S'aménagèrent quelques pauses en tendant l'oreille...
  Korë observait toujours son environnement. L'art y avait sa place. Les malades, les possessifs, les kidnappeurs et les criminels ne boudaient pas les décorations recherchées. Ils étaient humains de ce côté-là.
Et pourtant, le visage humain dissimule de nombreuses bêtes.
Même avec le bas-ventre plein, la Wyvérienne ne peinait pas à suivre son compagnon silencieux. Elle était aussi vive que souple par nature. Elle avait même pondu un œuf de pouvoir par le passé qui avait renforcé ces caractéristiques physiques. Elle ne risquait ni de trébucher sur Camille, ni de le ralentir.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre. Des rires. Ces sons alarmants incitèrent le couple à s'immobiliser.
A trouver refuge dans les ombres...
Des clients réguliers. On devine qu'ils sont dans leur zone de confort. Sauf peut-être pour l'un d'entre-eux, en phase d'évaluation auprès de ses camarades, qui m'a l'air un peu perdu - pour ne pas dire tendu. Ces gens sont tous des étudiants ?
Korë n'aimait pas trop le chemin qu'avait pris leur discussion. Ça parlait de cobaye ouvert en deux. Et l'un des orateurs, qui semblait adorer s'écouter parler, proposait des pratiques bizarres. Une "tradition" qu'il disait. Un "bizutage" soft comparé à ce que d'autres groupes malfaisants imposaient aux nouvelles recrues.
Sourcils froncés, la Wyvérienne se détourna du spectacle dans l'espoir de croiser le regard de son bienfaiteur présumé.

- Ils parlent d'abuser d'une dépouille ? Leurs rites abjects ne nous concernent pas. Nous ferions mieux d'attendre qu'ils s'en aillent. (Elle eut un léger temps de pause avant d'adopter un ton qui se voulait moins conciliant.) Sauf si vous comptez brûler cet endroit. Mais, à votre place, j'éviterais. Les âmes qui résident entre ces murs ne peuvent pas toutes être mauvaises.

Comme toute Wyvérienne, elle s'accrochait à cette notion d'équilibre, oui. Le Bien et le Mal ne peuvent exister l'un sans l'autre. A l'instar de l'ombre et de la lumière. Le vide abrite les étoiles, sans lequel elles ne pourraient pas flotter. Korë connaissait de nombreux exemples, d'innombrables comparatifs dans le genre. Elle ne croyait ni au Mal absolu ni au Bien du même acabit. Elle ne souhaitait pas la destruction du monde, d'une espèce en particulier ou d'un groupe entier.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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*Ce n’est pas bien. Je sais bien que le monde n’est pas simplement divisé entre le Bien et le Mal. Mais… je ne me sens pas à l’aise avec cette situation. Je ne vais pas tout risquer pour aider ce gars. Et puis, dans le fond, il ne va pas vraiment lui faire de mal. On ne peut pas blesser les morts… Tout de même, je ne me sens pas bien à l’idée de laisser faire… *

« Oui. Vous avez raison Mélodia. Ce serait stupide de tout risquer pour un crime sans victime… »

Excepté que la silhouette assassine commençait déjà à afficher des fêlures. Peut-être davantage que sa prisonnière qui ne l’était plus. C’était elle la première qui avait décidé de se tenir à l’écart des problèmes. Camille avait des difficultés à la comprendre. Une bardesse sans sentiments. Ça paraissait un concept impossible. Comme, à l’inverse, un monstre avec des sentiments. Seulement il savait que cette inverse existait. Il avait clamé haut et fort son allégeance à vie à sa femelle en partie serpent. Alors… oui. Il était tout à fait possible que la bardesse soit totalement déconnectée de son humanité.

« Je… j’ai une question. »

Le doigt de Camille pointa le petit ventre rond.

« Vous avez dit que ce serait pour ce soir. Vous savez combien de temps il nous reste avant que… avant que le travail commence ? »

Mais Mélodia n’eut pas le temps de donner sa réponse. Il y avait déjà du nouveau du côté des étudiants. De l’agitation. L’étudiant à bizuter revenait sur sa décision. Il venait de trouver le courage de se dresser face à ses ainés.

Etudiant aux cheveux longs : « Je ne veux pas. Ce n’est pas bien. Je ne veux pas violer un mort. Et ce n’est pas une question de race. »

Etudiant aux cheveux blonds : (rire) « Ouais, tu as raison. Un trou est un trou, hein ! »

Soudainement, le chef de la petite bande, l’étudiant aux cheveux blonds, devint violent et plaqua le bizuté contre le mur.

Etudiant aux cheveux blonds : « Changement de plan, alors. Tu vas passer la nuit à poils et attaché. Avec un peu de chance, quelqu’un te trouvera et vous deviendrez les meilleurs copains. Unis dans le drame. Tu vois le tableau ? Mais il ne faut pas trop rêver. Il y a un prof qui est au courant de nos traditions. S’il te trouve, il en profitera. Il aime sucer les petits puceaux attachés. »

La respiration de Camille s’était accélérée et était audible pour sa compagne. Il hésitait à baisser le morceau de tissu noir qui lui couvrait la bouche et remontait sur l’arête de son nez. Si Mélodia était attentive, elle verrait qu’il serrait les poings. Puis relâchait la pression pour finalement jouer nerveusement avec ses doigts. Ce qu’elle ne pouvait pas savoir, c’est que Camille se projetait sur la situation du bizuté car il avait subi une situation similaire. Le traumatisme passé resserrait ses griffes autour de son petit cœur.

La sortie était si proche. Camille le savait parfaitement. Rester tapi dans les ombres. Attendre que les étudiants s’en aillent commettre leur méfait. Guider Mélodia vers la porte qu’il leur permettrait de se trouver dehors. Sortir de ce bâtiment n’était pas comparable à s’échapper d’un château aux nombreux étages subissant une rébellion de la part de ses esclaves. Une fois dehors, Camille devait amener Mélodia à une planque. Un étrange bâtiment où les deux se terreraient non pas dans le souterrain, mais dans un étage au-dessous d’un souterrain. Une excentricité d’un homme riche, lui avait-on dit. Une fois en sécurité, il faudrait alors attendre le petit matin que quelqu’un prenne le relai et assure définitivement la sécurité de la bardesse pour la faire sortir de la ville de Sudo. Mais…

*Je pourrais libérer ce pauvre gars. J’ai différentes poudres. Je pourrais être telle la Faucheuse et leur souffler leur mort en plein dans les narines. Ou alors je pourrais être cruel et leur priver de toute la partie basse de leur corps. Des paraplégiques incapable d’utiliser leurs couilles. Je… je ne devrais pas. Je… je dois laisser passer. Ne pas risquer la destruction totale de cet antre du mal pour un seul petit drame. Je… *

