Qu’est-ce qu’elle en avait à foutre que la ville se soit élevée ou que le baroudeur l’observe ? Elle n’avait d’yeux que pour lui. Toute son attention était centrée sur lui. C’était bien plus facile de s’occuper d’un problème si immédiat, tant physiquement que temporellement, plutôt que du sens de la vie. De sa vie.
Alors elle le prit par le col et le souleva du sol. Elle était si puissante qu’elle en était capable. Et sans lui laisser le temps de réagir, elle le coucha par terre, accompagnant le mouvement de son propre poids. Lui était allongé. Il n’avait pas pu rebondir bien loin, rencontrant alors l’opulente poitrine de sa…
« Stagiaire ! Putain d’excuse de merde ! »
Tout en Nikita transpirait l’intensité. Ses émotions étaient dans le rouge. Les veines sur les muscles de ses bras, de son cou et ailleurs pulsaient. Il était hors de question pour Ulrik de quitter cette proximité qui avait tout d’une prison de chairs. Il reçut même des postillons tellement Nikita se fichait de se retenir, d’être en contrôle.
« Donc on laisse crever les enfants, c’est ça ! On ferme les yeux et on se barre ailleurs ? Si on ne voit plus les drames, alors ils cessent magiquement d’exister ?! »
Elle se releva juste ce qu’il fallait pour imprimer au fer rouge l’empreinte de sa baffe sur sa joue. Il y avait de quoi assommer un bœuf dans cette frappe. Sans expliquer son geste, elle releva son buste alors que ses jambes étaient de chaque côté de son corps et son cul posé sur ses abdominaux à lui. De la force de ses doigts, elle arracha son haut pour exhiber ses seins.
« Donc les plaisirs du Colisée ! Du sexe et du sang pour éviter que la populace réfléchisse ? C’est ça, notre plan ! On se tabasse la gueule jusqu’à ce que combien d’os craquent ? On baise jusqu’à ce que la planète explose ? »
Elle ne voulait pas qu’il lui réponde. Pas tout de suite ! Alors elle lui retomba lourdement dessus et écrasa son visage de ses seins lourds. Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait. Elle ne se reconnaissait plus. Tout comme elle devait admettre que c’était peut-être ENFIN la crise existentielle qu’elle aurait du faire là-haut dans les étoiles. Elle était restée amorphe auprès de ses lutins. Toute sa vie s’était effondrée. Et il avait fallu ce baroudeur pour remettre la machine en route ? Si ce qu’elle vivait passait par les cinq étapes du deuil. Elle en était donc à la seconde avec la colère. Bientôt, elle marchanderait.
Nikita se releva et, essoufflée, le regard brûlant d’intensité, regarda Ulrik. Tous ses sens étaient à l’écoute de ce que cet enfoiré qui n’était pas un héros allait lui répliquer.