Du haut de ses 23 ans, Herebos est le Prince héritier du royaume de Papua. Fils du Roi Tomeyrus et de la Reine Khaora, il est aussi le grand-frère de Rhian Thoris, sur laquelle il a toujours veillé. Premier des enfants de la Couronne, il est appelé depuis le début à devenir un jour le futur roi de Papua. Cette mission, Herebos l’a toujours accueilli, et a toujours été élevé pour. Il a été instruit dès son plus jeune âge à l’étendue des talents nécessaires à gouverner : la lecture, la science, la politique, et les armes. Herebos est de base un artiste qui aime faire des tableaux, des poèmes, mais aussi un guerrier aguerri, qui a appris à manipuler l’épée et la magie.
Conformément à son cursus, il a fait à son adolescence ses classes militaires auprès de l’Empire de Mijak. Herebos a toujours refusé à ce sujet le moindre traitement de faveur, et a donc mené des croisades et des campagnes risquées. Il s’est fait à cette occasion quelques solides connaissances et compagnons d’armes, comme le guerrier Cahir, ou le vampire Alexandre Dowell. Au cours des campagnes menées pendant ses classes, Herebos a ainsi participé au siège d’une nécropole maudite, à travers des montagnes perdues, si loin de chez lui. Il côtoya également Les Amazones. Jeune homme pétri d’arrogance et de certitude, Herebos connut auprès des Amazones ses premières défaites en duel. Il défia notamment la belle et redoutable Persée, qui le battit. Le jeune adolescent fougueux et tempétueux apprit au cours de ses classes à devenir un homme.
Tempétueux et fougueux, Herebos le fut en fait assez souvent. L’arrogance allant de pair avec la jeunesse et l’insouciance, il rêvait depuis toujours de rejoindre la ville, loin du Palais doré. Son père se refusait toutefois à cette idée, et Herebos ne pouvait visiter Papua que sous bonne escorte, des visites frustrantes, ne lui permettant pas d’apprécier au mieux la ville. Très proche de sa petite-sœur, Rhian, il communiqua à cette dernière son espièglerie, et son romantisme. Mais ce fut finalement Rhian qui trouva un passage secret permettant de rejoindre la ville, grâce à l’aide de Kazima, la fille de la magicienne des Thoris, Kleeah. Kazima était proche de Rhian, et lui montra donc un chemin pour rejoindre la ville. Herebos et Rhian s’y rendirent donc, et explorèrent Papua le soir. Tout allait bien, jusqu’à ce que, un jour, Rhian ne surprenne au marché un enfant affamé ayant volé une pomme. L’enfant s’était réfugié dans une ruelle, poursuivi par les gardes du marché, qui menacèrent de le rouer de coups. Rhian s’interposa, et l’un des gardes la gifla. Furieux, Herebos s’interposa alors, brandissant sa dague pour la défendre. Mais, là où il n’avait alors combattu que des instructeurs, il se confronta à une bande. Herebos fut rapidement submergé, mais avait offert à Rhian l’opportunité de s’enfuir avec l’enfant. Il fut alors sauvé par une jeune femme, Layla, qui parvint à distancer les gardes, et l’éloigna, l’emmenant dans des parties de la ville qu’il n’avait jamais vus.
Il comprit avec effroi que la pauvreté était forte à Papua. Bien loin de l’image d’Épinal qu’il avait en tête, il pouvait voir que des gens souffraient.
« Je ne peux pas accepter que des enfants soient orphelins, qu’ils meurent de faim, et doivent se battre dans la rue pour un quignon de pain. »
Herebos en parla naturellement à ses parents, et à ses instructeurs, mais sans avoir de réponse satisfaisante.
« La pauvreté est un mal inhérent à toute civilisation, mon fils. Crois-tu que je l’accepte ? Nous avons conçu des orphelinats, nous faisons ce que nous pouvons pour réduire les inégalités sociales. »
Herebos retourna régulièrement voir Layla. Il lui contait des poèmes, et comprit peu à peu qu’il était amoureux d’elle. Ce fut du moins Rhian qui le lui dit, et le lui prouva. Herebos parvint un jour à embrasser Layla, et il constata que la sensation fut infiniment différente de quand il embrassait sa sœur. Il ressentait en son corps les effets de l’amour envers Layla. N’étant pas idiote, Layla savait que Herebos était spécial, car elle avait vu la dague qu’il avait utilisé pour se défendre. C’était une dague à la manche dorée sertie de pierres précieuses, une dague réservée à la noblesse. En compagnie de Layla, Herebos s’évadait, découvrait les orphelinats, la vie difficile des travailleurs papuans, qui devaient payer leurs factures, les taxes…
« C’est cette guerre, Herebos, cette guerre contre Lumen. Tu n’imagines pas à quel point elle est onéreuse. Nous devons payer notre lot à cette guerre, et, comme nous finançons l’armement, nous devons augmenter les taxes, et nous n’avons pas assez de moyens pour les subventions urbaines. »
Au-delà de la guerre contre Lumen, il y avait aussi les vagues de pillards qui commençaient déjà à s’intensifier à l’ouest. Papua devait payer les reconstructions des villages et des hameaux attaqués, tout en renforçant ses défenses. On évoquait alors à ce moment la puissante Affiliation, un conglomérat d’organisations criminelles qui s’unifiaient sous la bannière de John Farson. Les Renseignements Impériaux confirmèrent à la Couronne papuanne que l’Affiliation souhaitait récupérer la Pierre-de-Foudre, un artefact légendaire qui avait jadis permis à Nomeydas Thoris de fonder Papua en triomphant des Djinns Noirs grâce à la Pierre-de-Foudre.
