HISTOIRE DE MEGAPOLIS
I/ L’ÂGE SOMBRE DES CIVILISATIONS
L’Histoire de Megapolis s’étale sur plusieurs dizaines de millénaires, et il serait vain et répétitif d’en faire un compte-rendu exhaustif. Comme tant d’autres planètes humaines, Megapolis a connu bien des évolutions, se caractérisant par un lent rapprochement des espèces humaines au fur et à mesure que la technologie se développait, si tant est que l’historiographie mégapolienne distingue schématiquement deux périodes : celle avant la révolution culturelle instaurée par le cerveau positronique, et celle après.
Cette période antérieure, on l’appelle de bien des noms : «
Âge Sombre », «
Âge des Civilisations »... Voire «
Protohistoire ». Après tout, sur Terre, on estime que la protohistoire aurait duré du 3[sup]ème[/sup] au 1[sup]er[/sup] millénaire avant Jésus-Christ. Sur Megapolis, où la technologie est la nouvelle divinité, il apparaît logique de considérer que la protohistoire s’étend de la période où les humains ont commencé à se structurer en sociétés, et celle où ils ont commencé à se structure comme
monde.
Sur Megapolis, l’année zéro du calendrier, c’est la découverte du cerveau positronique.
Avant cette période, il y avait donc plusieurs civilisations qui, tous les trois siècles, dominaient les autres. Sous l’influence de croyances divines abscondes, une civilisation venait à en dominer provisoirement les autres, avant de devenir décadente, et d’être remplacée au sommet du monde par une autre. Sous ce ballet latent des civilisations, les peuples évoluaient, abandonnant peu à peu leurs pratiques barbares, leurs rites ancestraux. Les échanges culturels se multipliaient, les guerres aussi.
Cet âge sombre, en réalité, est fort ennuyeux. Les Mégapoliens n’en ont d’ailleurs conservé que de très faibles traces, et seuls quelques universitaires et autres archéologues s’intéressent encore aux vieilles civilisations. Pour la quasi-totalité des Mégapoliens, tout cela fait partie de la Préhistoire, alors, qui s’intéresserait à ces vieilles antiquités ?
Cette période indéterminée exista vraisemblablement pendant des millénaires… Mégapolis était alors une planète où la magie existait (et existe encore toujours). Les anciens Mégapoliens inventèrent ainsi la technologie
magitech, une technologie consistant à raffiner et à exploiter la magie, pour concevoir des armes, des armures, des véhicules… La magitech fut au cœur de toutes les inventions de l’ancienne Mégapolis, et permit en un sens l’avènement majeure de la civilisation mégapolienne avec la découverte du cerveau positronique. En effet, la technologie magitech avait permis le développement d’automates de plus en plus ingénieux, des robots qui étaient essentiellement utilisés aux tâches pénibles ou difficiles, comme le travail dans les mines, le ramassage des ordures, les récoltes dans les champs. Les automates ne cessaient d’évoluer, ce qui amena à la prochaine étape dans l’Histoire de Mégapolis, sa révolution positronique.
II/ LA DÉCOUVERTE DU CERVEAU POSITRONIQUE
On doit l’invention du cerveau positronique au docteur
Isaac Schachner. Neurochirurgien talentueux et physicien de génie, le docteur Schachner était un élève de l’Université Beekman, une université finançant un institut de recherches sur les sciences neuronales, l’
Institut Beekman. Cet institut de pointe disposait d’éminents chercheurs qui étaient aussi les professeurs du docteur Schachner, à savoir les professeurs Strauss et Nemur. Ceux-ci menaient des recherches complexes pour augmenter les facultés intellectuelles de cobayes en s’aidant de la magitech, et plus particulièrement du mode de fonctionnement des automates. Les chercheurs avaient en effet découvert que les capacités d’apprentissage des automates étaient exceptionnels, et souhaitaient les dupliquer à un cerveau humain. Ils connurent un premier succès à l’aide d’une souris,
Algernon, qui fit preuve d’une intelligence accrue après avoir utilisé sur elle ce qu’ils appelèrent l’
antiparticule positron, improprement appelée « particule Positron » par les journalistes. Les recherches furent jugées satisfaisantes pour expérimenter sur l’être humain, et le choix de l’Institut se porta sur un élève de l’université qui présentait des déficiences mentales et qui s’était inscrit à des cours d’adulte pour apprendre à lire et à écrire,
Charlie Gordon. Apprenti boulanger, Charlie souffrait d’un retard mental important, et représentait un bon début de recherche.
