Le propagande vomie par la télévision était étonnamment transparente. Elle mettait en valeur le calvaire subi par la gent féminine, soumise aux bassesses sans nom des mâles et de leurs pulsions primitives. Il était perturbant d'écouter ces informations, dénuées de filtre, alors qu'une bombe t'agite le manche en vue de se le glisser entre les lèvres...
Il te suffit de baisser les yeux sur son minois tentateur pour te soustraire aux horreurs du petit écran. Des horreurs que tu as déjà infligées à bien des peuples, en l'occurrence, mais toujours dans l'élan abrutissant du combat. Ici, celles qu'exhibent la télévision n'ont aucun sens et ne servent à susciter que le dégoût et l'indignation. L'aberration, jetée en plein visage avant le message salutaire sans doute propagé par la voix de cette Reine libératrice, vient aussitôt vous rappeler la chance que vous avez d'être à sa botte.
Trop aimable.
Des bouchées de frite et de viande accompagnent alors ta réflexion.
Tu dois quand même admettre que ce contexte te déboussole un peu. Jusqu'ici, tu as toujours obtenu ce que tu voulais par la force. Une force éprouvée lors de mémorables batailles ! Or, sur cette planète obscure, tu n'as pas eu à te défouler bien longtemps pour te faire remarquer. On t'a renversée en voiture ; tu es tombée comme une merde ; ça t'a mise en rogne ; tu n'as pas jugé nécessaire de répliquer.
Et voilà où j'en suis à présent.
En pleine conversation avec une certaine Désirée, la bouche chargée de sa cuisine réparatrice. La pitance exotique d'un morceau de choix qui n'aspire qu'à te baiser parce qu'elle t'imagine d'un rang supérieur au sien.
A son écoute, tu fronces les sourcils autant que sa masturbation d'experte te le permet.
En effet. Avec tout ce que j'ai entendu jusqu'ici, il y a fort à croire qu'elles sont nombreuses à vouloir se faire prendre.
Un paradis pour les Baiseuses, un bon moyen de s'élever pour les Pondeuses !
Toutefois, s'il y a bien une chose qui te dérange, c'est cette histoire de garde d'enfant - et, dans le cas présent, d'offrande à la Reine. Toi qui n'a jamais enfanté sur ta planète d'origine éprouves quelques difficultés à t'imaginer faire comme les tiens : à savoir se séparer durablement de ta progéniture, et parfois sans même avoir l'occasion, ne serait-ce qu'une fois, d'entrer en contact avec elle...
Je ne sais trop quoi en penser alors que c'est en me fiant à nos coutumes que je suis parvenue à survivre jusqu'ici.
D'un côté, tu considères cela comme bénéfique - une expérience militaire offerte sur un plateau d'argent. De l'autre, c'est un mauvais œil que tu braques sur ce système spartiate.
Des gosses pas plus grands que mes tibias jetés dans un monde hostile ! C'est à la fois une expérience barbare et enrichissante.
Mitigée à ce sujet, tu l'as toujours été au fond de toi. Mais le temps a fait que tu t'y es acclimatée. Tu n'as pas vraiment eu le choix, à l'époque. Alors qu'aujourd'hui, peut-être qu'en y mettant un peu du tien...
Sentant la migraine approcher, tu te masses le front entre le pouce et l'index.
Je réfléchis trop. A l'excès, c'est contreproductif et mauvais pour la santé.
Mieux vaut que tu te concentres sur ce qu'il se passe en dessous, sous la table et dans ton assiette.
La bouche de Désirée s'est refermée sur l'objet de ses fantasmes. Tu te rends très vite compte qu'elle va tout faire pour te combler. Sa langue a pris place sous ta queue et y glisse avec appétit. Sa salive fait briller ton vit, que tu peux voir par intermittence en fonction des mouvements de va-et-vient décrits par le cou gracieux de cette divine praticienne. C'est un soupir de plaisir qui franchit le palier de tes lèvres alors que tu poses une main flatteuse sur sa tête.
