Elles sont neutres, indépendantes, alliées ou ennemies des deux grandes nations.

Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Shad
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L’Okami était de retour sur les routes désertiques des Contrées Sauvages. Ou du moins, elle était sur le chemin sensé la guider jusqu’à la ville capitale de Lumen.  Et dire qu’au commencement, elle était juste partie, prendre l’air un peu en dehors de la ville et de péripéties en péripéties, elle s’était éloignée de la ville pour s’engouffrer plus loin dans ces terres arides. Mais maintenant, elle comptait bien rentrer et c’était d’un pas  rapide et décidé qu’elle parcourait les nombreux kilomètres la séparant de la Forêt des Loups à la capitale.

La forêt des Loups…ce lieu avait été une bénédiction pour la Okami, car dans ce bois, elle avait pu se soigner, se reposer et retrouver ses forces. Par ailleurs, elle avait fait une nouvelle rencontre, une chimère du nom de Linda, réticente au début à la laisser pénétrer dans son territoire, cette dernière avait fini par aider l’Okami après qu’elle eut fait ses preuves.  Par la suite, une amitié s’était formée entre les  deux femmes  et la lycane aurait pu choisir de rester au sein de la Forêt des Loups, cet endroit présentait bon nombre d’avantages, surtout celui d’être situé en pleins milieu d’une zone aride, donc par conclusion, très difficile à atteindre.

La louve avait reçu la proposition d’y rester, mais elle avait décliné l’offre. Il y’a encore quelques mois, sans doute l’aurait-elle accepté mais actuellement, elle n’aspirait qu’à une chose rentrer. Lors de son dernier achat, elle avait pu discuter avec l’homme ou plutôt le démon qui deviendrait son maître et avait promis à cet être démoniaque qu’elle ne fuirait pas et la louve tenait ses promesses. En tant que Okami qui avait des instincts lupin, Shad pouvait se montrer également très loyale, d’où la raison pour laquelle elle tentait de rentrer, alors que tout autre Okami en aurait profité pour s’enfuir, loin de leurs chaînes.

Un bruit, des hennissements, des paroles dites à voix haute. La jeune Okami se figea un instant, tendant l’oreille, portant instinctivement sa main à sa ceinture, ses doigts contre la garde d’une de ses gardes. Prudemment, elle s’avança, faisant le maximum pour ne pas faire le moindre bruit, ses pas effleurant le sol  comme si elle serait en train de chasser sous sa forme animale.  Bien vite, elle accéda à un point d’observation et manqua de lâcher un cri de stupeur, car la vue qui lui était offerte, lui glaçait le sang.

Une horde de chasseurs d’esclaves, tous armés jusqu’aux dents, discutaient entre eux, frappaient des Okamis fraîchement capturés  voir les violer pour la plupart. A peine ces êtres étaient-ils mis au fer que leur éducation pour devenir de simple jouet sexuelle débutait.  La prise sur sa dague se fit légèrement plus forte, une prise de frustration. Ce campement était en plein sur le chemin qui était censé l’emmener à la ville.

La lycane jugea rapidement la situation. Se jeter  en pleins dans la bataille ? Très peu pour elle. Il ne s’agissait pas cette fois que de trois hommes comme Aelfric mais de plusieurs douzaines. Oh bien sûr, elle savait se battre et pourrait se défendre, mais elle n’allait tout de même pas se jeter dans la gueule du loup. De plus, elle était persuadé que si elle clamait qu’elle tentait de rentrer chez son « maître » à Lumen, on ne la croirait pas. Pas folle non plus. Il ne lui restait plus qu’à faire un détour, pour éviter ce contingent.

« Hey regardez là-haut ! «  Clama une voix rauque, un index pointé vers la jeune lycane.

Enfin cela était la forme, dans le fond, tout ne se passa pas correctement.  Shad avait été repéré et bien vite, elle put voir que les chasseurs se mettaient en branle, montant sur leurs étalons et juments, fouets, filets et tout autre instrument de capture en main.  La charge avait été lancée et la prédatrice devenait en cet instant une proie. Reculant rapidement, faisant deux trois-pas en arrière, la lupine se mis à courir, lançant des regards par-dessus son épaule. Les clameurs, les cris des chasseurs arrivaient parfaitement à ses oreilles. Bon sang, elle aurait dû partir quand il en était encore temps.

Cependant, elle devait remercier une chose. Certes, elle était au plus bas de l’échelle sociale de par sa race, mais cette même race lui offrait bon nombre d’aptitudes supérieurs aux humaines. Si ces derniers ne seraient pas en train de chevaucher, elle les aurait déjà semés.  Une louve ça court vite, alors imaginer une femme mi humaine-mi louve.  Les muscles de ses jambes travaillaient à tout rompre, elle pouvait les sentir se chauffer, se tirer, se détendre à chaque enjambée qu’elle effectuait et son cœur, son cœur battait la chamade, expulsant dans ses muscles l’oxygène dont ils avaient besoin pour ne pas faillir.

Mais, les chevaux s’approchaient encore et toujours dangereusement. L’un d’eux arriva à la hauteur de la jeune femme  qui s’élança en avant, comme si elle plongeait vers le sol. Mais à la place que ce fut un corps qui tombait vers le sol rocailleux et sableux, ce fut quatre puissantes pattes qui y trouvèrent appuie. Ne laissant pas le temps à ses poursuivants de réagir, la bête donna un coup de croc rapide dans la patte avant gauche d’un des canassons, faisant hennir et chuter ce dernier avec son cavalier.

Sous cette forme, la vitesse de course de la louve était accrue, ses muscles roulant son pleage, elle décampait à toute vitesse, creusant l’écart entre ses poursuivants et elle-même. Au loin, sa vision lui offrit la vue d’une forêt, une bénédiction en ce moment, car elle ne serait plus à découvert. Accélérant sa course, elle se dirigea vers cette dernière, ne tenant pas compte en premier lieu de l’aspect étrange qu’elle abordait.

Elle continua à courir, un petit moment avant de se figer, en pleins milieu du sentier, haletante, reprenant son souffle, ses sens aux aguets. Mais une chose la perturba. Elle n’entendait plus les clameurs de la poursuite, ainsi ils avaient abandonnés ? Etrange…Reprenant un aspect plus humanoïde, l’Okami posa sa main sur un tronc d’un des arbres afin de reprendre encore son souffle.

« Yerk ! »

Sa main fut lentement posée, mais rapidement retirée. De la soie gluante recouvrait l’écorce de l’arbre, la louve agita vivement la main afin de se libérer de ses fils. Un frisson lui parcourait l’échine, tandis qu’elle se mit à regarder autour d’elle. Qu’importe où son regard se posait, elle pouvait voir des toiles d’araignées. Levant sa tête, elle put aussi voir la nappe de soie qui pendait au-dessus d’elle. Un deuxième frisson  la frit frissonner.

« Des bêbêtes…de vilaines bêbêtes…je n’aime pas les araignées… »

Mais elle devait avancer, faire marche arrière reviendrait à dire bonjour à ses anciens poursuivants. Prenant son courage à deux mains, elle se mit à avancer dans le sentier,  l’échine légèrement courbée comme si elle  tentait d’éviter tout contact avec l’une des toiles présentes. Oui,  l’Okami avait peur des araignées, tout le monde a bien une peur non ?

Trop occupée à regarder autours afin de ne pas rentrer malencontreusement dans une des toiles, la louve ne vit pas la légère dénivelée à quelques pas devant elle. Une petite pente soudaine qui surprit la Okami. Une petite pente qui une fois que son pied s’était posée à son bord, fit basculer la louve en arrière et la fit glisser inlassablement vers  un endroit en contre bas…ou plutôt une toile.  L’Okami se retrouva prisonnière de ce piège de soie, dans une posture qui l’empêchait de s’en défaire, voir même qui la « ligotait » encore plus à force qu’elle tentait de s’en sortir.

Bien vite, la louve fut obligée de s’arrêter, regardant comme elle pouvait autours d’elle, craignant surtout de voir une grosse araignée débarquer. Après tout, au vue de la taille de cette nappe de soie, cela ne pouvait être l’œuvre d’une araignée d’une taille commune, petite et inoffensive. Et, en pensant à cela, sa peur reprit le dessus, une peur qui la fit trembler, faisant ainsi vibrer la toile où elle se trouvait actuellement prisonnière. Elle n’allait quand même pas finir liquéfiée et dévorée par une araignée, si ?

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Élise
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Brahmin était réputé pour bien des choses, et sûrement pas pour sa gentillesse. Sa naissance faisait l’objet de multiples légendes variables, ayant toutes pour point commun de considérer qu’aucune n’avait été tendre.  Humain ou démoniaque, on disait qu’il était né sur un champ de bataille, baignant dans le sang de sa mère, ou que ses parents l’avaient abandonné, ou battu. Brahmin n’était nullement son vrai nom, mais celui qu’il avait pris, ou qu’on lui avait donné, et qu’il avait fini par adopter. C’était un individu particulièrement cruel, renfermé, isolé. Il ne s’ouvrait guère, même avec ses compagnons, ou avec les femmes qui avaient la chance de partager sa couche. Il fut jadis un guerrier redoutable, participant aux pogroms, un mercenaire n’ayant jamais rejoint une quelconque armée. La légende affirmait qu’il avait tué une Amazone, et que l’une de ses épées appartenait d’ailleurs à l’une de ses rudes guerrières. Que la légende soit vraie ou non, ceux qui s’étaient amusés à la contester devant Brahmin n’étaient plus là pour développer leurs points de vues.

Notre homme était donc le chef d’une bande de mercenaires, dont la mission était de récupérer des esclaves s’étant échappés d’un enclos, à quelques lieues d’ici. Des Okamis sauvages qui, d’après ce que les hommes de Brahmin savaient, pour en avoir torturé (et violé) plusieurs, cherchaient à se rendre vers une sorte de forêt obscure, où les esclavagistes n’osaient pas les poursuivre : la « Forêt des Toiles ». Brahmin s’était renseigné auprès des autorités locales, et le bailli en personne lui avait formellement interdit de s’en approcher, parlant de « créatures abominables » sommeillant à l’intérieur. Les esclaves pensaient y voir une sorte de Terre Promise, mais ceux qui rentraient à l’intérieur n’en ressortaient plus.

« Comment donc une rumeur sur un endroit peut-elle naître, si nul ne sort de cet endroit ? » avait relevé, sarcastique,  Romuald ‘‘Dents-de-Pie’’, le second de Brahmin.

Néanmoins, Brahmin ne tenait pas à se fâcher avec les pouvoirs publics. L’État payait bien, et les seigneurs locaux avaient toujours besoin d’experts comme lui et sa troupe lorsque les guerres privées éclataient. Magiciens, elfes renégats, Drow, guerriers, Barbares... La troupe de Brahmin était une bande hétéroclite et bien entraînée, uniquement motivée par l’or, la promesse de quelques bières, de femmes chaudes désireuses d’ouvrir leurs cuisses à de vrais hommes, et, surtout, la perspective de faire couler le sang, et de violer des nobles en assiégeant les villages des ennemis. Des gens qui ne croyaient en rien, à part la double loi du sang et de l’or.

Ils avaient capturé la plupart des esclaves en fuite, quand l’un des hommes de Romuald en avait repéré une autre, une espèce de créature qui se mit à se carapater à toute allure. Romuald avait éperonné Sang-Noir, un vigoureux cheval, un redoutable pur sang qui était un destrier de guerre. Ils auraient pu tuer la Okami avec leurs flèches, mais ils auraient eu moins d’argent. Tout en se rapprochant de la créature, Romuald, qui avait l’impression d’être dans la peau d’un seigneur partant vigoureusement à la chasse, avait sorti une petite fiole abritant un puissant somnifère, afin de la lancer sur la femme. Sang-Noir s’ébrouait rapidement, fonçant à vive allure, et, alors que Romuald allait lancer la fiole, la créature avait mordu, assez violemment, dans la cheville de Sang-Noir. Perturbé, le cheval s’était cambré, avant de s’écrouler sur le sol, renversant Romuald.

« Tuez-là, bordel ! Tuez cette salope ! »

Les flèches avaient jailli, mais les hommes de Romuald étaient bien trop éloignés pour l’atteindre, et, impuissants, ils avaient vu cette dernière s’enfoncer dans la Forêt des Toiles. Se relevant misérablement, Romuald avait épongé son front, en serrant le poing.

« La morsure est profonde, chef... »

Romuald serra le poing. Sang-Noir était l’un des chevaux préférés de Brahmin.

Il ne risquait sans doute pas d’apprécier qu’il ne soit blessé. Il regarda cette énigmatique forêt.

Monstre ou pas monstre, cette petite pute allait payer.
*
*  *
L’agitation qui régnait à l’extérieur se traduisait, depuis plusieurs jours, par la venue de Okamis effrayées dans la forêt d’une femme qui, pour qu’on daigne la trouver moins effrayante que les individus vivant hors de la forêt, devaient vraiment être au bout du rouleau. Élise avait été un peu surprise, surtout quand elles venaient demander asile. La Reine de la Forêt n’aimait guère que le monde extérieur se mêle à ses affaires, mais pouvait-elle refuser le droit d’asile à des réfugiées ? Ces jeunes femmes avaient vécu des choses insoutenables, particulièrement cruels, et Élise ne se sentait pas en droit de les repousser. Elle les acceptait donc joyeusement.

En ce jour, Élise se reposait silencieusement, méditant, lorsque ses toiles vibrèrent. Il fallait voir la Forêt des Toiles comme ce qu’elle était : une immense toile d’araignée, à hauteur de toute la forêt, dont les toiles étaient toutes reliées entre elles, constituant un impénétrable réseau. S’infiltrer dans la Toile sans se faire repérer relevait de l’impossible, car le simple fait de heurter plusieurs toiles provoquait une vibration qui remontait jusqu’au nid, et, donc, jusqu’à la Reine. Elle avait des yeux et des oreilles partout, et perçut donc une nouvelle présence.