L’expérience fut un succès. Charlie développa au bout de plusieurs semaines une intelligence exceptionnelle, et la nouvelle se répandit à travers tout le pays, plaçant l’Institut Beekman sous le feu des projecteurs. Malheureusement, leur victoire semblait être de très courte durée, car les scientifiques ne tardèrent pas à constater des traces de régression chez Algernon. La souris intelligente était peu à peu en train de redevenir ce qu’elle était. Usant de tout son savoir accru, Gordon commença à travailler sur cette dégénérescence. Il voulait comprendre les raisons ayant amené son organisme à rejeter les effets de l’antiparticule positron, et s’aida pour cela de l’aide d’Isaac Schachner. Celui-ci n’était que l’assistant des professeurs Strauss et Nemur, mais faisait déjà preuve d’une intelligence brillante. Tandis que les mois passaient, les facultés cérébrales de Gordon déclinaient de plus en plus, s’accompagnant notamment d’une forte instabilité mentale. Son intelligence semblait osciller, si tant est qu’il finit par être hospitalisé dans un asile, l’asile Warren, non sans laisser à titre posthume un journal abritant ses recherches.
Ce furent ses recherches qui permirent à Isaac Schachner de perfectionner la formule. L’institut Beekman était alors au bord de la faillite. L’échec de Charlie Gordon avait mis fin à la gloire éphémère de l’Institut, qui croulait sous les dettes de ses investisseurs, soucieux de récupérer leur argent avant que les médias ne les accusent de participer à des expériences eugéniques potentiellement illégales. Mais, par mémoire pour son ami, Isaac continua de son côté. Licencié et au chômage, il avait conservé avec lui les notes de recherches de son ami Gordon, qu’il retournait régulièrement voir à l’asile Warren.
Isaac finit par accomplir l’impossible en stabilisant la formule, et l’utilisa à nouveau sur Charles. Cela eut pour effet d’inverser la dégénérescence de son ami.
Le cerveau positronique fut finalement inventé.
III/ CENTRAL POSITRONICS
Il fallut un certain temps avant que les recherches d’Isaac n’attirent l’œil d’un investisseur. Une société privée décida d’allouer des fonds à ses recherches, car, si Isaac avait théorisé son « cerveau positronique », il manquait de fonds et de moyens pour vraiment concevoir ce dispositif. Malheureusement, il lui était impossible de restaurer le cerveau de Charlie Gordon. L’intime conviction d’Isaac était que la formule ne pouvait marcher que sur de jeunes enfants, voire des bébés. Il fallait que la formule agisse lors de la formation du cerveau pour amplifier ce dernier sans conduire à un phénomène de rejet par l’hôte. Cependant, aucun institut ni aucune fondation n’autoriseraient ce type de tests. Ironie du sort, le bâtiment qu’on offrit à Isaac avait abrité les anciens locaux de l’Institut Beekman, qu’il renomma pour l’appeler «
Institut Positronique ». Isaac avait également dû investir jusqu’à ses derniers crédits dans ce projet, et expérimenta sa formule sur son propre enfant, alors en gestation dans le ventre de sa femme, Kinnian. Nul ne sait à ce jour si sa femme, Kinnian, était volontaire pour ce projet ou non. Toujours est-il que leur enfant, qu’ils appelèrent « Algernon », devint le premier enfant doté d’un cerveau positronique.
Après le prodige Charlie Gordon, Algernon Schachner devint un nouveau prodige. Jamais aucun bébé n’avait progressé aussi rapidement.
Algernon fut le premier bébé recensé capable de lire avant de savoir parler ou marcher.
Algernon ne tarda pas à redéfinir tout ce que les scientifiques pensaient savoir sur le développement de l’intelligence. Alors qu’on théorisait souvent le développement de l’intelligence comme une série de paliers qu’un enfant devrait franchir pour acquérir les compétences intellectuelles fondamentales. Algernon balaya tout ça, et son cas fut proprement décrit comme miraculeux, ou scientifiquement inconcevable. Il fut ainsi acquis que la seule chose l’empêchant de marcher fut que ses os étaient encore trop faibles pour soutenir son corps, et il dut attendre que son corps se développe suffisamment pour savoir parler. Jamais il ne bafouilla, jamais il ne bégaya. Il ne pleurait pas davantage quand il avait faim. Algernon n’était pas juste un surdoué, il était, à bien des égards, un
nouvel être humain.
