The Multiversity

Pour autant qu'elle puisse s'en souvenir, il fallait bien que Audrey Oakwood remonte à sa première année à Poudlard, lorsqu'elle avait posée pour la première fois le pied sur le quai 9 3/4, pour se retrouver dans un état de fébrilité semblable à ce qu'elle ressentait actuellement. Sa mère s'en était rendue compte, mais Audrey avait refusée d'élaborer d'avantage les raisons de son trouble, l'assurant que tout allait bien. Ce n'était d'ailleurs pas vraiment que la jeune Gryffondor, qui allait entamer sa cinquième année d'études à Poudlard, se sentait mal...mais elle était nerveuse, impatiente, terrifiée, enjouée...tout ceci en même temps, et elle ne savait pas quoi faire de tout ce cocktail d'émotions aussi intenses que contradictoires.
Audrey était issue d'une famille quelque peu atypique, dans le sens où elle n'avait jamais connue son père et que sa mère avait toujours refusée de se remarier. Ernest Oakwood n'avait nullement abandonnée sa famille à son triste sort en allant "chercher le lait", mais il avait été jadis un Auror du temps où Vous-Savez-Qui était revenu d'entre les morts, et où le monde de la magie avait bien failli sombrer pour de bon dans les ténèbres. Ernest Oakwood avait fait partie de ces Aurors qui s'étaient dressés contre le Seigneur des Ténèbres et ses Mangemorts, et qui en avait payé le prix de sa vie, lorsqu'il avait couvert la fuite de sa femme, Marie, qui était fraichement enceinte de leur fille.
Les destruction définitive de Voldemort avait permis à Marie Oakwood de vivre, et donc de porter sa grossesse à terme pour donner naissance à Audrey. L'absence de figure paternelle réellement présente, couplée au fait de savoir que son père avait été un héros qui s'était sacrifié pour qu'elle puisse vivre, avait profondément marqué l'enfance de la jeune femme, qui s'était donnée pour but d'honorer la mémoire de son père en devenant à son tour une Auror. Dès son plus jeune âge, Audrey se distinguait de par son caractère trempé dans l'acier, amis aussi par sa haine de tout ce qui pouvait s'apparenter de près ou de loin à du bullying. C'était comme ça qu'elle s'était faite remarquer avant même d'arriver à Poudlard, dans le train qui devait la mener à la prestigieuse académie de magie. Au détour d'un des couloirs du train, elle était tombée nez à nez avec une troupe de Serpentards en devenir qui s'en prenait à une jeune fille qui arborait une longue chevelure rousse et des grandes lunettes rondes, ce qui était en train de lui valoir des moqueries et des bousculades. Audrey avait à ce moment sentie son sang ne faire qu'un tour, et elle s'était ruée sur la bande de toutes ses forces. Quelques dents cassées et bleus plus tard, Audrey avait déjà à son actif une retenue alors même qu'elle n'avait pas encore été affectée à sa maison, et n'avait en réalité évitée le renvoi pur et simple que parce que la fille qu'elle avait défendue avait témoignée en sa faveur.

Cette fille, c'était Helga Belladone, Poufsouffle de son état, et elles étaient depuis les meilleures amies du monde. Audrey ne s'était honnêtement pas attendue à ce que la jeune Poufsouffle à l'époque se mette ainsi à la "coller" de près, certes elle était reconnaissante, mais pour Audrey qui avait toujours été un peu une espèce de forte tête solitaire, se trouver face à un tel débordement de gratitude et d'envie d'être son amie avait été perturbant. Au tout début, taciturne qu'elle était, Audrey n'avait pas vraiment fait dans la réciprocité de cette nouvelle affection dont elle se trouvait être le centre, mais Helga avait été tenace, et peu à peu, elle était parvenue à adoucir Audrey qui laissait parfois sa carapace craqueler en sa présence.
Helga était d'un naturel bien plus posée et douce qu'Audrey, et elle était aussi très intelligente au point de sans conteste pouvoir rabattre leur clapet à des Serdaigles, et cette dernière avait pris sur elle d'aider Audrey dans ses études et son envie de devenir Auror. De par elle même, Audrey n'était en effet pas une étudiante qu'on pouvait considérer comme modèle. Si elle parvenait à très bien se débrouiller sur certains aspects pratiques de sa formation de sorcière, comme le soin aux créatures magiques, la défense contre les forces du mal ou encore les sortilèges, d'autres matières comme les potions, l'histoire de la magie ou la métamorphose lui donnaient bien du fil à retordre. Helga savait toutefois faire preuve d'une forme de pédagogie qui marchait envers Audrey, qui parvenait grâce à elle à conserver un niveau assez bon, ce dont elle lui était devenue de plus en plus reconnaissante. Ainsi, si Helga était parvenue à décrisper Audrey au point que cette dernière aie quelques amis au sein de sa propre maison, la Poufsouffle avait clairement une place spéciale dans le coeur de la Gryffondor. Elles étaient en duo dans toutes les classes qu'elles avaient en commun, et les sortie au Pré-au-Lard étaient l'occasion pour elles d'avoir d'autres moment ensemble. Et puis il y avait aussi ces sorties nocturnes, dès lors qu'Audrey avait appris le sort d'invisibilité, où elle avait entraînée Helga pour qu'elle prenne un peu plus confiance en elle. C'était à l'une de ces occasions qu'elles avaient découverts ensemble l'un des secrets de Poudlard, en cherchant à échapper au concierge qui les avait presque attrapées dans la salle des trophées, elles étaient tombées sur la Salle sur Demande qui était devenu un lieu de visite régulier pour elles, et leur grand secret.

Les années avaient ainsi passées, Audrey était revenue auprès de sa mère pour les vacances d'été, et elle allait entamer sa cinquième année. Une année décisive s'il en était, car c'était celle où elle allait passer son BUSE, qui allait déterminer quelles classes elle pourrait prendre pour ses deux dernières années d'études, et qui allait largement déterminer quelles carrières elles pourrait envisager au sortir de l'académie...ou non. Ce n'était cependant pas pour cette raison qu'après avoir fait ses au revoir à sa mère, et avoir franchie la porte magique menant au quai du Poudlard Express, qu'elle était nerveuse, elle était toute autre...vraiment toute autre. Dans sa valise, précieusement conservée dans une poche à part, se trouvait une lettre manuscrite de la part d'Helga, qui lui avait été envoyée pendant les vacances. Audrey avait été surprise à sa réception, car Helga était du genre bien trop timide pour oser lui envoyer quoi que ce soit, la Poufsouffle était persuadée que cela dérangerait Audrey quand bien même cette dernière lui avait affirmée le contraire à de maintes reprises. Elle avait été donc agréablement surprise, se disant que toutes ces sorties nocturnes à défier le règlement portait ses fruits, et puis elle avait lue le contenu de cette lettre...une première fois, puis une deuxième car elle pensait avoir rêvée, et une troisième car elle n'y croyait toujours pas.
L'écriture d'ordinaire si fluide et harmonieuse d'Helga était ici bien plus chaotique, mais surtout, en substance, elle lui avouait qu'elle l'aimait depuis la première fois qu'elles s'étaient rencontrées et qu'elle n'avait jamais su comment le lui dire. Pareille information avait de quoi profondément bouleverser Audrey, qui avait initialement cru à une blague où à une erreur, mais c'était bien l'écriture d'Helga, et la lettre n'avait pas été enchantée d'une quelconque façon pour en faire un faux...tout était authentique, et il ne restait qu'une semaine avant qu'elles ne se revoient.

*Helga...*

Le quai de la gare était comme d'habitude, à cette période de rentrée, absolument blindé de monde, et Audrey abandonné bien vite toute idée de retrouver son amie au milieu de cette foule. Elles avaient de toutes façon leur petit rituel, une cabine qu'elle prenaient toutes les deux à chaque fois qu'elles faisaient ce trajet depuis cinq ans maintenant. Audrey savait qu'elle allait la trouver là bas, et entreprenait d'ailleurs de s'y diriger comme elle le pouvait en passant par cette masse de monde.

*Et comment je vais aborder le sujet moi ?...*

Très franchement, c'était tellement frontal comme approche qu'Audrey n'excluait pas qu'Helga ne soit pas "vraiment" à l'origine de l'envoi de cette lettre, même si il était évident qu'elle l'avait écrit. Le style était approximatif, il y avait de multiples ratures, tout ça donnait l'impression d'un brouillon qui, sans qu'elle sache trop comment, s'était retrouvé envoyé chez elle. Mais maintenant qu'elle le savait...Audrey savait aussi qu'elle n'allait pas pouvoir le cacher, et elle réfléchissait à la meilleure façon d'aborder le sujet, sans avoir de réponse au moment où elle arriva à la porte de la cabine qu'elle ouvrit, pour voir Helga déjà installée. Malgré son trouble, Audrey parvint à sourire, deux mois sans voir Helga c'était long, et elle était contente de la retrouver.

Salut, ma binoclarde favorite...

Helga était ce qu’on pourrait familièrement appeler une « Sang-de-Bourbe ». Née de parents moldus, elle avait appris qu’elle était une sorcière. En soi, cela ne l’avait pas vraiment surpris, car Helga avait toujours eu une affinité particulière avec les plantes. Elle disait que les plantes « chantaient » autour d’elle, qu’elle était capable de percevoir leurs appels, mais aussi leurs cris. Une affinité assez particulière qui lui avait valu un beau jour de recevoir une lettre d’admission à l’école de sorcellerie de Poudlard. Ses parents avaient initialement cru à un grossier canular, et avaient jeté la lettre à la poubelle. Puis, quand une seconde lettre était venue, ils avaient été voir le service des postes pour se plaindre. Le facteur avait toutefois nié être à l’origine de l’envoi de ces lettres. Puis, finalement, une professeur de Poudlard avait toqué à la porte de leur maison, et avait su les convaincre que la magie existait, et que Helga gaspillerait son potentiel en ne venant pas à Poudlard. Alors, elle avait découvert tout un monde qui lui était inconnu, mais dont elle avait toujours su qu’elle faisait part. Ses parents avaient fini par admettre la situation, et finirent même assez fiers de savoir que leur fille était spéciale… Une chose dont ils n’avaient pas douté, mais ils avaient toujours cru que ces histoires de plantes étaient le fruit de son imagination. Helga était très solitaire, elle était fille unique, timide, et les autres enfants la prenaient pour une folle.

La jeune Helga avait ainsi appris un condensé de l’histoire de la magie, notamment les histoires autour de Voldemort. Le mage noir avait été défait, et, depuis lors, le monde de la magie était en reconstruction. Minerva McGonagall avait ainsi développé un vaste programme visant à unifier les quatre Maisons, à maintenir la Coupe des Quatre Maisons, mais en luttant contre les rivalités. Les programmes scolaires étaient communs. Pour autant, avant même de rejoindre Poudlard, Helga avait vu que l’utopie magique ne l’était pas tant que ça. Elle s’était assise dans un wagon que des Serpentard avaient choisi d’investir. Voyant ses grosses lunettes, l’un d’eux s’en était emparé, et les avait cassés sous son nez. Helga s’était mise à pleurer, et c’était à ce moment qu’une jeune fille avait bondi, tapant dans le tas. Seule contre cinq, elle avait repoussé les Serpentard, puis avait réparé les lunettes de Helga, avant de les mettre sur son nez. Et, quand Helga avait vu le visage d’Audrey, elle avait su qu’elle l’aimerait.

Depuis lors, Helga avait été le « pot-de-colle » d’Audrey. Cela n’avait pas été simple, au début. Audrey la repoussait souvent, mais elle n’avait pas la patience d’Helga. Elle avait rencontré des difficultés en cours de botanique, là où Helga excellait. Poudlard avait rarement pu compter sur une élève aussi douée, et elle prit sur elle d’aider Audrey, notamment lorsque celle-ci tenta de se rendre dans la Forêt Interdite. Leur professeur de botanique avait demandé aux élèves un devoir sur le long terme consistant à faire pousser des plantes dans la serre. Audrey avait essayé de récupérer du jus de mandragore pour améliorer ses plantes. Las, la mandragore était une plante dangereuse, toxique. Helga l’avait suivi, et Audrey s’était blessée en tentant de récupérer une mandragore. Helga l’avait soigné sur place, dans la Forêt Interdite, la suivant en bravant tous les dangers. Quand Audrey avait été à l’infirmerie ensuite, l’infirmière, Madame Pomfresh, avait été admirative. Depuis lors, les deux filles s’étaient rapprochées.

Maintenant, la cinquième année d’Helga commençait. Et cet été avait été difficile. Une forte canicule avait frappé l’Angleterre, et elle avait pris conscience, lors de sa quatrième année, qu’elle était amoureuse d’Audrey. Timide, Helga n’avait jamais toutefois osé franchir le pas. De fait, les deux femmes s’étaient un peu éloignées. Audrey était Batteuse de l’équipe de Quidditch, et les Gryffondor souhaitaient ardemment battre les Serpentard. Un entraînement d’arrache-pied. Helga, quant à elle, était assurée d’avoir la note « Optimale » pour l’épreuve de BUSE de botanique. Le professeur avait avoué que son niveau dépassait déjà le sien. Helga excellait aussi en potions, parvenant volontiers à juguler les deux disciplines. Elle avait passé son été à travailler sur des formules particulières pour modifier les plantes, mais aussi pour songer à Audrey.

À maintes reprises, Helga avait fait des lettres. Elle envisageait de les donner à Plume, son hibou, mais elle refusait au dernier moment. Cependant, une fois, elle avait fini par s’endormir après avoir fini une lettre. Elle ignorait que Plume avait pris la lettre pour la déposer chez Audrey. Un orage avait éclaté pendant la nuit, et, quand Helga s’était réveillée, tous ses brouillons s’étaient envolés ! Elle ignorait donc, en empruntant le Poudlard Express, qu’Audrey savait.

Helga s’assit dans son wagon. Depuis six ans, Audrey la rejoignait à chaque fois, et elle défendait à quiconque d’entrer. Nerveuse, Helga se pinça les lèvres. Elle avait consacré sa dernière semaine à concevoir un philtre d’amour. Un effet temporaire, mais diablement efficace. Helga observa la fiole. L’élixir avait une couleur violette. Elle releva la tête quand la porte s’ouvrit, et rougit comme une pivoine en voyant Audrey.