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Korë Grémorya
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Un crime sans victime...
Une profanation. De la nécrophilie couplée à du voyeurisme. Korë s'évertuait à éloigner ces pensées de son esprit. Il ne fallait pas qu'elle intervienne. Ce n'était pas son rôle d'empêcher les hommes de commettre des bêtises pareilles. Elle n'était pas une héroïne. Elle s'était lancée dans cette exploration du monde non pas pour vivre une grande épopée mais pour améliorer son art, accumuler des connaissances culturelles et s'en imprégner. Elle avait bon espoir d'un jour ramener tout ce savoir chez les siens, comme certaines de ses semblables l'avaient déjà fait par le passé avant de tout simplement se ranger. Ce serait facile pour une Wyvérienne admirablement bien formée. Pour une créature capable de se jouer de la Mort, de passer à travers son épais filet...
Ignorer les ennuis. Esquiver le mal. Laisser faire. Ne pas agir.
Il suffisait d'attendre. De ne pas faire de bruit. De ne pas remuer. De baigner dans les ombres.
Et de penser à de belles choses. Pour contrebalancer les horribles images qui tentaient de se frayer un chemin dans la tête de la Génytrix.
S'accoupler avec un cadavre...
Korë ne laissait peut-être rien paraître sur son visage. Pourtant, intérieurement, la bataille faisait rage.
Un combat qui ne l'empêchait pas d'écouter son compagnon.

- Une question ?

Elle baissa les yeux sur cet index qu'il avait tendu vers son ventre. Le sujet n'était autre que ce qu'elle portait, bien évidemment...
L'infiltré souhaitait connaître l'horaire de ponte.
Korë baissa la tête, qu'elle secoua ensuite dans un mouvement négatif.
Elle ne savait jamais précisément. A la vérité, ses estimations étaient assez laborieuses. Contrairement à certaines Wyvériennes qui avaient donné la vie plus souvent qu'elle, la Génytrix se fiait à son intuition plus qu'à ses sensations.
Lorsqu'elle voulut répondre avec des mots, ceux-là moururent dans sa bouche.
Il y avait de l'agitation chez les étudiants. De l'agitation marquée par un désaccord. Celui du bizuté qui voulait abandonner ce projet morbide. Son tourmenteur à la tignasse blonde ne l'entendait pas de cette oreille. Il ne manquait d'ailleurs pas d'idées en matière d'humiliation. Il en avait donc proposé une autre. Moins "agréable" pour le récalcitrant, bien entendu...
C'est le deuxième blond cruel que je rencontre en moins d'une semaine. Dois-je considérer cela comme un signe ?
Elfrydd participait-il aussi à l'encadrement de ces jeunes fous ?
Korë commençait à croire que son kidnappeur avait déteint sur ses présumés élèves...
Elle perçut alors une certaine tension chez son accompagnateur. Son attitude avait changé. Il semblait de plus en plus perturbé. La Wyvérienne le sentait tout près d'intervenir. Il hésitait. Il réfléchissait.
Estimait-il ses chances de succès ? Mesurait-il les risques ?
L'affaire n'était pas aussi simple. Son trouble était émotionnel. La bardesse le ressentait.
Elle trouva sa main gantée, refermant doucement ses doigts sur les siens.

- Vous n'avez pas à vous empêcher d'intervenir à cause de moi.

Elle plongea son regard dans le sien. Le rose-rouge scrutait le bleu océanique.

- Cette main que je tiens est la vôtre. Vos décisions passent avant les miennes, Camille. Rien ne vous oblige à suivre mes recommandations.

Son sourire se voulait rassurant. Son étreinte ? Réconfortante. Elle essayait de lui transférer un peu de sa tranquillité d'esprit. Pas de sa résignation, non. Ni de son flegme. La bardesse maitrisait ses émotions, alors peut-être qu'elle pouvait influer positivement sur celles des autres ? Aux dernières nouvelles, elle ne se savait pas investie d'un tel pouvoir sans que son auditoire puisse jouir de sa musique ou de son chant.

- Si vous voulez agir, alors agissez. Mais je vous suggère de le faire intelligemment.

Elle lui lâcha la main - toujours avec la même délicatesse. Camille sentit quelque chose contre sa paume. Plusieurs petites choses, même. De petites pierres froides. Des cristaux colorés, presque transparents, qui n'émettaient aucune lueur.
Quand il s'en rendit compte, Korë lui expliqua à voix basse :

- Ce sont des éclats oniriques. Pour l'heure, ils sont inactifs. Mais au moment d'entrer en résonance, ils propagent un son reposant. Avec cette fréquence, il n'est pas difficile d'endormir plusieurs personnes à la fois - même si elles sont très énervées. (Elle coula un regard en direction du groupe d'étudiants.) Vos cibles sont distraites. Vous n'aurez pas besoin de vous montrer. Faites ce que vous pensez être juste. Disposez ces pierres autour du groupe si l'avenir de ce garçon vous préoccupe. Ignorez-le si vous n'avez pas peur des remords. Je vous soutiendrai quoi qu'il arrive. Parce que moi aussi, j'ai choisi grâce à vous.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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Son cœur avait fait un bond. La façon dont elle avait entremêlé ses doigts dans les siens. C’était un geste très simple. Camille avait même vécu des attouchements disons, hardcore, en compagnie de sa femelle de monstre. Mais voilà, Camille, malgré sa silhouette assassine, reste un jeune homme très simple et émotif. Pas forcément avec un passif de vie malheureuse. Mais ce qui ne signifie pas non plus qu’il a reçu assez d’amour et de touchers (pas forcément sexuels. Au contraire, même).

Cette lueur rouge dans ses yeux. Si la couleur faisait davantage penser au sang et donc à la mort, à cause de son caractère si détaché. Maintenant, c’était davantage la couleur du cœur et de l’amour. Il y avait quelque chose dans son visage qui le charmait. Magnétisme naturel ? Ou était-il victime d’un pouvoir ? Il n’avait aucun moyen de le découvrir. Et il n’avait plus le temps car il devait réaliser que de petites choses étaient dans sa main. De nouveaux outils pour agir et façonner la réalité dans un sens qui lui paraissait plus… sain ? Beau ? Meilleur ? Peu importait le terme. Camille était naïf. Mais il savait aussi que c’était des pensées à tendance égoïstes. Il fallait être mégalomane pour croire qu’on pouvait changer un monde. Même en bien. Et Camille savait maintenant qu’il existait une variété de mondes.

« Je ne peux pas… »

Il serra fort les cristaux colorés dans son poing. Il devait réussir à différencier ce qu’il avait vécu de la vie d’un autre. Même sans son intervention, il pouvait se passer tant de choses. Un bizutage qui ne se ferait pas. Un professeur bienveillant. Une farce bien trop jouée finissant dans les rires et l’alcool. Oui, Camille préférait se tromper soi-même.

