Des lanternes à moitié éteintes, pendues à des crochets rouillés, balançaient faiblement au gré du vent, leur lumière vacillante projetant des ombres dansantes sur les murs décolorés. Leurs lueurs déformées s’accrochaient aux parois, créant des motifs grotesques qui semblaient vivre leur propre vie dans l’obscurité.
Bordée de murs de briques usées, les pierres noircies par des siècles d'humidité et de pollution, elle semblait absorbée dans un éternel crépuscule. Le sol était pavé de vieux cailloux éparpillés, inégaux et couverts de débris, chaque pas résonnant d’un écho morbide dans l’étroitesse de l’espace
Des gouttières déversaient des filets d’eau sale le long des murs, leurs rigoles formant des petites cascades qui s’écrasaient bruyamment sur les pavés, ajoutant un bruit constant et angoissant au silence oppressant. Les murs étaient également ornés de graffitis effacés et de décalcomanies flétries, témoignant de la vie passée mais maintenant oubliée. Des affiches déchirées et des papiers gras traînaient dans les coins, emportés par le vent, et les restes de déchets jonchaient le sol, dégageant une odeur nauséabonde de moisissure et de décomposition.
Les toits des bâtiments adjacents se rapprochaient presque au-dessus de la ruelle, créant un tunnel d'ombre qui semblait déformer la réalité, rendant la lumière du jour encore plus inaccessible. Les fenêtres des étages supérieurs, souvent brisées ou obscurcies par des rideaux sales, ne laissaient filtrer que des éclats d’obscurité supplémentaire.
Au bout de la ruelle, où l’obscurité semblait se faire plus dense, une faible lueur d’un lampadaire grésillant émergeait comme un phare désespéré, éclairant à peine la sortie. Les coins étaient habités par une présence intangible, presque palpable, une essence d'oubli et de danger latent qui engourdissait l'air, rendant chaque mouvement ou bruit dans cette ruelle comme une intrusion dans un lieu hors du temps. Cette essence c’était moi.
Au bout de la ruelle, où l’obscurité semblait se faire plus dense, une faible lueur d’un lampadaire grésillant émergeait comme un phare désespéré, éclairant la scène : des cadavres, des dizaines, de démons abattus et lacérés par Shinato, mon instrument de mort principal. Ayant ressenti une présence démoniaque qui me suivait alors je parcourais le quartier industriel, je choisis de m’enfoncer volontairement dans une petite ruelle isolée du coin, avant que des dizaines de démons enragés ne fassent leur apparition.
« Et bien, vous en avez mis du temps, les gars ! ».
Le combat n’avait meme pas duré une minute, les diables ayant succombé face aux coups de Shinato et aux rafales de mes Desert Eagle de Léon. Du menu fretin, en somme.
*Dommage… y’a pas quelque chose de plus résistant ? *
Alors que j’étais en train de ranger Shinato dans son fourreau, je fus tout de suite attiré par un bruit dans les airs, visiblement un battement d’ailes.
*Il en reste un ? Ai-je fait une erreur ? *
Je leva les yeux au ciel pour constater la scène : un démon volant, ressemblant a une chauve-souris géante, volait par-dessus les bâtiments, semblant détenir quelque chose dans ses pâtess
*Un parchemin ? *
Avant de réagir, je constata une autre présence : apparemment notre freluquet ne faisait pas du tourisme, mais était en fuite, pourchassé par une silhouette svelte et élancé qui sautait de toit en toit tel un félin pour rattraper notre petit monstre volant.
*Un Devil Hunter ? *
Je ne perdis pas de temps : concentrant mon énergie dans mes jambes, j’effectuai un bond de plusieurs mètres histoire de me retrouver à hauteur de mon nouveau copain. Je scrutai rapidement les environnements avant de faire un inventaire de la situation.
*Une cible, seule, prise en chasse. Ok…*
Je dressa rapidement un plan : alors que la silhouette que j’avais aperçu le poursuivait en arrière, je décida de le prendre à revers, sautant sur les toits d’immeubles avoisinant et n’hésitant pas à user de mon pouvoir afin d’effectuer les bonds les plus périlleux. Je me rapprochais de plus en plus de ma cible. Puis, lorsque je jugeai que j’étais suffisamment proche, je passa à l’action.
BAM !
La détonation de mon Desert Eagle résonna dans le calme envoutant de la ville alors que la balle venait de transpercer son crâne, son cadavre s’écroulant sur le toit d’un immeuble résidentiel. Je surgis par la suite, telle une ombre sortit de nulle part, examinant le cadavre.
*Qu’est-ce que c’est… ? *
Mon attention se porta sur un objet que notre petit freluquet semblait transporter : un parchemin attaché à ses pates par le biais de quelques chaines. Je brisai les chaines avant de prendre possession de l’objet en question. J’étais sur le point de l’ouvrir quand elle surgit.
*Une femme ? *
Oui, c’en était bien une. Il fallait dire que récemment, le féminisme frappait aussi le domaine de la chasse de démons, et on commençait à voir pas mal de femmes dans le milieu. Celle-ci, cependant, était une femme bien particulière.
*Tenue de ninja, silhouette svelte, armé jusqu’aux dents, je ne pense pas qu’elle ait besoin de mon aide… *
« Bonsoir ! Alors, on chasse les moustiques ? »
Bref, c’était mon intro. Avec le temps, j'avais pris l'habitude d'imiter les interactions sociales des humains.
« Je me nomme Léon Redgrave, et je suis Devil Hunter. Je suppose que vous pourchassiez cette créature pour ça, je présume ? »
Je pointai du doigt le parchemin que j’avais récupéré.
« Malheureusement, je ne suis pas disposé à vous le donner… à moins que vous demandiez sagement, qui sait ? », dis-je avec un ton ironique.