Naturellement, ce ne fut pas Élise qui rejoignit la jeune Okami la première. Elle était tombée dans un petit piège dressé à l’extérieur de la forêt, des pièges dans lesquels tous les Okamis étaient tombés. Il était possible de les éviter, en étant très attentif, mais, en courant à brides abattues, ou en manquant de vigilance, on finissait naturellement par trébucher. Et, une fois qu’on était englué dans une toile, en sortir était très difficile. Les toiles pouvaient être particulièrement collantes. Ce fut la tisseuse de la toile qui se rapprocha la première, une énorme araignée, dont les huit pattes faisaient trembler le sol, en se rapprochant lentement, d’un pas lourd, qui se répercutait. Des cliquètements de mandibules, alors que d’autres araignées, plus petites, jaillissaient des profondeurs du trou au-dessus duquel était suspendu la jeune étrangère. Le piège était particulièrement insidieux, car, si la personne piégée arrivait à se libérer, elle tomberait dans un enfer d’araignées.

L’énorme araignée posa ses pattes sur le rebord de la toile, dans le dos de la Okami, et s’approcha lentement, ses multiples yeux roues fixés sur l’étrangère. Toutes les araignées étaient création de la Reine, et étaient soumises à sa volonté... Autant que, en réalité, des Formiens pouvaient l’être à leur Annexien. L’araignée attendait, sagement.

« Tiens, tiens... Qu’avons-nous là ? »

La voix semblait émaner des hauteurs, depuis les arbres, et, peu à peu, dans l’obscurité, les rayons de soleil éclairèrent une silhouette féminine, qui se laissa tomber de sa branche. Elle atterrit pile au-dessus de la Okami, plantant son regard dans le sien, des yeux rouges qui semblaient alors brûler de malice, alors que sa main, surmontée de griffes rouges, légèrement froide, et recouverte de chitine, se posa sur le cou de la femme, le pressant lentement.

« Ta vie ne tient désormais plus qu’à un fil, jeune femme. Décline ton identité, et ce que tu fais ici, si tu ne veux pas que je t’offre à mes bébés. »
DC de l'Observateur !

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Shad
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Ce chevalier noir était l’un des plus fins tacticiens du groupe de Brahim. Sous les ordres directs de ce dernier, il pouvait se vanter d’être au même niveau que Romuald. De tout le groupe de mercenaires, ils étaient les seuls à former une équipe, un trio sanglant.  La capacité d’analyse de Richter et ses aptitudes au combat faisait de lui un adversaire redoutable. Tentez de vous retranchez dans un lieu isolé et il trouvera la faille pour vous y débusquez. Pour lui, rien ne pouvait ne pas être atteint, chaque endroit avait ses fissures où s’infiltrait, il suffisait juste de chercher.

Lorsque le petit groupe mené par Romuald partit bride abattu à la poursuite d’une fuyarde, lui, n’avait pas boguer. La raison ? Il ne voyait pas pourquoi il allait se déplacer pour un misérable insecte telel que la Okami et d’un air consciencieux, il reposa son regard sur une carte détaillée de la région. Cette carte n’était plus vierge depuis un moment et de nombreuses indications y étaient marquées,  notamment des plans d’embuscades, la signalisation de villages de Okamis dont le lieu avait été vendu pour quelques pièces d’or.

Et Richter, réfléchissait quant au prochain lieu où ils pourraient frapper, son idée il la proposerait à Brahim et le chef n’aurait qu’à trancher.  Le meilleur des plans selon lui était de frapper les villages de sortes à ne pas éveiller les soupçons de ceux avoisinant. Telle une plaie qui frappe chaque soir une nouvelle cible. Cependant, un fait perturba sa concentration, Romuald et les quelques cavaliers revinrent, bredouille de leur chasse. Mais là n’était pas le plus gros de souci, non, l’étalon de ce dernier avait été blessé et Richter connaissait le goût de la vengeance de son frère d’arme.

Sans un mot, il enroula la carte et la remis dans une de ses besaces, s’approchant d’un pas calme vers le bras droit de Brahim. Chacun de ses mouvements étaient soulignés par un petit bruit de métal, un claquement symbolique d’une armure, le chevalier noir s’arrêta face à Romuald et comme s’il regardait vers l’horizon, déclara d’une voix forte, profonde, qui ne trahissait aucune émotion :

« Cette créature s’est enfuie dans la Forêt des Toiles ?  D’après les autochtones, nul ne ressort de cette forêt mais si le contraire se produit… nous pouvons l’accueillir..à bras ouvert »

Un sourire de malice naquit sur le visage de Richter, un sourire qui semblait se lier aux envies de vengeance de Romuald. Nul ne se jouait d’eux. Quiconque tentait une action désespérée à leurs égards se voyait connaître mille souffrance set le tacticien pouvait s’avérer très patient pour déloger une victime. La forêt des Toiles ne restait qu’à ses yeux une forêt,  un simple entrelacement d’arbres et de fougères, mais cette légende l’obligeait cependant à la prudence. Le chevalier noir devrait encore étudier toutes les informations qu’ils possédaient avant de s’en approcher.

……..

La louve pestait intérieurement. Pourquoi diable n’avait-elle pas regardé où elle mettait les pieds ? Ce n’était pas si compliqué pourtant ! Bon, sans doute était-ce lié à sa peur des araignées et donc qu’une de ces bêtes arrivent subitement par le haut et que donc, par ce fait, la Okami était plus occupée à regarder autour d’elle, dont au-dessus d’elle que devant ses pieds ?

Quand, elle avait entamé sa chute, un juron lui avait échappé, une insulte qui résonna dans une partie de la forêt des araignées, si quelqu’un l’avait entendu, d’un côté, elle s’en foutait,  ce mot lui était sorti spontanément, sans qu’elle puisse le retenir et maintenant, elle était engluée dans une sorte de toile géante.

Tel une  drosophile prise dans un piège de soie, la louve avait en premier lieu tenté de s’en défaire, usant de sa force, tirant pour essayer de se décoller, mais chacun de ses tentatives s’était soldé par un échec et pire que tout,  ses liens de soie s’étaient resserrés sur elle.  La Okami  ne pouvait rien faire d’autre que de rester stoïque et attendre,  immobile dans la mesure du possible car son corps entier était parcouru de tremblement.

L’une de ses craintes prenait naissance en cet instant. La créatrice de la toile faisait son apparition. Bien évidemment,  l’Okami ne pouvait la voir en entier, mais la vue de ses yeux énormes yeux noirs ne reflétant aucune émotion et de ses chélicères porteuses de deux énormes crochets, deux armes redoutables qui devaient sans doute posséder un puissant venin. A cette vue infâme pour la Okami, elle détourna le regard, tentant de regarder à un autre endroit, ses yeux se posèrent donc naturellement en contre-bas.

Mauvaise idée. Très mauvaise même. Derrière la louve se trouvait une araignée de taille assez  conséquentes et sous elle une multitude d’araignées plus petite. Pour une personne qui en avait la phobie, elle avait l’impression de vivre en pleins cauchemars, regrettant presque d’avoir  pris la fuite. Soudain, un bruit venant de la cime attira son attention, relevant son regard, pensant voir arrivée une deuxième araignée, la surprise put se lire sur le visage de la lycane.

En réalité, elle ne s’attendait pas à voir une femme à l’aspect arachnéenne, son regard se porta automatiquement dans celui rougeoyant de la maîtresse des lieux et quand cette dernière apposa ses mains glaciales contre son visage, un frisson lui parcouru. La sensation d’être touchée par des mains froides raviva d’ignobles souvenirs chez la Okami. Mais ses souvenirs semblaient faire basse figure en cet instant, face à sa peur, une peur qui la faisait trembler même quand le danger  d’être étranglée sur place était imminent.

Déglutissant, la louve tenta de fuir du regard  cette femme araignée, mais qu’importe où ses yeux se posaient, tout ce qu’elle pouvait voir, n’était que toile ou tisseuse. Si elle aurait pu, elle aurait crié et se serait enfuit en courant, mais là, elle ne pouvait pas, emprisonnée telle qu’elle était. Vision d’horreur.  Elle reporta cependant son regard vers la femme et parvint à articuler avec une certaine difficulté son prénom.

« Sh…Shad… »

La peur l’empêchait de dire plus, mais elle lança un regard par-dessus son épaule, semblant désigner l’entrée de la forêt à quelques centaines de mètres plus loin, espérant qu’Elise comprenne qu’elle s’était aventurée en ses terres par mégarde.  La louve aurait pu se baffer si elle le pouvait, elle qui avait connu tant d’horreur et de supplice était tétanisée face à ces araignées et  elle ne parvenait même plus à répondre à une simple question.

Son regard se fit implorant, l’angoisse pouvait facilement s’y lire. L’okami tenta d’oublier toutes les tisseurs autours d’elle, ne se focalisant que sur la maîtresse des lieux, à vrai dire, elle s’attendait à une fin rapide vu qu’elle n’avait su répondre à la requête de cette dernière.

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Élise
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L’arachnophobie était une phobie bien curieuse. Élise le savait très bien, car, avant de devenir ce qu’elle était, soit à l’époque où elle était une simple humaine, elle ressentait cette même peur pour les araignées. Des créatures dotées de huit pattes, qui provoquaient en elle d’inexplicables sensations : le souffle qui s’emballe, la respiration qui se précipite, le corps qui se fige, sans aucune explication cohérente... Ses parents avaient eu beau lui assurer, à l’époque, qu’une araignée était inoffensive, et qu’elle présentait l’avantage de chasser les mouches, Élise avait toujours eu du mal à les apprécier. Il avait fallu qu’elle soit sauvagement violée par le seigneur local, et laissée pour morte dans cette forêt, pour qu’elle finisse par devenir, elle-même, une araignée. Même aujourd’hui, Élise ne s’expliquait pas trop ce qui lui était arrivée, comment elle s’était transformée ainsi, et elle ne se posait plus vraiment la question. Que ce soit un cadeau divin, ou une mutation inexplicable, elle en avait pleinement tiré les conséquences... Comme on pouvait le voir. Son arachnophobie s’était muée en une passion profonde pour ces petites bêtes à pattes, qui s’avéraient être effectivement très pratiques.

C’était parce qu’elle était arachnophobe, jadis, qu’Élise livrait à chaque étranger son petit numéro, consistant à les placer dans une situation délicate, et à les surprendre, en collant son visage contre le sien. La Reine des Araignées avait bien le droit de se faire plaisir, après tout. C’était une forme d’humour, pour elle, mais aussi une manière de s’assurer qu’elle mériterait le respect dû à sa personne. Or, la peur était un très bon moyen d’imposer le respect des autres.

Cette peur, elle la lisait dans les yeux de cette belle petite Okami. Coincée contre la toile, elle n’avait aucun moyen de s’en sortir que de bénéficier de l’assistance d’Élise. Quand bien même trancherait-elle les liens la retenant à l’aide d’une dague, qu’elle tomberait dans le trou. Ce ne serait pas forcément mieux, même si elle n’en mourrait pas. Élise n’était pas encore paranoïaque au point de tuer les invités venant dans sa forêt. Elle préférait discuter un peu, auparavant. La Okami était terrorisée, mais elle finit néanmoins par articuler quelques sons. Ses yeux essayaient de fixer une sorte de point de repère qui ne l’effraierait pas, avant de revenir sur ceux, rouges et sournois, d’Élise. Dans l’obscurité, la belle Reine des Araignées avait de quoi effrayer les gens.

« Sh…Shad… » réussit-elle, faiblement, à articuler.

Élise fronça légèrement les sourcils. Shad ? C’était un nom simple, rapide à prononcer, dans un soupir, qui semblait tout à fait coller à une esclave en fuite. Cependant, Élise ne voyait pas son collier. Peut-être avait-elle des marques sous ses vêtements ? Ses yeux essayaient de deviner l’entrée de la forêt, et Élise savait très bien ce qui s’y trouvait : les bandits. Les tueurs. Les violeurs. Elle se redressa un peu, et fixa l’entrée de la forêt. Les araignées se mirent alors à frémir, à vibrer, ressentant la rage intense d’Élise pour les gens se trouvant dehors. Ils étaient comme lui, comme cet individu qui l’avait intimement violée, déchirée, brisée, et laissée pour morte. Élise serra les poings, espérant qu’ils commettraient l’erreur de pénétrer dans sa forêt. Au lieu de ça, les mercenaires restaient dehors, prudents, vigilants.

*Venez, lâches. Venez, pleutres, couards, je vous réserve un accueil digne de ce nom...*

La Reine vit les cavaliers s’écarter prudemment, comme s’ils avaient perçu ses pensées. Ils rôdaient de temps en temps, laissant des sentinelles, faisant des tours de garde, probablement pour récupérer les esclaves en fuite. Leur chef avait du leur interdire de pénétrer ici, mais il y avait fort à parier que, sur le long terme, ils se décideraient malgré tout à entrer, si le nombre d’esclaves en fuite continuait ainsi à monter.

Élise reporta son attention sur la jeune Shad, et se rapprocha d’elle. Elle était toujours prisonnière, toujours indécise, et Élise se dressa devant elle, estimant alors que c’était à son tour de se présenter :

« Je m’appelle Élise, jeune et petite Shad.  Je suis la Maîtresse de la Forêt, Reine des Araignées. Ici, tu es chez moi. Rien de ce qui se passe chez moi ne m’est étranger. Et je sais ce que tu viens faire ici. »

Élise marqua une courte pause, le temps de rassembler ses idées, puis elle reprit :

« Tu les fuis. Eux. Les violeurs, lâcha-t-elle, avec tout le mépris possible dans cette phrase. Ici, ils ne te pourchasseront pas. Ils sont lâches, ils n’oseront pas entrer, car ils savent le sort que je leur réserve. Aussi, après en avoir réfléchi, je décide de t’autoriser à rester dans ma forêt. »

La main d’Élise se tendit, et attrapa Shad, à hauteur de la poitrine, agrippant des plis de son vêtement. Elle tira, et, comme par enchantement, l’effet adhésif de la toile retenant Shad disparut, soulevant cette dernière, qui se retrouva ainsi sur ses deux jambes, près d’Élise.

« Mes araignées ne te feront pas de mal, Shad. Elles sont les gardiennes de cette forêt, elles sont là pour nous protéger. Elles sont mangeuses d’hommes, mais uniquement de ceux que je leur indique. D’elles, tu n’as rien à craindre. Cette forêt est un asile, un refuge. »

Elle s’écarta un peu de la femme, afin de la laisser respirer.