Herebos, de son côté, avait commencé à susciter la suspicion de Layla. Ce jeune homme si cultivé lui avait appris à lire, il lui apportait de précieux livres, des poèmes, il lui parlait des dragons de Sylvandell, des cheveux dorés de la jeune Princesse de Sylvandell, des robes soyeuses du Tao-Bong. Comment pouvait-il savoir tant de choses ? Herebos finit par lui dire qu’il était le Prince, mais Layla ne trouva pas cette plaisanterie drôle. Elle se vexa même qu’il lui mente, qu’il ne lui dise pas qui il était vraiment. Herebos en fut blessé. Layla était tempétueuse, elle aussi. Mais elle finit par voir la réalité. Herebos participa en effet à un tournoi public, une joute pour junior. Il lui avait dit de venir avant qu’ils ne se disputent. Elle vint donc, et elle put le voir, se battre, et tous l’acclamaient, l’applaudissaient. Il affrontait son adversaire en final, le jeune Prince du Tao-Bong, Takeshi Hattori.
« Le Prince ! Le Prince Herebos ! Loué soit le Prince Herebos ! »
Le soir venu, Herebos retrouva Layla. Elle était sidérée de voir que son meilleur ami était le Prince. Ce soir, Herebos décréta qu’il l’aimait. Ce soir, sur les toits de Papua, et alors que la famille royale cherchait le jeune Prince pour sa victoire du tournoi, et que les feux d’artifices amenés du Tao-Bong éclataient, Herebos célébra sa vraie victoire. Il embrassa Layla, il l’embrassa comme il n’avait jamais embrassé quelqu’un avant.
« Je t’aime, Layla, et je t’aimerai toujours. »
Ils ne firent pas l’amour. Herebos avait après tout à peine dix ans.
♫ L'amour brille sous les étoiles
D'une étrange lumière
La terre entière
En parfaite harmonie
Vit un moment royal ♫
D'une étrange lumière
La terre entière
En parfaite harmonie
Vit un moment royal ♫
Après cela, les deux se rapprochèrent. Herebos avait souvent vu Layla nue. Elle lui confiait qu’elle n’aimait pas les vêtements. Elle se déshabillait toujours, et lui aussi. C’était enfantin, leur rituel. Ils s’étaient embrassés nus, mais Herebos commença à grandir. Il commença à s’intéresser à autre chose qu’aux yeux de Layla. Il s’intéressa à ses fesses, il rougissait en voyant sa poitrine naissante, et en sentant les érections venir. Il l’initia dès lors à son univers, son Palais. Layla fut émerveillée. Elle rencontra aussi Kazima, la fille de Kleeah, et aussi Rhian, ainsi que les jeunes lions de Rhian, Taja, Naja, et Baja. Déjà, à cette époque, les Trois Lions n’obéissaient qu’à Rhian. Layla, Rhian et Herebos avaient chacun leur propre lion, et s’amusaient à dormir à la belle étoile en étant tous les trois nus.
Évidemment, Tomeyrus apprit les venues pas si discrètes de Layla, mais les toléra. Il trouvait ça bien. Il avait su dès le jour où Herebos lui avait parlé de la pauvreté qu’il faisait le mur, qu’il se rendait dans la ville sans prévenir. Cependant, Tomeyrus s’inquiétait. Ses deux enfants ne souhaitaient pas de mariage politique. Herebos était aussi têtu que sa sœur.
« Père ! Je refuse cela ! Un mariage, c’est un acte d’amour, pas une sordide tractation politique !