Audrey avait de longs cheveux, mais, à part ça, elle avait un physique de garçon manqué. Une poitrine inexistante qui la faisait complexer (Helga n’avait pas non plus de gros seins, même si elle avait développé depuis longtemps un élixir capable d’allonger ses seins), mais que Helga trouvait adorable. Elle rougit quand Audrey la qualifia de « (i]binoclarde[/i] », et, machinalement, elle posa sa main sur ses lunettes, les rehaussant sur son nez.

« Bon-Bonjour, Audrey ! »

Helga lui sourit doucement, avant de se mordiller les lèvres.

« Tu... Euh… Ça a été, cet été ? Je veux dire… Tu m’as dit que tu t’étais beaucoup entraînée au Quidditch, mais il faisait chaud… Mes potions t’ont été utiles ? Tu les as pris, au moins ?! »

Aussi timide soit-elle, quand il s’agissait de ses potions, Helga se révélait curieusement plus enhardie. Les deux filles avaient eu une correspondance épistolaire cet été, et Helga lui avait fabriqué des potions de résistance à la chaleur, aux coups de soleil, et d’hydratation. Toutefois, si Helga s’avérait parfois très prolixe dans ses lettres, ce n’était pas forcément le cas d’Audrey…

*Donc c'était bien une lettre envoyée par erreur et elle ne le sait même pas...super.*

Il avait fallu assez peu de temps à Audrey pour comprendre la "gravité" de la situation dans laquelle elle se trouvait, et si rien de tout ça n'était une question de vie ou de mort au sens strict du terme, elle était déjà intérieurement en train de paniquer à l'idée de devoir avouer tout ça à Helga. Car pour Audrey se posait tout de même une grande inconnue dans cette histoire, et c'était la raison pour laquelle Helga ne lui avait rien dit durant tout ce temps. Cela faisait tout de même cinq ans qu'elles étaient amies, et même "meilleures" amies, elles disposaient toutes les deux d'une confidente sûre avec l'autre alors...pourquoi ne lui avoir rien dit ? Le peu qu'elle avait pu lire de ce brouillon, ratures y comprises, semblait indiquer que Helga ne savait pas comment le lui dire, est-ce qu'elle avait peur d'elle et de sa réaction ?
Tout ça formait un ensemble compact et chaotique dans sa tête, Audrey était après tout comme n'importe quelle adolescente de son âge, sujette aux transformations physiques de son corps et au cocktail d'hormones qu'il constituait, ce qui faisait que parfois elle était tout bonnement incapable de raisonner calmement. Même si, de son point de vue la concernant, la puberté ne semblait pas l'avoir dotée d'attributs féminins vraiment significatifs, une chose qui tendait de plus en plus à la faire complexer, mais elle se refusait pour autant à avoir recours à des "traitements" magiques pour ça.
Bref, c'était déjà de base le bordel dans son esprit d'adolescente, et le fait qu'Helga lui avait envoyée par erreur un brouillon de déclaration d'amour, qu'elle n'était de toute évidence pas censée avoir reçue, ne faisait qu'aggraver les choses. Helga lui demanda pendant ce temps si ses potions qu'elle lui avait envoyée cet été lui avaient été utiles, et si elle avait au moins seulement pris la peine de les prendre. Ces vacances d'été avaient en effet été l'occasion pour Audrey de s'entraîner longuement à son nouveau poste qu'elle allait prendre dans l'équipe de Quidditch, où une place de Batteur s'était libérée. Elle avait été sélectionnée personnellement par le capitaine de l'équipe au cours de tests tenus secrets, Audrey était déjà de base une bonne adepte du vol sur balais, et disposait d'une condition physique qui lui permettait de renvoyer les Cognards avec une force assez conséquente. Ce n'était pas encore public, mais cela avait été dores et déjà acté pour qu'Audrey puisse s'entraîner adéquatement durant les vacances, et elle avait pris cette tâche très à cœur.

La chaleur n'avait bien entendu pas rendue la tâche facile, du moins jusqu'à ce que Helga, dans un gros colis qui lui avait été livré par Plume son hibou domestique, ne lui livre tout un assortiment de potions qui permettaient de résister à la chaleur et de mieux s'hydrater. Audrey esquissa alors un sourire, en voyant l'initialement timide Helga prendre rapidement un air sérieux qui, elle trouvait seyait comme un gant à celle que la Gryffondor voyait honnêtement devenir enseignante à Poudlard.

Oui Madame Belladone, vos potions m'ont été très utiles et je les ai toutes utilisées...tiens regarde.

Audrey se moquait toujours gentiment d'Helga quand cette dernière prenait son air sérieux comme ça, mais elle avait toujours été claire quand au fait qu'elle était reconnaissante pour tout ce que Helga faisait pour elle...elle ne pouvait juste jamais trop s'empêcher de faire preuve d'un peu de défiance face à l'autorité. Tout en parlant, Audrey avait fourrée sa main dans un des sacs qu'elle portait en bandoulière, et sortit une boite en bois dans laquelle Helga lui avait envoyée ses potions. Elle l'ouvrit face à la Poufsouffle, qui pu constater que toutes les fioles étaient vides, avant de la lui tendre dans l'optique de lui rendre.

Et merci au fait. Et toi tes vacances du coup ? Studieuses comme à ton habitude ?

Audrey avait commencée à poser ses affaires sur un coin de la banquette du train, lorsque la porte de la cabine s'ouvrit, ce qui fit qu'Audrey se retourna sur place...et afficha une expression de dégoût sans équivoque en voyant de qui il s'agissait.

Salut les looseuses, alors, vous avez toujours pas compris que Poudlard n'était pas fait pour des gens comme vous ?

Derrière cette phrase d'accroche, se trouvait Bran Dogbane, un élève de Serpentard de cinquième année, celui là même qui avait cassé les lunettes d'Helga il y a longtemps et l'avait menacée avec sa bande de "sbires", qui là encore se trouvaient derrière lui. De leur première rencontre, il avait conservé une sale cicatrice sur une de ses joues, ainsi qu'une rancoeur indélébile, qui faisait qu'il cherchait dès que c'était possible à les provoquer.

Tiens, je me demandais pourquoi est-ce que ça sentait subitement la Bombabouse dans le coin, je suppose que j'ai ma réponse. Qu'est-ce que tu veux encore Dogbane, une deuxième cicatrice pour de nouveau avoir de la symétrie sur ton visage ?

« Madame Belladonne »… Helga rougit nerveusement. Ses amis et collègues la charriaient souvent. Quand elle parlait des plantes ou des potions, on la surnommait « Professeur Belladonne », comme pour singer le comportement professoral qu’elle prenait. Pour autant, elle espérait ne pas être trop hautaine. Mais le fait est qu’Audrey était un casse-cou, une Gryffondor intrépide qui n’en faisait souvent qu’à sa tête, au mépris du bon sens et des risques. Depuis ces quatre années à Poudlard, Helga avait souvent dû veiller sur elle, notamment quand Audrey se risquait à son passe-temps favori : trouver un moyen de casser les pieds des Serpentard. La chute de Vous-Savez-Qui n’avait nullement mis fin à la longue rivalité préexistante entre les Gryffondor et les Serpentard, et ce en dépit des souhaits de la Directrice McGonagall. Les Gryffondor considéraient les Serpentard comme des traîtres, et on disait même que certains s’adonnaient à la nécromancie dans l’espoir de ressusciter Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Mort. On parlait d’expériences occultes et interdites dans les tréfonds des cachots et des cryptes de Poudlard sur les Inferi. De fait, Audrey s’était déjà amusée à enquêter là-bas. Il avait fallu l’aide de Helga, qui avait réussi à maîtriser dès la première année l’art du Polynectar. Elle et Audrey s’étaient fait passer pour des Serpentard, et avaient rejoint ce club occulte pour le neutraliser de l’intérieur. Elles avaient découvert l’existence de ce club secret, un cercle magique généralement composé d’enfants de Mangemorts.

Même le monde des sorciers n’était pas à l’abri des bouleversements des Moldus. Le réchauffement climatique avait des conséquences partout, y compris sur l’équilibre magique. Avec l’assèchement des cours d’eau, les créatures magiques étaient perturbées. Les Auror travaillaient d’arrache-pied, et beaucoup de sorciers étaient convaincus de la juste cause de Vous-Savez-Qui. Salazar Serpentard avait prévenu de la nocivité des Moldus, et les sorciers rêvaient de reprendre le contrôle, et ainsi de préserver la magie. C’est donc dans ce contexte que la Confrérie du Basilic avait vu le jour… En première année, Audrey et Helga avaient découvert cette secte. En deuxième année, elles avaient empêché la secte de ressusciter le Basilic en découvrant la légendaire Chambre des Secrets. Des aventures, elles en avaient vécu, et, plus elles affrontaient des gens, et plus elles se rapprochaient. Ce n’était qu’à l’essor de la puberté, soit à la quatrième année, que Helga avait commencé à réaliser l’étendue de ses sentiments envers Audrey.

Elle sourit quand Audrey lui confirma avoir bu ses fioles.

« C’est très bien, tu sais que je serai toujours là pour toi. Moi, oui, j’ai étudié, et j’ai préparé des potions pour cette année, et je… »

Elle rougit doucement en songeant à son philtre d’amour, se demandant comment elle allait l’infuser à Audrey, lorsque la porte du wagon s’ouvrit brusquement.

Face à elles, Bran Dogbane venait d’arriver. C’était lui qui avait cassé ses lunettes en première année. Il faisait évidemment partie de la Confrérie, et le Ministère soupçonnait ses parents de faire partie des « Nouveaux Mangemorts ». Helga fronça les sourcils, tandis qu’Audrey se mit immédiatement sur la défensive.

« Je venais juste saluer les deux ratées de Poudlard ! J’ai entendu dire que tu t’étais beaucoup entraînée cet été, Audrey. J’ai rejoint l’équipe de Quidditch de Serpentard. Mon oncle m’a même dit que tu envisagerais de faire partie de notre équipe nationale, la bonne blague ! Je compte te massacrer sur le terrain, toi et ta Sang-de-Bourbe qui… »

Helga se releva brusquement en fronçant les sourcils.

« Oh, la Poufsouffle a quelque chose à dire ? »

Helga grogna, et brandit alors, non pas sa baguette, mais une fiole de parfum. Elle appuya dessus, et aspergea le visage de Bran. Celui-ci éternua, surpris.

« C’est quoi, ta merde ? Tu… »

La Poufsouffle sourit joyeusement. Bran posa sa main sur son ventre, sentant des gargouillis dangereux, comme s’il avait la diarrhée.

« Un condensé de magie de ma composition. Un sort de Diarrhée. Et ça, c’est un avant-goût de ce qu’Audrey va te faire sur le match ! »

La jambe d’Helga fusa, et frappa entre les cuisses de Bran. Il couina tandis que ses joues prirent une teinte cramoisie et qu’une vive odeur sortit de son caleçon. Helga le repoussa alors dans le couloir du train, et ses intestins lâ chèrent. Elle aurait pu lui faire cracher des limaces, mais elle avait opté pour quelque chose de plus vicieux… Lui donner la chiasse. Il était bon pour passer le reste du trajet aux toilettes ! Helga referma la porte, puis se retourna vers Audrey, un sourire rayonnant sur les lèvres.

« C’est l’un des petits trucs que j’ai conçus cet été… Mais je te rassure, Madame Belladone aura toujours besoin de sa garde du corps pour veiller sur elle ! »

Depuis leur première rencontre dans ce même train et cette même cabine, où Audrey lui avait promptement cassé la gueule, Bran Dogbane semblait avoir fait d'Helga et d'Audrey ses Némésis en quelque sorte. Ce Serpentard collait à la perfection à l'archétype parodique qu'on pouvait s'en faire, et ne contribuait certainement pas à la volonté de Poudlard de changer la sale réputation de cette maison. Il était un "Sang-Pur" qui dénigrait tous ceux et celles qui venaient de parents Moldus comme Helga, mais aussi tous les "Sangs Purs" qui les fréquentaient sans aucune distinction, comme Audrey. Arrogant, et généralement insupportable pour quiconque n'était pas l'un de ses lèche bottes, Bran cumulait également le fait qu'il y avait des soupçons que sa famille faisait partie des Mangemorts, dont le but à cette époque n'était plus de servir Voldemort, mais de tenter de le ramener à la vie par tous les moyens possibles. Même l'intérieur de Poudlard n'était pas immunisé à cette influence, car parmi les élèves une secte était née, nommée la Confrérie du Basilic, à laquelle Helga et Audrey s'étaient frottées lors de leur deuxième année en les empêchant de ressusciter cette ancienne créature au service de Voldemort. Pareil exploit avait toutefois été tenu secret, Audrey et Helga avait eu pour consigne stricte de garder cette aventure pour elles et de n'en parler à personne. Seuls quelques professeurs ainsi que la directrice McGonagall étaient au courant, et cette dernière avait d'ailleurs plaisantée à sa manière sur le fait que pareille débrouillardise et courage de la part de leur duo lui rappelait étrangement quelque chose.
Audrey était entre autres persuadée que Dogbane faisait partie de cette secte, mais sa famille était riche et influente malgré les soupçons du ministère qui les tenait en surveillance constante, et elle n'avait pas de preuves concrètes de son implication. Autant dire qu'avec le fait qu'Audrey n'avait jamais connue son père parce que ce dernier avait été tué par des Mangemorts, et que son objectif de carrière était de suivre ses traces en devenant Auror à son tour, il n'y avait pour ainsi dire aucune chance qu'ils deviennent autre chose que des ennemis jurés. Ainsi, lorsque ce foutu Serpentard se targua lui aussi de faire partie de l'équipe de Quidditch de sa maison, ce qui signifiait qu'ils allaient se rencontrer sur le terrain, Audrey avait ressenti une espèce de joie s'emparer d'elle plutôt qu'un sentiment de peur que Dogbane avait cru pouvoir instiller.
Sauf qu'il commit l'erreur de traiter Helga de Sang-de-Bourbe...