« Mais tu es libre de repartir, si tu le souhaites. D’ici peu, ces hommes vont s’écarter, mais ils patrouillent autour de ma forêt, sinistres vermines rôdeuses. Quel est donc ton choix ? »
DC de l'Observateur !

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Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Shad
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La louve avait réussi, elle avait réussi à souffler son prénom bien que difficilement, sa respiration étant toujours saccadée par cette implacable peur qu’était l’arachnophobie, une peut qui la tenaillait en cet instant des plus délicats. Cependant, elle put noter que la maitresse de la forêt semblait porter son regard vers la direction qu’elle avait-elle-même désignée auparavant, sans doute était-elle au courant pour la horde de chasseur d’esclave ?

Cette forêt semblait couper du monde, livrée à elle-même, l’Okami se demanda un instant si cette femme  savait tous ce qui se tramait dehors. Sa première pensée et réponse fut positive, bien sûr qu’elle devait le savoir, nul ne pouvait nier les fait qui se passait en dehors, même ceux qui habitaient un vaste domaine reculé. Un long silence s’était suivi quand l’une des entrées de la forêt était observée, ou du moins sa direction, un silence pensant, presque de mort.

La lycane  ressenti les quelques frémissements des araignées avoisinantes, mais c’était surtout la plus grande, la tisseuse de son piège qui capta toute son attention. L’arachnéenne claquait ses chélicères claquant soudainement entre elle, une petite goutte de venin apparaissant, comme si la créature était prête à combattre pour la femme se tenant debout face à la Okami, comme si les araignées partageait ses émotions.

Finalement, elle se présenta, et la louve ne pipa mot, tentant de bien comprendre les informations qu’on lui fournissait. Une Reine des Araignées…décidemment Terra était vraiment pleine de surprise. Mais Shad comprenait mieux maintenant cet étrange lien qui semblait lier les araignées à cette étrange femme, elle était leur mère, leur reine. Certes, ces bêtes ne vivent que pour la plupart en solitaire mais ensembles, formant une colonie elles étaient bien effrayantes.

La présentation fut suivit par le motif de l’apparition de la Okami au sein de la Forêt des Toiles, Elise avait vu juste, quoi que cela n’aurait pas été difficile à trouver. En guise de réponse, la louve hocha la tête d’un signe affirmatif, du moins, autant qu’elle le pouvait, les fils de soie la retenant toujours, entraves collantes et gluantes, rets desquelles elle fit libérer, d’une facilité déconcertante.

Une fois debout, la louve resta légèrement courbée sur elle-même, ses yeux se posant sur chacune des araignées. Certes on lui disait de ne pas avoir peur, mais cela était bien plus facile qu’à faire. Finalement, elle parvint à prendre une inspiration, se calmant assez pour pouvoir parler, portant son attention sur Elise plutôt que sur ses sujets.

« Je..te remercie et oui tu as raison…Je me suis engouffrée dans ta  forêt pour les fuir »

Une autre petite inspiration et elle osa jeter un coup d’œil vers l’araignée derrière elle avant de revenir à son état initial, à savoir, regarder la reine des Araignées.  Doucement, elle se mis à tendre l’oreille, cherchant à écouter des bruits alentours, des sons extérieurs à la forêt, aussi calmement qu’elle le pouvait, la louve articula :

« Ils vont tenter de rentrer cependant n’est-ce pas ? Et si je sors maintenant, ces enfoirés vont me cueillir… »

Son affirmation était signe de réponse envers Elise, par sa phrase, elle lui indiquait qu’elle devait rester, qu’elle ne pouvait actuellement partir, faute de se retrouver gentiment accueillie par une horde de brute espèce.  Doucement, son regard se posa sur le dos de sa paume droite, mais elle ne fit pas apparaitre la marque, une simple invocation et révocation rapide et tout serait finie, mais elle ne voulait pas jouer la facilité, l’Okami savait au fond d’elle qu’elle rentrerait.

« Cette forêt est un asile ? Il y’en a…d’autres ici ?  Je veux dire, d’autres en fuite ? »

Pourtant elle ne voyait personne, ou ni même une quelconque trace de présence, juste celle des araignées. Il était fort difficile de penser que des Okamis ou mêmes d’autres espèces humanoïde pouvait se trouver en ce lieu effrayant encore aux yeux de la louve.

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Élise
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Il faudrait plus qu’un petit discours pour consoler Shad de sa vision de terreur. Dans l’imagerie populaire, l’araignée était créature de mauvaise augure, et les araignées géantes étaient des créatures chasseuses d’hommes, qui faisaient des humaines leur festin, et mettaient en pièces les aventuriers osant entrer dans leur domaine. La pauvre Okami était en train de trembler comme une feuille, ce qui, en un certain sens, était touchant. Élise était loin d’être aussi insensible et cruelle qu’on aimait à le prétendre. C’était juste qu’elle ne le montrait pas. Les seules fois où elle avait laissé parler ses sentiments avaient fini par la conduire dans les profondeurs de cette forêt, où elle avait été longuement violée et torturée, avant d’être lassée pour morte. Les araignées étaient peut-être effrayantes, mais, face à la cruauté dont les hommes étaient capables, elles n’étaient que des brindilles. La Reine sortit de ses réflexions quand la petite Okami, qui restait près d’elle, vint lui poser une question :

« Cette forêt est un asile ? Il y’en a…d’autres ici ?  Je veux dire, d’autres en fuite ? »

Élise la regarda, et répondit assez rapidement, n’ayant rien à cacher :

« Bien sûr. »

Comment pouvait-elle l’ignorer ? Si elle venait du convoi, alors elle avait bien du remarquer qu’il y avait d’autres Okamis. La seule explication logique était qu’elle n’en faisait pas partie. Dès lors, la Reine sentit sa suspicion revenir : qu’est-ce qu’une Okami pouvait bien faire, seule, près de la Forêt des Toiles ? Difficile de croire qu’elle était sauvage, car Shad était habillée, et éduquée. Était-elle une Okami libre, ou une esclave ? Élise pensait même à une espionne, mais ce serait idiot. Si c’était le cas, elle n’aurait pas essayé d’éveiller sa méfiance.

« Je vais te les montrer, suis-moi. »

Élise allait y réfléchir plus attentivement, découvrir quelles étaient les affaires de cette Okami dans cette région. La Reine s’avançait à travers les arbres, attendant que Shad la suive. Elle ne pensait pas que la Okami s’éloignerait de plus de cinq mètres de la Reine. Tous ceux et toutes celles qu’elle avait récupéré avaient souvent eu tendance à se frotter littéralement contre elle, tant l’idée de rester seul dans cette forêt les terrorisait.

« Il y a eu une tempête il y a quelques jours, expliqua-t-elle. À proximité de la Forêt, à quelques lieus d’ici, il y a une ferme... Une ferme assez particulière, car les ouvriers sont des esclaves, et la ferme cultive aussi les esclaves. La tempête a fait rage, et a déchiré les enclos, et brisé les glyphes magiques. Les esclaves se sont enfuis, et les fermiers ont fait appel à des mercenaires pour les récupérer. Plusieurs esclaves ont été récupérés, mais d’autres se sont échappés. Figure-toi que les esclaves voient ma forêt comme un havre de paix, un asile. »

Ce pouvait paraître assez ironique. Jusqu’à quel point pouvait-on être assez désespérés pour se réfugier dans une forêt sinistre, remplie de toiles d’araignées ? Élise continuait à marcher, et, plus elle marchait, et plus la luminosité décroissait. Les araignées grouillaient autour des deux femmes, et les toiles devenaient si épaisses qu’elles en formaient comme de longs couloirs de toiles. À travers les toiles, on pouvait apercevoir l’ombre d’araignées plus ou moins grosses. Élise se rappelait encore cette Okami qui avait failli la bousculer en voyant ça. Une neko qui avait fini dans ses bras, grelottante, craignant qu’on ne veuille la manger.

La Reine continuait à s’avancer, tout en poursuivant son récit.

« Ces terres sont administrées par un château-fort, qui est assez éloigné d’ici. Et, comme tu le sais peut-être, ou pas, ma forêt jouxte un village, où mes loyaux sujets bénéficient de ma générosité et de ma protection. Les collecteurs d’impôts ne viennent plus par là, et ce village n’apparaît plus sur aucune carte. Il comprend beaucoup de maisons en ruines et abandonnées. Bien des gens sont partis. Seuls ceux me préférant à ces violeurs et à ces hypocrites sont restés, jurant de me servir, en échange de ma protection, et de ma bénédiction. »

Si Shad était observatrice, elle aurait pu relever que l’appellation de « violeurs » était curieuse. Shad n’avait en effet invoqué aucun viol, et ce mot semblait sortir de nulle part. Il ne pouvait donc faire référence qu’à la propre situation d’Élise. La forêt était toujours aussi sombre et silencieuse. Élise continuait à marcher, puis se rapprocha d’une curieuse toile d’araignée, qui se mit alors à remuer.

« Apparences et faux-semblants, voici la force de l’araignée. Face à une menace qui lui est supérieure, l’araignée se cache. Repérée, elle ne bouge plus, semblant pendre au bout de sa toile, comme si elle était morte. Un faux-semblant. Elle ne frappe que quand elle y est forcée. Je ne peux pas dissimuler ma forêt, et ceux qui la voient la croient mortes. Ceux qui s’y aventurent la croient dangereuses, et rebroussent rapidement chemin. Et ceux qui restent peuvent constater que tout n’est qu’une question d’apparences, et que les toiles constituent le rempart le plus efficace. »

Au fur et à mesure qu’elle parlait, les toiles se déliaient, et on pouvait entendre des rires et des gloussements. Les toiles s’écartèrent alors, à gauche comme à droite, révélant une partie de la forêt qui était luxuriante, et éclairée, sans présence d’aucune toile d’araignée. Il y avait un petit lac devant elles, et plusieurs Okamis y barbotaient joyeusement, jouant entre eux. Tous étaient nus, et trempaient dans l’eau, au milieu de fleurs énormes qui, loin du contact des hommes, pouvaient s’épanouir sereinement.

« Voici mon sanctuaire, Shad. Une terre d’asile pour ceux qui viennent chercher refuge chez moi. »
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Shad
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Cette forêt était étrange, singulière aux yeux de la Okami, pour elle il ne s’agissait que d’un vaste réseau de toile, une tanière de soie regroupant bon nombres d’araignées, un cauchemar à ses yeux et sans doute pour  plusieurs personnes également. Et comme on pouvait s’en doutait, sans doute aurait –elle préférée ne pas y mettre les pieds si elle avait eu vent de la véritable nature des occupants. Mais le fait qu’Elise parte d’Asile avait plus qu’éveillé la curiosité de la louve qui ne put s’empêchait de se demander comment des êtres pouvaient choisir ce lieu comme terre de refuge.

« Je vais te les montrer, suis-moi. »

Avait-elle vraiment le choix ? Son regard se porta un instant autour d’elle et un énième frisson la fit frémir légèrement. Hochant la tête d’un simple mouvement affirmatif, elle se mit à marcher auprès de la reine des araignées. En repensant à ce titre, la louve sembla quelque peu rassurée, pourquoi ? Et bien, si cette Elise contrôlait réellement les araignées, alors en restant à ses côtés, elle n’avait rien à craindre, et surtout pas de se retrouver inutilement collée à une deuxième toile, l’aspect adhésif de ces dernières ne semblaient avoir aucun effet sur la Reine.

Et en parlant de cette dernière, l’Okami restait à ses côtés,  ne s’en éloignant que très peu, observant les alentours avec une certaine crainte tout en écoutant les explications d’Elise.  Ainsi les esclaves qu’elle avait vu provenait d’une de ces fameuses fermes à esclave ? Cela expliquait bien des choses, notamment du fait que ces derniers ne se rebellaient pas contre leurs geôliers et  bourreaux, préférant subir  ceux que ces derniers leurs imposaient.  La louve se remémora le contingent qu’elle avait aperçu quelques temps plus tôt et ne put s’empêcher de penser qu’il ne pouvait s’agir que d’une part de ces fameuses fermes.

« Une ferme à esclave en gros…les enfants qui y naissent ne connaissent que la servitude, donc aucun risque de rébellion… »

L’okami serra légèrement son poing, se griffant légèrement la peau de sa paume, se blessant légèrement, une petite blessure superficielle,  rien qui ne valait la peine de s’alarmer. En réalité, Shad avait déjà ouïe de ces fameuses fermes mais n’en ayant jamais vu, elle s’était  mise à croire à force qu’il  ne s’agissait que d’une légende urbaine, qu’un serpent de mer, un ragot. Hors, il semblerait que cela était réel.

Et si tel lieu existait, certains esclaves s’y trouvant devaient aspirer à une autre vie, à se trouver un refuge et quoi de mieux qu’un lieu qui effrayait la plupart des êtres vivants ? La louve posa un instant son regard sur une toile épaisse et fit un bond en arrière, queue tendue, poils hérissés, la raison ? Oh, juste une grosse araignée rien de plus.  La louve jura un instant avant de se remettre à la hauteur d’Elise, écoutant attentivement son récit.

Finalement, leur marche  pris fin devant une toile, une toile qui semblait faire office de porte, de rempart. Le regard de la Okami se porta un instant vers la cime des arbres, tentant de voir si elle pouvait y voir filtrer quelques rayons de soleil, mais seule l’obscurité semblait maîtresse en ces lieux. Un léger bruit lui fit reporter son attention sur la toile qui semblait…vibrer et bouger. Et comme si cette dernière n’aurait été qu’un vulgaire rideau gardant une porte, la toile se retira tout comme certaines de ses semblables semblants ouvrir la voie.

« Qu..Quoi ? »

La louve n’en croyait pas ses oreilles, de la vie, des rires heureux semblaient provenir de plus loin en avant, à la fin de ce chemin de toile et sa curiosité n’en était que plus acérée, ainsi donc Elise disait vrai ? Mais elle s’imaginait mal batifolait et rire gaiement dans des toiles d’araignées.  Enfin, elle arriva en compagnie de la Reine dans un lieu ne ressemblant  en rien  au reste de la forêt, une tache verte dans cet océan noir.

La nouvelle venue sur les lieux, observa ce dernier, un havre de paix tout comme l’avait  énoncé Elise. Pensive, la louve se mis toutefois à réfléchir, repensant à ce que lui avait dit la reine sur le trajet, portant toujours son regard sur les personnes présentes et également sur la faune de ce sanctuaire.