- Cesse d’être un enfant, Herebos ! Tu dois renforcer notre position ! Rien ne t’interdit d’avoir plusieurs femmes, mais ta Première Épouse sera la Reine de Papua. »
Herebos était têtu. Tomeyrus commença à s’énerver. Fort heureusement, l’apprentissage d’Herebos impliquait de passer plusieurs années à l’académie militaire de Mijak, et il espérait que son amourette pour Layla partirait. Il proposa également à un noble de Papua d’épouser Layla, convaincu que la famille de Layla accepterait.
Ces deux évènements se bousculèrent. Layla vint voir Herebos, désespérée à l’idée d’épouser un Sultan avare qu’elle ne connaissait pas. Herebos n’avait alors que 16 ans, il allait bientôt partir à l’académie, et alla voir sa mère. La Reine Khaora savait que tout cela était l’œuvre de Tomeyrus, son époux. Herebos fut alors furieux.
« Il n’a pas le droit de faire ça ! Je l’aime, Mère, et je l’aimerai toujours !
- Et tu la prendrais comme Première Épouse ? Herebos, c’est inconscient ! »
Le jeune Prince menaça sa mère de fuguer, de ne jamais faire ses classes. Khaora comprit qu’il était sérieux. Alors, elle lui fit une proposition, et Layla put rejoindre le Harem royal de Papua. C’était un statut prestigieux, et elle toucherait bien plus d’argent qu’elle n’aurait jamais pu en rêver. Khaora espérait que, en goûtant aux délices de la capitale, Herebos réaliserait que son amour pour Layla était passager. Et, si ça n’était pas le cas, alors ce serait la preuve qu’il l’aimait vraiment, et elle se résoudra à ce qu’il l’épouse.
Le soir de son départ, alors que Layla était effondrée, Herebos lui annonça qu’elle rejoindrait le harem royal. Pour Layla, c’était une perspective inespérée. Lors de ses séjours au Palais, elle avait vu combien les courtisanes du haremù étaient choyées et bien traitées. Quand un garde avait osé en gifler une, il avait été fouetté sur le pilori. Elles étaient de véritables Princesses, et Layla pourrait aussi être quasiment nue en permanence. Son goût prononcé pour le naturisme s’était développé. Alors, ce soir, elle lui fit l’amour. Ils perdirent ensemble leur virginité.
Puis, Herebos partit à Mijak, et il promit à Layla de revenir.
♫ Je vais t'offrir un monde
Aux mille et une splendeurs
Dis-moi princesse
N'as-tu jamais laissé parler ton cœur ?
Je vais ouvrir tes yeux
Aux délices et aux merveilles
De ce voyage en plein ciel
Au pays du rêve bleu ♫
Herebos fit ses classes. Il découvrit aussi les plaisirs de la vie à Mijak, notamment les permissions au harem Warren. Il coucha avec Mélinda Warren, puis revint à Papua.
Plusieurs années avaient alors passé. Herebos revint à Papua, et, le premier soir, retrouva Layla. Il lui fit l’amour avec passion et expérience, car ses longues années à Mijak lui avaient permis de renforcer son endurance sexuelle, d’apprendre la magie rose. Il fit donc l’amour avec elle, puis Rhian les rejoignit, et ils firent l’amour tous les trois jusqu’à l’aube. Au petit matin, Herebos confirma à Layla qu’il l’épouserait. Encore une fois, elle trouva qu’il était fou, car jamais son père n’autorisera un tel mariage. Tomeyrus fut heureux de voir Herebos revenir, couvert de gloire, mais son humeur s’assombrit quand Herebos lui confirma qu’il aimait plus que jamais Layla.
Le temps passa encore. Et puis, Papua connut l’une des pires crises de son histoire.
L’Olympomachie.
Déferlant sur Papua, les Olympiens assiégèrent Papua, s’abattant sur la capitale. Le royaume tint bon, Herebos organisa les défenses, et défia des Amazones historiques. Il s’était entraîné à se battre auprès des Amazones, et put ainsi combattre Penthésilée. Tomeyrus fut grièvement blessé, et les courtisanes du harem ouvrirent exceptionnellement les portes de leur paradis pour soigner les blessés. Le hasard voulut que la vie de Tomeyrus se retrouve entre les mains de Layla. Elle le soigna, perturbant ce dernier. Il fut blessé lors de la Bataille du Sanctuaire, où il se reçut une flèche mortelle dans la poitrine. Layla parvint à extraire la flèche, à cautériser la plaie, et le Roi se retrouva plongé entre la vie et la mort.