A ce moment, Audrey avait serré son poing dans l'optique évidente de lui casser la mâchoire, son sang ne faisant qu'un tour dans ses veines. Mais étonnamment, ce n'était cette fois pas elle qui allait donner à Dogbane une leçon. Helga la surprit en effet en se redressant promptement, puis sortit un petit flacon à parfum d'une des poches de sa tenue avant d'en asperger Dogbane d'une bonne dose. Quasi immédiatement après, d'intenses gargouillis gastriques s'échappèrent du ventre du Serpentard qui se tordit alors de douleur sur place. Helga révéla alors qu'il s'agissait d'un condensé en potion d'un sort de diarrhée, suite à quoi la Poufsouffle le gratifia d'un sévère coup de pied dans son entrejambe. Coup, outre la douleur qu'elle lui infligea forcément, fit sauter toute résistance de son sphincter, et le Serpentard commença à se...vider sur place. Très vite, Audrey réagit alors en aidant Helga à le foutre dehors, puis à fermer et verrouiller la porte, pour qu'on ne vienne plus les déranger. Audrey éclata alors de rire, surtout en entendant les échos dans le couloir, à la fois de Bran lui même, mais aussi des commentaires d'autres élèves qui avaient le malheur de passer par ici. Et, avec son flegme naturel, Helga fit un commentaire sur le "petit truc" qu'elle avait conçue pendant ses vacances, ainsi que le fait qu'elle aurait tout de même besoin de sa garde du corps. Audrey elle se remit de son fou rire, en haletant encore fort.

Oh par la barbe de Merlin tu...tu es sûre d'avoir encore besoin de moi ? C'était du génie, j'étais partie pour lui casser la mâchoire après qu'il t'aie traité de Sang-de-Bourbe, mais ça...

Audrey s'approcha alors d'Helga, et lui entoura la nuque et le cou avec l'un de ses bras pour la maintenir en place, juste le temps pour la Gryffondor d'aller ébouriffer et emmêler les cheveux de la Poufsouffle.

Mais ça c'est ma Helga qui ne se laisse plus marcher sur les pieds ! On dirait que toutes ces fois à enfreindre le règlement en duo ont porté ses fruits, je suis si fière de toi ! Tu va finir par détrôner la légende des frères Weasley à ce rythme !

Derrière son attitude désinvolte, et même si ses compliments étaient partiellement masqués sous le couvert d'une pointe de moquerie car Helga était d'ordinaire, et de très loin, la plus sage des deux, Audrey avait été sincèrement impressionnée par la façon dont Helga avait fini par rendre à Bran Dogbane la monnaie de sa pièce. Elle relâcha bien vite son "emprise" sur Helga, l'aidant rapidement à se recoiffer, avant que les deux ne prennent place sur la banquette, l'une à côté de l'autre.

Du coup, tes vacances ? T'étais sur le point de me raconter tes découvertes avant que ce tas de bouse ambulant ne se pointe, et visiblement, tout comme moi, tu n'a pas chômée ! D'ailleurs...est-ce qu'il y aurait moyen que je t'emprunte cette petite merveille ? J'en connais certains à Gryffondor qui seraient ravis d'avoir ça dans notre arsenal. Faire littéralement chier l'ennemi sur place quoi !

Elles passèrent donc un long moment à se raconter tout ce qu'elles n'avaient pas pu se dire via correspondance. Helga conservait toujours ce côté timide avec la "peur" d'envoyer trop de lettres, et Audrey elle était du genre à préférer de loin se trouver en présence de son amie pour lui raconter ses "exploits". Après deux mois de vacances sans pouvoir se voir en personne car elles avaient toutes les deux été très occupées, elles avaient forcément beaucoup à se raconter. Helga sur ses avancées en terme de potions et de botanique, ce qui ne faisait que confirmer intérieurement à Audrey que la Poufsouffle aurait sans le moindre mal une carrière prestigieuse à l'issue de son cursus à Poudlard. Audrey avait quand à elle passée une grande partie de ses vacances, effectivement, à s'entraîner, mais pas seulement en solo. Elle ainsi que le reste des membres de l'équipe de Gryffondor étaient parvenus à se concerter ensemble pour avoir une semaine complète de camping, couplée à de longues sessions d'entraînements afin de favoriser l'esprit de corps. Helga eût donc droits à des détails, notamment sur la façon dont elle allait jouer son rôle de batteuse, qui équivalait globalement à envoyer à l'infirmerie des membres de l'équipe adverse tout en protégeant les membres de la sienne d'un sort similaire.

Sincèrement, cet idiot ne pouvait pas me faire un meilleur cadeau que de rejoindre son équipe de Quidditch, je vais pouvoir le tabasser sans aller en retenue !

Mais, sous tous ces récits et son apparence excitée, Audrey avait du mal à cacher que quelque chose la travaillait...cette histoire de lettre. Elle cherchait un moment propice pour aborder le sujet, mais ce moment ne venait pas, et Helga connaissait assez Audrey pour savoir que justement quelque chose n'allait pas, et qu'elle était en train de le lui cacher.

Helga se mit également à rire. Elle n’avait pas encore utilisé son parfum, même sur les petites frappes de son quartier qui l’embêtaient. Elle n’avait surtout pas envie que le Ministère de la Magie lui reproche d’utiliser de la magie face aux Moldus. De fait, Audrey se laissa aller, lui ébouriffant les cheveux. Helga sourit encore, puis remit ses lunettes en place. Visiblement, le flacon avait beaucoup plu à Audrey, qui lui demanda si elle pouvait utiliser ce parfum à d’autres occasions. Helga rougit, un peu gênée par tant de compliments… Mais aussi, et surtout, très fière des compliments qu’Audrey lui asséna.

« Tu sais, après ce qu’on a vécu l’année dernière, je me suis dit que je devais être un peu plus… Offensive. »

La Confrérie avait recherché l’année dernière les traces d’une Relique de la Mort, la Pierre de Résurrection. Leur idée était de l’utiliser pour obtenir les conseils de Vous-Savez-Qui. Celui-ci avait déjà déjoua l mort, il avait survécu à l’utilisation d’un Avada Kedavra, et ils multipliaient les recherches sur les anciennes magies arcaniques, similaires à celle que la mère de Harry avait utilisé pour parvenir à repousser le Sortilège de la Mort. La Pierre avait été perdue lors de la bataille de Poudlard, et les agents de la Confrérie s’étaient rapprochés des araignées de la Forêt Interdite pour la retrouver. L’année dernière, Helga et Audrey avaient affronter ces fichues araignées. Audrey, qui était arachnophobe, avait eu bien du mal à s’immiscer dans les profondeurs de leur nid. Du temps de Hagrid, on disait que les araignées étaient apaisées, mais il y avait bien longtemps que l’ancien garde-chasse de Poudlard était parti.

Helga lui expliqua donc qu’elle avait réfléchi sur plusieurs concepts. La magie olfactive était rarissime, et était souvent liée aux Potions. Pour autant, l’odorat était quelque chose de fort, un sens trop souvent négligé. Elle avait toutefois fait des recherches supplémentaires sur les plantes, mais elle n’avait pas chez elle un stock de plantes magiques très vivace. Elle disposait de sa propre serre, et lui indiqua qu’elle avait réussi à faire muter deux plantes : le Filet du Diable et la Tentacula Vénéneuse, une plante tentaculaire.

« Je suis impatiente de te montrer ça, je pense que ça nous sera très utile… Enfin, je suppose que tu as prévu de faire des expéditions à nouveau… »

Audrey devait aussi caser son entraînement de Quidditch, mais elle tenait également à poursuivre leurs missions. La Confrérie n’avait pas réussi à mettre la main l’année dernière sur la Pierre de Résurrection, mais ils allaient poursuivre leurs efforts. Helga était ravie de revoir Audrey, qui avait toujours des plans pour elles. Helga était toujours aussi heureuse de la revoir, et, quand elle lui parla du Quidditch, elle hocha la tête.

« Je suis sûre que tu vas tout déchirer, et même que tu vas devenir capitaine. Il n’y a pas plus inspirante que toi, Audrey… »

Helga lui sourit encore, tout en rougissant légèrement.

Le voyage vers Poudlard se déroula sans aucun incident supplémentaire. En sortant, Helga gloussa en voyant que Bran avait changé de vêtements. Il lui jeta un regard furieux, mais sans rien dire, visiblement peu amène de confier aux Serpentard la mésaventure qu’il avait subi. Restant près d’Audrey, Helga sortit du Poudlard Express. Elles avaient rejoint la gare de Pré-au-Lard, séparée de Poudlard par l’énorme lac central. Helga sourit doucement en revoyant la structure massive du château. Autour d’elles, on regroupait les élèves par années. Comme à l’accoutumée, les premières années rejoignaient Poudlard par le lac, les autres par les diligences conduites par les Sombral.

« Ah, vous êtes là ! »

Helga se retourna, et sourit une de leurs rares amies… Une Serdaigle qui avait été impressionnée par les talents en botanique d’Helga, Allison Jones. C’était une érudite qui les avait aidés l’année dernière, et qui faisait partie de leur petit gang. C’était elle qui leur avait fourni des informations sur le nid des araignées, sur sa localisation au sein de la Forêt Interdite. Depuis leur tour, les Serdaigle disposaient de cartes très précises de la région. Pour autant, leur expédition n’aurait pas été possible sans un autre membre, qui n’était autre qu’une Préfète Serpentard, Neena Stonston. Une Serpentard qui semblait déroger à la tradition des mages noirs, qui respectait les règles à la lettre, et qui avait déjà brandi sa baguette magique contre des Serpentard qui insultaient les élèves d’autres classes. Neena avait fourni à Helga le dernier ingrédient dont elle avait eu besoin pour concevoir ses élixirs de défense contre le venin des araignées. Ensemble, elles représentaient les quatre Maisons, et, parfois, Helga se disait que c’était sans doute là l’objectif final des fondateurs de Poudlard : que les quatre Maisons mettent leurs différents talents en commun. Neena était accessoirement l’élève la plus talentueuse de Poudlard, et elle et Helga s’étaient rencontrées lors de concours de Potions.

Mais, pour l’heure, dans la cohue, Helga attrapa la main d’Audrey, et lui sourit doucement.

« Je ne veux pas te perdre. »

Elles rejoignirent une diligence, et grimpèrent toutes les deux dedans. Allison les rejoignit.

« Alors, vous avez bien révisé cet été ? Vous savez quels BUSE vous allez prendre ? »

Allison fronça ensuite les sourcils.

« J’espère que vous n’avez rien prévu de stupide cette année, en tout cas… Parce que les BUSE, c’est du sérieux ! »

Helga avait été bien trop prise dans l'euphorie de la rentrée scolaire pour vraiment noter le léger changement de comportement chez Audrey, ce que cette dernière considérait à la fois comme un soulagement et...comme un supplice. Elle savait bien qu'elle n'allait pas pouvoir vivre avec ce secret indéfiniment, surtout pas vis à vis de la personne qui comptait le plus pour elle en dehors de sa mère, alors ils 'agissait là tout bonnement de reculer pour mieux sauter. Le problème c'était justement que Helga, avec la rentrée, leurs retrouvailles, et ce coup d'éclat qu'elle avait fait à Bran qui avait une douce saveur de revanche...semblait si heureuse et enthousiaste qu'Audrey ne se voyait vraiment pas plomber tout ça. Discuter de ça quand elles étaient seules dans la cabine de train aurait été une bonne façon de crever l'abcès avant qu'elles ne rentrent dans Poudlard, où elles devraient d'avantage s'organiser pour se voir...mais tant pis.
Le train arriva finalement à son terminus, et toutes les deux descendirent au milieu d'une foule compacte, dans l'optique de prendre les diligences qui allaient les mener jusqu'à Poudlard. Malgré tout, Audrey parvint tout comme Helga à entendre une voix familière s'adresser à elles, et la Gryffondor tourna la tête en même temps qu'Helga pour voir Allison qui les avait rejointes. Audrey lui fit un salut de la main, puis un signe pour lui indiquer quelle diligence elles allaient prendre, afin qu'elle puisse les rejoindre. A la suite de ça, Audrey sentit Helga prendre son autre main dans la sienne, et elle frissonna légèrement à ce contact qui était si doux, alors que la belle rouquine lui indiqua juste de ne pas vouloir la perdre.

Ne t'inquiète pas, je serais toujours là...

C'était...étrange comme réponse, et Audrey s'en rendit compte d'elle même, ce qui fit qu'elle tourna alors le dos à Helga et avança tout en la tenant, afin qu'elles puissent se frayer un chemin. Elles parvinrent au final assez rapidement à montrer dans une diligence, où Allison vint les rejoindre. En bonne Serdaigle, elle les interrogea sur les BUSE dès que la porte fut fermée et que la diligence commença à s'envoler.

Alors peut-être que tu devrais aller dire ça à ces demeurés de la Confrérie du Basilic, qu'ils arrêtent de tenter de ressusciter Tom Jeudusort...oh pardon, je voulais dire Voldemort...

Autant Helga que Allison firent comme la plupart des sorcier et sorcières à cette époque, affichant un mélange de dégoût et de crainte face à la prononciation de ce mot. Dès son plus jeune âge, Audrey avait été élevée par sa mère à ne pas avoir peur de prononcer le nom du seigneur des ténèbres autoproclamé, et même d'utiliser son véritable nom et prénom qu'il détestait. Considérant ce qui était en plus arrivé à son père, Audrey prenait à chaque fois un malin plaisir à ne montrer aucune once de respect ou de crainte face à celui qu'elle considérait comme un fou dangereux, qui avait été tué pour de bon, et elle afficha son exaspération sur son visage en roulant les yeux vers le ciel.

Quoi ? Continuer de l'appeler "Tu-sais-qui" ne fait rien d'autre que de donner de l'importance à tous ces débiles qui continuent de le vénérer comme une sorte de Dieu. Et il est hors de question que je reste sans réagir si cette année encore ils tentent quelque chose, BUSE ou pas. Même si tu as raison Allison, c'est du sérieux, et ne serais-ce que pour ça j'aimerais bien que cette année ces idiots fassent une trêve mais...j'en doute.

Le reste de la discussion dériva, pèle-mêle, sur les BUSE justement et sur ce que la Confrérie pourrait bien tenter cette année encore. Elles durent s'arrêter en plein milieu cependant, car elles arrivèrent dans une des cours du château. Descendant de la diligence, puis attendant alors qu'Allison s'éloigne juste assez pour qu'elle ne puisse rien entendre, Audrey glissa à l'oreille d'Helga.

Ce soir où tu sais, il faut qu'on parle.

