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Marishka Auschwitz
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« Oui, je suis possessive à ce point. Je la veux pour moi toute seule. Je sais que ce n’est pas possible mais je veux Liliane. Je ne sais pas encore quel type de relation exactement, mais je la veux. Et en même temps, je ne veux pas que ce soit un outil. Je veux qu’elle soit quelqu’un… »

Elle hésite à aller au bout de sa phrase. Mais ça ne sert à rien de tourner autour du pot avec Shayne. En plus, il faut qu’elle l’extériorise sinon elle s’énervera toute seule dans un futur proche.

« quelqu’un à mon niveau. Je me doute que tu n’aimes pas que je dise ces mots. Alors je vais en ajouter d’autres. Je serai à ta droite. Je vais m’élever rapidement et rejoindre cette place de Première Elue. Parce que tous les autres marchent sur leur chemin de vie. Et il n’y a qu’une seule possibilité de destination pour eux, peu importe l’itinéraire qu’ils prennent : c’est leur défaite contre moi. Bref, je vais m’élever jusqu’à toi, Shayne, et s’il faut que je tire Liliane vers une sorte de statut divin avec moi : je le ferai. »

Et ce regard d’Alma est inflexible. Elle n’y avait pas réfléchi avant. Présentement, elle n’a aucune idée de comment hisser Liliane à un statut de demi-déesse (après tout, elle ne sait même pas encore comment le faire pour elle…) : mais elle le fera. Son regard le crie silencieusement.

« Et, pour répondre à tes autres questions, je ne veux pas étudier ou travailler là où se trouve Liliane. Je veux acheter tous les terrains que je disais avant pour construire un parc énorme. D’abord un « petit ». Ce sera un laboratoire d’expérimentations. Ce sera une façon de fortifier la communauté qui m’a donné ce surnom de « Sainte aux plantes ». Ce sera aussi un endroit où je pourrais retrouver Liliane et chercher ce que je veux exactement de cette relation. Ce sera également un endroit où le Vert sera plus puissant que n’importe où dans le monde. Tu vois, Shayne, malgré ces futilités de sentiments dans lesquels je patauge, je ne perds pas de vue mon objectif de puissance. »

Et elle le croit. Elle pense qu’il est tout à fait possible d’être la Première Elue et la copine de Liliane. Les deux sont complémentaires. L’un permettant à l’autre de grimper plus rapidement sur l’échelle de l’évolution.

Alma croise les bras. Elle pense qu’elle en a assez dit. Mais elle sait aussi que Shayne ne va pas abandonner si vite. Elle va la pousser dans des recoins. Alma va devoir réfléchir plus profondément à tous les sujets qu’elle vient d’évoquer. Shayne va chercher à la faire tomber. A trouver le point faible. A l’énerver. Tout cela pour la tester. Pour la faire évoluer. Mais Alma se sent prête à cette bataille sans violence physique. Elle se sent bien ancré sur ses appuis.

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Jeannie
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« Je vois juste un petit problème avec ton plan. Une broutille, vraiment mais… Autant la mettre en évidence, n’est-ce pas? Il y a une seule personne qui décide qui va se tenir à mes côtés et où dans la hiérarchie de mon culte. Et cette personne c’est… Moi. Et uniquement moi. Donc tu vois, tu ne peux pas décider où Liliane sera dans les plans et dans mon organigramme. Seule moi le peut. Tu vois le problème, Alma?

Tu as l’air de penser que tu as ton mot à dire… Alors que ce n’est pas le cas. Il y a une limite à ce que tu peux ou ne pas faire. Et jusqu’à nouvel ordre? Liliane ne fait pas partie de mon organigramme. Elle ne le mérite pas. Si elle fait ses preuves? Nous revisiterons cette discussion. Mais d’ici là? Ouvre bien grand tes oreilles. Liliane. N’est. Rien. Pour. Moi. Tâche de ne pas l’oublier. Si elle a la valeur que tu prétends… On verra. »


Évidemment que je provoque Alma. Que j’évoque le rapport hiérarchique entre nous. Que je la pousse vers la partie sombre de son être et voir ses réactions. Elle ne pensait quand même pas que j’allais dire : mais oui, Alma, tu peux siéger à ma droite et je vais accepter Liliane comme une élue de haut rang. Non. Même si elle était amoureuse folle de Liliane, j’ose espérer qu’Alma resterait suffisamment lucide pour se rendre compte de cette absurdité. Si Alma désire vraiment Liliane pour elle seule, si elle désire vraiment l’élever vers les sommets qu’elle convoite… Elle va devoir travailler pour deux. Car n’oublions pas que, jusqu’à présent, elle n’a rien révélé de ma nature ou de mon culte à son amie. Et considérant que Liliane semble être un esprit plutôt libre… Elle pourrait très mal voir le fait qu’elle devra se subordonner et obéir pas tout à fait aveuglément à mes ordres.

Mais en même temps, tout ceci fait partie d’un plan plus vaste. Je contrôle Liliane. Et en contrôlant Liliane, j’ai une plus grande emprise sur Alma. Évidemment, si elle finissait par découvrir la vérité, ma fille adoptive serait probablement en colère… Avant de réaliser qu’en fait… Liliane est sa propre personne. Oui, créée par moi, un cadeau pour Alma. Mais une personne à part entière, une marionnette dont je n’ai jamais eu besoin de tirer les ficelles. Autrement dit, Liliane, par elle-même, sans influence de ma part, aura été un élément positif pour Alma. Ce qui pourrait mener à une dangereuse conclusion. Qu’Alma est suffisamment importante pour moi pour que j’accepte de ne pas tout contrôler. Pourquoi est-ce dangereux? Car si Alma venait à réaliser sa vraie valeur à mes yeux… Elle pourrait devenir bien plus proche que je ne serais confortable. Une vraie fille adoptive.

En ce moment, je dis fille adoptive mais c’est plus : moi qui donne les ordres, elle qui s’exécute avec plus ou moins de résistance, un rapport inégal basé sur la puissance. Si elle découvrait la vérité, la valeur que je place en elle et que notre relation ne se basait plus sur un rapport de force mais des sentiments sincères… Je ne saurais pas quoi faire. Toute ma vie j’ai gardé les gens à distance. Même mes amitiés sont atypiques. Je veux dire… Mystique n’est pas exactement une personne ordinaire et ma relation pour le moins atypique voire toxique avec Helena Wayne loin d’être normale. On ne parlera même pas de mes relations familiales. Je ne vais pas mentir. Je suis terrifiée à l’idée de m’ouvrir, réellement. Je suis un pur produit du chaos et d’émotions négatives. Je ne peux pas, ne devrais pas, exprimer quelque émotion positive. Qu’est-ce qui va arriver si cela devait se produire?


« Jusqu’où es-tu prête à sacrifier pour que j’accepte Liliane dans mes rangs et avec la position que tu souhaites? »
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Marishka Auschwitz
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Oui, la colère monte en Alma. Bien entendu qu’elle n’a pas imaginer une seule seconde qu’elle et Liliane se trouverait dès le lendemain au côté de Shayne. Par contre, il y a autre chose qui se développe dans sa petite tête. Un… plan. Une esquisse de stratégie. Rien que de penser à sa réalisation, Alma sait qu’elle joue très près, très très près des flammes. L’idée même pue l’hérésie.

* Est-ce que Liliane pourrait te contrôle avec son pouvoir sur les parfums ? C’est invisible et terriblement efficace. Je me demande si même toi tu pourrais y résister, Shayne ? *

Mais Alma ne dit rien. Elle se découvre une nouvelle force. Il y a toujours cette colère, cette impatience et toutes ces choses qui la mènent généralement droit dans le mur. Si ce n’est elle-même qui se cogne la tête à faire acte de sabotage envers elle-même. Mais derrière cette colère ? Il commence à y avoir une certaine assurance. Rien que l’idée d’utiliser le pouvoir de Liliane contrer la Déesse alors qu’elle a subi elle-même ses terribles pouvoirs du Chaos ? Hum…

« Jusqu’où ? Je suis prête à aller au bout du monde pour posséder Liliane à mon côté. »

Ce n’est probablement pas une question de distance qu’attendait Shayne. De toute façon, Alma ne voit pas trop quoi répondre à ça. Qu’est-ce qu’elle possède à sacrifier ? Son hangar ? Un lieu ça se détruit, se reconstruit ou se construit ailleurs. Ses professeurs ? Les connaissances se trouvent dans son cerveau. Shayne est-elle prête à aller jusqu’à une lobotomie ? Est-elle chaotique jusqu’à cette extrémité ? Alma ne pense pas. Que reste-t-il ? Shayne elle-même ? Oui, ce serait un terrible sacrifice que de perdre cette présence maternelle. Mais Alma a déjà perdu sa mère biologique. Ah, il reste une dernière option. Perdre la possibilité d’être la Première Elue ? Hmm… Ça ne parait plus si important que ça. Elle pourrait très bien s’accommoder à vivre au jour le jour avec Liliane et faire développer son parc pour répandre le Vert sur ce monde d’adoption.