- Si tu veux mon avis, tu n'es définitivement pas n'importe quelle candidate.
Une page de publicité inonde alors l'écran, t'interpellant sur les exercices quotidiens menés par des femmes telles que celle qui te gratifie d'un tel traitement. Il ne fait absolument aucun doute que Désirée a très bien suivi ses cours. Tu te surprends à en rougir lorsque son regard langoureux s'ancre dans le tien. Tout en elle semblait fait pour favoriser la jouissance. Son corps, son expression, ses manières... tant et si bien que cela te fascine.
Tant et si bien que la sauce ne tarde pas non plus à monter.
Merde ! Un foutu moment de relâchement.
Des frites plein la bouche, tu fais la grimace. Plus possible de te retenir. Il est bien trop tard pour cela. Alors tu retires cette main que tu as posé dans ses cheveux, tu avales cette partie de ton repas puis tu te contractes d'un bloc.
Le flux qui jaillit de ton gland inonde sa bouche servile, l'emplissant de foutre. Pendant un instant frissonnant, tu en as le souffle coupé.
- Oh, putain...
Sensation dangereusement addictive. Tu te sens à la fois plus légère et heureuse. Dans ta poitrine, ton cœur tambourine aussi fort qu'après un bon combat. Plus fort qu'en compagnie d'un mâle, dans une piaule trouvée à l'arrache, après lui avoir grimpé dessus et fait la bête à deux dos.
Avec tout ça, rien d 'étonnant à ce que je me perde en chemin.
Tu inspires un grand coup après qu'elle t'ait ravalé la façade.
Ses paroles trahissent une volonté sans faille de t'occuper pour la nuit entière. Cette fille souhaite t'impressionner. Te convaincre qu'elle te sera utile. Toujours disposée à te recevoir, en haut comme en bas...
Bordel de merde ! Comment ne pas s'égarer ?
Tu te penches pour l'embrasser tendrement. Cette petite cochonne porte ton goût du jour sur les lèvres.
- Tu as raison. J'ai parfois tendance à prendre les choses à la légère. C'est vilain, de sauter les étapes. Vilain et risqué ! On me l'a déjà dit. (Du dos de la main, tu lui caresses une joue.) Je ne t'ai visitée qu'une seule fois. C'est peu. Peu et pas assez pour nous deux. Alors voilà ce qu'on va faire...
Tu te redresses, ramassant un morceau de barbaque au passage avant de te l'enfourner dans la bouche. Le minimum syndical pour te redonner des forces. En temps normal, ton appétit est grand ; il en faut bien plus pour recharger tes batteries. Mais tes priorités ont brusquement changé. La bouffe bien entamée peut attendre.
C'est Désirée qui va passer à table, là, maintenant !
Après avoir bien mâché et ingurgité le tout, tu déclares avec ton aplomb de guerrière chevronnée :
- Je vais te tringler. Ce soir, l'une de nous deux va finir sur les rotules. Et je compte bien faire en sorte que ce soit toi, ma grande !
Elle est bien mignonne mais la bougresse n'a pas son mot à dire. L'avantage, c'est qu'à l'instar de toutes les Pondeuses, Désirée le sait déjà. Tu l'enlaces en refermant tes mains sur ses fesses. Ton regard se fait dur mais il ne faut pas se méprendre : le désir est bel et bien là, scintillant d'un rose équivoque. Ainsi, tu la soulèves de terre, l'amenant à se tenir en équilibre dans l'angle formé par ton jonc de nouveau dressé et ton pubis chaud comme la braise. Tu ne la pénètres pas tout de suite, supportant son poids comme si elle ne pesait rien. Ton regard, plus intense cette fois, épouse le sien.
- J'espère que les fondations de ce bâtiment sont robustes, ou on risque très vite de se retrouver au rez-de-chaussée.
La voilà prévenue !
Les mains appuyées sur son cul, tu l'insères sans plus tarder. Elle s'est dite solide ? Parfait ! Te basant sur ses arguments, tu la fourres jusqu'à la garde non sans grogner d'un plaisir presque bestial.