C'était cryptique, mais Helga saurait qu'elle faisait référence à la chambre des secrets, qui leur faisait régulièrement office de "quartier général" si on pouvait le dire ainsi. Helga y entretenait entre autres une serre rien qu'à elle, vu que l'endroit lui prodiguait tout le nécessaire pour l'entretien de ses plantes, c'était aussi un excellent lieu d'études, et plus généralement un endroit lorsqu'elles voulaient se trouver dans un endroit tranquille loin des yeux et des oreilles d'autrui. Car en effet, Helga, Audrey, Allison et Neena qu'elles retrouvèrent juste avant d'entrer dans la salle de banquet, allaient devoir se séparer pour rejoindre les tables de leurs maisons respectives. Prenant place à la table des Gryffondor avec le reste de sa promotion de cinquième année, Audrey était attablée avec le reste de la nouvelle équipe de Quidditch, avec qui elle avait eu l'occasion de sympathiser au cours des vacances. Elle demeura toutefois quelque peu distante et dans ses pensées...car elle venait de mettre en place le début d'une série d'évènements qui allaient être cruciaux dans sa relation avec Helga. Il aurait sans doute été plus confortable pour beaucoup de personnes de garder ça secret, d'attendre qu'Helga décide d'elle même du moment, mais ce n'était pas comme ça qu'Audrey fonctionnait. Elle voulait des réponses à ces questions, et elle les aurait ce soir.
Le banquet dura comme à son accoutumée, un long moment, déjà le repas en lui même, qui était suivi par la cérémonie de répartition des premières années dans leurs maisons respectives. Audrey aurait aimée avoir d'avantage d'attention à accorder aux petits nouveaux, et elle se joignait machinalement aux applaudissements dès qu'un Gryffondor était mentionné, mais elle n'avait qu'une seule chose qui lui trottait dans la tête, une véritable obsession à ce stade. Dès que le moment fût venu de quitter la salle de banquet pour retourner aux dortoirs, Audrey s'éclipsa dans une des coursives du grand escalier central en spirale, et se lança un sort d'invisibilité pour monter bien plus haut, jusqu'à l'emplacement secret de la salle sur demande, dans laquelle elle rentra.

Lumos !

Après avoir pénétrée dedans, Audrey lança un sort de lumière pour éloigner un petit piège qu'Helga avait placée dans l'entrée, un comité d'accueil pour quiconque ne sachant pas qu'il se trouvait là, des plants de Filet du Diable qui étaient camouflés dans l'obscurité. Elle s'avança donc, puis rentra...attendant la venue d'Helga.

La Cérémonie de la Répartition fut cette fois assez longue. Comme à chaque début d’année, la directrice McGonagall sortait le Choixpeau, qui leur préparait un petit discours de son cru, souvent en rimes ou en chanson. La Directrice, de son côté, se livra à un discours plutôt usuel, sur la nécessité de travailler ensemble.

« Notre école a connu beaucoup de bouleversements ces dernières années. Mon rêve est celui que tous les directeurs ont eu avant moi, que les quatre maisons de cette école réalisent qu’elles appartiennent à la même école. Cela fera également vingt ans que nous avons triomphé de Tom Jedusor et de sa forfaiture. »

Si la plupart des sorciers refusaient encore, comme Helga, d’appeler Voldemort par son nom, ce n’était pas le choix de McGonagall, qui insistait au contraire pour qu’on appelle Voldemort de son nom de baptême : Tom Jedusor. Un mage noir redoutable, un génie maléfique, mais qui avait finalement été défait.

« Cette occasion tout à fait particulière ne sera pas négligée, et, comme vous le verrez, nous avons dû adapter le programme scolaire et l’agencement de Poudlard. Jedusor était revenu à la vie lorsque cette école a été choisie pour être le théâtre d’un tournoi magique ancestral entre écoles : la Coupe de Feu. Eu égard aux circonstances tragiques entourant cet évènement, et à la mort de Cédric Diggory, nous ne reprendrons pas cet évènement. En revanche, il a été décidé d’organiser pendant la majeure partie de l’année un programme scolaire commun entre notre école et les autres écoles de sorcellerie de la planète. »

Ce n’était pas une surprise. Depuis plusieurs années, les différentes écoles de sorcellerie organisaient des programmes d’échange entre élèves. Pendant un trimestre, les élèves de Poudlard pouvaient rejoindre Beauxbâtons, Durmstrang, ou d’autres écoles. Il y avait toujours eu une forte rivalité entre les écoles de sorcellerie, mais, là encore, on devait à Voldemort et à ses séides d’avoir forcé les différentes instances magiques à devoir s’unir entre elles. Helga, en temps normal, se serait sûrement renseignée là-dessus.

« Des représentants de chacune des écoles de sorcellerie qui ont accepté participeront ainsi à nos cours. Il en va de l’image de notre vénérable école. »

Un tel évènement avait sûrement dû avoir des fuites. Helga se doutait bien de ce qu’il y avait derrière. En ayant formé et éduqué Voldemort en son sein, ainsi que de redoutables Mangemorts comme Severus Rogue, Poudlard était une école en perte de vitesse. Les autres autorités magiques internationales avaient réclamé sa fermeture. Le nombre d’élèves avait également diminué. Certes, Voldemort avait finalement été vaincu ici, à Poudlard, mais c’était un monstre engendré par cette école. Ce programme visait donc surtout à rassurer les autorités. Il était évident que la Confrérie chercherait à profiter de cet évènement. Cela, Helga le savait, mais, ce soir, elle s’en fichait. Tout ce à quoi elle pensait, c’était à Audrey qui lui avait demandé de la voir tout à l’heure à leur refuge… La Salle sur Demande.

Elles avaient découvert cette salle en troisième année, et Helga en avait protégé l’accès. C’était leur refuge. Ce qui la surprenait, c’était le regard très sérieux d’Audrey, et la manière dont elle avait dit ça. Machinalement, Helga repensa à toutes ces lettres inachevées, ces lettres où elle déclarait à Audrey qu’elle l’aimait… Elle n’en avait bien sûr envoyé aucune, mais cela ne l’empêchait pas d’y repenser.

*Que veut-elle bien me dire ?*

La Directrice laissa la parole à un autre professeur.

« …Ce bal sera l’occasion d’unir les différentes écoles, et nous travaillerons avec des volontaires sur des chorégraphies très particulières après les cours. Vous pouvez compter sur moi pour… »

Un bal ?! Helga avait perdu le fil ! Elle cherchait Audrey du regard, tandis que les plats se remplirent ensuite. Helga mangea assez rapidement, et, quand l’interminable cérémonie se termina enfin, et qu’elle apprit le mot de passe de Poufsouffle, elle se débrouilla pour s’éclipser. Helga prétexta tout simplement les toilettes, puis se dirigea vers le couloir qui menait à la Salle sur Demande. Elle constata que son Filet du Diable s’était rétracté, et se pinça les lèvres. Helga se rapprocha de la porte, qui était invisible. Ce n’était tout au plus qu’un pan de mur, qui forma toutefois rapidement une porte. Elle hésita un peu, puis ouvrit la porte.

La Salle sur Demande qu’elles avaient confectionné s’ouvrait à chaque fois sur un grand laboratoire, comprenant plusieurs pièces, avec des plantes partout. C’était là que Helga expérimentait ses plantes, ainsi que ses potions et ses engrais. Audrey était au centre de la Salle, assise sur un fauteuil, et semblait plus nerveuse qu’à l’accoutumée. Helga se mit à rougir sans trop pouvoir se l’expliquer. De quoi voulait-elle lui parler ? Elle aurait pu prétendre qu’elle ne le savait pas, et elle le prétendait d’ailleurs… Mais, au fond, elle le savait.

*Elle sait, et elle va me dire que c’est sans espoir, que c’est mort, que je me fais des idées, et qu’on ne doit plus se voir…*

Helga chassa cette vilaine pensée en se rappro chant, et dut se racler la gorge pour réussir à parler :

« Tu… Euh… Sacrée cérémonie, hein ? Tu as peur que des étudiants étrangers découvrent la Salle ? C’est pour ça que tu voulais qu’on se parle ? Je vais renforcer la sécurité… »

Depuis leur découverte de la Salle sur Demande et les possibilités que ce lieu unique offraient, c'était devenu en quelque sorte le lieu de retraite préféré d'Helga et Audrey à chaque fois qu'elles avaient besoin de se rencontrer, ou d'accomplir certaines tâches sans que personne ne vienne les déranger. Lorsque Audrey entra pour la première fois de cette cinquième année scolaire, ce fût pour constater qu'effectivement, que la salle était toujours aussi belle que quand elles l'avaient quitté il y a deux mois, à l'occasion des vacances d'été. Cela confirmait que la salle pouvait fonctionner avec une grande part d'autonomie, aucune des nombreuses plantes qu'Helga avait fait pousser ici n'était morte, même si de l'entretien allait sans doute être nécessaire. Mais Audrey se trouvait ici moins pour inspecter l'état des lieux après deux mois d'absence, que pour disposer d'un endroit où elle se sentirait en confiance pour parler avec Helga. Dès son entrée, la Gryffondor s'orienta vers la droite pour s'approcher d'un ensemble de fauteuils bleus, et soupira en se débarrassant de sa longue cape qui composait son uniforme qu'elle posa sur l'un des poufs, avant de prendre place sur le grand divan, pour attendre la venue d'Helga.

*Pas de retour en arrière...mais tu ne sais toujours pas comment lui annoncer ça Audrey...*

Pour être honnête, la jeune Gryffondor avait presque instantanément regrettée d'avoir dit à Helga de la rejoindre ici après le banquet. Elle ne voyait...pas de façon de faire en sorte que cette discussion n'en soit pas une qui soit difficile, et d'un autre côté elle savait bien que conserver ça pour elle, ne pas en parler avec Helga, ne ferait qu'aggraver les choses. Les yeux rivés sur le sol tandis qu'elle attendait Helga, perdue dans ses pensées, elle se redressa tout en restant assise lorsqu'elle entendit du bruit provenant du petit couloir d'accès, et elle finit par voir la Poufsouffle apparaître.

C'est une bonne idée Helga mais...non, ce n'est pas pour cette raison. Je...viens assois toi, s'il te plait.

Audrey sentait une boule dans le ventre qui grossissait à mesure que les secondes passaient maintenant. Elle attendit qu'Helga vienne, et qu'elle prenne place à ses côtés. Elle semblait à peu près aussi inquiète qu'elle, ce qui était normal considérant le fait qu'être aussi cryptique n'était pas forcément dans les habitudes d'Audrey...mais là...

Écoute je...j'ai voulu t'en parler dans le train déjà, et puis cet idiot de Bran est arrivé, et tu était si contente de l'avoir enfin remis à sa place que j'ai pas voulu casser l'ambiance. Je...je vois pas de façon vraiment "bonne" d'évoquer cette conversation alors...autant y aller.

Audrey glissa sa main entre l'un des coussins du divan, où elle avait dissimulée la lettre qu'elle sortit, et tint dans ses mains.

J'ai reçue cette lettre il y a un peu plus d'une semaine...il n'y avait pas d'adresse d'expéditeur, mais c'était Plume qui la transportait, et c'est ton écriture. Mais je...je crois que t'avais pas l'intention de me l'envoyer...

A ce niveau, sans doute Helga devait comprendre de quoi il s'agissait. Audrey lui tendit la lettre en question, et Helga pu en effet constater, en la dépliant et en la lisant rapidement, qu'il s'agissait d'un de ses nombreux brouillons, couvert de ratures, où elle expliquait en substance être amoureuse d'Audrey et de ne pas savoir comment le lui annoncer.

On s'était jurées de tout se dire Helga...surtout des trucs aussi important que ça et...et ça fait un an que tu me le cache. Pourquoi ? Est-ce que...je suis si terrifiante même pour toi, que tu aie peur à ce point de ma réaction ?

Il était intéressant de noter qu'Audrey ne semblait absolument pas rejeter les sentiments d'Helga, pas plus qu'elle n'avait l'air en colère ou quoi que ce soit du genre...mais il y avait en revanche un mix d'incompréhension et de déception. Audrey avait la réputation, qui n'était pas forcément déméritée, d'être une tête brûlée qui fonçait dans le tas, et elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait été en retenue pour des faits de violence lorsqu'on la cherchait ou qu'on menaçait ses proches. Mais jamais, au grand jamais, elle n'aurait fait le moindre mal à sa douce Helga, que ce soit physiquement ou par le biais d'insultes, et le fait qu'elle aie eu à ce point peur de lui avouer ses sentiments...lui faisait croire que ça n'était pas partagé. Peu lui importait que des Serpentards la voient comme une espèce de grosse brute, elle savait quelle était la réalité la concernant mais...que Helga la voie potentiellement ainsi ?

Helga savait qu’Audrey ne souhaitait pas lui parler de ses plantes, ou des mesures de sécurité nécessaires pour protéger la Salle sur Demande. Elles avaient estimé nécessaire de protéger cette salle, que la Confrérie du Basilic recherchait. Avec une telle salle, ils auraient pu améliorer dans leurs recherches sur la nécromancie, et cela, les deux femmes souhaitaient l’éviter. Cette salle s’était avérée indispensable pour leur permettre de préparer leurs potions et leurs plantes. Et, quand Audrey lui demanda de s’asseoir, Helga déglutit. Elle ne dit rien, sentant son esprit se refermer.

*Elle sait… J’ignore comment, mais elle sait…*

La jeune Helga alla s’asseoir à côté d’elle, et sentit toute son assurance s’envoler, fondant comme neige au soleil. Tandis qu’Audrey lui parlait, un grand vide se fit dans sa tête, un grand blanc. Elle aurait aimé avoir une répartie saillante à lui dire, mais rien ne semblait devoir venir. Audrey lui présenta l’une de ses lettres, et Helga se rappela alors cette tempête nocturne, quand elle avait perdu plusieurs de ses lettres. L’une d’elles avait dû atterrir dans le panier de Plume, qui s’était empressé de la délivrer à sa destinataire. Et Plume connaissait par cœur le chemin de la demeure d’Audrey, il pouvait y aller même avec une tempête à affronter. Helga ne dit rien, fixant la lettre.

Elle était pâle, blanche, et sentit la déception dans la voix d’Audrey. Elle lui reprocha de ne pas lui en avoir parlé depuis plus d’un an. Helga n’osait pas la regarder, même quand Audrey lui demanda si elle était si terrifiante que ça pour qu’elle n’ose pas lui en parler. Le petit génie s’était éteint dans sa tête, elle ne pensait plus à rien, comme une funambule suspendue au bord de la falaise. Elle serrait entre ses doigts sa lettre, ses doigts qui tremblaient nerveusement.