Beaucoup de réflexion. Peu de mots chez Alma à la finalité. Est-ce que la télépathe écoute ? Ou est-ce que Shayne avance à l’aveugle aujourd’hui ?

« Voilà, ça me saoule. Les si, les peut-être, les conditionnels. Donne ton épreuve, Shayne. »

*De toute façon, je ne suis même pas sûre que Liliane veuille de tout ça. Elle est bien trop pacifiste et solaire pour être au côté de Shayne. *

« Ou alors laisse-moi rentrer chez moi. Avec un portail ou ma moto, je m’en fiche. Mais fais quelque chose. Trop de blabla, je trouve. »

*Oui. Il va falloir que j’arrive à faire un test. Quand Shayne et Liliane se rencontreront, il faut que je sache si elle est sensible au pouvoir du parfum. Toujours avoir une solution à tout problème. Même de ses alliés. Surtout ! de ses alliés. *

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Jeannie
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« Tu ne comprends donc rien, Alma… C’est bien ce que je pensais. Tu n’es pas rationnelle quand il s’agit de Liliane. Je te demande juste une chose. Après, terminé le bla bla. Promets-moi que quoi que tu fasses, tu vas mûrement réfléchir. Une seule action, faite sous le coup de l’émotion, peut à jamais ruiner une vie. Mon existence en est la preuve. Si ma créatrice avait agi rationnellement… Bref. »

Je n’ai pas terminé cette phrase commençant par un si. Mais Alma, qui connait mes origines car nous en avons discuté à un point X dans le passé, peut très bien deviner ce qui manque. Si Jeannie avait agi rationnellement, Shayne n’existerait pas. Maintenant, vous vous posez probablement la question, avec raison, du pourquoi j’ai dit ou amorcé cela avec Alma. Pas parce que je voudrais mettre fin à mon existence ou parce que je regrette mon existence, non. Jeannie est une déesse. Une vraie déesse. Et une décision prise sur le coup de l’émotion a donné naissance à un fléau qui peut sévir où bon lui semble. Qui dispose de terrifiants pouvoirs. Qui a juré sa perte. Moi. Une erreur de jugement qui continue de torturer, des millénaires plus tard, ma créatrice. Alors qu’est-ce que j’ai essayé de dire à Alma? De réfléchir avant de faire quelque chose qu’elle regrettera.

Et on ne parle pas d’un petit regret. On parle de ce poids qui vous écrase, qui vous étouffe, qui vous lacère le cœur et en fait des lambeaux. Ce poids-là. Et depuis que nous nous connaissons, c’est probablement la chose la plus terrifiante que je lui ai dit. Et si elle ne le réalise pas maintenant, elle est intelligente. Elle ne tardera pas à comprendre et elle aura peur, elle aussi. De ce que son manque de jugement pourrait avoir comme conséquence catastrophique. Et en même temps, pour la Alma plus fragile, que veut désespérément rendre sa maman adoptive fière, son orgueil de Alma la bonne fille va se gonfler de la taille d’un zeppelin. Parce que c’est une énorme preuve que je tiens à elle. Elle finira par s’en rendre compte. Je fais signe de me suivre et nous retournons vers sa moto. Le plein est fait, elle a été révisée côté mécanique et nettoyée. J’ouvre un portail pour la ramener elle et son bolide chez elle avant de lui donner un baiser sur le front en lui demandant d’être prudente.

Les gestes ou les paroles d’affection sont extrêmement rares chez moi. Je ne sais pas si Alma se rend compte de la chance qu’elle a. Peut-être que oui. Peut-être que non. Une fois de retour dans mon QG à Rheelasia, je me rends compte immédiatement que quelque chose ne va pas. Ma télépathe refuse de me regarder dans les yeux. Qu’est-ce qu’il y a, que je lui demande. Elle m’informe que Liliane a pris les transports en commun après ses cours… Et que le métro a été pris en otage par un groupe terroriste. Merde. Si j’interviens… Alma va suspecter quelque chose, avec raison. Si je ne fais rien, Liliane pourrait être tuée. Hum… Et si c’est moi qui l’annonce à Alma, elle risque de péter les plombs parce que j’espionne son amie... Non. J’ai encore une carte à jouer. Mon ombre. Ce serait crédible qu’elle enquête sur Liliane comme elle l’a vu en présence de ma fille adoptive…


« Alma? Oui je sais qu’on vient de se quitter et je ne t’aurais pas appelé sur ton téléphone si ce n’était pas important. Écoute-moi avec attention. Tu sais, mon ombre, celle qui est chargée de garder un œil sur diverses choses? Elle a suivi Liliane. Et avant de te fâcher, entends ce que je vais te dire. Ton amie est prise en otage avec les autres passagers du métro qui devait l’amener de ses cours à son travail. Tu choisis : tu la sauves ou je m’en charge. »
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Marishka Auschwitz
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Alma ne comprend pas la phrase non finie de Shayne. Elle a autre chose en tête pour comprendre l’importance des non-dits de sa mère adoptive. De toute façon, elle n’a qu’à parler franchement ! Alma est une bourrine dans sa façon d’agir. Aller droit au but. Ne pas tourner autour du pot. Bon, certes, elle a des difficultés à avouer ce qu’il y a dans sa tête et dans son cœur. Mais c’est parce qu’elle manque de vocabulaire et d’expérience. Ca va venir. Alors que Shayne… Peut-être que Shayne ressemble bien plus à Alma qu’on pourrait le penser, au final.

La conversation prend fin. Shayne libère Alma qui repart avec sa moto pleine et révisée. Est-ce qu’il y a des cours que les deux femmes devraient prendre pour faire évoluer leur relation ? Peut-être qu’elles devraient faire appel à un énième professeur supplémentaire ? Car il y a énormément d’obstacles pour obtenir une relation stable et saine. Beaucoup trop de colère et de déni qui mènent à des disputes alors qu’Alma aurait voulu du réconfort. Même si elle aura des difficultés à l’avouer.

Donc Alma est revenue chez elle. Elle s’est affalée dans le canapé. Celui où elle a passé du temps sur les cuisses de Liliane. Mais il n’y a personne. Il semble faire plus froid dans son hangar. Le silence semble plus pesant. Alma a beau tourner la tête à gauche et à droite, elle ne sait pas sur quoi jeter son dévolu. Elle se sent vide. Elle n’a envie de rien.

*Merde que c’est compliqué les relations humaines. Pourquoi faut-il ressentir les deux extrêmes ? Passer de la joie au néant. Pourquoi je ne peux pas reprendre des activités normales ? Pourquoi Liliane reste à ce point dans ma tête ? Pourquoi est-ce qu’elle a laissé son parfum sur les coussins ? Merde, ça me prend la tête tout ça ! Shayne fait chier. Je l’avais appelé pour… pour… et puis elle a encore tout fait pour m’énerver ! Elle est chiante. *

Coïncidence ? Alma a du mal à y croire. Shayne qui l’appelle au sujet de Liliane. Alors qu’elle pensait aux deux femmes avant d’être dérangé par la sonnerie. Et c’est à propos de cette emmerdeuse d’ombre ! Et…

« QUOI ?! »

Ce n’est pas de la colère qui l’anime : c’est de la rage ! Elle est déjà debout, ses lianes virevoltant dans les airs.

« Il y a une troisième option ! Liliane se débrouille toute seule avec son pouvoir ! »

*Non, ne lui dis pas de quoi il s’agit. Tu dois conserver cet atout dans ta manche. *

Ses yeux se baissent sur sa manche à elle. Là d’où jaillissent ses tentacules recouverts aux extrémités de métal.

« Téléporte-moi là-bas. Je lui donne deux minutes pour réussir à gérer la situation. Après quoi, je m’occuperais de façon violente et sanglante de ces connards de terroristes de merde ! »

Elle halète. Ses yeux passent nerveusement d’un coin à un autre de la pièce. Où est-ce qu’il va apparaitre ce traînard de cercle de téléportation ?!

Puis une idée lui vient entre deux vagues de rage.

