Le pseudo Chevalier-Noir en oublie Sélipa. Mais pas seulement. Orgueil aussi ne fait plus partie de ses pensées. De toute manière, ce dernier a encore disparu. Aucune des deux femmes n’arrivera à lui mettre la main dessus. Sélipa a éprouvé ses capacités à disparaitre et agir depuis couvert. Ou les ténèbres. Les deux combinés également. A cet instant, la Reine tue. Un carnage sans émotions. Femmes, vieillards et bébés y passent. Elle rit soudainement à la pensée que dans sa destruction, tout le monde est égal. Elle combat, tranche et brûle. Son armure de fer noir se modifie sans cesse. Elle s’adapte pour transpercer le cœur de cet homme. Ou se rigidifie dans son dos pour faire rebondit la lame d’une épée d’un soldat qui… est déjà mort. Tout le monde découvre la « faible » jeune femme sous le fer noir. Ce sourire de dents aiguisés. Cette folie dans la prunelle de ses yeux.
Quant à Orgueil ? Il tue lui aussi. Mais il cherche avant tout. Les biens les plus précieux des gens au pouvoir dans cette ville. Livres, artefacts. Peu importe le support de l’information tant qu’elle possède de l’importance. Inévitablement, cela le fait monter au dernier étage de ce bâtiment. La vue à travers une fenêtre lui apprend que la Dame-Méduse a été courroucé. Il y a des cadavres au niveau de la porte de la ville. Les gens courent mais ne savent plus si la sécurité se trouve au-dedans de la muraille ou dans les champs. Rapidement, Orgueil retrouve la Dame-Méduse. Elle tue. Elle cherche son jouvenceau qui crachera son foutre dans sa matrice. Puis le conquérant retourne à son pillage intellectuel.
Ce sont les cris et les litres de sang qu’on rencontre en retournant au niveau du plancher des vaches. Un carnage effroyable. Si les deux femmes sont incapables de s’entendre, il est clair pour tout le monde que leur potentiel combiné est grand. La liste des morts s’allonge de minutes en minutes. Une minute est très long quand les yeux d’un enfant voient son voisin qui lui donnait toujours un petit dessert sucré mourir à quelques mètres de lui. Puis dans la poignée de secondes qui suit, la mégère de femme de son voisin sympa. Une autre poignée de secondes encore et ce sont les parents qui chialent, hurlent à faire péter des tympans et infliger des traumatismes à l’enfant.
Sélipa tue et tue. Et dans son massacre, elle n’espère qu’une chose : de la résistance ! Qu’on lui apporte un héros. Un ancien chevalier à la retraite encore capable de vaincre les éléments les plus prometteurs de la garnison de défense de cette petite ville. Peut-être même un génie endormi qui verrait dans le stress intense le réveil de ses pouvoirs ! Mais… rien. Au mieux, la résistance prend le visage du nombre. Individuellement, il n’y a personne qui puisse lui tenir tête. Il n’y aurait que… la tentation est évidemment grande. L’opportunité serait à saisir après tout ! Cette grande gueule en fer noir. Sa geolière qui n’a pas pensé qu’elle rendait la liberté à leur esclave en attaquant le chef pitoyable de cette bourgade. Et là… elle lui présente son dos.
Orgueil : « Oublie. »
Cette voix à lui faire grincer les dents. La Première Esclave pourra se retourner à sa vitesse de super guerrière. Le conquérant n’est pas (plus ?) dans son dos. Pourtant, ses lèvres ont dû être qu’à quelques petits centimètres de son oreille, non ? Et comment a-t-il pu intervenir précisément à la naissance de ces pensées ? A ce moment précis où une attaque traîtresse pouvait avoir lieu ?
Mais pire que tout : où est-il donc encore passé ?!
Reine : « Ah ah ah ! Tu es une sacrée salope, esclave ! Mais tu as un don incroyable pour le meurtre, ça, je le reconnais ! Ah ah ah ! »
Un massacre (trop) facile. Aucune résistance. Des fuyards se dispersant dans tous les sens et tous les bâtiments. Une Dame-Méduse perpétuant ses propres actes dans les champs au-delà des murs qui ne protègent plus mais emprisonnent.
Ce n’est qu’une question de temps avant de passer à autre chose. De reprendre la marche forcée avec le collier de fer noir autour du cou. La chaîne cliquetante. Les piques de la Reine. Mais… Sélipa va devoir choisir. Epargner les enfants ou non ? Elle a tué en suivant le mouvement. Mais elle doit maintenant être assez lucide pour remplir sa mission et se préparer aux conséquences de son choix. Assassiner d’innocentes vies maintenant ? Ou les épargner et devoir les supporter jusqu’à qu’ils meurent ? Ou qu’elle meurt…