« Vous êtes plus importante que ce pauvre homme. Ma mission est de vous emmener en sécurité hors de ce manoir. Je ne suis plus assez innocent pour croire que tout le monde peut être sauvé. Et si mes informations et les votres sont exactes, votre monstre dans l’œuf pourrait très bien gâché la vie de cet homme que j’aurai tiré des griffes de ces brutes sadiques. Alors… »

Sa main s’était rouverte, ne sachant trop quel but accomplir. A la fois la volonté de redonner ces outils à la bardesse. Mais aussi celle de vouloir récupérer ses mains dans la sienne. Réalisant l’impossibilité de la gestuelle, il referma ses doigts sur les éclats oniriques pour venir les ranger dans une petite poche presque invisible.

« Attendons qu’ils s’en aillent. »

Le cri des loups à la frontière de la forêt… Les rires des autres hybrides qui l’abandonnaient… Le réveil dans une ruine quasiment nu à l’exception de longs gants noirs et de collants tout aussi sombre… Camille devait chasser ses souvenirs. S’ancrer dans la réalité. Voilà, les étudiants repartaient pour accomplir leur triste dessein… Il n’avait rien fait.

« Allons-y. »

Le reste du chemin pour retrouver l’air extérieur fut très loin du chemin compliqué représenté dans les grandes histoires contées au coin du feu d’une taverne. C’était même si court et si simple que ça pouvait ressembler à de la triche. Nulle doute qu’un excellent ménestrel aurait magnifié tout ça pour étoffer son récit. Qu’écris-je ? Sa saga ! Mais non. La réalité était que Camille guida Mélodia dans un couloir. Puis ils poussèrent une porte pour se retrouver dans une grande salle qui servait à beaucoup de choses, et surtout aux tâches ménagères ou à entreposer. Il y avait même des vestiaires pour ces gens invisibles qui travaillaient la nuit. Une nouvelle porte à franchir grâce à son trousseau de clés et, voilà, l’air extérieur. L’humidité caractéristique de la nuit.

Quelques rues traversées. Puis une ruelle qui conduisit à un escalier qui descendait au-dessous du niveau de la rue. De nouveau, le précieux trousseau de clés qui ouvrit une nouvelle porte. Camille avait tout du cambrioleur au contraire de l’empoisonneur/guérisseur qu’il se voulait devenir. Le rez-de-chaussée fut ignoré. Il était vide et poussiéreux. Il fit même attention à ne pas briser les toiles d’araignées pour ne pas briser l’illusion d’abandon. Toutefois, si Mélodia était observatrice, elle remarquerait un coûteux et épais tapis au sol. Un tableau déchiré qui avait du représenter l’occupant de ces lieux. Mais le fortuné cadre était déjà un bon détail. Puis Camille emmena Mélodia à l’étage du dessous. Beaucoup de cartons. Et encore beaucoup de toiles d’araignées. Il y avait même des machines étranges de sorties. Outils de torture ? Ou créations pour fétichistes ? Cette étrange Vierge de Fer semait le doute.

Et enfin le second étage sous le niveau du rez-de-chaussée. Une grande pièce peu meublée. Un grand lit deux places. Puis le bruit d’une clé fermée à porte. Camille se retourna vers Mélodia tout en rangeant ses clés. Il se dirigea vers une table où se trouvait un grand pichet d’eau rempli et des victuailles. Pour la première fois, il abaissa son foulard, révélant ainsi ses traits androgynes. Il but quasiment son verre d’eau cul-sec avant de proposer le service à sa compagne pour la nuit. En attendant le contact qui évacuerait la « pondeuse » vers un ailleurs dont il ne devait rien savoir. Pour la sécurité de tous.

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Korë Grémorya
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Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas ? Il lui expliquait pourquoi. Il se justifiait de son choix. La bardesse l'écoutait sans rien ajouter. Elle n'avait aucun reproche à lui faire. Cette mission était la sienne. Il était venu à son secours. Korë acceptait la logique de ses propos. Une logique douloureuse mais qui valait la peine d'être prise en compte. Ici, pas de zèle. Le destin du bizuté ne regardait que lui. En s'attardant céans, la vie risquait fort de lui être dérobée. Entre une humiliation sexuelle et une mort particulièrement atroce, qu'aurait bien pu choisir la victime ? Aurait-il eu l'audace et la folie de sacrifier son futur pour ne pas subir une épreuve de dépravation ?
Tout est dit.
Alors ils attendaient. Camille rangea les petits cristaux dans une de ses nombreuses poches. Korë se focalisa sur sa respiration. Elle espérait au moins retarder l'inévitable. Quelques minutes de gagnées ? Elle apprécierait. L'œuf finirait par sortir, certes. Mais mieux valait qu'il sortisse de son ventre au-dehors, et qu'il disparusse dans l'air pour que le fléau invoqué répande la mort à l'extérieur des murs de la cité.
Plus d'espace, moins de victimes.
La Génytrix trouvait cela logique. Logique qui allait de paire avec celle de Camille. Pour préserver la vie. Pour infliger le moins de mal possible. Pour continuer d'avancer sans rencontrer un nombre important d'obstacles...
L'orage d'étudiants passé, ils s'étaient remis en quête de la sortie.

Camille leur fit traverser un couloir et pénétré dans une pièce où l'on stockait du matériel à la pelle. Des vestiaires s'y trouvaient. Il y faisait sombre. L'endroit n'était pas franchement rassurant, avec toutes ces formes menaçantes et effilées qui se découpaient dans la pénombre. Le duo s'approcha de ce qui ressemblait à une entrée de service. Camille usa de ses compétences de cambrioleur. Personne ne surprit le duo qui se glissait silencieusement dans la nuit noire...