« Et, tu devrais venir aussi. Ça… serait comme une sorte de sortie en famille, non ? »

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Jeannie
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Connaissant Liliane et le pouvoir de Liliane… Je doute très fortement qu’elle décide sérieusement de tenter de terrasser un groupe de terroristes. Elle va plus tenter de calmer le jeu et d’empêcher les autres otages de paniquer. La panique fait faire des choses stupides. Le genre de choses stupides qui se terminent avec une balle dans la tête. Et Liliane est peut-être idéaliste mais certainement pas stupide. Je manque de m’étrangler de rire quand elle me supplie presque de l’accompagner. Vous me direz que non, Alma n’a rien fait de tel. C’est dans la façon dont elle le dit, en fait. Alma ne demande jamais d’aide si elle peut l’éviter. Elle a son orgueil, voyez-vous. De proposer de faire une « sortie de famille » est une excuse grosse comme la lune pour demander de l’aide de façon déguisée. Elle le sait. Je le sais. Vais-je me prêter au jeu? Excellente question…

Si je dis non, que je mets en évidence son stratagème, cela va la mettre sur la défensive mais pourrait la forcer à demander formellement de l’aide. Ce serait un pas vers elle qui réalise qu’elle ne peut pas tout faire tout seul. Elle le sait, soit dit en passant. Mais les vieilles habitudes ont la peau dure. Si je refuse point en disant qu’elle est malhonnête dans sa requête ou que c’est indigne de moi, elle sera en colère, oui, mais dans ce cas ce sera sa réussite (ou son échec) à elle seule. Encore que… Je peux aussi dire oui. Et Alma sait éprouver de la gratitude, à sa façon. Peut-être même qu’elle trouvera le courage d’abaisser ses défenses et de dire un merci sincère. En temps normal, je suis du genre à vouloir lui donner la leçon qui lui sera la plus utile. Devant sa détresse, par contre… Allez Shayne. Un beau geste. Pour cette fois. Rien que pour cette fois. Un portail plus tard…

Je suis dans le hangar d’Alma. Je la serre dans mes bras pour calmer la tempête dans son cœur et la rage dans sa tête. Je suis maman Shayne à la présence réconfortante, rassurante. C’est de cela dont elle a besoin en ce moment. Elle a besoin de pouvoir s’accrocher à quelque chose. Ce quelque chose, c’est moi. Alma s’inquiète pour Liliane, honnêtement, sincèrement. Liliane fait naitre quelque chose en elle et elle ne veut pas le perdre. Et là, qu’elle le reconnaisse ou non, ma fille adoptive a peur. Peur de perdre Liliane. Une balle. Une balle perdue. Un terroriste qui décide de se faire exploser à côté d’elle. Alma doit être en train d’imaginer un million de scénarios tragiques où elle perd Liliane. Et moi, donc, je fais contrepoids à ces images négatives. « Ne t’en fais pas », que je lui dis, « on va la ramener saine et sauve, ta petite amie ». Alma proteste que Liliane n’est pas sa petite amie...

Mais je ne lui laisse pas le temps de protester. Nouveau portail et nous sommes dans l’ombre du métro. Personne ne nous a vu arriver. Nous sommes au milieu d’un tunnel et non arrêté à une station. Il y a un total de dix wagons et au moins deux terroristes par wagons. Dans tous les wagons, sauf un, les passagers sont couchés par terre et sont terrifiés. Dans le wagon de Liliane? Ils sont couchés par terre mais personne ne panique. Liliane utilise son pouvoir pour calmer tout le monde. Même les terroristes semblent plus détendus. Même au milieu de cette scène qui pourrait mal tourner, elle est radieuse et sereine, refusant de laisser la laideur du monde l’affecter. Je comprends pourquoi est-ce qu’Alma la trouve aussi géniale. « Je ne sais pas quel est le pouvoir de ta petite amie mais c’est redoutablement efficace. Elle a désamorcé toute tension », que je dis à Alma…
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Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

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Marishka Auschwitz
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Oui, elle est contente de voir Shayne arriver. Oui, elle se calme de moitié en accueillant avec plaisir le câlin surprise de Maman Shayne. Pour autant, le temps presse et l’horloge tictaque désagréablement dans ses oreilles.

Les choses s’enchaînent vite. Super. Alma n’a pas de temps à perdre à protester de toute façon. Les voilà toutes les deux dans un tunnel sombre. Plus loin se trouve les wagons à l’arrêt. La colère revient serrer le palpitant d’Alma. Elle voit rouge. Mais elle doit se calmer pour utiliser le Vert.

« Ce n’est pas ma petite amie. Et bien sur que son pouvoir est redoutablement efficace. Tu crois que je me serais liée avec un parasite inutile ? »

Sans perdre de temps, Alma fait corps avec les ténèbres et avance silencieusement en direction des menaces. Ce ne sont plus que des cibles organiques. Elle se fiche totalement du passé ou des raisons qui ont poussé ses hommes à prendre en otage des pseudo-innocents. Qu’ils souffrent de solitude, d’une enfance violente ou même de chantage : elle s’en fout ! Ils ne sont que des morts en sursis.

*Et l’ombre ? Où est-elle ? Elle n’aurait pas pu agir au lieu de juste relayer des informations, cette conne ! *

Alma se retourne et découvre Shayne. Mais ça l’énerve. Parce qu’elle ne trahit aucun sentiment. En même temps, elle se fiche de Liliane. Sauf dans la mesure où ça troublerait sa fille adoptive. Ou pire. Donc Alma se détourne et reprend sa route vers les wagons. Elle décide de se ficher également de l’ombre. Elle n’a pas de temps à perdre en conflit mineur.

*Comment agir ? Comment j’utilise mes pouvoirs pour sauver Liliane ? Non. Non non non. Je dois aussi sauver les autres. Disons un maximum. Sinon elle va m’en vouloir. Je dois… je dois agir correctement. Disons comme des militaires qui ont un taux de dommages collatéraux à respecter. Oui, c’est bien ça. *

Ce qui énerve également Alma, c’est cette coïncidence plus qu’étrange. Dans le désert, elle avait demandé à subir l’épreuve de Shayne. Il n’y avait rien eu. Et maintenant ça, si rapidement. Trop étrange pour croire à une coïncidence vraiment hasardeuse… Mais encore une fois : elle n’a pas le temps de s’occuper de ce genre de conflit trivial.

*Je ne peux pas entrer et me déployer sans retenue comme j’ai fait à Green Peace. Je ne peux pas non plus utiliser le Vert avec mon nouveau système nerveux externe. Je ne le contrôle pas encore. Qu’est-ce que je peux faire ? Je n’ai pas un lien aussi puissant avec le Gris qu’avec le Vert. Merde ! Et il n’y a pas de plantes ici dans le métro. Merde et re-merde, merde ! *

Hors de question de se tourner vers Shayne pour lui demander de l’aide. Elle était sérieuse tout à l’heure à proposer une activité « en famille ». Il n’empêche qu’elle compte bien régler le compte de tous les terroristes avec ses propres capacités.

Elle décide alors de ramper sous les wagons. Elle ignore les premières victimes larmoyants et allongés misérablement par terre. Elle ne s’arrête qu’une fois qu’elle se sent plus apaisée. Toujours en colère mais comme une colère du juste.

*Liliane ! *

A l’aide d’un tentacule de Vert, elle fait ricocher un caillou contre la paroi.

Terroriste n°1 : « C’est quoi cette merde ? »

Terroriste n°2 : « Va voir à la fenêtre. Vérifie les environs, je surveille les otages. »

Un rictus malfaisant sur le visage d’Alma. Elle a repéré les deux terroristes. Elle est sure de leur position car sa main sur la paroi métallique a précisé l’information que ses oreilles ont d’abord entendus. Sans plus attendre, deux tentacules à l’extrémité de Gris perce le sol du wagon et vient transpercer sous le menton chacun des deux terroristes. Une mort propre et rapide. Trop « gentille » au goût d’Alma…

Avec mille précautions, elle sort de sous le wagon et parvient à entrer au-dedans. Elle se jette vers Liliane tout en vérifiant qu’il n’y a pas d’autres menaces. Seulement les deux cagoulés gisant dans une mare de sang du trou dans leur crâne.

« Tu vas bien ? J’ai appris pour l’attaque et je suis venue aussi vite que possible. Allez, viens, on se tire d’ici ! »

Sa main attrape celle de sa copine et cherche à fuir le danger. Bien entendu, elle se fiche des autres. Qu’ils se débrouillent ! Après tout, sa « mission militaire » a occasionné zéro dommages collatéraux. Génial, non ? Non ?...

Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Alors déjà, des fois que vous poseriez la question : je n’ai rien à voir avec cette prise d’otage. Déjà pour commencer, ce serait bien trop gros comme « coïncidence » si c’était orchestré par moi. Et ensuite, si j’avais organisé une prise d’otage, ce ne serait pas d’un misérable métro avec moins de cent personnes à son bord. À cette heure, s’il y en a cinquante, ce sera déjà bien. Je ne sais pas qui sont ces types. Je sais juste qu’ils sont cons. Et qu’ils méritent ce qui va leur arriver. Je laisse Alma faire. Moi, je vais m’assurer que personne ne prenne la fuite. Civils comme terroristes. Parce que forcément qu’ils ont une « taupe » à l’intérieur du métro. Je veux dire… Ce genre de plan demande un minimum de coordination. Conséquemment, si personne ne peut fuir les lieux… Tout suspect potentiel reste à l’intérieur. Et si personne ne veut parler bien… Au fond…

Écraser chaque wagon comme une crêpe et tuer toute personne à son bord ne me dérange absolument pas. Aucune de ces personnes n’est un de mes cultistes ou sous mon influence dont leur survie m’indiffère. Par contre, cela déplairait fortement à Liliane et j’imagine qu’Alma ne serait pas très contente que je sabote ses chances avec la jolie blonde. Donc pour le moment, je la laisse agir sans intervenir. Évidemment, elle décide d’aller sauver directement Liliane. Si quelqu’un avait des doutes sur la question… La blonde, pour sa part, semble surprise de voir Alma débarquer comme ça et de la mort soudaine des deux terroristes. Elle n’est pas blessée, heureusement et elle sourit, contente de voir Alma malgré le sérieux de la situation. Toutefois, quand ma fille adoptive propose la fuite, la blonde fronce les sourcils. Et Alma réalise alors que sa tâche vient soudainement de se compliquer.