*J’ai mal au ventre…*

Ce fut la première sensation qu’elle ressentit vraiment. Helga n’arrivait pas à parler, ce qui fit qu’Audrey finit par se lever. Elle se dirigea vers la porte de sortie, mais, alors qu’elle se rapprochait de la porte, un Filet de Diable recouvrit la porte. Helga s’était relevée, et, dans le dos d’Audrey, elle se mit à parler :

« Je l’ai réalisé en cours d’année dernière… Mais j’ai jamais su comment te le dire, Audrey. T’as jamais été terrifiante pour moi… Mais je voulais pas ruiner notre amitié en te demandant plus que ce que tu étais prête à accepter. Je voulais te le dire, alors j’ai fait des lettres, mais j’ai jamais réussi à les finir… J’sais pas ce qui a bien pu se passer, mais… »

Helga se pinça les lèvres.

« Enfin, je suppose que tu veux partir, donc… »

Helga n’eut qu’à se concentrer un peu, et le Filet du Diable se rompit, permettant cette fois à Audrey de sortir.

« J’suis désolée… » soupira-t-elle d’une voix basse, retenant difficilement ses sanglots.

Pour Helga, il semblait impossible que ses sentiments soient réciproques. Audrey était une tête brûlée, fière, indépendante, qui avait déjà dit en première année qu’elle ne tomberait jamais amoureuse. Tête basse, Helga refusait de confronter le regard d’Audrey ; elle était au bord des larmes…

Du point de vue d'Audrey, qui n'était donc pas dans la tête d'Helga à pouvoir comprendre ce qui se passait dedans...cette réaction était exactement ce qu'elle avait eu peur qu'il se produise, et la raison pour laquelle la Gryffondor avait hésitée jusqu'au dernier moment à engager cette conversation. Helga sembla se fermer sur elle même instantanément, et elle devenait presque aussi blanche qu'un linge...et fuyait absolument son regard, tout en ayant les doigts qui tremblaient sur la lettre qui avait retrouvée sa propriétaire. Audrey quand à elle se sentit également très mal, pas pour les mêmes raisons, mais voir son amie dans un tel état par sa faute...
Immédiatement, ce fut comme si ses plus grandes craintes et ses plus grandes insécurités se matérialisaient. Même si il lui avait fallu un peu de temps pour vraiment l'admettre, Helga était une personne qui comptait énormément pour Audrey, et qui avait une espèce d'instinct protecteur à son encontre qui était très fort, qui s'était manifesté dès la première fois qu'elles s'étaient croisées, cinq ans auparavant.

Helga...

Rien n'y faisait, la pauvre Poufsouffle était tétanisée, incapable de bouger ou de parler. La question "est-ce que je te terrifie à ce point ?" semblait pour la Gryffondor avoir sa réponse par démonstration...et ça lui était insupportable. Si il y avait bien une personne envers qui Audrey n'avait pas envie d'avoir cet effet ou cette image, c'était bien Helga, et la voir ainsi dans un tel état de détresse la rendait triste...parce que c'était à cause d'elle et de sa présence. Audrey essaya de laisser un peu passer le temps, mais alors que Helga semblait bloquée sur place elle sembla comprendre que...qu'elle avait merdée, et gravement pour le coup. Sans doute aurait-elle du y aller de façon moins frontale, s'y prendre autrement, mais elle avait voulue des réponses rapidement et...il semblait bien qu'elle allait payer le prix de son impatience, une fois n'était pas coutume.
Elle baissa alors la tête vers le sol, retenant des larmes qui voulaient se manifester.

Okay je...je comprends...

Elle allait la laisser tranquille, s'éloigner pour de bon afin d'arrêter d'être un poids pour Helga. Elle se leva machinalement du divan pour se diriger vers la sortie, quand soudain le Filet du Diable, qui d'ordinaire s'écartait à sa présence, se referma pour bloquer l'accès. Audrey se retourna promptement, voyant qu'Helga s'était finalement relevée elle aussi, et sortant de son mutisme...elle tenta de s'expliquer. Il devint assez vite évident pour Audrey que Helga n'avait juste...pas su comment s'y prendre avec ces sentiments, et elle avait craint que cela n'empiète sur leur amitié qui était si particulière. Le Filet du Diable se rétracta à nouveau derrière elle, découvrant l'accès à la porte de sortie, en même temps qu'Helga supposait qu'elle voulait partir, et disant qu'elle était désolée...à deux doigts de pleurer sur place.
Audrey réagit instinctivement alors, en parcourant d'un pas vis la distance qui la séparait d'Helga et...en allant la prendre dans ses bras.

Nan s'il te plait ne soit pas désolée...c'est moi qui ai merdée je...j'aurais du m'en rendre compte...

Audrey posa l'une de ses mains à l'arrière du crâne d'Helga, cherchant à caresser doucement ses beaux et longs cheveux roux, et lui offrit une longue étreinte, avant de la mener à nouveau en direction du divan, où elle prit à nouveau place à ses côtés. Audrey avait eu plus que le temps de réfléchir à cette information au cours de la semaine précédente, celle que Helga était amoureuse d'elle, et qui lui avait fait voir certains des comportements changeants d'Helga en sa présence sous un jour différent...mais qui prenait sens maintenant. La jeune Gryffondor s'en voulait sincèrement d'avoir été aveugle comme ça, et d'avoir, même si ce n'était pas intentionnel, fait souffrir Helga.

Je suis vraiment une grosse nulle, et j'ai...j'aurais du t'en parler en étant moins frontale...c'est que...nan j'ai pas d'excuse valable à te fournir, je suis désolée...

Voir Helga dans un tel état de détresse n'avait pas manquée de la marquer profondément, et elle semblait s'en vouloir beaucoup.

Helga, t'es la personne qui compte le plus pour moi sur ce monde en excluant ma mère. Alors...à moins que tu ne veuille toi même mettre un terme à notre relation, ce n'est certainement pas ça qui va la ruiner...okay ? C'est juste que je...j'aurais jamais imaginée ça...je veux dire...

Audrey marqua une pause, inspirant un grand coup, avant de reprendre.

T'es intelligente, gentille, et belle comme un coeur...tout le contraire de moi. Tu...tu pourrais avoir n'importe qui qui te correspondrait plus je...je comprends pas comment...

Toute aussi Gryffondor soit-elle, cela n'empêchait pas Audrey d'avoir un bon nombre de complexes. Si elle avait de bons résultats scolaire, c'était en bonne partie aussi parce que Helga lui consacrait du temps pour l'aider dans ses études, mais elle se considérait aussi, et de très loin, bien moins belle que la Poufsouffle. Audrey n'avait pour ainsi dire pas de "formes" qui auraient du se manifester avec la puberté. Elle n'avait quasiment pas de poitrine, tant et si bien qu'il était rare qu'elle aie besoin de porter un soutien-gorge, et elle était à peu près certaine que les seules choses qui l'empêchaient d'être prise pour un garçon, c'était ses cheveux longs et son absence de pilosité faciale. Cela la faisait complexer tellement qu'elle se trouvait moche, hideuse même, et il était impensable qu'une personne aussi pleine de qualités qu'Helga puisse tomber amoureuse d'elle...

La situation lui échappait totalement. Ah ! Voilà pourquoi Helga préférait les plantes aux humains ! Les plantes ne vous mettaient pas dans tout cet état, elles ! Helga était sans aucun doute très douée dans les potions et en botanique, mais, dès qu’il s’agissait d’interactions sociales, elle se transformait en véritable tortue. Recroquevillée dans sa carapace, elle avait du mal à en sortir la tête. Elle ne s’attendait toutefois pas à ce qu’Audrey les ramène sur le divan, et à ce qu’elle lui présente ses excuses. Surprise, Helga s’était attendue à la voir partir, en lui disant qu’elle l’aimait beaucoup, mais qu’elle se faisait des illusions, qu’elle ne l’aimait pas… Rester dans la « friendzone », c’était une perspective terrifiante, et c’était pour ça que Helga n’avait rien dit, par peur du refus, préférant entretenir l’illusion que quelque chose était possible entre elles. Mais, au lieu de partir, Audrey lui indiqua qu’elle ne comprenait pas, car Helga était « intelligente, gentille et belle comme un cœur », soit tout le contraire d’elle-même. La surprise dans les yeux d’Helga se mua alors en une forme de sérieuse désapprobation.

*Comment elle peut dire ça ? Elle plaisante, ou quoi ?!*

Helga interrompit Audrey dans ses jérémiades en posant sa main sur la joue de la joueuse de Quidditch… Puis en allant brusquement l’embrasser. Le geste dut sans aucun doute surprendre Audrey, mais Helga avait, pour ainsi dire, décidé de couper son cerveau. En entendant Audrey, elle avait décidé d’agir instinctivement, et, tout ce que son instinct lui disait, c’était de l’embrasser. Elle se plaqua donc contre elle, et l’embrassa une première fois. Le contact dura quelques secondes, et Helga se recula alors un peu, surprise.

« Je… »

Difficile de dire laquelle des deux prit ensuite l’initiative. Tout ce qui est sûr, c’est qu’elles s’embrassèrent à nouveau. Une image valait mieux que mille mots ; un baiser valait, lui aussi, mieux que mille déclarations évasives à la voix tremblotante. Helga l’embrassa donc, et l’enlaça. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que, aussi douce soit-elle, elle serrait fort Audrey. Ses bras s’enroulaient autour de sa nuque, et elle continua à l’embrasser. Helga était alors trop secouée pour songer à glisser sa langue, elle se contentait juste d’appuyer ses lèvres sur les siennes, et ce fut finalement au bout d’une bonne minute que ce deuxième baiser se termina. Les joues rougies, Helga regardait Audrey.

« Toi, tu es forte, intrépide… Sans ton exemple, jamais je n’aurai fait ce que j’ai fait tout à l’heure à ce gros con de Bran. Avec toi à mes côtés, rien ne me semble impossible, Audrey. Depuis cette fois où tu m’as sauvé au sein du Poudlard Express et que tu as réparé mes lunettes, tout ce que j’ai fait, toutes mes plantes et mes potions secrètes… Je l’ai fait en priorité pour voir ce regard d’approbation et de fierté dans tes yeux. »

Helga sembla se pencher comme pour l’embrasser encore… Mais, au lieu de ça, elle pinça l’un des tétons d’Audrey. Elle savait que son amie complexait sur sa petite poitrine.

« Quelqu’un qui me correspond plus… Tu imagines une relation entre deux Helga, toi ? Deux cruches qui ne se parleraient jamais et n’oseraient jamais se regarder en face ! Et je t’interdis de te dire laide, Audrey ! Tu as le physique de ton caractère. Ce côté garçon manqué, c’est ce que j’adore chez toi. »

Elle se lova alors contre elle, dans une sorte de câlin improvisé.

« Je suis ta petite Helga, c’est comme ça que tu m’appelais en première année. Mais… En fait… Je te croyais hétéro’. »

Non vraiment, Audrey ne comprenait pas que Helga n'aie pas choisie mieux qu'elle. Évidemment, l'amour n'était pas quelque chose qu'on pouvait aisément contrôler, et même des philtres d'amour n'offraient qu'une "solution" temporaire car les effet finissaient par se dissiper, mais cela n'empêchait pas Audrey malgré tout de se dire que Helga pouvait avoir de bien meilleurs partis qu'elle ! L'arrogance, ou avoir un ego surdimensionné, n'étaient de toute évidence pas des défauts d'Audrey qu'on attribuait pourtant souvent aux Gryffondor. Quoi qu'il en soit, la jeune femme en était presque à vouloir convaincre Helga qu'elle méritait bien mieux, et ce pour son propre bonheur au long court...mais la Poufsouffle l'interrompit dans ses paroles quand elle posa sa main sur l'une de ses joues. Audrey, qui avait légèrement baissée le regard car elle peinait à affronter celui d'Helga, le redressa à ce moment, surprise de ce contact...de même que par le fait qu'elle vit le visage de son amie se rapprocher vivement du sien.

Hm !

Audrey se crispa sur place tout en écarquillant les yeux, et ce fut à son tour d'avoir son cerveau qui se mettait en sourdine. Elle...elle avait pourtant bel et bien sentie Helga déposer ses lèvres sur les siennes, son nez heurter un peu maladroitement le sien au passage. Ce fut un contact très bref, car Helga se retira au bout de quelques secondes à peine, et elle pu constater qu'Audrey semblait sous le choc et surprise. Il n'y avait cependant pas la moindre once de dégoût, ou le moindre réflexe de fuite, elle peinait juste à assimiler le fait qu'elle venait tout juste de...de vivre son tout premier baiser. Puis, alors qu'Helga sembla s'approcher à nouveau, Audrey qui marchait presque en mode automatique, s'approcha elle aussi, et cette fois lui rendit la pareille. Ses lèvres lui semblaient toutes chaudes du contact doux et sucré de celles de sa Helga, et si elle hésita quelques secondes quand à quoi faire de ses mains, le fait de sentir celles de la belle rouquine lui entourer la nuque l'incita à poser les siennes sur les hanches de la Poufsouffle. Ce ne fut pas techniquement un véritable baiser, ni l'une ni l'autre sur le moment ne se sentant assez aventureuse pour y ajouter la langue, mais cela n'empêcha nullement Audrey de sentir une forte chaleur remonter en elle, ainsi qu'une sorte de gigantesque poids lui être retiré des épaules. En silence, elles passèrent une bonne minute à ainsi frotter leurs lèvres l'une contre l'autre, et à se donner des baisers ainsi, comme pour s'excuser mutuellement d'avoir été aussi...bêtes, tout simplement. Délicatement elles se séparèrent, et Helga sortit de son quasi mutisme pour casser l'auto-flagellation que s'était imposée Audrey, mais aussi pour lui signifier qu'elle ne cherchait pas quelqu'un qui lui ressemblait d'avantage. De même, elle lui assura qu'elle ne la trouvait pas laide, et même qu'elle appréciait chez elle ce côté garçon manqué.

V-vraiment ?

Audrey complexait depuis un moment sur son physique, certes elle avait une carrure suffisamment athlétique pour avoir été prise dans l'équipe de Quidditch, et en tant que Batteuse de surcroit, mais son absence de formes féminines lui avait longtemps fait croire qu'elle passerait à côté de toute relation amoureuse pour la durée de son adolescence. Elle ne correspondait pas exactement aux traditionnels critères de beauté, mais quand Helga se lova contre elle avec une telle tendresse, elle comprit qu'elle était vraiment sincère. Elle se mit même à délicatement sourire au fait qu'Helga avoua qu'elle pensait que son amie était hétéro.