« Ils étaient au courant ? Ils savaient qu’un tel lieu existait ici ?
Et puis….-Elle marqua un arrêt, cherchant ses mots, ne voulant pas froisser la reine arachnéenne – c’est moi ou tu as eu des soucis avec les hommes ? Plusieurs fois tu as fait mention de …violeurs alors que je n’ai rien  dit sur cela »

L’Okami espérait ne pas subir le courroux de la Reine en posant cette question, mais elle n’avait pu s’empêcher de noter qu’elle avait utilisé ce mot plusieurs fois et indirectement, la lupine avait pensé que cela n’était pas anodin, qu’il y’avait une raison là-dessous. Cependant, elle rabaissa ses oreilles, déglutissant légèrement.

« Hmm désolé si je …t’ai froissé…je ne veux pas réveillée de mauvais souvenir »


Mais ses excuses servaient-elles maintenant ? Sans doute pas, la question avait été posée, donc, il serait très fortement impossible de l’éluder à présent.

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Élise
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La surprise de Shad était compréhensible. Était-il de supposer qu’un tel lieu puisse exister dans cette forêt, quand on voyait son apparence extérieure ? Elle avait tout de ce lieu de cauchemar, ces lieux qui hantaient l’inconscient collectif des sociétés, qui revenaient vous voir dans les plus profonds de vos cauchemars : une forêt remplie de toiles d’araignées, et de créatures à huit pattes. La forêt avait une apparence sinistre et peu reluisante, semblant malade, voire même mourante. Au fur et à mesure que les hardis osaient s’aventurer, cette impression se renforçait. Élise, toutefois, pensait que, pire encore que la vision de la forêt en elle-même, la peur venait surtout de ce qu’on ne voyait pas... À savoir les cliquètements et les déplacements sourds et lourds des araignées, qui donnaient l’impression d’être totalement encerclé, sans toutefois pouvoir les apercevoir, dans l’obscurité ambiante. La première force d’Élise reposait sur cette peur, car la peur des étrangers conduisait, soit à l’inertie totale, soit à la précipitation, et accroissait sensiblement le risque de finir piégé. Et, une fois tombé dans la toile d’araignée, il n’y avait aucun autre moyen d’en sortir que de bénéficier de l’aide de la Reine, comme Shad auparavant. Dès lors, supposer qu’il puisse exister une partie de la forêt qui soit vierge relevait de la légende.

Par conséquent, Élise comprenait tout à fait la surprise de Shad. La Reine s’avança un peu. Il y avait une petite vingtaine de Okamis, ce qui était relativement peu. La ferme dont les Okamis s’étaient échappés en regroupaient des centaines, dans des conditions de vie effroyables. Parqués dans des enclos, traités comme des animaux, les Okamis perdaient toute fierté et toute dignité, rêvant de pouvoir s’évader. Comment avaient-ils bien pu entendre parler de la Forêt des Toiles ? Élise supposait que les rumeurs avaient du naître entre les esclavagistes et leurs contractants. Ils avaient du parler d’une forêt où il ne fallait plus passer, et, partant de là, les Okamis avaient du en déduire qu’il s’agissait d’un havre de paix. Cependant, ils étaient encore tous marqués, psychologiquement, ce qui se remarquait par la servilité extrême dont ils faisaient preuve à l’égard d’Élise. La Reine n’allait pas toutefois s’en plaindre : elle était la Reine, après tout.

Shad lui posa alors plusieurs questions, dont une qui hérissa ses huit pattes. Élise montra son dos à Shad, tournant légèrement la tête vers elle, tout en serrant lentement ses poings, sentant une vague de haine s’emparer d’elle, une bouffée de rage ivre, comme à chaque fois qu’elle repensait précisément à cette nuit. Shad dut probablement réaliser qu’elle s’aventurait sur un terrain dangereux, car ses oreilles s’abaissèrent, et elle présenta piteusement ses excuses :

« Hmm désolée si je …t’ai froissé…je ne veux pas réveiller de mauvais souvenirs. »

Élise se retourna lentement, et desserra les bras, puis se rapprocha. Silencieusement, sa main se releva, et alla caresser l’une des joues de Shad, glissant sur sa peau.

« Tu as le droit de poser des questions, répondit Élise, tout comme j’ai le droit de ne pas y répondre. Néanmoins, ajouta-t-elle, pour satisfaire ta curiosité, je vais te répondre. »

Ses doigts se retirèrent de la tête de Shad, et la Reine entreprit donc, après avoir ménagé une petite pause, de lui répondre :

« Les Okamis ignoraient l’existence de cette partie de la forêt... En réalité, je pense que ces pauvres ne savaient pas grand-chose sur ma forêt, juste que les esclavagistes n’oseraient pas les y poursuivre. Je crois que tout leur aurait été préférable que les enclos où ils étaient parqués. »

Élise s’avança un peu. Plusieurs Okamis trempaient dans une sorte de bassin entouré de fleurs, de lucioles, et se jetaient de l’eau à la figure. Leur présence faisait fuir les quelques biches qui vivaient dans cette partie de la forêt, et qui étaient indispensables pour permettre à Élise de manger. Elle n’allait tout de même pas manger ses propres araignées, elle n’était pas cannibale.

« Pour le reste... Disons que certains hommes m’ont beaucoup fait souffrir. Dans un sens, je devrais leur en être reconnaissante, car c’est de leur cruauté que je suis née... Mais certaines choses sont difficiles à ignorer. Ne crois pas que je hais les hommes, je hais juste le monde extérieur, son fonctionnement. Je hais la possibilité que des cinglés et des monstres peuvent être ailleurs que dans des prisons. »

La Reine secoua la tête, et passa une main sur son front, avant de lentement soupirer.

« Je te conterais l’histoire plus en détail plus tard, si elle t’intéresse. »

Élise reporta ensuite son attention sur le bassin. Elle entendit alors des bruits de pas, et vit, sur sa droite, une neko qui se rapprochait.

« Vous nous apportez une nouvelle fugitive, Maîtresse-Reine ? »

La neko qui venait de poser cette question s’appelait Linda, et était, comme les autres, issue de la ferme esclavagiste. Qu’elle appelle Élise ‘‘Maîtresse’’ était un truchement de langue inévitable chez des Okamis à qui on inculquait depuis leur plus tendre enfance les valeurs sournoises de l’esclavage.
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Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Shad
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Il était parfois préférable de réfléchir avant de poser des questions, mais cette fois, la louve n’avait pas pensé à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de questionner la reine arachnéenne quant au fait qu’elle mentionnait plusieurs fois le terme violeur dans ces paroles. Et bien évidemment, cela avait éveillée la curiosité de la Okami qui n’avait pu s’empêcher de demander de plus amples explications à Elise. Bien entendu, elle remarque de suite la gêne que cela avait produit et s’était immédiatement excusée, mieux valait ne pas attirer le courroux de la maîtresse des lieux.

A vrai dire, l’Okami  s’était attendu à recevoir une belle claque en voyant la main d’Elise de levait face à elle et par réflexe se crispa légèrement pour mieux encaisser le coup, mais l’impact violent ne vient pas,  au contraire, ce fut une caresse qu’elle put sentir sur sa joue. La lycane observa incrédule l’araignée, ayant l’impression que cette douceur n’était là que pour dissimuler une certaine rage.

Ainsi, elle eut sa réponse quant à la connaissance de la forêt par les Okamis présents et une part de celle que pouvait avoir Elise envers les hommes.  Face à ses révélations, la louve abaissa légèrement la tête, serrant les poings, oh elle pouvait facilement deviner ce que la reine des araignées avait vécu, ce qu’elle avait pu endurer et par ce fait, comprendre la haine que son cœur abritait envers certains hommes.

« Je comprends ce que tu veux dire…Mais Terra n’est pas un monde rose vierge de tout danger au contraire…
- elle marqua un arrêt, relevant son visage, regardant Elise – Quant à ton histoire, libre à toi de me la compter ou non… »

La louve ne voulait rien imposer, à vrai dire, elle en avait déjà entendu assez pour savoir en partie qu’Elise n’avait pas eu une vie facile et qu’elle avait sans doute dû être maltraitée, torturée et violée jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que l’ombre d’elle-même. A cette idée, elle en eut un léger frisson, à vrai dire, la louve avait presque connu pareil châtiment, mais son attention fut portée vers la neko qui s’approcha et se mis à questionner Elise quant à la provenance de l’hybride.

« Je préfère le terme d’égarée à la place de fugitive » mentionna simplement la louve, regardant la femme chatte.

Le contraste entre les deux okamis était quelques peu frappant. L’une était habillée, tutoyer sans gêne et semblait ne pas avoir été élevée dans des fermes à esclaves au vue de son comportement tandis que l’autre n’abhorrait qu’une simple tenue d’Eve, user du vouvoiement et surtout de la marque de respect » maîtresse ». Deux mondes différent semblait silencieusement se faire face.

Mais l’attention de l’Okami fut portée par d’autres bruits de pas, une autre Okami, une kitsune s’avança à son tour, détaillant la louve comme si elle l’inspectait, ne cachant pas sa méfiance envers cette dernière, bien qu’elle semble être recueillie également par Elise et les Okamis présents savaient que si leur reine ne tuait pas un étranger, ce dernier devait être accepté au sein du groupe. Néanmoins, une question fila, ou plutôt plusieurs questions.

« De quelle ferme viens-tu ? Pourquoi le mot « égarée » tu es comme nous !  Et comment ça se fait que tu sois…habillée es-tu ? »

La louve soupira de lassitude, allait-elle encore avoir une leçon sur le fait qu’elle avait  préférée donner sa servitude au lieu de rester libre.  D’un pas lent, elle s’approcha de la renarde qui l’avait interrogée, s’arrêtant juste en face d’elle.

« Pour te répondre, je ne viens d’aucune ferme, je ne suis pas une fuyarde comme vous et oui, je me suis bien égarée en venant ici, du moins forcée par la horde de chasseurs d’esclaves et quant à mes habits…disons que je n’aime pas être nue, est-ce donc un crime ? »

L’Okami avait caché le  fait qu’elle était une esclave et une esclave qui avait accepté sa condition, ce n’était pas la peine d’effrayer ses compères ici présents. Son regard azuré se tourna par après vers Elise, semblant dire «  Mais si tu as des questions, j’y répondrais, en privé ».  En réalité, la louve pouvait facilement deviner la vie qu’avait eu les Okamis ici présents et parler de son choix de vie devant eux ne lui semblait pas la meilleur des idées loin de là.

….

Richter réfléchissait, sortant ses cartes, analysant la situation, prenant par de tous les rapports qu’on pouvait lui apportait. La forêt semblait impénétrable, du  moins, on pouvait y pénétrer aisément et nul n’en sortait vivant. Dans ce cas, il lui fallait trouver une nouvelle approche. A la base, l’idée était d’attendre que les fuyards sortent et qu’ils soient remis en cage, mais plus le temps passait, plus cette idée ne semblait pas porter  ses fruits.

« Ils ont dû trouver une cachette où se terrer comme des rats… »Maugréa le tacticien avant de déporter son regard de la carte vers l’horizon pensif.

Sa main gantée frôla son menton recouvert lui aussi du métal de son casque, créant un léger bruit métallique lors de son léger frottement. Richter était pensif  et aucun élément extérieur ne pouvait troubler ses pensées.  Un fin sourire narquois fini par naître sur son visage dissimulé, et d’un geste vif,  le chevalier noir attrapa l’un de ses poignards et y planta la lame dans sa carte, pile au milieu de là où il avait marqué l’emplacement et les contours de la forêt des toiles.

« Je trouverais un moyen, quitte à remuer ciel et terre !  Ciel… »

Le regard  de Richter se leva, observant un instant le ciel. Voilà la solution, voilà comment ils devaient pénétrer dans cette forêt, par la voie des airs. Le tacticien maudit le fait qu’ils n’avaient pas pris de chevaucher de dragons avec eux et se dirigea vers le bras droit, celui dont sa fière monture avait été précédemment blessée lors d’une course poursuite.

« Si on ne peut attraper ces bêtes en passant par la terre, utilisions la voie des aires pour les débusquer, combien de temps pour appeler les chevaucheurs de dragons ? »

Bien qu’il puisse émettre des idées, des plans, ces derniers ne pouvaient être qu’approuvait par le commandant en personne, à savoir Brahim mais avant de passer par cet être, il devait d’abord passer par son second.  Richter fulminait intérieurement sans le montrer, sans ces deux –là, il aurait déjà donné l’ordre de quérir l’aide des dragons et de leur cavalier, surtout qu’il fallait au moins compter deux jours pour les voir arriver si l’idée était prise en compte. Nonchalamment son regard se porta vers le lointain, vers la forêt des toiles. Cela ne serait peut-être plus qu’une question de temps.

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Élise
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L’arrivée de Shad ne resta pas discrète très longtemps, et elle attira rapidement l’attention des autres Okamis. Leur nudité avait des raisons très pragmatiques. Elles avaient quitté la ferme en haillons, dans des uniformes de bagnards, de prisonnières. Le simple fait de les porter leur rappelait leur ancienne existence, et elles avaient décidé de se réfugier ici, dans un sanctuaire, un endroit où elles seraient à l’abri. Elles refusaient de porter leurs anciens uniformes, que la Reine avait brûlé. Dès lors, qu’une Okami arrive avec des vêtements, voilà qui les surprenait. La Reine s’écarta un peu, laissant une kitsune se rapprocher. Elle était plus méfiante que Linda, et trouvait suspect de voir une Okami avec des vêtements. Les deux Okamis reniflaient Shad, ce qui, en soi, n’était pas surprenant. L’odorat des félins était extrêmement développée. Tandis que les femmes parlaient, Élise se rapprocha d’un des arbres bordant le sanctuaire, et tendit sa main. Une araignée se rapprocha, et glissa sur son doigt, remuant lentement, se posant dans la paume de sa Reine.