Car Liliane ne veut pas abandonner les otages, voyez-vous. Et elle n’est pas convaincue que tuer les terroristes soit la bonne chose à faire. Bordel… Elle ne va quand même pas tenter de convaincre Alma de capturer vivant les terroristes restants? C’est juste ridicule. Absurde, même. Une menace, tu la neutralise. Tu ne commences pas à jouer avec! Mais je ne dis rien. Déjà, si je m’approche, Alma sera forcée de m’introduire à Liliane et il y aura définitivement des questions gênantes… Et ce n’est certainement pas le meilleur endroit pour cela. Et de toute façon, Alma va se ramasser avec une complication. Il en faut toujours un, un emmerdeur de première qui vient tout faire foirer par sa grande stupidité. Lui se dit que ce serait une bonne idée de prendre la fuite, sans plan, sans avoir discuté de quoi que ce soit avec les autres. Alors vous pensez qu’il se passe quoi? Je vais vous le dire.

Pendant que Alma et Liliane échangent à voix basse, lui sort du wagon et commence à courir comme un abruti. Il n’a pas fait trois wagons qu’un terroriste l’aperçoit et lui met une balle dans la nuque. J’aurais certainement pu empêcher sa mort… Mais je ne supporte pas les imbéciles. Je viens de rendre un grand service à la race humaine, vous savez? S’il n’est pas en mesure de se reproduire, il ne peut pas répandre sa stupidité dans la génétique de sa progéniture théorique. Maintenant que les terroristes savent qu’un des passagers a réussi à s’enfuir, ils s’appellent tous entre eux pour savoir d’où vient le problème. Et considérant que nécessairement, deux personnes manqueront à l’appel… Ou pas. Car Alma a potentiellement oublié un joueur dans cette mise en scène. L’ombre prendre le walkie-talkie d’un des terroristes morts, imite sa voix et assure que tout est en ordre de leur côté.

Cela a gagné du temps à Alma. Combien, par contre? Et comment va-t-elle réagir à ce coup de main non sollicité?
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Marishka Auschwitz
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Waouh. La vie est décidément pleine de surprise. Cette emmerdeuse d’ombre vient de lui venir en aide ? Genre, vraiment ? Juste : waouh. Et pendant quelques secondes, Alma oublie qu’un idiot de dommage collatéral se vide au-dehors du wagon. Elle oublie également les souhaits irréels de Liliane de sauver tout le monde. Y COMPRIS les terroristes : merde, quoi ! Puis la réalité revient petit à petit vers elle. D’abord en marchant puis finalement en lui ruant dessus. C’est comme recevoir un coup à l’estomac.

« Euh, merci. »

Alma se tourne vers Liliane.

« C’est… c’est une amie de ma mère adoptive. Je, je pense que je t’expliquerais. Enfin, plus tard, pas maintenant. »

*Bon, je fais quoi moi maintenant ? *

« Tu veux vraiment que je les sauve tous ? Vraiment tous ? Même ces abrutis qui t’ont menacé ? Pff… »

Forcément qu’elle le veut. Et forcément qu’elle lui sourit comme si c’était LA chose évidente à faire. Alma soupire une seconde fois et décide de s’asseoir en tailleur par terre. Il va falloir sortir les grands moyens. Elle ne voit pas comment faire autrement.

« Je ne sais pas jusqu’où peut se propager ton pouvoir, mais je ne serai pas contre un petit coup de main le temps que je me prépare. »

Ses yeux se ferment et elle plonge dans le Vert. Elle va rejouer Green Peace. Elle ne voit que ça. La différence aujourd’hui est la présence de tout ce métal autour d’elle. Elle va pouvoir faire appel au Gris pour guider le Vert. Il y a aussi une autre différence comparée à l’époque de Green Peace : Liliane. Ça ne change rien et tout à la fois. Mais Alma ne peut pas perdre de temps en conjectures philosophiques. Elle plonge dans le Vert à la limite de la conscience et de l’inconscience. Suffisamment pour garder le contrôle et ne pas finir en black-out. Assez pour faire corps avec l’esprit de ruche de la Nature.

Le plan est simple en apparence et compliqué en réalisation. Propager ses lianes en-dessous chaque wagon. Du premier au dernier wagon. Cette première phase terminée, elle devra être à l’écoute de chaque dommage collatéral.

*Non. De chaque vie, Alma. Pas dommage collatéral, vie. *

Une fois qu’elle aura repéré toutes les vies, la fin de la phase deux se clôturera. Elle embraiera alors avec la phase trois qui sera également la phase finale. Faire jaillir simultanément autant de tentacule qu’il y a de vie. S’enrouler autour de chaque corps pour tous les immobiliser. Ensuite ? Ensuite elle n’y a pas réfléchi. Comment elle s’enfuira ? Qu’est-ce qu’elle fera des terroristes ? Est-ce qu’elle attendra la police suite au possible coup de fil de Liliane ? Elle n’en sait rien. Elle doit déjà rejouer Green Peace mais cette fois avec une exécution impeccable sans s’évanouir de fatigue.

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« Tu es sûre que ta mère n’est pas une super héroïne », demande Liliane avec une pointe de méfiance. Clairement, ce n’est effectivement pas la maman lambda qui a une créature faite d’ombres à son service. Qui tente d’aider Alma à aider Liliane à sauver tout le monde. Jusqu’à présent, il n’y a eu que trois morts. Deux terroristes et un imbécile. Vous me direz : mais nous ne sommes pas certains que le couillon fuyard est mort. Moi j’en suis certain. Je me suis assuré qu’il ne survive pas. La situation est assez complexe comme elle est et je vous l’ai dit. Je ne tolère pas les imbéciles. Donc, si on me demande mon avis, il a eu ce qu’il méritait et c’est tout. Je ne vais certainement pas verser de larmes pour la stupidité. Ni maintenant, ni jamais. Liliane va vivre avec et c’est tout. Alma peut vouloir lui faire plaisir : moi non. Moi je veux qu’Alma reste en vie.

Pour ce qui est d’un coup de main de la part de la blonde… Oui, c’est parfaitement possible. La ventilation existe pour chaque wagon. Introduisez un petit quelque chose de plus dans l’air et le tour est joué. La portée de Liliane n’est pas infinie, certes, mais au moins, elle pourra affecter quelques wagons. Ce qui va laisser à Alma tout le loisir de se préparer. Elle ne sera pas dérangée grâce à Liliane. Grâce à l’ombre. Mais surtout? Grâce à moi. Car qui contrôle, en vérité, ces deux entités? Moi. Alma ne le sait pas pour Liliane et ce n’est pas exactement un contrôle direct. Mais Liliane vit et meurt par et pour ma volonté. Ce que je donne, je peux aussi le reprendre. Mais bon. Dans l’immédiat, laissons ces considérations de côté et concentrons-nous plutôt sur le travail d’Alma. Car c’est elle, après tout, qui a le plus gros du boulot à faire. Moi… Tant qu’elle ne demande pas mon aide, bien…

Je suis une spectatrice passive. Silencieuse. Qui observe avec grand intérêt la scène. Alma sait que la demande de Liliane ne fait que compliquer les choses. C’est peut-être… Noble… Mais c’est aussi globalement irréaliste comme attente. Alma aurait dû durcir le ton. Lui faire comprendre que les choses ne fonctionnent pas ainsi. Que ce qu’elle demande n’est pas réaliste. Mais au lieu de cela… Non. Elle veut faire plaisir à Liliane. Cela m’inquiète. Jusqu’où Alma est prête à aller pour faire plaisir ou impressionner cette femme? Mais bon, en même temps, si elle est une influence positive qui aide Alma à dépasser ses limites et à s’améliorer en tant que personne… Je suppose que je ne peux pas vraiment me plaindre. Cela ne m’enchante pas mais pour le moment, je ne m’opposerai pas. Tant que cela continue, ultimement, de servir mes intérêts. Je n’ai clairement pas oublié, oh que non.