Et ben...figure toi que non...

Doucement, Audrey commençait à se calmer, et à sentir ce sentiment terrifiant d'abandon et de peur la quitter. Elle était encore hésitante, perplexe même quand à ce qui venait de se passer...mais elle ne pouvait pas non plus nier à quel point son coeur battait fort en ce moment, à quel point il était agréable pour elle de sentir Helga ainsi blottie contre elle et de pouvoir caresser ses cheveux, ni à quel point ce baiser avait été...bon.

Ma mère s'est posée la question je crois, mais j'ai jamais ressentie d'attirance vis à vis d'un garçon...quand aux filles c'est plus compliqué mais...tu sais ce baiser était vraiment pas mal alors je crois que je pourrais y prendre goût. Et tu sais quoi...je pense qu'il y a un moyen de le savoir tout de suite.

Encore quelque peu cryptique, Audrey fourra sa main dans l'une des poches intérieures de la cape d'uniforme que portait Helga, et en sortit le flacon de philtre d'amour.

Je t'ai vue le ranger quand je suis rentrée dans la cabine du train avant, et je comprends maintenant, ne t'inquiète pas.

Audrey aurait pu se sentir outrée d'imaginer qu'Helga veuille aller jusqu'à lui faire ingérer un philtre d'amour, et ça aurait sans doute été le cas vis à vis d'un élixir qui était permanent, mais ce n'était pas le cas. Elle voyait ça tout comme elle voyait ces tentatives avortées de lui dire par lettre interposée ses sentiments, elle avait tellement peur du rejet qu'elle en avait été à devoir établir des plans désespérés, et Audrey compatissait pour ça, et elle ne lui en voulait pas. Elle se redressa même légèrement sur le divan, et fit sauter avec son pouce le bouchon qui maintenait fermée la bouteille, ce à quoi Helga devait se demander ce qu'elle allait bien faire.

Corrige moi si je me trompe, vu que c'est toi l'experte en la matière mais...un philtre d'amour ne peut fonctionner que si le sentiment lui même envers la personne n'existe pas de base n'est-ce pas ?

Il ne fallu que la confirmation d'Helga pour que Audrey porte la flasque à ses lèvres, et avale d'une traite le contenu. Elle posa alors le flacon sur la table à côté d'elles, puis elle se mit à fixer Helga droit dans les yeux. Le principe d'un philtre d'amour était que son action était quasiment immédiate, et les effets étaient clairement visibles de par les changements très prononcés de comportement qu'il impliquait. Hors les secondes passèrent, et Audrey bien qu'elle fixait Helga du regard, ne sentait rien se produire...elle finit alors par hausser les épaules avec un air serein qu'elle n'avait pas eu depuis un moment.

Tu vois ? Je ne sens rien. Donc soit tu t'es loupée dans les grandes largeurs, ce dont je doute fort vu que tu es ma Helga...soit je...et bien je suis aussi amoureuse de toi. Tu aura beau me l'expliquer, je ne comprendrais jamais ce que tu peux trouver d'attirant chez moi...mais si malgré tout ça tu me veux toujours et bien...sache que tes sentiments sont réciproques Helga, et que je vais arrêter de te faire tourner en bourrique à ce propos.

Elle posa alors ses deux mains sur les joues d'Helga, et avant d'approche rà nouveau son visage pour aller l'embrasser, elle lui murmura un simple mais sincère:

Je t'aime...

Audrey semblait avoir du mal à y croire, et elle récupéra alors le philtre d’amour de Helga. Celle-ci avait pensé être plus discrète, alors elle rougit à nouveau quand Audrey lui expliqua l’avoir vu au Poudlard Express. Elle lui demanda alors de lui confirmer si le philtre d’amour fonctionnait sur une personne déjà amoureuse. Helga bafouilla en rougissant :

« Euh… Je… A priori, non… »

C’était encore une potion assez expérimentale, à vrai dire ! Les philtres d’amour étaient souvent des aphrodisiaques, ils pouvaient intensifier le désir, alors on les dissociait souvent des aphrodisiaques purs, qui étaient par exemple destinés à avoir une endurance sexuelle forte… Ou à avoir de fortes envies de faire l’amour. Les conventions restreignaient ce type de potions, mais elles étaient bien plus simples à faire que des philtres d’amour. Pour Helga, c’était même la base, car elle disposait de plantes libérant du pollen aphrodisiaque. Le pollen d’abeille, notamment, avait la réputation chez les Moldus d’être aphrodisiaque. Il servait dans la composition des philtres d’Helga. Ce n’était toutefois pas un philtre de ce genre qu’Audrey buvait, mais bien un philtre d’amour. Elle en avala plusieurs gorgées, suffisamment pour que la potion puisse faire effet. On pouvait en acheter dans les boutiques Weasley, mais Helga avait conçu le sien.

Audrey reposa le philtre, et Helga le récupéra, puis croisa le regard d’Audrey. Elles se regardèrent pendant une bonne minute, soit un temps suffisamment long pour se convaincre qu’Audrey l’aimait bien. Helga sourit alors, mais, quand Audrey chercha à l’embrasser, sa main s’interposa, se posant sur les lèvres d’Audrey.

« J’ai pas fait ce philtre pour te droguer, Audrey… Mais je savais que, si ce jour arrivait, celui où on serait dos au mur avec nos sentiments, on arriverait pas à y croire. Donc… Ce philtre, il est pour toi, mais aussi pour moi. »

Elle l’avala à son tour, finissant le contenu de la fiole, puis la posa. Elle soupira alors, et sourit à Audrey. Là aussi, aucun changement notable chez elle.

« Je crois qu’on en était au stade où tu venais me rouler une pelle… »

Helga se pinça les lèvres.

« À toi de prendre l’initiative… Mon amour. »

Audrey avait entreprit de fermer les yeux tout en approchant son visage de celui d'Helga, elle fut donc surprise et les rouvrit vivement quand ses lèvres ne sentirent pas les lèvres de la Poufsouffle, mais les doigts d'une de ses mains qu'elle avait mise en s'interposant. Elle eut sur le coup peur de s'être un peu emportée dans sa déclaration, mais Helga clarifia vite qu'elle avait l'intention de boire elle aussi le philtre d'amour, pour elle aussi lui prouver que ses sentiments étaient bien en réciprocité.

Oh...

Helga voulait surtout démontrer qu'elle n'avait pas eu comme objectif initial de la "droguer", mais d'avoir un moyen de contrer leur...propre bêtise sentimentale à toutes les deux. Difficile d'argumenter contre ça, au vu du fait qu'elles étaient passées pas si loin de ça de mettre leur relation à l'épreuve, tout ça par manque de communication des deux parties qu'elles formaient. Honnêtement, Audrey doutait qu'Helga aie de son côté quoi que ce soit à lui prouver niveau sentiments, mais le fait de la voir boire le philtre d'amour et n'avoir comme elle aucun changement de comportement ne manqua pas de doucement la faire sourire. Il fallait tout de même lutter des fois pour parvenir à arracher un vrai sourire joyeux de la part d'Audrey, Helga y parvenait plus souvent que d'autres, mais le spectre de la mort de son père et la certitude que des élèves au sein de Poudlard voulaient réduire son sacrifice à néant, tendait à peser de plus en plus lourd sur ses épaules...alors avoir un peu de véritable bonheur n'était vraiment pas malvenu.
Audrey sentit un peu de rouge lui monter aux joues quand Helga déclara qu'elle avait à reprendre l'initiative, là où elle s'en était arrêtée, à lui "rouler une pelle".

J'espère que t'es sûre de toi Helga, j'ai encore jamais fait ça donc ça va probablement être horrible.

Audrey se déplaça à nouveau légèrement pour être tout à fait à côté d'Helga, ses hanches collées aux siennes. Elle éprouvait un peu de stress à l'idée de ce baiser, surtout à l'idée de faire n'importe quoi mais...il fallait bien se lancer. Tournant alors la tête en direction d'Helga, Audrey glissa sa main contre la nuque de la Poufsouffle, une autre allant entrelacer ses doigts dans ceux d'une de ses mains, et cette fois, elle parvint bien à s'approcher assez pour l'embrasser. A nouveau, le début fut juste un frottement de lèvres, et puis elle hocha quelque peu sa tête sur le côté tandis qu'Helga faisait de même de l'autre. Audrey sentit la bouche de sa belle s'ouvrir, et elle en fit autant afin de délicatement, autant car elle voulait imprimer ce moment dans ses souvenirs que parce qu'elle n'avait pas envie de "trop" se foirer, glisser sa langue à la rencontre de celle d'Helga. La Gryffondor frissonna un moment sur place à ce contact si particulier, humide d'une autre langue contre la sienne, qui bientôt chercha à s'enrouler contre elle, mais aussi à pénétrer dans sa bouche. Très honnêtement, ça n'allait pas être le meilleur baiser de l'histoire des baisers, Audrey y allait un peu au jugé sans avoir aucune expérience en la matière, tâtonnant pour trouver un rythme approprié, et il en était de même pour Helga. Les deux jeunes femmes de fait partageaient ensemble leur tout premier vrai baiser, de même que leur première vraie histoire d'amour. Alors certes, il y aurait encore du travail à accomplir avant que l'une comme l'autre soient assez expérimentées dans l'art du "french kiss", mais ça n'empêcha pas ce premier baiser, tout aussi imparfait soit-il, de s'étirer sur la longueur et d'être l'une des choses les plus agréables qu'Audrey aie vécu de sa vie. Lorsqu'elles se retirèrent, au bout de ce qui fut bien plusieurs minutes non interrompues, Audrey sentit qu'elle avait diablement chaud, et qu'un mince filet de salive les reliait encore ce qui ne manqua pas de la faire rougir.

Wow je...j'aurais jamais imaginée que ça serait aussi agréable...même si honnêtement, ta façon d'embrasser ainsi que la mienne est catastrophique !

Signe évident que tout allait quand même mieux, Audrey se permettait de faire dans l'auto-dérision. Helga quand elle ne pourrait sans doute pas manquer le fait que les traits de visage de la Gryffondor semblaient s'être sacrément adouçis d'un coup, comme si à nouveau un gigantesque poids lui avait été retiré des épaules. L'amour donne des ailes comme on dit.

Hey du coup je pensais à un truc. Comme désormais tu es ma petite amie, ça veut dire qu'il faut que je t'emmène de temps à autres dans des expéditions qui ne consistent pas à ce qu'on risque nos vies. Tu dirai quoi d'un authentique rendez-vous amoureux autour d'un pique-nique ce week-end, suivi d'une excursion à Pré-au-Lard ?

* * *

Une semaine plus tard, le fameux week-end était enfin arrivé. Dire que Audrey avait été impatiente aurait été un doux euphémisme. Cette toute première semaine d'introduction à la cinquième année avait été pour le moins éprouvante, le rythme des études demandées et des devoirs grimpait avec le nombre d'années passées à Poudlard de façon générale, et celle-ci avec les BUSE à son issue promettait déjà d'être l'une des plus intenses. Si Audrey avait pu à cette occasion se libérer de certaines matières qu'elle avait en horreur, comme l'histoire de la magie, son projet de carrière chez les Aurors rendait un grand nombre de matières incontournables encore, ainsi que des scores aux examens bien au dessus de la moyenne. De quoi faire stresser n'importe quelle élève, mais Audrey était tenace et avait la volonté depuis toujours de faire ça, et puis comme elle et Helga partageaient pas mal de matières communes, elles avaient chacune pour elles de s'entraider lorsqu'il s'agissait des devoirs à rendre. Cette coopération leur permit entre autres de pouvoir finir tous leurs travaux à rendre la semaine prochaine, dès le vendredi soir, ce qui faisait qu'elles allaient pouvoir disposer du week-end. Allison et Neena les auraient normalement accompagnées, mais Audrey et Helga n'avaient pas particulièrement fait d'efforts pour cacher la nouvelle nature de leur relation, et leurs deux amies Serdaigle et Serpentarde avaient...bien compris pourquoi cette échappée à l'extérieur des murs du château allait se faire en couple.
Audrey s'était levée tôt pour faire les préparatifs de cette journée, elle avait donnée la veille rendez-vous à Helga à un endroit précis au niveau du grand lac, assez éloigné et tranquille. Chevauchant son balais magique, Audrey était venue un peu en avance pour s'assurer qu'il n'y aie personne dans les environs, que ce soit humain ou créature magique quelconque. Après s'en être assurée, elle s'était posée sur la petite île isolée, qui serait un endroit idéal pour passer du bon temps avec sa chérie. Étendant sur le sol une grande nappe carrelée rouge et or, qu'elle avait piquée dans la salle commune, elle prit place dessus. Comme le temps était encore assez estival en ce début de Septembre, et qu'elle n'allait pas en cours, la jeune femme avait pu choisir de prendre une tenue plus décontractée que son uniforme, composée d'un top blanc en laine ainsi que d'un short en jean et d'une paire de sandales car elle était pieds nus.

*Tout est bon, plus qu'à attendre...*

Ce premier « French kiss » au sein de la Salle sur Demande fut particulièrement savoureux. Helga frissonna sur place, et parvint à décoller sa langue de son palais, pour s’unir à la sienne. Un contact électrique, chaud et sensuel, qui poursuivit Helga pour toute la nuit. En fait, elle ne parvint pas à dormir, tellement excitée qu’elle remuait nerveusement dans son lit. Elle avait chaud entre les cuisses, et se masturba à plusieurs reprises au cours de la nuit, ce qui fit qu’elle dormit assez peu… Elle put se rattraper en cours d’Histoire de la magie. Si Audrey avait fui cette matière, Helga l’avait sélectionné pour ses BUSE. Ce cours était réputé pour son ennui mortel. Le professeur Binns était un fantôme de Poudlard, en charge de cette matière depuis des années. La légende disait que Binns était tellement ennuyeux que lui-même ignorait qu’il était mort ! Mais, comme Helga était à la base une Moldue, et qu’elle était après tout un peu plus érudite que Audrey, elle avait choisi cette matière, qu’elle complétait en général à l’aide de livres. Elle pouvait fort heureusement compter sur Allison, qui avait également choisi cette matière. Allison constata vite que Helga avait peu dormi, et, comme Helga ne savait pas mentir, elle lui avoua qu’elle avait embrassé Audrey.

« Ah, enfin ! Vous êtes vraiment très lentes, vous deux ! »

Helga, qui avait pourtant fait très attention à ce que personne ne sache la teneur de ses sentiments, rougit comme une pivoine.