« Pour te répondre, je ne viens d’aucune ferme, je ne suis pas une fuyarde comme vous et oui, je me suis bien égarée en venant ici, du moins forcée par la horde de chasseurs d’esclaves et quant à mes habits…disons que je n’aime pas être nue, est-ce donc un crime ? »

La kitsune fronça lentement les sourcils devant les explications de la femme. Une autre différence entre les deux femmes était que la kitsune se déplaçait à quatre pattes... Comme Linda, en fait. Elles avaient grandi en devant marcher à quatre pattes, et, pour elles, les Okamis marchant sur leurs pattes arrières étaient un peu des espèces de traîtres, de collaborateurs. La kitsune se rapprocha encore un peu de Shad, toujours aussi suspicieuse.

« Non..., répondit-elle finalement, avant de s’asseoir sur les fesses, posant ses pattes avant sur le sol. Je te trouve juste très malchanceuse... »

Élise se rapprocha alors, laissant l’araignée remuer le long de son bras, pour se poser dans le creux de son cou, et filer entre ses seins. Elle était relativement petite, et continua à se promener. Pour l’heure, aucune des Okamis n’avait eu le courage de se baigner dans le bassin des araignées, préférant cette eau sale et crasseuse. La Reine s’approcha lentement, et, avant que quiconque ne puisse parler, elle s’exprima, aventurant sa main sur la tête de Linda, caressant tendrement ses cheveux.

« Allons-allons, Mesdames, est-ce là un accueil raisonnable ? Dois-je vous rappeler que c’est moi qui me charge de votre protection ? Pensez-vous vraiment donc que j’aurais laissé entrer cette jeune femme si elle n’était pas fiable, si elle constituait la moindre menace envers ma forêt ? »

Le ton d’Élise, qui était à la fois doux et autoritaire, amena la kitsune à baisser la tête.

« Pardon, Maîtresse... »

Élise retira sa main des cheveux de Linda, et se pencha vers la kitsune, s’abaissant près d’elle, et tendit ses mains sur ses joues, les caressent lentement.

« Je comprends ta peur... Mais nul ne peut plus t’atteindre, ici. »

La Reine se releva lentement. Dans le dos de Shad, les toiles d’araignées s’étaient refermées, continuant à rendre ce lieu inviolable. Linda se rapprocha de Shad, en essayant de se jucher sur ses pattes arrières. La kitsune s’écarta lentement, retournant dans l’eau, tout en jetant quelques regards méfiants envers Shad.

Accessoirement, bien qu’il y ait essentiellement des femmes, on pouvait également discerner quelques Okamis mâles, généralement assez imberbes.

« Désolée..., lâcha Linda. Sancha a beaucoup souffert dans la ferme d’où nous venons... Vraiment beaucoup... »

Linda secoua la tête, et sourit alors à Shad, un sourire innocent et ravi.

« En tout cas, je suis ravie d’avoir une nouvelle tête parmi nous ! J’espère que tu aimes la viande, car il y a pas mal de biches dans la forêt... »
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Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Shad
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Encore une fois, la louve récoltait des regards méfiants à son égard, certes, elle n’avait pas dit qu’elle était esclave actuellement et cela pouvait paraître fortement improbable quant à la liberté dont elle semblait jouir, pourtant, le seul fait qu’elle se comportait différemment que les Okamis présents leurs mettaient la puce à l’oreille. 

La louve ne fit aucun geste quand les deux femmes prêts d’elles se mirent à la renifler, après tout, même si ce comportement était purement animal, elle l’utilisait également, quoi que, de manière légèrement plus discrète.  Puis, elle pencha légèrement sa tête sur le côté, comme l’aurait fait un canidé intrigué tout en observant  la Okami qui la traitait de malchanceuse. Un sourire compatissant et rassurant vient orner son visage, tandis que la louve observait cette dernière.

« Je ne suis pas malchanceuse, ni malheureuse »

Et elle disait la vérité. Sans doute les Okamis présentes auraient-elles remarquées que l’Okami ne montrait aucun signe de peur, de désir de rester en ces lieux ou d’une complète soumission.  Shad espérait simplement qu’on ne la reprenne pas pour une espionne, une esclave dressée à amadouer les siens pour mieux les livrer à son maître. La dernière fois qu’elle avait eu ce cas, la lupine avait eu un certains mal à montrer pattes blanche à son interlocuteur, l’Okami mâle avait été des plus méfiants.

Puis la Reine refit son apparition,  le regard de la louve détecta sans souci l’araignée qui filait sur le corps d’Elise et la lycane ne put réprimer un léger frémissement, se demandant encore, comment Elise ne pouvait avoir peur de ces bêtes, quitte à les laisser courir à même sur sa peau. Enfin, elle connaissait la réponse, cette femme se faisait appeler la Reine des Araignées, rien que ce titre était déjà une indication, on ne pouvait être souveraine de quelque chose dont on avait peur.

Elise se mis donc à parler à se protéger et la louve ne put que la remercier d’un franc hochement de tête, par son intervention, elle avait mis un terme à  un échange vocal vindicatif qui commençait à se former.  Shad suivit du regard la renarde qui retournait au bassin non sans remarquer le regard méfiant que cette dernière lui lançait, un soupir s’échappa d’entre ses lèvres. Décidemment…Elle allait être rôdée à force avec cela.

« Attends… »

L’ordre avait été dit à l’attention de Linda. L’Okami avait perçu que cette dernière tentait de se mettre sur ses pattes arrière, fait qu’elle n’avait pas l’habitude d’accomplir.  Shad la  saisit donc par le bras, avant de faire passer ce dernier autour de son épaule, lui servant de support. SI cette Neko cherchait à apprendre à marcher comme des bipèdes, elle l’aiderait, elle la soutiendrait.

« Pas la peine de t’excuser, je commence à avoir l’habitude ….-Le regard se posa par la suite sur les différentes biches qui broutaient l’herbe ici et là dans ce havre de paix avant de reporter son attention sur Linda – Je suis une louve, bien sûr que j’apprécie la viande mais…. »

L’Okami porta son attention dans son dos, voyant juste les toiles qui finissaient de se refermer, la louve avait l’amère impression d’être en cage et espérait se fourvoyer. Pourtant, elle porta  son regard sur Elise, finissant la phrase qu’elle avait laissé en suspens.

« Mais j’imagine que c’est toi qui chasse avec tes sujets n’est-ce pas ? »

En réalité, l’hyrbide imaginait très mal les Okamis issues de cette ferme  chassaient. Car s’ils savaient le faire, nul doute qu’ils auraient ne put également se défendre contre leurs anciens maîtres et être plus indépendants.  Il était donc naturelle pour elle de penser que c’était Elise et ses araignées qui faisaient toute la besogne, après tout, au vue de la taille de certaine toile,  la louve devinait que certaines biches devaient finir empêtrée dans l’une d’elle, étrangement, c’était la première idée qui lui venait à l’esprit.

Le regard de la louve se porta cependant sur  l’un des cervidés et sa langue vint lécher doucement sa lèvre supérieure comme si elle pouvait déjà sentir la viande fondre sous cette dernière. Parler de chasse et de viande avait éveillé sa faim. De plus, elle avait pris ce sujet pour éluder celui de sa présence en ces lieux. A vrai dire, Shad ne comptait pas restait ici mais ne préférait pas le dévoiler à Linda, elle en parlerait à la Reine en aparté, jugeant cela préférable.

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Élise
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BRAHMIN
« Excuses acceptées, Romuald. »

Brahmin portait son regard vers ses autres lieutenants, qui ne soufflèrent mot, tandis que son immense bête déchiquetait la chair de Romuald ‘‘Dents-de-Pie’’, appliquant le sort réservé aux faibles et aux lâches. Le regard de Brahmin glissa ensuite vers ses lieutenants, et il désigna Richter.

« Richter prendra sa place. »

L’immonde wyvern de Brahmin dévorait le corps de Romuald. On avait commencé par lui sceller la bouche avec du fer rouge, et on pouvait donc l’entendre gémir, alors que la bête déchiquetait ses membres, les arrachant joyeusement. Elle le maintenait en vie, car le sang était plus juteux ainsi. Les wyverns n’étaient pas, en soi, des créatures cruelles, mais celle de Brahmin était à la hauteur de la méchanceté de son maître. Brahmin était un être cruel. Il s’avança vers ses hommes. Richter venait de lui exposer son plan : appeler les chevaucheurs de dragons pour incendier la forêt. Brahmin savait que le seigneur local avait déconseillé d’attaquer la Forêt des Toiles, mais trop de Okamis s’enfuyaient ici. De plus, les agents de Brahmin, qui exploraient les auberges et les affiches publiques, avaient entendu parler de primes concernant la Forêt des Toiles. Certains avaient entendu parler de cette Élise, et la voulaient. Visiblement, une femme arachnéenne capable de produire des araignées semblait intéresser des gens particulièrement riches. Cependant, encore fallait-il la trouver.

Brahmin se rapprocha de ses lieutenants. Il était immense, mesurant plus de deux mètres. Une carte de la région était dressée sur la table.

« Les chevaucheurs de dragons mettront du temps à venir, un temps que nous ne pouvons pas nous accorder aussi facilement. »

La lourde main de Brahmin se posa sur la carte, tandis que, dans son dos, son wyvern s’attaquait au cadavre de l’homme, sa langue et ses crocs filant vers ses parties génitales. Brahmin ne le regardait même pas.

« On dit qu’il y a une route, ici... Une vieille route abandonnée... Malam l’a vu en poursuivant une furry. »

Le supérieur de Malam hocha lentement la tête. Le groupe se tenait dans le camp de Brahmin, situé à proximité du château-fort de la région. Il y avait quantité d’enclos où les hommes de Brahmin, sans ménagement, ramenaient les Okamis en fuite. On les voyait, nus, le corps en sang, le dos zébré des coups de fouet qu’ils avaient reçu, gémissant, plantant leurs griffes dans le sol, hurlant à la mort, priant pour qu’on les libère, avant d’être balancés dans des enclos. Les enclos étaient de vulgaires cages sombres, et ceux qui résistaient trop se faisaient battre au sol par de redoutables fouets et autres armes mortelles, qui lacéraient leur peau, marquaient leur dos. De cela, Brahmin n’avait cure.

Attrapant une plume, il traça une croix à l’emplacement de la route, et remonta le sentier le long de la carte, jusqu’à un point qu’il encercla.

« Dans la mesure du possible, j’aimerais éviter de recourir aux dragons, ils sont onéreux. Richter, vous accompagnerez Malam. Les autochtones parlent d’un village à l’orée de cette forêt. Rendez-vous y, et trouvez des informations sur cette forêt. Ramenez-moi cette foutue Okami... Ma wyvern se fera une joie de lui apprendre qu’on ne blesse pas mes chevaux impunément. »

Et, comme pour justifier ce propos, au même moment, ladite wyvern arracha un morceau de peau, dans un claquement sonore particulièrement repoussant.

ÉLISE
« Mais j’imagine que c’est toi qui chasse avec tes sujets n’est-ce pas ? »

La question de Shad amena Élise à hocher la tête. Les Okamis pouvaient être de très bons chasseurs, en effet, mais ce n’était pas le cas de ceux-là, qui étaient des esclaves. Ils ne savaient pas chasser, et feraient à vrai dire de biens piètres chasseurs. La Reine des Araignées hocha donc la tête.

« Avec certains de mes sujets, oui... Mais je suis une femme autonome, Shad, une Reine doit savoir chasser elle-même... Et je pense qu’il est temps que j’aille chasser quelques proies, il semblerait que certaines de mes hôtes aient faim. »

La mort faisait partie du cycle naturel de la vie, après tout. Il n’y avait pas à s’en formaliser, ni à s’en offusquer. Élise s’avança un peu, de sa démarche élégante. Le sanctuaire de la forêt ne se résumait pas qu’à un bassin, il s’étalait en réalité sur une bonne superficie de cette dernière. Élise se retourna alors vers Shad. Elle avait senti la faim de cette dernière, très perceptible.

« Aurais-tu envie de me voir chasser ? Bien que tu aies l’air appétissante, je promets de ne pas te faire le moindre mal... Et puis, tu pourras me chevaucher, comme ça. »

Une phrase bien énigmatique. Élise s’avança un peu, ses pattes d’araignées remuant dans son dos, et s’écarta du bassin. Elle marcha à travers plusieurs arbres, se rapprochant d’une prairie. Plusieurs cervidés appétissants s’écartèrent rapidement, en faisant des petits bonds précipités. Élise continua à s’avancer, et ferma les yeux, puis se concentra silencieusement. Fermant les yeux, la Reine écarta les bras, et se concentra alors. Peu à peu, son corps se transforma. Ses bras et ses pattes s’allongèrent démesurément, jusqu’à ce que toutes heurtent le sol, et ses jambes se figèrent entre elles, avant de grossir et de pousser. Au bout de quelques minutes, la belle Élise se transforma en une araignée massive, adoptant ainsi sa forme arachnéenne. Elle se retourna lentement, ses yeux roses fixant Shad, puis se déplaça, cherchant les proies à dévorer.

La Reine avança rapidement, se souciant peu d’être discrète. L’un des cervidés chercha à fuir, une belle biche qu’Élise prit en chasse rapidement. Elle se déplaçait vite, filant entre les arbres, et traquait la biche, l’attirant dans un endroit bien précis. Terrorisée la bête continuait à galoper, et, depuis la prairie, on pouvait entendre les bruits sourds de la Reine des Araignées, alors qu’elle pourchassait sa proie. La biche heurta alors une toile d’araignée invisible, et s’empêtra. Elle tomba sur le sol, roulant par terre, et n’eut pas le temps de réagir qu’Élise était déjà sur elle. Son dard jaillit, et frappa la biche dans le flanc. Cette dernière écarquilla brièvement les yeux, tandis qu’un poison mortel se répandit. Le poison disparaîtrait vite, mais tuerait la biche. Ce serait indolore.

Élise resta ensuite au-dessus de la biche, et l’enveloppa dans un cocon de toile, avant de reprendre forme humaine, et de revenir, d’un pas lent et calme, vers la prairie. Derrière elle, elle traînait la biche.