Évidemment, ce que ses parents redoutaient le plus, c’était la dégénérescence. À partir de quand les facultés intellectuelles d’Algernon allaient régresser ?
Elles ne régressèrent pas. Isaac Schachner avait de toute évidence vu juste, et, quand Algernon décrocha une thèse à l’âge de huit ans, il fut acquis pour le monde entier qu’une révolution avait commencé. Isaac Schachner devint l’homme le plus riche de la planète, et son fils en devint l’homme le plus influent. Rien ne semblait devoir refréner son intelligence. Après tout, les capacités intellectuelles ne cessaient jamais d’évoluer, et Algernon en fit la démonstration. À l’âge de vingt ans, il avait pour ainsi dire changé la face du monde, inventant des technologies énergétiques propres, permettant d’exploiter au mieux les ressources de la planète tout en assurant son ravitaillement.
Pour regrouper son talent, ses parents décidèrent de fonder à partir de l’Institut Positronique une société, qu’ils appelèrent «
Central Positronics ». Cette société devint très rapidement la société la plus puissante de la planète. Génie créatif à tout point de vue, Algernon était utile à tout niveau. Sur le plan politique et sociétal, il développa une nouvelle doctrine économique destiné à lutter contre les inégalités de richesses. Il écrivit des thèses politiques brillantes, et plaida en faveur de la création d’une organisation politique mondiale appelée à unir tous les pays. Sur le plan scientifique, il permit de faire gagner à la recherche spatiale probablement des millénaires, en inventant de nouveaux moteurs, et en parvenant à développer une nouvelle théorie scientifique qui parvenait à harmoniser la physique nucléaire et la physique quantique. Le premier vaisseau de l’humanité fut appelée «
Algernon », et parvint à coloniser une première planète.
À son apogée, Central Positronics était devenue une mégacorporation si puissante qu’elle dut se diviser en plusieurs branches, quatre branches :
- North Central Positronics, concentré sur la recherche spatiale,
- West Central Positronics, concentré sur le développement social et urbain,
- East Central Positronics, concentré sur le développement technologique et militaire,
- South Central Positronics, concentré sur la recherche cybernétique.
Algernon Schachner, l’homme le plus puissant qui eût jamais existé sur Mégapolis, rencontra à partir de ses cinquante ans de très importants maux de têtes, et des saignements de nez croissants.
À ce stade, il avait changé le monde en quelques décennies. Il avait mis à la faim dans le monde, et avait développé des stations spatiales géothermiques. Ses stations utilisaient l’énergie solaire pour la diffuser dans d’énormes centrales thermiques, et ainsi alimenter en énergie le reste du monde. Cette invention avait mis fin à l’exploitation des énergies-fossiles, et avait permis de développer une énergie bio’, propre, permettant la reconstruction de l’environnement. Il avait également inventé de nouveaux engrais, des pesticides qui permettaient de protéger les récoltes sans les contaminer. Et, sur le plan politique, son projet de fédération mondiale fut rendu possible grâce à ses efforts. Algernon Schachner avait mis fin à la guerre et à la faim dans le monde. Il avait également résolu le problème du réchauffement planétaire. Il ne restait alors plus qu’un problème pour lui à résoudre : sa propre mortalité.
Car la dégénérescence de Charlie Gordon existait bel et bien. Il en prit conscience quand il commença à avoir des migraines, ainsi que des tremblements nerveux, des spasmes musculaires sur tout le corps. Il prit conscience que son corps n’arrivait plus à suivre son intelligence hors normes. Algernon Schachner consacra alors les dernières années de son existence à l’intelligence artificielle, à trouver un moyen de perfectionner encore son corps.
Sous son égide, le transhumanisme avait fait un bond en avant. Central Positronics avait évidemment inventé des prothèses chirurgicales très efficaces, ainsi que des implants cybernétiques renforçant les caractéristiques et les performances de leurs utilisateurs. De telles inventions furent logiquement interprétées comme l’évolution naturelle de la magitech, et ces individus cybernétiques s’appelèrent « Positroniens ».