Traversant les rues sous bonne escorte, la Wyvérienne se revigorait les poumons. Elle était habituée au pas de course. A un rythme pressé. L'absence de murs autour d'elle lui faisait beaucoup de bien - aussi bien physiquement que moralement. C'était autre chose que cette cage à oiseau gigantesque dans laquelle on l'avait enfermée. Autre chose que ces chaînes bruyantes. Autre chose que cette chaleur d'un lit et de la proximité d'un amant malfaisant - qu'elle avait bizarrement su accepter avant que Camille vienne lui tendre la main. Autre chose que ce grand vide qu'elle avait ressenti au fond d'elle-même en étant hantée par l'inexorable conception de cet œuf de pouvoir.
Pourquoi me sens-je revivre ? Est-ce à cause de mon environnement, ou bien... ?
De lui ? Il n'était pas bavard, mais sa seule présence suffisait à la rassurer. Il n'était pas très costaud, mais sa vitesse de déplacement valait bien la sienne. Ils se conjuguaient, d'une certaine manière. Ceci facilitait leur fuite. Peu d'échanges. Beaucoup de discrétion. Un chemin tout tracé vers une autre porte. Un autre bâtiment. Après avoir pris un bon bol d'air, Korë ne rechigna pas à se glisser dans la poussière et les ténèbres. Tout en suivant fidèlement son prudent compagnon, la Wyvérienne observait ce nouvel endroit. Certes mal entretenu et délaissé, il n'était pas dépourvu de richesse. Il y avait entre autres choses ce grand tapis qui amortissait leurs pas. Ou ce tableau abîmé qui, malheureusement, n'était plus ce qu'il était. Le portrait faisait peine à voir en comparaison de son cadre stylisé. Les toiles d'araignée étaient légion. Un petit sanctuaire pour les tisseuses. Un repaire sûr pour ces bipèdes en fuite ? Korë ne posa pas de question. Camille descendit dans une sorte de sous-sol, ou de cave. Elle l'accompagnait en soufflant doucement par les narines. Dans la ruelle, elle avait déjà descendu une bonne poignée de marches. Quelques-unes de plus n'était pas un problème pour ses jambes, certes, mais que dire au sujet de son petit ventre.
Toujours pas de crampe. C'est l'essentiel.
Le premier sous-sol habitait de drôles d'appareils. Tout en avançant, Korë conservait un œil sur ce sarcophage métallique qui brillait par son côté lugubre. Elle ne tenait pas à avoir un aperçu de ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur. Elle déglutit silencieusement avant de se focaliser sur la prochaine série de marches.
Devrons-nous les remonter ?
Où l'emmenait-il ? S'agissait-il d'un passage secret relié aux égouts ? D'un raccourci susceptible de les amener, en douce, loin de Sudo ?
Tandis que Camille verrouillait la porte derrière eux, la bardesse détailla cette grande pièce sobrement meublée. Dans un coin trônait un lit plutôt imposant. Il avait servi tout récemment. Il n'y avait pas trace de poussière sur les draps blancs. La Wyvérienne en décrocha son regard pour observer le visage découvert de son sauveur. Elle découvrit qu'il était joli. Jeune, mince et d'une beauté presque féminine. Des yeux en amande. De petites pommette. Il y avait de quoi se méprendre au premier coup d'œil. Korë accepta le verre d'eau qu'il lui tendait. Elle but lentement avant de piocher dans les victuailles. Elle mangea modérément avant de s'asseoir sur le lit, qu'elle continua d'étudier d'un œil distrait.
Depuis son départ des iles, elle avait visité tant de couches comme celle-ci qu'elle en avait perdu le compte...

- Combien de temps sommes-nous supposés passer ici ?

Il y avait peu de chance qu'on les retrouve. A vrai dire, la Génytrix craignait davantage la ponte. Elle sentit comme une piqûre, juste entre ses cuisses. Une grimace déforma son visage poupin. Ce n'était pas bon signe. Précurseur de ce qui devait arriver, oui. Elle déplaça une main sur son ventre. La bosse avait descendu de quelques millimètres. Le travail n'allait pas tarder à débuter. Korë le savait douloureux. Elle dénoua son ceinturon avant de se pencher pour retirer ses bottes. Autant anticiper la chose et se mettre à l'aise, s'était-elle dit. En l'absence de pantalon, elle n'eut pas à se soucier de se dégager les cuisses. Sous sa jupe bleue ne restait plus que sa culotte. Sans arrière-pensée, la Wyvérienne la fit glisser le long de ses jambes nues. Elle n'était pas plus pudique que ça. Camille l'avait déjà vu complètement nue, alors peu lui importait qu'il posasse ses yeux magnifiques sur son sous-vêtement.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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"Jusqu'au petit matin. Normalement."

Mais déjà les complications se manifestaient. Le visage de Melodia éprouva une souffrance passagère. Camille ne dit rien mais resta en état de vigilance. Bien entendu qu'il avait en tête le sujet de l'oeuf. Il vit donc parfaitement ce qui suivit. La main qui scannait le petit ventre rebondi. Le retrait de la ceinture car Melodia devait se sentir compressée. Puis ce fut le geste de trop ! La culotte glissa sur les jambes de la bardesse. Camille se retourna très rapidement pour montrer son dos. Ses joues avaient pris des couleurs. Et ses mains vinrent se poser sur son bas ventre. Geste d'attente qui pouvait être normal. Mais c'était avant tout pour dissimuler le début d'une erection innapropriee, car un drame allait survenir bientôt.

"Je... J'ai déjà assisté à la naissance de mes enfants mais... Shaïra n'a pas pondu sous sa forme monstrueuse. Elle m'a donné des bébés humains sous sa forme humaine. Et, euh, ce que je veux dire. C'est que je ne suis pas sage-femme mais, mais si je peux faire quelque chose, il faut me le dire."

Camille n'osait plus se retourner. Il se souvenait du grand lit aux draps blancs. Le meuble avait happé son regard quand il était entré dans la pièce. Le contraste était si fort avec la poussière sale et la Vierge de fer froide. Et puis....il était toujours confus de ces sentiments concernant Melodia. "Sa princesse" qu'il avait sauvé, prisonnière de sa tour. Cette femme monstrueuse aux traits humains et mignons. Bien que son caractère dénotait quelq'un de blasé par la vie.

*Le lit a été fait en précision de cette ponte. Mon contact a prévu de l'eau fraîche, une bassine, des anesthésiants. Le genre de chose pour un accouchement d'humain classique. Le lit est aussi fait pour être agréable et aider au travail. Je sais tout ça. Pourtant, je repense à elle quand elle était prisonnière de sa cage d'oiseau. Enchaînée... A ma merci. Ça... NON. Camille. Tu as une mission à achever. Tu as une famille qui t'attends. Et tu n'es pas dans un roman. Tu n'es pas un espion menant une double vie. *

"Je sais qu'il y a de l'eau fraîche. Il y a des médicaments. Il y a aussi des vêtements de rechange. Mais... Il n'y a que moi sinon."

*Il y a aussi de quoi tuer le bébé monstre et/ou la mère si la situation devenait hors de contrôle... J'essaie de ne pas y penser. Mais mon esprit professionnel ne peut pas mettre ce scénario de côté. Je me sens... écartelé.*

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Korë Grémorya
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Se concentrer sur autre chose pour atténuer la douleur. Douleur qui, pour le moment, n'était pas bien grande quoique passablement gênante. La Wyvérienne prêta donc une oreille attentive à ce que lui racontait son sauveur. Un vécu pour le moins insolite. Camille avait fécondé une femme capable de se transformer en monstre. Il était devenu père de plusieurs enfants - hybrides, en toute logique. Il avait assisté à l'accouchement - aux accouchements ? - de la dénommée Shaïra. Tout cela fit sourire la bardesse, qui commençait à avoir chaud.

- Je suis contente pour vous... mes félicitations !