Ceci dit, la demande de Liliane force Alma à exercer un contrôle encore plus grand sur ce qu’elle fait avec le vert. Elle ne peut pas juste faire jaillir des tentacules végétaux de n’importe où. Il y a une façon de bien faire les choses. Il faut aussi noter que pour le quidam moyen, se faire soudainement immobiliser par une masse verte et grouillante est traumatisant. Donc est-ce qu’Alma a vraiment réfléchi correctement à son plan? Si elle cause encore plus de panique, si elle est vue comme une méchante encore plus grande, cela ne va pas du tout aider les choses. Mais le succès (ou l’échec) de cette mission repose entièrement sur elle, en ce moment. Après tout, elle n’a pas demandé d’aide à maman Shayne, même si c’est supposé être une sortie en famille. Ah comme Alma oublie rapidement ses faibles excuses. Elle avait besoin de moi pour que je lui fasse un portail et c’est tout, au fond…
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Marishka Auschwitz
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« Ma nouvelle mère n’est clairement pas une super héroïne. »

*Ne pas dire que c’est tout le contraire. Ne pas dire que c’est tout le contraire ! *

« Disons qu’elle a des capacités extraordinaires et un point de vue plutôt nombrilistes. Donc vraiment pas le mental d’une super héroïne. »

Sur cette demie explication, Alma ferme les yeux et s’immerge dans le Vert. Liliane envoie sa fragrance magique à travers les conduits des aérations. Et Shayne fait la gueule de son côté, silencieusement.

Immergée dans le Vert, Alma se sent bien. Elle quitte les préoccupations typiquement humaines. Elle n’est plus qu’action. Elle se sent dans chaque tentacule qui progresse dans un sens ou dans l’autre des rails. Superposée à ces sensations de reptation, elle entend comme le rebondissement d’une pluie métallique : une sorte de radar lié au Gris.

Et il y a plus. Quelque chose qui n’appartient pas vraiment au Vert et pas du tout au Gris. Quelque chose de « doux ». Quelque chose de « chaleureux ». Comme une présence derrière son dos. Une sorte d’ange qui veille sur sa progression ? Ou peut-être une sorte de fée qui agite sa baguette magique pour lui faciliter sa manœuvre ? Difficile de se concentrer comme une humaine et d’agir comme l’entité de la Nature.

Alors elle progresse.

Et elle se retrouve en position.

Toutes les vies sont repérées. Tous les tentacules sont dressés en-dessous des wagons, prêt à percer par la voie la plus rapide le métal et jaillir pour venir entourer et immobiliser chaque méchant, idiot et pseudo-innocent.

Par contre, Alma ne s’est pas protégée. Parce qu’elle fait confiance à Maman Shayne ? Oui, il y a de ça. Parce qu’elle fait confiance dans le pouvoir et la proximité de son amie Liliane ? Oui, il y a de ça aussi. Mais il y a une autre raison. Elle ne s’est pas enveloppée dans un cocon de Vert pour avoir moins de pouvoir à contrôler. En s’exposant, elle peut être plus concentrée au loin avec ses pouvoirs. Et au vu du grand nombre de tentacules à gérer, la tâche requiert chaque miette de concentration.

(bruit du métal qui est percés !)

Alma passe à l’action. Il y a des cris. Il y a de la peur. Le chaos prend possession de chacun des wagons. Tous les wagons. TOUTES les personnes. A baisser certains niveaux de connaissance pour booster d’autres sensibilités : Alma se retrouve à vouloir immobiliser les gens de son wagon, ET Liliane, ET l’ombre, ET Shayne, ET… elle-même également !

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L’ombre donne un message à Alma de ma part : « C’est ainsi que tu me décris? Nous allons avoir une sérieuse discussion à ce sujet, jeune fille. » Quoi? Elle pensait pouvoir parler à Liliane, à proximité d’un de mes agents, sans que je ne sois informée? Ça lui apprendra à faire la grande gueule. Liliane a la sagesse de ne pas poser de questions. Pour ma part… J’attends la suite puisque mon ingrate de fille adoptive m’a fait me déplacer pour que je la regarde faire les yeux doux à sa petite amie. Ce serait presque vomitif si je ne me rappelais pas que je n’ai que moi à blâmer. J’ai créé Liliane. Et je ne suis PAS nombriliste. Fin de la discussion. Peu de temps après, Alma déclenche son pouvoir et ses lianes s’emparent de tout le monde. Tout le monde? Non! Un village…

Mais qu’est-ce que je raconte, moi? Ce que je veux dire c’est que les lianes ne capturent pas tout le monde. Mon ombre est intangible donc elle n’est pas affectée. Et moi… Si vous pensez que je vais laisser les lianes d’Alma me toucher… Elles se retrouvent rapidement désintégrées, les vilaines lianes. Vraiment Alma, il va falloir que tu t’entraines car c’est inacceptable. Je ne suis ni un otage ni un de ces idiots de terroristes. Et puis du reste… Elle va faire quoi, maintenant, hum? Tout le monde (ou presque) est immobilisé, y compris Liliane et elle. Comment vont-elles informer les autorités? On est en droit de se poser la question, non? Évidemment, Alma a pensé à faire plaisir à Liliane et à rien d’autre. Donc c’est maman Shayne qui va devoir s’occuper de tous les détails auxquels n’a pas pensé ma chère fille adoptive. Pour commencer, comme je le suspectais, c’est la panique la plus totale. Se faire priver de sa mobilité par des lianes sorties de nulle part? Pas agréable.

Les gens deviennent comme fous, à tenter de mordre les lianes et se débattent comme des forcenés. Moi? Je trouve ça hilarant. Efficacité zéro, Alma. Réflexion zéro aussi. Le but c’est d’éviter la panique. Pas de traumatiser tout le monde. Mais c’est ce qui arrive quand on fait la guimauve pour sa petite amie. Et c’est bien que ma fille adoptive me donne une connexion directe à tous ces gens. Un petit coup de matériakinésie plus tard et j’ai utilisé le réseau de lianes d’Alma pour rendre inconscient tout ce beau monde. Enfin. Tout ce beau monde moins Alma et Liliane, mon ombre n’étant pas retenue par une liane. Et donc maman Shayne fait triomphalement son entrée après avoir réglé les gaffes causées par sa fille. Et si elle pense qu’elle va s’éviter une leçon juste parce que l’objet de toute son attention est là… Elle se trompe lourdement. Elle a agi de façon irresponsable.


« Superbe démonstration Alma, je serais presque fière de toi. Il y a juste un léger, tout léger détail… Quand tu sauves des gens, tu es supposé éviter de devenir la source de leur terreur. Sur ce point, tu as échoué lamentablement en causant une panique plus grande que les terroristes. Non seulement une bonne partie des passagers sera fortement traumatisée, d’autres se sont blessés en tentant de se libérer. Et de plus…

Qui a dû réparer ta gaffe? Moi. Ta mère adoptive. Dans le fond, c’est pour cela que tu voulais que je t’accompagne? Tu en mets plein la vue à ta petite amie et moi je répare les pots cassés. Superbe activité de famille, vraiment. Enfin. Alors comme ça c’est toi Liliane, la jeune femme qui rend Alma idiote et irresponsable? Au moins tu l’aides à se développer socialement et à la rendre plus… Douce… Moins abrasive. Moi c’est Shayne. Sa mère adoptive. »
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Marishka Auschwitz
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Point positif : elle est parvenue à garder le contrôle contrairement à Green Peace. Elle a aussi capturé tout le monde et causé aucune mort. Point négatif : elle s’est retrouvée immobilisée. Et par la situation, et par son propre pouvoir. Ridicule… Sans Shayne… Sans Shayne, il n’y aurait pas cette engueulade publique. Enfin, devant Liliane.

« Liliane n’est pas ma petite amie, arrête avec ça ! »

La terrible Alma qui a déchaîné son pouvoir juste avant a disparu pour laisser place à l’ado qui se fait engueuler par sa mère.

« Et puis, je n’ai peut-être pas pensé à tout, mais j’ai sauvé tout le monde en arrêtant les terroristes, non ? »

Elle serre les poings. Depuis que Maman Shayne a commencé à parler, Alma n’arrive plus à trouver la force de regarder Liliane. Elle… a peur de découvrir l’expression sur son visage. Hilarité ? Malaise ? Quoi que ce soit, Alma n’a pas la force de le découvrir de suite.

« Et pourquoi tu es restée derrière ? Je pensais que tu m’aurais suivi. Bon, peut-être pas en rampant sous les wagons, mais avec tes pouvoirs, tu aurais pu me suivre d’une manière ou d’une autre ! Je ne t’ai jamais dit que tu n’avais pas le droit de me suivre. Alors pourquoi tu es restée derrière ? »

Ses narines sentent le parfum de Liliane. Sa peau sent le regard de Liliane. Mais d’ailleurs, le Chaos est-il insensible aux fragrances ? Le Chaos reste-t-il si anarchique face à une telle présence solaire ? Des questions intéressantes, oui. Mais des questions qui ne passent à aucun moment dans la petite tête embrouillée d’Alma.