L’Olympomachie passée, la Couronne de Papua se confronta alors à une nouvelle menace. L’Affiliation déferla à nouveau sur les provinces occidentales de Papua, et les messages affluaient pour relater les pogroms, les rapts, les massacres, les viols et les enlèvements. Herebos décida de les combattre. Khaora, elle, dut partir à Mijak pour représenter les intérêts de Papua, car, suite à l’Olympomachie, l’Empereur Wismerhill était réputé mort, et l’Empire menaçait de se déchirer sur une guerre civile. Rhian se retrouva alors seule à devoir diriger Papua. Plus que jamais, le monde semblait au bord de la rupture. Herebos salua une ultime fois Layla, et lui promit de revenir pour l’épouser. Il avait survécu à l’Olympomachie, il survivrait bien à des bandits. Herebos avait toujours cru en sa bonne étoile.
Mais, cette fois, il mourut.
La nouvelle fit l’effet d’une bombe au sein du Palais quand un premier corbeau annonça que les Papuans avaient réussi à triompher de l’Affiliation, mais que le Prince était mort héroïquement.
Le Prince avait mené à bien la défense contre l’Affiliation. Les raids ennemis étaient orchestrés par un renégat mijakien, William Hamleigh. Herebos obtint des informations pour retrouver Hamleigh dans les ruines souterraines d’un palais. Malheureusement, si Hamleigh était bien là, il n’était pas seul. Son maître était également présent : le Magicien, Randall Flagg. Fidèle à son courage, Herebos se rua vers lui. Tout au cours de sa vie, il avait défié bien des ennemis qui lui étaient supérieurs, et avaient appris à s’améliorer. Face à Flagg, Herebos se trouva totalement dépassé. Il lui était impossible de le toucher, alors le Magicien ricana, et le laissa frapper. Et, quand l’épée d’Herebos frappa, elle explosa en mille morceaux contre Flagg. Le Magicien lui fit ensuite face, tandis que Herebos canalisait toute sa magie dans une ultime attaque. Et, en se lançant avec l’énergie du désespoir, il lança une ultime phrase, ce slogan qu’il avait appris à la légion :
« Pour ceux qui viendront après ! »
Son attaque échoua, et il fut transpercé par Flagg, qui le jeta ensuite au sol. Les soldats retrouvèrent ensuite sa carcasse, et l’extirpèrent des grottes.
À sa mort, l’âme d’Herebos se détacha de son corps, elle flotta dans un monde éthéré. Toute âme rejoignait le grand cycle de la vie et de la mort, revenait à sa source matricielle, et, tandis que l’esprit rejoignait le Purgatoire, l’âme, elle, se réincarnait. C’est la Tortue qui administrait ce cycle. Mais elle n’était plus seule. Elle avait retrouvé son acolyte, elle avait retrouvé Fulron.
« Cette fois-ci, tu ne mourras pas, Herebos. »
La Tortue désapprouvait ce choix. Mais, parfois, Fulron suivait ses propres règles.
« C’est l’amour qui t’a sauvé, tu sais. Il existe une temporalité où Rhian fugue le Palais pour te retrouver. Elle rejoint une certaine Eris Langnar pour mener à bien ce voyage, et assiste impuissante à ta mort. Mais, dans notre nouvelle temporalité, Eris Langnar n’existe plus… Ou pas encore. En tout cas, les données de son aventure avec Rhian ont été effacées de nos archives. »
Non, il ne comprenait pas. Il ne savait même pas où il était.
« Au lieu de ça, la temporalité a changé. Une fausse okami, Shad, m’a retrouvé, m’a libéré, et Rhian était là à la capitale pour l’accueillir, elle, et moi. Rhian et Layla m’ont soigné. Ton destin a été modifié. Avec ta mort, ton père mourait, Layla se suicidait, et Rhian s’endurcissait. Elle devenait la nouvelle Reine de Papua, et éventuellement la nouvelle Impératrice de l’Empire. Mais je pense préférer la voie de l’amour. Tu as encore un rôle à jouer dans toute cette histoire, Herebos, j’en suis persuadé. Alors, si je dois sacrifier un peu de mon essence pour ramener ton âme dans ton corps, je suis prêt à ce sacrifice. »
Le rêve de Herebos se termina. Tandis que les soldats attendaient le médecin légiste pour certifier sa mort, ils eurent la surprise de voir Herebos sortir de sa tente. Il était en vie, et il n’avait qu’une envie : retrouver Layla. Le campement principal de l’Affiliation avait été détruit, le Magicien était parti, et William Hamleigh en fuite. On envoya un second message pour annoncer que le Prince avait survécu. Le médecin parla d’une « expérience de mort imminente ». Herebos rejoignit la caravane vers Papua, et, à l’approche, enfourcha son destrier, et partit seul, bien décidé à retrouver Layla. Les Dieux avaient fini par lui accorder une nouvelle chance, et il comptait la saisir.
Plus que tout, il aspirait à la revoir… Layla.
RPs :
1°) Le retour du Prince [Layla]