Que lui demander de faire ? Elle l'ignorait. Korë avait toujours pondu dans la solitude. Jamais n'avait-elle partagé ce moment avec un mâle, avec un de ses amants. Elle avait toujours agi dans la discrétion avant de disparaître comme par magie. Parce qu'elle ne savait pas comment présenter son cas à ses compagnons.
Comment leur annoncer que leur "enfant", une wyverne par trop souvent agressive, était né en l'espace de quelques jours, voire parfois en une vilaine poignée d'heures seulement ? Comment les enjoindre à participer à cet évènement hors du commun sans les effrayer ?
Personne n'avait enseigné cela à la Wyvérienne. C'était à elle d'y réfléchir, d'imaginer une stratégie adaptée à chaque profil...
Tant de questions ! Tant de responsabilités ! Tant de stress !
Korë n'avait rien dit par rapport à leur horaire de départ, mais elle craignait que le "petit matin" mettrait bien plus de temps à arriver que prévu.
Elle s'allongea sur le lit, étirant ses jambes avant de ne plus pouvoir le faire.

- Je ne vous obligerai pas à vous retourner, lui dit-elle. Cet œuf n'est pas le vôtre. Vous n'aurez rien à vous reprocher.

La piqûre entre ses cuisses se fit plus insistante. Korë plia les genoux de moitié, écartant les jambes. Dans son ventre, l'œuf descendait doucement. Il forçait le passage à un rythme plutôt lent et régulier. Ce qui n'était pas toujours l'idéal, à vrai dire. La Wyvérienne n'était peut-être pas pressée mais...
C'est toujours l'étape la plus compliquée.
Des maux de ventre. Une légère montée de fièvre. Les muscles au niveau et sous la ceinture qui se crispent par à-coups. Le besoin de pousser pour "faciliter" l'opération. Sans compter la respiration qu'il faut contrôler au risque de manquer d'air ou d'étouffer.
Chaud. Toujours trop chaud !
Son visage s'était mis à perler. De petites gouttes de sueur, semblables à des cristaux liquides.
Elle grimaça de plus belle. Ses mains s'agrippèrent nerveusement aux draps blancs. La bardesse se mordilla les lèvres pour ne pas crier. Il fallait qu'elle se retienne de ce côté-là aussi, oui. La raison n'était pas évidente : en tant que mère d'une wyverne crépusculaire, Korë avait hérité d'un pouvoir oral au potentiel destructeur. Un seul de ses hurlements valait bien celui d'une banshee. Du coup, impossible pour elle d'élever la voix sur un coup de tête. Ce n'était pas toujours facile pour entamer un chant, dans son métier.
Ici, elle risquait surtout de les mettre en danger. Surtout Camille, qui n'avait rien demandé.

- A tout hasard... hh... n'auriez vous pas... ouf! ...quelque chose dans lequel... Gnnhh!... mordre ?

C'était de plus en plus dur. Son bas-ventre lui donnait l'impression qu'il allait se déchirer en deux ! En moyenne, un œuf de Wyvérienne fait plus ou moins la taille d'un poing. Celui-ci ne dérogeait pas à la règle. Heureusement qu'il n'était pas descendu de travers ! Son extrémité la moins large bousculait ses petites lèvres. De l'extérieur, en plein milieu de la vulve gonflée se découpait un point noir comme de l'obsidienne.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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Mélodia était très gentille. Attentionnée, même. Elle le félicitait de sa vie de famille. Elle le rassurait. En rien, elle ne l’obligeait à interagir dans l’acte de pondaison. Toujours dos à elle, il l’écoutait. Entendre le bruit des draps. Imaginer la femme s’allonger. Là, elle venait de faire quelque chose avec ces jambes. Ses pieds avaient glissé sur le drap. Donc… ses cuisses étaient maintenant écartées ?

*Mince ! Je suis si faible. J’ai l’air de quoi avec mon érection maintenant… *

Privé de son regard, son ouïe entendait davantage. Les mains qui, sous l’effort, froisse les draps. Le rythme de la respiration qui perd de son calme. Mais le réel déclencheur fut lorsque Mélodia s’adressa à lui. Le travail avait commencé. C’était clair comme de l’eau de roche. Et ce devait être plus que de la gêne à la façon dont les mots étaient modulés.

*Et moi qui réagit de… Non ! Ça suffit les bêtises. *

« Je vais vous trouver ça ! »

Il se retourna et prit toute l’ampleur de la scène dans la figure. Ce qui ne fit qu’accentuer la raideur dans son pantalon noir moulant. Peu importait ! S’il avait une libido malsaine, déréglée ou peu importait la raison ou le mot : ce n’était pas le bon timing. Mélodia allait pondre. Et il n’y avait plus que ça qui comptait !

« Et dire que vous auriez pu être toute seule dans cette épreuve, enfermée dans cette cage… »

Un bâton de bois rond se trouvait non loin. Avec à côté un linge qui ne demandait qu’à être enroulé autour. Camille se rappela que la planque avait pris en compte ce qui pourrait se passer, ce qui était actuellement en train de se dérouler. Alors il s’empressa d’enrouler le bois dur pour que le tissu soit plus agréable à la morsure. Ça épongerait aussi sa salive et… voilà que son esprit repartait dans des travers sexuels… Pourquoi ! Ces parents étaient des gens normaux. Il avait une éducation normale.

« Voilà. Mords là-dedans. »

Il avait contourné le lit pour lui tendre le bâton. Sa main avait manqué lui caresser les cheveux, comme il l’avait fait avec sa femelle. Mais ils n’avaient pas ce lien. Et il se retint. Si proche de son visage alors que… NON. Chut. Assez avec cette érection.

« Je… je vais me positionner à… à l’évacuation. Je… je peux me masquer les yeux si vous préférez que je ne voie rien. Enfin, si seulement vous voulez bien accepter que je me trouve entre vos… vos jambes. Je peux aussi attendre dans le coin de la pièce. Ou même sortir si vous préférez tr-travaillez seule. »

Depuis le début, Camille imaginait un œuf d’une taille de trente centimètres. Il était donc surpris que le ventre de Mélodia ne soit pas plus arrondi que cela. Peut-être la croissance de l’œuf serait très rapide dès le moment où il serait en contact avec l’air ? Une sorte de réaction chimique ? Et puis… il était question d’une sorte de dragon. Un dragon, dans la tête de Camille, c’était une créature gigantesque. Plus grande qu’un éléphant. Comment une telle créature pouvait naître d’un si petit œuf et faire tant de ravages comme elle l’annonçait ? Il était curieux. Confus. Perturbé. Et tant d’autres émotions qui venait nourrir son maelstrom intérieur.

*J’espère que ça ne finira pas en tragédie. Cette ponte. Ou ce qui va arriver ensuite… Pff… Je ne sais même pas comment on va réussir à traverser cette épreuve. Je suis totalement inexpérimentée. Et elle est bâillonnée. Niveau communication, on est vraiment au ras des pâquerettes… *

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Korë Grémorya
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Seule pour pondre, elle l'avait toujours été. Mais de là à le faire dans une cage, avec les entraves autour du cou et des membres ? Korë s'y était préparée mentalement, certes, mais, dans le fond, elle était contente d'y avoir échappé. Grâce à Camille, que cette épreuve perturbait. La Wyvérienne avait de la peine pour lui. Elle se sentait coupable. Même si c'était elle qui subissait le plus, dans toute cette histoire...