Elle se sent de trop. Elle ne sait plus quoi ajouter. Est-ce qu’elle doit faire un pas et se tenir au côté de sa nouvelle amie pour la défendre contre Shayne ? Est-ce qu’elle doit courber l’échine et venir se placer au côté de Maman Shayne pour observer en silence son amie subir la furie verbale ?

Alma n’arrive pas à décider. Et impossible de calmer la situation en embrassant tout le monde, ce serait vraiment trop bizarre. D’ailleurs, elle ne devrait même pas penser de cette manière-là. Pourquoi son cerveau fait ça ? Il faut vraiment qu’elle apprenne à gérer des conflits en se basant sur autre chose que sa maigre expérience sociale. C’est pour ça que les gens regardent la télé et les sérieux ? Pour trouver des solutions aux petits problèmes de la vie de tous les jours ?

« Je… Liliane, voici Shayne, ma mère adoptive. Shayne, voici Liliane, ma nouvelle amie. »

Essayer de calmer le jeu. Reprendre sur de bonnes bases. Et donc commencer par des présentations. Ca semble être un bon plan, non ? Bon, pour ça, il va falloir oser plonger dans le regard de Liliane. Est-ce qu’elle reste aussi compréhensive face à sa bourde malgré l’aura de Shayne ? Est-ce qu’elle soulagée de la capture des terroristes ? Inquiète que d’autres viennent ? En colère qu’une femme rabaisse à ce point Alma ?

(suspens…)

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Jeannie
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« Je ne suis pas ta petite amie? », demande Liliane, amusée. Elle ne semble pas trop se formaliser de la scène familiale qui se joue devant elle. Si ça se trouve elle est… Curieuse. « Enchantée », qu’elle me dit, avant de dire qu’elle va aller voir pour aider à soigner les otages et appeler les autorités. Une jeune femme mature et responsable, c’est bien. Je ne me donne même pas la peine de répondre à Alma, en tout cas. Pour la frustrer? Peut-être. Ou pour montrer que ce qu’elle dit me laisse indifférente? Peut-être aussi. Après tout, je suis sa mère adoptive et une demi déesse. Donc les caprices d’Alma… Voilà quoi. Je ne suis pas du tout impressionnée. Mais alors là pas du tout. Pour ne pas dire aucunement. Oh définitivement que ça va la frustrer. Quand Alma est sur la défensive comme ça, c’est ce qui la fait enrager le plus. Une question sans réponse, elle déteste.

Au bout de plusieurs minutes, Liliane revient et annonce qu’elle a trouvé une trousse de premiers soins et qu’elle s’est occupée des blessées. Rien de trop grave. Par contre, il faudrait quitter les lieux AVANT que les autorités arrivent, que je fais remarquer, si on ne veut pas devoir répondre à des questions gênantes. Le genre de question qui implique, en général, un poste de police et une salle d’interrogatoire. Donc… Nous allons emprunter… Un nouveau portail! Qui nous ramène chez Alma. Liliane commente que c’est très pratique et que ça doit sauver une fortune en essence et en transports en commun. Toujours à se comporter en rayon de soleil, celle-là… Et elle ne semble pas trop se formaliser que je sois là car elle fait un énorme câlin à Alma avant de l’embrasser… Toujours devant moi… Et de la remercier de lui avoir sauvé la vie. Alors celle-là… C’est qu’elle en a du cran, hein!

Elle prend ensuite Alma par la main, l’amène jusqu’au divan, la fait s’asseoir et s’assoit sur ses genoux avant de lui raconter sa soirée, de sa sortie des cours à la prise d’otage. Non mais dites moi que je rêve. Elle était prisonnière de terroristes et là, c’est comme si rien ne s’était passé? Mais c’est quoi cette humaine? Moi, j’annonce que je vais nous préparer des boissons chaudes. Je ne veux pas être là et regarder miss rayon de soleil dégouliner de miel alors qu’Alma boit ses paroles, limite à sourire bêtement. Je déteste les gens trop joyeux. Ou trop gentils. Je suis une créature de chaos et d’émotions négative. Trop de sucre, de toute façon, donne mal au cœur. Raison de plus pour se méfier. Réfugions-nous dans l’espace cuisine et n’en parlons plus. Non parce qu’à voir la réaction de l’autre, j’ai une idée de ce qui va se dire et je ne veux ni voir ni entendre. Clairement pas!


« Tu sais Alma… Je trouve que ça sonnait bien quand ta mère m’a désignée comme ta petite amie. Je veux dire… C’est sûr qu’on se connait depuis peu mais… Si tu es partante pour essayer… Moi aussi? On peut commencer par quelque chose de simple, juste quelques rendez-vous et on verra à partir de là… Si tu es intéressée, bien sûr. Si tu ne veux pas, je comprendrai. Je serai triste… Mais… On restera amies, pas vrai?

C’est peut-être une des choses qu’il manque à ta vie, non, une petite amie? Et ça fait partie des moments forts dans une vie sociale. Ce n’est pas juste moi qui le dis. Ta mère n’est pas la première à faire le commentaire. Les ABC aussi m’ont dit que j’avais de drôles de goûts en matière de petite amie. Je veux dire… Si les gens assument que c’est le statut de notre relation… On peut leur donner raison aussi… Mais pour nous faire plaisir? »
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Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

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Marishka Auschwitz
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Alma papillonne des yeux. Elle est de retour dans son hangar. Elle est assise dans son canapé en train d’écouter Liliane. Est-ce que… est-ce qu’elle s’est endormie et a rêvé de cette scène dans le désert puis dans le métro ? Ah non. Liliane est justement en train d’en parler. Pourtant… c’est complètement surréaliste ! Toutes ses émotions sont « en attente ». La sensation d’être anesthésiée sentimentalement. Elle devrait éprouver de la colère pour Maman Shayne qui a fait exprès de ne pas lui répondre. Elle devrait éprouver de la gêne à être si proche de Liliane avec Maman Shayne à côté. Elle devrait… elle devrait écouter Liliane.

« Je… je ne veux pas que tu sois triste à cause de moi ! »

Et voilà, elle vient de se lever et de parler trop fort. En plus de ça, elle répond au premier paragraphe au lieu d’enchaîner logiquement avec le deuxième de conversation. Alma alma alma, ressaisis-toi. Ce n’est tout de même pas le cercle de téléportation qui t’a placé en décalage horaire ?

Alors elle se rassoie. Elle est embarrassée. Le Rouge Alma va encore prendre le siège de ses joues. Elle le pressent.

« Après… je ne sais pas. J’ai pas l’impression de tout comprendre les règles de ce jeu. Mais… je veux te faire plaisir, et… »

Bordel qu’est-ce que c’est compliqué. Alma ne pourrait pas dire simplement « oui », tenter l’expérience et aviser en fonction des résultats ? Après tout, c’est forcément ce qu’il va se passer une fois qu’elle arrêtera de se torturer toute seule dans sa petite tête encombrée.

« Et puis comment ça les ABC jugent tes goûts ?! Tu sors avec qui tu veux ! Et puis, et puis ça veut quoi ça « drôle de goût en matière de petite amie » ? Ca veut dire que je ne suis pas normale ? Je suis trop pété de l’intérieur pour pouvoir donner du plaisir à quelqu’un ? Et je ne veux pas dire sexuelle quand je disais plaisir, hein ?!! »

Et voilà : le Rouge Alma. C’est cramoisi, présentement ! En plus de ça, Alma s’enfonce toute seule. Pourquoi avouer ce genre de trucs ? A chaque fois qu’elle se met à parler avec ce haut niveau de nervosité, elle finit toujours par raconter des conneries ou… des lapsus révélateurs ? Une façon qu’à son inconscient de parler avec son conscient ?

« Puis ce n’est pas le moment. Ma mère est juste à côté, elle va revenir d’un instant à l’autre. C’est… c’est pas cool. »

Qui c’est qui ressemble à une ado gênée, les bras croisés enfoncée dans le mou du canapé ? Qui c’est qui a très envie de laisser tomber sa main malencontreusement pour qu’elle touche la cuisse de son amie ?

Alma se relève à nouveau. Elle embarque la main de Liliane et l’emmène d’un pas hâtée dans la salle de bains.