« Ma chérie, la moitié de l’école était convaincue que vous aviez fait l’amour cet été ! »

Toute Serdaigle qu’elle soit, Allison était loin d’être prude. Elle laissa Helga dormir en paix contre son épaule ou sur la table, sans que cela n’émeuve particulièrement le professeur Binns.

Helga et Audrey s’affichèrent ensuite publiquement, et s’embrassèrent chaque jour, presque entre chaque cours commun. Fort heureusement, elles avaient beaucoup de matières communes, et Helga la prit naturellement par la main. Elles eurent droit à un sourire amusé de la part de Neena, qui ne sembla guère plus surprise qu’Allison.

« Tu savais que la moitié de l’école avait parié sur le fait qu’on serait ensemble cet été ? » lui demanda Helga.

L’homophobie n’était pas vraiment une discrimination répandue dans le monde des sorciers. Les sorciers avaient d’autres sujets de discrimination autrement plus importants. Même à la Salle Commune, Helga s’installait à côté d’Audrey, même si Audrey fit rapidement le choix de s’asseoir à la généreuse table des Poufsouffle. Ils étaient près des cuisines, et il était de notoriété publique que les Poufsouffle traitaient plutôt bien les gobelins en charge de la cuisine, de sorte qu’ils avaient droit à des portions généreuses. Le soir venu, la directrice McGonagall expliqua que les séjours à Pré-au-Lard seraient possibles dès le premier week-end. Cela tombait plutôt bien, car il faisait assez chaud. L’Angleterre vivait un nouvel été indien, et, malgré l’imminence des BUSE et l’accumulation de devoirs, il régnait dans Poudlard un parfum d’insouciance et de relâchement qu’on trouvait généralement à chaque été.

Helga et Audrey décidèrent d’organiser un pique-nique rien que toutes les deux. Après tout, elles avaient du retard à rattraper, mais, à Poudlard, les murs avaient des oreilles. Impossible de faire l’amour dans l’une des deux Maisons. La Salle sur Demande restait une hypothèse privilégiée, mais, avec l’imminence du week-end, Audrey avait plutôt envie d’un pique-nique privé. Allison et Neena n’en furent guère surprises. Elles étaient moins romantiques que les deux. Neena était même plutôt dominatrice, et son passe-temps favori était d’avoir des soumis. Maintenant qu’elle était en cinquième année, elle les prenait souvent en troisième ou en quatrième année.

Helga était une Poufsouffle, et elle aimait bien manger. De fait, elle se chargea donc de la préparation du pique-nique, optant pour un panier-repas assez garni. Les gobelins ne pouvaient rien lui refuser. Elle prépara donc des sandwiches, du miel, des gaufres avec du sucre et de la crème chantilly. De fait, la gastronomie était l’un des points de rencontre entre les Moldus et les sorciers. Helga prépara donc le repas, et une fois le jour venu, elle enfila des vêtements adaptés. Elle mit un chapeau de paille, et une robe légère estivale, blanche avec des motifs floraux qui collaient très bien à l’atmosphère de Poufsouffle. Mais, surtout, elle mit dessous un ensemble finement brodé, composé d’un corset semi-transparent, des sangles sur le côté, et une élégante culotte, également semi-transparente. En s’observant comme ça dans le miroir, Helga se mit à rougir. Elle avait acheté ça cet été sur une inspiration subite.

Maintenant qu’elle et Audrey s’étaient avouées leur sentiment, Helga flottait sur un petit nuage. Passée la surprise initiale, elle vivait finalement très bien cette situation, et semblait plus ouverte qu’avant. Elle était prête à accompagner Audrey à ses entraînements de Quidditch, et à la soutenir. Mais, pour l’heure, elle pensait surtout à sa sortie à Pré-au-Lard.

La vallée de Poudlard était une vallée assez grande, comprenant, outre l’école, le village de Pré-au-Lard, et divers hameaux étalés ici et là. La vallée descendait jusqu’à la côte, et on trouvait à vrai dire dans cette vallée tout ce qui servait à entretenir Poudlard. La région vivait par ce biais en véritable autarcie. Helga rejoignit la grande cour. Il faisait chaud ce week-end, alors les élèves s’agglutinaient dehors. Il était encore interdit aux plus jeunes élèves de Poudlard de rejoindre Pré-au-Lard, alors il se prélassaient dans une grande piscine que l’école avait mis à disposition. Helga avait reçu une carte d’Audrey lui donnant rendez-vous à un endroit précis. Elle prit donc le chemin de Poudlard, son panier sous le bras, mais finit par dévier. Elle s’aventura sur un sentier qui longeait le lac, et rejoignit finalement l’île. Helga sourit doucement en se rapprochant, à la fois excitée et nerveuse. Audrey était déjà là, et elle avait bien choisi, cette île était touffue, et il était facile de s’y dissimuler.

« Audrey ! Je suis là ! »

Elle avait amené le panier, avec les sandwiches, le fromage, le miel, le sucre, la chantilly… De quoi bien se régaler avant de passer aux choses sérieuses !

Audrey savait qu'elle était arrivée bien en avance par rapport à l'heure de rendez-vous qu'elle avait donnée à Helga, mais elle avait voulue s'assurer non seulement que l'endroit ne serait pas pris par quiconque aurait eu la même idée qu'elle, mais aussi pour s'assurer qu'il n'y aurait pas d'invité local impromptu. De fait, un Fangieux avait justement élu domicile sur cette petite île, mais comme il était seul, Audrey était parvenue sans trop de mal à l'évacuer sans même le tuer. Le fait était qu'Audrey avait d'excellentes notes en sortilèges et en défense contre les forces du mal, des compétences qu'elle avait malheureusement et malgré son jeune âge déjà du mettre à profit à de nombreuses reprises à Poudlard, mais un unique Fangieux n'était absolument pas un danger pour elle. Après avoir fait usage de Levioso et de Depulso pour envoyer la créature de l'autre côté de la berge, cette dernière avait fini par battre en retraite en constatant que la jeune sorcière était aussi capable d'user de sorts plus offensifs tels que Confringo ou Diffindo.

Bon, je crois que le message est passé.

Elle avait fait une patrouille à la suite de cet affrontement éclair, mais rien d'autre ne semblait s'attarder dans les environs, alors après avoir choisie un endroit sur la petite île où elles seraient à l'ombre et à l'abri des regards inquisiteurs, et qu'elle y posa la grande nappe au sol...Audrey se trouva finalement vite à n'avoir pas grand chose à faire. Monter la garde bien sûr, mais la jeune femme se trouva aussi à passer le temps en...plongeant dans son imagination. Pour être tout à fait honnête, Audrey n'avait pas pour intention ici de s'attarder uniquement sur l'aspect pique-nique avec Helga, et il y avait une très bonne raison pour laquelle elle avait choisie cet endroit qui était assez loin, tranquille, et discret. En s'allongeant sur la nappe de tout son long, Audrey soupira en se repassant dans la tête les diverses façons dont elle pouvait faire usage pour aborder le sujet. Un "problème" similaire à celui qu'elle avait eu la semaine dernière, mais les circonstances étaient ici bien moins dramatiques, d'autant qu'elle était à peu près sûre qu'Helga avait les mêmes pensées qu'elle.
Depuis le milieu de semaine, le temps pour Audrey de vraiment, et complètement, assimiler que oui Helga était sa petite amie, il lui arrivait en plus des baisers et de se tenir la main, d'avoir des regards sur Helga qu'elle n'avait pas eu auparavant. Forcément, maintenant qu'elles étaient en couple et que l'attirance d'Audrey envers la gente féminine ne faisait plus de doutes, et bien elle commençait à ressentir ce type d'attirance et d'envie à l'encontre de Helga. Elle s'en était rendue compte les quelques fois où Helga s'était débarrassée de la longue robe de son uniforme quand elles allaient à la bibliothèque, quand son regard avait tendance à filer le long des courbes de son corps, mais aussi tard le soir quand discrètement dans son lit...elle se masturbait en pensant à sa chérie.

Elle était d'ailleurs là, présentement, sur le point de le faire. Penser à comment aborder le sujet, qu'elle souhaitait qu'elles fassent l'amour ensemble, lui faisait aussi penser à quel point "sa" Helga était magnifique. Audrey avait commencée à sentir sa température corporelle monter légèrement, alors qu'elle avait entreprit de carresser son propre corps un peu partout. Les yeux fermés, elle tâchait d'imaginer que ses mains étaient en fait celle d'Helga qui explorait son corps, et qui lui disait à quel point elle aussi était belle et sexy. En se mordant la lèvre inférieure, Audrey avait passée une main sur l'un de ses petits seins, tout en commençant à glisser l'autre le long de son aine et à remonter le long de son short...quand elle entendit la voix d'Helga. Audrey se redressa alors promptement, surprise !

Je-J'arrive !

La jeune femme se leva précipitamment tout en se saisissant de son balais magique. Comme à son habitude, Helga préférait marcher plutôt que d'utiliser un balais, non seulement car la Poufsouffle aimait bien prendre son temps à profiter du paysage, mais aussi car elle avait disons...bien moins de facilités qu'Audrey avec un balais magique. Audrey émergea de derrière les fourrés, ayant enfourchée son balais pour un petit saut. Même si l'ïle ne se trouvait pas au beau milieu du lac, la quantité d'eau qui la séparait de la berge était tout de même assez profonde pour qu'il faille nager. La Gryffondor rejoignit ainsi Helga et...et vit qu'elle lui avait sortie le grand jeu.

Wow Helga tu es...magnifique...

Le regard amoureux d'Audrey ne mentait pas quand au fait qu'elle était sous le charme de cette belle robe et de ces collants blancs qu'elle portait. Elle invita ensuite Helga à monter elle aussi sur le balais. En temps normal, il était plutôt déconseillé à deux personnes de monter sur un même balais, mais celui d'Helga n'était plus "exactement" un modèle d'usine car elle l'avait fait modifier au fil des années, le trajet était très court, et elle maîtrisait son sujet. Elle fit donc traverser sans soucis Helga jusqu'à l'île, et elle pu voir qu'Audrey lui avait préparé un beau petit coin, complètement ombré, et surtout dissimulé de toutes parts.

Et voilà, on devrait être à l'abri de toute interruption ici. J'ai juste du faire comprendre à un Fangieux que cette île n'allait plus être sa maison le temps de notre pique-nique.

Audrey prit place assise sur la grande nappe, et quand Helga en fit de même elle lui vola un baiser dans le creux du cou, visiblement très heureuse et très excitée.

Tu m'avais cachée que tu allais me sortir le grand jeu avec cette belle robe...j'ai pas exactement de quoi rivaliser, mais en tout elle te va à ravir...vraiment...

Oh que oui, Audrey était VRAIMENT sous le charme, tellement que ses joues rougies peinaient à perdre leur teinte, et ce même alors qu'elles entreprirent de manger leurs sandwichs. Encore une fois, Audrey ne regretta pas d'avoir laissée cet aspect là à Helga, elle ainsi que de façon générale les Poufsouffles avaient les elfes de maison à la bonne, ce qui faisait qu'ils pouvaient avoir accès sur demande à de la nourriture de qualité.

Franchement, rien que pour ça, je regretterai presque de ne pas être à Poufsouffle. Pouvoir être dans la même maison que toi ne viendrait qu'en deuxième position je pense !

Comme quoi, être amoureuse ne l'empêcherait jamais de conserver sa personnalité quelque peu taquine, surtout que depuis le temps, Helga avait appris à...rendre coup pour coup lorsque Audrey la taquinait ainsi, ce qui forcément en cascade, lui avait appris à moins se laisser faire lorsque certains Serpentards venaient pour tenter de l'insulter. Elles finirent leurs sandwichs tout en parlant pêle mèle des cours qu'elles avaient déjà eu, du fait que leur relation semblait être sur les lèvres d'une partie de l'école, du bal à venir et d'autres choses. Puis, lorsqu'elles eurent fini le fromage et après s'être données un moment...Audrey finit par se déplacer pour se retrouver assise en tailleur juste en face d'Helga, et lui prendre les deux mains dans les siennes. La Gryffondor avait cet air sur le visage qui signifiait qu'elle avait quelque chose de très important à dire.

Alors avant toute chose Helga, ce que je vais te dire est important mais n'aura aucune connotation négative...du moins je ne pense pas.
J'ai cherchée pendant toute la semaine comment te le dire, encore, et comme je suis décidément nulle pour ça autant que j'y aille frontalement. Je...hum...j'ai pas choisie ce lieu par hasard pour être tout à fait honnête, et pas que dans l'optique de manger. Je...si t'es d'accord et si tu en as envie...je...j'ai très envie de te faire l'amour Helga...

C'était beaucoup moins romantique que ce qu'elle avait pensée dire initialement, mais par la barbe de Merlin, ce qu'elle tendait à perdre une partie de ses moyens quand il s'agissait d'Helga...

Venir en balai était évidemment une option, mais, avec ses collants et son panier, Helga n’avait pas voulu prendre le risque. Elle aurait dû tenir son balai à une main. Or, s’il y avait clairement un domaine où Audrey la surpassait, c’était le balai ! Helga n’avait jamais été très douée là-dessus. Quand elles s’étaient retrouvées dans la tanière des araignées, Audrey leur avait permis de fuir en utilisant son balai. Elles avaient volé toutes les deux sur le balai d’Audrey dans les interminables grottes, Helga utilisant sa baguette pour repousser les nombreuses araignées à coups de Repulso, voire de Confringo. Audrey avait les capacités de finir dans l’équipe nationale de Quidditch. En rejoignant les abords du lac, Helga sourit en la voyant arriver, et le regard d’Audrey sur sa robe, et sur ses collants, ne lui échappa pas. Helga rougit doucement, avant de grimper sur son balai. Elle s’appuya contre le ventre d’Audrey, tenant le panier d’une main, et Audrey décolla.

« Toi aussi, tu es superbe, mais ne me fais pas tomber ! »

Audrey avait déjà exploré tout le domaine en volant avec son balai, allant jusqu’à la plage au sud. Cette vallée était très riche, c’était l’une des rares zones magiques qui existaient encore et où les Moldus venaient rarement. Et les rares touristes qui s’approchaient finissaient toujours par partir, repoussés par les multiples sortilèges de protection qui avaient été dressés autour de la vallée. Audrey n’eut toutefois pas beaucoup à faire avant de conduire Helga sur l’île, qui longeait le lac. Helga posa le panier sur un tapis qu’elle étira et sortit de sa baguette magique. Un grand tapis à carreaux rouges sur lequel elle posa le panier. Elle vérifia ensuite ses collants, et soupira en constatant qu’il y en avait un qui s’était légèrement déchiré lors du trajet.

