
Shayne Hannigan, ou peut-être « Dark Jeannie »?
Pour quoi, exactement? 10 secondes de gloire sur la caméra d’un journaliste pour avoir survécu à une attaque de super criminel? Une vie remplie d’amertume à tenter de sauver une population ultra ingrate? Faire n’importe quoi, ce n’est pas ça le chaos! On ne peut même pas dire que l’être humain est chaotique, il faudrait inventer un nouveau concept extérieur à l’ordre et au chaos! Vos existences sont un affront à l’entropie! »
Je la regarde, ses paroles étant incompréhensibles et incohérentes pour moi. Croit-elle réellement à ce qu’elle vient de me dire? Parce que là, vraiment, ce n’est plus de la naïveté. La raison l’emporter sur la bêtise? Elle a regardé le monde, récemment? Avec les médias sociaux, la stupidité humaine est devenue endémique. Les imbéciles, enhardis par la présence d’autres imbéciles crachent leur venin et leur poison, mentent et trichent pour rendre leur point de vue valable et continuent d’être d’un rare égoïsme. Il n’y a pas davantage d’unité et pourtant, ce ne sont pas les super héros qui manquent pour tenter d’amener un idéal humain plus sain… Mais non! Plus on leur facilite la vie, plus les humains régressent. La technologie, de plus en plus présente, fait qu’ils sont désensibilisés. Vous voulez un exemple? Ces voitures capables de se conduire toutes seules, tiens.
Une des personnes que j’ai rescapées aurait fini quadraplégique sans moi. Elle s’est fait percuter par une voiture dont la conduite automatique a connu une défaillance et la conductrice était en train de faire une courte sieste en attendant d’arriver à destination. Un conducteur normal, indépendamment du système automatique, serait quand même resté concentré sur la route car la technologie n’est pas toujours fiable. On a atteint un tel point de non-retour qu’il faut écrire sur les sacs d’arachides : contient des arachides. Et Helena continue de croire qu’elle peut changer les choses, sauver l’humanité? Cette espèce mérite l’extinction, c’est un cancer dangereux qui tues lentement mais sûrement tout ce qu’elle touche! Comment peut-elle ne pas s’en rendre compte? Personne n’est aussi aveugle! Pas quand les faits sont aussi flagrants, aussi évidents! Non, ce n’est pas vrai, c’est impossible!
Et quand elle me dit qu’elle va aller aider la ville au lieu de rester avec moi (elle ne dit pas la dernière partie mais c’est la conséquence logique), je l’attrape par la cheville. Ne me demandez pas comment j’ai rampé si vite dans sa direction mais je l’ai fait. Reste, que je lui dis. Et ce n’est pas un ordre, comme tout à l’heure, c’est une demande désespérée de quelqu’un qui a… Bien faute de mieux qui a besoin d’un héros. Ou d’une héroïne dans ce cas-ci. Ce qui va la placer dans un intéressant dilemme. Est-ce qu’elle va sauver la ville de cette super héroïne en train de tout détruire ou est-ce qu’elle reste avec la véritable menace qui a causé tout ce chaos car la laisser dans un tel état, s’il se transforme en épisode de rage psychotique, serait encore pire? Possiblement pire, précisons-le. Et j’imagine aussi que ce n’est pas tous les jours que son adversaire passe de force implacable à un être vulnérable et suppliant pour un peu d’attention sincère.
La balle est dans son camp…