- Je... je vous remerci- Aaaouch !!

Le passage s'annonçait difficile. La bardesse dut redoubler d'effort pour ne pas crier. Pour ne pas tout foutre en l'air, d'une certaine façon. Dans un moment où ses impressionnantes capacités vocales relevaient de l'handicap. L'œuf descendait. Korë poussait derrière avec toujours cette même crainte de se sentir écartelée. Parce que le gros de la structure ovoïdale demeurait toujours en elle.
Je dois... l'éjecter... d'ici !
Un bien grand mot pour une ponte compliquée, oui.
Camille attira son attention. Les traits de la Wyvérienne se détendirent un peu. Elle était déjà moite de sueur, avec des joues presque aussi rouges que ses yeux qui fixaient le bout de bâton enroulé dans une étoffe de tissu. L'espace d'un instant, alors qu'elle battait nerveusement des paupières, Korë songea qu'elle aurait peut-être dû se dévêtir complètement.
Imbécile que tu es !
Elle faisait déjà trop d'effet à son sauveur. Korë, pas née de la dernière pluie, le sentait. Son charme opérait sur Camille - et pas qu'un peu.
Bonne ou mauvaise chose ?
Don ou malédiction ?
La Wyvérienne émit un curieux grognement avant de planter ses dents dans le bout de bois. Pile au moment où un gémissement franchit le palier de ses lèvres roses. Grimaçante, Korë leva les yeux au plafond, serrant les draps bien fort. Lorsque le plus gros de la douleur fut passé, elle répondit à son aide de camp par un franc hochement de tête. Une grosse veine avait commencé à se dessiner sur son front, d'ordinaire si lisse...
Restez !
Son regard le lui demandait. Une supplique. Peut-être même un ordre ?
En plein travail, la Génytrix n'avait plus les idées claires.
Ecartant davantage les cuisses, elle poussa encore plus fort ! Son bâillon improvisé lui permit d'émettre un grognement étouffé. Très proche de celui d'une bête, en l'occurrence.
Le genre qui pond des monstres...
Au moment où la plus grande circonférence de l'œuf dépassa les portes de son sanctuaire intime, les yeux de la Wyvérienne s'écarquillèrent. Elle manqua se renverser brutalement sur le dos tant le feu entre ses cuisses la brûlait !
Camille, de son côté, put distinguer une sorte d'épais liseré doré qui parcourait l'œuf sur toute sa longueur. Comme si un artiste avait pris le temps et la peine d'y ajouter des décorations à même la matrice de la Génytrix.
Sans aucun doute : la magie était à l'ouvrage, et ça depuis le début.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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Ça avait été comme un coup de fouet. Les dents solidement plantés dans le baillon (non, bâton ! Pas baillon…), Mélodia n’avait pas pu dire à haute voix à Camille de « Restez ! ». Mais il en avait subi toute l’intensité. Et… il aurait aimé l’entendre de vive voix. Il… avait peut-être un faible pour les femmes de fort caractère. Peut-être…

Et donc il était agenouillé devant les cuisses ouvertes de la pondeuse. Il avait voulu s’asseoir en tailleur face au monstre féminin mais il s’était senti plus restreint dans la possibilité de ses mouvements. De toute façon, il avait vu qu’elle avait vu qu’il avait une érection. Et ce n’était pas le moment de penser à un si trivial sujet… (oui, son cerveau essayait de tourner la situation à son « avantage »).

« Je le vois ! Il est… il est magnifique. Comme… je ne sais pas. Peint de la main d’un Dieu ? Il y a comme une ligne d’or sur l’œuf. »

Il aurait fallu que l’œuf soit violet. Verdâtre. Avec des tentacules. Ou peut-être des bubons ? Mais pas ça. Pas quelque chose qui faisait davantage penser à la beauté des œufs de Fabergé. Le regard de Camille n’arrivait plus à se détourner de l’œuf. Donc oui, il fixait aussi intensément l’intimité écartelé de Mélodia. Mais bizarrement, c’était secondaire.

Si le travail n’avait pas été si rapide… (tout était relatif. Mélodia ne devait pas l’entendre ainsi). Camille aurait alors usé d’une pommade qu’il avait dans une de ses nombreuses poches dissimulées. Etait-il besoin de préciser pourquoi cette pommade avait un effet permettant la dilatation ? Mélodia aurait-elle vraiment demandée la provenance du médicament ? Non, bien sur que non. Mais Camille aurait massé toute la zone autour de l’œuf. Cette frontière… Camille semblait marcher sur un fil de frontière depuis qu’il avait commencé sa mission. Il recommençait avec ce massage qui avait des allures érotiques et qui avait aussi un but médical. Comment l’aurais pris Mélodia ?

L’œuf finit par tomber sur les draps tâchés de fluides.

Il y a un instant de flottement.

Camille n’a d’yeux que pour le résultat de cette ponte. Ses mains tremblent. Elles se rapprochent doucement du trésor de Fabergé. Ses pensées sont… chaotiques. Il sait qu’il y a une femme qui vient de souffrir juste à un mètre de lui. Il se rappelle qu’il a une mission. Tout comme il se rappelle qu’il a une famille et une femelle sur un autre monde. Mais… cette œuf… Si irrésistible. C’est comme… un trésor. SON trésor.

« Magnifique. »

Sa voix sonne comme s’il était dans un état second. Et ses mains finissent par se refermer autour de l’œuf couleur ténèbres au liseré d’or. Le contraste est si saisissait qu’aux yeux de Camille, l’or semble brûler de son propre feu. A moins que ce soit la prochaine capacité de la Wyverne qui lui donne effectivement cette effet ! Ce serait…

« Cool… »

Sa main glisse sur l’œuf. Il y a quelque chose d’obscène. Pas méchant mais… plutôt pervers. Camille cherche à ressentir la chaleur au travers de la coquille. La chaleur de… de quoi ? La chaleur de l’intimité de Mélodia ? La chaleur de la vie ? La chaleur des flammes du dragon ? Il ne sait pas. Probablement tout ça à la fois.

« A moi. Cet œuf est… à moi. »

Dans un état second… Et toujours cette pensée. Et si c’était lui qui avait un coït avec la pondeuse ? Lui qui n’a aucun pouvoir. Quel petit monstre à écailles le monstre féminin lui donnerait ? Elle est là. Juste devant lui. Les cuisses écartées. Affaiblie par le travail. Ce serait si… tentant.