« On revient ! J’emmène Liliane dans la salle de bains. Je veux être certaine qu’elle n’est pas blessée ! CONNARDS de terroristes, grr… »

Alma veut VRAIMENT examiner Liliane. Et elle compte le faire d’une manière bien trop procédurière. D’une façon extrêmement excessive. C’est-à-dire ? C’est-à-dire qu’elle est prête à la déshabiller pour que Liliane se retrouve en petite culotte. Après tout, certains coups pourraient être dissimulés par les vêtements. Et Alma ne sait pas si Liliane pourrait cacher des blessures pour ne pas l’inquiéter. Elle en serait bien capable, selon son avis à elle. Bref, elle la traîne dans la salle de bains et… elle se fige quand elle se retrouve en face d’elle. Elle est si… bordellement solaire. Alma est Rouge Alma. Alma est en black-out. Encore…

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« Je m’en vais si ça te dérange », que je cries à Alma depuis la cuisine, pour la faire rougir. De gêne ou de colère, peu importe. Elle se comporte tellement comme une adolescente parfois, c’en est hilarant. Mais bon. Je vais effectivement leur laisser un petit moment pour pouvoir discuter. Je ne suis pas un monstre. Enfin si. Mais pas maintenant. Pas là. Pas tout de suite. Liliane se laisse donc entrainer dans la salle de bain par Alma. Qu’est-ce qu’elles vont y faire? Aucune idée. Et cela ne me regarde pas. Absolument pas. D’après moi, la blonde va faire des choses à ma fille adoptive. Ça se voit dans son regard, depuis qu’Alma l’a sauvé. Mais Alma aura été trop boudeuse ou furieuse pour remarquer. Alors que moi… Je suis une demi déesse. Ma vie est faite de petits détails auxquels je dois constamment porter attention. Alors une mortelle avec de la passion…

Du côté de la salle de bain, Alma va vite se rendre compte qu’elle ne contrôle rien. Non seulement Liliane ferme la porte mais en plus elle la verrouille avant de plaquer Alma contre le mur le plus proche et de l’embrasser avec une fougue digne des plus grands fauves de la savane. Ah clairement, si Alma se demandait c’était quoi « rouler une pelle », Liliane y a été à l’étape supérieure : la cabane de jardin au complet. Ses mains caressent le corps d’Alma sans chercher à faire quelque chose de précis. Simple expression de passion sauvage. Liliane a l’air calme. Tranquille. Rayonnante et tout. Mais c’est trompeur. C’est le calme avant la tempête. C’est la partie qui dépasse de l’iceberg. Alors oui Alma. C’est ce qui arrive quand on joue à la super héroïne face à une personne qui a de l’intérêt pour toi. C’est ce genre de choses qui peut se produire. Pour le meilleur plus que pour le pire.

Entre deux baisers fougueux, Liliane abreuver Alma de compliments et de paroles qui sont loin d’être chastes et qui vont faire ressentir des… Émotions… À ma fille adoptive. Évidemment, Alma doit se dire : pas tant que Shayne est dans la maison, pas tant que Shayne est dans la maison… Mais comme toute mère ou figure d’autorité, j’ai ce pouvoir magique de devoir m’absenter au meilleur des moments. J’ai une urgence à régler que je crie dans le hangar. Je reviens plus tard! Alma et sa nature paranoïaque pourraient trouver cela suspect… Ou la partie de Alma qui découvre tout ce qui est la passion et la fougue de sentiments positifs pourraient dire : ta gueule et laisse nous apprécier. Si Alma pensait commencer à apprivoiser les relations humaines… Elle vient de retomber à la case départ. Car des vêtements sont retirés, oui. Mais pas ceux de Liliane. Et cela, bien… Alma…

Va s’en rendre compte en différé. Comme si son cerveau tournait au ralenti. Et non, car ce serait facile d’accuser Liliane, elle n’a pas gazé Alma aux phéromones. Et puis du reste, dans l’état actuel des choses, je doute que ce serait nécessaire. De retour auprès de ma télépathe, celle-ci m’informe que pour le moment, aucune intervention n’est requise. « Sans blague », que je lui dis en éclatant de rire. Ah, Alma. Tu es peut-être rage et fureur sur le champ de bataille. Mais « dompter » quelqu’un comme Liliane? Elle t’aura au bout d’une laisse à te faire marcher à quatre pattes avant que tu ne puisses dire « c’est moi qui commande ». En quelque part, c’est bien qu’Alma ait une plus qu’une simple amie avec un caractère fort. Il fait contrepoids à tout ce qu’il y a de négatif chez ma fille adoptive. La lumière de Liliane est plus forte que les ténèbres d’Alma, c’est bien certain.
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Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

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Marishka Auschwitz
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La débâcle. La perte de contrôle total. Elle était venue parce qu’elle voulait être sûre que Liliane ne lui cachait aucune blessure. Alors… pourquoi c’est elle qui se retrouve peu à peu déshabillée ? Et ce baiser. Parce qu’il y a ce baiser d’une intensité puissance mille. Jamais elle n’aurait pu imaginer ressentir des choses aussi forte. Alma ne comprend pas. Liliane ne fait que jouer avec sa langue et la sienne. La langue n’est pas si sensible, si ? De toute façon, plus Liliane fond sur elle telle une prédatrice affamée de la savane, moins Alma parvient à réfléchir. Elle réalise à peine que Maman Shayne s’est absentée. Ce qui n’est pas du tout le cas de son inconscient. Enfin il va pouvoir donner pleine mesure aux vices cachés !

[…]

Bien entendu, nous fermerons cette porte de la salle de bains et irons attendre bien sagement assis dans le canapé du hangar. Bon, rajoutons un casque branché sur le téléphone portable pour lancer une bonne playlist rock/métal : c’est que Liliane se déchaîne et Alma se libère bruyamment de certaines barrières qu’elle s’était toute seule placée.

[…]

Voilà. Du temps est passé. La porte de la salle de bains s’ouvre à nouveau. Et que voyons-nous sortir ? Une Alma débraillée. Un sourire idiot sur le visage. Des étoiles dans les yeux. Une nouvelle teinte de Rouge Alma. Plus lumineuse.

« Je… C’était bien. Non, qu’est-ce que je raconte. C’était fou. C’était… intense. »

Ses doigts sont entrelacés dans ceux de Liliane. Elle les aime tellement ces doigts. Elle joue avec.

« Et, j’en suis sure maintenant. Tout va bien chez toi. Je veux dire, j’ai pu regarder tout partout. Rien. Zéro blessures. Je suis… rassurée : ah ah ! »

L’euphorie. Une Alma libérée de ses traumas. Du moins temporairement. Jusqu’à ce que son cerveau redémarre. Mais laissons-la profiter du moment.

« Hum… J’ai l’impression d’oublier quelque chose. Je ne sais pas quoi, par contre. Par contre, j’ai faim. Tu as faim, toi ? Et si on commandait quelque chose à manger ? Je n’ai pas le courage de me mettre aux fourneaux et j’ai envie de manger du gras en quantité. Partante ? »

Ce n’est pas quelque chose qu’Alma oublie : c’est quelqu’un. C’est Maman Shayne. Son cerveau oublie également le sujet de ce qui devait être discuter. Tout parait si futile en cet instant. Elle veut vivre ce présent simplement. Etre la Première Elue ? Elle s’en fout. Elle veut juste manger salement avec son amie.

« Non. Avec ma petite amie. »

Et Alma lui vole un chaste baiser. Puis détourne la tête pour éviter que Liliane voit ce grand sourire idiot sur son visage. Ça rend conne l’amour.

Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Vous pensez que je vais laisser Alma me garder hors de cette histoire encore une fois? Oh que non. Elle a eu son moment avec Liliane (pour lequel j’ai été soudainement absente, une… Envie pressante… De faire exploser quelque chose, voilà, comme ça je ne serai pas proche de ma télépathe…) et maintenant, c’est à moi de revenir tel un cheveu sur la soupe ou de la visite à l’heure du souper. « Me revoilà! », annonçais-je triomphalement en sortant d’un portail. Oui parce que rappelez-vous que j’ai indiqué que je m’absentais! Je n’ai jamais dit que je n’allais pas revenir! Et donc, je prends Alma en flagrant délit de visage à l’air stupide. Je prends même une photo, tiens, parce que c’est hilarant. Elle ne sera pas contente, évidemment. Mais elle n’est que rarement contente donc… Qu’est-ce que ça change, dans le grand ordre des choses? Rien du tout!

