
Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.
Encore une fois, je ne peux pas dire que je comprends les méthodes de l’espionne ou que je les approuve. Je trouve que c’est un exercice en futilité. Alma n’a pas à dire ou à se justifier devant quiconque sauf moi. Giana est un outil utile, comme Akane, comme Liliane, Abigail et tous les autres. Elle ne devrait pas s’abaisser à leur ouvrir son cœur. Elle ne devrait pas s’abaisser à vouloir les comprendre. Ce sont à elles de s’adapter pour mieux servir Alma. Mais bon. Si cela permet à Alma d’évoluer, de mieux comprendre ses subordonnées et de développer son style à elle, très différent du mien, axé sur la manipulation… Soit. Je suppose que je vais devoir attendre de voir les résultats avant de juger. Qu’est-ce que ce sera ensuite? Akane? Ce serait un choix logique. Ce serait même LE choix logique. Mais Verena a le don de me surprendre, encore à ce jour, oui…
Abigail. Alma se retrouve à regarder Abigail. Complètement nue. Et immédiatement elle va voir toutes les différences avec Liliane. Alors que Son Soleil semble immaculé, Abigail est plus musclée, déjà, moins généreusement fournie en formes féminines et elle porte des signes d’un passé mouvementé. Vivre dans la rue n’est pas facile et Abigail a un certain nombre de cicatrices pour le prouver. Mais ce qui risque de frapper le plus Alma, c’est ô combien Abigail réussit à dissimuler son corps avec ses vêtements amples et rapiécés. C’est facile de se l’imaginer maigre et mal nourrie. Oh certainement, elle pourrait sans doute manger un peu plus ou un peu mieux mais c’est un corps bien plus agréable à regarder que devait s’y attendre Alma. Présentée ainsi, Alma voit vraiment la, plutôt les différences avec Liliane. Et ce regard. Si expressif comparativement à Giana, par exemple, oui…
Le regard d’Abigail parle pour elle. Elle voudrait parler. Alma voit très bien la vilaine cicatrice, la blessure qui lui a pris la faculté de parole, probablement pour toujours. Oh elle pourrait demander à Giana si en clonant quelque chose ou par implant elle peut régler le problème. Mais Abigail est devenue quelqu’un, s’est forgé une identité, qui elle est, avec cet handicap. Sans handicap, est-ce que ce sera encore la même personne? On a qu’à penser à la différence drastique entre Marishka et Alma pour s’en rendre compte… Mais qu’importe. Le but ce n’est pas de théoriser si Abigail pourra un jour parler à nouveau. Peut-être qu’elle ne veut plus parler, aussi. Ce n’est pas impossible. Non le but c’est qu’Alma lui parle, explore son corps, se familiarise avec Abigail… Même si c’est véritablement Verena. Difficile de s’en rappeler quand « l’illusion » est aussi parfaite…