Outre sa dégénérescence, Algernon devait également réfléchir à son héritage. Le cerveau positronique était une invention brillante dont il était pour l’heure le seul propriétaire. Les différentes expériences menées au cours des années passées avec d’autres enfants n’avaient pas permis de reproduire ce cerveau chez d’autres sujets. En interrogeant son père vieillissant, Algernon eut finalement l’explication qu’il cherchait : il n’était pas son fils biologique, mais celui de Charlie Gordon et de Kinnian. Autrement dit, si la formule avait marché chez lui, c’était parce qu’il était le fils de Charlie Gordon, et que Gordon, dans ses notes de recherches, avaient modifié la formule. Isaac n’avait jamais réussi à la retranscrire fidèlement, ni à la reproduire. Le secret du cerveau positronique était mort avec Charlie Gordon.
Algernon Schachner consacra les dernières années de sa vie à perfectionner une IA qu’il avait conçu pour gouverner Central Positronics, et qu’il appela
Olympus.
Olympus fut l’une de ses principales réussites, et l’IA ne cessa de se développer dans tous les domaines. Elle était une IA centrale, qui était utile à tout niveau… Que ce soit pour le trafic urbain en se connectant aux GPS intégrés des voitures pour les faire changer d’itinéraire et ainsi éviter la formation d’embouteillages, pour la chirurgie en aidant les chirurgiens lors d’opérations complexes, pour la planification urbaine en concevant des cartes architecturales permettant de concevoir de nouveaux quartiers selon des critères harmonieux, ou pour le guidage militaire,
Olympus était partout.
Olympus devint l’âme virtuelle de
Central Positronics, et on l’appela par son nouveau nom :
Positron.
À la fin de sa vie, Algernon Schachner était devenu le nouveau Dieu d’un nouveau monde. Mégapolis n’était pas encore une oecuménopole, mais c’était désormais le prochain grand objectif. Les pouvoirs étatiques étaient désormais insignifiants devant la puissance colossale de
Central Positronics, qui disposait de sa propre armée privée, une armée plus puissante que n’importe quelle armée étatique. La technologie positronienne s’était diffusée dans le monde entier, et toutes les firmes de la planète exploitaient cette technologie.
La dernière œuvre d’Algernon fit l’invention de gratte-ciels si impressionnants qu’ils étaient édifiés au-dessus des nuages. Ces
mégatours étaient un défi à la gravité. Algernon passa ensuite les dernières années de son existence reclus dans son penthouse au sommet de l’une des mégatours, séparé du reste du monde, sombrant pour les uns dans la folie, perdu pour les autres dans son invention ultime. Ce qu’Algernon fit dans ses dernières années de solitude devrait rester à jamais inconnu du grand public. Ce fut dans son penthouse qu’Algernon Schachner se donna la mort. On le retrouva mort un matin dans son bureau, un pistolet à la main, une balle nichée dans son crâne.
Il laissait derrière lui Mégapolis.
Algernon Schachner ne s’était jamais marié, mais il était acquis qu’il avait eu beaucoup d’enfants, en grande partie parce que son cerveau surdéveloppé induisait une forte libido.
Son suicide ne fut jamais expliqué, pas plus que les deux éléments qu’Algernon avait laissé derrière lui, et qui semblaient être liés… Le premier était une courte lettre, comprenant quatre mots :
Une Fleur pour Algernon
Et, enfin, dans un bocal, une rose qui appartenait, disait-on, à sa mère :
IV/ L’ÂGE POSITRONIEN
Avec la mort d’Algernon, Mégapolis avait atteint un point de non-retour. Officiellement, il existait encore des États, mais ces États avaient une puissance de plus en plus résiduelle.
Central Positronics s’était implantée dans tous les secteurs, contrôlant le secteur bancaire, les plus grandes sociétés de construction, édictant ses lois et ses normes. L’influence de la société ne cessait d’évoluer, et s’attaqua également à la maternité et à la naissance. Les technologies développées par Central Positronics permettaient d’obtenir des données très précises sur chaque enfant, et ainsi d’orienter au mieux le choix des parents. Non seulement la firme pouvait détecter toutes les tares génétiques de naissance, mais elle pouvait aussi, en lisant le code génétique, orienter les parents vers les carrières les plus adaptées à leurs enfants. Une société nouvelle se façonnait, et, peu à peu,
Positron devint le guide de l’humanité, un Dieu numérique et technologique veillant au développement de ses ouailles.