Je m’abstiens de tout commentaire, par contre, je ne suis pas un monstre. Enfin. Pas là-dessus, c’est sûr. Liliane semble contente de me revoir. Enfin. Liliane a toujours l’air contente donc difficile de se faire une idée claire. La blonde m’informe qu’elles étaient sur le point de commander à manger. J’arque un sourcil en demandant ce qui était prévu. Quelque chose de gras et en quantité? Ça sonne… Mets chinois. C’est gras et côté quantité, on ne manque pas non plus. La suggestion semble plaire à Liliane qui sourit encore plus, si c’est possible. « Alors Alma, est-ce que tu secondes la proposition de ta petite amie », que je demande à ma fille adoptive. Est-ce qu’elle va encore protester que ce n’est pas sa petite amie? Qui sait. Mais c’est tellement facile de la faire réagir avec une telle carte…  Ultimement, mets chinois est le choix retenu. Si Liliane veut, Liliane aura, tout ça…

Et comme je suis une bonne mère adoptive, j’annonce que c’est moi qui paie. Au strict minimum, Alma devrait moins me faire la gueule puisque cela lui permet de garder son argent pour faire des cadeaux à Liliane, dans un futur plus ou moins proche. Je pense même l’avoir entendu dire merci. Rien de moins certain mais… Sait-on jamais. « On pourra profiter du repas pour faire connaissance », dit Liliane avec enthousiasme. Ceci dit, je sens comme un malaise chez Alma. Si je dis à Liliane qui je suis et ce que je fais… Elle risque de fuir en hurlant. Donc c’est sûr que ma fille adoptive sera nerveuse. Ne t’en fais pas Alma, je ne vais pas saboter ta relation naissante avec la jolie blonde. Je ne suis pas sadique à ce point, quand même… Une fois que la bouffe arrive et que nous sommes à table, Liliane pose la grande question : qu’est-ce que je fais dans la vie. Alors la réponse est…


« Je suis à la tête de plusieurs sociétés dans divers domaines dont l’agroalimentaire. Dans mon temps libre, je suis impliquée dans la communauté. Je gère un organisme de charité qui aide les gens à se remettre sur pied. Mes petites choses brisées, pour reprendre l’expression de Tyrion Lannister. C’est dans le cadre de ces activités bénévoles que j’ai rencontré Alma.  Je lui ai donné une maison. Une maman adoptive.

Une éducation formelle, aussi et tout ce qu’elle pourrait avoir besoin pour pouvoir s’épanouir dans la vie. Éventuellement, j’espère qu’Alma me rejoindra pour m’épauler dans mes activités professionnelles. Pour le moment, je la laisse apprendre. Se perfectionner. Rien ne presse vraiment. C’est ce désir d’apprendre chez elle qui a mené à votre rencontre, d’ailleurs, si je ne me trompe pas? Alma, si tu me racontais l’histoire, en détail… »
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Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

Message par Marishka Auschwitz »

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Marishka Auschwitz
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Quand Maman Shayne demande « Alors Alma, est-ce que tu secondes la proposition de ta petite amie ? » : Alma répond un petit « Moui. » tout en espérant qu’on ne lui fera pas répéter. Auquel cas la répétition serait bien trop forte niveau élévation sonore.

« C’est…gentil. » qu’elle répond quand Shayne annonce payer le repas. Qui s’avère être chinois selon le choix de son amie. Non, de sa petite amie. Il faut qu’elle s’habitue au terme. Mais, et c’est débile elle en a bien conscience, ça sonne presque comme un gros mot. Comme si c’était quelque chose d’honteux comme des petits hauts comme trois pommes scanderaient « Ouh elle est amoureuse. » dans la cour de récréation.

Et voilà que Liliane pose LA question. Celle que redoute Alma. Car si Shayne décide d’être le plus pur produit du Chaos, il va y avoir conflit à cause du passé de sa « petite amie ». Oui, écrit entre guillemets parce qu’il y a encore une sorte de gêne. Ça ne sort pas encore tout à fait naturellement.

« Je- Quoi ? Mais… »

Raconter l’histoire ? La rencontre avec tous les détails ? Pourquoi ? Est-ce qu’il y a un plan derrière cette question ? Est-ce que c’est quelque chose de normal quand on présente sa… petite amie à sa mère adoptive ? Alma n’en sait foutrement rien. Elle regarde Liliane. Oui, forcément, elle sourit. Elle l’encourage.

« Bon, d’accord. Alors, on s’est rencontrée dans une salle avec des ordinateurs mis à disposition. Je trouvais ça débile sachant que j’avais le mien à la maison mais… ce n’était pas pour les ordinateurs. C’était pour essayer de rencontrer des gens, je crois. Et ce n’était pas forcément une bonne idée, je veux dire, c’est quand même un endroit où les gens sont concentrés sur leur écran. Mais, parfois le hasard fonctionne bien dans la vie parce que Liliane est entrée. »

Elle se souvient de comment elle a débuté la rencontre.

« C’est embarrassant. J’ai d’abord été séduite par le parfum, qui m’a fait tourner la tête. Littéralement, je veux dire. J’ai tourné la tête vers la gauche. Quoique, maintenant que je m’entends parler, il n’y a pas que littéralement. Donc, après ça, j’ai euh, comment dire… J’ai fait une petite fixation sur ses… euh, seins. »

Elle relève la tête vers Liliane.

« Désolé. »

Elle regarde ensuite Shayne. En fait, les deux femmes partagent ce trait commun d’exposer leur belle poitrine toutes les deux. C’est presque… étrange à réaliser.

« J’ai été bourrine dans mon approche. Et Liliane, par je ne sais quel miracle, a décidé de rester. Elle m’a forcé, non, on va dire invité, ça fait mieux : à recommencer l’échange en essayant d’être plus ? D’être moins… Je ne sais pas, d’être moins moi, peut-être. »

Qu’est-ce que c’est éprouvant cette conversation.

« BREF ! Ca te suffit comme ça ? »

Elle a l’impression d’avoir fourni un effort physique. Elle respire un peu plus rapidement qu’avant d’avoir commencé à parler.

Re: Dans le soleil des projecteurs et l'absence d'oxygène [avec Shayne]

Message par Jeannie »

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Jeannie
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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Comptez sur Liliane pour prendre le récit d’Alma, dire qu’elle exagère avec sa tendance au négativisme et en faire un récit digne d’un film d’Hollywood. Vous ne me croyez pas? Alors écoutez la par vous-même, vous m’en direz des nouvelles. Je comprends mieux pourquoi Alma l’aime tant. Son pouvoir ne m’affecte pas mais sa personnalité « solaire » ou « lumineuse » est presque contagieuse, ça je dois le reconnaitre. Il y a une joie de vivre chez Liliane que même moi, qui adore prouver que l’être humain est un simple animal sauvage derrière le vernis de la civilisation, j’hésiterais à éteindre. Pas pour moi. Pour Alma, bien entendu. C’est contre-nature pour moi mais je suis… Heureuse… Pour ma fille adoptive. De lui avoir créé l’amie… Non. La petite amie parfaite. Et nous n’avons pas eu besoin de la contrôler ou de l’influencer. Surprenant.

« Alma, tu racontes très mal notre première rencontre! », dit Liliane avant de commencer son récit. Pour une simple rencontre dans un café internet… La blonde rend la chose captivante. Les réactions d’Alma. Le décor. L’ambiance. Les odeurs. La conversation, la discussion, l’arrivée de « monsieur Jock ». Nul besoin de s’imaginer la scène : telle une artiste, Liliane peint une scène mentale et détaillée. Il n’y a pas à dire, elle sait comment raconter une histoire. Elle sait comment captiver un public. Et pendant qu’elle raconte, personne ne penserait à faire autre chose. Quand Liliane parle, on l’écoute. Je suis une demi-déesse, je veux dire… Je ne me subordonne à personne. Et pourtant, j’ai envie d’écouter ce qu’elle a à dire. Aussi con que ça puisse être. Je me demande ce que j’ai créé, exactement… On est très loin de ce à quoi je me serais attendu « par défaut », on va dire.

Liliane enchaine sur la balade en moto. La proximité de son corps et de celui d’Alma. La chaleur de ces deux corps. Les vibrations de la moto. Les sons de la ville. La virée magasinage… Certains détails plus personnels, elle ne les mentionne pas. Elle glisse habilement dessus sans jamais rien préciser. Mais ça me dit (bien que je le savais déjà) d’où viennent les changements cosmétiques à la chevelure d’Alma. Quand elle termine son récit, j’aurais presque envie d’applaudir. Presque. Il ne faudrait pas exagérer non plus. Je suis Shayne Hannigan, demi déesse. Je ne vais quand même pas applaudir une simple mortelle, aussi douée pour raconter une histoire soit-elle! Ridicule. Absolument ridicule de même le suggérer. Et comme Alma et Liliane sont assise côte à côte, j’ai bien vu que l’humaine caresse la main d’Alma, affectueusement. Amoureusement, même…


« Je vois… Un récit détaillé et captivant, c’est évident. Je suis étonnée, je dois l’admettre, tu décris des comportements que je n’avais jamais vu chez Alma. Pourtant je sais que tu dis vrai, je n’ai qu’à regarder ses cheveux… Ceci dit, il y a un point que je n’approuve pas. Je suis très protectrice d’Alma, tu vois. Et à ton contact, elle veut abandonner sa vie privilégiée pour devenir une partie du système. Avoir un emploi.

Payer des impôts. Être fichée dans les systèmes du gouvernement. Sur ce point, tu es une mauvaise influence et je ne vais pas accepter cela. Alors sois gentille, réalise ton erreur et convainc la que sa mère ne lui a pas donné tout ce qu’elle a pour qu’elle foute sa vie en l’air sur un coup de tête. Si tu l’apprécies… Non. Si tu l’aimes, tu sauras voir la sagesse de mes paroles. Et si jamais Alma ne te l’as pas dit… J’ai l’habitude qu’on m’obéisse… »
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