« Reparo. »

Elle pointa le collant avec sa baguette, et les morceaux de tissus se recollèrent. Elle sourit joyeusement, puis se retourna vers Audrey, qui semblait encore sous le choc de sa tenue.

« J’ai acheté ça cet été… Tu sais, l’année dernière, j’ai gagné plusieurs prix en concours de Potions et en Botanique. J’ai utilisé cet argent à bon escient, je n’ai pas acheté que des ingrédients, tu sais… »

Audrey avait chassé un Fangieux qui traînait par ici. Helga acquiesça, se rappelant de leurs premiers cours sur les créatures magiques. Il fallait cumuler plusieurs sorts pour retourner le Fangieux, car son espèce carapace le protégeait des attaques frontales. Elle sourit quand Audrey complimenta à nouveau sa robe, puis les deux jeunes filles s’installèrent. La magie aidant, les victuailles sortirent. Audrey avait même amené de l’alcool ! Un vin d’épines, de la troussepinette, un vin rouge vendéen qu’on servait pour l’apéritif, léger et sucré. Niveau fromage, elle s’était là aussi servie auprès des Français, en optant pour un fromage Saint-Nectaire. Il y avait également une planche de charcuterie en bois, comprenant son lot de saucissons finement découpés en lamelles, des tranches de jambons, de la sauce, des morceaux de salade… Helga faisait honneur à la réputation des Poufsouffle !

Tandis qu’elles mangeaient, elles évoquèrent les cours, ainsi que les prochains plans de la Confrérie du Serpent.

« La vallée abrite son lot de cryptes magiques scellées. Ils s’intéressent à la magie ancienne, c’est ce que Neena m’a dit. Apparemment, ils cherchent à reconstituer la Pierre philosophale. »

L’inventeur de la Pierre philosophe était Nicolas Flamel. L’alchimiste français avait traduit la Pierre, que les nouveaux mangemorts cherchaient à recréer.

« Lorsque Tu-Sais-Qui a pris le contrôle du Ministère de la magie, de nombreuses archives secrètes ont été volées dans le Département des Mystères. Toutes n’ont pas été retrouvées, et, d’après ce qu’elle sait, l’une d’entre elles permettrait de retrouver le laboratoire secret de Flamel… Tapi quelque part ici, à Poudlard. »

Autrement dit, les prémices d’une nouvelle aventure se dessinaient… Mais, tandis qu’elles parlaient, c’était une autre forme d’aventure qui vint leur occuper l’esprit. En effet, Audrey ne cessait de regarder ses collants. Helga avait retiré ses sandales, révélant ainsi que ses collants se terminaient le long de ses orteils, en les dessinant délicatement et sensuellement. Elle s’était couchée sur le tapis, et mangeait joyeusement, dégustant des fruits. Grappe de raisins, bananes, pommes… Le panier semblait sans fond. Helga avait fini avec le fromage, et soupira lentement. Cela devait bien faire une bonne heure au moins qu’elles mangeaient tranquillement, coupées du monde extérieur, quand Audrey s’assit en tailleur face à elle, et prit sur elle son regard sérieux. Helga rougit alors en serrant les mains d’Audrey sur les siennes. Celle-ci lui parla ensuite, et lui expliqua avoir envie de lui faire l’amour. Helga rougit alors plus furieusement, et se racla la gorge.

« Et bien, je… Tu sais, j’ai résisté à la tentation de mettre des aphrodisiaques dans ce repas. J’ai décidé de parier sur autre chose… »

Helga se releva alors, et, devant les yeux d’Audrey, elle déboutonna lentement sa robe. La robe tomba ensuite, révélant, dessous, la guêpière d’Helga.

« Voilà… Je me suis habillée comme ça, et ce n’était pas que pour manger du fromage avec toi, Audrey… Et j’ai bien vu que tu as beaucoup regardé mes collants, surtout depuis que j’ai retiré mes sandales… »

Crispant et décrispant ses mains, elle se rapprocha alors d’Audrey, et releva l’une de ses jambes, pour la poser entre les jambes d’Audrey. Elle se mordilla les lèvres.

« Je suis vierge, Audrey… Et tout mon corps t’est offert… Je veux que tu me fasses l’amour, longuement. Je n’aimerai jamais personne d’autre que toi, alors tout ça est pour toi… »

Elle espérait toutefois qu’Audrey ne la trouvait pas trop ridicule. Helga avait parfois l’impression que sa guêpière la boudinait…

En cet instant, toute autre considération avait quitté l'esprit d'Audrey pour se focaliser exclusivement sur l'instant présent, et le fait qu'elle avait demandée à Helga si elle voulait bien qu'elles fassent l'amour ensemble. La Gryffondor avait osée faire ce premier pas, qui était quand même une sacrée étape dans un couple, et si elle ne pensait pas qu'Helga dirait non, les possibilités que ça arrive n'étaient pas non plus complètement nulles. Il pouvait toujours y avoir des excuses comme le fait que c'était encore trop tôt, mais Helga, tout en rougissant magnifiquement bien, lui avoua avoir résistée à l'envie de mettre des aphrodisiaques dans le repas. Audrey pouffa sur le moment, oui ça aurait bien été possible de sa part ça tiens, Helga était tellement forte en botanique et en potions que pour elle, faire des élixirs de ce type était une formalité, et si ça n'était pas le cas ici, peut-être que ça le serait à une autre occasion.

Alors sortir avec toi va impliquer que je doive prendre quelqu'un pour goûter "tous" mes repas ?

Elle plaisantait bien entendu, mais elle était aussi et surtout intriguée par cet autre chose sur lequel Helga avait plutôt décidée de "parier". La Poufsouffle se redressa alors devant Audrey qui maintint sa position assise en tailleur, et en redressant son regard en même temps pour voir ce qu'elle faisait et bien...Audrey la vit glisser ses mains dans son dos, et sous ses yeux, commença à déboutonner la robe qu'elle portait, dans l'optique évidente de se déshabiller devant elle.

Helga...

La jeune Gryffondor se trouva comme hypnotisée par ce spectacle, auquel elle ne s'était pas attendue tout de suite, et qui ne manqua clairement pas de faire monter chez elle une douce mais réelle point de chaleur. Helga était magnifique dans cette robe estivale aux motifs floraux, mais quand elle s'en débarrassa en la faisant tomber le long de ses jambes, là, Audrey écarquilla les yeux en sentant son souffle lui manquer. Sa belle Poufsouffle n'avait vraiment pas fait les choses à moitié, car la voilà qui se trouvait à porter un magnifique corset avec une culotte assortie, et des lanières qui faisaient office de porte jarretelles pour ses collants blancs. Audrey...en resta sans voix, elle avait la bouche légèrement entrouverte car elle était sous le choc...de la beauté qui se tenait fièrement devant elle. Elle n'avait...honnêtement pas grand chose à dire sur le moment, car la façon dont elle était en train d'admirer Helga serait sans doute bien plus parlant que tout ce qu'elle aurait pu dire à ce moment. Audrey sembla toutefois sortir de son espèce de transe quand Helga s'approcha légèrement d'elle, et qu'elle posa l'une de ses jambes dans l'espace que les siennes créaient sur le sol, vu qu'elle était assise en tailleur. La Gryffondor se retrouva donc en "tête à tête" avec cette magnifique jambe recouverte d'un collant blanc, alors qu'Helga déclara clairement qu'elle souhaitait qu'elle lui fasse "longuement" l'amour, qu'elle s'offrait complètement à elle avec sa virginité, et que elle seule y aurait jamais droit. Audrey en resta encore un peu abasourdie pendant quelques instants, avant qu'elle ne semble reprendre ses esprits et sourire délicatement à Helga.

Et bien ma chérie...tu m'a "vraiment" sortie le grand jeu de ton côté.

Lentement, Audrey déplaça ses mains pour les poser sur cette jambe qui lui était offerte. L'une d'entre elle se posa sur la zone de son mollet, et l'autre sur le devant de sa cuisse, caressant la jambe d'Helga au travers de son collant, avant qu'Audrey n'avance un peu son visage pour aller déposer un baiser sur son genou. La jeune sorcière était aux anges, absolument conquise par ce qui lui était offert, et elle comptait bien le faire comprendre à Helga.

Je sais que tes parents sont des Moldus, mais tu es sûre de ne pas avoir une Vélane parmi tes ancêtres ? Tu es tellement sexy...

Les Vélanes étaient de magnifiques créatures qui ressemblaient beaucoup aux humains, et qui étaient connues pour user de leur beauté hypnotisante, littéralement, pour s'accoupler avec des humains qui les attiraient. Rares étaient les sorcières ayant véritablement des Vélanes dans leur arbre généalogique, mais Audrey trouvait le compliment de circonstance. Le fait qu'Helga portait en plus de ça un string ne lui échappa pas, et Audrey compléta son compliment avec une remontée de sa main jusqu'à l'une des fesses de la Poufsouffle. Puis elle invita Helga à s'allonger, et tandis qu'elle le faisait, Audrey se dressa alors sur ses genoux pour ensuite venir prendre place sur Helga. Posant ses main à plat sur le sol avec ses bras tendus pour se maintenir en hauteur, Audrey maintint ainsi son visage à hauteur de celui d'Helga.

C'est une grande première pour moi aussi, mais je vais faire de mon mieux. Et...tant qu'on y est...tu sera aussi la seule et unique pour tu sais, alors je t'avertis quelques années en avance pour que tu t'y prépare. Quand toi et moi on sortira diplômées de Poudlard, la première chose que je ferais, c'est que je te demanderai en mariage...

Elle laissa quelques secondes à Helga pour digérer cette information, avant de se pencher pour aller l'embrasser, longuement, puis de déplacer ses lèvres vers une de ses oreilles., et lui susurrer avec un sourire aux lèvres.

Et maintenant, je vais tâcher d'honorer la belle nymphe qui s'est offerte à moi...

Un bref baiser dans le creux du cou, puis Audrey se redressa alors, de façon à se retrouver agenouillée entre les cuisses écartées d'Helga. Audrey posa ses deux mains sur l'une des jambes de sa belle pour la soulever...et approcher ainsi son pied de son visage. En poussant un long soupir, Audrey plaqua alors ses lèvres sur la plante de ce pied délicieusement couvert par ce collant, avant de sortir sa langue et de commencer à la lécher là, remontant ensuite pour aller s'occuper de ses orteils. Comme Helga n'avait pas manquée de le noter, Audrey se trouvait un fétichisme pour ses belles jambes, et elle allait l'exprimer là, à grand coup de baisers et de caresses qui, progressivement, ne manqueraient pas de remonter le long de sa jambe...

De face, Helga allait plutôt bien avec cette guêpière, mais elle n’avait pas encore vu à quoi elle ressemblait vraiment derrière… De dos, la guêpière était encore plus irrésistible ! Audrey n’avait pas encore eu le temps de la voir derrière, et Helga sourit doucement. Elle flottait dans son petit nuage, ravie de voir qu’Audrey la trouvait à son goût. Il était objectivement peu difficile d’en douter, mais, dans l’absolu, Helga doutait toujours de ses propres qualités ! Néanmoins, le regard d’Audrey ne mentait pas. Sa partenaire se releva lentement, toujours un peu surprise par ce qu’elle voyait. Helga rougit doucement quand elle la compara à une « Vélane », et déposa un baiser sur son genou. Elle sourit doucement en secouant la tête.

« Arrête, tu me flattes… »

Helga connaissait les Vélanes, et on parlait beaucoup d’elles en ce moment. Elle n’en avait encore jamais rencontrés, mais Beauxbâtons avait des Vélanes, et on disait justement que, à l’occasion du grand bal qui aurait lieu avec les autres écoles, des Vélanes viendraient. Beaucoup de familles de sorciers françaises avaient en effet des Vélanes dans leur rang, ou étaient des descendants de Vélanes. Mais Helga n’avait pas de sang de Vélane dans ses veines… Elle ne pouvait donc que rougir quand Audrey lui fit ce doux compliment. Elle sursauta ensuite quand la main d’Audrey palpa ses fesses, mises à nu. Elle plia ensuite les genoux, et se coucha sur le sol.

Autour d’elles, les arbres se resserrèrent comme par magie, des lianes et des ronces supplémentaires poussant pour rendre l’île encore plus hermétique. Les branches s’étirèrent également en hauteur, et, tandis qu’Audrey s’allongeait contre elle, et qu’elle annonça à Helga son intention de l’épouser, des fleurs se mirent à éclore, diffusant de douces lumières dans ce cocon végétal.

« Audrey… »

L’épouser… Évidemment ! Pour Helga, cela ne faisait aucun doute, mais elle ne put lui répondre, car Audrey l’embrassa. Helga, qui commençait à sentir une boule de chaleur naître dans sa poitrine, dans le creux, la sentit alors dégonfler, fondant sur place. Sa main remonta pour empoigner les longs cheveux d’Audrey, et elle l’embrassa en réponse, un baiser beaucoup plus fougueux que celui qu’elles avaient fait dans la Salle sur Demande. Mine de rien, elles avaient pris l’habitude de s’embrasser depuis ! Leurs langues se mélangèrent sensuellement l’une à l’autre. Audrey rompit le baiser, et lécha l’une de ses oreilles, la qualifiant ensuite de « nymphe ». Helga la regarda en clignant des yeux. Sa partenaire se releva, puis se rapprocha de l’une de ses jambes. Elle attrapa l’une de ses jambes, et commença à lécher son pied. Helga soupira doucement en l’observant. Sans pouvoir trop se l’expliquer, la vision d’Audrey léchant sa plante, remontant sur ses orteils, glissant sur son collant, la fit soupirer. Elle gémit à nouveau, sentant la chaleur croître en elle.

Helga se mordilla lentement les lèvres. Elle la regarda, et releva son autre jambe. Peu adroite, elle fit de son mieux pour que son autre pied caresse la joue d’Audrey, glissant sur sa peau.

« Que ce soit clair… J’accepte de t’épouser, Audrey. Mais, puisque je suis une nymphe, je compte sur toi pour honorer mon corps comme il se doit… Ma chérie. »

Elle sourit à nouveau, et remua ses orteils contre les lèvres d’Audrey…

The Multiversity

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