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Korë Grémorya
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Peint de la main d'un Dieu ? Un œuf marqué d'une ligne d'or ? Korë ne pouvait pas encore le voir mais cela paraissait prometteur. L'or, n'est-ce pas une belle couleur, synonyme de richesse ? La Wyvérienne n'avait néanmoins pas encore entendu parler de son autre teinte, majoritaire. Le noir, lui, avait quelque chose d'inquiétant. Et il l'était, dans ce cas précis, à très juste titre...

- Hmpf !!... Gniiiiiiirrrgh !

La ponte touchait à sa fin. Tout ce qui lui restait à faire était de pousser. La Génytrix donna son maximum - comme d'habitude avec cet exercice monstrueusement éreintant - et parvint enfin à expulser l'œuf d'obsidienne et d'or de sa vulve brûlante ! Le produit magique de ses entrailles rebondit doucement sur les draps, entre ses orteils crispés ; s'il ne luisait pas encore de magie, il n'en demeurait pas moins brillant de fluides dont une petite partie des draps s'étaient imprégnés.
Toute transpirante, ballonnée malgré son ventre soulagé d'un poids conséquent, Korë s'accorda un moment pour récupérer. Retrouver son souffle. Ses dents relâchèrent le morceau de bois. Maculé de salive, il tomba sur sa poitrine avant de basculer sur le matelas souillé.
Délicatement, petit à petit, la douloureuse grimace de la bardesse laissa place à un sourire de pur soulagement.
Cela s'est bien passé.
Savourant sa délivrance sur tous les plans, elle inspira une grande goulée d'air avant d'observer le garçon en noir qui avait assisté à toute la scène. Le premier observateur d'une de ses pontes alors qu'il n'avait (encore ?) jamais copulé avec elle.
Comme c'est ironique...
Loin d'éprouver de la révulsion, il était fasciné. Par son corps ? Oui, d'un certain côté - érection oblige. De l'autre, il s'agissait surtout de l'œuf. Korë, toujours exsangue, le regardait le ramasser avec un soin extrême...

- Vous... trouvez ?

Les yeux de la Wyvérienne s'arrondirent mollement. Noir. Son œuf était noir comme un boulet de canon ! Sombre comme un explosif. Une inquiétante comparaison. Un mauvais présage, à n'en pas douter. Tentant de se redresser, la Génytrix entonna un geste qu'elle interrompit en chemin. La faute à un élancement aux alentours de sa plaquette abdominale. La menace d'une crampe était réelle. Korë s'était asséchée avec cette violente ponte. Elle avait soif, mais ce n'était pas ce qui la préoccupait le plus, non.
Comme obnubilé par l'œuf, Camille semblait dans un état second.
Elle croisa son regard à moitié fou. Le désir et un certain besoin d'appartenance s'y lisaient.
Consciente qu'elle ne pourrait rien faire pour l'empêcher de la prendre, la bardesse fit de remarquables efforts pour ramener le buste. Par mesure de sécurité, elle serra ses genoux encore un peu tremblants.

- Non... je regrette...

Elle était devenue blanche. Une peau de perle qui rappelait encore et toujours son degré de fatigue. La main de Korë se tendit ; elle la déposa sur l'œuf, entre celles de son compagnon mystifié. Celui-ci, tout comme elle, sentait sans doute de légers picotements dans ses doigts. Une lueur pâle brûlait sous la surface de l'ovoïde. La chaleur de la magie. Le feu doux d'un pouvoir sur le point d'éclore.
Curieusement, la Wyvérienne ne chercha pas à forcer Camille à décoller ses mains de l'œuf.
Par souci de force ? Parce qu'elle avait toujours confiance en lui ? Ou bien pour une autre raison ?

- Il ne durera pas.

Un pressentiment. Une intuition...
Elle avait tristement raison.
Sous leurs doigts, l'œuf commençait à se "désagréger". Une lumière, jaune et plus forte, accompagna son inéluctable conversion en une sorte de nébuleuse. L'étincelant nuage monta jusqu'au plafond avant de s'assombrir brutalement. Il traversa l'obstacle plane, fit de même avec les suivants, pour prendre la poudre d'escampette dans l'air frais de la nuit. Cette énergie de la création n'allait pas tarder à se condenser pour finalement adopter l'apparence d'une Wyverne Crépusculaire adulte dans un puissant rugissement de frustration.
Mais avant cela, Camille et Korë purent se sentir tous deux investis d'un pouvoir insolite ! Cette lumière de vie qui les avait éclaboussés, avec laquelle ils étaient entrés en contact, pénétra en eux, les traversant à la manière d'un décharge pour les imprégner d'une énergie nouvelle.
La Génytrix, plus habituée que son compagnon à ce drôle de phénomène, eut un léger moment de flottement avant de s'ébrouer.

- Brrr... Toujours aussi perturbante, cette sensation. (Elle leva des yeux ronds sur son vis-à-vis.) Attendez... vous aussi ?

Il avait suffit qu'il touche son œuf pour... ?
Vraiment ? Comme ça ?
Cela non plus, on ne le lui avait pas enseigné.
Rentrant la tête dans ses épaules, Korë se crispa d'un seul coup. Contraction soudaine qui précéda cet hurlement en provenance du dehors. En provenance de ce ciel nocturne où un monstre s'était matérialisé !

- Oh, non !

Le regard tourné vers le plafond, la bardesse, en proie à de violents frissons, s'était ratatinée sur place.

- La wyverne... sa venue... le crépuscule...

Elle porta une main tremblante à sa poitrine.
Son regard terrifié se porta sur Camille.

- Nous ne devons pas restés ici !

Molle comme un chiffon, elle entreprit de se laisser glisser hors du lit. L'adrénaline ne l'aidait visiblement pas à se remettre de la ponte.

- Il faut... il faut quitter cet endroit... fuir cette ville... partir... s'éloigner... aaah...

Menaçant de s'effondrer à tout moment, Korë titubait comme une ivrogne. Si elle entreprit de ramasser ses bottes pour les enfiler, elle en oublia complètement sa petite culotte qui traînait par terre.
Plongez dans le regard de la Génitryx !

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Camille Marquise
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L’œuf ne durera pas, elle lui avait dit. Camille n’avait pas voulu la croire. C’était son trésor de Fabergé ! A LUI ! Et très vite, la réalité donna raison à la pondeuse. L’œuf noir devint lumière blanche. Camille leva la tête pour suivre la direction que prenait l’œuf… enfin, la chose qui était sorti de l’œuf ? Ce qui donnerait naissance à ce qui avait été dans l’œuf ?... C’était compliqué. Toujours était-il que ses mains étaient figées dans leur position. Comme s’il y avait toujours l’œuf entre elles deux.

Quand soudain la « lumière » de l’œuf le traversa !



C’était…

*C’était quoi ?... *

Une description indescriptible. Comme un savoir qui se réveillait pour annoncer en lettres majuscules que le POUVOIR était désormais sien. Mais c’était ridicule. Un œuf ne donnait pas un super-pouvoir. Sans compter que Camille n’avait rien à voir dans cette ponte. D’ailleurs, une femme ne pondait pas ! Elle donnait naissance à un petit être humain de chairs et d’os.