« Voici votre repas. »

Les Okamis se chargeraient de le faire cuir, et se dirigeaient déjà vers le cocon pour en extraire la biche, et commencer à la dépecer. Élise retourna vers Shad, et lui posa, sans détour, une question :

« Pourquoi as-tu peur des araignées ? » demanda-t-elle donc.
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Shad
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La faim  de la Okami n’était pas passé inaperçu aux yeux de la Reine des Araignées, par ailleurs sa question concernant la chasse lui avait également mis la puce à l’oreille. Bon, il fallait avouer qu’un gargouillement n’était jamais réellement discret et l’appétit de la louve était éveillé par toutes ces proies potentielles  A vrai dire, l’Okami avait pensé dans un premier temps à partir directement en chasse mais la simple pensée de se retrouver coller à une des nombreuses toiles avait calmé ses ardeurs

La louve était curieuse face à la déclaration d’Elise, certes Shad aurait pensé qu’elle utiliserait des araignées pour chasser et non qu’elle faisait cette activité par elle-même. Ainsi sa curiosité était éveillée, l’hybride voulait voir, voulait admirer la Reine arachnéenne en chasse. Mais elle ne put réprimer un léger frisson quand elle la désigna comme une proie potentielle. S’arrêtant de la suivre pendant qu’elle marchait, la louve se mis à se demander si elle ne plaisanter pas avant de tiquer sur un mot.

« Chevaucher ? »

Son questionnement ne fit pas long feu.  L’Okami put assister à la transformation d’Elise sous ses yeux, une transformation effrayante au regard de  Shad.  Elle qui craignait les araignées, voici que leur Reine prenait leur apparence et pas une petite non plus !  Cependant, elle  ne put cacher sa surprise, et une certaine forme d’admiration. Certes, la louve n’aimait pas les araignées mais l’apparence d’Elise semblait…différentes, moins poilues, moins grossière, plus stylisées aux yeux de la Okamis, sauf que cela restait une araignée.

« Je préfère rester au sol… »

Pas besoin d’être un savant pour savoir que Shad refusait de monter sur le dos de l’énorme Reine. Peut-être un autre jour mais là, elle n’y arriverait simplement pas.  La louve se mis donc à suivre l’imposante bête avant de s’arrêter quand cette dernière partie plus profondément avec sa proie au sein de la forêt des Toiles. Il n’était pas nécessaire qu’elle retombe à nouveau dans un des nombreux pièges de soie.

La louve resta donc à l’orée de la clairière, tendant l’oreille pour entendre les bruits de pas rapide d’Elise poursuivant la pauvre biche. A vrai dire, l’Okami ne pouvait pas voir la chasse de ses yeux, mais pouvait facilement deviner à quoi elle ressemblait en usant de ces autres sens. La louve eut une petite pensée pour la biche, ici, elle n’avait aucune chance, mais ainsi aller la vie.

Elise revint rapidement, la biche dans un cocon de soie, sans doute morte et de suite, les autres Okamis commencèrent à s’en occuper ne semblant pas dégoutée à toucher les fils épais de soie gluantes qui recouvraient le cervidé.  La louve observa un bref instant les Okamis s’affairant en le faire cuire avant de souffler.

« Redoutable…Je n’aimerais pas être à sa place »

L’Okami ne mentait pas, rien qu’à la simple pensée d’avoir été à la place de la biche ne lui arracha un frisson le long de l’échine. Se faire poursuivre par une araignée en pleins milieux d’une forêt garnie de toiles, voilà un cauchemar pour un arachnophobe. Et cette peur n’était pas passée inaperçue aux yeux d’Elise.  La louve se mis à réfléchir rapidement, cherchant comment formuler son explication, en réalité, elle n’avait jamais réellement réfléchis quant à la nature de sa peur des araignées.

« Je dirais…A cause de leur aspect ? Du fait qu’une morsure puisse nous tuer ? Et que certaines mordent sans raison ? »


Comme disait l’adage, on avait peur que de ce qu’on ne connait pas et la louve ne connaissait que très peu les araignées. De plus, les légendes urbaines, les récits de tout temps qu’elle avait pu entendre donnaient à cette bête une mauvaise réputation dans l’esprit commun.  L’apparence de l’araignée  n’aidait également pas  à garnir sa réputation.  Huit longues pattes, deux crochets porteurs de poisons et ces yeux…ces yeux qui pouvaient être ridiculement petits ou à la fois gros et qui vous fixaient sans ciller. Non aux yeux de la Okami, l’araignée avait tout qu’on la laisse en paix, qu’on la délaisse.

« A vrai dire…Je crois que je ne connais pas réellement les raisons…. »

Une réponse bateau en sorte, mais la louve ne mentait pas. Les deux femmes furent cependant interrompues quand l’une des Okamis  s’approcha, tendant un morceau de viande pour Elise et Shad. L’Okami prit le sien et remercia l’Inu  attendant qu’Elise prenne une première bouchée avant de mordre à pleine dent, se régalant et reprenant des forces à l’aide de ce repas. Mais, la tension pouvait se lire sur ses mimiques animales. Sa queue fouettait l’air par à coup, comme si sa propriétaire craignait qu’Elise ne rentre plus en détail sur le sujet de ses petites protégées.

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Élise
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« A vrai dire…Je crois que je ne connais pas réellement les raisons… »

Élise ne pouvait pas prétendre être surprise. L’arachnophobie, comme toute phobie, n’avait aucune réelle raison. Shad avait au moins le mérite de l’avouer. La Reine des Araignées comprenait sans doute mieux ça que ce que Shad pensait. Elle n’eut toutefois pas l’occasion d’approfondir sur la question, car une Okami leur apporta à manger. La Reine sourit. Ces petites cuisinaient vite. Refuser aurait été impoli, et Élise attrapa le morceau de viande, et croqua dedans. Les Okamis se régalaient entre elles, dévorant le cadavre. La Reine, de son côté, pouvait sentir la nervosité dans les yeux de Shad. La Okami semblait redouter que cette conversation se poursuive.

Pourtant, c’était là bel et bien l’intention de la Reine.

« Avant d’être ce que je suis, j’étais une humaine, Shad. Et, tout comme toi, les araignées m’effrayaient. Il n’y avait aucune raison logique à ça, et, bien que mon cas ne soit pas isolé, pour beaucoup d’autres humains, les araignées étaient perçues comme des êtres bénéfiques, des gardiennes qui protégeaient leurs maisons des nuisibles et des insectes volants. »

Tout en conservant, Élise avait recommencé à marcher, et une araignée venait, comme par magie, de surgir, glissant entre ses doigts. Elle tissa un bout de toile sur le doigt d’Élise, et s’y suspendit, tissant sa toile, avant de devenir une espèce de yo-yo, remuant de droite à gauche et de haut en bas, sous l’impulsion du doigt de la Reine. Élise était en train de jouer, tout simplement. Elle reprit ensuite ses explications :

« Des gens m’ont violé, Shad. Ils s’y sont mis à plusieurs sur moi, ils m’ont traîné dans cette forêt, et, non contents de me violer, ils m’ont battu... À mort. Je ne devais pas survivre, car ils étaient menés, vois-tu, par le seigneur de cette région. Celui-là même qui a permis la création de fermes esclavagistes dans son domaine. Cet être ne supportait pas que je puisse ne pas l’aimer. Ce n’est rien de plus qu’une histoire d’amour, un conte pour enfants qui finit mal. Ils m’ont brisé, battu, et laissé pour morte. Je serais morte si une petite araignée ne m’avait pas, par un quelconque procédé que je ne comprends pas encore, épargné. »

Elle regarda ensuite Shad, et laissa l’araignée remonter sur sa paume.

« Alors, peut-on toujours avoir peur de celles qui nous sauvent, Shad ? Une araignée ne mord jamais sans raisons. Et, crois-moi, si toi, tu as peur d’elle, alors, toi, tu les terrorises. »

Élise laissa l’araignée remonter le long de son bras, filant rapidement. La Reine observa encore un peu Shad, et croisa les bras, juste sous ses seins, les mettant un peu plus en valeur, avant de poursuivre :

« Si je te disais que tu avais une araignée pile dans ton dos, Shad ? demanda-t-elle alors subitement. En as-tu seulement déjà tenu une dans la paume de ta main, hum ? »
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Shad
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Un bon morceau de viande, il n’y a que ça de vrai, encore plus quand cette dernière était parfaitement cuite à point, avec une bonne sauce. A cette pensée, la louve ne put s’empêcher de passer rapidement sa langue sur ses lèvres tandis qu’elle engloutissait un morceau de la dite viande, repensant au repas que le chef cuisiner leur confectionner dans l’immense demeure démoniaque. Ha ça pour sûr, c’était différent d’un gibier cuit seulement au feu sans aromates.

Pourtant, ce repas avait quand même un léger goût amer, non pas  à cause de la viande, mais par la faute du sujet qui venait d’être lancée. La peur des araignées dont était sujet la louve. Cette dernière avait espéré que l’arrivée du dîner mette un terme à la conversation, bien évidemment, l’espérance fut de très courte durée.  Avalant difficilement son dernier morceau de viande, elle laissa Elise reprendre  la parole.

L’Okami avait été curieuse quant au fait que la Reine mentionnait de nombreuses fois le mot «  violeur » et en avait demandé une explication et elle devait avouer qu’à l’instant, elle était servie. Quand Elise mentionna le fait qu’elle était humaine auparavant, la lycane ne put s’empêcher d’hausser un sourcil de surprise, laissant son regard se porter sur la Reine arachnéenne, l’observant. Une humaine…A bien y réfléchir, oui, elle faisait fort penser à une humaine, les pattes dans le dos en plus ainsi que la chitine qui recouvrait certaine partie de son corps.

« Mais alors co… »

Comment ? Voilà le mot qu’elle voulait dire mais n’eut le temps de prononcer, la Reine lui racontant son histoire. Une simple histoire d’amour qui avait mal tourné et dont le prétendant avait très mal tourné. Par réflexe la Louve émit un grognement sourd tout en serrant les poings, semblant partager en cet instant la haine que pouvait éprouver Elise envers cet individu et ne se gêna pas pour  marmonner, la voix emplit d’une certaine haine à l’égard de ce parfait inconnu, de ce seigneur violeur.

« J’espère que tu t’es vengée depuis le temps, ce chien ne mériterais même pas de vivre… »

Son regard se posa par la suite sur l’araignée qu’Elise utilisé tel un jouet, la faisant balancer dans tous les sens et l’Okami eut un léger mouvement de recul, préférant ne pas rentrer en contact avec la petite arachnéenne.  Ce mouvement avait sans doute été perçu par la Reine car une remarque jaillis, une remarque faisant référence à la peur mutuelle des deux espèces l’une envers l’autre. A ces mots, Shad lança un rapide regard vers les contours de l’havre de paix, en direction des toiles invincibles qu’elle ne pouvait voir en cet instant, mais qu’elle devinait, tout autours, protégeant cette clairière et ses habitants.

« Ce n’est pas…l’impression que j’ai ici en tout cas…J’ai plus l’impression d’être une proie épiée par des milliers d’yeux. »

La louve se figea par la suite, n’en croyant pas un instant ses oreilles. Elise venait-elle de lui dire qu’une araignée était  collée à son dos ?  Dans le doute,  Shad tenta un regard en arrière  par-dessus son épaule, mais ne parvint pas  à voir quoi que ce soit. Et il était hors de question d’utiliser sa main, même si Elise lui proposait indirectement le contraire. Elle ne pouvait simplement pas le faire.

Alors dans ce cas, comment vérifier si une araignée était bien présente ? En usant de sa queue pardi !  La Okami bougea doucement son appendice caudal de sorte à le frôler contre son dos, sentant effectivement une masse sur ce dernier, retirant directement sa queue sous un coup de panique.  Mais l’araignée dans son dos ne fut pas du même avis, et grimpa sur l’extrémité blanche, se laissant pendre un instant, retenue par un fil de soie, puis de remonter rapidement. Filant le long de l’appendice jusqu’au bas du dos, se dirigeant par la suite vers l’avant,  courant le long du ventre jusqu’à s’arrêter dans le canal séparant les deux seins de la louve, l’araignée semblant fixée de ses yeux noires cette dernière, tapotant son corps de ses pédipalpes,  son abdomen velu se soulevant de temps à autre frotté par ses pattes antérieurs.

« Hem… »

Le corps de l’Okami se remis à trembler légèrement,  son regard étant  d’instinct porté vers les crochets vénéneux  de l’araignée et même si Elise semblait dire que cette dernière ne mordait pas sans raison, cette pensée ne pouvait facilement être chassée de l’esprit de la Okami. Oh pour peu, elle aurait donné un coup à l’intruse, la faisant chuter mais parvenait cependant à se retenir, du moins pour l’instant.

Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Élise
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« Ce n’est pas… l’impression que j’ai ici en tout cas… J’ai plus l’impression d’être une proie épiée par des milliers d’yeux. »

Pour le coup, Élise ne pouvait pas prétendre le contraire. Les individus qui pénétraient dans la Forêt des Toiles étaient constamment espionnés, surveillés, et leur vie, pour le coup, ne tenait en effet qu’à un fil... Un étroit fil maintenu par la Reine des lieux, femme autoritaire, cruelle envers ses ennemis, mais généreuse envers ceux et celles qui la respectaient pour ce qu’elle était : une femme monstrueuse, mais une femme avant tout. Élise n’était point cruelle gratuitement. Elle n’eut pas, sur le coup, l’occasion de lui parler plus longuement de William Hamleigh. Au lieu de ça, elle esquissa un sourire en voyant Shad se roidir sur place, la Okami ayant utilisé sa queue pour s’assurer que la Reine des Araignées ne lui mentait pas.

Le premier pouvoir d’une araignée, ce n’était pas ses multiples pattes, son dard, ses toiles, ou ses mandibules. C’était sa furtivité, sa capacité à apparaître comme inexistante, et à ne pas se faire remarquer. Elles étaient présentes partout, invisibles, silencieuses, et, si Élise l’avait voulu, cette forêt n’aurait nullement été différente de n’importe quelle autre forêt. Elle avait tout simplement voulu afficher la couleur, et, paradoxalement, c’était au milieu de cette forêt arachnéenne, où le danger était omniprésent, que les intrus ne voyaient pas les véritables menaces, et tombaient dans les véritables pièges. Shad n’avait rien remarqué, et, maintenant qu’elle savait qu’une araignée était sur elle, un réflexe psychologique allait faire que cette présence allait la démanger.

