...Mais même en considérant tout ça, la saïyajin au cœur d'artichaut doutait toujours un peu de son mérite.
Elle ne pouvait que se reposer sur l'avis de Carol, qui valait définitivement mieux que le sien.
Et cela lui procura davantage de joie qu'elle ne l'avait imaginé.
- Merci ! J-je ferai de mon mieux pour vous assister !
Par contre, l'acte qui s'ensuivit lui coupa le souffle ! Ivy avait décidément une drôle de manière d'accepter son intégration à l'équipe. Ce dont la femme à queue de singe se rendit compte lorsque la belle proche de la sylve la prit par les joues avant de l'embrasser tendrement. Gine sentit une agréable décharge la traverser et se répandre de ses orteils jusqu'à la pointe de ses cheveux. Ce baiser lui avait enflammé les joues dans la seconde, et fait frémir sa queue de singe.
Mais... mais... pourquoi elle... et je... ?
Dans sa tête, un nœud s'était formé, neutralisant instamment ses pensées.
Par le passé, sur Sadela, nul n'avait eu dans l'idée de glisser sa langue dans sa bouche. Et certainement pas une femme du calibre de cette... héroïne ?
Cette question lui remit le cerveau en place.
Gine se surprit à observer Black Widow pour qui cet échange avait paru tout à fait normal, puis Carol Danvers qui... avait l'air d'être habituée à de telles interruptions ?
Deux héroïnes qui avaient appris à tolérer, voire à partager, les mœurs d'une autre femme très ouverte et aux capacités très spéciales...
Incapable de prononcer un mot, Gine l'écouta lui expliquer ce qu'était une Alraune. Pour faire court, il s'agissait de la reine, ou même de la déesse, d'une forêt habitée par des espèces surnaturelles.
La saïyajin tourna mécaniquement la tête vers l'espionne quand celle-ci eut pris la parole en précisant que c'est par la connexion mystique de sa "Maîtresse" qu'elles étaient parvenues à en localiser la présence dans cette jungle corrompue.
Dryades, fées, nymphes... autant de mots que je n'arrive pas à visualiser !
De toute évidence, elle n'avait pas fréquenté la bonne école. Mais désormais, avec ces trois-là comme alliées, Gine avait bon espoir d'enrichir ses connaissances et éventuellement d'évoluer au sein d'une équipe bien soudée !
Elle eut toutefois un moment d'hésitation.
Vais-je un jour m'habituer à ces... "échanges impromptus" ?
A vrai dire, elle ne savait plus trop où se situer. Ivy avait l'air d'attirer à peu près tout le monde, et ce quelque que soit le sexe ! Sauf Carol, à la rigueur, qui semblait posséder des pouvoirs suffisamment poussés pour lui permettre de rester à l'abri de ses filets.
Consciente qu'elle était sur le point de louper quelque chose, l'attention de Gine bascula subitement sur ce que souhaitait lui montrer Natalia. Des écrans reliés à une machine. Les images retranscrivaient celles qu'encadraient les caméras des drones.
- C'est... ingénieux, commenta la jeune femme en veillant à ce qu'Ivy ne la surprenne pas.
Mais comme il était bien trop compliqué pour elle de surveiller la Maîtresse incontestée de cet espace et d'écouter son amante en même temps, Gine dut reporter toute son attention sur ces temples dont parlait la remarquable espionne.
- Donc, si j'ai bien suivi, ce que vous cherchez à m'expliquer c'est que l'origine de tous nos soucis - potentiellement une Alraune - se cacherait dans un de ces vieux édifices ?
La jeune femme à queue de singe commençait à se sentir un peu plus futée lorsqu'Ivy refit des siennes, s'asseyant à côté d'elle pour lui caresser les cheveux comme si elle était sa poupée. Incapable de se mettre en colère ou de faire montre de la moindre autorité à son égard, Gine se remit aussitôt debout pour se réfugier aux côtés de Carol.
Carol avec qui elle partageait une faculté bien pratique, comme l'avait souligné la trop séduisante Poison Ivy.
Gine hocha frénétiquement la tête.
- O-oui ! oui, oui ! Enfin... (Elle regarda la concernée.) Si tu veux bien de moi ? Je serai plus à l'aise dans les airs.
La saïyajin se trouvait à l'étroit dans ce chalet. A plus forte raison lorsque Pamela, diablement tactile, avec son parfum entêtant, partageait la même pièce qu'elle.
Elle regarda Natalia.
- Et puis je ne voudrais pas...
La déranger ? Lui faire de l'ombre ? Se retrouver prise entre deux feux ?
Selon toute vraisemblance, il allait lui falloir un certain temps d'adaptation !
N'achevant pas sa phrase faute de formulation adéquate, elle se perdit en contemplation sur ses bottes.