*Quelle situation surréaliste. *

« Est-ce que… je rêve ? »

Ses yeux étaient troublés. Comme si un voile flou recouvrait ses pupilles. Camille était complètement perdu. Il avait étudié sa mission. Il le faisait toujours avant de passer à l’action. Il se savait faible. Autant de cœur que de corps. Il n’avait pas le choix que de partir équiper des bons outils et des bonnes connaissances. Et voilà qu’il nageait en plein délire onirique…

*Comment ça « moi aussi » ? Je n’aurai pas dû être touché par la grâce divine ? *

« AaaHhh !... »

Une créature avec un masque d’or. Un ciel de ténèbres. Quelle était cette terrible vision cauchemardesque ?! Mélodia lui parla. Camille resta pantois. Elle disait qu’il fallait fuir. Lui ne pouvait rien faire d’autre qu’être immobile.

« Ca me démange le nombril… Et je sens une sensation fantôme autour de ma taille… »

Il venait de parler à voix basse. Son corps avait ressenti le pouvoir qui allait se matérialiser. Un piercing de métal dans le nombril. Une chaîne de fer autour de sa taille. La manifestation du pouvoir de la Wyvérienne. Mais c’était un concept impossible pour lui à concevoir à ce moment précis de la chronologie de sa vie.

Mélodia s’enfuyait aussi lentement que son corps le lui permettait. Camille se mit à fuir à son tour. Dans la direction opposée. Pour finir en position fœtale dans un coin de la pièce, deux étages sous le niveau de la terre. Un étage au-dessous de la Vierge de Fer…

Les mains sur le dessus de sa tête, il commençait à balancer d’avant en arrière. Il marmonnait des choses incompressibles. Il n’était pas un Héros. Il n’était pas un de ces hommes virils si impressionnants de muscles. Son sang-froid s’était envolé avec la Wyverne. Une partie de son esprit avait posé ses yeux sur la culotte oubliée. Mais d’érection : il n’y en avait plus la moindre trace.

Mélodia souffrait de sa ponte ? Suffisamment claire d’esprit pour comprendre la terrible menace, elle mettait tout en œuvre pour fuir ? Oui et oui. Pouvait-elle compter sur l’aide de Camille qui était allé la chercher dans un terrible établissement où on autopsiait des fées aux ailes arc-ciel ? Où on forçait les derniers élèves à forniquer avec des cadavres froids ? Où on enfermait des femmes exceptionnelles dans des cages à oiseaux géantes ?



Mélodia était seule. Pire. Elle devait maintenant, malgré son état de fatigue et de faiblesse, faire un terrible choix. (était-il si terrible ? Etant donné le peu de sentiments dont elle avait fait part ?...). Faible, en connaissance d’une menace terrible : elle allait devoir s’occuper en plus d’un homme apeuré au physique efféminé ? Mais… cet homme. Ce… sauveur. Il avait touché son œuf. Pas l’œuf de Camille, celui d’un violer qui plus est. Mais il l’avait touché. Et le pouvoir l’avait traversé. Alors… alors quoi ?

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Korë Grémorya
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Avec un léger train de retard, Korë s'aperçut qu'elle ne s'était pas dirigée vers les escaliers. Elle devait contourner le lit pour ce faire. Une épreuve en soit pour celle qui venait tout juste de pondre. La Wyvérienne ne se sentait pas très à l'aise sur ses jambes qui flageolaient dangereusement. Alors qu'il lui fallait fuir - loin d'ici. Vite ! A tout prix. Aujourd'hui même, et non pas le lendemain !
Mais n'avait-elle pas oublié quelqu'un, dans toute cette histoire ?
Nous.
Ce simple mot l'avait poussée à regarder dans la direction de Camille.
La situation avait beau être pressante, Korë captait toujours la présence de son sauveur... qui n'avait plus l'air aussi sombre et vaillant que tout à l'heure. Tandis qu'elle s'aidait du lit pour clopiner vers ce qu'elle supposait être son salut, la Génytrix l'observait.
Il ressemblait à un enfant frappé par une trop dure réalité. Un gamin traumatisé par les évènements. Un être sensible, apparemment. Trop émotif pour ce monde de fous à lier qui s'amusent à prendre leur pied sur le dos des autres.
Et pendant ce temps-là, au-dessus de leurs têtes, la nouvelle Wyverne s'écrasait parmi les habitations. On entendait déjà quelqu'un crier, au-dehors. Peut-être le propriétaire d'une maison transformée en tas de gravats ? Peut-être une mère affolée par l'intrusion de cette bête monstrueuse au sein de son unique lieu de vie ? Impossible de faire la différence entre le hurlement d'un homme ou d'une femme : il était suraigu et assourdissant.
En cherchant à se précipiter, Korë bascula en avant. Elle s'effondra lourdement sur le plancher, se cognant le menton. Un choc qui manqua la sonner. L'adrénaline aidant, elle s'ébroua comme un chien et repartit de plus belle - en rampant.
Je ne suis pas seule.
Le garçon recroquevillé dans son coin se trouvait à moins de deux pas d'elle. Les traits tirés dans l'effort, la Génytrix surmonta sa faiblesse afin de rompre cette distance. Elle se dressa sur les genoux.
Je refuse de l'être en sa présence !
Ses doigts rencontrèrent les épaules de Camille. Il n'avait pas cessé de se balancer d'avant en arrière. Un état qui la perturbait, mais certainement pas autant que lui.

- C-Camille... Camille ?

Elle le secoua un peu.

- Vous m'entendez... ?

Toujours pas de réponse ?

- Camille !

Elle le secoua plus fort pour un résultat mitigé.
Cela finit par l'agacer.

- Mais vous allez m'écouter, à la fin ?!

Elle avait encore de la force dans les bras. Suffisamment pour l'obliger à se tourner vers elle et à la regarder droit dans les yeux. Une colère froide froissait ses jolis traits.
Une bardesse, n'est-ce pas fait pour être écoutée, nom d'une wyverne ?!
Mélodia gifla son "sauveur" avant de l'attraper par le devant du col.

- Auriez-vous oublié votre mission ? (Elle se tenait nez à nez avec lui.) Vous me laisseriez toute seule dans cette épreuve ? Que m'avez-vous dit, tout à l'heure, alors que j'étais sur le point de pondre ? Souvenez-vous-en ! Souvenez vous de tout, ou la wyverne nous mettra la griffe dessus et nous dévorera tout cru !

Elle avait besoin de lui. Il n'était pas fort. Il n'avait rien d'un héros. Il ressemblait plus à un vulgaire cambrioleur qu'autre chose. Mais il était là, et il l'avait tirée des griffes d'un satané violeur ! Que devait-il faire d'autre, sinon finir le travail pour lequel on l'avait embauché ?
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