Joueuse, l’araignée grimpa sur sa queue touffue, filant rapidement pour atteindre l’estomac de la Okami, et remonter, jusqu’à se glisser entre ses seins, avant de s’immobiliser, petite masse noire aux multiples pattes. La terreur de Shad était aisément perceptible, son esprit placé face à une peur illogique, une phobie. Shad ne comprenait pas ce qui lui arrivait, et elle raisonnait donc de manière tout à fait logique. Face à une peur incompréhensible, la peur qu’elle ressentait s’accentuait, se renforçait, car elle ne la comprenait pas. Elle n’arrivait pas clairement à comprendre ce qui l’inquiétait dans cette vision, et une sorte de cercle vicieux s’accentuait.

« Je sens ta peur, Shad... Je sens tes muscles qui se raidissent. Toute ma vie, j’ai craint que le dard d’une araignée ne me tue, me réfugiant derrière les chevaliers, les hommes de valeurs, les épées, les armures, et les boucliers. Ce sont les épées qui m’ont tué, et le dard qui m’a sauvé. La vie est parfois cruellement ironique. »

Élise rapprocha lentement sa main de la poitrine de Shad, et le bout de l’un de ses doigts caressa l’abdomen de l’araignée. Ses pattes se détendirent légèrement, et elle glissa de sa tête à son dard. Elle sentit la naissance d’un fil, d’une toile.

« L’araignée est une gardienne, répéta Élise. Tu n’es pas leur proie, tu es une femme qu’elles défendront sans relâche. Cette araignée est grimpée sur ton dos pendant que tu m’observais me transformer en araignée. Si elle avait voulu te tuer, elle l’aurait fait depuis longtemps. »

L’araignée s’immobilisa encore un peu, et se déplaça, revenant sur les doigts d’Élise, remontant le long du bras de la Reine. Elle alla se glisser sur son épaule, fila sur sa nuque, et tournoya le long de cette dernière. La Reine, dans un léger sourire amusé, s’écarta alors, et se mit à marcher.

« J’ai été vendue par mon mari... Vendue comme esclave. J’ai cru que je l’aimais, mais... Il m’a vendu du rêve. Un homme qui n’était fait que de mots, mais sans encre à l’intérieur... Me vendre comme esclave à mon seigneur n’avait été que l’acheminement de ce lent poison qu’il a distillé en moi. J’ai été humiliée, brisée, traînée dans la forêt... La haine du seigneur a déferlé sur moi, sur mon corps, sur mon âme... Pourtant, ce n’est pas le pire qu’il a pu me faire. »

Le ton de la Reine s’assombrit légèrement, alors qu’elle fermait les yeux, sentant quelque chose la brûler dans son cœur, une démangeaison désagréable. Ses poings se serrèrent, alors que sa tristesse se muait en une sorte de rage, alors qu’elle repensait à lui. Au seul homme qu’elle ait jamais vraiment aimé... Anatole. Mais, quand elle avait réalisé qu’elle l’aimait, il était alors trop tard. Bien trop tard pour faire machine arrière. Anatole était mort par sa faute, mort quand les troupes de Hamleigh avaient ravagé Pordruix, tuant la plupart des habitants.

« C’est une histoire dont on fait les contes, Shad... Mais un conte de fée ne se termine pas toujours très bien. J’aimais un homme qui n’était pas mon mari, et, pour cet amour interdit, j’ai été vendue comme esclave, et l’homme que j’aimais a été tué. Mon défunt mari est resté lâche jusqu’à la fin de son existence. Il s’est égorgé. Mais celui qui m’a fait ça, celui qui m’a tué, et qui a tué mon Anatole, celui-là respire toujours... Lui, Shad, lui, c’est le véritable monstre. Un être fait entièrement de haine. De lui, plus que tout, tu devrais avoir peur. Tu veux savoir pourquoi cette kitsune a peur de toi, pourquoi elle a peur des autres, et pourquoi la simple idée de quitter cette forêt la terrorise au plus haut point ? »

Élise se retourna vers Shad, la regardant dans les yeux, et poursuivit, sans vraiment attendre sa réponse :

« Son maître-dresseur l’a offert à cet homme, pour une seule nuit. Une seule nuit.. »

Elle observa ensuite la kitsune, qui continuait à manger du cadavre de la biche.

« Suite à cette nuit, elle ne pourra plus jamais enfanter. »
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Shad
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La peur, ce sentiment qu’on ne serait expliqué, ces tremblements qu’on ne peut retenir, ce cœur dont le battement s’accélèrent subitement, ces muscles tendues  prêt à exploser, prêt à permettre au corps de courir, de faire un sprint digne des plus grands coureur de 100 m …Oui la peur était vraiment une sensation étrange et pourtant essentielle. C’était la peur qui permettait de rester en vie, de savoir quand un danger nous guette, de pouvoir réagir rapidement. Sauf quand cette peur vous paralysait, vous clouant sur place.

Et cette peur n’était pas passée inaperçue aux yeux d’Elise. La louve fixait l’araignée  au creux de ses seins, n’osant pas faire le moindre mouvement, n’osant même pas la chasser du revers de la main.  L’Okami put ouïr que la Reine se rapprochait, mais n’osait lever les yeux pour le vérifier, ces derniers restant focalisé sur la bête noire à huit pattes. La voix d’Elise lui parvient, et si elle aurait pu,  Shad aurait rétorqué, en lui disant que si elle ne voyait pas qu’elle avait peur,  sans doute aurait-il  mieux fallut qu’elle  regarde mieux, car oui, sa peur était palpable et ses quelques mots arrachèrent surtout un petit sourire en coin à la Louve.

« Épée ou crochets…Les deux sont tout autant dangereux… »

Bien sûr, peut être qu’une araignée avait sauvé Elise, mais cela restait relativement très rare. L’habitude était qu’on faisait tout pour éviter ces bêtes rapides, insaisissables, discrète et pour la plupart meurtrière. La furtivité des araignées n’était plus à remettre en cause, sinon, Shad aurait dû sentir ces huit pattes qui parcouraient son dos, elle aurait dû sentir le danger qui planait sur elle, tell une épée de Damoclès, pouvant frapper à tout moment. Oui, comme Elise semblait si bien le dire, l’araignée aurait pu la tuer à tout moment, hors elle ne l’avait pas fait.

« Tu le savais n’est-ce pas ? Tu le savais qu’elle était dans mon dos depuis le début ? »

Un soupir de soulagement fut lâché tandis que l’araignée quittait le corps de la Okami pour se rentre sur celui de la Reine. Certes, ces bêtes étaient les gardiennes de la forêt, mais Shad ne se voyait pas encore prête à faire mumuse avec elle tout comme semblait le faire si facilement la reine arachnéenne.  Puis, voyant cette dernière s’écarter et se mettre en marche, la lupine se mis à la suivre, entendant le début d’un long récit.

Une histoire dont personne n’aimerait être le héros, un conte se terminant mal. La louve devait bien avouer, qu’elle n’aurait pas aimé être à la place d’Elise et par preuve de respect, ne lui coupait aucunement la  parole, la laissant revenir sur des faits du passé. Mais des faits qui rongeaient la Reine, qui faisait naître en elle une haine que Shad pouvait ressentir. En cet instant, elle n’aurait pas aimé être ce seigneur, au risque de se voir affliger le courroux d’Elise.

« Les hommes semblent être tous les mêmes à notre égard qu’on soit humaine ou Okami ou…autres à ce qu’on dirait. Que tu hais ce seigneur au point de vouloir sa mort, je te comprends, j’ai moi-même des envies de vengeances sur des êtres rencontrés par le passé…Mais la vengeance est un plat qui se mange froid non ? Et je pense qu’un jour, il terminera dans ta toile… Mais je te remercie pour ton conseil, après tout, je n’ai pas trop envie d’aller  faire un tour au sein de son domaine, surtout après ce que tu m’as raconté…»

Son regard se tourna par la suite vers la Okami renarde tandis qu’au même instant ses oreilles se rabaissaient. Voilà donc la raison de son comportement ? Cela était logique, rationnel. La louve s’était arrêtée de marcher un instant, observant le coin d’eau où jouaient quelques Okamis avant de reprendre sa marche, au côté d’Elise.

« Je comprends mieux maintenant…Mais qu’elle se rassure, je ne compte pas lui causer du tort…Mais je n’aimerais pas aussi qu’elle me juge sur mon choix de vie…Ni toi d’ailleurs.. »

……………..

Richter avancé avec deux de ses hommes ainsi qu’avec Malam, après tout, il s’agissait de ce soldat qui avait vu ce fameux village, aux yeux du tacticien, il était donc l’homme le plus à mène de les guider. Ainsi, n’étant que quatre, le groupe n’attirait que très peu les regards. Par ailleurs, les soldats ainsi que Richter lui-même avait jeté un sort d’illusion sur leurs armures et armes, les faisant passer pour de simples habits commun de la région, rien qui pourrait alarmer en somme.

Le petit groupe pénétra le village des Toiles, une once de surprise passa dans les yeux de Richter mais cette dernière ne fut point visible sur son visage impassible, dénudé de toute émotion. Certes, la vue de ces maisons entourées de toiles d’araignées pouvaient en rebuter plus d’un, mais pas Richter, pour lui, cela n’avait rien d’alarmant, rien qui leur obliger à faire demi-tour

« Si ces putes pensent que des toiles vont nous arrêtez… » Marmonna-t-il pour lui-même avant de désigner une bâtisse semblant faire lieu d’échoppe et de dire cette fois à haute-voix «  Allons-nous rafraîchir là-bas les gars ! »

Par ces mots, il voulait bien entendre sous-entendre de récolter diverses informations et quoi de mieux qu’une taverne pour avoir droit au ragot de tout genre ? Le groupe pénétra dans la dite auberge et commanda de l’alcool, s’assoyant à une table. Mieux valait ne pas poser directement les questions, attendre, ou les poser indirectement, chose que Richter fit, tout en regardant Malam.

« Bon sang, t’as vu toutes ces toiles ? T’as une idée de quoi ça vient toi ? »

Accent régional poussé de rigueur. Mieux ne valait pas éveiller les soupçons avec un accent étranger à la région, cette dernière particulièrement. La chope de bière servit, le chevalier noir en but de grandes gorgées, qu’il aurait pu recracher au visage de la serveuse si ce n’était pas une mission d’infiltration. Infecte. Ce mot  pendait aux lèvres du tacticien, désirant de sortir mais pourtant, il se retenait. Après tout, rien ne l’empêcherait de faire une descendre plus tard dans ce village et lui faire payer à cette pute.

Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Élise
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ÉLISE
« Je comprends mieux maintenant… Mais qu’elle se rassure, je ne compte pas lui causer du tort…Mais je n’aimerais pas aussi qu’elle me juge sur mon choix de vie… Ni toi d’ailleurs.. »

Cette remarque amena Élise à tourner sa tête vers la Okami. Son « choix de vie » ? Cette remarque, candide et pleine d’innocence, amena sur les belles lèvres de la Reine un sourire légèrement ironique. Le fait qu’elle pense ce qu’elle disait ne fait que rendre cette jeune Okami encore plus naïve. Tout en marchant encore un peu, Élise s’arrêta près d’un rocher. Croisant les bras, elle regarda Shad de biais, et lui répondit alors :

« Ton choix de vie ? Être une esclave ? »

La question n’appelait pas vraiment à une réponse. Elle était de l’ordre de la rhétorique. La Reine reprit en effet assez rapidement, comme pour éluder cette conversation, en donnant son point de vue :

« Si tu as choisi d’être une esclave, alors c’est que tu n’en es pas une. »

Après tout, la caractéristique première de l’esclave était un asservissement qui n’était pas volontaire. On ne choisissait pas de devenir un esclave. Si Shad avait accepté d’être sous la domination de quelqu’un, c’était son droit, mais ça n’en faisait pas une esclave, soit une créature qui était prête à subir tout. Si tel était le cas, elle n’aurait pas fui devant les chasseurs d’esclaves pour prendre refuge dans sa forêt.

Ceci étant dit, Shad faisait bien de n’en parler qu’à Élise. La Reine des Araignées savait faire preuve de discrétion sur les secrets qu’on lui communiquait. Les autres Okamis verraient en elle une espèce de collabo’, si elle se mettait à vanter les mérites de l’esclavage. Toute la colère des Okamis, mêlée à leur terreur à l’idée d’être récupérée, risquait fort de dégénérer en un lynchage collectif, une chose à laquelle Élise préférait éviter. C’est ce qui l’amena donc à s’adresser à Shad, pour éclaircir son avis :

« Et, si j’étais toi, j’éviterais de le dire aux autres. »

Les autres avaient désossé la biche. Certains s’étaient roulés en boule dans l’herbe pour dormir, d’autres retournaient grassement s’étaler dans l’eau, avant d’aller également se coucher. À force de les accueillir, la Reine des Araignées avait compris une chose simple : les Okamis avaient besoin de dormir beaucoup.

MÉDONÉE
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Médonée était connue au Village des Toiles, anciennement dénommé Pordruix, pour être l’une des Dames de la Reine. Ayant offert sa virginité à la Reine des Araignées il y a maintenant plusieurs années, Médonée était connue pour n’avoir jamais eu peur, de toute sa vie, des araignées. Petite, elle en élevait même plusieurs dans sa chambre, les araignées chassant les mouches et les autres nuisibles qui venaient l’embêter pendant qu’elle dormait. La famille de Médonée avait émigré à Pordruix il y a des années, et Médonée conservait ce teint de peau propre à sa civilisation natale. La transformation de Pordruix en Village des Toiles, après le pogrom mené par les pillards de William Hamleigh, n’avait pas amené Médonée à changer de profession. Elle était serveuse avant, et elle était restée serveuse à l’auberge. Pour autant, malgré ce statut, les habitants savaient que Médonée était une femme d’importance.

Sa vie avait justement changé durant cette mise à sac. La jeune vierge avait manqué être violée par des bandits, avant qu’Élise ne la sauve, ses pattes d’araignée transperçant les bandits qui l’avaient acculé dans l’auberge en feu. Avec l’aide d’Élise, les habitants avaient reconstruit leurs bâtiments, ses araignées repoussant les percées ennemies menées par les forces d’Hamleigh. Pendant des mois, les cadavres des soldats avaient été exposés, pendant au bout de longues toiles, aux proches arbres, afin de dissuader les soldats. Il n’en restait maintenant plus que des cendres dispersées au vent, et des armures et des armes entreposées dans l’armurerie du Village, dans l’ancienne demeure du bailli. Médonée avait donc une reconnaissance éternelle envers Élise.

