Histoire de se mettre dans l'ambiance
Une silhouette humaine se déplaçait au sein de cette immensité aride. Une femme pour être précis. Une beauté brune au corps de déesse, vêtue d'un short en jeans coupé court, laissant apparaître des jambes fuselées et légèrement bronzées, et d'une chemise blanche nouée à la taille qui peinait à contenir ses appas plus que voluptueux. Elle portait aux pieds une paire de tennis qui ne semblait pas taillée pour les excursions en plein désert.
Mais que faisait une telle personne en un tel lieu ?
Cette personne s'appelait Vanina Sobotkovà et il y a encore quelques heures elle était captive du centre OMAC, une base militaire souterraine, appartenant au gouvernement U.S., qui était chargé d'étudier des spécimens humains provenant des quatre coins du globe et disposant de capacités surhumaines. Vanina avait été capturée il y a environ un an et demi de cela, à cause de ses pouvoirs cryogéniques, malgré le soin qu'elle avait pris de les dissimuler aux yeux d'autrui.
Là, en compagnie d'une bonne centaine d'autre "supers", elle avait été étudiée, testée, examinée à la loupe. Entre deux séances, elle dormait dans une cellule propre et confortable mais spartiate, obligée, comme les autres, de porter un collier inhibiteur qui l'empêchait d'utiliser ses super-pouvoirs.
L'avant-veille, le centre OMAC avait perçu un nouveau sujet d'étude : un homme capable de générer des I.E.M. (Impulsions Électro-Magnétiques) de plus ou moins grande intensité. Soit son collier inhibiteur souffrait d'un dysfonctionnement, soit son pouvoir était trop puissant pour être neutralisé par le dispositif, toujours est-il qu'il généra une I.E.M. au sein de la base, de faible puissance certes mais suffisante pour plonger le centre dans le noir complet et d'y détruire tous les dispositifs électriques et électroniques.
Ce fut le chaos et la panique totale pour les militaires et les membres du gouvernement : les "supers" libérés de leurs chaines s'en donnèrent à cœur joie, se vengeant d'une trop longue claustration ; le personnel du centre était bien armé et bien entrainé mais que pouvait-il faire face à une troupe de "supers" bien déter, disposant de pouvoirs et de capacités surhumains : l'un était capable de faire jaillir de ses yeux des rayons couleur rubis, pouvant transpercer des montagnes, un autre commandait au feu, envoyant des vagues de flammes aussi ardentes que les protubérances solaires... Vanina ne fut pas en reste, utilisant ses pouvoirs cryogéniques pour se tailler un chemin vers la sortie, en profitant pour troquer sa blouse de cobaye contre une tenue plus conventionnelle.
Les sujets d'étude aboutirent à l'air libre laissant derrière eux un centre complètement dévasté, constellé d'une bonne centaine de cadavres plus ou moins reconnaissables (les autres étaient à mi-chemin entre l'état solide et la marmelade quand ils n'avaient pas été tout bonnement réduits en cendres très fines ou encore congelés...).
Chacun était parti dans une direction, plus ou moins au hasard, quelques uns volant dans les airs, d'autres se téléportant, mais la plupart durent recourir à la seule force de leurs jambes pour s'éloigner de l'endroit.
Soucieuse de laisser le plus de distance possible entre elle et une éventuelle escouade armée chargée de faire un état des lieux avant de se lancer à la poursuite des fuyards, Vanina avait tracé son chemin à travers le désert, prenant à peine quelques heures pour se reposer durant la nuit. Grâce à ses pouvoirs basés sur le froid et la glace, elle ne souffrait pas de la chaleur et de la soif mais elle commençait à être épuisée et avait une faim de loup.
A l'aube du surlendemain de la grande évasion, elle atteignit une route goudronnée. Elle sourit : qui dit route, dit véhicules et elle espérait qu'un automobiliste la prendrait en stop. Le souci est qu'elle n'avait pas l'air très fréquentée...
- Bah ! On est encore très tôt le matin et il n'y a peut être pas encore du monde à cette heure-ci.... fit-elle à voix haute, essayant de se rassurer.
Pour confirmer ses dires, un bruit de moteur se fit entendre quelques minutes plus tard. Vanina fit alors le geste classique de toute personne pratiquant l'auto-stop.