Central Positronics était dirigée par une assemblée de scientifiques et d’hommes d’affaires : le
Consortium. Toutefois, le Consortium, dans sa première version, n’était qu’une entité fictive, car
Positron était le véritable dirigeant de la firme. Les dirigeants du Consortium ne faisaient tout au plus que veiller au bon entretien de
Positron, et à traduire au mieux ses directives. La première grande mission de
Central Positronics fut de partir à la recherche des enfants d’Algernon, dans l’espoir de retrouver chez eux de potentiels génies. Il fallut tout le savoir-faire de
Positron pour identifier les héritiers potentiels. Pour cela,
Positron avait accès à l’intégralité des registres d’état civil du monde entier, et utilisait ses processeurs monstrueux pour identifier l’ADN d’Algernon. Plusieurs enfants furent ainsi retrouvés, et formèrent le nouveau Consortium, chacun des enfants d’Algernon ayant hérité de ses capacités devenant ses «
Héritiers ». Peu à peu, les Héritiers d’Algernon s’emparèrent du Consortium, et s’évertuèrent à poursuivre l’œuvre de leur père : améliorer Mégapolis… Mais aussi la formule du cerveau positronien.
La rose laissée par Algernon dans son bureau était le principal indice du Consortium. Ce n’était pas une rose ordinaire, et les éléments la composant étaient inconnus. Ils arrivèrent à la conclusion que cette rose venait d’un autre univers, et que c’était l’utilisation de cette rose qui avait permis à Charlie Gordon de perfectionner la formule.
Le Multivers n’était pas un objectif inenvisageable pour
Central Positronics. En ayant percé le voyage dans l’espace à travers la téléportation quantique, la corporation avait aussi découvert l’existence d’autres mondes.
North Central Positronics, qui avait pour tâche la recherche spatiale, se focalisa ainsi sur la recherche multiverselle, sur une cartographie du Multivers ayant pour but d’identifier l’origine de la Rose. À cette fin,
North Central Positronics envoya dans le Multivers des capsules autonomes qui s’implantèrent dans des mondes, les étudiant, et formant ensuite des colonies discrètes, souterraines… Les
Dogans. Ce fut l’une de ses structures que les Uatéennes découvrirent sur le Tekworld.
Sur Mégapolis, l’Histoire fut réécrite. Charlie Gordon devint «
Algernon I », et Algernon Schachner devint «
Algernon II ». On inventa le «
Jour d’Algernon », jour où Charlie Gordon reçut la formule originelle, et devint Algernon I.
Tandis que les siècles passaient,
Central Positronics continua à se développer. La planète toute entière devint le refuge d’une seule et unique ville, tandis que Mégapolis se lançait à l’assaut de la conquête spatiale. Des mégacorporations furent créées, rivales entre elles, mais qui, en définitive, appartenaient toutes à
Central Positronics, que ce soit par l’intermédiaire de leurs capitaux ou des sociétés de direction qui les contrôlaient. Le siège de
Central Positronics était le cœur de Mégapolis et de l’Empire humain.
La conquête spatiale de Mégapolis amena les humains positroniens à rencontrer d’autres formes de vies… Et notamment les Xénos.
V/ UNE FORCE GALACTIQUE ET MULTIVERSELLE
Mégapolis est aujourd’hui une planète très fortement développée, le cœur d’un vaste empire galactique qui se livre à une guerre féroce contre les
Xénos. Les conflits cosmiques entre ces deux forces sont très impressionnants, et Mégapolis peut compter sur le soutien de bien d’autres forces galactiques, qui se liguent ensemble pour combattre les Xénos. Mégapolis dispose de sa propre armée spatiale, qui ne cesse de croître.
Parallèlement, la firme continue ses recherches à travers le Multivers, utilisant comme toujours des sociétés-écrans, qui n’ont parfois même pas conscience qu’ils obéissent en réalité à
Positron.
Le Consortium désigne désormais un regroupement de plusieurs PDG appartenant aux principales corporations de Mégapolis… Mais, comme toutes les anciennes versions du Consortium, ils obéissent avant tout aux préconisations de
Positron, l’équivalent d’un Dieu omnipotent et éternel au sein de Mégapolis.