Pire que ça, elle était même amoureuse de la Reine, qui lui avait sauvé la vie. Offrir sa virginité à cette redoutable femme avait été la plus belle des choses.

On reconnaissait aisément la maison de Médonée dans le village, car elle abritait plusieurs araignées, et elle-même avait souvent une araignée sur son corps. Là où certains portaient des trèfles à quatre feuilles, elle, elle portait son propre signe de bénédiction : une araignée offerte par Élise. De manière générale, le Village des Toiles était coupé du monde, et les étrangers n’étaient pas les bienvenues. On faisait tout pour les décourager. La route menant au Village des Toiles avait été abandonnée, et les panneaux de signalisation enlevés. Plus rien n’indiquait ce village, et les étrangers ne s’y perdaient pas.

Ainsi, quand les quatre hommes entrèrent dans l’auberge, l’aubergiste les regarda en fronçant les sourcils. Il n’y avait que trois clients, mangeant silencieusement. L’aubergiste observa Médonée, se demandant probablement ce qu’il fallait faire de ces individus-là. Naturellement, les habitants étaient au courant de la présence de Okamis dans la forêt. Ils avaient été accueillis par la Reine, et descendaient parfois, quoique assez rarement, dans le village. Médonée avait été les voir il y a quelques jours, afin de rassurer les habitants. Ils formaient plus une sorte de secte communautaire qu’un royaume, en réalité.

Que faisaient donc ici ces quatre gens ?

Médonée, tout en leur apportant un ou deux pichets, se permit de leur poser une question :

« Qu’est-ce qui amène des voyageurs dans notre contrée si reculée ? »

Malgré la présence des toiles, omniprésentes, les habitants de Pordruix n’étaient point négligés. Médonée, notamment, était pimpante, et, si on voyait, sur sa belle robe blanche, une araignée onduler lentement, elle était propre, parfumée, avec des cheveux lavés.

Comme quoi, les apparences étaient parfois trompeuses.
DC de l'Observateur !

Pour toute demande de RP, envoyez un MP sur mon compte central, ce sera plus simple pour moi, et, ainsi, je ne risque pas de vous oublier !

Vous trouverez sur ce topic la liste de tous mes personnages jouables !

Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Shad
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La louve se braqua quand Elise mentionna le fait qu’elle était une esclave, s’attendant à une remontrance, à une leçon de morale pour lui dire de revoir son statut, de fuir sa captivité voir même de rester en cette forêt avec les siens. Pourtant, au plus grand soulagement de la Okami, rien de tout cela ne vint, la Reine semblait même comprendre sa décision et ne tentait nullement de lui faire revoir ses choix.

« On peut dire qu’officiellement je le suis, vu que j’ai été…erf…achetée sur cette foutue place…par contre officieusement..Oui  c’est un peu différent… »

Très différent même. La Louve avait beau avoir sur son curriculum vitae le rang d’esclave, elle n’avait pas vraiment l’impression d’en être une. La raison ?  Elle gardait une certaine forme de liberté et les seuls ordres qu’elle devait respecter étaient rares, de plus le travail qu’elle devait fournir dans la demeure du démon occupait un peu de son temps. Temps qu’elle occupait sinon en vacant à des occupations variées telles que faire une partie de billard avec Arashi ou de piquer une tête dans la piscine intérieure. Non, la Okami ne pouvait pas se qualifier de malheureuse loin de là. Elle porta par la suite son attention sur ses confrères et consœurs qui se reposaient sur l’herbe fraîche.

« Je ne comptais pas le leur dire…Pas besoin de les effrayer à ce sujet… »

Parler d’esclavage entre Okamis étaient un sujet tabou et  l’Okami ne comptait pas faire remonter d’odieux souvenirs en leur disant que pour sa part, elle avait accepté d’en être une. Après tout, ces Okamis avaient connus leur lot de souffrance et se sentait en sécurité ici, leur dévoiler son style de vie risquerait fortement à amener une émeute, une rébellion et de causer des blessés involontaires. Hors cela,  Shad ne le voulait pas.

Son  attention se porta sur Elise, qu’elle regarda d’un air pensive comme si elle cherchait ses mots.  La louve avait remarqué que cette dernière tentait de faire fuir sa phobie des araignées et la remercier malgré tout de ses efforts. Mais elle se mit à réfléchir, l’effort devait aussi se faire de son côté, non ?  Après tout, Elise ne lui avait pas dit qu’ici des araignées elle n’avait rien à craindre ?  Qu’elle pouvait s’en approcher sans trop de risque ? Du moins, c’est ce que Shad comprenait. Prenant une légère inspiration, elle questionna ainsi la maîtresse des lieux :

« Pourrais-tu appeler l’une de tes araignées pour qu’elle monte sur la paume de ma main ? »

Certes la question était un peu étrange, mais la Okami voulait tenter de vaincre sa peur et elle savait qu’elle n’aurait pas d’autres possibilités. Cependant, elle se figea, humant l’air, ses oreilles pivotants  dans diverses directions, fronçant les sourcils un instant, l’Okami sentait une odeur âcre qui la prenait aux tripes, une odeur de fumée, de combustion. Grognant un coup sous l’odeur, la louve tenta d’en définir la source :

« Ça pue pas le cramer là ? »

Et en effet, aux abords de la forêt des Toiles, des corps étaient en train de se faire brûler, consumer par des flammes. L’origine des cadavres ? Les Okamis capturés qui avaient trop résistés et leur corps gisant et brûlant n’étaient qu’une mise en garde pour tous les fuyards.

….

Richter observa un instant la serveuse après qu’il ait reposé sa chope de bière. S’essuyant la mousse qui lui restait sur les lèvres d’un rapide revers de la main, il ne répondit pas de suite à sa question, observant la pièce. Le tacticien nota que le bar n’était pas remplit à foison et que seulement trois clanmpins étaient présents. En d’autres termes, seulement des habitants de ce foutu village.

« Vous n’avez pas beaucoup de voyageurs ou quoi ?  On visite un peu tout Terra et comme cette forêt n’était présente sur aucune carte, on a décidé de l’explorer… »

Fait tout à fait louable, rien ne pouvait contredire la véracité de ses dires.  Terra était un monde pleins d’aventurier et une forêt qui n’était présente sur aucune carte, forcément ça pouvait attirer l’attention et pousser quelques courageux à s’y aventurer. Remarquant l’araignée qui se déplaçait sur le corps de la serveuse, Richter pointa cette dernière de l’index.

« Vous idolâtrez ces bestioles ? Car au vue des toiles que vous avez chez vous… »

Les toiles, un village de toiles, il aurait été fort impossible de ne pas relever ce fait.  Le chevalier noir  posa ses coudes sur la table, joignant ses mains, fixant sans ciller la serveuse, attendant une réponse. Si tant de toiles étaient présentes cela avait forcément un sens.

Re: Des bébêtes ! De vilaines bébêtes ! [Élise]

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Élise
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ÉLISE
Élise ne comptait pas dialoguer éternellement sur le mode de vie de Shad. Elle ne comprenait pas qu’on puisse, consciemment, accepter l’idée de se soumettre à quelqu’un d’autre, de remettre en question son libre-arbitre. D’aucuns auraient pu objecter qu’elle faisait la même chose, en dirigeant d’une main de fer sa forêt et le village qui s’y rattachaient, mais elle n’avait jamais empêché les habitants de Pordruix de partir. Ils étaient restés ici par amour pour la Reine, et parce qu’ils savaient qu’Élise les protégeait. Ils savaient qu’ils ne seraient pas plus libres ailleurs, pas dans une région où un seigneur pouvait librement commettre des crimes odieux sans être aucunement inquiété. De toute façon, si la Reine leur avait laissé le choix, les habitants de Pordruix n’auraient jamais autorisé les Okamis à rester, et les auraient rapidement repoussés, afin de ne pas avoir d’ennuis avec le monde extérieur. Cependant, Élise, si elle avait effectivement peur de la cruauté du monde, n’en était pas une femme lâche. Abandonner ces Okamis à leur sort, voilà qui aurait été lâche, tout simplement. Elle se refusait donc à le faire, au nom de principes moraux de solidarité.

Toutefois, Élise comment cette histoire allait se terminer. Ces esclavagistes étaient têtus, et n’accepteraient pas si facilement que la Reine recueillie autant de Okamis en fuite sans réagir. Elle s’attendait donc à devoir se défendre, et à mener une guerre... Ce qui l’excitait et l’inquiétait. C’était paradoxal, mais c’était pourtant bien ce qu’elle ressentait. Alors qu’elle y réfléchissait, Shad se mit alors à lui poser une question :

« Pourrais-tu appeler l’une de tes araignées pour qu’elle monte sur la paume de ma main ? »

Élise, silencieusement, songeuse, l’observa, sans rien dire. Voilà une demande à laquelle elle ne s’attendait pas, venant de la part d’une arachnophobe. Shad était donc prête à tenter le Diable ? Pour Élise, c’était une bonne idée, et elle ne voyait guère de raisons de lui refuser ce petit plaisir. Elle appela donc une araignée. Pendant ce temps, la plupart des Okamis, qui avaient un odorat extrêmement développé, bien plus qu’Élise se mirent à lever la tête, humant l’air, leurs narines remuant. Ils sentaient la fournaise, l’odeur de brûlé, ce qu’Élise pour l’heure, ne sentit pas... Avant d’entendre les toiles carillonner.

Le système d’alarme de la Forêt des Toiles était très centralisé, et fonctionnait par les toiles d’araignées qui recouvraient la Forêt. Il existait un peu partout des sortes de cloches d’alarme, des « nœuds » de toile. En appuyant dessus, les nœuds déclenchaient une vibration qui remontaient jusqu’au nid, signalant ainsi à la Reine tout mouvement suspect. Ainsi, tandis qu’une petite araignée inoffensive remontait le long de son dos, une tégénaire, Élise sentit de nombreuses vibrations de ses toiles, et releva également la toile.

*Ça, ce n’est pas bon... Ça vient du périmètre extérieur...*

Que se passait-il ?

« Ça pue pas le crâmé là ? » s’enquit alors Shad.

Élise ne répondit rien, sentant également l’odeur remonter.

« La forêt brûle! hurla une Okami.
Ils sont revenus, ils sont revenus ! » se catastropha un autre Okami.

Élise s’avança alors.

« Réfugiez-vous dans le nid. Tout de suite ! »

Les Okamis observèrent la Reine, puis s’élancèrent vers une grotte à proximité. Il ne resta bientôt plus que Shad et Élise, Shad, qui reçut un regard soupçonneux de la plupart des Okamis. Élise regarda la Okami.

« Toi aussi, Shad. Dans le nid, vous serez à l’abri. Je vais aller voir ce qui se passe. »

Élise s’avança alors. Elle ignorait si Shad allait suivre son ordre ou pas, mais, de toute manière, quand la Reine traversa le sanctuaire, la toile se referma derrière elle. Naturellement, Shad, si elle le voulait, pouvait sortir du sanctuaire, et la suivre... Mais elle risquait de tomber sur l’une des nombreuses toiles disséminées dans la forêt.

MÉDONÉE
De l’autre côté de la Forêt, le Village des Toiles ne perçut pas les odeurs de grillé en même temps que les Okamis et Élise. Médonée avait toujours affaire avec les trois étrangers. Leurs mines patibulaires ne lui inspiraient guère confiance, et, si elle avait posé cette question, c’était uniquement pour en savoir plus. Les autres clients de l’auberge, tout en buvant silencieusement de la bière, étaient armés, et prêts à intervenir. Cependant, ils n’étaient pas des combattants, loin de là. L’homme qui s’était adressé à Médonée lui expliqua qu’ils étaient venus là par curiosité. Il lui indiqua que le village ne figurait plus sur aucune carte récente, ce qui n’était pas étonnant. Pour avoir mention de Pordruix, il fallait remonter aux cartes de la région datant d’il y a moins de dix ans, époque à laquelle les autorités locales avaient décidé de se séparer d’eux. Une carte nationale n’indiquait de toute manière pas les petites localités comme Pordruix, et il fallait donc se renseigner auprès du château local, où chaque visiteur avait le droit d’accéder aux registres publics, incluant les cadastres de la région, ainsi que des cartes très complètes. Les cartes antérieures avaient toutes été brûlées, précisément pour que Pordruix disparaisse. On ne pouvait donc trouver mention de Pordruix que dans les greniers des explorateurs et des aventuriers de la région, ceux qui avaient acheté des cartes vieilles de plus de dix ans.

« Notre village n’est pas très porté sur le tourisme », expliqua simplement Médonée.

C’était le moins qu’on puisse dire. Les étrangers étaient toutefois bien curieux.

« Vous idolâtrez ces bestioles ? demanda-t-il en désignant l’araignée sur la robe de Médonée. Car, au vu des toiles que vous avez chez vous… »

En entendant le mot « bestioles », Médonée sentit un léger frisson la traverser. C’était un terme assez offensant, et elle soupira brièvement.

« Nous vivons en paix et en harmonie avec les araignées. Je vous serais gréé de modérer votre propos, si vous entendez séjourner dans notre localité. Les araignées sont nos gardiennes et nos bienfaitrices. »

Le tavernier grommelait en observant les trois étrangers, passant son torchon sur le comptoir, le nettoyant.

« Pourquoi cette curiosité ? demanda brusquement Médonée. Comment avez-vous pu vous rendre dans un village qui ne figure sur aucune carte ? Sont-ce les rumeurs qui vous ont attiré ici ? Désireriez-vous voir les femmes de notre village s’accoupler avec les araignées géantes de la Forêt, ainsi qu’on le murmure à l’est d’ici ? »

Bien qu’il ne figurât sur aucune carte, le Village des Toiles attirait quantité de légendes et de rumeurs sur son existence. On murmurait, on en parlait dans les tavernes éloignées. On parlait de la « femme-areaignée », aussi belle que cruelle, et on disait que les femmes du village copulaient avec les araignées... Ce qui était évidemment faux. Les araignées de la Reine ne ressentaient aucune attirance sexuelle pour les femmes du Village, ce qui constituait, en soi, une grosse différence avec les Xénos.
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